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INTRODUCTION

La physique est une science qui étudie la composition et le


comportement de la matière et ses interactions au niveau le plus
fondamental. Cette étude inclut la description et la compréhension de la
nature et des phénomènes naturels, mais comporte aussi un volet prédictif
qui met les modèles à l’épreuve de l’expérience.

Le domaine d’application de la physique est très vaste, puisqu’il court


de la physique des particules (le miniscule) à l’Astrophysique (l’immense) en
passant par la physique atomique et moléculaire, par la physique de la
matière condensée.

Les apllications de la physique peuvent être trouvées en chimie, en


biologie, en sciences de la terre, en astronomie, en astrophysique et en
sciences de l'’ngénieur.

OBJECTIFS :

1. Objectif général

L’objectif général de ce cours est d’éveiller et/ou succiter la curiosié


scientifique pour que l’étudiant parvienne à la compréhension du monde
qui l’entoure.

2. Objectifs spécifiques

A l’issue de ce cours, l’étudiant doit être capable de (d’) :

- Identifier toutes les données en correlation dans un problème


physique ;
- Mettre sous forme d’équation mathématique ce problème posé ;
- Résoudre ce problème physique en tenant compte des conditions aux
limites.

1
CHAPITRE I : LA MECANIQUE (CINEMATIQUE ET
DYNAMIQUE)

I. LA CINEMATIQUE

1. CINEMATIQUE A UNE DIMENSION DE LA PARTICULE

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3
4
2. MOUVEMENT RECTILIGNE UNIFORMEMENT
ACCELERE (M.R.U.A)

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3. MOUVEMENT A DEUX ET TROIS DIMENSIONS

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4. LA BALISTIQUE

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5. LE MOUVEMENT CIRCULAIRE

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6. LES MOUVEMENTS RELATIFS

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II. LA DYNAMIQUE

La dynamique est une branche de la mécanique qui a pour objet


l’étude du mouvement des particules ou systèmes solides tout en tenant
compte des causes ayant provoqué ce mouvement.

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1. LES TROIS LOIS DE NEWTON ET LEURS
APPLICATIONS

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2. LES REFERENTIELS NON INERTIELS

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3. LES LOIS DE KEPLER

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4. TRAVAUX ET ENERGIE

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L’énergie potentielle

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CHAPITRE II : ELEMENTS D’HYDROSTATIQUE ET
D’HYDRODYNAMIQUE

I. NOTION DE PRESSION ET PRESSION DANS LES


FLUIDES

1. Notion de pression

1.1. Définition

Soit une force ⃗ , qui s'exerce uniformément sur une surface S.

On définit alors la pression comme étant le rapport de la force sur la


surface :

Où est la composante de ⃗ perpendiculaire à S.

Remarque : L'unité du Système International de la


pression est le Pascal, son symbole est Pa.

Exemple 1 :

Un objet de 50,0 [kg] est posé sur le sol. Sa section horizontale vaut 0,250
[m2]. Quelle pression son poids exerce-t-il sur le sol ?

Exemple 2 :

Un objet exerce une pression de 120 [Pa] sur une surface de 0,300 [m2].
Quelle est la masse de cet objet ?

Exemple 3 :

Un objet de 30,0 [kg] exerce une pression de 1200 [Pa] sur le sol. Quelle est
la surface de contact de cet objet avec le sol ?

1.2. Pression hydrostatique

Rappelons que dans un fluide au repos (en l’absence de force


tangentielles ; un fluide n’a aucune rigidité et ne peut subir aucune
contrainte de cisaillement) les forces agissent sur une surface étendue S
normalement à celle-ci ; on définit la pression p comme le quotient de la
force F perpendiculaire à la surface S par cette surface.

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La pression est une grandeur scalaire dont l’unité SI est le pascal
(1pa=1 N/m²). On utilise aussi le bar (1 bar=105 Pa), l’atmosphère (1
atm=1,013.105 Pa = 1,013 bar=1013 mbar) et le torr (1 torr =1mmHg
=1,3.10−3 atm, car 1 atm=760 torr).

Voici quelques pressions exprimées en pa : 2.1016 au centre du soleil ;


4.1011 au centre de la terre ; 1,5.10 pour le maximum jamais atteint en
laboratoire ; 1,1.108 au plus profond des océans ; 107 pour les talons
aiguilles ; 5.10-6 pour la pression de radiation solaire sur la terre ; 10-13
pour le record d’ultravide réalisé en laboratoire.

La pression atmosphérique (1 atm = 1,013.105 Pa au niveau de la mer)


diminue avec l’altitude : 0,9.105 Pa à 1 km ; 0,3.105 Pa au sommet de
l’Everest ; 0,26.108 Pa à 10 km ; 0,1 Pa à 100 km. Sur Mars, elle vaut 700
Pa, mais sur Venus 9,106 Pa.

La pesanteur est la cause de la pression hydrostatique.

Par exemple, dans un réservoir de section S et de hauteur h, en supposant


le liquide homogène et incompressible, sa masse volumique ρ(kg/m3) , qui
dépend de la pression p (relativement peu dans les liquides, mais fortement
dans les gaz et de la température (peu dans les liquides) est constante, si
bien que :

La masse de liquide vaut : m=ρ.S.h

Le poids de la colonne, Fp=m.ρ=ρ.S.h.g

Et la pression moyenne à la base Pbase=ρ.S.h

La pression d’un fluide à une profondeur h est égale au poids du fluide


contenu dans un cylindre de section égale à l’unité de surface et de hauteur
h.

A l’état liquide, l’eau a pour masse volumique 103 kg/m3 à 0°C et pour 1
atm ; elle croit légèrement avec la pression (1002 kg/m3 à 0°C et pour 50
atm) et diminue quand la température augmente (958 kg/m3 à 100°C et
pour 1 atm).

2. Pression dans les fluides

Un fluide est un liquide ou un gaz.

2.1. Masse volumique d'un liquide non compressible

Rappelons que la masse volumique d'un objet de masse m et de


volume V se définit comme le rapport : 𝜌=m/V

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On dit qu'un fluide est incompressible si sa masse volumique ne dépend
pas de la pression exercée sur ce fluide.

Par exemple l'eau et plus généralement les liquides sont des fluides
incompressibles.

Par contre, l'air et plus généralement les gaz, sont des fluides
compressibles.

2.2. Pression partielle dans un liquide non compressible

Considérons un récipient à fond plat, de


section S, rempli d'un liquide incompressible
jusqu'à une hauteur h par rapport au fond du
récipient.

Notons ρ la masse volumique du liquide. Le


dessin ci-contre représentée récipient et le
poids du liquide uniquement.

Exemple : Exprimez en fonction des grandeurs ρ, h, S et g :

a) la masse m du liquide contenu dans ce récipient ;

b) la force de pesanteur FP du liquide contenu dans ce récipient ;

c) la pression P exercée par ce liquide sur le fond du récipient ;

Concluez en écrivant une formule exprimant la pression P exercée par ce


liquide sur le fond du récipient en fonction de la masse volumique du
liquide ρ, de la hauteur h et de la gravitation g.

Il faut retenir que la pression exercée par un liquide incompressible ne


dépend que de :

- la hauteur (ou profondeur) h ;


- la masse volumique du liquide ρ ;
- l'accélération de la pesanteur g.

La pression ne dépend pas de la section du récipient !

La pression exercée par le liquide à une profondeur h vaut : P=ρ⋅g⋅ℎ

Si l’on donne à cette pression le nom de pression partielle, car on n'a tenu
compte uniquement de la force de pesanteur du liquide dans le récipient !

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Dans le paragraphe précédent, on a considéré uniquement la force de
pesanteur d'un liquide dans un récipient, mais on n'a pas du tout tenu
compte de la pression atmosphérique Psurface qui, en fait on additionne à la
pression du liquide. Ainsi, la pression totale Ptot que subit le fond du
récipient vaut : Ptot=ρ⋅g⋅h + Psurface

- Au bord de la mer, la pression atmosphérique moyenne est de 1


atmosphère, soit 1,013⋅105 [Pa] ;
- A Genève, au bord du lac (h = 374 [m]), la pression atmosphérique
moyenne est de: P = 0,969⋅105 [Pa] ;
- Au collège Chaparde (h = 405 [m]), la pression atmosphérique
moyenne est de : P= 0,965⋅105 [Pa].

Exemple : Un liquide possède une masse de 10 [kg] et est placé dans un


récipient cylindrique de 100 [cm2] de section. Sa surface se trouve à 7,35
[cm] au-dessus du fond du récipient.

a) Quelle est la masse volumique de ce fluide ? Quel est ce fluide ?

b) Quelle pression partielle exerce ce fluide sur le fond du récipient ?

c) Quelle pression totale subit le fond du récipient au collège Chaparde ?

2.3. D’autres unités hors Système International de la pression

Il existe beaucoup d'autres unités hors Système International de la


pression, chacune ayant une utilité pratique dans un domaine particulier :
météorologie, génie civil, service du feu, etc.

- le "millimètre de mercure" ou "mm-Hg" équivaut à la pression partielle


exercée par une colonne de mercure de 1 [mm] de hauteur :

Exemple : Calculez la pression partielle d'une colonne de mercure de 1


millimètre de hauteur.

Cette unité est très utilisée par les météorologues. Cette unité porte aussi le
nom de torr.

- L'atmosphère équivaut à la pression exercée par la force de pesanteur de


l'atmosphère terrestre au niveau de la mer en situation météorologique
normale (ni haute, ni basse pression).1 atmosphère équivaut à 760 [mm-
Hg].

Exemple : Exprimez une atmosphère en Pascals [Pa].

- Le bar est une unité très fréquemment utilisée par le service des eaux ou
du feu : 1 bar équivaut à 105 [Pa].

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- Le "mètre colonne d'eau équivalent", notée mCE est aussi une unité très
fréquemment utilisée par le service des eaux ou du feu. 1 [mCE] équivaut à
la pression exercée par une colonne d'eau de1 mètre de haut.

II. LE PRINCIPE DE PASCAL, LA FORCE D’ARCHIMEDE

1. Le principe de Pascal

A une profondeur ∆h d’un liquide, le théorème général de


l’hydrostatique est applicable en tous points. Supposons que nous
augmentons la pression P0 d’une quantité ∆P0 grâce à un piston par
exemple, ce théorème montre que P augmente de la même quantité ∆P =
∆P0.

Ce résultat, établi par pascal en 1651, est connu sous le nom de Principe
de Pascal. Ce principe est une conséquence directe des lois de Newton.

Une onde de pression (voir le cours d’acoustique) se propage dans un fluide


à la vitesse de propagation V des ondes acoustiques dans le fluide
considéré.

Le principe de Pascal a de nombreuses applications : élévateurs


hydrauliques (multiplicateurs de force et non de travail ! à égalité de
pressions sur deux cylindres de sections inégales), ascenseurs,
comparateurs d’ordures, robots, trains d’atterrissage d’avions, circuits de
freinage des voitures, déplacements de certaines êtres vivants,…

1.1. Introduction expérimentale et formulation

Pour visualiser ce principe, considérons le cas d'un liquide,


incompressible, contenu dans une bouteille, représentée dans la photo ci-
dessous.

Après adjonction d'une poire pour augmenter la pression au sommet du


liquide.

Figure 1 : Principe de Pascal


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Exemple : a) Indiquez sur la photo de gauche le niveau du liquide dans les
4 tubes sortant de la bouteille.

b) Indiquez sur la photo de droite un niveau raisonnable du liquide dans les


4 tubes sortant de la bouteille.

