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L’atmosphère

Température, pression, composition de l’air

Laurent Borrel (ENM/RP), Yann Esnault (SaE)


Où s’arrête l’atmosphère ?
Qu’est-ce qui change avec l’altitude ?

Plus on s’élève, plus il fait froid…

A mesure qu’on s’élève,


la pression atmosphérique diminue…
Epaisseur de l’atmosphère terrestre
¾ Couche gazeuse, l'atmosphère est maintenue par gravité autour du globe
terrestre ; sa pression et sa densité diminuent avec l'altitude.
¾ Il est bien difficile de définir sa limite supérieure, les particules restant
soumises à l’attraction terrestre jusqu’à la moitié de la distance Terre-Lune !
(voir plus loin la structure verticale de l’atmosphère)
¾ Au dessus de 600 km en moyenne, l’air n’est plus suffisamment dense
pour être assimilé à un gaz au sens classique : on est dans l’exosphère, où
les molécules parcourent de grandes distances sans se rencontrer.
¾ La plus grande partie de l’atmosphère est concentrée près du sol : la
moitié de la masse de l'atmosphère se situe au dessous de 5,5 km .
¾ 99% de la masse de l’atmosphère se situe entre 0 et 30 km !

Ceci justifie que l’étude météo se focalise sur


un domaine de l’ordre de 20 km d’épaisseur.
La pression atmosphérique
La pression atmosphérique

¾ La pression au sein d’un fluide est le rapport entre la force moyenne dF


(en Newton) exercée perpendiculairement par un élément de fluide sur une
surface, et la superficie dS (en m2) de cette surface
¾ Force de 1 Newton exercée sur 1 mètre carré : pression de 1 Pascal (Pa)

• En météorologie, on utilise la centaine de Pascal :


hectopascal (hPa)
F
1N • mais aussi le bar, et le millibar (1 bar = 105 Pa =
1000 hPa, donc 1 mb = 1 hPa)
S
1m • Et même le millimètre de mercure (1 mmHg = 133,3 Pa) !
Cette unité bizarre provient de l’usage des baromètres à
Pression
mercure (voir plus loin).
de 1 Pa
• La pression atmosphérique moyenne au niveau de la
mer est de 1013 hPa = 1013 mb = 760 mmHg
La pression atmosphérique (2)
S’il est 1000 fois moins dense que l’eau au niveau de la mer, l’air est tout de même
pesant. Nous subissons donc le poids de tout l’air situé au dessus de nous !
Au niveau de la mer, une masse de 1 kg pèse 9,81 N, soit 1 kg-force. La pression
atmosphérique moyenne de 1 013 hPa (101 300 N/m2) équivaut donc à un poids de
101 300 / 9,81 = 10 326 kg-force par m2, soit environ 1 kg-force par cm2 ! C’est le
poids d’une colonne d’air de 1 cm2 de base et montant jusqu’au sommet de
l’atmosphère (qu’on fixe ici à 300 km, la masse au dessus étant négligeable) !

Question : cela signifie-t-il que la masse de l’air contenu dans cette colonne est de
1 kg ? (bien connaitre la différence entre masse et poids)*
* Non, car la gravité moyenne ne vaut 9,81 m.s-2 qu’au niveau de la mer. Plus
haut, la gravité est plus faible, une même masse d’air pèsera donc moins ! On
ne détaillera pas le calcul qui permet de remonter à la masse, connaissant la
pression en fonction de l’altitude.
La pression atmosphérique (3)

Cela fait plusieurs centaines de kg-force exercés sur notre tête et nos pieds !
Pourquoi ne sommes nous pas plaqués au sol par le poids de l’air au dessus
de nous ?

Parce que l’air s’insinue partout et que la pression atmosphérique


s’exerce autant sur la plante du pied que sur son dos ! Si, on
revanche, on fait le vide d’un côté d’une paroi, comme dans la
sphère de Magdebourg (ci-dessous) ou dans une ventouse (à
droite), la pression atmosphérique se manifeste de façon
spectaculaire !
L’équilibre hydrostatique
ƒ Dans une atmosphère au repos, la pression atmosphérique en un point donné
correspond au poids de la colonne d’air de ce point jusqu’au sommet de
l’atmosphère (pression hydrostatique).
ƒ Dans une atmosphère en mouvement, il s’y ajoute la pression engendrée par le
déplacement de l’air (pression hydrodynamique).
ƒ Lorsqu’on descend d’une altitude ZA à une altitude ZB légèrement inférieure, la
pression augmente : PB > PA . La différence correspond au poids de la colonne
d’air, de masse volumique ρ et de section S = 1 m2, entre ZA et ZB .
D’où : PB - PA = - (ZB - ZA) x 1 x ρ x g soit dP = - ρ x g x dz
ƒ Comme l’air est de moins en moins dense à mesure qu’on s’élève, on voit que
la pression diminue, fortement dans les premiers kilomètres, et faiblement en
altitude.
PA
ZA

PB
ZB
Le profil vertical de pression
Z(km)
A partir de la relation dP = - ρ x g x dz, on trouve
20
19
l’évolution de la pression atmosphérique avec l’altitude
18 (ce n’est pas immédiat car bien sûr ρ et T changent
17 aussi avec l’altitude…). Voici le profil de pression pour
16 les basses couches de l’atmosphère « standard »
15
14
13 On voit qu’un baromètre peut servir d’altimètre,
12 en mesurant la diminution de la pression avec
11
10 l’altitude ; mais ceci, à conditions que les
9 conditions météo ne changent pas entretemps !
8
7
6
D’ailleurs, les météorologues
5 expriment souvent les limites entre les
4 couches en hPa, plutôt qu’en km…
3
2
1

100 300 500 700 1000 P (hPa)


Les baromètres
ƒ Les fontainiers de Florence avaient remarqué qu’avec leurs pompes aspirantes,
ils ne pouvaient pomper l’eau au dessus d’une hauteur d’environ 10 mètres.
ƒ Le savant italien Evangelista Torricelli comprit en 1643 que l’atmosphère exerce
une pression égale à celle du poids de cette colonne d’eau de 10 mètres.
ƒ Le mercure, liquide à température ambiante comme l’eau mais 14 fois plus
dense (c’est un métal), permet de mesurer la pression atmosphérique par une
colonne de taille plus raisonnable. C’est l’invention du baromètre.
ƒ Les baromètres plus récents reposent sur la déformation d’une capsule où l’on a
fait le vide, ou sur les variations de résistance électrique d’un capteur piezo.
vide

H = 760 mm

Baromètre
à siphon

mercure
Les paramètres qui décrivent une masse d’air

¾ Les paramètres qui décrivent une particule d’air sont : la pression P, la


température T, le volume V (ou la masse volumique ρ), l’humidité
(quantité d’eau contenue par la particule) et la vitesse de la particule.

¾ Rappelons que la masse volumique ρ d’une particule d’air est le rapport


entre sa masse M (en kg) et son volume V (en m3) : ρ = M/V.
C’est une grandeur fondamentale en météo ! La densité d est le rapport
sans dimension d = ρ / ρeau = ρ / 1000

¾ L’humidité induit une grande partie des phénomènes météorologiques.


Elle sera étudiée dans un autre chapitre.
¾ Les mouvements des masses d’air seront vus dans un autre chapitre
¾ On se limite donc ici à l’étude de P, T et ρ et de leurs relations durant les
évolutions d’une masse d’air sec et immobile.
Au fait, qu’est ce que la température ?
¾ La température est une grandeur physique caractérisant l’agitation
moléculaire moyenne et les chocs entre ces molécules. Elle est
proportionnelle à l’énergie cinétique moyenne associée aux mouvements
désordonnés des molécules.

¾ L’unité est le degré Celsius (°C) ou le Kelvin (K), unité du système


international. Un écart de température a la même valeur en K et en °C, mais
le zéro de l’échelle n’est pas le même : dans l’échelle Kelvin, c’est le zéro
absolu (-273,15 °C). On a donc : TK = TCelsius + 273,15

¾ On mesure la température avec un thermomètre. Les thermomètres


classiques exploitent la dilatation d’un liquide (mercure, alcool)
proportionnelle à la variation de température. En météo, on mesure
aujourd’hui la température avec des thermosondes, exploitant la variation de
résistance électrique d’une bobine de platine avec la température.
L’échelle Celsius

¾ L’échelle Celsius est définie entre deux points : la température de la


glace fondante, prise comme zéro, et celle de l’eau bouillante, à laquelle
on donne la valeur 100 : un degré Celsius est donc le centième de la
différence de température entre glace fondante et eau bouillante.

¾ Attention, ceci est défini pour la pression atmosphérique moyenne au


niveau de la mer (P = 1013,25 hPa) ! Pour faire bouillir une casserole d’eau
au sommet du Mont Blanc (P = 581 hPa), vous ne chaufferez que jusqu’à
86°C ! (voir la diapo suivante)

¾ Inversement, au fond de l’océan, pour une pression 300 fois plus élevée
que la pression atmosphérique au niveau de la mer, l’eau peut jaillir des
« fumeurs noirs » à 300°C sans entrer en ébullition !

¾ C’est aussi pourquoi on peut cuire un rôti dans son jus à la cocotte-minute
à plus de 100°C !
Sachez aussi : diagramme des phases de l’eau

¾ Plus la pression atmosphérique


diminue, et plus l’écart de température
entre glace fondante et eau bouillante
diminue.

¾Il existe un couple pression-


température (0,006 atm et 0,1°C) pour
lequel l'eau se trouve sous ses trois états
solide, liquide et gazeux. On le nomme
point triple de l'eau.

¾ Pour des pressions inférieures,


lorsqu’on chauffe, on passe directement
de l’état solide à gazeux (sublimation) :
l’eau liquide ne peut pas exister au-delà
de la stratosphère, et a fortiori dans
l’espace !
Loi des gaz parfaits

L’air sec est assimilable à un gaz parfait. Les trois paramètres décrivant
l’état d’une particule d’air (sa pression P, sa masse m et son volume V)
peuvent donc être reliés par l’expression :
P x V = m x Ra x T
où P est en Pa, V en m3, m en kg, la température T en K, et où Ra est une
constante caractéristique du gaz parfait.

En météorologie, il est souvent utile de faire apparaître la densité du gaz


(ou sa masse volumique ρ), ce qui ramène l’équation à :

P = ρ × Ra × T
La relation entre pression et température
Lorsqu’une particule d’air
s’élève, et donc se détend, on
suppose qu’elle n’échange pas
de chaleur avec son
environnement (l’air est
mauvais conducteur de chaleur).
La transformation est alors
qualifiée d’adiabatique et
s’accompagne d’un
refroidissement. Elle peut être
déduite de la loi des gaz parfaits
Quand on gonfle une Quand on dégonfle le
On considère ici l’air sec. Le cas
de l’air humide sera traité dans la roue de vélo, la pompe pneu, l’air qui sort est plus
fiche du même nom s’échauffe. froid que l’air environnant

Détente Æ refroidissement
Donc, à mesure qu’on s’élève et que la pression atmosphérique
diminue, on s’attend bien à ce que la température diminue…
et c’est ce qu’on observe… dans les premiers kilomètres du moins.
Le profil vertical de température

• En 1898, le français Tesserenc de Bort


lance un ballon-sonde pour connaitre
l’évolution de la température avec l’altitude.
• Dans les premiers kilomètres, la
température, comme attendu, décroit..
• Mais au delà de 10 kilomètres, elle cesse
de décroitre, et finit même par croitre ! Ce
fut une grande surprise pour les savants de
l’époque !
• Vous aussi, élevez vous pour explorer
l’atmosphère avec cette magnifique
animation du site Météo Education de
Météo-France !
Le profil vertical de température (2)

La poursuite des Nomenclature adoptée en 1962. Les valeurs


Z km correspondent à l’atmosphère standard
explorations en ballon
150
sonde a révélé en fait
une succession de THERMOSPHERE
régions dans lesquelles
la température augmente
ou diminue avec 100
l’altitude.
80 MESOPAUSE (-90°C)

On peut distinguer 4 MESOSPHERE


régions thermiques dans 50 STRATOPAUSE (0°C)
l’atmosphère. Nous 40
allons les détailler, en 30 STRATOSPHERE
partant du sol ! 20
TROPOPAUSE (-56°C)
10 TROPOSPHERE
t °C
-100 -50 0 100 200 300
La troposphère
Épaisse d’une dizaine de kilomètres (entre 8 et 15 km, selon les conditions
météo et la latitude), la troposphère est caractérisée par une décroissance
moyenne de la température avec l’altitude de :
–0,65°C par 100 mètres
Les phénomènes météorologiques (et les activités humaines !) ont lieu pour
la plupart dans la troposphère ; en outre, cette couche contient presque toute
la vapeur d’eau.

La limite
supérieure de la
Cirrus
troposphère
s’appelle la
tropopause. La
température y
descend à -56°C
en moyenne ! Cumulus
La troposphère (2)

La plupart des nuages (constitués d’eau liquide ou de


glace) sont compris dans la troposphère. Seuls quelques
rares nuages de glace ou d’acide nitrique sont
rencontrés au dessus, dans la stratosphère.

Dans la troposphère, l’atmosphère est turbulente : elle


est brassée par des mouvements de convection. Pour
comprendre pourquoi, reportez vous à la fiche « Air
humide ». Pour y échapper, les avions de ligne volent au
niveau de la tropopause.
La stratosphère

La stratosphère est caractérisée par une croissance


de la température avec l’altitude, d’abord très faible puis
devenant plus nette à partir de 30 km.
Limite supérieure de la stratosphère : la stratopause, en
moyenne vers 50 km d’altitude, avec une température
moyenne de 0°C !
Comment expliquer cette croissance de la température ?
L’ozone stratosphérique

9 Un gaz rare de l’atmosphère, l’ozone (O3),


a son maximum d’abondance dans la
stratosphère, avec un pic à 25 km. Il est en
effet créé par la photodissociation du dioxygène
par les rayons ultraviolets du Soleil. A son tour,
l’ozone absorbe les ultraviolets pour être
photodissocié. Toute cette énergie solaire
captée aboutit à l’augmentation de la
température dans cette zone.

