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L’activité de surface du Soleil

et son influence sur la Terre


D’après le site « Astronomie et mécanique céleste » de l’UFE de l’observatoire de Paris et le site du LESIA

A. L’activité du Soleil (en détail sur le site de l’observatoire)


Introduction
L’observation du Soleil, pendant quelques jours à
quelques semaines, révèle que notre étoile ne présente
pas toujours le même aspect : on constate la présence de
taches qui se déplacent à la surface du Soleil. Des livres
chinois datant de 800 avant notre ère mentionnent déjà
leur existence. Ces taches correspondent à des zones de
la photosphère (la couche superficielle du Soleil, voir
la fiche « Soleil ») où la matière est plus froide, donc
moins brillante (3000 à 4500 K, contre 5780 K pour le
reste de la photosphère). Elle apparait sombre par
contraste. (Observation du Soleil : prudence ! suivez Tache solaire observée avec une lunette
ce lien pour savoir comment faire.) d’amateur. Elle fait la taille de la
Terre ! On distingue une zone centrale
plus sombre (donc plus froide), l’ombre,
- WT 2009 : La température de l’ombre d’une tache où les lignes de champ magnétiques
solaire est plus froide de 1500 K que le reste de la sont perpendiculaires à la surface du
photosphère (dont la température moyenne est de Soleil, et une zone de pénombre
~5800 K). Soit B1 le flux d’énergie émise par l’ombre périphérique. Crédit LESIA, Régis Le
Cocguen.
et B2 le flux d’énergie émise par la zone autour de la
tache (ces flux étant exprimés par unité de surface). Quel sera le rapport B2/B1 ? On rappelle
la loi de Stefan Boltzmann pour l’énergie totale E rayonnée par un corps noir : E = σT4, où σ est la
constante de Stefan-Boltzmann et T la température en Kelvins.
(A) 0,004 (B) 1,35 (C) 0,74 (D) 3,31 (E) 223

Des études plus systématiques, dès le XVIIe siècle, ont révélé que l’abondance de ces taches,
reflet de l’activité de notre étoile, varie de façon marquée. Nous verrons que l’activité solaire
a des conséquences importantes sur les systèmes terrestres et sur les activités humaines.

Le cycle solaire
Au XIXe siècle, on a montré que le nombre apparent de taches sur la surface du Soleil passait
par un minimum tous les 11 ans. C’est le cycle solaire. La période de 11 ans est en fait une
valeur moyenne. Depuis 1700, la période a varié entre 9 et 14 ans pour les valeurs extrêmes.

Au début du XXe siècle, on découvrit ensuite que les taches apparaissent d’abord aux hautes
latitudes, puis de plus en plus près de l’équateur solaire à mesure que le cycle avance. Le
mouvement des taches met également en évidence la rotation du Soleil sur lui-même, en 25
jours à l’équateur, en 30 jours près des pôles. (voir PT 2009 en annexe).

Au début du XXe siècle, on mit en évidence le caractère magnétique des taches solaires. Elles
correspondent à des zones où le champ magnétique est plus intense. D’autres manifestations
du champ magnétique solaire sont les éruptions solaires.

1
Les éruptions solaires

Les éruptions solaires sont les


événements les plus énergétiques
du système solaire. L'énergie
libérée par seconde lors d'une
grande éruption solaire peut
atteindre 1022 Joules, soit une
fraction notable de la puissance
solaire totale (l’énergie rayonnée
en moyenne par le Soleil en une
seconde étant égale à 4.1026
Joules) ! Une éruption
s'accompagne d'une émission
importante de rayonnement
e e
Nombre moyen de taches solaires du XVIII au XXI siècle (dans toute la gamme
électromagnétique) et de
l'accélération de particules à des vitesses proches de celles de la lumière. Les phénomènes
éruptifs se déroulent dans la chromosphère et dans la couronne (voir la fiche « Soleil »).

Le cycle solaire (paragraphe précédent) est aussi


un indicateur de l’activité éruptive du Soleil. Le Une éruption solaire !
nombre d’éruptions solaires suit en effet la même
courbe : au plus bas au moment du minimum du
cycle, il augmente ensuite très fortement. Le
nombre d’éruptions solaires est maximal un
peu après le maximum du cycle solaire. Bien
sûr, tout ceci n’est que statistique et ne concerne
que le nombre d’éruptions.

Dans un type de phénomène éruptif, les éjections


de masse coronales, des bulles de matière de la
couronne sont éjectés dans l’espace et peuvent Découvrez l’évolution sur quelques heures d’un
atteindre la Terre. Mais, même lorsqu’il est « flare », associé à un groupe de taches
calme, le Soleil nous envoie de la matière ! solaires.

Le vent solaire (en détail sur le site de l’observatoire)


Le Soleil émet en permanence près d'un million de tonnes de matière par seconde dans le
milieu interplanétaire. C’est ce que l’on appelle le vent solaire. Il s’agit d’un plasma, c’est-à-
dire d’un gaz constitué principalement d'électrons et de protons (noyaux d’hydrogène) mais
aussi d’autres noyaux comme le noyau d’hélium. Ces particules s’éloignent du Soleil dans
toutes les directions, à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Une
composante du vent solaire (la plus rapide) dépend du cycle solaire et de l’activité solaire et
connait donc des sursauts.

Les particules du vent solaire sont progressivement ralenties par leurs rencontres avec les
particules du milieu interstellaire, jusqu’à s’arrêter. Cette limite – l’héliopause - définit
l’héliosphère, un volume immense en forme de bulle allongée qui s’étend à plus de 100 unités
astronomiques de notre étoile

2
B. Influence de l’activité de surface du Soleil sur la Terre
(en détail sur le site de l’observatoire)

Introduction

Les éruptions solaires provoquent des variations rapides et importantes des flux
électromagnétiques et des flux de particules très énergétiques envoyées dans le milieu
interplanétaire. Nous allons voir quelles peuvent être les conséquences sur Terre.

La Terre sous un flux de particules

Les particules (électrons, protons, ions) émises


par le vent solaire ou lors des diverses Impact du vent solaire sur la
éruptions solaires se propagent librement dans magnétosphère terrestre
(crédit :NASA)
le milieu interplanétaire. Elles vont donc
rencontrer des obstacles comme des comètes,
des astéroïdes ou des planètes. Nous allons
nous intéresser rapidement au cas de la Terre.

La Terre possède un champ magnétique


propre (engendré par les mouvements du
noyau liquide de fer, voir la fiche « Structure
interne du Globe ») dont les pôles nord et sud
sont proches des pôles géographiques. Cette
enveloppe magnétique entourant notre planète
s’appelle la magnétosphère. Elle permet de
dévier les particules du vent solaire, car ces
particules ne sont pas neutres, et se déplacent Film d’animation montrant l’impact du vent
en spiralant le long des lignes de champ solaire sur la magnétosphère de la Terre (dont les
magnétique (en savoir plus sur le mouvement lignes de champ magnétiques sont symbolisées en
des particules dans le champ planétaire). La traits verts). Les particules du vent solaire
(symbolisées en jaune) sont déviées par la
magnétosphère est donc comme une sorte de
présence du champ magnétique et la
bouclier magnétique qui protège notre planète magnétosphère de la Terre est comprimée du côté
des particules très énergétiques et dévastatrices jour.
pour toute forme de vie.

La magnétosphère subit aussi la pression du vent


Quizz solaire : elle est comprimée du côté «jour» et
Vous installez une base sur la Lune, allongée du côté «nuit». La limite extrême de la
qui gravite à 300 000 km de la Terre. magnétosphère dans la direction du Soleil est située
Serez-vous protégé des particules du environ 60 000 km et s'étend sur des distances
vent solaire tout le temps ? parfois ? beaucoup plus importantes dans la direction anti-
jamais ? solaire.

Mais, selon l’orientation relative des lignes de champ magnétique terrestres et


interplanétaires, des particules peuvent pénétrer le bouclier magnétique terrestre.

3
Les aurores polaires

Les aurores polaires (boréales dans l’hémisphère nord,


Une aurore polaire
australes dans l’hémisphère sud) sont une première (crédit :IMAGE/NASA)
manifestation de la précipitation des particules du vent solaire
dans la haute atmosphère. Canalisées par les lignes de champ
magnétiques dans les cornets polaires (les zones en
entonnoirs formées par les lignes de champ magnétique près
des pôles magnétiques), ces particules chargées entrent en
collision avec les molécules de l’ionosphère (voir la fiche
« Structure verticale de l’atmosphère »), dont elles excitent ou
ionisent les atomes. En se désexcitant, ces atomes de
l’atmosphère (oxygène, azote) émettent des photons dans le
visible et dans l’ultraviolet. Les aurores ont l’aspect de
Observation depuis l’espace
grandes draperies colorées qui ondulent dans le ciel nocturne. d’une période de forte activité
Ce sont des phénomènes courants, qui se produisent même en aurorale.
période de Soleil calme.
Elles ne sont généralement observables qu’aux environs
des cercles polaires 1 (nord et sud) formant ainsi un
« ovale auroral ». En cas de très fortes éruptions solaires,
les aurores peuvent être observées à des latitudes
beaucoup plus basses (jusqu’à Lille !).

Si les aurores sont sans danger, les éruptions solaires


peuvent avoir des conséquences dramatiques pour
© LESIA / P. Moussette nombre de systèmes industriels et technologiques.

Perturbations sur Terre causées par les éruptions solaires

Lorsque de très fortes éruptions solaires, l'intrusion brutale et massive de particules


énergétiques dans l'environnement magnétique de la Terre induit des fluctuations importantes
de son champ magnétique. Ces fluctuations induisent des champs électriques qui créent eux-
mêmes des différences de potentiel notables sur les structures conductrices de grande
dimension. Des courants induits vont s’écouler le long de ces structures conductrices, comme
les lignes à haute tension, les oléoducs ou gazoducs, les câbles sous marins, etc. Voici deux
exemples des dégâts causés aux activités humaines :
• Les centrales électriques fonctionnent très souvent en régime maximum (ou très
proche du maximum). Un gros surplus de courant peut alors provoquer des surtensions
dans les transformateurs et conduire à leur rupture totale. C’est ce qui s’est passé au
Canada le 13 mars 1989 : en moins de 2 minutes, le Québec a été privé de la moitié de
sa production électrique plongeant la population dans le noir pendant neuf heures.
• Les communications longues distances (radio par exemple) utilisent l’ionosphère
comme « miroir » pour renvoyer les signaux vers la Terre. Lors de fortes éruptions, les
courants ionosphériques sont perturbés, entraînant des perturbations des transmissions.
Les grandes stations de radio françaises ont d’ailleurs des services chargés du suivi de
l’activité solaire.

1
Défini par la latitude à partir de laquelle il y a au moins une journée sans nuit et une journée sans jour au cours
de l’année : par exemple, sur le cercle polaire nord, au solstice d’été aux environs du 21 juin, le Soleil ne se
couche pas, et plus au nord, la période sans nuit dure plus longtemps en juin. Voir la fiche « Jour et nuit ».

4
Flux électromagnétiques et climat

Nous venons de voir les variations des flux de particules solaires et leurs effets sur Terre.
Qu’en est-il des variations des flux électromagnétiques (flux de photons) liées aux variations
de l’activité du Soleil ?

Intégré sur toutes les longueurs d’onde, le flux électromagnétique solaire présente de très
faibles variations : de l’ordre de 0,1% au cours du cycle solaire. Ces variations sont
insuffisantes pour expliquer les changements de température observés dans le cadre du
réchauffement global.

En revanche, quand on les étudie en fonction de la longueur d’onde, on s’aperçoit que les
flux électromagnétiques varient de façon importante au cours du cycle solaire et lors
d’éruptions. C’est par exemple le cas pour les rayons X : des augmentations d’un facteur 1000
ou plus surviennent en l’espace de quelques minutes lors d’éruptions. Quant aux flux
ultraviolets, ils peuvent augmenter de plus de 10% au cours du cycle solaire. Or le flux UV est
responsable de l’état de la couche d’ozone. Mais ces variations sont liées à l’activité solaire et
donc à un cycle de 11 ans.

La question du rôle du Soleil dans le réchauffement climatique doit être abordée du point de
vue des échelles des temps et des cycles solaires. Mais ceci dépasse le cadre de cette fiche.

Résumé :
Les « taches » plus froides présentes sur la photosphère du Soleil varient en
abondance en suivant un cycle de 11 ans. Lorsque le soleil est « actif » et présente de
nombreuses tâches, la couronne est le lieu d’éruptions plus fréquentes. Elles libèrent
énormément d’énergie sous la forme de rayons X et créent des ondes de choc dans le
vent solaire (le flux de matière solaire éjecté en permanence par notre étoile). Le champ
magnétique terrestre dévie la majorité du vent solaire, mais une partie interagit avec la
haute atmosphère aux hautes latitudes, causant des aurores boréales. En période de
soleil actif, ces ondes de choc perturbent la magnétosphère terrestre. Les perturbations
du champ magnétique terrestre affectent les structures conductrices au sol, et les
perturbations de l’ionosphère affectent les transmissions radio.

5
Annexe
- PT 2009 : La rotation du Soleil Date Heure (h:min)
Il existe des taches à la surface du Soleil. On peut utiliser leur 30/6 17:36
mouvement pour calculer la vitesse de rotation du Soleil. La 1/7 19:02
figure suivante montre une tache solaire observée du 30 juin 2/7 17:36
au 6 juillet 2006 par le satellite SOHO, et le tableau donne la 3/7 17:36
date et l’heure des observations. On a indiqué la longitude 4/7 18:05
sur le disque solaire. 5/7 17:36
6/7 20:12

1) Prenez le 30 juin, 00:00 comme jour 0,000 : autrement dit, Δt = 0,000 pour le 30/6 à 00:00.
Reportez Δt pour les autres observations dans le tableau 1.

2) Mesurez la longitude de la tache solaire pour chaque date indiquée, et reportez les valeurs
dans le tableau 1.

6
Tableau 1 :
Temps Δt (en jours) Longitude
30/6 17:36 0,733 -42.2°
1/7 19:02
2/7 17:36
3/7 17:36
4/7 18:05
5/7 17:36
6/7 20:12

3) En utilisant les données du tableau 1, reportez la longitude (en degrés) en fonction du


temps (en jours) sur le papier millimétré ci-dessous.

4) Tracez la droite de régression sur le graphique.


Calculez la pente de la droite de régression (utilisez les unités correctes).
Calculez la période de rotation du Soleil (utilisez les unités correctes).

7
Soleil, Terre, Lune : phases, éclipses et marées

On a vu (fiche « Système solaire ») comment définir les positions relatives de la Terre,


du Soleil et des planètes. Pour le trio Soleil-Terre-Lune, on a également les situations de
conjonction et d’opposition. Plus généralement, la position relative de ces trois corps explique
les phases de la Lune (à ne pas confondre avec les éclipses, voir plus loin !).
• La conjonction correspond à la nouvelle lune : la Lune est alors entre la Terre et le Soleil
et elle est presque invisible, puisqu’elle tourne vers nous son hémisphère non éclairé. Elle
se lève et se couche donc presque en même temps que le Soleil.
• L’opposition correspond à la pleine lune : la Terre est alors entre la Lune et le Soleil, et
nous contemplons de face l’hémisphère éclairé de la Lune. Nous verrons dans un instant
pourquoi la Terre ne s’interpose pas, la plupart du temps, sur le trajet des rayons du Soleil.
Lors de la pleine lune, la Lune se lève lorsque le Soleil se couche et elle se couche
lorsqu'il se lève.
• Lors du premier et du dernier quartier, quand la moitié du disque lunaire est éclairé,
l’angle Terre-Lune-Soleil vaut 90°. (une astuce pour les identifier : prolongez le demi-
disque de la lune par une barre, vous dessinez un « p » (pour premier) ou un « d » (pour
dernier). Retenez le sens de rotation de la Lune : le premier quartier correspond au
moment où la partie éclairée du disque lunaire grandit.
• Entre le dernier quartier et la nouvelle lune, puis entre Quizz
la nouvelle lune et le premier quartier, on ne voit qu’un Lorsque la Lune est en
croissant. croissant, à quel moment de
la nuit peut-on l’observer ?
• Entre la pleine lune et le premier quartier, puis entre le Réfléchissez sur le schéma
dernier quartier et la pleine lune, la Lune est gibbeuse. ci-dessous.

Crédit : IMCCE/Patrick Rocher

1
L’intervalle entre deux nouvelles
lunes (ci-contre), ou deux pleines lunes,
est le mois lunaire ou lunaison (29,53
jours). Si vous avez bien suivi jusqu’ici,
vous voyez qu’il s’agit d’une période
synodique (retour de la même
configuration Terre-Soleil-Lune, voir la
fiche « Système solaire »), et non d’une
période de révolution (le retour de la Lune
dans la même position par rapport aux
étoiles prend moins longtemps : 27,32
jours).

Sur Stellarium, sélectionnez la Lune et


centrez la vue sur elle, rapprochez-
vous un peu pour bien distinguer les
phases, affichez l’écliptique, faites
disparaître le sol et l’atmosphère, puis
faites défiler le temps au rythme d’un
jour par seconde : observer le passage
des phases, et le mouvement de la lune
au dessus et en dessous de l’écliptique.
Crédit : IMCCE/Patrick Rocher
Trouvez la date et le lieu d’une éclipse
totale et rendez-vous y !

Les éclipses
Quand la Lune passe entre le Soleil et la Terre, elle masque tout ou partie du Soleil :
c’est une éclipse de soleil. Quand c’est la Terre qui passe entre le Soleil et la Lune et fait
passer celle-ci dans son ombre, c’est une éclipse de lune. Si l'orbite de la Lune était dans le
plan de l’écliptique, il y aurait des éclipses de soleil à chaque nouvelle lune et des éclipses de
lune à chaque pleine lune ! En fait, l’orbite de la Lune est inclinée sur l’écliptique d’environ
5° : elle coupe donc l’écliptique en deux
points nommés nœuds. C’est seulement
lorsque la Lune occupe un nœud de son
orbite et se trouve en conjonction ou en
opposition qu’il y aura une éclipse (de soleil
ou de lune, respectivement).
Par un curieux hasard, la taille
apparente de la Lune vue de la Terre est
proche de celle du Soleil, elle peut donc
éclipser partiellement ou totalement le disque
solaire. Lorsque l’observateur terrestre se
trouve à l’intérieur du cône d’ombre (en A
sur le schéma ci-dessous), le diamètre
apparent de la Lune est plus grand que celui
du Soleil, et au sommet du cône d’ombre
(So), il coïncide exactement avec celui du

2
Soleil : l’éclipse de soleil est alors totale et la couronne solaire est visible (voir la fiche
« Soleil »). Si l’observateur se trouve dans le prolongement du cône d’ombre (en B) (diamètre
de la Lune plus petit que celui du Soleil), l’éclipse est annulaire et la frange visible de
photosphère suffit à masquer la couronne. Enfin, l’éclipse est partielle dans le cône de
pénombre (en C).
Notez bien que sur tous les schémas de cette fiche, aucun n’est à l’échelle : en ne
respectant pas les distances et les tailles relative des corps, on introduit des distorsions dans
les figures.