Pour interpréter cette expérience nous pouvons faire appel au Principe de


Pascal.

Vers 1651 le mathématicien-philosophe Blaise Pascal écrivit l'énoncé


suivant : Une pression externe appliquée à un fluide confiné à l'intérieur
d'un récipient fermé est transmise intégralement à travers tout le fluide.

Le principe de pascal explique la montée égale du liquide dans les quatre


tubes. Cette montée de liquide correspond à la pression supplémentaire
exercée à l'aide de la poire.

Exemple : déterminez la pression partielle au sommet du liquide dans la


bouteille, dans le cas de la photo de droite, si le liquide est de l'eau et la
différence entre la hauteur de l'eau dans les tubes et la bouteille est de 10
[cm].

1.2. Application du principe de Pascal : le tube en U.

Considérons un tube en U rempli avec


deux liquides non miscibles, donc qui ne se
mélangent pas, comme l'eau et l'huile par
exemple. Le principe de Pascal implique que les
pressions mesurées aux points 1 et 2 de la figure
ci-contre sont égales.
En équation, cela revient à écrire que : ρ1⋅g⋅h1+Psurface1=ρ2⋅g⋅h2+ Psurface2

Ici, Psurface1 = Psurface2 = Patmosphérique

Après simplification : ρ1⋅ h1= ρ2⋅ h2

On peut, grâce à ce procédé, déterminer la masse volumique ρ2 d'un liquide


inconnu, connaissant la masse volumique ρ1 du premier liquide.

Exemple : Considérons un tube en U de 1 [cm2] de section. Il est rempli


avec 24 [cm3] d'eau et 12 [cm3] d'huile.

En tenant compte que la masse volumique de l'eau vaut 998 [kg/m3] et


celle de l'huile vaut 840 [kg/m3] :

a) Quelle est la hauteur h2 de l'huile ?

b) Quelle est la différence de hauteurs h2-h1 séparant les surfaces


supérieures des deux liquides ?
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1.3. Application du principe de Pascal : le baromètre

Un baromètre n'est rien d'autre qu'un tube en U, dont l'une de ses


deux ouvertures est fermée. La figure ci-dessous visualise la situation :

En appliquant le principe de Pascal, cela revient


à écrire que : ρ⋅g⋅h+0=Patm

La pression à la surface dans le vide vaut :


Psurface = 0 [Pa].

Donc Patm=ρ⋅g⋅h

On peut, grâce à ce procédé, mesurer la


pression atmosphérique. Il suffit de mesurer la
hauteur d'une colonne d'un liquide de masse
volumique connu.
Exemple 1 : Sachant que la masse volumique de l'eau est de 998 [kg/m3],
quelle est la hauteur d'une colonne d'eau si la pression atmosphérique est
de Patm = 1,000 [atm]=1,013⋅105 [Pa] ?

Exemple 2 : Sachant que la masse volumique du mercure est de 13590


[kg/m3], quelle est la hauteur d'une colonne de mercure si la pression
atmosphérique est de Patm=1[atm]=1,013⋅105 [Pa] ?

Exemple 3 : Pour quelle raison le liquide choisi dans un baromètre est


généralement du mercure ?

Exemple 4 : Pensez-vous que la mesure de la pression à l'aide d'un


baromètre au mercure dépend de la température ? Justifiez votre réponse.

Exemple 5 : Tout sapeur-pompier qui se respecte vous dira qu'il est


impossible d'effectuer un pompage d'eau par aspiration sur une
dénivellation supérieure à 10 mètres. Expliquez pourquoi cette affirmation
est correcte.

1.4. Application du principe de Pascal : la presse hydraulique

C'est grâce au principe de Pascal que dans les garages automobiles,


les voitures peuvent être soulevées.

Exemple : Considérez le système décrit


par l'image ci-contre. Négligez la
différence de hauteurs du liquide.

a) Exprimez la force F2 en fonction de la


force F1 et des surfaces S1 et S2.

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b) De combien monte la surface S2, lorsque la surface S1 descend d'une
hauteur h1 ?

c) Lorsque S2 est environ 100 fois plus grandes que S1, comment faire
pratiquement pour faire monter S2 de 2 mètres ? (S1 ne peut pas descendre
de plus que quelques décimètres !)

2. La force d’Archimède

Le Principe d’Archimède (IIIe siècle avant J-C) est aussi une


conséquence des lois de Newton appliquées à la Mécanique des fluides :
Tout corps immergé partiellement ou complètement dans un fluide au
repos subit une pression p sur sa surface d’autant plus importante que la
profondeur est plus grande.

2.1. Enoncé du problème et sa résolution

Considérons un objet, pour simplifier, un parallélépipède rectangle de


volume V, de hauteur h, de section S et de masse volumique ρ, que l'on
fixe à une certaine position dans un fluide de masse volumique fluide.

Figure 2 : Principe d’Archimède

Le principe d’Archimède s’énonce donc : Tout corps plongé (partiellement ou


complètement) dans un fluide subit de la part de ce fluide une poussière
verticale, dirigée de bas en haut, et égale au poids du volume de fluide
déplacé par ce corps.

Tout objet plongé dans un fluide subit une force, de bas en haut, égale à la
force de pesanteur du fluide qu'il déplace. C'est la formulation du principe
d'Archimède.

L'étude de la force résultante permet de prédire ce qu'il va se passer :

- si ρobj > ρfluide, la force résultante est positive, l'objet va couler ;

- si ρobj = ρfluide, la force résultante est nulle, l'objet va rester sur place ;
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- si ρobj < ρfluide, la force résultante est négative, l'objet va monter.

Exemple 1 : D’après votre expérience personnelle, un être humain dans un


lac, flotte-t-il, coule-t-il ou reste-t-il surplace ? Estimez la masse volumique
d'un être humain.

Exemple 2 : Soit une personne de masse m = 70 [kg].

a) Estimez le volume V de cette personne.

b) Calculez la force d'Archimède s'exerçant sur cette personne lorsqu'elle se


pèse chez elle, sachant que la masse volumique de l'air vaut environ
1,3[kg/m3].

c) Cette force d'Archimède fausse-t-elle beaucoup la mesure de la pesée de


cette personne?

2.2. Notion de masse apparente

Mesurons la force affichée par un dynamomètre attaché à un objet


de volume V et de masse mobj, immergé dans un Fluide de masse
volumique ρfluide. L'objet subit trois forces :

- la force de pesanteur de l'objet : m.g (vers le bas)

- la force d'Archimède : ρfluide.V.g (vers le haut)

- la force de soutien du dynamomètre FS (vers le haut)

A l'équilibre, la force résultante est nulle : m.g −ρfluide.ρfluide.V.g −FS=0

Donc la force indiquée par le dynamomètre vaut : FS=m.g−ρfluide.V.g.

On nomme "masse apparente" de l'objet immergé dans un fluide, la masse


qui a une force de pesanteur égale à celle affichée par le dynamomètre.

Exemple : Exprimez littéralement la masse apparente d'un objet de masse


m et de volume V, qui est immergé dans un fluide de masse volumique
ρfluide.

Exemple : Quelle est la masse apparente d'un bloc cubique de fer de 50 [kg]
immergé dans de l'eau ?

La masse volumique du fer est de 7'870 [kg/m3], celle de l'eau est de 998
[kg/m3].

Masse volumique en [kg/m3] de divers éléments : Acier : 7 850 solide, Air :


1 293 gaz, Alcool (Ethanol) : 790 liquide, Aluminium : 2 700 solide, Bois
(chêne) : 600-750 solide, Bois (ébène) : 1 110-1 330 solide, Bois (épicéa) :
440-470 solides, Eau : 998 liquide, Eau de mer : 1 020-1 070 liquide, Fer :

40
7 870 solide, Gaz carbonique : 1.98 gaz, Glace (eau) : 917 solide, Huile
(olive) : 840 liquide, Mercure : 13 590 liquide

III. EQUATION DE CONTINUITE ET THEOREME DE


BERNOULLI

1. Equation de continuité

Considérons un liquide en écoulement stationnaire, irrationnel,


incompressible et non visqueux, dans un tube de courant qui ne possède ni
source, ni puits (siphon). Le liquide entre par l’élément de tube 1 de section
S1 (voir figure 3) et sort par l’élément du tube 2 de section S2 ; les sections
sont perpendiculaires aux lignes de courant ; la vitesse moyenne
d’écoulement vaut respectivement v1 et v2 sur les sections 1 et 2 ;
pendant l’intervalle de temps élémentaire 𝚫t, la masse élémentaire 𝚫m1de
molécules entrant Dans le tube de courant (là où la masse volumique vaut
𝜌1) traverse une distance v1.𝚫1et une masse élémentaire 𝚫m2 de molécules
sortant du tube (là où la masse volumique vaut 𝜌2) traverse une distance
S1 et 𝜌2.S2.v2 au droit de la section S2; puisque la masse entrante est égale
à la masse sortante (ni source, ni puits dans le tube) on a , d’où 𝜌1.S1.v1 =
𝜌2.S2.v2 ce qui implique que 𝜌.S.v est égale à une constante.

Qui exprime la conservation de la masse en dynamique des fluides ; comme


l’écoulement est supposé incompressible (𝜌 = constante), le débit (flux)
volumique J(m3/s) est aussi constant : J = S.v = constante.

Exprime l’équation de continuité de l’écoulement. Si la section du tube


augmente, la vitesse d’écoulement diminue et vice versa. S est inversement
proportionnel à v (le nombre de lignes de courant reste constant).

Dans un tube horizontal (pas d’action différentielle de la pesanteur), s la


vitesse v d’écoulement diminue, la pression p augmente.

Figure 3 : Tube de courant


41
2. Théorème de Bernoulli

Contournant les lois de Newton, Daniel Bernoulli (1734) utilisa la


conservation de la force vive pour établir la loi fondamentale de la
dynamique des fluides, le principe de conservation de l’énergie.

Tout système sous pression a emmagasiné de l’énergie potentielle : un


fluide dont la pression varie subit une variation d’énergie. Considérons un
fluide idéal (en écoulement stationnaire, irrationnel, incompressible et non
visqueux) dans lequel il n’y aurait pas de pertes (thermiques ou autres ; ni
source, ni puits) ; la pression agissant sur un élément de volume de ce
fluide en mouvement exerce un travail sur lui ; ce travail se traduit par une
variation de son énergie cinétique ou de son énergie potentielle (notamment
gravitationnelle) :

𝚫W = 𝚫Ec+𝚫Epg

Considérons, un exemple, un écoulement épousant la forme d’un tube de


courant étroit (de section S1) qui s’élargit à un niveau élevé jusqu’à une
section S2 (voir figure 4).

La force pressante F1=P1.S1 exercée par le milieu extérieur sur la section S1


pousse celle-ci dans la direction du mouvement et effectue un travail
moteur élémentaire F1.𝚫l1sur une contre une force extérieure F2=P2S2
exercée dans le sens opposé au mouvement ; cette force exerce donc un
travail résistant élémentaire − F2.𝚫l2; le travail total élémentaire exercé par
les forces pressantes sur le fluide du tube est donc :

𝚫W = F1.𝚫l1− F2.𝚫l2= P1.S1 .𝚫l1− P2.S2.𝚫l2

Figure 4 : Théorème de Bernoulli

IV. ECOULEMENTS LAMINAIRES ET TURBULENTS

1. Nombre de Reynolds

Le nombre de Reynolds R est un nombre sans dimension, défini par:

( )

42
où v est la vitesse du fluide, ρ sa densité, d le diamètre du tube et D le
débit. R est en fait le rapport du travail des forces d’accélération au travail
des forces de viscosité.