9 Voir la fiche « Ozone » pour plus de détails !

9 Du fait de cette croissance de la température


avec l’altitude, la stratosphère est une couche
très stable, « stratifiée » (d’où son nom !).
Pour comprendre pourquoi, reportez vous à la
fiche « Air humide ».
La mésosphère

Elevons nous encore, au dessus de la stratosphère !

Dans la mésosphère (« méso » = milieu), la température


décroit rapidement avec l’altitude, jusqu’à la mésopause,
entre 70 et 85 km : la température y atteint un minimum
compris entre –120°C et –50°C.

C’est simplement la conséquence de la détente


adiabatique qui se poursuit à mesure qu’on s’élève
(diapo 17), en l’absence de l’effet réchauffant de l’ozone.

Dans la mésosphère, les molécules commencent à être


ionisées par les rayonnements : c’est le début de
l’ionosphère, si importante pour nos transmissions radio
; l’ionosphère se poursuit dans la thermosphère.
La thermosphère

Au dessus de 80 km – surprise ! -, la température augmente de


nouveau ! On entre dans la thermosphère ; mais cette fois,
l’ozone n’est plus responsable : c’est la photodissociation-
recombinaison du dioxygène lui-même qui absorbe les ultraviolets
très énergétiques et convertit leur énergie en chaleur. La
température peut monter à plus de 1000 °C !

Auriez vous chaud pour autant ? Non car les


molécules, bien que très rapides, sont si espacées
que les chocs avec votre corps seraient rares et
vous communiqueraient peu d’énergie ! On voit que
la notion de température ne coïncide plus avec la
température ressentie.
C’est aussi à ces
altitudes que se produisent
les aurores boréales (voir
fiche « Activité du Soleil »)
La composition de l’air

Quels sont les gaz constitutifs de l’air ?


La composition de l’air varie-t-elle selon le lieu et l’altitude ?

Est-ce parce que la proportion d’oxygène diminue


en altitude que les alpinistes portent un masque ?
L’atmosphère est homogène…

… pour les gaz principaux, jusqu’à 100 kilomètres d’altitude : on parle donc
d’homosphère. Au dessus s’étend l’hétérosphère.

A 8 000 mètres d’altitude comme au niveau de la mer,


le dioxygène représente 21% des gaz qui composent l’air.

Donc la proportion de O2 ne change pas ; mais la quantité de O2


disponible, quant à elle, diminue (la pression partielle de O2 diminue
avec la pression atmosphérique) !
Composition de l’air sur les 100 premiers km
Gaz constituant l'air sec
Gaz principaux en % du volume
Trois gaz, l'azote,
Diazote (N2) 78,082
l'oxygène et l'argon,
Dioxygène (O2) 20,944
constituent presque
Argon (Ar) 0,932
100% du total ; les
Dioxyde de carbone (CO2) 0,039
autres corps ne
Autres 0,003
représentent
dont : en parties par million vol.
chimiquement que
Néon (Ne) 18,2
des impuretés.
Hélium (He) 5,2
Monoxyde d'azote (NO) 5
Loi des gaz parfaits :
Krypton (Kr) 1,1
% en volume =
Méthane (CH4) 1,7
% en moles,
Dihydrogène (H2) 0,5
Protoxyde d'azote (N2O) 0,5
mais différent du
Xénon (Xe) 0,08
% massique !
Dioxyde d'azote (NO2) 0,02
Ozone (O3) 0,01
Composition de l’air sur les 100 premiers km
Gaz constituant l'air sec • Dans ce tableau, un
Gaz principaux en % du volume gaz varie toutefois en
Diazote (N2) 78,082 abondance selon
Dioxygène (O2) 20,944 l’altitude. Lequel ?
Argon (Ar) 0,932
• L’activité humaine fait
Dioxyde de carbone (CO2) 0,039
augmenter rapidement
Autres 0,003 la teneur de certains
dont : en parties par million vol. gaz : lesquels ?
Néon (Ne) 18,2
Hélium (He) 5,2 • Dans ce tableau, un
Monoxyde d'azote (NO) 5 gaz très important pour
Krypton (Kr) 1,1 le fonctionnement de
Méthane (CH4) 1,7 l’atmosphère terrestre,
Dihydrogène (H2) 0,5 et d’abondance variable,
ne figure pas : lequel ?
Protoxyde d'azote (N2O) 0,5
Xénon (Xe) 0,08
Dioxyde d'azote (NO2) 0,02
Ozone (O3) 0,01
Composition de l’air sur les 100 premiers km

• Comme on l’a vu, l’ozone a une abondance variable selon l’altitude : il


est présent dans les basses couches de la troposphère, et dans la
stratosphère (voir fiche « Ozone »).

• Depuis une centaine d'années, l'utilisation croissante


des combustibles fossiles et accessoirement le
déboisement ont conduit à une augmentation régulière
de la teneur en gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O)
dans l'air.

• Comme on l’a vu également, la vapeur d’eau a une


abondance variable selon l’altitude, puisqu’elle est
présente essentiellement dans la troposphère.
Mais ce n’est pas tout : la teneur en vapeur d’eau varie
également latéralement, et au cours du temps. En fait, les
changements de l’eau dans l’air, sous ses formes
gazeuses, liquide et solide, sont à l’origine d’une part
essentielle des phénomènes météo, comme on le verra
dans le chapitre « L’eau dans l’air ».
Bilan : profil vertical de l’atmosphère

Profil vertical issu de l’ouvrage de S. Malardel, Fondamentaux de météorologie (ed. Cépaduès)


Atmosphère et climat

Gilles Ramstein
Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement
Institut Pierre Simon Laplace

Yann Esnault (SaE)


Les gaz traces, acteurs du climat

La teneur des éléments majeurs de l'atmosphère terrestre – diazote (N2) et dioxygène (O2) –
est remarquablement stable à l’échelle de centaines de millions d'années.
Ce qui varie à des échelles de temps bien plus courtes, ce sont les gaz
« traces », c'est-à-dire présents dans l’atmosphère en très petites quantités : en parties par
million (ppm) pour le dioxyde de carbone (CO2) et en parties par milliard (ppb) pour le méthane
(CH4).
Malgré leur faible abondance, ces gaz jouent un rôle important dans le bilan radiatif de notre
planète, car ce sont des gaz à effet de serre (comme la vapeur d’eau, l’oxyde d’azote et
l’ozone) (voir la fiche « Rayonnement »).

Gaz principaux de l’air sec (en % volumique) Gaz traces de l’air sec (en ppmv)
©

Les archives glaciaires de l’atmosphère

Nous vivons dans une ère froide du climat de la Terre où coexistent deux calottes de
glace (ou inlandsis), au Groenland et en Antarctique. Ces calottes se sont formées par la
lente accumulation et compaction de la neige. Elles donnent accès à la composition de
l’atmosphère des 800 000 dernières années grâce à l’analyse des minuscules bulles
d’air piégées dans la glace. Certaines carottes de glace sont issues de forages à plus
de 3000 mètres de profondeur et nous font donc remonter près d’un million d’années
dans le passé !
Cet intervalle de temps de 800 000 ans est extrêmement court comparé à l’âge de la
Terre (4,6 milliards d'années), mais suffisamment long pour que la glace ait enregistré
des variations climatiques associées à des modifications de la teneur en CO2 et CH4.

Une carotte (© British Antarctic Survey) L’inlandsis groenlandais (et la banquise) L’inlandsis antarctique
©

Les archives glaciaires du climat


En effet, en plus des bulles d’air qu’elle piège, la glace elle-même est une archive du
passé ! Dans les molécules d’eau (H2O), on trouve les deux isotopes principaux de
l’oxygène, 16O (l’isotope principal) et 18O (isotope plus lourd, et rare). Leur abondance relative
(rapport δ18O) donne une indication sur le climat. Voici le mécanisme :
• L’évaporation de l’eau des océans donne de la vapeur appauvrie en H218O par rapport à
l’eau de mer, car l’évaporation de cette eau plus lourde nécessite plus d’énergie.
• Comme H218O, pour la raison symétrique, précipite préférentiellement au cours du
cheminement des masses nuageuses, la vapeur qui condense finalement sous forme de
neige aux pôles est très appauvrie en 18O.
• Cet appauvrissement est encore
plus prononcé en période froide,
car la condensation qui a précédé
l’arrivée aux pôles a été plus
intense. Ce « thermomètre » qu’est
le δ18O des glaces ne nous donne
toutefois qu’une température locale,
celle des régions proches du pôle.

© IFE/ Thierry Lhuillier


©

Les archives sédimentaires du climat

• En période glaciaire, on stocke donc un énorme volume d’eau appauvrie en 18O dans les
calottes glaciaires : du coup, l’eau qui reste dans les océans se retrouve enrichie en 18O (car
la quantité totale de 18O est évidemment conservée) ! Le δ18O de l’eau de mer nous
informe donc directement sur le volume des glaces. Mais comment connaître le δ18O de
l’eau de mer pour les périodes passées ?
• Des petits organismes marins, les foraminifères, synthétisent leur test en carbonate de
calcium (CaCO3) ; l’oxygène du carbonate vient évidemment de l’eau de mer. A partir de
carottes de sédiments marins, on peut calculer le δ18O des carbonates pour une période
donnée. Si l’on choisit des foraminifères qui vivent dans les grands fonds (« benthiques »),
où la température de l’eau est plus ou
moins constante, alors le δ18O des
carbonates ne dépend que du δ18O
de l’eau de mer, et permet donc
d’estimer le volume des glaces à
cette époque !
• On voit ci-contre la corrélation entre
le δ18O de la glace antarctique (minimal
lors du dernier maximum glaciaire, il y a
20 000 ans) et le δ18O des océans
(maximal à cette même époque).
Gaz à effet de serre et climat
¾ Sur ces derniers 800 000 ans, le climat oscille entre des périodes glaciaires (présence de
quatre calottes de glace : Amérique du Nord, Europe du Nord, Groenland et Antarctique) et
des périodes interglaciaires comme actuellement, avec deux calottes seulement. On a montré
que les teneurs en CO2 et CH4 varient de manière presque synchrone avec la
température (le contenu en gaz à effet de serre étant plus bas en période glaciaire qu’en
période interglaciaire : 280 ppm contre 190 ppm pour le CO2, par exemple).
¾ Ces variations sont elles cause ou conséquences des changements climatiques ? On sait
que le climat est soumis aux variations de l’énergie solaire reçue aux hautes latitudes nord
durant l’été (forçage orbital du climat, voir la fiche « Rayonnement ») et que l’augmentation
de la teneur en CO2 et CH4 est parfois légèrement postérieure au réchauffement. Mais
elle l’amplifie, et joue donc un rôle important dans la sortie de glaciation. L’augmentation de
température des océans et le dégel du pergélisol
entraîne le dégazage de ces gaz à effet de
CO2
serre, et crée un feedback positif.
¾ Malheureusement, pour des périodes plus
anciennes, nous n’avons plus ces archives T°
glaciaires. On perd, totalement pour le
méthane, partiellement pour le CO2, la capacité
CH4
à restituer les valeurs de ces deux gaz.

Les bulles piégées dans les glaces de l'Antarctique permettent de


restituer le contenu en différents gaz à effet de serre CO2, CH4 et N2O
pendant près de 800 000 ans.
Atmosphère et climat à l’ère tertiaire

¾ Pour l’ère tertiaire, entre 65 et 2 millions


d'années, période pendant laquelle le climat ne
cesse de se refroidir à quelques exceptions près,
on peut proposer un scénario d’évolution du taux
de CO2 dans l'atmosphère à partir d'indicateurs
beaucoup moins précis que les bulles d’air,
comme par exemple la densité des stomates des
feuilles (des ouvertures qui régulent leurs
échanges avec l’atmosphère). Les valeurs
absolues calculées pour la teneur en CO2 varient
beaucoup d’un indicateur à l’autre.
¾ Néanmoins, tous les indicateurs s'accordent
sur une tendance à la baisse d'un facteur 4
environ, du début du Tertiaire au Quaternaire.
Ainsi refroidissement et baisse du CO2 sont
tout à fait corrélés pendant le Tertiaire.
¾ L’évolution de la teneur en CO2 pour des
périodes plus anciennes sera détaillée dans la
fiche « Histoire de l’atmosphère » Au delà de 800 000 ans, certains indicateurs, comme la densité des stomates
des feuilles fossiles, les isotopes du bore ou le contenu en C13 de composés
organiques nommés alcénones, permettent, avec des barres d'erreur bien plus
grandes, de reconstruire l'évolution du CO2 tout au long du Tertiaire
Circulation générale de l’atmosphère
© NASA GOES Project, Dennis Chesters

L. Borrel (ENM/RP), Yann Esnault (SaE)


à partir du cours de C. Freydier (ENM/EGM)
Origine des mouvements de l’atmosphère

¾ On a découvert dans le diaporama « Rayonnement » que l’énergie solaire arrivant


au sommet de l’atmosphère n’est pas également répartie du pôle à l’équateur. La
courbe rouge ci-dessous indique, pour chaque latitude, la puissance moyenne reçue
en watts par m2.
¾ La courbe bleue indique la puissance absorbée par l’ensemble du système Terre /
atmosphère : la différence avec la courbe rouge correspond à la puissance qui repart
dans l’espace (réflexion, rétrodiffusion).
¾ La courbe verte correspond à la puissance réémise par le système Terre /
atmosphère dans l’infrarouge.