Crédit : IMCCE/Patrick Rocher

La mesure de la distance Terre-Lune par les éclipses

La première mesure de la taille de la Lune


et de la distance Terre-Lune a été réalisée dans
l'Antiquité par l'observation des éclipses.
L'observation des éclipses de Lune montre la
largeur de l'ombre de la Terre sur la Lune : le
rayon de cette ombre est de 2,5 diamètres
lunaires. Par ailleurs, lors d'une éclipse de
Soleil, la surface terrestre est au sommet du
cône d'ombre puisque la zone de la Terre dans
l'ombre est petite (les diamètres apparents de la
Lune et du Soleil sont quasi-identiques).
L'ombre de la Lune s'est donc rétrécie d'un
diamètre lunaire après la distance Terre-Lune.
Il doit en être de même pour l'ombre de la
Terre sur la Lune. Donc la Terre fait 2,5+1=3,5
diamètres lunaires. Connaissant le diamètre
terrestre, on en déduit le diamètre lunaire en Principe de la mesure de la taille de la Lune et de la
distance Terre-Lune grâce aux éclipses. Crédit :
kilomètres. L'angle selon lequel on voit la Lune HAstrophysique sur MesureH / Jean-Eudes Arlot et
étant d'un demi-degré (1/110 radian), la distance Gilles Bessou
Terre-Lune est donc de 110 diamètres lunaires,
soit 60 rayons terrestres, soit 384 000 km.

3
1. Exercice d’application (moyen): test écrit 2009. Le diamètre de la Lune vaut environ le quart
du diamètre de la Terre, et le diamètre du Soleil vaut environ 100 fois celui de la Terre. La
distance de la Terre au Soleil vaut environ 400 fois la distance de la Terre à la Lune. Attribuez les
formes ci-dessous aux événements astronomiques suivants : 1) éclipse de soleil ; 2) éclipse de
lune ; 3) éclipse de soleil vue depuis la Lune ; 4) phénomène vu depuis la Terre quand un
observateur sur la Lune voit une éclipse de soleil.

2. Exercice d’application (facile): test écrit 2011. Supposez que le diamètre de la Lune soit
20% plus petit que son diamètre réel. Quelle devrait être alors la distance moyenne entre la
Terre et la Lune pour que l’on observe encore des éclipses de Soleil totales sur Terre ?
a. 20% plus grande que la distance réelle.
b. 80% plus petite que la distance réelle.
c. 20% plus petite que la distance réelle.
d. 80% plus grande que la distance réelle.

L’attraction lunaire

La Lune est certes un petit corps (un rayon de 1737 km, soit un peu plus du quart du
rayon terrestre ; une masse de 7,35×1022 kg, soit seulement 1,23 % de la masse de la Terre !),
mais il est très proche de la Terre (384 400 km en moyenne : un signal radio met un peu plus
d’une seconde pour parcourir la distance Terre-Lune). L’attraction gravitationnelle de la Lune
sur la Terre n’est pas négligeable (souvenez vous que cette force d’attraction varie en raison
inverse du carré de la distance entre les deux corps).

4
Nous avons vu que l’orbite de la Lune n’est pas comprise dans le plan équatorial de la
Terre, mais dans un plan proche de l’écliptique. Par ailleurs, la Terre n’est pas une sphère
parfaite, mais présente un renflement au niveau de l’équateur. L’attraction différentielle de la
Lune sur ce bourrelet équatorial crée un couple qui tend à ramener le plan équatorial dans le
plan de l’orbite lunaire. Comme une toupie, la Terre répond à ce couple par une rotation de
son axe de rotation : c’est là l’origine de la précession des équinoxes (voir la fiche
« Ecliptique, saisons, années, calendriers »).
On a également découvert que la présence de la Lune avait un autre effet, stabilisateur
celui-là, sur l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur l’écliptique : sans la Lune, cette
inclinaison connaîtrait des variations beaucoup plus importantes, entrainant des variations tout
aussi importantes du climat, et la vie n’aurait peut être pas pu se développer sur Terre…
A un instant donné, chaque point de la Terre est attiré par la Lune d’autant plus
fortement qu’il est proche d’elle. En comparant cette attraction locale à l’attraction globale
exercée au centre de la Terre (ce qui revient à soustraire à ces vecteurs locaux le vecteur force
d’attraction au centre de la Terre), on trouve les déformations de la Terre (« marées ») par
rapport à son centre. Cette attraction différentielle affecte l’atmosphère, l’hydrosphère, et
même la Terre solide qui se déforme de quelques décimètres. C’est surtout l’effet sur
l’hydrosphère qui est sensible, avec des marnages pouvant atteindre 10 mètres par endroits
(voir la fiche « Forces génératrices des marées » dans la partie Hydrosphère).
De façon idéale, ce
bourrelet de marée (à ne pas
confondre avec le renflement
équatorial de la figure
précédente) devrait rester aligné
avec la Lune et faire le tour de la
Terre en une journée, mais il est
légèrement « en retard » :
l’attraction lunaire crée alors un
couple de rappel qui tend à
ralentir la rotation terrestre (voir
la fiche « Jour et nuit »). La
conservation du moment
cinétique global du système
Terre-Lune implique en outre que
la Lune s’éloigne
progressivement de la Terre !
Dans un futur lointain, la Lune
sera trois fois plus éloignée
qu’aujourd’hui, et la rotation de
la Terre sera synchrone avec la
révolution de la Lune : la Lune ne
sera visible que d’un côté de la
Terre, et un jour sera égal à un
mois lunaire !
Réciproquement, la Terre exerce elle aussi des forces de marées sur la Lune. Ces forces
ont ralenti la rotation de la Lune sur elle-même jusqu’à ce qu’elle présente toujours la
même face vers la Terre ! La période de rotation de la Lune sur elle-même est donc égale à
sa période sidérale de rotation autour de la Terre. Il a fallu attendre l’ère spatiale pour
découvrir la « face cachée » de la Lune.

5
Compliquons un peu le tableau : l’attraction du Soleil (beaucoup plus massif que la
Lune, mais beaucoup plus éloigné) crée également des forces de marée sur Terre, plus faibles
que celles de l’attraction lunaire. Les deux influences se composent selon la disposition du
système Terre-Soleil-Lune : elles s’ajoutent en situation de conjonction ou d’opposition, donc
durant la pleine lune et la nouvelle lune : ce sont alors les marées de vives eaux. A l’inverse,
lors du premier et du dernier quartier, les marées sont les plus faibles (mortes eaux, voir la
fiche « Amplitude des marées » dans la partie Océanographie).

6
1. Réponse : On trouve que le diamètre du Soleil vaut environ 400 fois celui de la Lune : or le
Soleil est 400 fois plus éloigné que la Lune ; par conséquent, le Soleil et la Lune, vus de la
Terre, ont la même taille apparente dans le ciel. L’éclipse de soleil vue depuis la Terre doit
donc correspondre à l’image C, où le rayon du disque est égal à celui de la zone occultée.

Vu depuis la Lune, le disque de la Terre est 4 fois plus grand que le disque du Soleil : donc,
lorsqu’on observe une éclipse de soleil depuis la Lune, on observe la figure d’éclipse B.

Pendant que les « luniens » observent une éclipse de soleil, les terriens observent une éclipse
de lune. Une éclipse de lune correspond au passage du satellite dans le cône d’ombre de la
Terre, qui est 4 fois plus gros que le cône d’ombre de la Lune. Si la Lune était 4 fois plus
distante, elle serait au sommet de ce cône d’ombre, et l’ombre de la Terre sur la Lune serait
ponctuelle. Au trois quarts du cône d’ombre, le rayon de l’ombre de la Terre vaut ¾ du rayon
terrestre, soit 3 rayons lunaires. L’ombre portée de la Terre sur la Lune sera donc du type B.

7
Ecliptique, saisons, années, calendriers

Au cours d’une journée, le Soleil tourne dans le ciel, comme le font les étoiles la nuit,
mais nous savons que le mouvement apparent du Soleil ne se résume pas au mouvement
diurne. Ainsi, au fil des saisons, le Soleil ne culmine pas à la même hauteur : haut dans le ciel
en été à la latitude de l’Europe, il culmine plus bas en hiver. En outre, il ne se lève et ne se
couche pas aux mêmes points de l’horizon au cours de l’année (voir la fiche « Jour et nuit »).
Si la Terre ne possédait pas d’atmosphère, nous verrions les étoiles en plein jour, et
nous verrions le Soleil se déplacer jour après jour sur le fond des étoiles, parcourant des
constellations connues depuis l’antiquité, les constellations du zodiaque. La cause de ce
mouvement apparent est bien entendu le mouvement de révolution de la Terre autour du
Soleil. Le plan de l’orbite terrestre est nommé écliptique, et c’est aussi le nom du grand
cercle que décrit le Soleil sur la voûte céleste. Le temps nécessaire pour que la Terre fasse un
tour complet (360°) sur son orbite correspond au temps pris par le Soleil pour parcourir
l’écliptique (mouvement apparent) et reprendre la même position par rapport aux étoiles :
c’est l’année sidérale, qui vaut 365,256363051 jours solaires moyens (365 j 6 h 9 mn).

Solstice Solstice
d’hiver d’été

Si l’axe de rotation de la Terre était perpendiculaire au plan de l’écliptique, équateur et


écliptique seraient confondus, et, à une latitude donnée, le Soleil culminerait toujours à la même
hauteur au cours de l’année. On a vu que ce n’était pas le cas : l’axe de rotation de la Terre est
incliné de 23°27’ (valeur à connaître !) par rapport à la perpendiculaire à l’écliptique, et l’on
retrouve donc le même angle entre les plans de l’équateur et de l’écliptique.

1
Sur Stellarium, faites apparaitre la grille équatoriale, l’écliptique, et faites
disparaitre l’atmosphère pour voir les étoiles en plein jour. Passez en monture équatoriale
pour plus de confort d’observation. Faites passer une journée en accélérant le temps et
vérifiez que le Soleil s’est déplacé par rapport aux étoiles en cliquant sur lui pour afficher
ses coordonnées. Accélérez encore pour faire défiler plusieurs jours et rendre visible le
mouvement du Soleil le long de l’écliptique. Retenez bien le sens de ce mouvement.

L’écliptique coupe l’équateur céleste en deux points, où la déclinaison du Soleil est


nulle, par définition. Les moments de l’année correspondants sont les équinoxes, de
printemps (20 ou 21 mars) et d’automne (22 ou 23 septembre). L’équinoxe de printemps,
également nommé point vernal (noté γ), définit le méridien origine en coordonnées
équatoriales (voir la fiche « Se repérer sur la voûte céleste »). L’ascension droite du Soleil y
est donc nulle, elle aussi. Durant un équinoxe, en tous les points de la Terre, la durée du jour
est égale à celle de la nuit, car l’axe de rotation de la Terre est alors perpendiculaire aux
rayons du Soleil. Ce jour là, le Soleil se lève exactement à l´Est et se couche exactement à
l´Ouest (voir la fiche « Jour et nuit »).
En parcourant l’écliptique, le Soleil passe de part et d’autre de l’équateur céleste (voir
schéma précédent). Les deux points où il s’en écarte le plus (la valeur absolue de la
déclinaison du Soleil est alors maximale) sont les solstices. Au solstice d’hiver, dans
l’hémisphère nord (21 ou 22 décembre), le Soleil se lève au nord est et se couche au nord
ouest. C’est le moment de l’année où il monte le moins haut dans le ciel. Au solstice d’été (20
ou 21 juin), le Soleil se lève au sud est et se couche au sud ouest. C’est le moment de l’année
où il monte le plus haut dans le ciel (voir la fiche « Jour et nuit »).
L’orbite terrestre n’est pas exactement circulaire : c’est une ellipse (peu excentrique, donc
proche d’un cercle) dont le Soleil occupe l’un des foyers. En outre, la Terre ne parcourt pas son
orbite à une vitesse constante : elle est plus lente quand elle est loin du Soleil. Du coup, la
vitesse du mouvement apparent du Soleil sur l’écliptique varie elle aussi au cours de l’année
(voir la fiche « Le système solaire : unis par la gravitation » et la fiche « Jour et nuit »).

L’excentricité de l’orbite terrestre est très exagérée sur ce schéma, où l’on a figuré les deux foyers de l’ellipse,
dont l’un est occupé par le Soleil. En réalité, l’orbite terrestre, à l’époque actuelle, est difficile à distinguer d’un
cercle. Notez le sens du mouvement de la Terre.

2
Les saisons
Du fait de l’excentricité de l’orbite terrestre et de la position focale, non centrale, du
Soleil, il y a un point où la distance Terre-Soleil est minimale (le périhélie) et un autre point
où elle est maximale (l’aphélie). Ce dernier point est actuellement proche du solstice d’été.
C’est donc en été que la Terre reçoit le moins d’énergie solaire (voir schéma précédent).
Pourquoi, alors, est-ce le moment où il fait chaud dans l’hémisphère nord ? C’est parce que le
solstice d’été est le moment où l’hémisphère nord est incliné vers le Soleil, donc où les rayons
du Soleil sont le moins rasants dans cet hémisphère. En effet plus le Soleil est haut, plus la
quantité de chaleur reçue par mètre carré est importante, et plus il fait chaud (voir la fiche
« Le rayonnement solaire reçu par la Terre »). Attention donc à l’erreur classique qui consiste
à penser que la Terre est plus proche du Soleil en été. Notez bien que dans l’hémisphère sud,
les saisons sont inversées : l’été austral correspond à notre hiver. En résumé, les saisons
dépendent seulement de l’inclinaison de la Terre sur le plan de l’écliptique. Si cette
inclinaison diminuait, elles seraient moins marquées.
Or c’est justement ce qui arrive : l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur
l’écliptique varie de 22,1° à 24,5°, avec une période de 41 000 ans. D’ailleurs, l’excentricité
de l’orbite terrestre varie elle aussi, avec une période de 100 000 ans et une autre de 400 000
ans : plus elle est excentrique, plus la Terre passe près du Soleil au périhélie. L’impact de ces
variations sur le climat (cycles de Milankovitch) sera détaillé dans la fiche « Le rayonnement
solaire reçu par la Terre ». Mais c’est surtout une troisième variabilité des paramètres orbitaux
qui va nous intéresser ici.

La précession des équinoxes et


l’année tropique
Rien n’est fixe dans ce tableau,
pas même l’orientation de l’axe de
rotation de la Terre, qui subit un
mouvement de rotation en 26 000 ans
autour de la droite perpendiculaire à
l’écliptique. Les pôles célestes se
déplacent donc sur la voûte céleste en
décrivant un cercle autour des pôles
de l’écliptique. Dans 10 000 ans
environ, le pôle nord céleste ne sera
plus proche de l’étoile polaire, mais
de la brillante étoile Véga.
Une autre conséquence est que
l’équateur céleste se déplace aussi au
fil des siècles, ainsi que ses points
d’intersection avec l’écliptique. Le
point vernal fait donc un tour complet
de l’écliptique en plus ou moins
25 800 ans, dans le sens inverse du
mouvement du Soleil sur
l’écliptique : c’est la précession des
équinoxes. Notez que ceci modifie
les coordonnées équatoriales des
objets célestes.

3
Sur Stellarium, remarquez que les coordonnées équatoriales d’une étoile sont
données pour l’année 2000, et pour le moment présent : fin 2010, l’écart est de moins
d’une minute pour l’ascension droite, par exemple. Affichez la grille équatoriale, passez en
monture équatoriale pour plus de confort d’observation, sélectionnez une étoile et utilisez
l’outil « centrer » pour la garder au milieu de l’écran ; puis faites défiler le temps à grande
vitesse : vous verrez, à mesure que passent les siècles, l’étoile et le reste du ciel se décaler
par rapport aux méridiens et à l’équateur.

Les calendriers
Une conséquence de la précession des équinoxes et du déplacement du point vernal sur
l’écliptique à rebours du Soleil, est que le temps qui sépare deux passages du Soleil au point
vernal est plus court de 20 mn environ que l’année sidérale : c’est l’année tropique. L’année
tropique, d’une durée d’environ 365,2422 jours solaires moyens, est celle qu’on essaie
d’approcher avec le calendrier puisque c’est celle qui scande équinoxe et solstices et
ramène les saisons. Or on voit qu’avec une année de 365 jours, on prend de l’avance sur le
Soleil. Une première solution est d’ajouter un jour (le 29 février) tous les 4 ans (années dites
« bissextiles », dont le millésime est divisible par 4) pour avoir une année de 365,25 jours
solaires moyens. C’est la solution du calendrier solaire dit julien, proposé par jules César.
Mais l’année est alors trop longue, et l’on se décale d’un jour tous les 129 ans, soit 3 jours
tous les 387 ans. La réforme du calendrier grégorien a corrigé cela en supprimant 3 jours sur
une période de 400 ans : les années bissextiles au début de chaque siècle (années séculaires)
ne sont plus bissextiles, sauf si leur millésime est divisible par 400. Ainsi, l’an 2000 a été
bissextile, mais l’an 2100 ne le sera pas (question WT 2009). Cela conduit à une année
moyenne de 365,2425 jours, en retard d’un jour sur l’année solaire tropique tous les 3000 ans.

4
Exercices (tirés des tests IESO)
1. Exercice d’application (facile !) : test écrit 2007. Décrivez la hauteur du Soleil à
midi heure solaire aux 4 positions A, B, C, D de la Terre sur son orbite, pour un
observateur à 40° de latitude nord. Puis indiquer la position pour laquelle on
observe le trajet 1 du Soleil dans le ciel ; même question pour le trajet 2.
(réponses à la fin du document)

2. Exercice d’application (très facile !) : test écrit 2007. Sur la figure ci-dessus,
indiquez la position qui correspond à l’insolation (quantité d’énergie solaire
reçue) minimale à une latitude de 50° Nord. (réponse à la fin du document)

3. Exercice d’application (très facile !) : test écrit 2007. Marquez la position du


Soleil le 21 mars (date de l’équinoxe de printemps) sur la figure ci-dessous (avec
Right Ascension, R.A. = ascension droite et Dec. = déclinaison).