La limite entre le régime laminaire et le régime turbulent est caractérisée


par la valeur critique RC du nombre de Reynolds :

- Si R < RC, l’écoulement est laminaire,

- Si R > RC, l’écoulement est turbulent.

En règle générale, RC est compris entre 2000 et 3000, mais il dépend de la


canalisation (forme, état des parois), de sorte que des valeurs plus petites
ou plus grandes ne sont pas exclues.

2. Ecoulement laminaire et turbulent

- Ouvrez l’adduction d’eau de manière à ce que le niveau H monte


lentement.

- Observez les manomètres et le jet de sortie, dont la portée est


proportionnelle à la vitesse.

- Pour H petit, les manomètres sont stables, le jet ressemble à une tige de
verre polie : l’écoulement est laminaire.

- Pour un certain H = HC, les manomètres sont instables; le jet, dont la


portée varie irrégulièrement, est par moment trouble et couvert de stries.
L’écoulement est tantôt turbulent, tantôt laminaire. Si la vitesse est
assez grande, la turbulence apparaît, amorcée peut-être par une
irrégularité de la conduite ou par une poussière; la perte de charge
augmente, donc la vitesse diminue; le régime laminaire se rétablit alors;
l’écoulement s’accélère jusqu’à réapparition de la turbulence, et ainsi de
suite.

- Pour H > HC la turbulence s’établit définitivement.

43
CHAPITRE III : CHALEUR, ELEMENTS DE
THERMODYNAMIQUE

I. TEMPERATURE

1. Mesure de la température

La chaleur, partie thermique de la physique, concerne l’énergie


interne emmagasinée par le mouvement et l’interaction des atomes d’un
système et de ces effets sur le comportement de la matière ; via la notion de
température, elle traite aussi les problèmes de transfert et de
transformation de l’énergie.

La température, liée à la sensation de chaud et de froid (Attention : notre


perception sensorielle de la température est peu fiable !) ou à l’état
(pression p, volume V…) d’un système matériel, et une grandeur physique
fondamentale associée à la concentration d’énergie thermique dans le
système. L’énergie thermique est l’énergie cinétique désordonnée totale
(translationnelle, rotationnelle et vibratoire) associée à un groupe de
particules (atomes, ions, électrons,…) à l’intérieur d’un corps. Il s’agit bien
de mouvement à l’intérieur du corps et non d’un mouvement de l’ensemble
du corps. La température est une mesure de l’aptitude d’un système de
particules (atomes, ions, électrons,…) à fournir l’énergie thermique
cinétique aléatoire, mais sa valeur moyenne, c'est-à -dire la concentration
d’énergie thermique. La température d’une substance est indépendante du
nombre total d’atomes qu’elle contient par contre l’énergie cinétique
aléatoire, fonction elle-même de la température. Comme le mouvement
individuel des atomes est aléatoire et isotrope, une variation de l’énergie
thermique d’un système n’a aucun effet sur la quantité de mouvement
totale.

Du point de vue microscopique (domaine de la Physique statistique),


les grandeurs physiques décrivent le système d’atomes (ou de molécules)
composants, les vitesses, les masses les énergies, les moments cinétiques et
le comportement de ces atomes (ou molécules) lors des collisions.

Pour concilier les approches macroscopiques (perceptions de nos sens) et


microscopique, les lois de la Thermodynamique sont traduites dans le
langage de la physique statistique. Par exemple, le concept de température
est lié à l’énergie cinétique moyenne des molécules.

La loi de l’équilibre thermique, parfois appelée loi zéro(ième) de la


thermodynamique ; s’énonce :

44
Si deux corps A et B sont chacun en équilibre thermique (aucun transfert de
chaleur) avec un troisième corps C (appelé thermomètre), alors A et B sont en
équilibre thermique entre eux.

Pour définir une échelle de température, on fait appel à une relation


monotone continue entre une propriété thermométrique déterminée
(pression, volume, couleur d’un filament…) et la température T mesurée sur
une échelle arbitraire graduée, par exemple, selon la dilatation d’un liquide
dans un capillaire).

Suite à un accord universel, la propriété retenue est la pression p d’un gaz


à volume constant, avec la relation de proportionnalité correspondante.

T=a.p

À désignant une constante définie arbitrairement. Le point triple de l’eau


où la glace, l’eau liquide et la vapeur d’eau coexistent à l’équilibre (point
atteint uniquement à la pression de vapeur de l’eau de 610pa) ; fut d’abord
choisi comme premier point fixe de l’échelle des températures ; il
correspond à Tu=273,16K (Kelvin) et sort à calibrer le thermomètre à gaz à
volume constant, dans ce cas, la constance « a » vaut Ttr/Ptr, si bien qu’à
volume constant.

( )

L’échelle centigrade, corrigée en échelle Celsius (voir figure 1.1) lors de la


10èmeconférence Internationale sur les poids et Mesures (1954), sont toutes
deux liées à l’échelle absolue (K) qui part d’un zéro absolu (0 k) et atteint
273,16K au point triple de l’eau à 0,01°C par la règle de conversion
numérique.

T(K)=273,16+Tc(°centigrade)=273,15+Tc(°Celsius)

Figure 5 : Comparaison des échelles de température

45
Cette échelle absolue (T) est issue de la loi de variation de la pression p
d’un gaz à volume constant, en fonction de la température Tc (°C), à savoir
(voir figure 5).

Avec ( )

Le Kelvin (K) apparait comme la fraction 1/273,16 de la température du


point triple de l’eau. Le Kelvin a exactement la même valeur que le degré
Celsius.

Dans les pays anglo-saxons, on continue à utiliser Fahrenheit, liée à


l’échelle Celsius par la règle de conversion.

Figure 6 : Variation de la pression (gaz à volume constant) en fonction


de la température

TF(°F)=32 (°F)+9/5 TC(°C)

Les températures les plus élevées se rencontrent dans le cœur de certaines


étoiles (4.109K) à des températures environ 10 fois plus élevées, la matière
se fragmente en particules subatomiques ; à l’intérieur du soleil règne une
température de 1,5.107K.

Certains plasmas (impulsionnels) de laboratoire atteignent des


températures de l’ordre de 108K, soit le même ordre de grandeur que les
températures d’ignition des réactions thermonucléaires. Le plasma d’une
décharge de foudre atteint 3.104K. A ces températures (104K), la matière se
trouve généralement à l’état ionisé (ions positifs et électrons), ces
températures sont aussi celles des nébuleuses brillantes. Les taches froides
de la surface solaire rayonnent à quelque 5000K : un filament de tungstène
46
atteint 2800K et la lave en fusion 2000K. Le tungstène fond à 234,29K ; la
neige carbonique (solide) existe à 194K ; l’azote liquide s’évapore à 77,4K et
l’Hydrogène se liquéfie pas mais devient superfluide ; dans cet état il
constitue le meilleur conducteur de chaleur alors qu’il reste un bon
diélectrique ; les atomes conservent suffisamment d’énergie pour empêcher
le superfluide de se solidifier faisant de lui le seul liquide qui ne devienne
pas solide sous la pression ordinaire (une pression égale à 30 atm environ
est nécessaire pour y arriver). La démagnétisation adiabatique permet
d’atteindre 0,003K à l’état solide ; la démagnétisation nucléaire adiabatique
permet d’approcher actuellement une limite inférieure proche de 108K. Le
zéro absolu correspond à un état de mouvement atomique minimum ;
l’énergie (associée aux vibrations atomiques) au point 0 subsiste et est
suffisante pour maintenir l’hélium fluide aussi proche que possible de 0K.

Figure 7 : Points fixes de l’échelle internationale des températures

Le tableau de la figure 7 montre les points fixes (en K et en °C 0 à la


pression normale des températures, retenus à l’échelle internationale.

2. Dilatation thermique

Lorsqu’ils sont chauffés, la plupart des matériaux se dilatent. Toute


variation ΔT température entraine une variation des dimensions du
matériau ou de son état.

Dans les solides cristallins la distance interatomique moyenne augmente


quand la température croit, ce qui entraine une dilation isotrope ; l’ordre
de grandeur de la dilatation linéique (ou linéaire) est de 1mm/m de
longueur pour ΔT=100K.

Considérons un solide unidimensionnel (tige, tuyau, barre, poutre,…)


homogène et isotrope, de longueur L0 à 0°C ; introduisons le coefficient de
dilatation linéique pour différents solides à la température ambiante :

∆T =L0.𝝀∆T (a)

47
Relation bien vérifiée expérimentalement dans la gamme de 0 à 100°C de
température.

Voici quelques valeurs de coefficients de dilatation linéique pour différents


solides à la température ambiante : 2,5.10-5K-1 pour l’aluminium ; 1,7.10-
5K-1 pour le cuivre ; 1,2.10-5K-1pour le fer doux ; 2,9.10-5K-1pour le Plomb ;

1,7.10-5K-1 pour l’acier inoxydable…

Dans un solide tridimensionnel, la dilatation volumique (ou cubique) vaut

∆V = V0.β.∆T (b)

β désignant le coefficient de dilatation volumique ; pour des raisons


évidentes

(Volume=cube d’une longueur), β vaut approximativement 3 𝝀.

Voici quelques valeurs de coefficients de dilatation volumique à la


température ambiante :

7,2.10-5K-1pour l’aluminium ; 3,6.10-5K-1pour le fer ; 8,7.10-5K-1pour le


Plomb ; 3,6.10-5K-1pour l’acier inoxydable…

Dans les liquides à pression constante, la relation (b) s’applique avec des
coefficients de dilatation volumique plus importants. Voici quelques
valeurs du coefficient de dilatation volumique dans les liquides : 2,1.10-4K-
1 pour l’eau liquide ; 1,8.10-4K-1 pour le mercure ; 1,1.10-3K-1 pour l’alcool

éthylique ; 1,5.10-5K-1 pour l’acétone ;…

Comme un liquide est toujours contenu dans un récipient solide, il faut


tenir compte de la dilatation des deux matériaux ; on introduit un
coefficient de dilatation volumique apparent β1a= βliquide- βsolide et l’on a
∆V1a=V0. Β1a.∆T

Comme tout liquide qui se refroidi, l’eau se contracte légèrement et devient


légèrement plus dense. Toutefois, son comportement est unique ; elle
manifeste en effet une anomalie : la densité de l’eau passe par un
maximum à 3,98°C (ou 277,13K), puis diminue légèrement jusqu’à son
point de congélation à 0°C (voir figure 1,4) ; il y a formation d’agglomérats
ordonnés de molécules d’eau entourant des espaces vides appréciables ;
entre 100 et 3,98°C l’eau se contracte d’environ 4%, soit environ 20 fois
plus qu’un solide soumis à la même variation de température.

48
Figure 8 : Anomalie de l’eau

Dans certaines conditions (propreté extrême) un liquide pur, tel l’eau, peut
être refroidi en dessous de son point de congélation, sans se modifier
spontanément, il est dans un état de surfusion. Selon le degré de pureté,
on descend jusqu’à 20°C (pour l’eau) en dessous du point de congélation.
La glace est un des seuls matériaux solides (avec le bismuth, l’antimoine et
la fonte) qui flottent sur leur propre liquide (masse volumique de la glace :
917kg/m3).