¾ Aux latitudes supérieures à 30°,


la courbe verte est au dessus de la
bleue : on perd par rayonnement
plus d’énergie qu’on en absorbe.
En dessous de 30° (zone excédent
intertropicale), c’est l’inverse !
déficit

Malardel (2005) d’après Gil (1982)


Origine des mouvements de l’atmosphère (2)
¾ Ces images montrent le flux radiatif net au sommet
de l’atmosphère (la différence entre les courbes bleue
et verte de la diapo précédente).
¾ En moyenne mensuelle, on voit que l’hémisphère
d’été est excédentaire, sauf sur les grands déserts, et
que l’hémisphère d’hiver est déficitaire.
¾ En moyenne annuelle, la zone intertropicale est
excédentaire, les hautes latitudes déficitaires.
¾ Si le rayonnement constituait le seul mode de
transfert d’énergie, les zones intertropicales se
réchaufferaient constamment, et les hautes latitudes
se refroidiraient constamment. Ce n’est
(heureusement !) pas ce qu’on observe !
¾ D’autres types de transfert d’énergie existent donc :
ce sont notamment les mouvements de
l’atmosphère et des océans qui transportent de la
chaleur de l’équateur vers les pôles et équilibrent
ainsi les bilans énergétiques des différentes zones.
( source : SCARAB-CNRS/LMD)
Les transports d’énergie vers les pôles
ƒ Si, à chaque latitude de l’hémisphère nord, on fait le bilan radiatif des régions situées
plus au nord et plus au sud (déficit ou excédent d’énergie), on obtient une valeur du
transport d’énergie nécessaire, à cette latitude, pour équilibrer le système (courbe
rouge ci-dessous)
ƒ C’est à 30°N que le transport d’énergie est le plus important, puisque l’écart entre le
déficit des régions plus au nord et l’excédent des régions plus au sud y est maximal !
ƒ On connait la part prise par l’atmosphère dans ce transport d’énergie (sous la courbe
bleue) et l’on peut donc estimer celle de l’océan (entre la courbe rouge et la bleue).

La part de
l’océan

La part de
l’atmosphère
La cellule de Hadley : introduction
Consultez cette remarquable animation sur le site Météo Education !
Le britannique Georges Hadley, en 1735, a imaginé les grands mouvements de
l’atmosphère qui assurent ce transfert d’énergie :
¾ Dans la zone équatoriale, l’air proche du sol, chauffé, monte (car il devient moins
dense) : ascendance.
¾ Parvenu en haute altitude, il circulerait vers le pôle de chaque hémisphère, où il
redescendrait : subsidence.
¾ En retour, de l’air froid se déplacerait du pôle vers l’équateur en basse altitude.
Hadley imaginait donc une « boucle » (une cellule de convection) pour chaque
hémisphère.

Source : Joly (1992)


Influence de la force de Coriolis
¾ Mais Hadley négligeait la force de Coriolis. Il s’agit d’une force d’inertie : elle
n’est pas due à une interaction matérielle mais à la rotation de la Terre, référentiel
dans lequel nous étudions les mouvements atmosphériques. C’est cette force
fictive qui vous empêche de marcher droit sur un manège en rotation..
¾ Cette « force » s’applique à tout objet en mouvement, donc à
toute particule d’air. Son intensité (dans le plan horizon du lieu) est
proportionnelle à la vitesse v de la particule et au sinus de
l’angle ϕ entre le méridien du lieu et le vecteur rotation
de la Terre (vecteur ωT porté par l’axe de rotation de
la Terre). Sa direction est donnée par le bras
droit tendu d’un observateur regardant dans le
sens du déplacement.
¾ A retenir : les mouvements sont déviés
sur leur droite dans l’hémisphère nord,
sur leur gauche dans l’hémisphère sud !
¾ Notez que l’angle ϕ n’est autre que la latitude !
Cela signifie que la force de Coriolis est nulle à
l’équateur, et croît vers les hautes latitudes.
Influence de la force de Coriolis (suite)
¾ Lorsque la particule d’air part de l’équateur vers le Nord, sa latitude est
initialement de 0°. Comme on vient de le voir, la force de Coriolis est alors nulle
(ceci peut se comprendre intuitivement : dans ce plan tangent à l’équateur, vous ne
vous rapprochez ni ne vous éloignez de l’axe du manège..).
¾ A mesure qu’on s’éloigne de l’équateur et que la latitude augmente, l’intensité de
la force de Coriolis croit, et le vecteur vitesse est progressivement dévié vers la
droite. La trajectoire de la particule d’air est donc déviée vers l’Est.

¾ Lorsque la masse d’air atteint la latitude 30°,


l’intensité de la force de Coriolis devient telle
qu’elle interrompt la remontée de l’air vers le
Nord. La circulation d’air en retour dans les
basses couches commence à cette latitude.
On observe une cellule équivalente dans
l’hémisphère sud.
Les cellules de Hadley
¾ Dans une vue en coupe méridienne de l’atmosphère, on a donc, de part et
d’autre de la zone équatoriale, deux « boucles », les cellules de Hadley, qui
transportent de l’énergie sous forme de chaleur de l’équateur vers les latitudes 30°.
¾ Dans une vue du dessus, pour l’hémisphère nord, on a représenté la déviation
vers l’Est de la branche en altitude (rouge), et la déviation vers l’Ouest de la
branche en surface (bleue), qui correspond à des vents réguliers nommés alizés
(dans les deux hémisphères, ce sont des vents d’Est, mais Coriolis les dévie vers
leur droite dans l’hémisphère nord, vers leur gauche dans l’hémisphère sud).
Les cellules de Hadley (2)
¾ A l’équateur, l’air proche du sol est chauffé par le rayonnement infrarouge de la
surface et monte, comme on l’a vu, du fait de sa moindre densité (principe de la
montgolfière !). Il s’agit d’air humide, car on trouve surtout des forêts humides et des
océans près de l’équateur. En outre, plus l’air est chaud, plus il peut contenir de
vapeur d’eau (principe du sèche-cheveux !).
¾ En s’élevant, l’air se détend, donc se refroidit (voir la fiche « Atmosphère »), et il
atteint son « point de rosée » (seuil de saturation en eau) : de l’eau liquide
condense. Cela explique la ceinture de grands nuages convectifs (cumulonimbus,
voir fiche « Nuages ») et l’intensité des pluies en zone équatoriale.
¾ L’évaporation prélève de la chaleur, la condensation en libère. Ce processus
permet de transférer vers l’air encore plus de chaleur, et favorise l’ascendance.
¾ Lorsqu’il amorce son cheminement en altitude vers les plus hautes latitudes, l’air a
donc perdu une grande partie de son humidité (l’air froid ne pouvant contenir que
très peu d’eau) : c’est donc un air très sec et « potentiellement chaud » qui arrive
aux latitudes 30°. En redescendant, il se réchauffe à mesure que sa pression
augmente (réchauffement adiabatique), mais son contenu en eau ne change pas.
Ceci explique la présence de zones désertiques à ces
latitudes subtropicales.
Les cellules de Hadley (3)
Source : réanalyses CEP ERA40 (1957/2002)

Les pressions au
niveau de la mer sont
ici indiquées en
hectopascals (hPa) ; les
zones en bleu
correspondent aux
hautes pression, les
zones oranges, aux
basses pressions. Les
lignes joignant les
points d’égale pression
sont nommées
isobares.

¾ La figure ci-dessus représente le champ de pression moyenne annuelle (moyenne


sur 45 ans) au niveau de la mer. On voit très nettement des zones de haute pression
(anticyclones tropicaux), qui correspondent à la branche descendante des cellules
de Hadley, et une zone équatoriale de basses pressions (moins marquée) qui
correspond à la branche ascendante (où l’air est « aspiré »). L’air, en surface, s’écoule
donc des hautes pressions vers les basses pressions, sous la forme des alizés.
¾ Notez aussi les très basses pressions du cercle polaire antarctique (branche
ascendante de la cellule polaire), beaucoup plus marquées que pour l’arctique.
Les cellules de Hadley (4)
¾ Les zones de subsidence sub-tropicales, entre 30° et 35° N et S, étaient
nommées « horse latitudes » par les Anglais. En effet, dans ces zones de haute
pression, les vents sont plutôt faibles et variables. C’est donc une zone de calme,
avant la rencontre des alizés plus au Sud, et la légende veut qu’on ait parfois jeté
les chevaux par-dessus bord pour alléger les bateaux encalminés, d’où le nom.
¾ Les alizés, en anglais, sont nommés « trade winds », « vents du commerce » :
ce sont en effet des vents qui ont facilité le commerce transatlantique en permettant
la traversée vers l’Amérique par une route au sud. Le retour vers l’Europe se faisait
en profitant des vents d’Ouest, plus au nord.
¾ La zone où les alizés convergent, de quelques centaines de kilomètres de large
seulement, est nommée Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT). Elle était
nommée « pot au noir » par les navigateurs, car les vents horizontaux y sont
faibles et erratiques (les mouvements de l’air étant plutôt ascendants), mais les
orages fréquents, et les bateaux y restaient encalminés. En moyenne, elle se trouve
à peu près au niveau de l’équateur, mais au cours de l’année, elle se déplace de
part et d’autre de cette position moyenne, en fonction de l’insolation maximale. On
verra ailleurs que ces écarts sont à l’origine du phénomène de mousson
(fiche « Mousson »).
La ZCIT
¾ Ici magnifiquement illustrée par cette ceinture nuageuse qui marque l’ascendance
de l’air humide, au niveau de l’équateur. C’est dans les cumulonimbus orageux de
cette zone dangereuse que le vol Paris-Rio a trouvé sa fin tragique en juin 2009, et
plus loin de nous, l’aviateur Mermoz en 1936.
Schéma de la circulation générale

Vents d’est
D
D
Vents d’ouest
Subsidence Subsidence : sec
A
A A
Cellule de Hadley Cellule de Hadley

Alizés de NE

ZCIT Ascendance
Pluies
d’air chaud et
humide : pluie
Alizés de SE
Cellule de Hadley
Cellule de Hadley

A
A A
Sudsidence Subsidence : sec
Vents d’ouest
D
D
Vent d’est

Figure 4
La circulation au delà de 30° de latitude
¾ Les parties du globe situées au delà de 30° de latitude sont caractérisées par des
alternances de zones de basses pressions (dépressions) et de hautes pressions
(anticyclones).

¾ Le transfert d’énergie vers les hautes latitudes s’y effectue, non plus par une
cellule méridienne de convection, mais par l’intermédiaire des perturbations
associées aux dépressions, qui mélangent l’air chaud tropical avec l’air froid polaire.

Image composition colorée


le 19/06/2007 à 16h00
Point technique : champ de pression au sol
¾ Anticyclones et dépressions sont visualisés sur des cartes de pression, où l’on
trace des lignes isobares (reliant les points d’égale pression, en hPa) au niveau
de la mer.
COL ¾ La pression varie bien davantage
verticalement, avec l’altitude, que
latéralement, avec les conditions
météo changeantes ! Si l’on a mesuré
la pression à une certaine altitude, on
se ramène au niveau de la mer par un
calcul simple (voir l’équilibre
hydrostatique dans la fiche
DEPRESSION « Atmosphère »)
¾ Comme avec les lignes de niveau
d’une carte d’état major, on peut
identifier des « vallées » (thalweg),
« lignes de crêtes » (dorsales) et cols.

THALWEG ANTICYCLONE DORSALE


Point technique : champ de pression en altitude
En altitude, plutôt que des isobares, les météorologues préfèrent tracer des lignes de
niveau (isohypses) correspondant aux points d’égale altitude d’une surface de
pression donnée (souvent 500 hPa), comme sur une carte d’état major ! Mais cela
revient au même : les anticyclones correspondant aux zones « hautes », les
dépressions correspondant aux zones « basses » (d’où les termes anglais High (H) et
Low (L) pour les désigner). Ici, les isohypses sont en décamètres (dam).

zone de haute isohypse zone de basse


altitude altitude
568
da
m 560d
am Surface
H B 500hPa

Surface (niveau de la mer)


Point technique : équilibre géostrophique
¾ L’air se dirige des hautes
pressions vers les basses
pressions. Si seule la force de
pression intervenait, ce mouvement
s’effectuerait en ligne droite !

¾ Mais, comme aux basses


latitudes, la force de Coriolis agit
en détournant le mouvement de la
particule d’air, vers sa droite dans
l’hémisphère nord et vers sa
gauche dans l’hémisphère sud.

¾ Un équilibre est trouvé quand la force du gradient de pression devient égale à la


force de Coriolis (équilibre géostrophique). Le vent s’aligne alors sur les
isobares.
¾ Pour bien comprendre l’influence de la force de Coriolis, on pourra se référer
aux pages suivantes du site Météo-Education.
Le vent et la pression : règle de Buys-Ballot
Le météorologiste hollandais Buys-Ballot (1817-1890) a déduit des observations
météorologiques dont il disposait, que :
9 le vent est presque parallèle aux lignes
isobares ;
9 dans l’hémisphère Nord, le vent laisse les
basses pressions à sa gauche, les hautes
pressions à sa droite ; D
9 le vent tourne donc dans le sens inverse des
aiguilles d’une montre autour d’une dépression,
et dans l’autre sens autour d’un anticyclone
(d’où le nom). C’est l’inverse dans l’hémisphère sud. A
C’est l’explication des grands enroulements
nuageux autour des dépressions que nous voyons
sur les images du bulletin météo.
9 le vent est d’autant plus fort que les lignes
isobares sont resserrées.
La règle de Buys-Ballot donne une bonne idée du vent réel aux moyennes latitudes, à
« grande » échelle, sauf très près du sol, où les frottements entrent en jeu.
Anticyclones et dépressions
Il faut également intégrer, à ces mouvements horizontaux, des mouvements
verticaux : les dépressions correspondant à une ascendance d’air de surface, les
anticyclones à une subsidence d’air d’altitude. Cet air qui descend est sec et, en se
réchauffant, son humidité relative diminue (voir la fiche « Air humide ») : voila
pourquoi les anticyclones, en été, sont synonymes de beau temps.