5
4. Exercice d’application (difficile !) : test pratique 2011.
(Conditions matérielles : planétarium, pointeur laser prêté à chaque candidat). Les pôles
célestes sont les projections des pôles géographiques sur la voûte céleste. Pour un observateur
terrestre d’aujourd’hui, il existe une étoile, visible à l’œil nu, proche du pôle céleste nord, et
nommée pour cette raison Polaris ou étoile polaire. Mais si vous étiez sur Mars ?
Pour rechercher le pôle céleste nord de la planète rouge, souvenez-vous que les étoiles sont si
loin dans l’espace que les figures imaginaires de leurs constellations restent les mêmes,
qu’elles soient vues depuis la Terre ou depuis Mars. Par conséquent, il est possible de
chercher la constellation où se trouve le pôle nord céleste de Mars.
Regardez l’image du ciel projetée par le planétarium sur la surface interne du dôme. On a placé au
zénith le Pôle Nord de l’écliptique. La position du Soleil correspond à la date du 21 juin (solstice
d’été sur Terre). Trouvez Polaris et vous aurez la position du pôle céleste nord de la Terre.
Remarquez les cercles centrés sur le pôle nord de l’écliptique : chaque graduation représente 10°.
Sachant que :
- les inclinaisons des plans équatoriaux de Mars et de la Terre sur leurs plans
orbitaux sont comparables
- les plans orbitaux de Mars et de la Terre peuvent être confondus dans cet exercice :
on prendra donc comme plan orbital de Mars le plan de l’écliptique.
- le Soleil, lors du solstice d’été sur Mars, est dans la constellation du Verseau,
Indiquez dans quelle constellation se trouve le pôle nord céleste de Mars et nommer une
étoile brillante qui pourrait servir à le repérer.

6
Réponses

1. Réponse : Pour un observateur dans l’hémisphère nord, le Soleil est au plus haut dans le
ciel (au dessus de l’équateur céleste) dans la position A (solstice d’été), au plus bas (en
dessous de l’équateur céleste) dans la position C (solstice d’hiver), et entre ces deux positions
(sur l’équateur céleste) en B et D (équinoxes). Le trajet 1 du Soleil dans le ciel correspond au
solstice d’hiver (C), le trajet 2 au solstice d’été (A). S’il s’agissait des équinoxes B et D, le
Soleil se lèverait exactement à l’Est et se coucherait exactement à l’Ouest.
Pour les valeurs numériques, voici la résolution pour le solstice d’hiver. A vous de trouver les
autres.

2. Réponse : l’insolation minimale correspond au solstice d’hiver (C).


3. Réponse : lors de l’équinoxe de printemps, le Soleil est au point vernal, donc α = δ = 0 !
4. Réponse : Le cercle de l’écliptique (en rouge page suivante) correspond à la trajectoire du
Soleil sur le fond des étoiles. Le plan équatorial de la Terre fait avec le plan de l’écliptique un
angle de 23°27’. Autrement dit, le pôle Nord céleste de la Terre et le pôle Nord de l’écliptique
sont séparés par une distance angulaire de 23°27’. C’est ce que vous pouvez constater en
repérant Polaris (l’étoile polaire) par rapport aux graduations. Polaris a été pointée pour
vous faciliter la tâche… mais vous pouviez aussi la retrouver avec le bord de la « casserole »
de la Grande Ourse, bien visible ici.
Au solstice d’été, on peut tracer un grand cercle (droite en pointillés) passant par le Soleil, le
pôle Nord céleste et le pôle Nord de l’écliptique (voir le dessin page suivante pour vous en
convaincre). Il en va de même sur Mars : on peut tracer un grand cercle passant par la
constellation du Verseau (où se trouve le soleil lors du solstice d’été martien) et le pôle nord
de l’écliptique, puis rechercher sur ce cercle le point situé à environ 23° du pôle nord de
l’écliptique, du côté du Soleil : on place le pôle nord céleste de Mars (PNCMars) dans la
constellation du Cygne, près de la brillante étoile Deneb.
(Les coordonnées équatoriales du pôle nord céleste martien sont : ascension droite 21h 10m
42s ; déclinaison +52.9°. En réalité, le plan orbital de Mars ne coïncide pas exactement avec
le plan de l’écliptique mais fait avec lui un angle de 1,85° ; le plan équatorial de Mars est
quand à lui incliné de 23,98° sur le plan orbital)

7
VERSEAU

CYGNE

Deneb
PN Ecliptique
PNCMars

Polaris
PNC erre

Pôle nord de l’écliptique


Pôle nord céleste

23°27

Plan de l’écliptique

Soleil au solstice d’été

8
Jour et nuit
D’après le site « Astronomie et mécanique céleste » de l’UFE de l’observatoire de Paris

Jour sidéral, jour solaire moyen, jour solaire vrai


La Terre tourne sur elle-même, autour d’un axe passant par les pôles (mouvement
diurne) : un tour complet (correspondant à deux passages successifs d’une même étoile au
méridien) prend 23h56mn4s : c’est le jour sidéral (valeur à retenir !).

La durée du jour sidéral a beaucoup changé au cours des temps géologiques. Il a 300
millions d’années, le jour durait moins de 22 heures, et une année comptait 400 jours (jours
solaires, voir plus loin). La vitesse de rotation de la Terre sur elle-même a constamment
diminué, en raison de l’attraction de la Lune : elle crée des marées et déforme la croûte
terrestre, ce qui agit comme un frein sur la rotation. Ce ralentissement (2 millisecondes par
siècle) se poursuivra jusqu’à ce que la Terre présente toujours la même face à la Lune et
tourne en même temps qu’elle : les jours dureront alors un mois, et la moitié de la Terre ne
verra plus la Lune !

1. Exercice d’application : La figure ci-dessous montre les variations de la longueur


du jour au cours du phanérozoïque, estimées à partir de données recueillies sur les
coraux, les stromatolithes, les bivalves et d’autres invertébrés (stries de croissance,
en particulier). La ligne en pointillés montre la décroissance progressive du
nombre de jours dans une année. L’allongement de la durée du jour se fait au
rythme de 2 millisecondes par siècle.
- En supposant constante l’orbite de la Terre, calculez la durée du jour il y a 65
millions d’années et 300 millions d’années (durées en heures, arrondies au dixième
d’heure ; partir d’un jour solaire de 24 heures pour l’époque actuelle). Proposez
un mécanisme pour cet allongement du jour.
- Dans combien d’années le jour durera-t-il 25 heures ? Montrez vos calculs.

1
En plus de son mouvement de rotation
sur elle-même, la Terre a un mouvement de
rotation autour du Soleil (autour du centre de
gravité Terre-Soleil, presque confondu avec le
centre du Soleil…). C’est une révolution. Une
conséquence de ce mouvement est qu’entre deux
passages du Soleil au méridien céleste, la Terre a
avancé sur son orbite : il faut tourner un peu plus
pour revenir en face du Soleil. Par conséquent, le
jour solaire (24 heures) est plus long que le
jour sidéral (23h56mn4s). Le temps sidéral
local (TSL) avance donc de 24/23,934444 =
1,002739 h en une heure solaire.

2. Exercice d’application (facile !) : test écrit


2010. Comment changerait la longueur du jour
solaire si le sens de rotation de la Terre
changeait soudainement sans que change son
sens de révolution ? a) 4 minutes plus court b) 4
minutes plus long c) 8 minutes plus court d) 8 minutes plus long e) inchangé (réponse à la fin
du document)
3. Exercice d’application (facile !) : test écrit 2011. Connaissant votre passion pour
l’astronomie, vos amis vous ont offert une montre sidérale (qui montre l’heure sidérale). A
10h du matin, vous accordez cette montre avec votre horloge. Vous vous rendez à la gare le
lendemain, en suivant l’heure indiquée par la montre sidérale, pour prendre le train de 8h00,
mais le train n’est pas là. Que faites-vous ? a) J’attends le train car il sera là dans quelques
minutes. b) Je rentre chez moi car le train est parti quelques minutes avant que j’arrive. c)
J’attends le train car il sera là dans quelques heures. d) Je conclus que le train a été annulé.
Les choses se compliquent lorsqu’on considère que l’orbite de la Terre n’est pas un
cercle mais une ellipse (dont le Soleil occupe l’un des foyers : voir les lois de Kepler dans la
fiche « Système solaire »), et que la Terre ne la parcourt pas à une vitesse constante ! Du
coup, la vitesse apparente du Soleil sur la voute céleste varie elle aussi. Par rapport au jour
solaire moyen où le Soleil repasse au méridien au bout de 24h, le Soleil « vrai » est parfois
légèrement en avance, parfois
légèrement en retard. C'est cette
différence entre le Soleil moyen et le
Soleil vrai qui nous fait dire en
janvier : "tiens, les jours rallongent
plus le soir que le matin". En fait,
c'est le midi vrai qui se déplace et
arrive de plus en plus tard par rapport
au midi moyen. Cet écart entre le
midi moyen et le midi vrai est
évidemment fondamental lorsque l'on
construit un cadran solaire qui, lui,
va donner le temps vrai du lieu. Cette
différence est appelée "équation du
temps". Elle atteint 16 minutes au
maximum fin octobre. Equation du temps (en minutes) pour 1999 (Crédit :
IMCCE/BDL)

2
Le jour et la nuit
Nous savons tous que les durées du jour et de la nuit varient au cours de l’année.
Pourtant, à tout moment, la moitié du globe terrestre est éclairée par le Soleil. Si l’axe de
rotation de la Terre était perpendiculaire au plan de son orbite, jour et nuit dureraient 12
heures, à toutes les latitudes. Or l’axe de rotation de la terre est incliné sur le plan orbital, de
23°27’ : du coup, il n’y a qu’à l’équateur que jour et nuit durent 12 heures tout au long
de l’année. En hiver (hiver boréal ou hiver austral), les nuits sont d’autant plus longues qu’on
se rapproche du pôle (nord ou sud). En été, c’est l’inverse.
Quelques faits sont à retenir et/ou à retrouver en réfléchissant sur les schémas ci-dessous !
• Lors du solstice d’été (le 21 juin en général), c’est le jour le plus long de l’année dans
l’hémisphère nord, le plus court dans l’hémisphère sud. A la latitude de Paris (48°52’ N), le
jour dure 16 heures, pour 8 heures de nuit. Plus au nord, les jours sont plus longs encore, et
au niveau du cercle polaire arctique (latitude 66°33’ N), le Soleil ne se couche pas ce jour
là. On contemple alors le soleil de minuit. Au delà, le jour dure plus de 24 heures, et au
pôle nord, le jour dure 6 mois, de mars à septembre ! Notez également qu’au niveau du
tropique du Cancer (latitude 23°27’ N), le Soleil passe au zénith ce jour là. Au nord du
tropique du Cancer, c’est le moment où le Soleil monte le plus haut dans le ciel.
• Lors du solstice d’hiver (le 21 décembre en général), tout est inversé, et ce sont les
habitants de l’hémisphère sud qui connaissent le jour le plus long de l’année. Le Soleil
passe au zénith au niveau du tropique du Capricorne, et ne se couche pas au cercle polaire
antarctique.
• A l’équinoxe de printemps (20 ou 21 mars) et à l’équinoxe d’automne (22 ou 23
septembre), les durées du jour et de la nuit deviennent égales (12 heures) à toutes les
latitudes, car l’axe de rotation de la Terre est alors perpendiculaire aux rayons du Soleil. La
« ligne » qui sépare l’hémisphère éclairé de l’hémisphère obscur, nommée terminateur,
passe alors par les pôles. Ce jour là, le Soleil se lève exactement à l’Est, et se couche
exactement à l’Ouest. A l’équateur, il passe au zénith.
• En été, dans l’hémisphère nord, le Soleil se lève au Nord-Est et se couche au Nord-Ouest.
En hiver, il se lève au Sud-Est et se couche au Sud-Ouest.

Cette figure est


dessinée pour une
latitude de 55 ° Nord
environ. Entrainez
vous à la dessiner
pour un observateur
sur l’équateur ; sur
le tropique du
Cancer ; sur le cercle
polaire arctique ; et
au pôle Nord !

3
La Terre lors du solstice d’été, d’hiver et à l’équinoxe. Crédit :Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz

4
Sur Stellarium : Se rendre à la date des équinoxes et des solstices : apprécier les points de
lever et de coucher du Soleil, la hauteur du Soleil sur l’horizon au passage du méridien
céleste, enfin la durée du jour et de la nuit.
Se rendre au pôle nord pour apprécier la durée d’une « journée » et d’une « nuit » ! Se
rendre à l’équateur lors d’un équinoxe et apprécier la hauteur du Soleil à midi (attention
au fuseau horaire)!

Les limites du jour


Les heures de lever et de coucher du Soleil qui sont données dans le bulletin météo
correspondent respectivement à l’apparition matinale du bord supérieur du disque du Soleil au
dessus de l’horizon (idéalement, la surface de la mer), et à sa disparition sous l’horizon le soir.
Si l’on calcule à partir des données astronomiques des heures théoriques de lever et de
coucher, on a la surprise de constater que le Soleil se lève plus tôt en réalité, et se couche plus
tard ! A quoi est dû ce « bonus de jour » ? A l’atmosphère, qui réfracte les rayons rasants du
Soleil vers l’observateur ! Pour une atmosphère normale, la durée réelle du jour est allongée
de 5 minutes à l’équateur et de 7 minutes aux latitudes moyennes.

Une fois le Soleil couché, ce n’est pas encore la nuit noire. La lumière reste suffisante
pendant un moment pour qu’on puisse lire un journal en plein air. C’est la définition du
crépuscule civil, qui s’achève lorsque le bord supérieur du disque solaire est descendu de 6°
sous l’horizon. A l’équateur, le crépuscule dure de 21 à 24 minutes, et à Paris, jusqu’à 44
minutes le 21 juin.

Quizz
Pourquoi le crépuscule dure-t-il moins longtemps à l’équateur qu’à la latitude de Paris ?
Indice : si vous avez dessiné la figure demandée page 3 pour l’équateur, vous tenez la
réponse !

AA ll’’ééqquuaatteeuurr,, llee SSoolleeiill mmoonnttee eett ddeesscceenndd vveerrttiiccaalleemmeenntt ddaannss llee cciieell ((lleess ddeeuuxx ppôôlleess ccéélleesstteess
ééttaanntt ssuurr ll’’hhoorriizzoonn !!)),, ttaannddiiss qquu’’àà llaa llaattiittuuddee ddee PPaarriiss,, iill aa uunnee ttrraajjeeccttooiirree oobblliiqquuee ssuurr
ll’’hhoorriizzoonn.. PPaarr ccoonnssééqquueenntt,, llee SSoolleeiill ddeesscceenndd pplluuss vviittee àà 66°° ssoouuss ll’’hhoorriizzoonn àà ll’’ééqquuaatteeuurr qquu’’àà
PPaarriiss,, eett llee ccrrééppuussccuullee dduurree mmooiinnss lloonnggtteem mppss..

5
4. Exercice d’application (facile !) : test écrit 2007. Décrivez la hauteur du Soleil à midi
heure solaire aux 4 positions A, B, C, D de la Terre sur son orbite, pour un observateur à 40°
de latitude nord. Puis indiquer la position pour laquelle on observe le trajet 1 du Soleil dans
le ciel ; même question pour le trajet 2. (réponses page suivante)

6
2. Réponse : Si le sens de rotation de la Terre s’inversait, après que la Terre a avancé sur
son orbite, le Soleil repasserait au méridien avant que la Terre reprenne la même position
par rapport aux étoiles : le jour sidéral serait alors 4 minutes plus long que le jour solaire,
qui augmenterait donc de 8 minutes !

3. Réponse : En 24 heures sidérales, il s’est écoulé 23h56 mn solaires. Vous êtes donc en
avance de quelques minutes, attendez donc le train !

4. Réponse : Pour un observateur dans l’hémisphère nord, le Soleil est au plus haut dans le
ciel (au dessus de l’équateur céleste) dans la position A (solstice d’été), au plus bas (en
dessous de l’équateur céleste) dans la position C (solstice d’hiver), et entre ces deux positions
(sur l’équateur céleste) en B et D (équinoxes). Le trajet 1 du Soleil dans le ciel correspond au
solstice d’hiver (C), le trajet 2 au solstice d’été (A). S’il s’agissait des équinoxes B et D, le
Soleil se lèverait exactement à l’Est et se coucherait exactement à l’Ouest.

Pour les valeurs numériques, voici la résolution pour le solstice d’hiver. A vous de trouver les
autres.

7
Le Soleil, notre étoile
D’après le site « Astronomie et mécanique céleste » de l’UFE de l’observatoire de Paris et le site du LESIA

Introduction

Le Soleil est une étoile, mais c’est aussi notre étoile, beaucoup plus proche de nous
que les autres étoiles. Du fait de cette proximité, le Soleil nous fournit de nombreuses
informations sur son fonctionnement. On peut le définir en deux lignes, comme n'importe
quelle étoile, ou alors entrer dans le détail d'une physique qui se complexifie chaque jour : à
chaque fois qu'une question est résolue, elle en soulève une nouvelle. Dans cette fiche, nous
en resterons aux généralités. Une autre fiche traite de l'activité du Soleil et des relations entre
cette activité solaire et la Terre. Une autre traite du rayonnement solaire intercepté par la
Terre. Une autre encore traite de la naissance du Soleil (et du système solaire).

Composition

La matière du Soleil est à l’état de plasma : c'est un gaz fortement ionisé, constitué
d'électrons, de protons et d'atomes et molécules plus ou moins ionisés. Le Soleil est constitué
d’hydrogène à 95%, l’hélium représentant un peu moins de 5%. De nombreux autres éléments
sont été détectés dans l’atmosphère de l’étoile, mais en très faibles proportions, les plus
abondants étant l’oxygène, le carbone et l’azote.

Le Soleil en chiffres

• Age : 4,5 milliards d’années


• Durée de vie estimée : 10 milliards d’années
• Distance à la Terre : 150 millions de km
• Rayon : 0,7 million de km (Terre : 6 300 km)
• Masse : 2 . 1030 kg (Terre = 6 . 1024 kg)
• Densité : 1,4 (Terre : 5,5)
• Puissance rayonnée : 4 . 1026 W
• Energie reçue par la Terre : 1353 J.m-2.s-1
• Température du cœur du Soleil : 15 millions de K
• Température de surface : 5 800 K

Apprenez ce qui est en gras. Pour le reste, vous pouvez éventuellement retenir quelques
ordres de grandeur. Pour bien prendre la mesure de notre étoile :
- on pourrait faire entrer 1,4 million de fois la Terre dans le volume du Soleil
- l’énergie rayonnée par le Soleil en une seconde correspond à l’énergie que produirait le
parc nucléaire français pendant 30 000 ans (en prenant la valeur 2011 et en supposant que
nos centrales durent si longtemps…)

1
Pourquoi le Soleil brille-t-il ? (en détail sur le site de l’observatoire)

Le Soleil est la seule source primaire de lumière dans le système solaire : les autres
objets (planètes, satellites, comètes…) brillent dans le ciel nocturne parce qu’ils diffusent la
lumière solaire qu’ils reçoivent (programme de 5e !). Le Soleil brille car sa « surface » est
composée de gaz ionisé très chaud - 5 800 K - qui émet de la lumière. Certes, c’est chaud (le
point le plus chaud d’une flamme est à 1 700 K, et le corps naturel le plus chaud que l’on peut
rencontrer à la surface de la terre est la lave, à environ 1000 K), mais c’est bien peu par
rapport aux températures des zones internes du Soleil !