En hiver, par exemple, un lac (ou même fleuve) se refroidit progressivement


en surface l’eau plus froide et plus dense descend vers le fond, mais si sa
température descend au-dessous de 3,98°C, l’eau plus froide devient de
moins en moins dense et s’élève vers la surface, à 0°C, de la glace se forme
en surface et gagne de plus en plus en profondeur ; mais comme la glace
est plus mauvaise conductrice de la chaleur que l’eau liquide, sa présence
ralentit la formation de glace supplémentaire ; ainsi une couverture de
glace protège la et permet à la vie de se poursuivre en profondeur.

II. CHALEUR ET ENERGIE THERMIQUE

1. Quantité de chaleur

Au paragraphe I.1 de ce chapitre, nous avons introduit la notion


d’énergie thermique en la liant à celle de température. Examinons différents
moyens d’augmenter (ou de diminuer dans l’opération inverse) l’énergie
thermique d’un corps.

1) Si on effectue un travail sur un corps (par frottement, compression,


déformation quelconque,…) on déplace ses atomes en luttant contre des
forces internes de rappel.

Le travail est l’énergie mécanique organisée transférée au corps ou du


corps, au moyen d’une force agissant à distance. En augmentant l’énergie
thermique d’un objet ; on augmente l’énergie cinétique moyenne de ses
atomes (ou molécules), ce qui élève sa température.
49
2) Si on bombarde un corps de rayonnement électromagnétiques (IR
visible, UV, RX,…) leur énergie est transférée aux atomes qui s’agitent et
subissent davantage de collisions, avec redistribution de l’énergie sous
forme thermique désordonnée, suivie d’une augmentation de température.

3) Si on approche un premier corps d’un autre à température plus élevée,


après contact, de premier corps s’échauffe par transfert d’énergie thermique
sous forme de mouvements aléatoires de ses atomes. La quantité de
chaleur Q est l’énergie thermique transférée par les collisions de particules,
d’une région de haute température vers une région de basse température.
C’est l’énergie de mouvement aléatoire transférée par contact d’un objet à
un autre ou d’un groupe d’atomes (ou ions, ou électrons libres,…) à un
autre, exclusivement à cause d’une différence de température.

Un corps emmagasine de l’énergie thermique non de la chaleur. La chaleur


est l’énergie thermique échangée entre deux corps. L’agent de changement
de l’énergie mécanique est le travail ; nous nous intéressons davantage aux
variations d’énergie d’un système qu’aux quantités d’énergie qu’il contient.
S’il en contient, il peut subir un changement de température.

Vers 1760, Black définit l’unité de chaleur, la calorie (cal quantité de


chaleur nécessaire pour augmenter la température d’un gramme d’eau de
1°C de 14,5 à 15,5°C.

Expérimentalement on montre que la quantité de chaleur Q fournie est


proportionnelle au changement de température résultant ∆ainsi qu’à la
masse m de la substance.

Q = Q.m..∆T = Q.m.(tf - ti) (c)

Pour l’eau par exemple, la constante de proportionnalité vaut exactement 1


Cal/g l’unité pratique de la quantité de chaleur est la kilocalorie (kcal)
appelée aussi grande calorie 1kcal=1000 cal. Attention à la confusion
possible entre « petite » et « grande » calorie.

En comparant le travail effectué par la chute de deux poids à l’énergie


fournie à l’eau d’un calorimètre (récipient isolé ne permettant aucun
échange de chaleur avec l’extérieur, son conclut qu’un travail mécanique de
4186J (unités SI. Actualisées) était équivalent à 1 Kcal l’équivalent
mécanique de la chaleur est donc : 4,186J=1cal ou 1 kcal) 4186J

Dans le système international d’unités, l’unité de chaleur retenue est le


joule (J). En résumé on peut augmenter (ou diminuer) la température de 1
kg d’eau de 1k en lui apportant (ou en lui retirant) une quantité de chaleur
de 4186J).

50
Nous avons énoncé la loi de l’équilibre thermique ou principe zéro de la
thermodynamique, bien vérifié expérimentalement ; le voici énoncé
autrement ; Quand deux systèmes sont à la même température qu’un
troisième tous les trois sont à la même température.

2. Capacités calorifiques

Depuis les expériences de Black, on constate que chaque substance


subit une variation de température spécifique en recevant une quantité
déterminée de chaleur.

En mélangeant deux quantités égales de la même substance, initialement à


deux températures différentes, dans un système isolé, on obtient des
changements égaux, c'est-à -dire que la substance finale mélangée se
trouve à une température qui est la température moyenne, ces deux
premières (pour s’en convaincre, il suffit d’appliquer deux fois la relation (c)
comparé les résultats).

Par convention, une chaleur reçue par un système est positive et une
chaleur perdue par un système est négative. Rappelons que dans un
système isolé l’énergie totale reste inchangée.

La capacité calorifique massique C’est la quantité de chaleur (J) qui doit


être fournie pour élever la température de 1 kg de la substance de 1K (ou
de 1°C). De la relation (c) ; on déduit que chaque substance possède sa
propre capacité calorifique massique C telle que :

Qui s’exprime en J/kg.K

Voici quelques valeurs de capacité calorifique massique Cc en kJ.kg-1.K-1:

- Solides : Or 0,13 ; fer 0,47 ; verre 0,84 ; aluminium 0,90 ; téflon 1,0 ;
bois 1,8 ; glace 2,1 ; corps humain (moyenne) 3,47 ;

- Liquides : mercure 0,14 ; acétone 2,2 ; eau 4,186 ; ammoniaque 4,71 ;

- Gaz : air (100°C) 1,0 ; vapeur d’eau (110°C) 2,01 ; méthane 2,2 ;
Hydrogène 1,42

L’eau a une grande capacité calorifique massique, elle chauffe lentement et


se refroidi lentement (important pour la vie sur terre ; utilisation de l’eau
dans le chauffage central ou les systèmes de refroidissement des moteurs
de voitures,…

51
L’eau se distingue par une capacité calorifique massique élevée, qu’elle soit
à l’état solide ou liquide ou gazeux.

La capacité calorifique molaire est différente selon le type de gaz. Un gaz


monoatomique peut stocker son énergie thermique que sous forme
d’énergie cinétique de translation (degrés de liberté) ; sa capacité calorifique
molaire est donc relativement faible ; à volume constant, l’énergie interne U
par mole vaut :

( )

La capacité calorifique molaire, à volume constant, vaut

L’énergie interne d’une masse donnée d’un gaz parfait ne dépend pas son
volume, mais uniquement de sa température (loi de Joule).

A pression constante, on montre que la capacité calorifique molaire prend


en compte deux degrés de liberté supplémentaire et vaut.

Dans un gaz monoatomique, le rapport vaut 5/3 ou 1,667

La capacité calorifique molaire des gaz polyatomiques est plus grande (en
plus des transitions, vibrations et rotations possibles) ; plus la structure
moléculaire est compliquée, plus on a des degrés de liberté et plus grande
est la capacité calorifique molaire du gaz. Dans un gaz diatomique,
vaut 1,4 ; dans un gaz triatomique, vaut 1,33.

3. Changements de phase

Le transfert de chaleur vers ou à partir d’une substance peut


modifier sa température aussi son état (solide, liquide, gazeux) ; dans ce
dernier cas, on parle de changement de phase.

La fusion est la transformation d’un liquide par addition thermique de


processus est relativement lent, car lorsqu’un solide est chauffé jusqu’à son
point de fusion l’addition continue et lente de chaleur, dite latente,
provoque la liquéfaction progressive de la substance à cette température
fixe.

La chaleur (latente) de fusion Qf d’une substance est la quantité de chaleur


qui doit être fournie à 1kg de cette substance solide pour l’amener à l’état
52
liquide, à la température de fusion ; pour l’eau Q=334kJ/kg (ou 80 kcal/kg)
à la pression atmosphérique (Q dépend de la pression). Le changement de
phase d’une masse m d’une substance à température de fusion nécessite
l’apport (fusion) ou le retrait (solidification d’une quantité de chaleur
donnée par

A température constante (équilibre dynamique), un corps absorbe autant


d’énergie qu’il n’en émet. La quantité de rayonnement thermique émis
dépend de la température et de ses caractéristiques de surface (couleur,
texture, superficie,…) ; plus la température augmente, plus la puissance
rayonnée est grande. Par contre, la quantité de rayonnement thermique
absorbée par un corps dépend non seulement de ses caractéristiques de
surface mais aussi de la nature du rayonnement incident (fréquence,
densité,…) donc de la température de la source. En général, un bon
émetteur de rayonnement est aussi un bon absorbant (d’où un mauvais
réflecteur ou un mouvais transmetteur) et vice versa.

Les échanges de rayonnement avec l’environnement se poursuivent jusqu’à


l’atteindre d’une certaine température d’équilibre. Par exemple, sous un
même climat, nous émettons (peu claire) à 80% (peau foncée) du taux
maximum de rayonnement d’un corps théorique pour maintenir notre corps
humain à température constante.

4. Convection

Lorsqu’une zone d’un fluide est chauffée, sa masse volumique


diminue et le fluide correspondant s’élève, transportant un flux d’énergie
thermique ascendant mû par la gravité ; ce processus est appelé
convection naturelle ou convection libre.

Par exemple les alizés sont produits par ces courants de convection d’air
sous les tropiques les courants océaniques (Gulf Stream) sont produits
par la convection dans l’eau de mer. La convection est aisément forcée (voir
cours spécialisés).

5. Conduction

La chaleur est toujours conduite d’une zone à lus haute température


vers une zone de plus basse température. L’aptitude d’une substance à
transmettre la chaleur est caractérisée par la conductivité thermique KT
qui dépend essentiellement de la structure atomique de la substance et
s’exprime en W m-1 K-1.

En voici quelques valeurs exprimées dans cette unité : Ag(406) ; Al (210) ;


Fe

53
(73) ;… ; béton (1,8), verre (0,8), bois (0,1); Hg (8,7); eau (0,6); Huile
(0,15);…air

(0,025).

Les mélanges ont une bonne conductivité thermique, des centaines de fois
plus grande ou les autres solides qui conduisent mieux que la plupart des
liquides ; ceux-ci conduisent des dizaines de fois mieux que les gaz,
mauvais conducteurs thermiques (trop peu de collision).

Généralement, un bon conducteur thermique est un bon conducteur


électrique (en effet, la chaleur est aussi transportée par les électrons libres
dans les métaux). Les bulles ou couches d’air piégées sans mouvement
constituent une excellente isolation thermique.

Considérons, en régime stationnaire, un débit de chaleur (quantité de


chaleur transférée par unité de temps) à travers un échantillon en
forme de plaque, d’épaisseur L et de surfaces extérieures S perpendiculaire
à la direction du transfert où règnent une température Te sur la surface
d’entrée et une température Ts sur la surface de sortie (voir figure 9) ; soit

Figure 9 : Transfert de chaleur par conduction dans une plaque


métallique

En régime stationnaire (au sein duquel les températures à l’entrée et à la


sortie de la plaque restent constantes), le flux de chaleur est constant ; on
constate que le débit de chaleur est proportionnel au gradient thermique ΔT
(plus grand est le gradient thermique, plus les atomes transfèrent
rapidement leur énergie cinétique par collision), proportionnel à la section
d’entrée de la plaque S et inversement proportionnel à son épaisseur L :
(d)

54
Expression de la loi de conduction de Fourier (1807); le signe ‘ – ‘
exprime que la chaleur s’écoule dans la direction de décroissance de la
température (ΔT < 0).