© M. Revault d'Allonnes
Le courant jet
P (hPa)
Lignes d’égale vitesse du
150 vent zonal (en m/s)
200
300
400
500
700

1000
55°
N
50°
N

45 °N
Si l’on s’intéresse à la composante
du vent parallèle à l’équateur, le long des 40°
N
parallèles (vent zonal), on remarque, aux moyennes
latitudes, l’existence d’un « tube » de vent d’ouest très fort au niveau de la
tropopause, connu sous le nom de courant-jet (moyenne de l’ordre de 40 m/s –
144 km/h – mais il peut atteindre 360 km/h !).
Le courant jet (2)
P (hPa)

¾ Le courant jet se forme aux moyennes latitudes, là où le contraste de


température est le plus élevé entre l’air chaud tropical et l’air froid polaire, et où la
force de Coriolis brise la cellule de Hadley. L’analyse du vent zonal moyen en hiver
(moyenne sur 44 ans), ci-dessus, montre la présence d’un courant jet subtropical
moyen dans chaque hémisphère. La latitude moyenne fluctue avec la saison (plus
proche de l’équateur dans l’hémisphère d’hiver).
¾ Notez que de faibles vent d’Est (vitesse zonale négative = vent d’Est) sont aussi
visibles près du sol, de part et d’autre de l’équateur : ce sont les alizés !
Le courant jet (3)

¾ Si l’on se place au niveau de la tropopause (à 300 hectopascals), en hiver boréal,


la position moyenne des jets apparaît clairement ! En Europe occidentale, le courant
jet passe en moyenne au dessus des îles britanniques mais peut descendre plus au
Sud.
Le courant jet (4)
Le courant jet est
très important pour
la circulation de
l’atmosphère aux
moyennes latitudes :
il joue un rôle central
dans la naissance et
le renforcement des
dépressions dans
leur mouvement
vers l’Ouest. On
parle de « rail des
dépressions ».
Les avions de ligne
profitent du jet pour
traverser l’Atlantique
vers l’Europe.
Ci-dessus, capture d’écran de l’animation « Comment se forme une tempête » : l’air
froid polaire est en bleu, l’air chaud en orange, le courant jet, en violet. La bulle d’air
chaud, en rouge, s’est développée en altitude grâce à l’énergie du jet.
Le phénomène « El Niño »

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Requiert la lecture préalable de la fiche :

Circulation générale de l’atmosphère

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Introduction

Le phénomène « El Niño » :
 Affecte l’océan Pacifique équatorial,
 Signifie « petit garçon » en espagnol et par extension « enfant Jésus »,
 Est nommé ainsi car il début à la période de Noël,
 Se produit certaines années (tous les 5 à 7 ans environ) entre décembre et avril.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Introduction

Lorsque le phénomène « El Niño » est intense, les effets peuvent être catastrophiques :

 Inondations,
 Sécheresses,
 Incendies,
 Maladies,
 Perturbations de la pêche,
 Perturbations des migrations animales...

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Introduction

Comment expliquer le phénomène « El Niño » et ses conséquences dramatiques ?

Pour comprendre le phénomène « El Niño », il est nécessaire de comprendre ce qui se passe en temps
normal dans la zone équatoriale de l’océan Pacifique.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

La « situation normale » dans le Pacifique Équatorial

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Copyright : Sciences à l’École - Yann Esnault


Le phénomène « El Niño »

Copyright : Sciences à l’École - Yann Esnault


Le phénomène « El Niño »

Dans l’océan Pacifique équatorial,


les alizés soufflent fort d’Est en
Ouest.

Copyright : Sciences à l’École - Yann Esnault


Le phénomène « El Niño »

Dans l’océan Pacifique équatorial :


 Les eaux de surface sont chaudes.
 Les alizés soufflent fort d’Est en Ouest.

Les alizés soufflent fort d’Est


1
en Ouest

Indonésie Pérou
Eaux de surface chaudes

Eaux profondes froides

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Les forts vents soufflant d’Est en Ouest, entraînent avec eux les masses d’eaux superficielles et créent un courant
d’eau de surface d’Est en Ouest. Les vents (ATMOSPHERE) entrainent les courants (HYDROSPHERE).

On a donc ici un couplage ATMOSPHERE - HYDROSPHERE.

Les alizés entraînent les eaux


2 chaudes de surface vers
l’Ouest

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Le courant de surface d’Est en Ouest


provoque une accumulation des eaux
chaudes de surface à l’Ouest.

Les eaux chaudes


3 s’accumulent à
l’Ouest

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Sur cette image obtenue par satellite (TOPEX /


POSEIDON), les couleurs rouge et blanche si-
gnifie une élévation du niveau de la mer.

En « situation normale », on observe bien une


accumulation des eaux de surface à l’Ouest.

Copyright : U.S./French TOPEX/Poseidon satellite, , NASA


Le phénomène « El Niño »

Le courant de surface d’Est en Ouest, a provoqué un


déplacement des masses d’eaux vers l’Ouest, il y a
donc un déficit en eaux à l’Est.

Il y a un déficit en
4
eaux à l’Est

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Le déficit en eaux à l’Est est compensé par une remontée des eaux froides profondes, on parle « d’ upwelling ».
L’upwelling permet la remontée d’eaux froides riches en éléments minéraux, qui favorisent la multiplication du
plancton, ce qui attire les bancs de sardines et d’anchois. L’upwelling permet aux Pérou et au Chili d’être les
plus grands producteurs de poissons du monde.

Le déficit en eaux crée


un « appel » vers la
5
surface des eaux
froides profondes

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

A l’Ouest, les eaux sont chaudes. Il y a une évaporation


intense. L’air chaud et humide, s’élève en altitude.

La température élevée des


eaux de surface à l’Ouest est
6
à l’origine d’une évaporation
intense

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

La montée de l’air chaud


et humide provoque la
7
formation de nuages et de
pluies abondantes

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Lors de son ascension, l’air chaud et humide subit une décompression à l’origine de la formation de nuages et de
précipitations abondantes au dessus de l’Indonésie.

En Indonésie, le climat est humide.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

A l’Ouest, le déplacement des masses d’air vers l’alti-


tude, crée une dépression au sol.

A l’Ouest, le départ
d’air vers l’altitude est à
8
l’origine d’une basse
pression au sol

BASSE PRESSION

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »
9 En altitude, l’air est sec, il a perdu son eau à cause des précipitations à l’Ouest

La subsidence de
10 l’air sec est à
l’origine d’une
haute pression
au sol

BASSE PRESSION HAUTE PRESSION

Indonésie Pérou

EN SITUATION « NORMALE » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

A l’Ouest, en raison des fortes précipitation, les masses d’air perdent l’eau qu’elles contiennent. L’air devient sec
et se déplace vers l’Est. Cet air sec qui retombe à l’Est, au niveau du Pérou, est à l’origine d’une haute pression au
sol.

Au Pérou, la subsidence d’air sec est responsable d’un climat sec.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

La « situation normale » dans le Pacifique Équatorial


Bilan
En situation normale dans le Pacifique Équatorial, les alizés soufflent fort d’Est en Ouest entraînant un courant de chaudes de surface d’Est en Ouest
(couplage Atmosphère - Hydrosphère).

A l’Ouest A l’Est

 Accumulation d’eaux  Upwelling d’eaux froides pro-


chaudes, fondes, riches en nutriments et
 Évaporation intense, en plancton,

 Air ascendant et forte  Excellentes conditions de pêche,


précipitations,  Air descendant sec,
 Climat humide.  Climat sec.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Le phénomène « El Niño » dans le Pacifique Équatorial

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Lors du phénomène « El Niño »,


la force des alizés diminue
(parfois considérablement).

La force des alizés s’affaiblie


1
considérablement

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Le couplage entre les vents (alizés) et les masses d’eau de surface


est beaucoup moins grand. Le courant d’eaux chaudes de surface
vers l’Ouest est très faible voire quasiment inexistant.

Les eaux chaudes de


surface sont beaucoup
2
moins entraînées vers
l’Ouest

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Comme le courant de surface vers l’Ouest diminue fortement,


les eaux chaudes de surface qui s’étaient accumulées à l’Ouest
en « situation normale » se déplacent vers l’Est.

Les eaux chaudes accu-


mulées à l’Ouest en
3
« situation normale » se
déplacent vers l’Est

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Sur cette image obtenue par satellite (TOPEX /


POSEIDON), les couleurs rouge et blanche si-
gnifie une élévation du niveau de la mer.

Lors d’un phénomène « El Niño », on observe


bien une accumulation des eaux de surface à
l’Est.

Copyright : U.S./French TOPEX/Poseidon satellite, , NASA


Le phénomène « El Niño »

Comme le courant de surface vers l’Ouest diminue très fortement, le déficit en eaux de surface à l’Est, n’existe quasiment plus.
Par conséquent, l’upwelling à l’Est est presque inexistant. Les eaux froides profondes riches en nutriments et en plancton ne re-
montent plus à la surface. Sur les côtes du Pérou et du Chili, le nombre de poissons diminue considérablement.

Le déficit en eaux de surface


étant beaucoup moins important
4 qu’en « situation normale », les
eaux froides profondes remontent
beaucoup moins vers la surface

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Au lieu de s’accumuler à l’Ouest, les eaux chaudes de surface s’accumulent au


milieu du Pacifique. Lorsque le phénomène « El Niño » est très intense, les
eaux chaudes s’accumulent encore plus à l’Est, près des côtes du Pérou.

Les eaux chaudes de surface


5 s’accumulent au milieu du
Pacifique.

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Au milieu du Pacifique (voire même à


l’Est, lorsque le phénomène « El Niño »
est intense), les eaux sont chaudes. Il y a La température
une évaporation intense. L’air chaud et élevée des eaux de
humide, s’élève en altitude. surface, au milieu
6 du Pacifique, est à
l’origine d’une éva-
poration intense

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

La montée de l’air chaud


et humide provoque la
7
formation de nuages et de
pluies abondantes

Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Lors de son ascension, l’air chaud est humide subit une décompression à l’origine de la formation de nuage et de précipitations
abondantes au dessus du Pacifique (voire à l’Est, au dessus du Pérou, lorsque le phénomène « El Niño est intense).

Au lieu d’un climat sec en « situation normale », le Pérou subit des précipitations très abondantes, à l’origine des nombreuses
inondations.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Au milieu du Pacifique (voire à l’Est au niveau


du Pérou), le déplacement des masses d’air vers
l’altitude, crée une dépression au sol.

Au milieu du Pacifique, le
départ d’air vers l’altitude
8
est à l’origine d’une basse
pression au sol

BASSE PRESSION
Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »
9 En altitude, l’air est sec, il a perdu son eau à cause des précipitations au milieu du Pacifique

La subsi-
10 dence de
l’air sec
est à l’ori-
gine d’une

HAUTE PRESSION
BASSE PRESSION
Indonésie Pérou

EN SITUATION « EL NIÑO » Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Au milieu du Pacifique, en raison des fortes précipitation, les masses d’air perdent l’eau qu’elles contiennent. L’air devient sec et
se déplace vers l’Ouest. Cet air sec qui retombe à l’Ouest, au niveau de l’Indonésie, est à l’origine d’une haute pression au sol.

Au lieu d’un climat humide en « situation normale », l’Indonésie subit une subsidence d’air sec, à l’origine des sécheresses, des
incendies de forêts...

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Le phénomène « El Niño » dans le Pacifique Équatorial


Bilan
En situation « El Niño » dans le Pacifique Équatorial, la force des alizés diminue considérablement, entraînant le déplacement des masses d’eaux
chaudes de surface, accumulées à l’Ouest en « situation normale », vers l’Est.
La diminution de la force des vents (ATMOSPHERE) provoque un déplacement des masses d’eaux superficielles vers l’Est
(HYDROSPHERE). On a donc ici un couplage ATMOSPHERE - HYDROSPHERE.

A l’Ouest A l’Est
 Diminution voire arrêt des up-
 Air descendant sec; welling d’eaux profondes, riches
en nutriments et en plancton,
 Le climat habituelle-
ment humide devient  Énorme perturbation de la
sec, pêche,

 Sécheresses,  Précipitations intenses, le climat


habituellement sec devient hu-
 Incendies...
mide,
 Inondations.

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « El Niño »

Route emportée au Pérou,


lors des pluies diluviennes
durant le phénomène « El
Niño » de l’hiver 1997 - 1998.

Copyright : Alfredo Bianco


Le phénomène « El Niño »

Le phénomène « La Niña » :

 Affecte l’océan Pacifique équatorial,

 Signifie « petit fille » en espagnol,

 Tire son nom de la comparaison avec le phénomène « El Niño »,

 Est le phénomène inverse du phénomène « El Niño »,

 A lieu lorsque les alizés deviennent plus forts qu’en « situation normale ».

Copyright : Sciences à l’École - Mathieu Rajchenbach


Le phénomène « La Niña »

Sur cette image obtenue par satellite (TOPEX /


POSEIDON), les couleurs rouge et blanche si-
gnifie une élévation du niveau de la mer.

Lors d’un phénomène « La Niña », on observe


une accumulation des eaux de surface à
l’Ouest.

Copyright : U.S./French TOPEX/Poseidon satellite, , NASA


L’ « AIR HUMIDE »

Requiert la lecture préalable des fiches :

L'atmosphère : pression, température, structure verticale, composition de l'air

Les nuages

I – L’air humide et la notion de pression partielle de vapeur d’eau de l’air

L’air contient de l’eau sous forme de vapeur (eau à l’état gazeux).


On parle d’« air humide » ou d’ « atmosphère humide ».

La quantité de vapeur d’eau contenue dans un volume d’air est décrite par un paramètre appelé : « pression partielle de vapeur
d’eau de l’air » (pour aller plus loin : voir annexe).

II – La notion de « pression de vapeur d’eau saturante »

Un volume d’air ne peut pas contenir plus qu’une quantité donnée d’eau sous forme de vapeur. Au-delà de cette quantité,
toute l’eau qui serait en excès ne pourra pas être contenue sous forme de vapeur, l’eau qui serait en excès formera des gouttelettes
d’eau liquide.

La quantité maximale de vapeur d’eau que peut contenir un volume d’air est décrite par un paramètre appelé : « pression
de vapeur d’eau saturante ».

EXEMPLES POUR COMPRENDRE

- Lorsque la pression de vapeur d’eau saturante est dépassée : C’est-à-dire, lorsque la quantité d’eau d’un volume d’air est
supérieure à la quantité maximale de vapeur d’eau qu’il peut contenir :

 L’eau en excès sera présente sous forme liquide (formation de gouttelettes d’eau).
Exemples : rosée, brouillard... (voir partie VI)

- Lorsque la pression de vapeur saturante n’est pas atteinte : C’est-à-dire, lorsque la quantité d’eau d’un volume d’air est
inférieure à la quantité maximale de vapeur d’eau qu’il peut contenir :

 L’eau présente sous forme liquide se vaporisera (c’est-à-dire deviendra gazeuse).