En effet, pour que le Soleil soit à l’équilibre et résiste aux forces de gravité en ne
s’effondrant pas sur lui-même, on calcule, connaissant la masse de l’étoile, qu’il règne une
pression et une température colossales en son cœur : plusieurs centaines de milliards
d’atmosphères et environ 15 millions de degrés. Dans ces conditions, les couches internes
de l’étoile peuvent contrebalancer le poids énorme des couches supérieures et l’étoile ne se
contracte pas (WT 2009).

Mais comment une telle température est-elle atteinte ? Où le Soleil puise-t-il son
énergie ? On peut faire différentes hypothèses mais toute hypothèse, pour ne pas être
infirmée, doit rendre compte d’un fait : notre étoile brille depuis 4,6 milliards d’années, l’âge
du système solaire.

• La chaleur du Soleil pourrait provenir simplement de la contraction gravitationnelle de


la matière qui le forme. Un calcul simple montre que le Soleil, avec cette source
d’énergie, ne dépasserait pas 25 millions d'années. Tout ce que ce mécanisme peut
expliquer, c’est comment le jeune Soleil a pu chauffer.
• Supposons que la source d'énergie du Soleil soit de nature chimique, comme par
exemple une combustion. Connaissant la masse du Soleil et la puissance maximale
développée par une réaction chimique, on calcule que le Soleil ne pourrait briller plus
de 70 000 ans. Ce mécanisme est donc exclu.
• On exclut de même une source d’énergie par désintégration radioactive. La seule
source d'énergie connue qui puisse expliquer la longévité du Soleil est la
fusion nucléaire. C'est le fait de transformer un élément léger en un élément plus
lourd avec diminution de la masse totale, l'énergie libérée étant proportionnelle à la
différence de masse selon la célèbre formule établie par Einstein : E = mc2. Dans le
cas du Soleil, la réaction principale, qui se déroule dans le cœur de l’étoile, est une
chaîne de réactions de fusion où 4 noyaux d'hydrogène donnent un noyau
d'hélium (WT 2009).

La structure du Soleil (en détail sur le site de l’observatoire)

a) Le cœur ou noyau

Ces réactions de fusion dépendent de la densité (égale à 150 au centre de l’étoile : un


centimètre cube de matière solaire a une masse de 150 g !), qui doit être assez élevée pour
assurer la rencontre des noyaux, et de la température (expression de l’énergie cinétique des
noyaux), qui doit être assez importante pour vaincre la force de répulsion électrostatique lors
d’une collision. La zone où ces conditions de la fusion sont réunies est le cœur ou noyau. La
majeure partie de l’énergie produite est libérée sous forme de photons très énergétiques.

2
b) La zone radiative

Chaque photon est presque


immédiatement absorbé par un autre atome
qui émet à son tour un autre photon de
moindre énergie, et ainsi de suite. Dans la
zone radiative, qui entoure le cœur, la fusion
n’a plus lieu, mais l’énergie libérée dans le
cœur est progressivement transférée vers la
surface sous forme de photons. Constamment
réabsorbés, les photons mettent plus d'un
million d'années à atteindre la « surface » de
l'étoile, d’où ils partent vers le milieu
interstellaire (voir plus loin) ; ils sont alors peu
énergétiques, dans le domaine de l’UV, du
visible et de l’infrarouge, alors que les photons
émis dans le cœur sont des rayons gamma.
Notez que cette « fuite » des photons vers la Crédit : IMCCE - Observatoire de Paris
surface engendre une « pression de radiation »
qui contribue à lutter contre l’effondrement
gravitationnel.

c) La zone convective

A mesure qu’on s’éloigne du cœur vers la surface, la densité, la pression et la température


décroissent. Près de la surface, l'énergie n’est plus transportée par rayonnement mais par
convection : le rayonnement chauffe la matière qui monte, se refroidit à proximité de la
surface et s’enfonce pour se réchauffer de nouveau. C’est la zone convective. La signature de
cette convection est visible au niveau de la photosphère sous la forme de granulations.

Quizz
On vient de voir que deux forces agissent globalement sur le Soleil (et sur toute autre
étoile) : la gravité, qui a tendance à faire s'effondrer l'étoile sur elle-même ; et la pression
qui tend au contraire à dilater l'étoile. On a vu en outre que les réactions de fusion
dépendent de la température et de la densité. Expliquez comment le Soleil est à l’équilibre.

IIm maaggiinnoonnss qquuee llee SSoolleeiill ssee ddiillaattee ssoouuss ll''eeffffeett ddee llaa pprreessssiioonn.. SSaa ddeennssiittéé vvaa ddiim miinnuueerr,, eett llee
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eenn rreettoouurr..

3
d) L’atmosphère solaire

La « surface » du Soleil (notion malaisée pour une boule de gaz !) est définie comme la
couche à partir de laquelle la lumière visible s’échappe et nous parvient. Cette couche est
nommée photosphère. C’est elle qui délimite si nettement le disque du Soleil dans le ciel (ne
jamais le regarder sans protection !). Mais le Soleil ne s’arrête pas là. Au-delà s’étend la
chromosphère, visible lors des éclipses totales de Soleil comme un fin liseré coloré en rouge
(d’où son nom). C’est le siège des protubérances solaires. Puis, sur près de trois rayons
solaires, s’étend la couronne. Masquée par la luminosité de la photosphère, elle est également
révélée lors des éclipses. En fait, la couronne n’a pas vraiment de limite supérieure car le vent
solaire (le flux de matière émis continument par le Soleil, voir la fiche « Activité solaire »)
s'étend jusque dans le milieu interplanétaire. La couronne est un milieu très peu dense. La
température y atteint quelques millions de Kelvin. C’est le siège de violentes éruptions, qui
ont des effets jusque sur Terre (voir la fiche « Activité solaire »).

Eclipse de Soleil

Première et dernière photos : la photosphère (jaune) est encore visible ; seconde, troisième, cinquième et
sixième photos : le fin cercle rougeâtre de la chromosphère est visible ; photo centrale : le halo blanc est la
partie la plus basse de la couronne solaire. Il faut attendre que la Lune couvre exactement tout le disque solaire
pour la voir. Crédit : Observatoire de Paris - BASS 2000

Le Soleil, une étoile relativement banale

Malgré ses dimensions colossales à l’échelle de la Terre, le Soleil n’a rien


d’exceptionnel dans la galaxie : il existe des étoiles 100 000 fois plus lumineuses que lui, et
d’autres 100 000 fois moins lumineuses ! On peut en juger sur le diagramme ci-dessous, où la
luminosité des étoiles est figurée en fonction de leur température de surface (correspondant à
la classe spectrale, des étoiles bleues très chaudes aux étoiles rouges plus froides : pensez
qu’une barre de fer chauffée à blanc est plus chaude qu’une barre de fer chauffée au rouge).

On peut considérer le Soleil, et toute autre étoile, comme un « corps noir » sphérique,
c’est-à-dire un corps qui ne réfléchit aucune lumière, et dont le rayonnement reflète donc
directement la température. Cette relation entre luminosité L et température T s’exprime dans
la loi de Stephan-Boltzmann : L = σ T4 où σ est une constante et L s’exprime par unité de
surface. Cette relation est très utile pour notre connaissance des étoiles : lorsqu’on connait
leur luminosité et leur température de surface, on peut estimer leur taille. En effet, la
luminosité totale d’une étoile est proportionnelle à sa surface S, fonction du rayon R :
S = 4π R2. Au final, la luminosité totale est donc proportionnelle au carré du rayon et à la
puissance quatrième de la température : L ∝ S2 T4. On trouve ainsi que l’étoile Bételgeuse,
plus froide que le Soleil mais 140 000 fois plus brillante, a un rayon de 800 millions de
kilomètres, plus de 1000 fois le rayon du Soleil ! C’est une géante rouge. Or le Soleil,
lorsqu’il aura épuisé son combustible hydrogène dans 5 milliards d’années, deviendra lui
aussi une géante rouge. C’en sera alors fini de la vie sur Terre…

4
Diagramme de Hertzsprung-Russell donnant la relation entre température superficielle et luminosité d'une
étoile. Notez que les axes de luminosité et température sont en échelle logarithmique. Crédit : T. Lombry

Exercice d’application (difficile !): test écrit 2010 (question proche dans le test écrit 2011).
Dans quelques milliards d’années, notre Soleil évoluera en une géante rouge. Comment
changera la température moyenne à la surface de la Terre par rapport à la température
actuelle, lorsque le Soleil sera une géante rouge d’un rayon de 1,12×107 km avec une
température de surface diminuant jusqu’à 2900 K ? Le rayon actuel du Soleil est de 7×105
km, et sa température de surface actuelle est de 5800 K. Négligez le changement probable
d’albédo de la Terre. La température terrestre évoluera d’un facteur a) 4 b) 2 c) ½ d) ¼
e) pas d’évolution ?

Réponse : On se souvient que la luminosité d’une étoile est proportionnelle à sa surface, donc
au carré de son rayon, ainsi qu’à la puissance quatrième de sa température : L ∝ R2 TS4 En
outre, on suppose que la Terre est elle aussi un corps noir : elle absorbe toute l’énergie reçue
du Soleil et rayonne à l’équilibre la même quantité d’énergie, donc la température de la
surface de la Terre à la puissance quatrième doit être proportionnelle à la luminosité du
Soleil, aujourd’hui comme dans quelques milliards d’années : TT4 ∝ L
On a donc l’égalité (TT4 / R2 TS4) actuel = (TT4 / R2 TS4) futur
TT futur 4 / TT actuel 4 = (R2 TS4) futur / (R2 TS4) actuel
(TT futur / TT actuel)4 = 16
TT futur / TT actuel = 2
La température moyenne de la Terre sera donc deux fois plus élevée !

5
Connaître les planètes
pour mieux connaître la Terre
D’après http://media4.obspm.fr/public/AMC/pages_planetologie/prerequis‐resume‐planetologie.html

Nous avons déjà parlé des planètes (fiche « Le système solaire : unis par la gravitation »)
en évoquant leurs paramètres orbitaux. Nous allons à présent comparer leurs propriétés
physiques et chimiques, précisées par de nombreuses missions depuis le début de l’ère spatiale,
afin de mieux comprendre les caractéristiques de notre propre planète, la Terre. En effet, les
corps du système solaire présentent une remarquable diversité. Comparer la Terre avec des
corps plus gros ou plus petits, plus chauds ou plus froids, plus ou moins denses, de composition
différente… nous apprend beaucoup sur le rôle de chaque paramètre dans l’état et le
fonctionnement actuels de notre planète. Ce « laboratoire naturel » est la planétologie comparée.
Pour commencer, qu’appelle-t-on « planète » ? Il y a de nombreux corps dans le
système solaire (voir la fiche « Planètes naines, comètes, astéroïdes), mais seuls huit reçoivent
le nom de planète. L’union astronomique internationale, en 2006, a fixé une définition
rigoureuse : une planète est un corps céleste qui :
• est en orbite autour du Soleil (ce qui exclut donc les satellites)
• a une masse suffisante pour que son attraction propre l’emporte sur ses forces de
cohésion interne, de telle manière qu’il soit en équilibre hydrostatique : en d’autres
termes, une planète doit être pratiquement sphérique !
• a « nettoyé » le voisinage de son orbite : autrement dit, tout corps passant au voisinage
est soit capturé, soit chassé, soit placé en résonnance. Il n’existe pas d’autre corps
semblable se déplaçant sur une orbite voisine.
Nous verrons dans la fiche « Planètes naines, comètes, astéroïdes » ce qu’il en est des
corps qui ne remplissent pas l’une ou l’autre de ces conditions.

Il y a planète et planète
Comment connaît-on les caractéristiques des planètes ? Nous avons vu (dans la fiche
« Système solaire ») que la connaissance de la période synodique des planètes (temps de
retour de la même configuration planète-Soleil-Terre, facile à mesurer !) nous donne leur
période sidérale : en appliquant la troisième loi de Kepler, on obtient alors le demi-grand axe
de leur orbite, et par conséquent leur distance de la Terre. Par ailleurs, au télescope, les
planètes ont l’aspect d’un disque : connaissant leur distance et leur diamètre apparent, on
calcule leur diamètre réel. Les missions spatiales ont par la suite précisé les choses.
La troisième loi de Kepler permet également de calculer la masse des planètes !
Prenons l’exemple de Jupiter : cette planète géante possède des satellites, découverts par
Galilée. En orbite autour de Jupiter, ils suivent les lois de Kepler. L’écriture généralisée de la
troisième loi de Kepler fait apparaitre la somme de la masse des deux corps au dénominateur :
p2 = (4π2 / G(Msatellite + MJupiter)) a3 ; or la masse du satellite est négligeable devant celle de
Jupiter. Connaissant le demi-grand axe a de l’orbite du satellite et sa période orbitale p, on
trouve MJupiter. La mise en orbite de sondes spatiales a là aussi permis d’affiner les résultats.
Connaissant le rayon des planètes et leur masse, on trouve leur densité. Ces valeurs sont
données dans le tableau ci-dessous, que vous retrouverez sur le site de l’observatoire dans une
version interactive : amusez-vous à comparer les différentes caractéristiques des planètes dans
cette feuille de calcul. La lecture des propriétés physiques des planètes (rayon, masse et
densité) permet de distinguer deux classes de planètes :
1
• Les planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre, Mars. Ces planètes sont petites,
peu massives et denses. L'archétype de cette classe est la planète Terre qui en est
d'ailleurs le plus gros représentant.
• Les planètes géantes : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Ces planètes sont grandes,
massives et peu denses. Cette faible densité se traduit par un petit noyau dense,
entouré d'une épaisse couche gazeuse, donnant à ces planètes le nom de « géantes
gazeuses ». Ainsi Jupiter, la plus grosse planète du Système solaire, fait 318 fois la
masse de la Terre avec une densité de seulement 1,33. En se rappelant que l'eau a une
densité de 1, on voit que Saturne, avec une masse de 95 masses terrestres pour une
densité de 0,69 devrait flotter sur l'eau si l'on trouvait un océan assez grand pour la
contenir ! Les planètes géantes se distinguent également par des périodes de rotation
d’une dizaine d’heures alors que les planètes telluriques montrent une belle
cacophonie de rotations : d’un jour pour la Terre et Mars à 243 jours pour Vénus !

Diamètre équatorial (en km)


Inclinaison de l’équateur sur
Période synodique (en jours
Distance moyenne au Soleil

Masse (en masse terrestre)


Inclinaison de l’orbite sur
(en années terrestres)

le plan de l’orbite

rotation sidérale
Période sidérale

Excentricité

l’écliptique

Période de
terrestres)

Densité
(en UA)
Nom

Mercure 0,387 0,240 115,9 0,2056 7°00 0,0° 58,646 j 4 878 0,099 5,43
Vénus 0,723 0,615 583,9 0,0068 3°23’ 177,3° 243,01 j R 12 104 0,82 5,24
Terre 1 1 ‐ 0,0167 0°00’ 23,45° 23h 56mn 12 796 1 5,52
Mars 1,524 1,881 779,9 0,0934 1°51’ 25,19° 24h 37mn 6 794 0,11 3,94
Jupiter 5,203 11,862 398,9 0,0483 1°18’ 3,12° 9h 50mn 142 894 318 1,33
Saturne 9,539 29,457 378,1 0,0553 2°29’ 26,73° 10h 40mn 120 536 94 0,69
Uranus 19,191 84,7 369,7 0,0461 0°48’ 97,86° 17h 14mn 51 118 15 1,30
Neptune 30,061 164,81 367,5 0,0096 1°46’ 29,56° 16h 03mn 50 538 17 1,76
Source : Sciences de la Terre et de l’Univers, sous la direction de J.-Y. Daniel, éditions Vuibert

Promenade parmi les planètes telluriques


Dans cette partie, nous allons découvrir les propriétés étonnantes et variées des quatre
planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
• Mercure
C’est la plus proche du Soleil et la plus petite des planètes telluriques. Son orbite très
excentrique la mène au plus près à 46 millions de km du Soleil (périhélie) et au plus loin à 70
millions de km (aphélie). Comme la Lune, Mercure n'a pas d'atmosphère. A sa surface, vous
seriez plongés dans l'obscurité de l'espace. En effet, c'est la diffusion de la lumière solaire par
les particules de l'atmosphère qui est responsable du bleu du ciel sur Terre. L’atmosphère

2
terrestre retient également la chaleur. Sur Mercure, en l'absence
d'atmosphère, les variations de température sont très fortes, de 430°C le
jour à -170°C la nuit.
Mercure est trop proche du Soleil (élongation maximale de 27°)
pour que sa surface puisse être observée depuis la Terre. Il a fallu
attendre la mission Mariner 10 pour obtenir les premières images de sa
surface en 1974-1975. Ces images révèlent une surface criblée de
cratères de toutes tailles, comme celle de la Lune.
En résumé :
• Pas d'atmosphère
• Surface rocheuse (basalte) sans activité volcanique présente
• Surface couverte de cratères (comme la Lune)
• Faible champ magnétique
Mercure vue par Mariner 10.
• Vénus Crédit : NASA