Souvent, le gradient de température le long de la trajectoire n’est pas


constant (matériau non homogène), si bien que la loi (d) s’écrit plutôt, selon
la direction de transfert Ox :

Par exemple, si nous marchons pieds nus sur un carrelage (froideur) ou sur
un tapis (confort) nous ressentons pourquoi le corps humain est un
mauvais thermomètre.

III. INTRODUCTION A LA THERMODYNAMIQUE

La thermodynamique a pour objet l’étude des lois régissant la


conversion de l’énergie d’une forme en une autre. Elle traite également des
échanges d’énergie se produisant entre différentes systèmes physiques. La
thermodynamique fut initialement développée dans le but d’expliquer les
relations quantitatives entre le travail mécanique et l’énergie thermique,
c'est-à -dire l’énergie associée aux mouvements désordonnés des atomes et
des molécules au sein de la matière. Actuellement, le champ d’action de la
thermodynamique est devenu beaucoup plus vaste. Elle et basée sur deux
principes fondamentaux. Le premier principe exprime essentiellement la
conservation de l’énergie. Le second principe est un principe d’évolution ; il
indique le sens d’une transformation possible d’un système.

Pratiquement tous les traités de thermodynamique contiennent le mot «


chaleur ».

Historiquement, on considérait la chaleur, appelée « calorique », comme


une propriété d’un objet qui pouvait être transférée d’un objet à un autre à
la manière d’un fluide.

Alors que l’on rejette la théorie du calorique depuis longtemps, l’emploi des
mots « chaleur » et « flux » de chaleur a par contre bien survécu et prête
souvent à confusion.

Nous allons utiliser ces termes d’une façon très précise. Si de l’énergie est
transférée d’un objet à un autre par suite d’une différence de température
entre la source et la région de destination, nous appellerons ce transfert
flux de chaleur. La quantité d’énergie transférée portera le nom de chaleur.

La thermodynamique fournit un mode d’approche général pour trouver les


relations entre les propriétés macroscopiques des systèmes, telles que la
pression, le volume et la température. Son caractère utile provient des
prédictions qu’elle permet de faire sans avoir besoin de tenir compte des
propriétés microscopiques détaillées du système étudié. Dans certains cas,
55
on peut même faire des prédictions numériques sans connaissances
aucune des matériaux impliqués.

Le premier principe de la thermodynamique stipule que la variation


d’énergie interne d’un système équivaut à la chaleur qui lui est fournie dont
on soustrait le travail qu’il effectue.

Le second principe de la thermodynamique peut être énoncé de plusieurs


façons. Les divers énoncés sont équivalents, chacun d’eaux pouvant être
établi à partir de l’autre par déduction logique. L’un de ces énoncés stipule
qu’une quantité appelée l’entropie tend à augmenter dans tous les
processus réels. Le changement d’entropie d’un système est lié au quotient
de la chaleur pénétrant ou quittant le système par la température absolue
de ce système. Les théories microscopiques de la matière mettent en
évidence le fait que l’entropie d’un système est en rapport étroit avec le
mouvement aléatoire ou désordonné de ses constituants. Le second
principe permet d’obtenir la limite supérieure du rendement des processus
de conversion de l’énergie thermique. De tels processus sont utiles dans les
centrales thermiques à combustibles fossile ou nucléaire.

1. Travail mécanique

Un système peut effectuer ou recevoir un travail de nombreuses


façons. Un gaz peut être comprimé ou peut se détendre contre un piston.
On peut remuer un liquide, broyer un solide au moyen d’un marteau.
Lorsque l’on amène des charges électriques à proximité d’une substance,
les forces électriques modifient les arrangements des charges au sein du
matériau. Les travaux que l’on peut effectuer sont donc aussi variés que les
forces qui peuvent être exercées sur un système. Dans ce paragraphe,
nous obtenons une expression du travail effectué par une substance ou par
un système subissant un changement de volume.

Quand une substance ou un système se dilate ou se contracte, le travail W


effectué dépend de la variation de volume du matériau. En
thermodynamique on convient souvent de considérer W comme positif
quand le travail est effectué par le système.

(Noter qu’au chapitre 6, nous avions pris la convention inverse qui


consistait à considérer comme positif le travail fourni à un objet. Cet usage
se répand d’ailleurs de plus en plus).

56
Figure 10 : Travail fourni par un gaz ou par un piston pendant un
petit déplacement ∆x vaut ∆W = F.∆x = P.∆V.

C’est dans le cas des gaz que le développement de nos idées est le plus aisé.
La figure 10 montre un gaz soumis à une pression P dans un cylindre
fermé. Le gaz exerce une force F=PA sur le piston. Quand le piston se
déplace d’une petite distance A∆x parallèle à la force, le travail accompli par
le gaz vaut ∆W=F.∆x=F.A. ∆x. Comme ∆V = A.∆x, le travail effectué par le
gaz vaut ∆W=P.∆V.

Un déplacement plus important peut être considéré comme étant composé


d’une suite de très petits déplacements successifs ∆xj, de sorte que la force
Fj=Pj .A puisse être considérée constante pendant que déplacement
infinitésimal. Le travail total effectué par le système pour une variation finie
de volume, de Vi à Vf est alors égal à la somme de tous les termes Pj.∆Vj
dans la limite où ∆Vj tend vers zéro et le nombre d’intervalles tend vers
l’infini :

∑ ∫ (e)

Le travail effectué par le système est égal à l’aire de la surface au-dessous


du graphe de P en fonction de V. Lors d’une détente (Vf>Vi) un travail est
effectué par le système et W est positif. Lors d’une compression (Vf<Vi), un
travail est effectué sur le système et W est négatif. Ce résultat est valable en
général, que ce soit pour un gaz se trouvant dans une enceinte de forme
quelconque ou pour des transformations impliquant des changements de
volume dans les liquides et les solides.

Dans le cas des processus isobare (c'est-à -dire à pression constante),


l’équation (e) prend une forme particulièrement simple. Si les volumes
initial et final du système sont désignés par Vf et Vi, le travail effectué par le
gaz vaut :

( )

Ce travail est positif si ( ) est positif et négatif dans le cas contraire.


Le prochain exemple décrit une transformation isobare.

57
Figure 11 : (a) Le travail effectué par le système est égal à la somme des
aires des petits rectangles. Dans chaque intervalle, Pj est supposée
constante ; pour le rectangle coloré, on a ∆Wj=Pj.∆Vj. (b) Le travail total est
exactement égal à la surface colorée au-dessous du graphe de P en fonction
de V.W est positif dans cet exemple. (c) Cas d’un processus où l’on effectue
un travail sur le système ; W est donc négatif.

Exemple : On chauffe un gaz soumis à une pression de 2 atm=2,02.105Pa.


Il se détend à pression constante contre un piston à frottement nul.
Sachant que la variation du volume est de 0,5 m3, calculer le travail
effectué par le gaz.

Réponse :
( ) ( ) ( )

Dans le cas des processus isothermes (c'est-à -dire à température


constante) l’évaluation du travail effectué par le gaz est légèrement plus
complexe car la pression n’est plus constante au cours du processus. Dans
le cas d’un gaz parfait, comme PV=nRT, on peut écrire :

∫ ∫

Lors d’un processus isobare (c'est-à -dire à volume constante aucun travail
n’est accompli puisque dV=0.

2. Premier principe de la thermodynamique

Le premier principe de la thermodynamique relie la chaleur transférée


à un système au travail fourni par le système et à la variation de l’énergie
interne U du système.

L’énergie interne d’un système dépend en général de la pression et de la


température absolue. Cependant, dans le cas des gaz parfaits, U ne dépend
que de la température.

En effet, nous avons vu plus haut que la théorie cinétique prédit une
énergie cinétique moyenne de translation égale à 3 kBT/2 pour chaque

58
molécule d’un gaz parfait monoatomique. En raison de l’absence
d’interaction et donc d’énergie interne d’un gaz parfait composé de N
molécules est par conséquent égale à l’énergie cinétique totale des
particules qui le composent.

L’énergie interne d’un gaz parfait monoatomique composé de N molécules


est donc donnée par : U=(3/2)n.k𝐵=(3/2)n.R.T

Où n désigne le nombre de moles associé aux N molécules.

De façon plus générale, l’énergie interne d’une substance quelconque


ne comprend pas seulement les énergies associées aux mouvements de
translation, de rotation et de vibration des particules, mais également
l’énergie potentielle due aux interactions entre les particules. L’énergie
interne, tout comme l’énergie potentielle, est définie par rapport une
configuration de référence quelconque. En général, ce choix n’a pas
d’importance pratique car seules les variations de l’énergie interne affectent
les propriétés du système.

La chaleur Q reçue ou cédée par un système est l’énergie thermique


transférée sous l’effet d’une différence de température. La chaleur d’un
poêle, par exemple se propage vers l’air environnant du fait que la
température de l’air est inférieure à celle de poêle.

Nous allons discuter maintenant le premier principe de la


thermodynamique sur l’exemple d’un gaz. Considérons une enceinte de gaz
munie d’un piston (figure 12).

Le fait d’ajouter de la chaleur Q au système, tout en maintenant le piston


fixe, revient à augmenter la température et par conséquent l’énergie interne
U du gaz. Mais l’énergie interne varie aussi si un travail est effectué par le
gaz. Par exemple, si nous isolons les parois de l’enceinte et si nous
enfonçons le piston, nous comprimons le gaz. Le travail reçu par le système
est alors égal à la variation de l’énergie interne, étant donné l’absence
d’échange de chaleur avec le milieu extérieur.

De façon plus générale, si nous fournissons une chaleur Q à un gaz


et qu’il effectue un travail W, la différence entre ces deux quantités est égale
à la variation ∆U de l’énergie interne du gaz. Si Uf et Ui désignent
respectivement les énergies internes finale et initiale du gaz, le premier
principe de la thermodynamique s’énonce comme suit :

∆U=Uf -Ui=Q-W

Les concentrions de signe sont les suivantes. Q est positif quand le système
reçoit de la chaleur, et W est positif quand le système effectue un travail.
Bien que nous ayons choisi un gaz dans cet exemple, le résultat (1.6) reste

59
vrai pour tous les systèmes thermodynamiques et ne dépend aucunement
de la présence d’un gaz.

Le premier principe contient deux affirmations importantes sur le


monde physique.

Primo, il dit qu’il y a équivalence entre la chaleur et le travail. Secundo, vu


que la même variation d’énergie interne peut être obtenue par l’apport soit
de chaleur, de soit de travail, ou encore au moyen d’une combinaison des
deux, la variation de l’énergie interne est indépendante de la manière dont
elle est réalisée. La différence entre les énergies internes initiale et final de
ce système, c'est-à -dire de quantités telles que la température, la pression
et le volume.

Deux types idéalisés de transformations jouent des rôles


particulièrement importants dans la discussion des cycles
thermodynamiques. Le premier de ces processus est dit isotherme parce
qu’il s’effectue à température constante. De tels processus sont difficiles à
réaliser en pratique, mais on peut très bien les imaginer dans le cas des gaz
parfaits. L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de la
température. Supposons que l’on fournit de la chaleur à un tel gaz et qu’on
le laisse se dilater et fournir du travail.