Exemples : vaporisation des flaques, disparition du brouillard, séchage du linge...

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III – La « pression de vapeur saturante » et la température de l’air

Le graphique ci-dessous représente la pression de vapeur d’eau saturante en fonction de la température du volume d’air étudié. On
peut observer que la pression de vapeur d’eau saturante d’un volume d’air dépend de la température de l’air.

Autrement dit, la quantité maximale de vapeur d’eau que peut contenir un volume d’air est variable selon la température de
l’air.

Figure 1 : Pression de vapeur d’eau saturante en fonction de la température


(en bleu : masse correspondante de vapeur d’eau en g par m3 d’atmosphère)

(D’après Brahic et co. ; Sciences de la Terre et de l’Univers, Vuibert, 1999)

EXEMPLES POUR COMPRENDRE

Lorsque la température de l’air est de 20°C :

La pression de vapeur d’eau saturante est de 20 hPa, l’air peut contenir jusqu’à 15 grammes de vapeur d’eau par m 3.

 Si un volume d’air à cette température contient 5 grammes de vapeur d’eau par m 3 et que de l’eau liquide existe dans
l’atmosphère, elle se vaporisera jusqu’à ce que le volume d’eau contienne 15 grammes de vapeur d’eau par m 3.

 Si un volume d’air à cette température contient 15 grammes de vapeur d’eau par m3 toute l’eau en excès sera liquide car à
cette température le volume d’air ne pourra jamais contenir plus de 15 grammes de vapeur d’eau par m 3.

Lorsque la température de l’air est de 30°C :

La pression de vapeur d’eau saturante est de 40 hPa, l’air peut contenir jusqu’à 30 grammes de vapeur d’eau par m 3.

Plus la température de l’air est faible, moins le volume d’air peut contenir de vapeur d’eau.
Et inversement, plus la température de l’air est élevée, plus le volume d’air peut contenir de vapeur d’eau.

Autrement dit, un volume d’air chaud donné peut contenir plus de vapeur d’eau que le même volume d’air froid.

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IV – La notion d’ « humidité relative »

L’humidité relative de l’air représente la quantité de vapeur d’eau contenue dans un volume d’air par rapport à la quantité
de vapeur d’eau que ce volume peut contenir à cette température. L’humidité relative de l’air est calculée en effectuant le
rapport entre la pression partielle de vapeur d’eau de l’air et la pression de vapeur saturante de cet air à cette température.

L’humidité relative de l’air est exprimée en pourcentage.

𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑑 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒 𝑙′𝑎𝑖𝑟


𝐻𝑢𝑚𝑖𝑑𝑖𝑡é 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒 =
𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑎𝑡𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑎𝑖𝑟 à 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒

V – La notion de « point de rosée »

Le « point de rosée » de l’air est la température la plus basse à laquelle un volume d’air (à pression et humidité constantes),
est saturé en vapeur d’eau.

Autrement dit, le « point de rosée » est la température à laquelle la pression partielle de vapeur d'eau est égale à sa pression
de vapeur saturante.

EXEMPLES POUR COMPRENDRE

D’après la figure 1 :

- Lorsqu’un volume d’air contient 12 g/m3 d’eau sous forme de vapeur, le « point de rosée » de ce volume d’eau est de 14°C.

- Lorsqu’un volume d’air contient 30 g/m3 d’eau sous forme de vapeur, le « point de rosée » de ce volume d’eau est de 30°C.

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VI – La rosée du matin, la gelée blanche, le brouillard et la buée
D’après Brahic et co. ; Sciences de la Terre et de l’Univers, Vuibert, 1999

A – La rosée du matin et la gelée blanche

Prenons l’exemple d’une journée chaude de septembre...

La température de l’air est de 25°C et l’air contient 12 g/m3 de vapeur d’eau.

Cette température est supérieure au point de rosée (le point de rosée est de 14°C lorsque l’air contient 12 g/m3 de vapeur d’eau).

La nuit tombe...

La température de l’air diminue, pour les objets près du sol, la température diminue davantage.

Si, par exemple, la température près du sol atteint 10°C, l’air ne peut garder que 9,5 g/m3 de vapeur d’eau. Par conséquent, 2,5 g/m3
d’eau vont se condenser et former des gouttelettes.

Ce phénomène est encore plus important à la fin de la nuit, quand la température près du sol est la plus basse. C’est la rosée du
matin (figure 2a).

En hiver, le même phénomène se produit mais la vapeur d’eau passe directement de l’état gazeux à l’état solide (formation de glace),
c’est la gelée blanche (figure 2b).

Figure 2a et 2b : Rosée (en haut), gelée blanche (en bas)


Creative Commons

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B – Le brouillard

Prenons l’exemple d’une journée chaude de septembre...

La température de l’air est de 25°C et l’air contient 12 g/m3 de vapeur d’eau.

Cette température est supérieure au point de rosée (le point de rosée est de 14°C lorsque l’air contient 12 g/m3 de vapeur d’eau).

Le temps change et la température de l’air diminue à 10°C, donc en dessous du point de rosée. A 10°C, l’air ne peut garder que 9,5
g/m3 de vapeur d’eau. Par conséquent, 2,5 g/m3 d’eau vont se condenser et former des gouttelettes : une nappe de brouillard se
forme (figure 3).

Figure 3 : Nappe de brouillard


Creative Commons

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C – La buée

Trois exemples pour comprendre la buée (figure 4)...

Si vous sortez une bouteille d’eau fraiche du réfrigérateur, la température de l’air au contact de la bouteille d’eau diminue sous le
point de rosée et de l’eau se condense sur la bouteille, c’est la buée.

Dans une voiture en hiver, les passagers expirent une grande quantité de vapeur d’eau, la quantité de vapeur d’eau (donc la pression
partielle de vapeur d’eau) dans la voiture augmente progressivement. Les vitres de la voiture sont froides, la température de l’air au
contact de la vitre diminue sous le point de rosée et de la buée se forme.

Dans une salle de bain, après une douche chaude, l’air est chaud et contient une grande quantité de vapeur d’eau. Le miroir de la
salle de bain est froid. La température de l’air au contact du miroir diminue sous le point de rosée et de la buée se forme.

Figure 4 : Buée sur une fenêtre


Creative Commons

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VI – La formation des nuages

D’après la fiche « L'atmosphère : pression, température, structure verticale, composition de l'air », nous savons que :

- La pression atmosphérique diminue avec l’altitude.

- Lorsqu’une particule d’air s’élève en altitude, celle-ci est soumise à une détente adiabatique. Le volume de la particule
d’air augmente, sa pression et sa température diminuent (figure 5).

Remarque : En météorologie, on parle de particule d’air pour qualifier une quantité d’air de taille arbitraire contenant un nombre de molécules suffisant pour
pouvoir être traité statistiquement.

D’après la fiche « Les nuages », nous savons que :

- Les nuages sont constitués de gouttelettes d’eau et/ou de cristaux de glace.

Figure 5 : Détente adiabatique et formation des nuages

(D’après Skinner et Porter, 1994 et Brahic et co. ; Sciences de la Terre et de l’Univers, Vuibert, 1999)

Prenons l’exemple d’une particule d’air chaude proche du sol, contenant une certaine quantité de vapeur d’eau.

Cette particule d’air chaude et donc peu dense, s’élève en altitude. En s’élevant dans l’atmosphère, la pression atmosphérique
diminue, la particule d’air subit une augmentation de volume et une décompression (détente adiabatique).

La détente adiabatique est à l’origine du refroidissement de la particule d’air en altitude. En se refroidissant, la température
de la particule d’air peut diminuer sous le point de rosée, l’eau se condense et les nuages se forment.

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Annexe – Pour aller plus loin...
La notion de pression partielle de vapeur d’eau de l’air

Une particule d’air est une quantité d’air de taille arbitraire contenant un nombre de molécule suffisant
pour pourvoir être traité statistiquement.

L’air est un mélange de différentes molécules (diazote, dioxygène, dioxyde de carbone, eau...).

Le schéma ci-contre représente une particule d’air contenant un mélange de molécule.

Une particule d’air exerce une pression sur les différentes surfaces avec lesquelles elle peut être en
contact. On parle de pression totale.

Le schéma ci-contre illustre la pression exercée par la particule d’air.

La pression partielle de vapeur d’eau d’une particule d’air est définie comme la pression qui serait exercée
par la vapeur d’eau si celle-ci occupait à elle seule tout le volume occupé par la particule d’air, à la
température de celle-ci.

La pression partielle de vapeur d’eau de l’air correspond donc à la contribution de la vapeur d’eau à la
pression totale qu’exerce la particule d’air.

Le schéma ci-contre illustre la notion de pression partielle de vapeur d’eau.

Plus la quantité de vapeur d’eau contenue dans une


particule d’air est grande, plus la pression partielle
de vapeur d’eau est grande.

La quantité de vapeur d’eau et la pression partielle


de vapeur d’eau sont proportionnelles.

Les schémas ci-contre illustrent :

En haut (de gauche à droite) : des particules d’air contenant des


quantités croissantes de vapeur d’eau.

En bas (de gauche à droite) : l’augmentation de la pression


partielle de vapeur d’eau proportionnelle à l’augmentation de la
quantité de vapeur d’eau contenue dans la particule d’air.

Par conséquent, le paramètre « pression partielle de vapeur d’eau de l’air » permet de décrire la quantité de vapeur d’eau
qu’un volume d’air contient.

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L’ESSENTIEL SUR L’ « AIR HUMIDE »
- L’air contient de l’eau sous forme de vapeur, on parle d’air humide.

- La quantité maximale de vapeur d’eau que peut contenir un volume d’air est décrite par un
paramètre appelé pression de vapeur d’eau saturante.

- La pression de vapeur d’eau saturante d’un volume d’air est variable selon la température de l’air.
Un volume d’air chaud donné peut contenir plus de vapeur d’eau que le même volume d’air froid.

Pression de vapeur d’eau saturante en fonction de la température


(en bleu : masse correspondante de vapeur d’eau en g par m3 d’atmosphère)

(D’après Brahic et co. ; Sciences de la Terre et de l’Univers, Vuibert, 1999)

- L’humidité relative de l’air est la quantité de vapeur d’eau contenue dans un volume d’air par
rapport à la quantité de vapeur d’eau que ce volume peut contenir à cette température.

- Le point de rosée de l’air est la température la plus basse à laquelle un volume d’air (à pression et
humidité constantes), est saturé en vapeur d’eau. Autrement dit, le « point de rosée » est la
température à laquelle la pression partielle de vapeur d'eau est égale à sa pression de vapeur
saturante.

- Lorsque la température diminue et passe sous le point de rosée, l’eau se condense (rosée, brouillard,
nuages...).

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La mousson

Météosat 5, 5 décembre 2001 à 16 h UTC Météosat 5, 13 juin 2001 à 16 h UTC

Laurent Borrel (ENM/RP), Yann Esnault (SaE)


à partir du cours de Emmanuel Celhay (ENM/EGM)
L’origine de la mousson
Dans la fiche consacrée à la circulation générale de l’atmosphère (à lire avant),
nous avons vu que l’atmosphère, dans la zone intertropicale, « fonctionne » dans le
cas général de la façon suivante :
¾ Dans une zone située à proximité de l’équateur, l’air chaud, réchauffé par le sol,
s’élève : cette zone se comporte comme une cheminée.
¾ Cet air, après s’être élevé, se dirige vers les pôles et contribue ainsi à répartir la
chaleur entre les latitudes. Il est arrêté vers les latitudes 30° par les effets de la force
d’inertie de Coriolis qui, sans cesse, dévie sa circulation vers la droite dans
l’hémisphère nord, vers la gauche dans l’hémisphère sud

¾ A ces latitudes de 30°, l’air plonge


vers le sol.
¾ En retour se mettent en place des
vents de basse couche, qui sont eux
aussi déviés par la force de Coriolis
et convergent à proximité de
l’équateur vers la ZCIT (Zone de
Convergence InterTropicale).
ZCIT
Rappel : schéma de la circulation générale

Ascendance Vent d’est Pluies


D
D
Vent d’W
Subsidence Evaporation
A
A A
ey
Hadl

Alizés de NE

ZCIT Pluies
Ascendance

Alizés de SE

A
A A
Evaporation
Vent d’W
D
D
Active en
hiver Vent d’est Pluies
masqué par les
perturbations
Vent moyen en surface en janvier

En rouge, la ZCIT, encore nommée « équateur météorologique ». Notez qu’en


hiver, dans l’océan indien, la ZCIT est au sud de l’équateur.
L’origine de la mousson (2)
¾ En été austral, le maximum d’ensoleillement est sur le tropique du Capricorne,
mais la ZCIT reste proche de l’équateur, sauf dans l’Ouest de l’océan Indien (diapo 4)
¾ A partir du mois de mai (été boréal), l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil
rend l’ensoleillement très fort sur le tropique du Cancer. Les étendues continentales
de l’Est de l’Afrique (Somalie) et de l’Asie Centrale (Pakistan) se réchauffent
fortement, car l’inertie thermique des continents est plus faible que celle des océans
(au bord de la mer, la plage se réchauffe plus vite que l’eau !).
¾ La chaleur reçue par le sol se transmet aux masses d’air qui se réchauffent, se
dilatent, voient leur densité diminuer et s’élèvent.
¾ Ce soulèvement crée une dépression au niveau de la latitude 30° Nord, qui aspire
les masses d’air et l’ensemble du système décrit au début de cette fiche : la ZCIT
n’est alors plus centrée sur l’équateur (diapo suivante) !
¾ Les alizés de l’hémisphère sud franchissent alors l’équateur. Or on a vu, dans la
fiche « Circulation générale », que la force de Coriolis agit en sens contraire dans les
deux hémisphères. Après avoir passé l’équateur, où la force de Coriolis s’annule, ces
vents sont déviés vers la droite et non plus vers la gauche ! Au lieu de continuer
leur course vers l’Ouest en convergeant vers une ligne parallèle à l’équateur, ils
tournent vers le Nord-Est (diapo suivante).
Vent moyen en surface en juin
Influence de la force de Coriolis
¾ On constate donc que le franchissement de l’équateur par les alizés de
l’hémisphère sud infléchit brutalement leur course vers le Nord-Est et les dirige vers
les côtes Ouest.