Troisième objet le plus brillant du ciel (après le Soleil et la Lune), Vénus est l'étoile du
berger qui a toujours fait rêver l'homme au lever comme au coucher du Soleil. On l'a
longtemps nommée la sœur jumelle de la Terre à cause de sa taille et de sa masse très
comparables à celles de notre planète.
Mais en fait, Vénus, c'est plutôt l'anti-Terre : la température au sol est prodigieusement
élevée (730 K, soit 450 °C). On est écrasé par une pression au sol de 90 fois la pression
atmosphérique terrestre. L'atmosphère irrespirable (96% de CO2, pas d’O2) est si dense qu'elle
absorbe la lumière du Soleil. Pour terminer ce tableau apocalyptique, il y a des pluies sur
Vénus, mais des pluies d'acide sulfurique (H2SO4). C'est un moindre mal car les pluies se
vaporisent avant même d'arriver au sol ! Les vents au sol
sont très faibles, sans doute à cause de la rotation
extrêmement lente de la planète sur elle-même, la plus
lente du système solaire : un jour sidéral vénusien (243
jours terrestres) dure plus longtemps qu’une année
vénusienne (224,7 jours) ! Dernière bizarrerie, Vénus
tourne sur elle-même en sens inverse des autres planètes !
L'atmosphère épaisse de Vénus est opaque, mais
transparente aux ondes radio. La sonde Magellan, grâce à
son radar, a cartographié la surface ; elle a révélé la
présence de cratères d’impact peu nombreux, dont aucun
plus petit que 1-2 km : les petits météores brûlent dans
l’atmosphère avant d’atteindre le sol. Quant à la rareté
des grands cratères par rapport à Mercure, elle témoigne
Image en fausses couleurs prise par la
d’une planète active, au moins dans le passé : les coulées
sonde Mariner 10 en 1974. La structure de très nombreux volcans ont remodelé la surface
nuageuse très dense empêche de voir la vénusienne. On pense que des volcans sont encore actifs,
surface. Crédit : NASA mais on n’en a pas de preuve directe.
En résumé
• Présence d'une atmosphère épaisse et nuageuse
• Surface rocheuse avec peu de cratères (500 Ma)
• Activité volcanique passée intense ; peut être présente ?
• Pas de champ magnétique

3
• La Terre
Elle fait bien sûr l’objet de nombreuses autres fiches,
nous n’en parlerons donc pas, sinon par comparaison. Cette
simple image suffit déjà pour voir ce qui la distingue !
Contentons-nous du résumé :
• Présence d'une atmosphère
• Eau liquide à la surface (seul corps du système solaire !)
• Surface rocheuse avec très peu de cratères
• Activité volcanique et tectonique
• Champ magnétique intense

• Mars Vue d’Apollo 17. crédit : NASA

C’est la « planète rouge », ainsi nommée du fait de la présence de fer oxydé à sa


surface. C’est la plus « hospitalière » des planètes telluriques. Avec un jour et une inclinaison
sur le plan orbital sensiblement égaux à ceux de la Terre, Mars présente des saisons
comparables aux saisons terrestres, mais plus marquées à cause de la forte excentricité de
l’orbite. Certes, il fait plus froid que sur Terre : du fait de l’éloignement plus grand du Soleil,
Mars reçoit 57% d’énergie en moins, et l’atmosphère peu dense ne permet pas un effet de
serre conséquent comme sur Terre. La température peut chuter à -140° (notamment aux pôles,
ornés de deux calottes polaires formées de glace d’H2O et de glace de CO2), mais peut
approcher 20°C en plein été aux basses latitudes.
Relativisons toutefois ce caractère
hospitalier : majoritairement composée de
CO2 comme celle de Vénus, l'atmosphère de
Mars est beaucoup moins dense : la pression
atmosphérique au sol, 100 fois plus faible
que sur Terre, imposerait le port d’un
scaphandre. Température et pression sont
même incompatibles avec la présence d'eau
liquide. Le fait de voir des lits asséchés sur
Mars indique toutefois que de l’eau liquide a
pu couler à la surface dans le passé. En outre,
le caractère ténu de l’atmosphère et
l’absence de champ magnétique exposeraient
le colon martien aux rayons cosmiques, aux
ultraviolets et aux particules du vent solaire
(voir la fiche « Activité solaire »).
crédit : NASA La surface de Mars présente
relativement peu de cratères d’impact, mais
elle comporte de nombreux volcans, dont le plus grand du système solaire, Olympus Mons :
avec ses 25 km de haut et 700 km de diamètre, il ressemble aux volcans-boucliers hawaïens,
trois fois plus petits. On remarque également un immense canyon, Valles Marineris.
En résumé :
• Présence d'une atmosphère ténue, présence de quelques nuages d'eau et de glace d’eau
• Surface rocheuse avec relativement peu de cratères
• Activité volcanique il y a 500 millions d'années, peut-être encore plus récemment
• Pas de champ magnétique

4
Géologie comparée
Les quatre planètes telluriques - Mercure, Vénus, la Terre, Mars - ont été a priori
formées dans le même moule, à partir de la nébuleuse primitive (voir la fiche « La formation
du système solaire »). Pourtant, nous venons de voir que leurs surfaces présentent une grande
diversité géologique. Par exemple, la surface de Mercure est criblée de cratères. Vénus, elle, a
un relief perturbé fait de plaines volcaniques et de volcans. Mars, malgré sa taille
intermédiaire, abrite les plus grands volcans du Système Solaire et est la seule planète avec la
Terre où le ruissellement de l'eau a modelé la surface. Enfin, la Terre a un relief reprenant un
peu toutes les caractéristiques vues sur les autres surfaces planétaires avec en plus, et c’est
loin d’être anodin, une biosphère ! Comment expliquer de telles différences ?

• Cratères : un peu, beaucoup, passionnément


Partons des cratères d’impact : pourquoi Mercure et la Lune en présentent-elles autant,
et la Terre, si peu ? La Terre serait-elle sur une orbite à l’abri des impacteurs ? A l’évidence,
notre planète a été exposée au même flux de bolides de toute taille que sa proche voisine la
Lune. Serait-ce alors la présence d’une atmosphère protectrice ? Elle peut expliquer la rareté
des petits cratères, mais l’atmosphère terrestre ne suffirait pas à arrêter les météorites de
grande taille ; et d’ailleurs Vénus, dont l’atmosphère est 100 fois plus dense que celle de la
Terre, a une surface plus cratérisée. Mais alors, si la Terre a subi un intense bombardement,
où sont les cicatrices ? Moins de 200 cratères d’impacts ont été identifiés, la plupart
méconnaissables. C’est donc que les traces d’impacts sont effacées sur notre planète. Une
première explication renvoie à la particularité majeure de notre planète : la présence d’eau
liquide, agent d’érosion, avec le vent. Toutefois, cette explication ne permet pas d’expliquer
la rareté des cratères à la surface de Vénus, où l’eau n’a pas coulé depuis très longtemps et où
les vents sont peu violents. Un autre facteur d’effacement des impacts, à plus long terme, est
donc l’activité interne de la planète : les coulées de lave émises par les volcans, qui
recouvrent les reliefs plus anciens, et, sur Terre, le recyclage de la lithosphère par subduction,
dans le cadre de la tectonique des plaques (sur Vénus aussi, on pense que la croûte serait
régulièrement renouvelée, mais par un mécanisme différent).
Cette conclusion soulève toutefois une nouvelle question : pourquoi la Terre possède-t-
elle encore une activité interne à l’heure actuelle, et non Mercure ou la Lune ? Pourquoi le
volcanisme martien s’est-il éteint il y a 500 millions d’années, et celui de la Lune, il y a 3
milliards d’années ? Il faut remonter à la formation des planètes par accrétion (voir la fiche
« Formation du système solaire »). L’énergie cinétique (mv2/2) des planétésimaux
« accrétés » (agglomérés) est alors convertie en chaleur. En outre, de la chaleur est également
libérée par la différenciation à l’œuvre à l’intérieur de la planète : sous l'effet de la
gravitation, les matériaux les plus denses (les métaux) coulent dans le noyau de la planète
alors que les roches les plus légères restent à la surface. Ce phénomène produit de la chaleur
en transformant l'énergie gravitationnelle en énergie thermique. Une troisième source de
chaleur est la radioactivité, les éléments radioactifs étaient plus abondants aux débuts du
système solaire. Les jeunes planètes étaient donc très chaudes. Elles se refroidissent par leur
surface et l’on a donc un flux de chaleur de l’intérieur de la planète vers l’extérieur. Le
volcanisme et la tectonique des plaques sont des modalités de cette évacuation de la chaleur
interne, qui est également dissipée par le flux géothermique. Or le refroidissement est
proportionnel à la surface de la planète (surface d’une sphère : 4πR2) tandis que la chaleur
interne est proportionnelle au volume de la planète (volume d’une sphère : 4πR3/3) : plus une
planète est grosse, plus son rapport surface/volume est faible et plus son refroidissement
est lent. Les grosses planètes resteront chaudes longtemps, tout comme une grosse pomme de
terre restera chaude plus longtemps que les petites. La taille est donc le facteur ultime qui

5
détermine la durée pendant laquelle la planète restera active. La Terre, la plus grande des
planètes telluriques, est encore active, la source principale de chaleur interne étant désormais
la radioactivité. C’est aussi parce qu’elle s’est refroidie moins vite que la Terre a conservé un
noyau externe de fer liquide animé de forts mouvements de convection, source de son champ
magnétique intense.

• Les atmosphères planétaires


L'atmosphère des planètes telluriques est le mélange de gaz maintenu à leur surface par
l'attraction gravitationnelle. On caractérise ces atmosphères par leur température, leur
composition, la présence de nuages et leur météorologie. Les atmosphères des planètes
telluriques, diverses comme on l’a vu, ont connu des histoires différentes, et là encore,
l’approche « planétologie comparée » est riche d’enseignements.
Tout d’abord, deux planètes ont une température de surface supérieure à la température
d’équilibre attendue d’après le rayonnement solaire reçu (voir la fiche « Rayonnement
solaire ») grâce à un effet de serre : sur la Terre, l’effet de serre a permis le développement de
la vie, tandis que sur Vénus, il s’est emballé

(à suivre)

Promenade parmi les planètes géantes


ƒ Anneaux
ƒ Satellites
(à venir)

6
Planètes naines, astéroïdes, comètes
(voir http://media4.obspm.fr/public/AMC/pages_asteroides/introduction-asteroides.html )

Le système solaire ne se résume pas aux huit planètes vues dans la fiche du même nom !
Les étoiles filantes qui zèbrent le ciel nocturne ou bien encore les comètes qui ont terrifié les
anciens nous indiquent que l’espace entre les planètes et au delà n’est pas vide. Les
observations faites au télescope dès le XIXe siècle ont révélé de nouveaux objets. Au cours
des dernières années, on a découvert que ces « autres corps » du système solaire sont plus
nombreux et divers qu’on l’avait pensé.

Les planètes naines


Reprenons la définition moderne des planètes vue dans la fiche « Planètes ». Une
planète est un corps céleste qui :
1. est en orbite autour du Soleil (ce qui exclut donc les satellites)
2. a une masse suffisante pour que son attraction propre l’emporte sur ses forces de
cohésion interne, de telle manière qu’il soit en équilibre hydrostatique : en d’autres
termes, une planète doit être pratiquement sphérique !
3. a « nettoyé » le voisinage de son orbite : autrement dit, tout corps passant au
voisinage est soit capturé, soit chassé, soit placé en résonnance. Il n’existe pas
d’autre corps semblable se déplaçant sur une orbite voisine.
Pluton, qui forme un système binaire avec son compagnon Charon, au-delà de l’orbite
de Neptune, a longtemps été considéré comme la neuvième planète du système solaire, mais a
été « dégradé » en 2006 ! Pluton remplit pourtant les deux premières conditions ci-dessus (il
tourne autour du Soleil en 248 ans, et a l’allure d’une sphère de 2300 km de diamètre). Qu’en
est-il de la troisième condition ? De nombreux petits corps, les Plutinos, ont des orbites
similaires à celle de Pluton : ce dernier n’a pas du tout fait le ménage autour de lui ! Ce n’est
donc pas une planète, mais une planète naine.
Parmi les autres planètes naines (la liste s’allonge sans cesse) figurent Cérès, le plus
grand objet de la ceinture d’astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter : c’est bien une
planète naine car elle est entourée d’un essaim de petits corps ; et Eris, découverte en 2005
aux confins du système solaire, trois fois plus loin que Pluton. Cette planète naine serait un
peu plus grande que Pluton : si c’était le cas, Pluton serait alors doublement dégradé ! Notez
enfin que des satellites comme Titan, Ganymède ou même la Lune sont nettement plus gros
que ces planètes naines !

Cérès vue par le télescope spatial Hubble Pluton vu par le télescope spatial Hubble
(© NASA) (© Marc W. Buie, Southwest Research Institute)

1
Les astéroïdes
Revenons à la définition donnée au début de cette fiche : il arrive que seule la première
condition (« être en orbite autour du Soleil ») soit remplie ! Au début de l’histoire du système
solaire se sont formés des petits corps dont la masse était trop faible pour que la gravitation
leur ait donné une forme régulière, sphérique. Ces corps d’allure « patatoïde », de quelques
centaines de kilomètres au plus, sont les astéroïdes (principalement rocheux) et, au-delà de
l’orbite de Neptune, les noyaux des comètes (riches en glace d’eau et d’autres volatils). En
fait, il existe des corps de composition intermédiaires, aussi cette distinction est-elle un peu
artificielle.
Il existe sans doute plusieurs centaines de milliers d’astéroïdes, qui orbitent
principalement entre les orbites de Mars et de Jupiter (de 2 à 4 unités astronomiques du
Soleil) : c’est la ceinture d’astéroïdes, où l’on a déjà numéroté plus de 200 000 objets.
D’après la « loi » empirique de Titus-Bode, on se serait attendu à trouver une planète entre
Mars et Jupiter : en fait, l’influence gravitationnelle prépondérante de Jupiter aurait empêché
l’accrétion des petits corps. Les astéroïdes ne sont donc pas les fragments d’une planète qui
aurait éclaté, comme on l’a longtemps cru, mais les vestiges des matériaux à partir desquels
les planètes se sont formées. Ce n’est pas une planète détruire, mais avortée ! Pour reprendre
l’image de l’astronome André Brahic, ce sont les pierres abandonnées sur un chantier de
construction, une fois les maisons terminées.
Les cratères qui couvrent les
astéroïdes racontent une histoire
riche en collisions. Souvent, les
impacts, trop violents, ont conduit,
non à l’accrétion, mais à la
fragmentation des deux corps. Au
cours du temps, toutefois, les
rencontres se sont faites de plus en
plus rares. Comme les astéroïdes ont
été peu transformés depuis leur
formation, ce sont des témoins
incontournables des premiers temps
du système solaire.
Près de l’orbite de la Terre, on
trouve des astéroïdes qui pourraient
s’approcher près de notre planète,
Cette merveilleuse image a été obtenue par la sonde Galileo.
En route vers Jupiter, elle a traversé la ceinture d’astéroïdes et
voire entrer en collision avec elle :
a frôlé l’astéroïde Ida. De forme irrégulière (56 km dans sa ce sont les géocroiseurs. Fort
plus grande dimension), Ida tourne autour du Soleil, mais il a heureusement, nous avons plus
lui-même un petit compagnon, Dactyl, qui tourne autour de souvent affaire à des petits
lui ! (© NASA/Galileo) fragments d’astéroïde !

2
Les météorites
On confond souvent les termes de météorite et d'astéroïde. Les météorites sont des
« pierres tombées du ciel », blocs ferreux ou rocheux à l'aspect noirci caractéristique (leur
traversée de l'atmosphère les échauffe et engendre une « croûte de fusion »). Les astéroïdes,
comme nous venons de le voir, sont des petits corps qui peuplent le système solaire. On a vite
soupçonné une relation entre météorites et astéroïdes ! Les météorites correspondent en effet
pour la plupart à des fragments d'astéroïdes dont la trajectoire croise l'orbite terrestre. Les
micrométéorites, en revanche, sont des petits grains libérés par les noyaux des comètes (voir
plus loin). Certains de ces petits grains n'atteignent pas la surface de la Terre mais brûlent en
traversant l'atmosphère : ce sont les étoiles filantes.
Si l'on met de côté les poussières (la Terre en reçoit 100 tonnes par jour !), les
météorites que l’on échantillonne ont une taille de quelques centimètres à quelques mètres.
Entre 10 et 100 mètres de diamètre, les météorites explosent avant d'atteindre le sol ! Au delà
de 100 mètres de diamètre, les météorites sont suffisamment massives pour arriver jusqu'au
sol où elles sont vaporisées (une partie de l’énergie cinétique étant convertie en chaleur).
L’explosion de l’impacteur, et non la seule force mécanique de l’impact, crée un cratère
d'impact (c’est pourquoi les cratères sont circulaires plutôt qu’ovales, même lorsque la
trajectoire de l’impacteur est oblique). La collision avec des bolides de l'ordre de quelques
kilomètres est exceptionnelle (récurrence moyenne de quelques dizaines de millions
d’années), et c'est heureux, car un tel événement entraine un cataclysme ! On a retrouvé les
traces d'un tel impact à la limite du Crétacé et du Tertaire : un astéroïde qui devait mesurer
une dizaine de kilomètres a créé un cratère de 200 km de diamètre, aujourd'hui enfoui sous les
sédiments à Chicxulub, au Mexique. Les conséquences de cette collision (500 millions de fois
l'énergie de la bombe d'Hirshima) pourraient avoir contribué à l'extinction de masse de la fin
du Crétacé, dont les dinosaures et les ammonites comptent parmi les victimes.

Meteor crater, Arizona (©Cburnett)


Quelques rares cratères d’impact sont préservés à la surface de la Terre, généralement
dans des régions désertiques où l’érosion est lente. Mais les traces d’une collision sont le plus
souvent indirectes. Par exemple, près de l’impact, on retrouve des débris consolidés et, en
profondeur, des roches fracturées, où des fragments du substrat sont englobés dans une pâte
vitreuse : ces brèches nommées impactites sont caractéristiques. On retrouve également des
« verres » nommés tectites, issus des matériaux fondus à plus de 2 000 °C projetés lors de
l’impact, ainsi que des cristaux de quartz qui présentent un aspect particulier en lumière
polarisée : les quartz choqués. Leur structure cristalline n’a pu être déformée que par une
onde de choc (une onde de pression se déplaçant plus vite que le son), et seul un impact avec
un objet extraterrestre peut en produire. On retrouve également, à la limite Crétacé-Tertiaire,
des teneurs élevées d’un métal, l’iridium, rare dans la croûte terrestre, mais abondant dans le
manteau et dans les météorites. Ce taux anormal d’iridium ne peut donc s’expliquer que par
un épisode volcanique spectaculaire ou par la chute d’une météorite géante.
3
Les météorites sont diverses. Les plus abondantes (90%), nommées chondrites, ont une
structure qui ne ressemble à rien de connu sur terre : une matrice très finement cristallisée
englobe des petites sphères à plus gros cristaux, les chondres, formées des mêmes silicates
que le manteau terrestre (olivine, pyroxène) et de globules de fer-nickel. D’autres météorites,
plus rares, sont entièrement rocheuses (olivine, pyroxène, feldspahts) et ne présentent pas de
chondres : ce sont les achondrites ; et d’autres sont entièrement ferreuses (alliage fer-nickel) :
ce sont les fers. Des intermédiaires existent (pallasites).