Si l’opération se fait d’une façon suffisamment lente, la température, et par


conséquent l’énergie interne, vont rester constantes. Pour un processus
isotherme dans un gaz parfait on aura donc Q=W

Le second processus, plus facile à réaliser, est appelé processus


adiabatique. Dans une telle transformation il n’y a aucun échange de
chaleur avec le milieu extérieur. Ceci entraine Q=0 et ∆U=−W

En pratique, cette situation est relativement fréquente car il est facile


d’isoler des systèmes afin de minimiser les transferts de chaleur. D’autre
part, des processus peuvent aussi se produire avec une telle rapidité qu’il
n’y a pas d’échange de chaleur.

Lorsque l’on comprime un gaz (W>0) de manière adiabatique le travail


effectué sur le gaz se transforme en énergie interne (∆U=−W) et sa
température augmente.

60
Figure 12 : (a) Dans le cas où le piston est maintenu fixe, la Q ajoutée est
égale à l’accroissement ∆U de l’énergie interne. (b) Cas où les parois sont
thermiquement isolées de l’extérieur (donc pas d’échange de chaleur). La
force F fournit un travail au gaz, par l’intermédiaire du piston. Ce travail
est égal à l’augmentation de l’énergie interne. (c) Cas général. Le système
(c'est-à -dire le gaz) reçoit de la chaleur et il se dilate tout en luttant contre
la force extérieure F. Le gaz fournit donc un travail. La différence entre Q et
W est égale à la variation ∆U de l’énergie interne du gaz.

Figure 13 : (a) Un système peut passer d’un état (Pi, Vi) à un état (Pf, Vf)
d’une infinité de manières. Deux d’entre elles sont représentées. (b) Le
travail fourni par le système à l’aire au-dessous de la courbe de P en
fonction de V. Le travail fourni pendant le processus (1) est supérieur à
celui du processus (2) montré en (c).

Dès lors, le produit P.V (=n.R.T) n’est plus constant mais augmente
également. La courbe qui correspond à une compression adiabatique dans
le diagramme PV a donc une pente en tous points supérieure à celle de
l’isotherme. Il en est ainsi car l’augmentation de température entraine une
variation de pression plus grande que si T était constant. De manière
similaire, si le gaz se détend adiabatiquement, il se refroidit, entrainant une
variation de pression plus grande que dans la transformation isotherme.

Dans le cas d’une transformation isotherme, nous avons vu que le gaz obéit
à la loi de Boyle-Mariotte, PV=constante. Dans une transformation
adiabatique, on montre que les évolutions plus rapides de P en fonction de
V correspond à P.V.γ=constante

Où γ est une constante qui vaut 5/3 pour un gaz parait monoatomique.

61
Fondamentalement, le premier principe de la thermodynamique exprime la
conservation de l’énergie. Il constitue l’un des piliers de la
thermodynamique,

Historiquement le premier principe était loin d’être évident. Avant les


travaux de Mayer, Joule et Helmholtz dans les années 1840, la chaleur
était considérée comme une substance matérielle au sein d’un objet. Cette
substance, appelée le calorique, pouvait s’écouler d’un objet à un autre. La
théorie du calorique fournir des explications satisfaisantes d’un grand
nombre d’effets expérimentaux. Mayer a été le premier à suggérer que la
chaleur et l’énergie interne sont intimement liées. Ensuite Joule montra
qu’en fournissant du travail, on pouvait produire autant de chaleur qu’on le
désirait. Ce fut l’arrêt de mort de la théorie du calorique qui était basée sur
l’idée que chaque substance contenait du calorique en quantité fixe. On
comprit enfin que la chaleur, le travail et l’énergie interne ne sont que des
manifestations différentes d’une même quantité, à savoir l’énergie.

3. Second principe de la thermodynamique

Le premier principe de la thermodynamique fournit le bilan


énergétique d’une transformation. Il ne fournit cependant aucune
information sur le genre de processus qui aura effectivement lieu. En effet,
dans une situation donnée, on peut concevoir un grand nombre de
processus possibles, qui seraient tous en accord avec le premier principe et
ne violeraient pas le principe de la conservation de l’énergie. Le premier
principe ne permet pas non plus de prédire quel sera l’état du système de la
thermodynamique qui fournit des réponses à certaines de ces questions.

Considérons par exemple le cas où la chaleur produite par la combustion


d’un combustible est fournie à une machine à vapeur. Le premier principe
stipule que la somme du travail effectué par la machine et de la chaleur
cédée au milieu extérieur doit être égale à la chaleur reçue, étant donné que
l’énergie interne de la machine reste inchangée après un cycle. Le premier
principe ne nous donne cependant pas aucune indication sur le rapport du
travail effectué à la chaleur absorbée, c'est-à -dire sur le rendement de la
machine. C’est le second principe qui nous permet de calculer le rendement
d’un moteur idéal et de définir les limites supérieures du rendement des
moteurs réels.

Un autre exemple d’application du second principe est donné dans le ca s


des réactions chimiques. Le premier principe nous permet de prédire quelle
quantité d’énergie sera absorbée ou libérée. Par contre, le second principe
nous permet de prédire l’état d’équilibre du système dans des conditions de
température et de pression données.

62
Dans ce paragraphe, nous discuterons les versions microscopiques
(corpusculaires) et macroscopiques du second principe. Le rendement des
machines thermiques sera étudié dans le prochain paragraphe. Les
applications aux systèmes chimiques sont traitées en détail dans les
manuels de chimie et de biochimie.

3.1. Forme microscopique du second principe

Le deuxième principe de la thermodynamique, dans version


microscopique, fait des prédictions sur le comportement probable d’un
système composé d’un grand nombre de particules. Il déclare notamment
que les systèmes ont tendance à évoluer, à partir de configuration très
ordonnées et relativement improbables, vers des configurations plus
désordonnées et statistiquement plus probables. En d’autres termes, les
systèmes tendent vers des états de désordre moléculaire maximum. La
figure 1.5 montre par exemple deux façons dont les molécules d’un gaz
peuvent se déplacer. L’énergie interne du gaz est la même dans les deux
cas, mais la figure 14a, contrairement à la figure 14b, représente une
situation hautement improbable.

Figure 14 : Mouvement dans un gaz. (a) Très ordonné. (b) Beaucoup


moins ordonné ou plus chaotique

Illustrons cela au travers d’une analogie. Supposons que l’on lance 4 pièces
de monnaie sur une table. Le nombre de côtés « pile » et de côtés « face »
qui apparaît procure une description de l’état macroscopique du système
alors que la spécification du côté particulier que présente chaque pièce
définit l’état microscopique de ce système. Le tableau 1 donne les états
microscopiques correspondant à chaque état macroscopique.

63
Tableau 1 : Configuration possibles pour 4 pièces de monnaie

L’analyse statistique repose sur le principe que les états


microscopiques sont équiprobables. Ainsi, le nombre d’états
microscopiques qui correspond à un état macroscopique donné indique la
probabilité relative que cet état macroscopique soit observé. Dans le
tableau 1, on s’aperçoit que l’état macroscopique composé de deux faces et
de deux piles est le plus probable : sur les 24=16 états macroscopiques
possibles, 6 correspondent à cette combinaison de sorte que la probabilité
d’un tel résultat est de 6/16=38%. A l’opposé, l’état macroscopique
correspondant à obtenir 4 piles ne correspond, lui, qu’à un seul état
microscopique et ne sera donc observé qu’avec une probabilité de
1/16=6%. Il est clair que si on jette 16 fois les pièces sur la table, on
n’obtiendra pas nécessairement deux piles et deux faces à 6 reprises. Il
s’agit ici de probabilités. Néanmoins, si on effectue un grand nombre
d’essais, on verra que près de 38% d’entre eux correspond à deux piles et
deux alors que seulement 6% d’entre eux produiraient quatre piles. La
probabilité d’observer un comportement identique de toutes les pièces
(quatre piles ou quatre faces) serait encore fortement réduite si on avait
cent pièces plutôt que quatre.

Au travers de cet exemple, on s’aperçoit que l’état « ordonné », correspond


au cas où toutes les pièces ont un comportement identique (soit pile, soit
face), est nettement moins probable que l’état « désordonné », où elles ont
des comportements différents. Il en est de même au niveau moléculaire :
plus le nombre d’états microscopiques, qui correspond à un état
macroscopique donnée, est grand, plus cet état macroscopiques est
probable et plus il est désordonné. En 1877, Boltzmann proposa de relier
l’entropie S d’un système à la notion de désordre (ou chaos) moléculaire au
travers de la relation :

S=kB.ln𝜴

64
Où kB est la constante de Boltzmann et W le nombre d’états
microscopiques correspondant à un état macroscopiques donné. Le second
principe, comme nous le verrons dans la section suivante, énonce le fait
qu’un système a tendance à évoluer vers une entropie plus grande et donc
vers un plus grand désordre. D’un point de vue statistique, cela traduit
simplement le fait que sels les processus les plus probables
s’accomplissent. Cela peut sembler banal mais une précision importante du
point de vue de l’interprétation : les phénomènes associées à une
diminution d’entropie ne sont pas réellement impossible mais pratique.
Ainsi, il pourrait arriver que l’eau d’un lac gèle en plein été, par temps
chaud, mais la probabilité qu’un tel événement se produise est tellement
infime qu’il n’est jamais observé.

3.2. Forme macroscopique du second principe

Le second principe fut d’abord énoncé pour des systèmes


macroscopiques. Dans cette forme il est souvent plus facile à utiliser,
quoique son interprétation physique soit peut être plus subtile que celle du
chaos moléculaire. Les théories statistiques microscopiques montrent que
les deux formes du second principe sont équivalentes. La forme
macroscopique du second principe déclare qu’une quantité appelée
l’entropie tend vers une valeur maximum. Tout comme l’énergie interne,
l’entropie d’un système est une fonction qui ne dépend que de l’état du
système et nullement de la manière dont on a atteint cet état.

La définition macroscopique de l’entropie implique le concept de


processus réversible ou irréversible. Un processus est dit réversible si on
peut revenir à l’état initial sans qu’il y ait au total de modification, ni dans
le système, ni dans le milieu extérieur. Par exemple, la détente adiabatique
d’un gaz est réversible (figure 15) s’il y a absence de tout effet dissipatif tel
que frottement, turbulence, etc. Ceci est vrai parce qu’une compression
adiabatique peut faire retourner le système à son état initial. Le travail
fourni au gaz pendant la phase de compression est égal à celui fourni par le
gaz pendant la détente ; le travail total effectué par le gaz et par le milieu
extérieur est nul.

Aucun processus naturel connu n’est réversible. Quand il y a eu


échange de chaleur entre des objets de températures différentes, il y a
moyen de renvoyer de la chaleur vers l’objet à température plus élevée.
Seulement, pour réaliser cette opération, il faut que le milieu ambiant
fournisse un travail, comme dans le cas d’un réfrigérateur pat exemple.
Ainsi, le milieu extérieur doit subir une modification pour que le système
puisse retourner à son état initial. Les processus réversibles, tout comme
les systèmes mécaniques sans frottement, sont des idéalisations existant de
façon approximative seulement dans les systèmes thermodynamiques réels.

65
Nous pouvons maintenant donner la définition macroscopique de l’entropie
d’un système. Supposons que l’on apporte, lors d’un processus réversible,
une petite quantité de chaleur ∆Q à un système se trouvant la
température absolue T. La variation d’entropie du système se produisant
pendant cette opération est alors définie par ∆S=∆Q/T (processus
réversible)

S’il y a transfert d’une grande quantité de chaleur, on peut la diviser


en de nombreuses quantités ∆Qi infinitésimales telles que la température
Ti soit à peu près constante pendant le transfert de ∆Qi.