¾ C’est dans le nord de l’océan indien que l’effet est le plus prononcé en été, car c’est
l’endroit où le contraste thermique est maximal entre les masses continentales au
Nord, qui se réchauffent rapidement, et les masses océaniques au Sud, qui se
réchauffent lentement.
Conséquence de la déviation des alizés
¾ La course des alizés venant de l’hémisphère sud se poursuit et s’accélère vers le
nord car ils sont « aspirés » par la dépression présente sur le continent indien et
responsable du déplacement de la ZCIT.
¾ Tout au long de leur cheminement, ils ont été en contact avec un océan très
chaud (l’océan Indien), favorable à l’évaporation. Lorsqu’ils atteignent le continent
indien, ces vents sont donc chauds et chargés d’eau. L’arrivée sur la dépression
entraîne leur brutal soulèvement, donc leur refroidissement.
¾ En se refroidissant, l’air n’est plus capable de contenir une si grande quantité
d’eau (voir la fiche « Air humide ») : son rapport de mélange saturant chute
brutalement. L’eau excédentaire contenue dans la masse d’air condense, précipite
et se déverse sur le continent indien, créant la
mousson d’été.
¾ Les précipitations sont considérables, supérieures
à 1500 mm dans certaines régions pour la seule
période de mai à octobre (pour comparaison, à Paris,
il pleut en moyenne 640 mm sur toute l’année).

Atlas Bordas,1985, page 87


En résumé : variations méridiennes de la ZCIT
En résumé : mousson indienne

¾ Il existe d’autres moussons humides d’été, en Afrique de l’Ouest, en Asie du Sud-


Est, en Indonésie, en Chine…
¾ On parle aussi de mousson d’hiver, ou mousson sèche, pour le régime de temps
sec qui se met en place en hiver (l’arabe mawsim signifie simplement saison…)
Les nuages
Caractéristiques, reconnaissance, précipitations associées
Découvrez l’animation sur les nuages
sur le site Education de Météo-France

Fiche élaborée par T. Michel (ENM/IMO)


Images de S. Laflorencie, T. Michel et stagiaires de l’ENM.
Fiche validée par Laurent Borrel (ENM/RP)
Généralités

Pour classer les nuages, on considère 3 critères principaux :


I) L’altitude de la base du nuage :
¾ nuages de l’étage inférieur (jusqu’à 2 km d’altitude),
¾ nuages de l’étage moyen (entre 2 et 5 km),
¾ nuages de l’étage supérieur (jusqu’à 14 km sous les latitudes tempérées).
II) L’aspect du nuage :
¾ nuages stratiformes, étalés en grandes nappes horizontales. Ils caractérisent une
atmosphère stable - où les mouvements verticaux sont peu importants.
¾ nuages cumuliformes, étendus verticalement. Les cumulonimbus, par ex.,
s’étendent sur 2 étages, voire sur 3. C’est le résultat d’une atmosphère instable - où les
mouvements verticaux sont très importants : ce sont ces mouvement verticaux
ascendants qui « alimentent » le nuage (cf. fiche « L’air humide »).
III) La taille du nuage : on l’exprime par le diamètre apparent du nuage, en degrés :
¾ 1° correspond à la largeur du petit doigt bras tendu,
¾ 5° correspondent à la largeur de 3 doigts bras tendu,
¾ 22° correspondent à la longueur de la main perpendiculairement au bras tendu.
Etage supérieur : les Cirrus
Cirrus (Ci) : nuages séparés, en forme de filaments blancs et délicats ou de bancs
ou de bandes étroites, blancs ou en majeure partie blancs. Ces nuages ont un
aspect fibreux (chevelu : le mot latin cirrus signifie « boucle de cheveux ») ou un
éclat soyeux, ou les deux.
Ces nuages situés dans l’étage supérieur (entre 6 000 et 12 500m) sont constitués
de petits cristaux de glace.

Ce nuage peut se
retrouver à l'avant d'une
perturbation. Il ne donne
jamais de précipitations
mais peut engendrer des
virgas (précipitations
prenant la forme de
trainées sous le nuage
mais qui n'atteindront pas
le sol).
Etage supérieur : les Cirrocumulus

Cirrocumulus (Cc) : le nom provient des termes latins cirrus (boucle de cheveux)
et cumulus (amas). Il s’agit d’une nappe ou couche mince de nuages blancs, sans
ombres propres, composés de très petits éléments en forme de granules, de rides,
etc.., soudés ou non, et disposés plus ou moins régulièrement ; la plupart des
éléments ont une largeur apparente inférieure à un degré.

Dans l’étage supérieur, la


température est très
basse, aussi le
cirrocumulus est-il
composé essentiellement
de cristaux de glace. Les
Cirrocumulus peuvent eux
aussi engendrer des
virgas, mais ne donnent
jamais de précipitations
atteignant le sol.
Etage supérieur : les Cirrostratus
Cirrostratus (Cs) : à la racine latine cirrus vue précédemment s’ajoute le terme
stratus qui signifie « étendu ». Les cirrostratus se présentent donc comme un voile
nuageux transparent (au point qu’il est parfois difficile à percevoir) et blanchâtre,
d'aspect fibreux (chevelu) ou lisse, couvrant entièrement ou partiellement le ciel, et
donnant généralement lieu à des phénomènes de halo.
Comme les autres
nuages situés en
forte altitude, il est
constitué de cristaux
de glace, ici de très
petite dimension.

Ce nuage est
souvent présent à
l'avant d'une
perturbation
Etage moyen : les Altocumulus
Altocumulus (Ac) : du latin altum (élevé) et cumulus (étendu). Ils se présentent
sous la forme d’un banc, nappe ou couche de nuages blancs ou gris, ou les deux à
la fois, ayant généralement des ombres propres, composés de lamelles, galets,
rouleaux, etc., d'aspect parfois fibreux ou diffus, soudés ou non ; la plupart des
petits éléments disposés régulièrement ont généralement une largeur apparente
comprise entre un et cinq degrés.

Les Altocumulus sont


constitués
principalement de
gouttelettes d’eau
surfondue mais qui,
dans certaines
conditions de
température très
basse, se
transforment en
cristaux de glace.
Etage moyen : les Altocumulus (suite)

Les Altocumulus ne donnent presque jamais de précipitations, mais souvent des


virgas, notamment sous des Altocumulus instables, souvent précurseurs d'averses
ou d'orages.

Des virgas sous des altocumulus


(© Simon A. Eugster)
Etage moyen : les Altostratus
Altostratus (As) : nappe ou couche nuageuse grisâtre ou bleuâtre, d'aspect strié,
fibreux ou uniforme, couvrant entièrement ou partiellement le ciel, par endroits
suffisamment mince pour laisser voir le Soleil au moins vaguement, comme au
travers d'un verre dépoli, mais sans phénomène de halo. Son épaisseur peut
atteindre 4000m. Dans ce cas, le haut du nuage est majoritairement voire entièrement
constitué de cristaux de glace, la partie intermédiaire mélange cristaux et eau
surfondue, enfin le bas est majoritairement constitué d’eau, surfondue ou non.

Selon les cas,


l’Altostratus peut
engendrer des virgas
mais aussi des
précipitations qui
tomberont de manière
continue, sous la
forme de pluie, de
neige ou de granules
de glace.
Etage moyen : les Nimbostratus
Nimbostratus (Ns) : du latin nimbus (nuage pluvieux) et stratus (étendu). Ces
nuages se présentent comme une couche nuageuse grise, souvent sombre, dont
l'aspect est rendu flou par des chutes plus ou moins continues de pluie ou de neige
qui, dans la plupart des cas, atteignent le sol. L'épaisseur de cette couche est partout
suffisante pour masquer complètement le Soleil. Il existe fréquemment, au-dessous
de la couche, des nuages bas déchiquetés, soudés ou non avec elle.
Comme son nom
l’indique, le
Nimbostratus est le
nuage de pluie par
excellence. Il peut
donner des
précipitations intenses
et durables sous
forme de pluie, de
neige ou de granules
de glace.
Etage inférieur : les Stratocumulus
Stratocumulus (Sc) : du latin cumulus et stratus (amas étendu) : il s’agit donc d’un
banc, nappe ou couche de nuages gris ou blanchâtres, ou les deux à la fois, ayant
presque toujours des parties sombres, composés de dalles, galets, rouleaux, etc.,
d'aspect non fibreux (sauf virga), soudés ou non ; la plupart des petits éléments
disposés régulièrement ont une largeur apparente supérieure à cinq degrés.

Les précipitations sont


rares avec le
Stratocumulus. Le cas
échéant, pluie, neige
ou neige roulée sont
très faibles.
Etage inférieur : les Stratus
Stratus (St) : en latin, le nom signifie « étendu » et il s’agit effectivement d’une
couche nuageuse généralement grise, à base assez uniforme, pouvant donner lieu à
de la bruine, de la neige ou de la neige en grains.
Lorsque le Soleil est visible au travers de la couche, son contour est nettement
discernable. On n’observe pas de phénomènes de halo, sauf parfois aux très basses
températures. Parfois, le Stratus se présente sous forme de bancs déchiquetés.

Composé de
gouttelettes d’eau
(avec parfois un peu
de glace par grand
froid). Souvent en
bordure des côtes.
Suffisamment dense,
il peut donner
naissance à de la
bruine.
Etage inférieur : les Cumulus
Cumulus (Cu) : nuages séparés, généralement denses (cumulus signifie amas en
latin) et à contours bien délimités, se développant verticalement en forme de
mamelons, de dômes ou de tours, dont la région supérieure bourgeonnante
ressemble souvent à un chou-fleur. Les parties de ces nuages éclairées par le Soleil
sont, le plus souvent, d'un blanc éclatant ; leur base, relativement sombre, est à peu
près horizontale. Les Cumulus sont parfois déchiquetés.
Les Cumulus, quand
ils sont bien
développés, peuvent
donner de fortes
précipitations sous
forme d'averses, dont
la nature peut aller de
la pluie à la neige, en
passant par la neige
roulée.
Etage inférieur : les Cumulus (suite)

Les Cumulus sont parfois précédés par un arcus, une structure en forme d'arc qui se
rattache à la base du cumulus et qui marque le front entre l’air chaud et humide, à
l’avant, et l’air froid à l’arrière. Sous la base du Cumulus, on observe aussi parfois un
tuba. Un tuba qui touche le sol est appelé trombe ou tornade suivant le lieu ou
l'intensité.

Un arcus au dessus de Toulouse Un tuba sous un cumulus dans la Meuse


(© Variobike01) (© F. Gillant /Keraunos)
Etage inférieur : les Cumulonimbus
Cumulonimbus (Cu) : du latin cumulus (amas) et nimbus (nuage qui donne des
précipitations). C’est un nuage dense et puissant, à extension verticale
considérable, en forme de montagne ou d'énormes tours. Une partie au moins de sa
région supérieure est lisse, fibreuse ou striée, et presque toujours aplatie ; cette
partie s'étale souvent en forme d'enclume ou de vaste panache.

Au-dessous de la
base de ce nuage,
souvent très
sombre, il existe
fréquemment des
nuages bas
déchiquetés, soudés
ou non avec elle, et
des précipitations,
parfois sous forme
de virga.
Etage inférieur : les Cumulonimbus (suite)
La base du cumulonimbus est basse, c’est pour cela qu’on le rattache à l’étage
inférieur, mais l’extension du nuage est telle que son sommet se trouve
fréquemment dans l’étage supérieur.

Les Cumulonimbus contiennent également de grosses gouttes de pluie, des flocons


de neige, de la neige roulée, du grésil ou des grêlons.

Le Cumulonimbus est le seul nuage à pouvoir donner de l'orage, donc du


tonnerre et des éclairs. Il peut être précédé d'un arcus, et aussi d'un gros coup de
vent, appelé front de rafale, dont la vitesse peut atteindre, voire dépasser, les 100
km/heure.

Enfin, le Cumulonimbus est une véritable fabrique de nuages puisqu'au cours de son
évolution, il peut engendrer d'autres genres comme des Ci, des Cs, des Ac, des Sc,
des As, des Ns voire des St quand il précipite.
En résumé
L’ozone

Laurent Borrel (ENM/RP), Yann Esnault (SaE)


L’ozone, molécule bénéfique ou nocive ?
Depuis les années 1990, les scientifiques soulignent la fragilité de la couche
d’ozone et son importance pour la vie sur Terre. Dans le même temps, les autorités
sanitaires communiquent, surtout en période ensoleillée, sur les dangers de l’ozone
pour la santé.
Existe-t-il donc un ozone favorable, un autre néfaste ?
Dans les deux cas, il s’agit bien de la même molécule composée de 3 atomes
d’oxygène (formule chimique O3 ; à ne pas confondre avec le dioxygène, O2!). Mais
les effets de l’ozone ne sont pas les mêmes selon l’altitude où on le rencontre :
¾ l’ozone nous protège des rayons ultraviolets lorsqu’il se trouve en haute
altitude (entre 15 et 25 km, dans la stratosphère) : on parle alors d’ozone
stratosphérique (voir l’animation sur le site Météo-Education)
¾ l’ozone est un oxydant très fort, dangereux s’il dépasse certaines
concentrations dans les basses couches (ozone troposphérique), au contact
des êtres vivants (voir l’animation). De plus, à ce niveau, sa capacité à capter le
rayonnement devient un problème et il constitue alors un gaz à effet de serre.
Répartition verticale de l’ozone
Le profil ci-dessous montre que l’ozone est principalement localisé dans la
stratosphère (90% de l’ozone total).