A. Une météorite ferreuse : la météorite de Tamentit découverte au Sahara en 1864. Exposée à Vulcania, elle
pèse plus d’une demi-tonne. B. Les chondres sont bien visibles sur cette tranche polie d'un fragment de la
météorite Allende, une chondrite carbonée. C. La croute de fusion, de couleur noire, qui se forme lors de la
traversée de l’atmosphère, est une caractéristique des météorites pierreuses (météorite de Marília)
Comment expliquer cette diversité ? et comment faire le lien avec les astéroïdes ? Les
chondrites seraient des fragments de petits astéroïdes peu transformés : la composition des
chondrites carbonées, les plus primitives, correspond d’ailleurs parfaitement à celle de la
photosphère du Soleil (à l’exception des éléments les plus légers), et reflèterait donc celle de
la nébuleuse primitive, matériau d’origine des corps du système solaire. Quant aux autres
météorites (achondrites et fers), elles résulteraient de la différenciation d’astéroïdes plus
gros, voire de planètes naines, qui se sont échauffés plus vite qu’ils refroidissaient (outre
l’énergie des collisions, les sources de chaleur sont la radioactivité et l’énergie
gravitationnelle) : dans la matière partiellement fondue de l’astéroïde, les éléments les plus
lourds (métaux) auraient migré vers le centre pour former un noyau ferreux, entouré d’un
« manteau » formé de la matière silicatée résiduelle. Les fers correspondraient donc aux
fragments du noyau d’un petit corps disloqué par une collision, et les achondrites, aux
fragments du manteau. On connaît même des météorites de composition basaltique, les
eucrites, qui correspondraient aux fragments d’une croûte légère différenciée en surface.

Les cratères : un chronomètre planétaire


Les petits corps étaient beaucoup plus nombreux au début de l'histoire du système
solaire, et le bombardement par les météorites était par conséquent bien plus intense. Les
premières missions sur la Lune ont permis de le prouver. Voici comment !
La surface de la Lune (surtout la face visible de la Terre) présente deux types de terrain
bien différents, que l'on peut distinguer même à l'œil nu : les « terres » à l'aspect clair, et les
« mers », étendues planes, plus sombres. Les mers correspondent à d'immenses épanchements
de lave basaltique : la lave a jailli de fissures et rempli les terrains les plus bas avant de se
solidifier. Les terres sont les terrains plus élevés qui n'ont pas été recouverts par ces
écoulements. Les mers sont un peu plus récentes que les terres - 3,5 à 3 milliards d'années en
moyenne contre 4,4 milliards d'années. Elles sont donc moins cratérisées, ce qui est logique,
mais elles le sont beaucoup moins que ce qu'on attendrait si le flux d'impacteurs avait été
constant : cela indique que le bombardement par les météorites était beaucoup plus intense
dans la jeunesse du système solaire. Les missions lunaires ont permis de dater plusieurs

4
surfaces plus ou moins cratérisées et d'estimer ainsi avec une certaine précision le flux
d'impacteurs. Inversement, on peut utiliser le nombre de cratères pour estimer l’âge d’un
terrain que l’on survole, si l’on a calibré l’échelle au préalable, comme c’est le cas pour la
Lune. Pour les autres corps du système solaire, on peut estimer au moins qualitativement si
une surface est jeune au vu du nombre de cratères (voir la fiche « Planètes »).
Nombre de cratères de diamètre supérieur à 1 km
(en milliers de cratères par millions de km2)

Mare Imbrium. En haut, le cratère


Copernicus ; au centre, le cratère Pytheas
Age de la formation lunaire en milliards d'années (cliché NASA)
Relation entre l’âge des terrains lunaires échantillonnés par les astronautes et leur cratérisation.
Certaines de ces formations sont des mers, d’autres les abords de cratères. En effet, lors de la chute
d'une météorite, une partie de l'énergie cinétique est convertie en chaleur et de la matière fondue est
éjectée. On peut dater les roches issues de cette matière en fusion. Au cours du temps, la surface formée
par ces éjectas est elle même la cible de nouveaux impacts de météorites. On peut donc relier l'âge de
ces surfaces et le nombre de cratères qui s'y sont formés, et en déduire l'intensité du bombardement de
météorites au cours du temps.

Les comètes
En 1997, vous étiez trop jeunes pour vous souvenir
du magnifique spectacle que le ciel a offert pendant des
mois. Sur cette photo prise le 29 mars 1997, un objet
céleste, plus brillant que toute étoile à l’exception de
Sirius, attire l’attention : d’une sphère aux contours flous
jaillissent deux queues de lumière, l’une peu distincte,
bleutée et rectiligne, à l’opposé du Soleil, l’autre plus
lumineuse et incurvée. L’objet a atteint un pic de
magnitude fin mars-début avril, puis a décliné pour
devenir invisible à l’œil nu fin 1997. Malheureusement,
vous n’aurez pas de deuxième chance puisque le
spectacle ne se répètera… qu’en 4385 ! Il s’agissait d’une
comète (la comète de Hale-Bopp, nommée d’après ses
découvreurs).
En 1705, Edmund Halley fit l’hypothèse que les
comètes apparues dans le ciel en 1531, 1609 et 1684 La comète de Halle-Bopp observée en
étaient en fait une seule et même comète, voyageant sur Croatie le 29 mars 1997 (© Philipp
Salzgeber)

5
une orbite très elliptique et effectuant une révolution autour du Soleil en 76 ans : il prédit par
conséquent son retour en 1758. D’autres astronomes intégrèrent les perturbations causées par
les planètes géantes et prédirent le retour de la comète de Halley en 1759… ce qu’elle fit !
Son dernier passage date de 1986, et le prochain aura lieu en 2061. La quasi-totalité des
comètes, comme celles de Halley et de Hale-Bopp, suivent des orbites très elliptiques
(première loi de Kepler) et font des passages réguliers, ce sont les comètes périodiques. De
rares comètes pourraient avoir des orbites hyperboliques et ne feraient donc qu’un passage
près du Soleil avant de quitter le système solaire.
Une comète est en fait le phénomène produit lorsqu’un petit corps riche en glaces, le
noyau cométaire, s’approche à moins de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil. Sous l’effet du
rayonnement solaire, la glace d’eau et d’autres volatils est sublimée, c'est-à-dire passe de
l’état solide à l’état gazeux (il ne peut pas exister d’eau liquide dans les conditions de
l’espace). Ce phénomène relâche autour du noyau une atmosphère brillante constituée de gaz
et de particules : c’est la chevelure ou coma (d’où le nom grec Κομήτης, « chevelu ». En
effet, les glaces du noyau, qui ne mesure que quelques kilomètres de diamètre, agglomèrent

Queue de plasma
(100 millions de km)

Queue de poussières
(200 millions de km)

Noyau (10 km)


et chevelure
(100 000 km)
Direction du
vent solaire Direction de la comète

La comète de Hale-Bopp photographiée le 4 avril 1997 en Autriche (© E. Kolmhofer, H. Raab; Johannes-


Kepler-Observatory, Linz, Austria (http://www.sternwarte.at)

6
des petits grains, d’où l’image d’une « boule de neige sale ». Le vent solaire chasse les
molécules de gaz, ionisées, en une longue queue de plasma rectiligne, qui pointe donc à
l’opposé du Soleil. Le vent solaire chasse aussi les poussières mais la queue de poussières
résultante va s’incurver légèrement à l’opposé du mouvement de la comète sur son orbite.
Certaines comètes, dites joviennes, ont une période de moins de 20 ans. Leur orbite est
généralement comprise dans le plan de l’écliptique. Les noyaux cométaires proviendraient
d’une zone nommée ceinture de Kuiper, s’étendant de part et d’autre du plan de l’écliptique,
au-delà de Neptune, entre 30 et 55 unités astronomiques. La ceinture de Kuiper comprendrait
des centaines de milliers de petits corps glacés qui, dérangés par les planètes géantes,
évolueraient sur une orbite plus excentrique. Les comètes qui, comme celle de Halley, ont une
période de moins de 200 ans, sont dites à période intermédiaire. Leur plan orbital n’est pas
forcément compris dans le plan de l’écliptique, elles proviennent donc, non d’une ceinture,
mais d’un nuage compris entre 1000 et 20 000 unités astronomiques du Soleil : le nuage de
Hill ou nuage de Oort interne. Enfin, les noyaux des comètes de période supérieure à 200
ans (comètes à longue période) proviendraient du nuage de Oort externe, qui s’étend jusqu’à
150 000 unités astronomiques du Soleil (2,5 années lumière) et comprendrait mille milliards
d’objets. Ce sont les corps les plus lointains du système solaire. Ils sont du coup soumis aux
perturbations gravitationnelles des étoiles voisines, qui les précipitent épisodiquement vers le
système solaire interne.

Comète Période Excentricité Périhélie Aphélie


(années) (en unités astronomiques) (en unités astronomiques)
Halley 75,31 0,967 0,586 35,1
Hale-Bopp 2537 0,994 0,914 371,1

Orbite de la comète de Halley

Le rayon des comètes diminue à chaque passage près du soleil d'environ 1 mètre, en
moyenne. Au bout de 1000 passages, elles perdent pratiquement toute leur masse et
s'éteignent définitivement. D'autres catastrophes peuvent détruire les comètes prématurément :
elles peuvent s’abimer sur une planète (impact de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter en
1994) ou sur le Soleil.

7
Se repérer sur la voûte céleste
D’après le site « Astronomie et mécanique céleste » de l’UFE de l’observatoire de Paris

Introduction

Comment se repérer dans le ciel ?

Lorsque nous regardons le ciel depuis la surface de la Terre, nous le voyons comme une
voûte constellée de points brillants dont certains (les planètes) sont en mouvement par rapport
aux autres (les étoiles), mais nous n'avons pas la sensation de nous mouvoir nous-mêmes dans
l'espace. L'idée d'une Terre fixe au centre de l'univers s'impose naturellement, mais, à la
réflexion, ça se complique...

Pour toute cette partie qui est, il faut


l’avouer, un peu aride : il sera bien
plus efficace, agréable, voire même
amusant ! d’apprendre sur un
logiciel d’astronomie. Je vous
recommande d’installer le logiciel
libre Stellarium
(http://www.stellarium.org/fr/, en
français) sur votre PC. C’est le
logiciel utilisé dans la suite.
L’interface est très intuitive, je ne la
décris donc pas. A vous de jouer – au
sens propre ! : faites disparaitre
l’horizon ou l’atmosphère, accélérez
le temps, partez aux pôles, voire sur
Mars…
Crédit : Astrophysique sur Mesure / Gilles Bessou

Tout d'abord, nous constatons que les étoiles et les planètes ne restent pas fixes sur la
voûte céleste. Leurs mouvements proviennent soit du mouvement de la Terre autour de son axe
(mouvement diurne), soit du mouvement de la Terre autour du Soleil (mouvement apparent
annuel du Soleil et des planètes), soit du mouvement propre de ces astres (insignifiant pour les
étoiles mais régulier et très facilement détectable pour les planètes). L'astronomie de position
et la mécanique céleste vont nous aider à démêler tous ces mouvements qui se superposent.

La sphère locale

Nous percevons le ciel comme une sphère (dont l’horizon nous cacherait la moitié) :
étoiles et planètes semblent être toutes à la même distance de nous. Notre perception du relief,
grâce à nos deux yeux, s'arrête en effet à quelques dizaines de mètres de nous : au-delà, nous
ne percevons plus de relief, donc plus de distances, mais seulement des angles.

1
Nous sommes donc, chacun d'entre
nous, le centre d'une sphère sur laquelle
nous voyons les corps célestes : on
l'appelle la sphère céleste locale et on
va mesurer des angles sur cette sphère,
puis à partir de ces angles et d'un
modèle d'univers, on va en déduire la
distance de ces points brillants que
nous observons.

Dans la sphère céleste locale, on repère


les astres en mesurant des angles selon
deux directions. L'azimut est mesuré
dans le plan de l'horizon, de 0 à 360
degrés à partir du Sud, positivement
vers l'Ouest. Le point cardinal Ouest,
par exemple, a un azimut de +90°.
Attention, les géomètres comptent
l'azimut à partir du Nord, pas les
La sphère céleste locale définie par l'horizon du lieu (H), le zénith
astronomes ! La hauteur (ou altitude (Z) et le nadir (Na). L'observateur est en O. On mesure l’azimut (a)
angulaire) est l’angle entre l’astre et de l’astre à partir de la direction du Sud, et la hauteur (h) à partir de
l’horizon, mesuré dans un plan vertical, l’horizon.
de 0° sur l'horizon jusqu'à +90° au
zénith (le point à la verticale de l'observateur). Le point opposé au zénith est le nadir.

Ce repère est propre à l'observateur et varie d'un point à


Vérifiez que vous êtes au point,
l'autre sur Terre. En outre, au-dessus d'un lieu donné, on
en géographie, sur les notions
ne voit pas toujours les mêmes étoiles... Comment s'y
suivantes : pôles, équateur,
retrouver ? Il faut trouver des directions fixes communes
hémisphères, méridiens et
à tous les observateurs pour construire un autre repère.
parallèles, longitude et latitude.
On va procéder comme sur la surface de la Terre : on va
Connaître l’existence du
tracer des méridiens et des parallèles, et choisir un
méridien de Greenwich, et les
méridien origine et un équateur (pour pouvoir mesurer
fuseaux horaires.
des angles comparables à la longitude et à la latitude).
Pour cela il y a plusieurs façons d'aborder le problème.

Le mouvement diurne et le repère équatorial


Commençons donc par trouver des pôles et un équateur dans le ciel. C'est assez simple :
on remarque tout d'abord que l’ensemble du ciel semble tourner au cours de la nuit, tout
comme le Soleil tourne dans le ciel au cours de la journée. Attention au sens de rotation du
ciel, bien retenir que les étoiles se lèvent à l’horizon Est ! Pour un observateur de l’hémisphère
nord, toutes les étoiles semblent tourner lentement sur des « petits cercles » autour d’un point
proche d’une étoile de la constellation de la Petite Ourse (Ursa Minor). Cette étoile, nommée
étoile polaire, ou Polaris, marque donc approximativement l’emplacement du pôle céleste
nord. C'est le mouvement diurne de la Terre (diurne signifiant ici « sur la durée d’un jour »,
et non « en journée »).
Ainsi, l’axe de rotation de la Terre se prolonge et « perce » la voûte céleste aux pôles
célestes nord et sud, de même que l'équateur terrestre se projette sur la sphère céleste et
dessine un équateur céleste aisé à trouver. Une fois l’équateur et les pôles définis, on peut

2
aussi tracer des méridiens, comme sur la Terre. Le méridien ou cercle horaire d’un astre est un
« grand cercle » qui passe par les pôles célestes et par cet astre. Le méridien céleste, ou
méridien du lieu, est le grand cercle qui passe par les pôles célestes ainsi que par les points
cardinaux nord et sud. En abaissant le pôle céleste nord (identifié avec l’étoile polaire) sur
l’horizon, on trouve donc la direction du Nord.

1. Exercice d’application : test pratique 2009. Sur la photographie de la région de l’étoile


polaire ci-dessous, prise avec un long temps de pose le 10 mars 1980, déterminer la
position du pôle nord céleste, au moyen d’un compas et d’une règle. L’étoile polaire
correspond à la trace la plus intense. (souvenez vous de la façon de tracer la médiatrice
d’un segment, ici la corde d’un arc de cercle)

3
Il faut donner ici quelques compléments sur le mouvement diurne. C'est le résultat de la
rotation de la Terre autour de son axe. Cette rotation, repérée par rapport à une direction fixe
(deux passages successifs d’une même étoile au méridien céleste, par exemple), va durer
23h 56mn 4s pour un tour complet (360°). C’est le jour sidéral. Si on se repère par rapport à
la direction du Soleil, il faudra un peu plus longtemps, 24h en moyenne, soit un jour solaire,
pour revenir dans la même direction par rapport au Soleil. En effet, durant sa rotation sur elle
même, la Terre, animée d’un mouvement de révolution autour du Soleil, s'est déplacée sur son
orbite (voir la fiche « Jour et nuit » pour de plus amples explications). Les étoiles, en revanche,
sont si lointaines que ce déplacement ne change rien.
Au cours de son mouvement diurne apparent dans le ciel, un astre va s’élever au dessus
de l’horizon, puis redescendre vers lui. C’est lorsqu’il franchit le méridien céleste que sa
hauteur est maximale : on dit qu’il culmine (les étoiles circumpolaires franchissent deux fois le
méridien, voir plus loin). Bien entendu, en un lieu donné, la hauteur des pôles célestes ne
change pas au cours du temps. Notez au passage – c’est important ! - que la hauteur du pôle
céleste est égale à la latitude φ du lieu (regardez le schéma ci-dessous représentant la
situation d’un observateur à la latitude de Paris pour vous en convaincre !).

4
Les coordonnées équatoriales : la déclinaison

A présent que nous disposons


d’un pôle et d’un équateur céleste,
nous pouvons mesurer des angles sur
la sphère céleste équivalant aux
latitudes sur la Terre. On nomme un
tel angle une déclinaison (ci-contre).
Noté δ, on le mesure le long d’un
méridien, à partir de l’équateur céleste
(où δ = 0). La déclinaison du pôle
céleste Nord est donc de +90°, celle du
pôle céleste Sud de -90°, tandis que
celle du zénith du lieu est égale à la
latitude ϕ du lieu.

Le pôle céleste et l'équateur céleste nous fournissent donc des directions fixes pour toutes
les sphères célestes liées aux observateurs individuels. Dans ce système de repérage, chaque
étoile a sa propre déclinaison, qui ne varie apparemment pas au cours de la nuit, et varie très
peu au cours de l’année. Si l’on prend la hauteur h d’une étoile au moment où elle franchit le
méridien céleste, on trouve l’égalité δ = h + ϕ – 90 (avec δ la déclinaison, ϕ la latitude et h la
hauteur au passage du méridien céleste, en degrés), à savoir ! (mais on peut aussi la retrouver
facilement, en se plaçant sur le méridien céleste : voir le schéma ci-dessous). Il est à présent
plus facile de comprendre pourquoi, à certaines latitudes, certaines étoiles sont toujours
visibles, et d’autres ne le sont jamais. Pour une déclinaison δ < ϕ – 90, la hauteur h est toujours
négative, donc l’étoile ne se lève jamais. En revanche, pour une déclinaison δ > 90 – ϕ, la
hauteur h est toujours positive, et donc l’étoile ne se couche jamais : elle est dite
circumpolaire !