Dans un processus réversible, la variation totale de l’entropie est alors


obtenue en additionnant les petits changements ∆Q/Ti

∑ ∫ (f)

Noter que lorsque la chaleur quitte un système, ∆Q est négatif de même que
la variation d’entropie qui en résulte. Quand on a affaire à une
transformation irréversible,

Figure 15 : Dans un processus réversible, le système et le milieu ambiant


peuvent être ramenés à leur état initial. (a) Une détente adiabatique sans
frottement est un processus réversible. (b) L’échange de chaleur entre des
objets portés à des températures différentes est une transformation
irréversible l’évaluation de la variation d’entropie d’un système isolé peut se
faire en considérant des processus réversibles qui amèneraient le système
au même état final.

Passons maintenant à la forme macroscopique du second principe.


Pour un processus quelconque, l’entropie totale du système et du milieu
ambiant ne peut jamais décroitre.

∆S(total)≥0

La variation globale de l’entropie est nulle pour une transformation


réversible et positive dans le cas d’un processus irréversible. Ceci constitue
66
l’un des énoncés du second principe de la thermodynamique. Du point de
vue microscopique, cela revient z à dire que le désordre moléculaire d’un
système et de son environnement reste constant si la transformation est
réversible et que le désordre augmente dans le cas d’une transformation
irréversible.

Il est possible d’obtenir l’équation (f) à partir de chaleur des deux


observations expérimentales suivantes. La première est que la chaleur ne
passe jamais spontanément d’un corps froid à un à un corps plus chaud.
Ceci est l’énoncé de Clausius du second principe. La seconde observation
est qu’il est impossible d’extraire de la chaleur d’une substance et de la
convertir intégralement en travail. C’est l’énoncé de Kelvin du second
principe. La déduction de la notion d’entropie et de celle du chaos
moléculaire à partir de ces deux énoncés du second principe est fort
complexe et n’est pas à la portée de ce cours. Nous pouvons cependant
vérifier que l’équation (1.8) est effectivement satisfaite dans quelques
processus simples. Les exemples qui suivent montrent également comment
on peut calculer des changements d’entropie dans des transformations
réversibles et irréversibles.

Quoique le second principe, sous la forme de l’équation (f), stipule qu’une


diminution nette d’entropie (d’un système isolé) est impossible, il n’est pas
exact que l’entropie d’un système (non isolé) ne puisse être réduite. Par
exemple, quand l’eau gèle, son entropie diminue.

67
CHAPITRE IV : ELEMENTS D’ELECTRICITE

I. LE COURANT ÉLECTRIQUE

1. Les atomes

L’atome est le constituant élémentaire de la matière, c’est un


assemblage de particules fondamentales.

Il est constitué d’un noyau autour duquel gravitent des électrons, qu’on
appellera « nuage électronique ».

Figure 16 : Electrons gravitant autour du noyau

2. Le noyau

C’est la partie centrale de l’atome (environ 10 000 fois plus petit que
l’atome lui- même).

Il est constitué de protons chargés positivement et de neutrons sans charge


électrique.

3. Le nuage électronique

Autour du noyau gravitent des électrons. Les électrons sont des


charges électriques négatives très petites et très légères. Ces charges
négatives gravitent autour du noyau à des distances bien déterminées. Sur
ces orbites, appelées couches électroniques, on trouve toujours un nombre
bien déterminé d’électrons.

68
Enfin, dans un atome neutre, le nombre d’électrons est égal au nombre de
protons.

En électricité seule la couche périphérique est importante : c’est le nombre


d’électron sur cette orbite qui va déterminer si le corps est bon ou mauvais
conducteur de l’électricité.

Mais il est possible grâce à un générateur de déplacer les électrons


libres d’un conducteur en un mouvement ordonnée : c’est le courant
électrique.

Lorsqu’un électron, attiré par le générateur, quitte un atome, il laisse


derrière lui, un « trou »qui sera comblé par un électron.

4. Le courant électrique

Pour qu’un courant électrique circule dans un circuit, il faut :

- Un générateur aux bornes duquel il existe une ddp

- Un récepteur (charge) relié aux bornes du générateur par un circuit


électrique fermé

L’intensité du courant électrique représente la quantité d’électrons


qui ont traversé le circuit (générateur, conducteur et charge).

L’intensité du courant se mesure en Ampère, symbolisé par la lettre I.

Pour mesurer cette intensité, on utilise un ampèremètre qui se monte en


série sur le circuit.

L'intensité du courant électrique I mesure également la charge


débitée par unité de temps : I = Q/t.

Le courant électrique va du plus (+) au moins (-) par définition mais


les électrons qui le composent vont du moins (-) au plus (+). En effet, le
courant électrique est une notion du début du 19ème siècle et ce n'est qu'en
1897 que J. Thomson découvrit l'électron qui a une charge négative et va
donc du moins (-) au plus (+). Le sens du courant n'a pas été changé depuis
1897 et va toujours en sens inverse des électrons.

L'électricité étant une notion abstraite, nous pouvons tenter de faire


comprendre les notions en comparant le courant électrique I dans un fil au
débit D d'eau dans une conduite.

69
II. LES DIFFÉRENTES FORMES D’ÉLECTRISATION

1. Electrisation par frottement (triboélectricité).

- Une tige en verre bien sèche, frottée à l’aide d’un morceau de drap en
soie ou en laine, tenue à la main, attire de petits morceaux de papier
(a).

On dit que le verre a été électrisé, ce phénomène est appelé électrisation


et la discipline de la physique qui traite de tels phénomènes est l’électricité.

- On obtient le même résultat si on remplace la tige en verre par un


bâton d’ébonite et si on répète la même opération (b).

Figure 17 : Phénomène d’électrisation


Si on essaie d’électriser, comme précédemment, une tige métallique, en
cuivre par exemple, on n’obtient aucun résultat (c). La tige en métal, tenue
à la main, n’exerce aucune force sur les morceaux de papier.

Par contre si on tient, par l’intermédiaire d’un manche en bois, la tige


métallique électrisée, on constate que des forces d’attraction se produisent
sur toute la surface du métal (d).

Interprétation de ces expériences : On attribue cette propriété, qu’acquiert la


matière et qui lui permet d’exercer une force, à l’existence de charges
électriques q.

Dans le cas du verre et de l’ébonite, ces expériences montrent que les


charges restent localisées sur la partie frottée et ne se répandent pas sur
toute la surface du matériau. Le verre et l’ébonite sont des isolants
électriques.

Par contre les charges dues à l’électrisation se déplacent dans les métaux
et s’écoulent vers la terre à travers le corps de l’expérimentateur. C’est la
raison pour laquelle on ne constate aucun effet de l’électrisation dans
l’expérience de la figure

70
2. Electrisation par contact

Si deux corps A et B sont en contact, le transfert d'électrons est


spontané.

* A est chargé négativement, quelques électrons vont sur B.

* A est chargé positivement (défaut d'électrons), quelques électrons de B


vont sur A et il y a donc un défaut d'électrons sur B (qui va se charger
positivement).

3. Electrisation par influence

On approche un corps chargé positivement d'un deuxième corps


neutre et les charges - viennent face aux charges + du premier corps. Il
suffit alors de relier momentanément le deuxième par un conducteur à la
terre (réservoir de charges) et le voilà chargé négativement.

4. Mise à la terre

La terre est un immense réservoir de charges. Si l'on met un corps


chargé à la terre, la terre compense tout de suite le défaut ou le manque
d'électrons.

III. AUTRES ELEMENTS EN ELECTRICITE

1. La résistance et la loi d'Ohm

On dit que le conducteur offre une résistance au passage du courant


d'électrons. Il faudra donc une tension aux bornes du conducteur pour
compenser la perte d'énergie des électrons et leur permettre d'avancer dans
le conducteur.

Si l'on met une faible tension U aux bornes d'un conducteur de résistance
R, le courant sera faible car l'énergie pour compenser le travail des forces
de frottement sera faible et permettra donc peu de passages des charges
électriques. Si on augmente la tension, le courant augmentera aussi
proportionnellement. Nous en tirons la première loi d'Ohm : U = R.I ; La

71
résistance R=U/I s'exprime en volt par ampère ou ohms : en souvenir de
Georg Simon Ohm qui découvrit cette loi en 1827.

2. La tension électrique ou différence de potentiel

La tension électrique correspond à une différence de potentiel entre


deux points différents d'un circuit. L’unité de la (ddp) est le Volt (V),
symbolisé par la lettre U.

Pour mesurer cette ddp, on utilise un voltmètre. Celui-ci se branche


toujours en parallèle sur le circuit.

On l'appelle aussi force électromotrice (f.e.m) car c'est grâce à son action
que le courant électrique peut exister.

3. Dipôle

On appelle dipôle tout élément de circuit possédant 2 bornes ou 2


pôles qui permettent de l’insérer dans un circuit.

Si on mesure la tension aux bornes d’un dipôle qui n’est pas insérer dans
un circuit, deux cas peuvent se présenter :

5. La tension est nulle, le dipôle est passif, c’est le cas d’une ampoule.
6. La tension n’est pas nulle, il existe donc une tension aux bornes du
dipôle alors que celui-ci n’est traversé par aucun courant, le dipôle
est actif, c’est un générateur, c’est le cas d’une batterie.

4. Lois des tensions

a) Loi des branches

Un circuit est constitué de branches.

Une branche est une portion de circuit non fermée.

Enoncé de la loi des branches :

A, B et C étant trois points d’une même branche : UAC = UAB + UBC

72
Figure 18 : Loi des branches

b) Loi des mailles

Une maille est un ensemble de branches qui forme une boucle.

Règle d’écriture de la loi des mailles :

- On choisit un sens de parcours arbitraire pour la maille.


- On décrit la maille dans le sens choisi et on écrit que la somme
algébrique des tensions est nulle en respectant la convention
suivante :
- Si la flèche-tension est rencontrée par la pointe, la tension est
affectée du signe -;
- Si la flèche-tension est rencontrée par le talon, la tension est affectée
du signe +.

c) Loi des nœuds ou loi de Kirchhoff

Un nœud est une intersection de plusieurs fils :

Figure 19 : Loi des noeuds

La somme des intensités des courants qui arrivent à un nœud est égale à la
somme des intensités des courants qui en repartent.

Explication (sur le schéma ci-dessus) :

73
• I1 et I5 sont les intensités qui arrivent au nœud.

• I2, I3 et I4 sont les intensités qui repartent du nœud.

Donc d’après la loi des nœuds, I1+I5=I2+I3+I4

5. La charge électrique.

La charge électrique est une grandeur mesurable : une grandeur


physique est mesurable lorsqu’on sait définir le rapport de deux grandeurs
G1 et G2 de son espèce.

G1/G2=k où k est une constante.

Soit une charge Q1 placée en un point P de l’espace ; en un point M, qui se


trouve à une distance d de P, on place une autre charge q et on mesure
l’intensité de la force F1 qui s’exerce sur q de la part de Q1. On remplace
Q1 par une autre charge Q2 et on mesure la force F2 que subit la charge test
q. Ces forces ont toutes la même direction.

L’expérience montre que :

Une charge électrique est proportionnelle au module de la force qu’elle crée en


agissant sur une même charge test placée en un même point.