Même dans la stratosphère, ce gaz


reste un composant très minoritaire
de l’atmosphère : 8 parties par
million (ppm) dans la couche de la
stratosphère où il est le plus
abondant ! Comme cela est
expliqué en annexe, on utilise une
unité spécifique, l’unité Dobson,
pour exprimer sa concentration.
L’ozone stratosphérique, couche protectrice
L’ozone nous protège de la plupart des rayonnements ultraviolets (UV) émis par le
Soleil. Plus ces rayonnements ont une longueur d’onde courte, plus ils sont
énergétiques et plus ils sont dangereux pour nos cellules.
Les UVc, de plus courte longueur
d’onde, sont entièrement arrêtés.
La majeure partie des UVb, principaux
responsable des cancers de la peau et
de son vieillissement, sont arrêtés.
La majeure partie des UVa traversent.
L’énergie de ces rayonnements,
absorbée dans la stratosphère, se
retrouve sous forme de chaleur.
C’est la raison pour laquelle, au dessus
de la troposphère, la température
cesse de diminuer et même augmente
avec l’altitude (page précédente) !
L’ozone est ici mesurée en unités Dobson (DU) par kilomètre :
voir l’annexe à la fin du dossier pour des explications.
L’équilibre chimique de l’ozone stratosphérique
¾ La production initiale de l’ozone repose sur la dissociation de molécules de
dioxygène par les rayons ultraviolets (photochimie), en présence de diazote.
O O O O
UV +
O O
puis O O
O
O O O O
+
O O O

¾ L’ozone peut lui aussi être dissocié par les ultraviolets pour redonner du
dioxygène, mais l’atome d’oxygène libéré se réassocie généralement avec du
dioxygène pour redonner de l’ozone en libérant de la chaleur : on a un cycle.
O
UV O O
O
O + O
+ O
O O O O O
O
O
¾ Plus rarement, l’atome d’oxygène rencontre une molécule d’ozone, qui est
alors détruite pour redonner du dioxygène : sortie du cycle.
L’équilibre chimique de l’ozone stratosphérique

¾ Ce cycle repose exclusivement sur les produits les plus abondants de


l’atmosphère : l’oxygène et l’azote. Il est donc imperturbable.

¾Toutefois, ces réactions ne suffisent pas à expliquer entièrement l’équilibre de


l’ozone : la destruction de l’ozone se fait aussi selon un autre mécanisme,
reposant sur des corps très peu abondants tels que le chlore. L’activité
humaine, en libérant de telles substances, est donc capable de perturber les
concentrations en O3.

¾ Pour plus de détails sur ces mécanismes, on pourra se référer à la page


suivante du site Météo-Education.
Le trou dans la couche d’ozone
Ce cycle peut être perturbé à plusieurs conditions :
¾ Une concentration significative de produits chlorés :
les nuages stratosphériques, très froids, qui se créent
au dessus du pôle sud durant l’hiver austral contiennent
des cristaux de glace qui sont des réservoirs de chlore.
¾ Un espace confiné permettant aux réactions de se
développer : le vortex polaire qui se crée également
au dessus de l’Antarctique durant l’hiver austral joue
ce rôle.
¾ La présence de rayonnement : cette condition est
obtenue à la fin de l’hiver austral, lorsque le soleil
réapparaît. On a alors le maximum de destruction
d’ozone, fin septembre/début octobre.
Le trou dans la couche d’ozone
¾ Ensuite, le vortex disparaît et permet le comblement du en septembre 2010 (©NASA)

trou d’ozone au détriment des moyennes latitudes.


¾ La limitation des émissions humaines de chlore peut
seule enrayer la destruction de l’ozone stratosphérique.
Le trou dans la couche d’ozone (2)
Comment en est on arrivé là ?
Nos sociétés de consommation ont fait un usage intensif de substances
destructrices d'ozone, et notamment de certains composés chlorés, les
chlorofluorocarbures (CFC), qui étaient présents par exemple dans les bombes
aérosols.

Le Protocole de Montréal,
entré en vigueur en 1989, a
banni les CFC. Depuis les
années 2000, l'ozone
stratosphérique a cessé de
régresser, et la couche
d'ozone devrait être
complètement reconstituée
vers 2050 !
Remarques sur l’ozone stratosphérique

ƒ Notons que c’est la vie qui est responsable de la présence de dioxygène en


abondance dans l’atmosphère terrestre, et donc de la couche d’ozone
protectrice… qui a permis à la vie de prospérer à la surface de la Terre !

ƒ Attention à une erreur très commune : confondre le problème du


changement climatique global et celui du trou dans la couche d'ozone.
La raison de cette confusion est que l'ozone, dans la troposphère, est aussi
un gaz à effet de serre. Il faut donc lutter contre la formation d’ozone
troposphérique (et ce, d’autant plus que ce gaz, comme on va le voir, est
nocif pour les êtres vivants). Mais il est tout aussi important de préserver
l'ozone dans la stratosphère ! Car sinon, qui nous protègerait des UV ?
L’ozone troposphérique

¾ Vous connaissez son odeur… c’est celle que vous sentez après un arc
électrique… ou après un orage.
¾ C’est un composé très oxydant, nuisible pour les êtres vivants :
- il affecte les poumons et les yeux,
- il fait des trous (nécrose) dans les feuilles des végétaux.
¾ Cet ozone troposphérique n’est pas produit directement par l’activité humaine ; il
résulte de la dissociation du dioxyde d’azote (NO2) en monoxyde d’azote (NO), en
présence de rayonnement.
L’ozone est donc qualifié de “polluant secondaire”, issu de polluants primaires (NO2
principalement).
L’étude des réactions (on pourra se référer à la page suivante) montre que la
production croit avec le rapport de concentrations [NO2]/[NO].
L’ozone troposphérique (2)

¾ Des composés tels que le monoxyde de carbone ou les hydrocarbures imbrûlés


intensifient cette réaction. C’est pourquoi les pics d’ozone apparaissent
généralement en aval des agglomérations.
¾ Evaluer le niveau de pollution oxydante nécessite de prendre en compte la
somme des concentrations d’ozone et de dioxyde d’azote notée Ox dans l’image
ci-dessous ; on voit que l’émission de NO au niveau de la ville aboutit à la formation
de NO2 aux dépends de l’ozone ; mais que, plus loin, l’ozone se reforme aux
dépens de NO2, pour atteindre un niveau plus élevé.

© R. Delmas, G. Mégie, VH Peuch-


Physique et chimie de l'atmosphère, Belin 2005
Annexe 1 : Unité de mesure de l’ozone

¾ On quantifie l’ozone contenu dans l’atmosphère par le nombre de molécules dans


une colonne de base égale à 1 cm2 s’étendant du sol au sommet de l’atmosphère.
¾ L’unité officielle de mesure de l’ozone est l’Unité Dobson (Dobson Unit, DU). Elle
correspond au nombre de molécules d’ozone contenues dans un volume cylindrique
de base égale à 1 cm2 et de hauteur égale à 0,01 millimètre, dans les conditions
standard de température et de pression (273 K et 1013 HPa).
¾ La valeur moyenne d’ozone mesurée dans l’atmosphère est de 300 DU, soit une
épaisseur de 3 mm.
Est-ce cohérent avec le profil vertical de la diapositive n°3, qui montre une couche
d’ozone s’étendant jusqu’à une quarantaine de km ? Oui, car aux altitudes
concernées, la pression est extrêmement faible, de l’ordre de quelques HPa. Si on
“recomprimait” cette colonne et les molécules qu’elle contient jusqu’aux conditions
standard (1013 HPa), on la réduirait bien à une épaisseur de 3 mm.

¾ Application : 1 DU correspond à quel nombre de molécules d’ozone dans la


colonne ? (Solution diapo suivante)
Solution de l’application

Nombre de molécules d’ozone correspondant à une épaisseur de 1 DU :


¾ On s’intéresse (cf. Définition) au nombre de molécules contenues dans un
cylindre de base 1 cm2, de hauteur 0,01 mm.
Soit un volume de 10-6 litre.

¾ Une mole de molécules, dans les conditions standard de température et de


pression, occupe un volume de 22,4 litres et contient 6,02 1023 molécules
(nombre d’Avogadro).
¾ Conclusion, 1 DU correspond au nombre de molécules suivant :
(6,02 x 1023 x 10-6) / 22,4 = 2,69 x 1016 molécules.
Annexe 2 : Historique de la découverte
de l’ozone stratosphérique

¾ La description de l’ozone date du 19e siècle


¾ Les premières mesures sont réalisées au début du 20e siècle
(Paris Montsouris)
¾ En 1929, Chapman (GB) présente le mécanisme qui porte désormais
son nom et qui explique la formation de l’ozone en grande partie.
¾ Les recherches menées durant les 50 années suivantes permettent
de compléter le cycle de Chapman par la chimie catalytique et
d’expliquer la totalité de la chimie de l’ozone. Cela met en évidence la
fragilité de l’équilibre.
¾En 1979, le trou dans la couche d’ozone stratosphérique est mis en
évidence expérimentalement.
Le rayonnement

Fiche réalisée par L. Borrel (ENM/RP), Y. Esnault (SaE)


inspirée du cours de E. Celhay (ENM/EGM)
Importance du rayonnement en météorologie
¾ Les mouvements qui animent les enveloppes fluides de la Terre (vents, courants
marins) déploient une énergie colossale et parfois dévastatrice. D’où vient cette
énergie ?
¾ D’en bas ? Le flux géothermique moyen est de 0,09 W par m2 . Comme on le verra,
c’est 10 000 fois moins que ce que vous recevez en bronzant à la plage…
¾ D’en haut ? De l’espace, le système Terre/atmosphère reçoit des particules de
haute énergie mais, surtout, du rayonnement ! Principale source d’énergie, ce sera
aussi le principal moteur des mouvements de l’atmosphère et donc des phénomènes
météorologiques.

¾ Parmi les sources de rayonnement, le


Soleil domine : la lumière des étoiles ne
nous réchauffe guère. Nous allons donc
nous intéresser au rayonnement solaire qui
atteint le sommet de l’atmosphère puis à ses
interactions avec les enveloppes terrestres.
Quelle énergie la Terre reçoit-elle du Soleil ?
Constante solaire
¾ Pour connaître l’énergie solaire interceptée par la Terre, imaginons que l’on
tende devant la Terre, perpendiculairement aux rayons solaires, un écran circulaire
du diamètre de notre planète.
¾ En effet, la distance Terre/Soleil est si grande par rapport au diamètre de la Terre
que les rayons qui nous parviennent peuvent être considérés comme parallèles.
¾ Cet écran intercepterait à chaque seconde une énergie de 1,94 1017 joules.
Comme la surface de cet écran est de : πRT2 = 3,14 (6 730 000)2 = 1,42 1014 m2,
cela représente une puissance de 1,94/1,42 103 = 1367 watts par m2. En météo,
on peut considérer cette valeur constante : c’est la constante solaire (notée S).
1367 joules par seconde et par m2 =
1367 watts par m2
Incidence du rayonnement
Mais la Terre est une sphère, pas un disque !
L’angle d’incidence des rayons solaires avec le sommet de l’atmosphère varie donc
suivant la latitude (et la saison). Comme vous le savez déjà (fiche « Jour et nuit »), à
l’équateur, le Soleil passe au zénith deux fois par an, aux tropiques, une fois par an
(les rayons solaires sont alors perpendiculaires au sol) ; aux pôles, le Soleil s’élève, au
plus, de 23°27 sur l’horizon ! (entrainez vous à retrouver les dates !)
Donc la puissance moyenne annuelle reçue par mètre carré au sommet de
l’atmosphère diminue de l’équateur vers les pôles.
e du
u
piq
Tro ancer
C
ateur
Equ du
u e
r opiq orne
T
a pric
C

La même puissance rayonnée


est répartie sur une plus grande
surface aux hautes latitudes

Répartition méridienne de l’énergie solaire au solstice d’été dans l’hémisphère nord


Incidence du rayonnement : conséquence 1
¾ L’apport d’énergie au sommet de l’atmosphère n’est donc pas uniforme : en
particulier, la zone intertropicale reçoit une quantité d’énergie très importante qui
induit un réchauffement des masses d’air, une augmentation de la pression et donc
une mise en mouvement à la base de la « circulation générale » des masses d’air
autour de la Terre (voir le chapitre du même nom et la dernière diapo de ce chapitre
pour une mise en évidence plus rigoureuse).
¾ Ces mouvements assurent le transfert d’énergie des zones intertropicales vers les
plus hautes latitudes déficitaires en rayonnement.

Rayonnement
solaire moyen
reçu au sommet
de l’atmosphère
par cercle de
latitude (Gill, 1982)
Incidence du rayonnement : conséquence 2

¾ Revenons à la constante solaire S = 1347 W / m2. Cela correspond au


rayonnement solaire intercepté par notre écran circulaire imaginaire, et donc par la
Terre. Mais la Terre est une sphère, pas un disque (bis) ! A tout instant, l’énergie
apportée se répartit à la surface d’une demi-sphère ; et comme la Terre tourne sur
elle-même, en moyenne, l’énergie se répartit sur la surface de la sphère entière.
¾ Comme la surface d’une sphère vaut 4 fois celle d’un disque de même diamètre, il
faut donc diviser la constante solaire par 4 pour connaitre la puissance moyenne par
m2. Soit s = S/4 = 1367/4 ~ 342 W/m2

W = πRT2S W = 4πRT2s s=S/4


La constante solaire… pas si constante
¾ La constante solaire donnée précédemment correspond à la puissance du
rayonnement reçu à la distance moyenne Terre-Soleil, c’est-à-dire une unité
astronomique (UA) (environ 150 millions de km).
¾ Or cette puissance n’est pas constante. Tout d’abord, nous avons que l’activité
solaire varie, en particulier selon un cycle de 11 ans, celui des taches solaires (voir la
fiche « Activité solaire »).
¾ Mais la distance Terre-Soleil varie aussi au cours du temps ! Déjà, elle varie au
cours de l’année, parce que l’orbite terrestre n’est pas un cercle, mais une ellipse
(certes quasi circulaire) dont le Soleil occupe l’un des foyers : au fil des saisons, la
Terre se rapproche ou s’éloigne légèrement du Soleil (voir la fiche « Ecliptique,
saisons »).