5
Réglez Stellarium sur votre localité. Accélérez le temps pour voir les petits cercles
décrits par les étoiles autour du pole céleste. Repérez bien le sens de rotation.
Faites apparaître la grille équatoriale pour voir les méridiens et les pôles célestes,
la grille azimutale, pour voir le zénith. Dans les réglages, faites apparaître le méridien
céleste, et l’équateur céleste.
Constatez qu’une partie du ciel austral n’est pas visible à la latitude de la France ;
en utilisant la fenêtre de positionnement, partez par exemple à Yogyakarta (IESO 2010),
sur l’équateur, pour découvrir l’ensemble du ciel. Vérifiez que les deux pôles célestes sont
au niveau de l’horizon : leur hauteur et donc nulle, comme la latitude ! Vous pouvez aussi
vous rendre au pôle nord, pour vérifier que seul un hémisphère céleste est désormais
visible. Quel est alors le mouvement apparent des étoiles ?

2. Exercice d’application (facile !) : test écrit 2007. On donne la déclinaison de l’étoile


Canopus de la constellation de la Carène : δ = -52,7° (valeur au premier janvier de l’an
2000). Quelle est la latitude de l’observateur si il/elle voit Canopus à une hauteur maximale h
de 3° au dessus de l’horizon (culmination) lors de son passage du méridien céleste ? Montrez
vos calculs. (réponse à la fin du document)

3. Exercice d’application (difficile !) : test écrit 2008. Un conducteur à Manille est


ébloui par le reflet du Soleil dans le pare-brise de la voiture devant lui, qui fait un angle de
52° 18’ avec le sol : déterminer la hauteur du Soleil ; puis, connaissant la latitude de Manille
(14° 36’ N), déterminer la déclinaison du Soleil à cette date ; enfin, estimer la date. (réponse à
la fin du document, la dernière partie de la question fait intervenir des notions vues plus loin)

Les coordonnées équatoriales : l’ascension droite


A présent que nous avons l’équivalent de la latitude, il nous faut définir l’équivalent de
la longitude sur la sphère céleste, c'est-à-dire dire un angle entre un méridien origine et le
méridien passant par l’astre considéré, angle mesuré le long de l’équateur céleste. Mais
comment définir un méridien origine ?
Une idée évidente est de prendre comme origine le méridien céleste, orienté nord-sud, du
lieu de l’observateur. La longitude d’un astre mesurée vers l’Ouest à partir du méridien céleste
est nommée angle horaire (noté H). On l’exprime en heures, un tour complet faisant 24
« heures » angulaires. Attention, ceci correspond à un jour sidéral de 23h 56mn 4s : le temps
mis pour décrire un angle horaire d’une heure vaut donc moins d’une heure en temps universel.
Le seul problème de ce repère… est que la sphère céleste tourne par rapport au méridien
céleste du lieu ! L’angle horaire d’un astre fixe comme une étoile varie tout au long de la nuit,
à mesure que le ciel tourne et que l’étoile s’approche ou s’éloigne du méridien céleste ! Il nous
faut donc trouver un méridien origine qui tourne avec la sphère céleste.
L'idée la plus simple serait de prendre une étoile quelconque et de dire que le méridien
qui passe par cette étoile est le méridien origine. C'est peut-être parce que l'homme ne vit pas la
nuit que ce choix a rarement été fait dans le passé. Notre étoile la plus visible et la plus utile est
en fait le Soleil, et c'est lui que nous allons utiliser. C'est le mouvement de rotation de la Terre
autour de son axe qui nous désigne l'équateur céleste (mouvement lié à la durée du jour). Ce
sera le mouvement apparent du Soleil autour de la Terre qui va nous désigner le méridien
origine (mouvement lié à la durée de l'année).

6
En un an, le Soleil décrit sur la sphère céleste un grand cercle nommé écliptique : c'est
un mouvement apparent dû à la révolution annuelle de la Terre autour du Soleil (voir la fiche
« Soleil, écliptique, année »). L’écliptique coupe l’équateur céleste en deux points, dont l’un,
nommé point vernal (noté γ), est occupé par le Soleil le 21 mars, jour de l’équinoxe de
Printemps. C'est le méridien passant par le point vernal qui a été désigné comme méridien
origine de la sphère céleste pour le repère équatorial. Les longitudes d'un astre dans ce système
sont nommées ascensions droites (notées α). Elles sont comptées positivement vers l'Est de 0
à 24 heures (là aussi, ces heures sont des angles !).

Le temps sidéral local


Nous avons donc défini un système qui permet de repérer un astre dans le ciel par ses
coordonnées équatoriales (ascension droite et déclinaison), mais un problème subsiste : pour
un observateur en un lieu donné, ce repère n'est pas fixe par rapport à lui.
Pour trouver, en un lieu donné, une étoile dont on connaît l'ascension droite et la
déclinaison, il nous faut connaître à chaque instant la position de l'origine des ascensions
droites, c'est-à-dire du point vernal. L'angle horaire du point vernal (l'angle séparant le point
vernal du méridien céleste) est une quantité calculable pour un lieu donné : il est nommé
temps sidéral local (TSL). Ainsi pour un lieu donné :
angle horaire H d'une étoile = angle horaire du point vernal γ - ascension droite α de l'étoile
Soit H = TSL - α

7
Cette formule est fondamentale pour se repérer dans le ciel et trouver un astre connaissant ses
coordonnées équatoriales.
Attention, le temps sidéral n’est pas un temps mais un angle variant avec le temps (la
confusion nait du fait qu’il s’exprime en heures, minutes, secondes) : il va augmenter de 24h
quand la Terre aura fait une révolution autour de son axe, donc en 23h 56m 4s. Le temps
sidéral à 1h temps universel (UTC) est donc égal au temps sidéral à 0h, plus l'angle dont aura
tourné la Terre en une heure, c'est-à-dire (24h / 23h 56m 4s).
Ainsi, pour n heures de temps UTC écoulé, le temps sidéral augmentera de
n (24h / 23h 56m 4s) ; de même, n heures de temps sidéral durent n (23h 56m 4s / 24h) heures
de temps UTC. Ces formules peuvent s'écrire également :
angle de temps sidéral = durée de temps UTC x 1,0027390
durée de temps UTC = angle de temps sidéral x 0,9972685

Sur Stellarium, cliquez sur une étoile : on vous donne son ascension droite et sa
déclinaison (prendre celles du jour). Vérifiez la valeur de la déclinaison en faisant passer
l’étoile au méridien céleste, après avoir affiché l’équateur céleste. Pour vérifier la valeur
de l’ascension droite, il vous faut afficher l’écliptique (voir plus loin) et repérer ses
intersections avec l’équateur céleste : l’une des deux est le point vernal (le repérer avec le
méridien « 0 h »). Ou tout simplement utiliser les graduations des méridiens en « heures ».

Supposons à présent que vous connaissiez l’ascension droite d’une étoile, et que vous
cherchiez son angle horaire pour la repérer dans le ciel. Vous allez utiliser la formule
H = TSL – α, mais il vous faut connaitre le temps sidéral du lieu. Or les tables ne donnent que
les valeurs du temps sidéral à Greenwich à 0 h chaque jour. On passe au temps sidéral local à
0h par : TSL = TS Greenwich - longitude L du lieu (la longitude étant comptée positivement
vers l'ouest)
Par ailleurs le temps sidéral à une heure donnée N se déduit du temps sidéral à 0 h par la
formule suivante : TSL (N) = TSL (0h) + 1,0027390 N. Connaissant TSL, on en déduit l'angle
horaire recherché.

4. Exercice d’application (difficile !) : test écrit 2009. Les coordonnées équatoriales de


Véga sont : ascension droite α = 18h 36m 56,2s et déclinaison δ = +38º 47′ 1″. Etant
donné que le Soleil franchit le méridien céleste à midi, heure solaire (12:00:00),
indiquez à quelle date Véga franchira le méridien céleste à minuit (00:00:00). Les dates
des équinoxes de printemps et d’automne en 2009 sont le 20 mars et le 23 septembre,
respectivement. Montrez vos calculs. (réponse à la fin du document)

Si vous avez eu recours à la réponse proposée, pour vérifier que vous avez bien compris, faites
également l’exercice suivant sans tricher !

5. Exercice d’application (difficile !) : test écrit 2007. On donne l’ascension droite de


l’étoile Canopus de la constellation de la Carène : α = 06h 24m. Sachant que l’équinoxe
de printemps a lieu le 21 mars en 2007 et que le Soleil franchit le méridien à 12:00:00
heure solaire, à quelle date Canopus franchit-elle le méridien céleste (culmination) à
21:00:00 heure solaire ? Montrez vos calculs. (réponse à la fin du document)

8
On vient de voir que, dans le repère équatorial, les coordonnées des étoiles ne changent pas au
cours de la nuit (et changent lentement au rythme de la précession des équinoxes). Les télescopes à
monture équatoriale permettent de garder une étoile dans le champ sans déplacer sans cesse
l’instrument ! L’axe du télescope pointe vers le pôle céleste, et un entrainement fait tourner
lentement la partie optique autour de cet axe, pour suivre le mouvement diurne. Vous pouvez
simuler la monture équatoriale dans Stellarium : accélérez le temps pour apprécier la différence !

Pour se repérer dans le ciel : les constellations


On a regroupé depuis très longtemps les étoiles visibles sur la voûte céleste en
constellations. Initialement, on se contentait de regrouper les étoiles les plus brillantes par des
segments tirés entre elles. On définit aujourd’hui 88 constellations ; elles sont désormais
associées à des frontières qui découpent l’ensemble du ciel : chaque objet céleste tombe donc
dans les limites d’une constellation. Les constellations sont désignées par l’abréviation à trois
lettres de leur nom latin (Grande Ourse = Ursa Major = UMa)
Certaines étoiles, les plus brillantes, ont un nom, souvent arabe ou grec, qui a été
conservé. Mais on nomme aussi les étoiles d’une constellation selon les lettres de l’alphabet
grec, souvent - mais pas toujours - par ordre de magnitude apparente (désignation de Bayer).
Par exemple, l’étoile la plus brillante de la grande Ourse, Dubhe, est notée α UMa.
La Grande Ourse permet de
trouver l’étoile polaire
(constellation de la Petite Ourse)
proche du pôle céleste Nord : on y
arrive en prolongeant 5 fois vers le
haut l’avant de la « casserole ».
Evidemment, les constellations ne
sont pas toutes à savoir ! Apprenez
en juste quelques unes pour vous
orienter. Les étoiles Deneb du
Cygne, Vega de la Lyre et Altaïr de
l’Aigle sont les plus brillantes de
leurs constellations respectives et
forment une figure facilement
reconnaissable dans le ciel d’été, le
grand triangle d’été (qui n’est pas
une constellation). Toujours dans
l’hémisphère céleste nord, on a le « W » de Cassiopée, le carré de Pégase, le quadrilatère
d’Orion avec son « baudrier » formé de trois étoiles alignées, à cheval sur l’équateur… Dans
l’hémisphère céleste Sud (qui est visible en totalité pour pas mal de monde aux IESO : tous
ceux qui habitent l’hémisphère sud !), notez la Croix du Sud. Enfin, certaines constellations
sont sur l’écliptique (voir la fiche « Soleil, écliptique, année ») : ce sont les constellations du
zodiaque, vous les connaissez ! (attention, ces constellations sont au nombre de 13, contre 12
« signes du zodiaque » seulement : le Serpentaire n’y figure pas).
Il est très important de comprendre que les constellations ne sont que des conventions :
elles regroupent des étoiles qui semblent proches sur la voute céleste mais peuvent être très
éloignées les unes des autres.

Sur Stellarium, affichez les lignes des constellations, et leur nom. Affichez les frontières des
constellations afin de savoir dans quelle constellation se trouve une étoile donnée. Comparez
les distances des étoiles d’une même constellation.

9
Réponses
2. Réponse : on applique la formule δ = h + ϕ – 90, et l’on trouve ϕ = δ - h + 90 = 34,3°

3. Réponse : on sait qu’un rayon lumineux réfléchi fait avec la surface de réflexion le même
angle que le rayon incident. Un peu de trigonométrie nous donne pour le Soleil une hauteur de
75°24’ ; avec la relation δ = h + ϕ – 90, on trouve δ = 0° ! Le Soleil est sur l’équateur céleste,
donc nous sommes à l’équinoxe (voir la fiche « Soleil, écliptique, année »). On est soit à
l’équinoxe de printemps, en mars, soit à l’équinoxe d’automne, en septembre.

75°24’ 104°36’

52°18’

4. Réponse : On n’a besoin que de l’ascension droite de Véga pour répondre. Par définition,
quand un astre franchit le méridien céleste, son angle horaire H est nul et son ascension droite
α, selon la formule H = TSL – α indiquée plus haut, est égale au temps sidéral local TSL. La
question devient donc de savoir à quelle date le TSL sera égal à 18h 36m 56,2s (ou 18,615611
h) à minuit (heure solaire).
Le 20 mars 2009, jour de l’équinoxe de printemps, le Soleil est au point vernal et franchit
le méridien céleste à 12h. Le TSL (angle horaire du point vernal) est alors égal à zéro. Le ciel
fait un tour complet (angle horaire de 24h) en 23 heures 56 minutes 4 secondes (soit 23 +
56/60 + 4/3600 = 23,934444 heures solaires) donc :
• en une heure solaire, le ciel tourne de 24/23,934444 = 1,002739 h (valeur qu’il
vaut mieux retenir !) et le TSL avance d’autant.
• en 12 heures solaires, le TSL a avancé de 12 (24/23,934444) = 12,032868 h
• en 24 heures solaires (un jour solaire), le ciel tourne de 24 (24/23,934444) =
24,065735 h. Donc chaque jour le TSL avance de 0,065735 h.
Commençons déjà par avancer de 12 heures solaires pour arriver à minuit (00 heure) le
21 mars. Le problème devient alors : trouver le nombre n de jours tel que :
n (0,065735) + 12,032868 = 18,615611
Il vient : n (0,065735) = 6,582743
On trouve n = 100, c’est donc 100 jours plus tard, soit au début du 29 juin 2009, que
Véga franchit le méridien à minuit !

Vérifiez avec Stellarium que Véga franchit bien le méridien à cette date à minuit, en
utilisant la fenêtre date et heure ! (attention, Stellarium utilise votre heure système, qui est en
avance de 1 h sur l’heure UTC en hiver, de 2 heures en été)

5. Réponse : A midi le 21 mars 2007, le point vernal est au méridien, son angle horaire est nul,
donc le temps sidéral local (TSL) est nul. Lorsque Canopus franchit le méridien, son angle
horaire est nul, donc le TSL est égal à son ascension droite. Le problème revient donc à

10
calculer la date en 2007 à laquelle le TSL est égal à 6h 24m (soit 6 + 24/60 = 6,4 h) à 21
heures (heure solaire).
A 21 heures (heure solaire) le 21 mars, 9 heures après la culmination du point vernal à
midi, le TSL a avancé de : 9 (1,002739) = 9,024651 h ; la date recherchée (où TSL = 6,4 h à
21 heures) est donc antérieure au 21 mars, et il faut calculer le nombre de jours tel que le TSL
avance de 9,024651 - 6,4 = 2,624651 h. Comme chaque jour le TSL avance de 24 x 1,002739
– 24 = 0,065735, le problème s’écrit : n (0,065735) = 2,624651 et on trouve n = 40 jours ! La
date recherchée est le 9 février 2007.

Vérifiez avec Stellarium cette culmination de Canopus à 21 heures (heure solaire) le 9


février 2007, en vous plaçant à une latitude suffisante pour que l’étoile passe au dessus de
l’horizon (34° nord maximum). Ne pas oublier d’ajouter une heure en heure d’hiver.

11
Le système solaire : unis par la gravitation

L’observation des planètes


Vous connaissez bien sûr le nom des planètes : les planètes telluriques (semblables à la
Terre), par ordre de proximité au Soleil : Mercure, Vénus, la Terre, Mars ; et les planètes
géantes, gazeuses : Jupiter, Sature, Uranus, Neptune. Notez que Pluton n’est plus une planète
mais une « planète naine » (voir la fiche « Planètes naines, astéroïdes, comètes » pour des
explications). Pourtant, dans le ciel, ce ne sont à première vue que des points brillants parmi
d’autres. Quelles caractéristiques les distinguent-elles ?
Pour commencer, la plupart des planètes sont des astres faciles à repérer dans le ciel
nocturne. Vénus, Mars et Jupiter peuvent être plus brillantes qu’aucune étoile. On s’en rendra
compte en les plaçant dans l’échelle des magnitudes. Dans cette échelle logarithmique
inversée, un degré de magnitude en moins correspond à une luminosité 2,5 fois plus élevée ;
alors que Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel, a une magnitude de -1,5, Vénus, la plus
brillante des planètes, a une magnitude maximale de -4,6 (soit une luminosité 2,5 3 = 15,6 fois
plus élevée), tandis le Soleil a une magnitude de -26,7... Et pourtant, comme on l’a vu (fiche
« Soleil »), les planètes ne brillent pas par elles-mêmes et ne font que diffuser la lumière
solaire ; mais elles sont tellement plus proches que les étoiles… Notez également que l’éclat
des planètes varie considérablement, à la différence de l’éclat de la plupart des étoiles.
Toutefois, la principale différence entre étoiles et planètes, relevée depuis la plus haute
antiquité, est que les planètes se déplacent, nuit après nuit, par rapport aux étoiles. Leur nom
vient d’ailleurs du grec πλανήτης, qui signifie « astre errant ». Les hommes ont tôt remarqué
que le trajet des planètes coïncide plus ou moins avec celui du Soleil dans le ciel : autrement
dit, les planètes se déplacent sur des trajectoires proches de l’écliptique (voir la fiche
« Ecliptique, saisons, années, calendrier »). On a également remarqué que certaines planètes
(Mercure, Vénus) sont toujours observées à proximité du Soleil, dont elles ne s’éloignent
jamais au-delà d’une distance angulaire donnée : nous verrons plus loin comment
l’interpréter. Enfin, les autres
planètes peuvent présenter des
trajectoires étranges, rebroussant
parfois chemin dans leur mouvement
apparent par rapport aux étoiles :
c’est un mouvement rétrograde.
Une dernière différence est
apparue avec l’utilisation des
premières lunettes astronomiques, puis
des télescopes : alors que les étoiles
restent des points lumineux, même
dans le plus puissant des télescopes, les
planètes apparaissent sous la forme de
disques plus ou moins complets.
Aujourd’hui, une simple paire de
jumelles vous révèlera le disque de
Jupiter. Deux planètes (Mercure et
Montage composite : un cliché de Mars a été pris chaque
semaine, du 19 août 2007 (Mars est alors à droite) au 3 mai
Vénus) peuvent apparaître sous forme
2008, et les photos ont été superposées par rapport aux de croissants. Là encore, nous
étoiles fixes. © Tunç Tezel (TWAN) chercherons l’explication.

1
La mesure des distances dans le système solaire
Plus sur le site de l’Observatoire de Paris

Pour comprendre la structure du système solaire, il est bien sûr essentiel de pouvoir mesurer
des distances. Le rayon de la Terre est une première donnée essentielle. Il a été mesuré avec
une assez bonne précision dès l’Antiquité, par le grec Eratosthène, au IIIe siècle avant J.C.
A cette époque, la rotondité de la Terre était admise par les savants : on avait constaté que
l’ombre de la Terre sur la Lune lors des éclipses de Lune était circulaire, et l’on savait aussi
que les navires disparaissaient progressivement sous l’horizon, preuve de la courbure de la
surface de la Terre. Eratosthène avait constaté que le jour du solstice d’été, à midi, les
objets n'avaient pas d'ombre à Syène (actuelle Assouan, sur le Tropique du Cancer) : le
Soleil passait donc au zénith, ce qui n’était pas le cas à Alexandrie, 800 km plus au Nord.
Eratosthène mesura donc l'ombre portée d'un bâton à Alexandrie le jour du solstice.
Connaissant la distance d entre Alexandrie et Syène, et considérant les rayons du Soleil
parallèles, Eratosthène calcula le rayon terrestre R, avec une erreur d'un centième
seulement.

A gauche, mesure du rayon terrestre par Eratosthène ; à droite, mesure de la parallaxe de Mars

Comment, à présent, mesurer la distance qui nous sépare des autres planètes ? La méthode
de la parallaxe a été appliquée à Mars par des astronomes français en 1672. Il s’agit de
mesurer l’angle de visée de Mars (lors de son passage au plus près de la Terre) par rapport à
une même étoile, connue de deux observateurs très éloignés (Paris et Cayenne). L’étoile est
suffisamment lointaine pour être considérée à l’infini : quel que soit le lieu de la Terre d'où
on l'observe, on la voit toujours dans la même direction. Le demi-angle entre la direction de
Mars et cette direction fixe est nommé parallaxe. Connaissant la distance entre les
observateurs, on remonte à la distance de Mars.
Malheureusement, les parallaxes des objets plus distants dans le système solaire sont très
faibles, et l’on ne peut donc appliquer cette méthode. Les autres distances ont été obtenues
en appliquant la troisième loi de Kepler (voir plus loin), qui lie la période orbitale et la
distance au Soleil des planètes (plus précisément le demi-grand axe de leur orbite). La Terre
constitue bien sûr une référence, avec une période de révolution d’une année sidérale et une
distance au Soleil de 150 millions de kilomètres. Cette valeur, connue dès le XVIIIe siècle,
est nommée unité astronomique (UA). C’est l’unité de distance dans le système solaire,
elle est à connaitre !

2
Les lois de Kepler
Grâce aux travaux des astronomes et physiciens, de l’antiquité au XVIIe siècle, - se
distinguent les noms de Ptolémée, Copernic, Brahé, Kepler et Newton -, un modèle
héliocentrique du système solaire s’est imposé, où toutes ces observations trouvent une
explication. Vous trouverez le récit de cette formidable aventure intellectuelle sur le site de
l’observatoire. Contentons-nous de poser les grandes lignes.
On a vu que la Terre tournait autour du Soleil selon une orbite qui n’est pas circulaire
mais elliptique (voir la fiche « Ecliptique, saisons, années, calendriers »). C’est vrai également
des autres planètes, et d’autres objets comme les comètes. C’est l’une des 3 lois énoncés par
Johanes Kepler en 1609 et 1618, et que vous devez connaître :

• Première loi de Kepler : Les planètes décrivent des orbites elliptiques dont le Soleil
occupe un foyer.
On rappelle ce qu’est une ellipse : étant donnés deux points F1 et F2 (les foyers), c’est le
lieu des points O tels que OF1+OF2 = constante (attachez une ficelle à deux clous sur une
planche - les foyers - et tendez la avec un crayon que vous déplacez : vous tracez une ellipse).
On peut définir une ellipse par son demi-grand axe a (la moitié de sa grande largeur) et son
demi-petit axe b (la moitié de sa petite largeur). En astronomie, le point de l’orbite elliptique
le plus proche du Soleil est le périhélie, le point le plus éloigné est l’aphélie (pour un corps
en orbite autour de la Terre, on parlera de périgée et d’apogée). Ces deux points sont sur la
droite passant par les foyers. En ce moment, la Terre passe à l’aphélie en été, et au périhélie
en hiver.
L’excentricité e est en quelque sorte l’écart de l’ellipse au cercle, elle peut varier de 0
(cercle) à des valeurs proches de 1 (ellipse très allongée). Pour l’orbite terrestre, elle est
aujourd’hui de 0,017 mais cette valeur varie au fil des millénaires. L’excentricité est égale
au rapport c/a, où c est la demi-distance entre les foyers. On peut aussi exprimer
l’excentricité en fonction de la distance rp (distance du Soleil au périhélie) et de la distance ra
(distance du Soleil à l’aphélie) avec rp + ra = 2a : e = c / a = (a – rp) / a = (ra – rp) / (ra + rp)
à savoir retrouver au besoin ! Voici une ellipse très excentrique, forte exagération de l’orbite
elliptique terrestre, pour bien comprendre ces relations.

b
c = a - rp
a = (ra - rp) /2
périhélie aphélie
rp F1 = Soleil ra F2

3
Notez également que les plans des orbites elliptiques des planètes sont presque
confondus : l’écart maximal par rapport au plan de l’écliptique, mesuré pour le plan de
l’orbite de Mercure, est de 7° (voir « La formation du système solaire » pour des
explications), ce qui explique que le mouvement apparents des planètes sur la voûte céleste
s’effectue près de l’écliptique.

1. Exercice d’application (difficile !): test écrit 2010. Il y a quelque temps, une rumeur a
circulé selon laquelle Mars pourrait apparaître aussi grosse que la Lune depuis la
Terre, c’est-à-dire avec un angle de 0,5°. Le demi-grand axe et l’excentricité de l’orbite
de la Terre sont aT = 1 UA et eT = 0,017 ; ceux de Mars sont aM = 1,5 AU et
eM = 0,093 ; enfin, le rayon de Mars est RT = 3393,4 km. Déterminez le diamètre
angulaire maximum de Mars et vérifiez si la rumeur est fondée. On donne 1 UA =
1,496 × 1011 m (réponse à la fin du document)

La seconde loi de Kepler est une conséquence de la conservation du moment angulaire


(ce qu’ignorait Kepler, bien sûr) :

• La droite imaginaire reliant chaque planète au Soleil (rayon vecteur) balaie des aires
égales en des temps égaux.

Par conséquent, la Terre (comme les autres planètes) accélère légèrement sur son orbite
quand elle se rapproche du Soleil, et ralentit quand elle s’en éloigne (de sorte que les deux
aires mauve et jaune ci-dessous, balayée dans un temps identique, sont égales). Cela est bien
plus net pour les comètes dont les orbites sont, contrairement à celles des planètes, très
excentriques.

La troisième loi est très importante. Elle énonce que :

• Le rapport entre le carré de la période orbitale (notée p, et exprimée en années


terrestres) et le cube du demi-grand axe a de l’orbite est constant, quelle que soit la
planète considérée. On a donc la proportionnalité : p2 ∝ a3 (à savoir !)

On peut dès lors, connaissant les valeurs de p et a pour une planète, connaitre la valeur
de p pour une autre, connaissant a, et vice versa. En mesurant les périodes de révolution
des objets du système solaire, on peut donc calculer leur distance au Soleil ! En pratique,
il est commode de calculer p et a en années terrestres et en unités astronomiques, puisque l’on
a pTerre = 1 an et aTerre = 1 UA. Cela simplifie la règle de trois !

4
2. Exercice d’application (moyen !): test écrit 2010. Le périhélie de la comète de Halley est
égal à 8,9 × 1010 mètres et sa période est de 76 ans. On donne 1 UA = 1,496×1011 m.
Calculez son excentricité : a) 0,567 ; b) 0,667 ; c) 0,767 ; d) 0,867 ; e) 0,967
3. Exercice d’application (facile !): test écrit 2011. Imaginez qu’une nouvelle planète
nommée Pippo soit découverte au-delà de Pluton, avec une période de révolution de
320 années. Quelle serait sa distance moyenne du Soleil en unités astronomiques (UA),
en supposant son orbite circulaire ? a) 23,4 UA ; b) 30,7 UA ; c) 46,8 UA ; d) 93,6 UA
Newton, dans le cadre de sa théorie de la gravitation, a généralisé la relation de Kepler
et montré qu’elle fait intervenir les masses des deux corps (mais la masse Mp d’une planète
étant négligeable devant la masse Ms du Soleil, on peut considérer ce terme comme invariant
et retrouver la relation simple de Kepler). p2 = (4π2 / G(Mp + Ms)) a3
Vous pouvez vous contenter de retenir que la relation fait intervenir la masse au
dénominateur.
A partir de Newton, on peut donc définir le système solaire comme l'ensemble de
l'espace gouverné par l'attraction gravitationnelle du Soleil. Vous découvrirez dans une
autre fiche que ça ne concerne pas que les planètes, mais aussi des corps très au-delà de
l’orbite de Neptune (« Planètes naines, astéroïdes et comètes »). Par ailleurs, certaines
planètes possèdent des satellites, des corps « capturés » dans leur champ de gravité : là aussi,
les lois de Kepler s’appliquent (voir fiche « Planètes »). Enfin, les planètes exercent
également une influence (faible) sur leurs voisines : c’est ainsi que des irrégularités dans la
trajectoire d’Uranus ont conduit à la découverte, par le calcul, de la planète Neptune.

4. Exercice d’application (facile !): test écrit 2010. Si la masse du Soleil doublait, et si
les planètes restaient sur la même orbite, trouver la nouvelle période de révolution de
la Terre. a) 423 jours ; b) 365 jours ; c) 321 jours ; d) 258 jours ; e) 147 jours ?
(réponse à la fin du document)

Conjonction, opposition, élongation maximale, rétrogradation


Considérons à présent les variations de la position relative des planètes. Lorsqu’une
planète est alignée avec le Soleil et la Terre, et que la Terre est à l’extrémité de l’alignement,
on parle de conjonction (voir figure page suivante). Lorsqu’une planète est alignée avec le
Soleil et la Terre, et que la Terre se retrouve au milieu, entre le Soleil et la planète, on parle
d’opposition. Remarquons tout de suite que les planètes se divisent en deux groupes :
• Les planètes dites inférieures, dont l’orbite est contenue par l’orbite de la Terre
(Mercure, Vénus), ne peuvent jamais se retrouver en opposition. En revanche, elles
peuvent se retrouver en conjonction inférieure, si elles sont entre le Soleil et la Terre,
ou en conjonction supérieure, si c’est le Soleil qui est entre la planète et la Terre (dans
ce cas, Vénus et Mars peuvent rester visibles car leurs orbites ne sont pas exactement
dans le même plan que celle de la Terre, elles ne sont donc pas masquées la plupart du
temps par le Soleil).
• Les autres planètes, dites supérieures, sont celles dont l’orbite contient celle de la
Terre (Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune) : elles peuvent être en conjonction
(supérieure) ou en opposition (elles franchissent alors le méridien à minuit). On note
élongation l’angle entre le Soleil, la Terre et la planète visée. Pour les planètes
inférieures, cet angle ne peut dépasser une certaine valeur, c’est l’élongation
maximale.

5
Planète inférieure (ex. Vénus)

Conjonction inférieure Conjonction supérieure Elongation maximale

Planète supérieure (ex. Mars)

Conjonction Opposition

L’aspect des planètes inférieures


varie selon leur élongation. Lors d’une
conjonction supérieure, Mercure ou
Vénus apparaîtront sous la forme d’un
disque ; lors d’une conjonction
inférieure, sous la forme d’un fin
croissant ; lors de l’élongation maximale,
sous la forme d’un demi-disque. En
outre, ces planètes ne seront jamais
observées loin du Soleil sur l’écliptique,
d’un côté ou de l’autre : c’est ainsi que
Vénus est nommée indifféremment étoile
du soir ou étoile du matin. Les planètes
supérieures, quant à elles, ne peuvent
jamais montrer moins qu’un quartier
éclairé : on verra toujours plus qu’un
demi-disque. En pratique, la variation
n’est visible que pour Mars. Les planètes
supérieures peuvent se retrouver
n’importe où le long de l’écliptique.

5. Exercice d’application (très facile !): test écrit 2009. Identifiez les
planètes qui peuvent présenter cet aspect vues de la Terre :

6
Sur Stellarium, affichez l’écliptique, supprimez le sol et l’atmosphère, passez en
monture équatoriale (voir la fiche « Se repérer sur la voûte céleste »), affichez les planètes,
sélectionnez Mercure, Mars ou Vénus et centrez la vue sur elle (mais sans zoomer),
accélérez le temps (une semaine par seconde) et admirez le ballet des planètes ! Vérifiez
que vous observez bien les planètes autour de l’écliptique. Constatez les mouvements
bizarres de Mars. Observez les changements de phase et de taille apparente de Vénus, en
zoomant pour en observer le disque : à quelle phase correspond la taille maximale ?

La période sidérale est la durée pour que la planète revienne à la même position par
rapport aux étoiles. Pour la Terre, c’est l’année sidérale. La période synodique est la durée
pour que la planète revienne à la même position relative par rapport au Soleil et à la Terre (par
exemple, en opposition). Une formule utile à connaître pour la calculer : soit TT la période
sidérale de la Terre, TPs celle d’une planète supérieure, et S la période synodique ; alors en un
jour terrestre, la Terre a tourné de 1/TT tandis que la planète a tourné de 1/TP (elle tourne plus
lentement) La différence est la fraction d’un tour complet de la planète supérieure par rapport
à la Terre parcourue en un jour, soit 1/S : 1/TT - 1/TPs = 1/S
Pour une planète inférieure, tournant plus vite que la Terre, la formule devient : 1/TPi - 1/TT = 1/S
La Terre accomplit une révolution plus rapidement que les planètes supérieures
(troisième loi de Kepler) et peut donc les « rattraper » : le mouvement apparent d’une planète
supérieure sur la voûte céleste s’inverse alors un temps. Ainsi s’explique le mouvement
rétrograde de Mars présenté en première page (la Terre est représentée en bleu ci-dessous,
Mars en rouge).

6. Exercice d’application (moyen): test écrit 2009. La période synodique pour les
planètes supérieures peut être déterminée par le temps écoulé entre deux oppositions
successives. Des observations ont permis d’estimer la période synodique de Mars à
779,9 jours. La période de révolution de la Terre (année sidérale) est 365,2564 jours.
Quelle est la période de révolution de Mars en jours ?Montrez vos calculs. (réponse à
la fin du document)
7. Exercice d’application (moyen): test écrit 2011. La période synodique d’un certain
astéroïde est de 8/7 année. Supposez que la vitesse de révolution de la Terre sur son
orbite est de 30 km/s. En supposant l’orbite de l’astéroïde circulaire, trouvez : 1) La
période de révolution de l’astéroïde (en années). 2) Le rayon de l’orbite de l’astéroïde
(en UA). 3) La vitesse de l’astéroïde (en km/s). (répondez en arrondissant votre résultat
au nombre entier le plus proche) (réponse à la fin du document)

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Réponses
1. Réponse : Il faut déjà déterminer dans quelle configuration Mars et la Terre sont les plus
proches : c’est lorsque les deux planètes passent en même temps au périhélie, comme le
montre la figure ci-dessous.

On calcule alors la distance au Soleil de Mars, et celle de la Terre. On a :


e = c / a = (a – rp) / a d’où rp = a (1 - e)
rp Mars = 1,5 × 0,907 = 1,3605 UA
rp Terre = 1 × 0,983 = 0,983 UA
distance minimale Terre-Mars : d = rp Mars - rp Terre = 0,3775 UA = 5 6474 000 km
Mars est vu sous un angle α tel que RMars = d tan α. En appliquant l’approximation tan α =
(sin α / cos α) ≈ α (en radian) pour les petits angles (valable pour α plus petit que 5 degrés,
on est donc bien ici dans le domaine de validité de cette approximation !), on trouve que le
rayon de Mars est vu sous un angle de RMars / d = 3393,4 / 5 6474 000 = 0,00006 radians =
0,0034 degrés. Jamais Mars n’apparaîtra aussi gros que la Lune !

2. Réponse : Le rapport p2 / a3 est constant pour toutes les corps orbitant autour du Soleil et
égal à 1 (quand p est exprimé en années terrestres et a en unités astronomiques). On a donc :
acomète3 = 762 acomète = racine cubique (5776) = 17,9 UA = 26,78 ×1011 m
L’excentricité est égale à e = (rp – a) / a donc
ecomète = (267,8 – 8,9) / 267,8 = 0,967

4. Réponse : On utilise la relation p2 = (4π2 / G(Mp + Ms)) a3 Etant donné que le demi-grand
axe ne change pas, que la masse du Soleil double et que la masse de la Terre est négligeable
devant celle du Soleil, on trouve p’2 = p2 / 2 soit p’ = p / 1,414 = 258 jours

6. Réponse : Au bout d’une période synodique, après une opposition, les deux planètes sont
de nouveau alignées avec le Soleil. La Terre tourne plus vite et a donc rattrapé Mars. En
779,9 jours, elle a effectué 2,1352 tours sur son orbite. Mars, de son côté, n’a dû compléter
qu’un tour, et a donc dû effectuer 1,1352 tour. Sa période de révolution est donc :
pMars = 779,9 / 1,1352 = 687,0155 jours.
Sinon, vous pouvez aussi calculer 1/TMars = 1/TTerre - 1/S

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7. Réponse : La période sidérale de l’astéroïde Tastéroïde est supérieure à un an, il est donc sur
une orbite extérieure ; En appliquant la formule 1/TTerre - 1/Tastéroïde = 1/S avec TTerre = 1 an,
on trouve 1/Tastéroïde = 1 – 7/8 soit Tastéroïde = 8 ans. L’application de la troisième loi de
Kepler nous donne alors le demi-grand axe a de son orbite (en fait le rayon, puisque l’orbite
est supposée circulaire) : a3 = p2 = 64 soit a = 4 UA = 4 x 150 000 000 km. La circonférence
de l’orbite de l’astéroïde vaut donc 2 π a = 3,77 109 km, et l’astéroïde la parcourt en 8 x
365,36 x 24 x 3600 = 252 467 712 secondes. Sa vitesse est donc de 15 km/s environ.

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