¾ Mais il y a plus : les


paramètres de l’orbite
terrestre varient
également au cours des
temps géologiques ! C’est
ce que nous allons voir en
détail.
Les cycles de Milankovitch
¾ Comme cela est expliqué dans la fiche
« Ecliptique, saisons, années », il existe
trois types de variation de l’orbite terrestre,
chacun avec une (des) période(s)
propre(s).

¾ Les variations de l’obliquité et la


précession des équinoxes sont sans
incidence sur la constante solaire
moyenne.

¾ Seules les variations de l’excentricité


affectent – légèrement – la quantité totale
d’énergie solaire reçue au cours d’une
année.
¾ Pourquoi, alors, ces cycles sont-ils
importants pour le climat ?
Cycles de Milankovitch et climat
¾ Dans la théorie de Milankovitch, le paramètre important est le caractère marqué
des saisons aux hautes latitudes de l’hémisphère nord.
¾ En effet, c’est surtout dans l’hémisphère nord que sont réparties les masses
continentales susceptible de porter de grandes calottes glaciaires (inlandsis).

¾ Même si la neige est abondante quand les hivers


sont froids, des étés chauds provoquent la fonte
des neiges accumulées. Il faut donc, pour qu’un
inlandsis se développe, des saisons peu
contrastées.
¾ On voit que des obliquités importantes
entrainent des saisons plus contrastées.
¾ De même, lorsque, par le jeu de la précession
des équinoxes et des variations d’excentricité, la
Terre est au plus près du Soleil (périhélie) en été
boréal, les étés sont plus chauds et les hivers plus
froids. Lorsque la Terre est au plus loin du Soleil
(aphélie) en hiver, comme actuellement, les étés
sont plus frais et les hivers plus doux.
Cycles de Milankovitch et climat (2)

¾ Sur le schéma ci-contre , on a


composé les trois effets (précession des
équinoxes, obliquité et excentricité) pour
reconstituer les variations de la
puissance solaire reçue en été au
sommet de l’atmosphère à 65° de
latitude nord (latitude du Groenland), au
cours du dernier million d’années (courbe
jaune, et en bas, zoom).

¾ On constate que les phases de


glaciation (en particulier, les sorties d’ère
© Robert A. Rohde glaciaire) correspondent en grande partie
à ces variations d’ensoleillement estival.
Zoom sur les 200
derniers milliers ¾ On parle de forçage orbital du climat.
d’années : en haut,
l’ensoleillement à
65°N, en bas le
volume de glace

(d’après A. Berger, 2006)


Que devient le rayonnement solaire reçu ?
Interactions avec l’atmosphère
et la surface terrestre
¾ Le rayonnement solaire est composé d’ondes électromagnétiques. Pour plus de
précisions (relation longueur d’onde / énergie transmise, E = h c/λ), voyez cette
animation sur le site Météo-Education.
¾ Le rayonnement va subir différentes interactions durant son cheminement au
travers de l’atmosphère : transmission, diffusion, réflexion, absorption, etc.
¾ On s’intéresse ici particulièrement aux phénomènes suivants :
- Réflexion vers l’espace : elle réduit la part d’énergie à prendre en compte.
- Diffusion : elle explique pourquoi le ciel est bleu.
- Absorption par les milieux : elle s’accompagne d’un transfert d’énergie vers les
milieux concernés qui, à leur tour, sont susceptibles d’émettre un rayonnement
différent de celui qu’ils ont reçu. Cette succession de phénomènes est prépondérante
dans l’explication de l’effet de serre.
Réflexion du rayonnement solaire : l’albédo
¾ Une partie du rayonnement solaire est réfléchi vers l’espace. Un miroir réfléchit
presque toute l’énergie lumineuse, mais certaines surfaces naturelles (étendue de
neige, plage de sable) peuvent être également très réfléchissantes.
¾ Le rapport de l’énergie réfléchie sur l’énergie incidente est nommé albédo (noté α)
et dépend de la nature des surfaces. Par exemple, l’albédo de la neige fraiche peut
atteindre 0,9 (90% de l’énergie réfléchie !) tandis que celui d’une sombre forêt de
sapins n’est que de 0,1.
¾ A l’échelle globale, on constate que 30 % du rayonnement est réfléchi vers
l’espace. La majeure partie est réfléchie par les nuages (d’où leur importance
dans les modèles d’évolution du climat !), puis par l’air lui-même et la surface
terrestre. L’albédo du système Terre/atmosphère est donc de 0,3.
¾ On a introduit précédemment la puissance solaire moyenne reçue au sommet de
l’atmosphère, notée s. Une part α étant réfléchie vers l’espace, l’énergie à prendre
en compte dans les échanges Terre/atmosphère est donc égale à :
¾ (1-α).s = 0,7 . 342 W/m2 ~ 240 W/m2
¾ En climatologie, l’albédo est un paramètre très important : les grandes calottes de
glace des ères glaciaires augmentent l’albédo global et donc l’énergie perdue
par le système, ce qui va dans le sens d’un renforcement du refroidissement !
Diffusion : le bleu du ciel, le blanc des nuages
¾ Les radiations solaires interagissent avec les molécules de l’air, qu’elles font osciller.
Un volume d’air qui reçoit une énergie lumineuse incidente diffuse une partie de
cette énergie dans toutes les directions. La part d’énergie diffusée est inversement
proportionnelle à la longueur d’onde (diffusion de Rayleigh) : ce sont surtout les
radiations bleues qui sont diffusées. Voila pourquoi le ciel est bleu, tandis que la
lumière du Soleil, amputée des courtes longueurs d’ondes, apparaît jaune.
¾ Le soir et le matin, quand le Soleil est bas sur l’horizon, l’épaisseur d’atmosphère
traversée est plus grande, et toutes les longueurs d’ondes sont diffusées, sauf les
plus grandes, dans le rouge : voila pourquoi le soleil couchant apparaît rouge.
¾ Les particules plus grosses que les molécules sont responsables d’un autre type de
diffusion, qui ne dépend pas de la longueur d’onde (diffusion de Mie) : ainsi, les
gouttelettes d’eau et les cristaux de glace des nuages diffusent de façon égale toutes
les longueurs d’onde : les nuages apparaissent blancs.
Absorption du rayonnement par l’atmosphère
¾ La majorité du rayonnement solaire qui arrive au somment de l’atmosphère est
dans le domaine du visible (400-750 nm), avec une part d’ultraviolets (UV) et
d’infrarouges (IR). Certaines longueurs d’onde vont être préférentiellement absorbées
(ou rétrodiffusées vers l’espace)
¾ Les radiations visibles sont peu absorbées. Fort heureusement, les UV le sont
davantage (voir la fiche « Ozone ») ! Et certains domaines de l’infrarouge sont aussi
absorbés, en particulier par le dioxyde de carbone et la vapeur d’eau.
Bilan pour l’énergie incidente
¾ Le schéma ci-dessous décrit les parts du rayonnement solaire absorbées ou
réfléchies vers l’espace respectivement par l’atmosphère et ses composantes et
par la Terre.

Source : Fondamentaux de Météorologie, Sylvie Malardel


Le rayonnement émis par la Terre

La Terre dans l’infrarouge (© NASA)


Le rayonnement du corps noir
¾ Tout corps absorbe de l’énergie sous forme de rayonnement. Une première
conséquence est l’échauffement, très perceptible lorsqu’on marche sur une plage
exposée au soleil de midi en plein été !
¾ Tout corps est, à son tour, susceptible d’émettre du rayonnement (consultez cette
belle animation). On imagine un corps idéalement « noir », qui absorbe tout le
rayonnement reçu et ne réfléchit donc aucune lumière : tout le rayonnement renvoyé
par ce corps correspond donc à son émission propre qui, pour notre corps noir idéal,
ne dépend que de sa température.
¾ A mesure que T augmente, la puissance d’émission augmente (selon la loi de
Stefan-Boltzman, elle est proportionnelle à la puissance quatrième de la température :
M = σT4), mais aussi la largeur du spectre d’émission : la gamme des longueurs
d’onde émises est plus large et atteint les plus courtes valeurs (très énergétiques).
¾ Ainsi, le Soleil, dont la température de surface est très élevée (6000 K), émet entre
0,2 et 4 μm. Environ 10% de l’énergie est émise dans l’ultraviolet (longueur d’onde λ
inférieure à 0,4 μm), un rayonnement très énergétique et dangereux pour les êtres
vivants ; 40% dans le visible ; et 50% dans l’infrarouge (λ supérieure à 0,7 μm).
L’intensité délivrée est maximale pour les longueurs d’onde proches de 0,5 μm
correspondant à la teinte bleue (loi de Wien : λmax proportionnel à 1/T).
Spectre d’émission du corps noir
Absorption et émission

¾ La surface terrestre et les composants de l’atmosphère absorbent de l’énergie


sous forme de rayonnement, mais ils sont eux aussi émetteurs !
¾ Compte-tenu de leur température inférieure à 700 °C, ils rayonnent
exclusivement dans le domaine de l’infrarouge.
¾ Quand ils absorbent du rayonnement et que leur température augmente, le
rayonnement qu’ils émettent augmente aussi ; leur température se stabilise lorsque
l’énergie émise est égale à l’énergie absorbée.
Ce transfert radiatif peut être mis en évidence en approchant la main d’un radiateur
de chauffage central dans une pièce plongée dans l’obscurité : on perçoit la chaleur
(car le radiateur rayonne des infrarouges) sans voir le radiateur (il n’émet pas dans le
visible). Si la chaudière envoie de l’eau plus chaude, le radiateur se réchauffe et la
main perçoit un rayonnement plus important. Lorsque l’énergie émise par
rayonnement devient égale à celle reçue via la circulation d’eau chaude, la
température du radiateur se stabilise.
Température d’équilibre de la Terre
Hypothèse 1 – absence d’atmosphère
¾ Comme pour ce radiateur, calculons la température d’équilibre de la Terre,
pour laquelle notre planète émet donc autant d’énergie qu’elle en reçoit !
¾ Dans un premier temps, on suppose que la Terre n’a pas d’atmosphère.
¾ L’énergie reçue est : (1-α) s (énergie solaire moyenne diminuée de l’albédo)
¾ On considère la Terre comme un corps noir, parfaitement émetteur, ce qui
permet de relier sa puissance émise M à sa température T1 par la loi de Stefan :
M = σ T14 (avec σ = 5,67.10-8 W.m-2.K-4)
¾ On a donc : (1-α) s = σ T14 Soit : 240 = 5,67.10-8 T14
ce qui donne : T1 = 255K, soit -18°, valeur très inférieure à la température
moyenne réelle (15°C) !

Source : Fondamentaux de
Météorologie, Sylvie Malardel
Température d’équilibre de la Terre
Hypothèse 2 – atmosphère monocouche
¾ Dans un second temps, on considère que la Terre est enveloppée par une
atmosphère à une seule couche, et on simplifie le système de la façon suivante :
¾ L’atmosphère est considérée comme transparente au rayonnement solaire. Donc
ce rayonnement diminué de l’albédo atteint la surface terrestre dans son intégralité.
La Terre reçoit donc du Soleil l’énergie : (1-α) s
¾ La Terre émet à son tour vers l’atmosphère et l’espace l’énergie E dans
l’infrarouge, en se comportant comme un corps noir. On a donc : E = σ T2 Terre4
¾ L’atmosphère, en revanche, absorbe intégralement le rayonnement infrarouge
émis par la Terre et émet à son tour, vers la Terre comme vers l’espace, une
énergie A = σ T2 Atm4
¾ La Terre comme l’atmosphère sont en
équilibre thermique. Elles reçoivent donc autant
d’énergie par rayonnement qu’elle en émettent,
ce qui se traduit par les égalités suivantes :
- pour la Terre : (1-α) s + A = E
- pour l’atmosphère : 2A = E
On en déduit : A = (1-α) s et E = 2 (1-α) s d’où :
T2 Atm = 255 K (-18°C) et T2 Terre = 303 K (30°C !)

Source : Fondamentaux de Météorologie, Sylvie Malardel


L’effet de serre
La couche d’atmosphère que nous avons introduite au dessus de la Terre «capture»
une partie de l’énergie rayonnée par la Terre vers l’espace et la lui renvoie, ce qui se
traduit par une température d’équilibre de la Terre plus élevée et plus proche de la
réalité (1).
Sans ce phénomène, nommé
effet de serre, la température sur
Terre serait très basse, comme
celle calculée en l’absence
d’atmosphère ! Cependant,
l’activité humaine, en particulier
depuis la révolution industrielle, a
augmenté les concentrations
atmosphériques de gaz à effet de
serre (CO2, méthane), ce qui a
entrainé un réchauffement global.

(1) La valeur obtenue tout comme la différence de température Terre/atmosphère sont toutefois excessives.
Pour s’approcher des températures réelles, il faudrait un modèle plus sophistiqué avec une atmosphère
composée d’une succession de couches, et un processus d’évolution vers l’équilibre plus lent (sur ce point on
pourra consulter la présentation de l’Institut Pierre-Simon Laplace).
Bilan radiatif du système Terre / atmosphère

Courbe rouge : rayonnement


solaire moyen reçu au sommet de
l’atmosphère par cercle de latitude

Courbe bleue : rayonnement


solaire absorbé
Courbe verte : rayonnement IR
moyen émis vers l’espace.
(Gill, 1982)

¾ Courbes rouge/bleue : on retrouve l’albédo global de 0,3 : 70% de l’énergie solaire


arrivant au sommet de l’atmosphère est absorbée. Saurez vous interpréter les petits
creux à 5°N et 70°S ? (albédo plus élevé des nuages de la ZCIT et de l’inlandsis antarctique)
¾ Courbe bleue/verte : globalement, la Terre est à l’équilibre, mais les basses
latitudes perdent moins d’énergie vers l’espace (sous forme d’IR) qu’elles n’en
absorbent : elles se réchauffent donc ! Et c’est l’inverse aux hautes latitudes ! Il y a
donc forcément un transfert d’énergie, sinon les tropiques se réchaufferaient
continument, et les pôles se refroidiraient à l’infini. Ces transferts font l’objet du
chapitre sur la circulation générale de l’atmosphère.

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