On trouve

Quelle que soit la charge Q le rapport k reste constant. La charge


électrique est donc une grandeur mesurable. Parmi toutes les charges Q,
on en choisit arbitrairement une comme unité de mesure U, et on exprime
toutes les autres charges en fonction de U sous la forme : Q = k U

K est la mesure de Q avec l’unité choisie U. Dans le système d’unités


M.K.S.A (mètre, kilogramme, seconde, ampère) l’unité de la charge
électrique est le coulomb dont le symbole est C.

6. La force électrostatique : Loi de Coulomb.

Coulomb a effectué, en 1785, une série de mesures, à l’aide d’une balance


de torsion, qui lui ont permis de déterminer les caractéristiques de la force
d’interaction électrostatique entre deux charges ponctuelles q1 et
q2séparées par une distance r.

74
Figure 20 : Loi de Coulomb

Ces expériences ont mis en évidence une analogie avec la loi de la


gravitation universelle de Newton, Coulomb a alors proposé l’expression
mathématique :

⃗ ⃗

désigne la force exercée par la charge q1 sur la charge q2 et ⃗ un vecteur


unitaire porté par la droite qui joint les deux charges et orienté de q1vers q2,
K une constante.

Lorsque le système MKSA rationnalisé fut approuvé en 1946, on attribua à


cette constante la valeur :

est la permittivité électrique du vide. Elle est


mesurée, dans ce système, en farad par mètre : F/m.

La force électrostatique est répulsive si les charges sont de même signe,


et attractive si elles sont de signes opposés, alors que la force de
gravitation est purement attractive.

La loi de Coulomb est une loi empirique, elle est à la base de


l’électrostatique.

Remarque : La loi de Coulomb obéit au modèle newtonien. Dans ce modèle,


la force d’interaction, présente les caractéristiques suivantes :

1°) Elle s’exerce sur des objets de même nature, ici des charges électriques.

2°) Elle agit suivant la droite qui joint les deux objets.

3°) Elle est proportionnelle au produit des grandeurs liées aux objets
considérés : q1 et q2.

4°) Elle varie comme l’inverse du carré de la distance entre les deux objets.

5°) Elle obéit au principe de l’action et de la réaction, ⃗ ⃗

75
6°) Enfin, elle est instantanée.

7. Champ électrique.

En électrostatique, on appelle champ électrique une région de l’espace où,


en tout point, une charge q, maintenue immobile, est soumise à l’action
d’une force électrique.

On introduit alors une grandeur vectorielle telle que ⃗ ⃗

Cette grandeur ⃗ est également appelée champ électrique.

De la même manière en mécanique, si au voisinage de la terre, où règne le


champ de la pesanteur ⃗ , on place une masse m, elle sera soumise à la
force de gravitation qui, dans ce cas, n’est autre que son poids.

⃗ ⃗ On peut noter l’analogie entre le champ électrique ⃗ et le champ de


gravitation ⃗ créé par la terre. Seulement ⃗ est toujours dirigé vers le
centre de la terre alors que le sens du champ électrique dépend du signe
des charges qui le créent.

8. L'énergie W et la puissance électrique P

L'énergie électrique est l'énergie potentielle d'une charge électrique :

W = q×U et W = q×V

Dans notre analogie hydraulique, l'énergie serait potentielle :

Wmec=m.g.h

La puissance électrique est le produit de la tension et du courant,


rappelons qu'elle se mesure en watt W ou joules par seconde.

ΔPel =ΔW/t=q×U/t =(q/t)×U =I×U => P =U×I [W = J/s] qui est la loi de Joule.

La puissance hydraulique vaut P=m.g.h/t =(m/t).g.h =D.g.h; on peut la


comparer avec Pél=UI (car le débit D correspond au courant I et la
dénivellation h fois la gravitation g à la tension U).

9. Exercices

Courant électrique

1) Une batterie débite un courant I = 1,5 A pendant t = 70 heures. Quelle


est la charge Q mise en jeu pendant cette durée t ?

2) Une batterie d'automobile porte l'inscription : 45 Ah/200 A.


76
a) Pendant quelle durée t la batterie peut-elle débiter un courant I = 1 A ?

b) Calculer la charge électrique Q que cette batterie fait circuler pendant les
deux secondes du démarrage du moteur en admettant que le courant est de
I = 120 A.

Tension et puissance

1) Une prise 230 V est protégée par un fusible de 10 A. Quelle est la


puissance maximale que l'on peut tirer de la prise électrique ?

2) Une pile de 9 V entretient dans un circuit la circulation de 6.1016


électrons par seconde. Quelle énergie fournit-elle en 1 minute ?

Lois d'Ohm

1) Il apparaît une tension U = 10 V entre les extrémités d’un fil lorsqu’il est
parcouru par un courant I = 5 A. Déterminer sa résistance R.

2) Un thermoplongeur de puissance P = 400 W est branché sur une prise


230 V.

Calculer l'intensité du courant I qui le traverse et sa résistance électrique R.

77
CHAPITRE V : ELEMENTS DE LA RADIOACTIVITE

I. INTRODUCTION

Le but de ce chapitre est de permettre aux étudiants qui seront


amenés à utiliser des sources radioactives, d’acquérir les bases de la
radioactivité. Aussi bien au niveau du vocabulaire que des mesures de
radioprotection.

Ainsi l’étudiant sera capable :

• De mettre en œuvre de façon efficace une protection contre les


rayonnements des sources radioactives que vous pourrez être amenés à
utiliser dans le cours de votre formation de biologiste,

• D’associer types de radioactivité et impact en termes de dégâts


biologiques,

• De déchiffrer le contenu physique d’un diagramme de désintégration.

1. La radioactivité dans la nature

La radioactivité est d’origine naturelle. L’intégralité des éléments


présents sur Terre, y compris les noyaux radioactifs, ont été formés :

• Dans la phase de nucléosynthèse aux premiers instants de l’univers,


pour les éléments légers (hydrogène et hélium),

• Dans les étoiles, pour les éléments jusqu’au fer,

• Lors de l’explosion des étoiles, marquant la fin de vie de celles-ci, pour les
éléments au-delà du fer.

La radioactivité est à l’origine de l’apparition de la vie sur Terre.

C’est la chaleur qu’elle génère qui maintient le noyau terrestre sous forme
liquide, et qui a permis lors des éruptions volcaniques la formation de
l’atmosphère primitive (protection contre les météorites, effet de serre pour
diminuer les écarts thermiques entre le jour et la nuit).

C’est aussi la radioactivité qui entretient la combustion au sein du soleil,


par le biais des réactions thermonucléaires où l’hydrogène est transformé
en hélium.

2. La radioactivité et l’homme

Depuis plus d’un siècle, l’homme a découvert l’existence de la


radioactivité. Il a su exploiter l’énergie fabuleuse cachée au cœur de la
78
matière, avec plus ou moins de bonheur, et même créer de nouveaux
éléments qui n’existent pas sur Terre !

Quelques applications :

• Énergétiques : centrales nucléaires à fission,

• Médicales : utilisation de traceurs radioactifs pour les diagnostics,


traitement des cancers,

• Biologiques/géologie : études in vivo à l’aide de marqueurs radioactifs,


datation

• Militaires : bombes nucléaires à fusion ou à fission

3. Ordres de grandeur

On va comparer les grandeurs physiques du monde atomique avec


celles du monde subatomique.

Echelles de distance (1 : 10-5)

La taille des atomes est de l’ordre de 10-10m ou 1 Å.

La taille des noyaux est de l’ordre de 10-15m ou 1 fermi (fm).

Echelle de masse volumique (1 : 1014)

La quasi-totalité de la masse d’un atome est concentrée dans le


noyau. Pour rendre compte de la compacité du noyau, on peut comparer la
masse d’un volume d’un centimètre cube (un dé à coudre) rempli d’atomes
de fer, et de noyaux de fer :

• Masse d’un cm3 d’atomes de fer : 7,874 g

• Masse d’un cm3 de noyaux de fer ≈ 2,125 x 1014 g soit plus de 200
millions de tonnes dans un dé à coudre !!! On peut trouver dans l’univers
des objets aussi denses, sous la forme d’étoiles à neutrons.

Echelle d’énergie (1 : 106)

Si compare les énergies en jeu au sein des atomes et des noyaux d’atomes,
on observe que l’énergie de liaison des électrons au noyau est environ un
million de fois plus petite que l’énergie de liaison qui assure la cohésion des
protons et des neutrons au sein du noyau.

C’est cette différence entre énergies de liaison qui explique l’écart entre les
effets des réactions chimiques (ex. dynamite) et des réactions nucléaires
(ex. bombe atomique).

79
II. NOTATIONS

Un noyau comportant Z protons et N neutrons est noté sous la forme:


.

A est le nombre de nucléons, c'est-à-dire le nombre de protons et de


neutrons : A=Z+N.

Pour définir un noyau, on donne souvent le nom de l’élément chimique (qui


fixe le nombre de protons) et le nombre de nucléons (qui fixe la somme du
nombre de protons et de neutrons) :

• Carbone 12 : carbone = 6ième élément de la classification de


Mendeleïev.

Il y a 6 électrons dans cet atome donc le noyau considéré contient 6


protons.

Le nombre total de nucléons est 12, le noyau contient donc 12-6=6


neutrons.

• Uranium 235 : (uranium = 92ième élément de la classification de


Mendeleïev.

Il y a 92 électrons dans cet atome donc le noyau contient 92 protons.

Le nombre total de nucléons est 235, le noyau contient donc 235-92=143


neutrons).

1. Classification des noyaux

Les noyaux ayant le même nombre Z de protons s’appellent des isotopes :

, , .

Les noyaux ayant le même nombre N de neutrons s’appellent des isotones :

Les noyaux ayant le même nombre A de nucléons s’appellent des isobares :

On peut noter que plusieurs isotopes d’un même élément chimique sont
naturellement présents dans l’atmosphère. Ainsi, le carbone que l’on trouve
dans le CO2 par exemple, est réparti de la manière suivante :

• 98,89% de (stable)

• 1,11 % de (stable)
80
• et une infime fraction de (radioactif de période 5730 ans) : le rapport
vaut 1,3×10−12.

Le carbone est fixé par les êtres vivants et on le retrouve par exemple dans
la cellulose des arbres, créée lors de la photosynthèse. Ainsi, le bois d’un
arbre est naturellement radioactif. C’est cette propriété des tissus vivants à
fixer le CO2 (donc le ) qui est à l’origine de la méthode de datation par le
carbone 14.

Plus surprenant, le corps humain est lui aussi naturellement radioactif !

La radioactivité du corps humain provient de la présence en son sein de


deux radioéléments d'origine naturelle, le potassium-40 et le carbone-14, à
l'origine de 8000 désintégrations par seconde.

2. Vallée de stabilité

La représentation des noyaux connus dans un graphe (N, Z) permet de


mettre en évidence la ligne de stabilité, peuplée par les noyaux stables (on
devrait plutôt parler de courbe de stabilité).

Figure 21 : carte des noyaux connus. Les noyaux stables sont notés en
noir.

Les noyaux instables vont, par une suite de désintégrations


radioactives, se transformer jusqu'à devenir stables :

81
• Au-dessous des noyaux stables, on trouve en bleu les noyaux trop riches
en neutrons. Ces noyaux reviennent vers la ligne de stabilité par
désintégration β-, qui transforme au sein du noyau un neutron en proton.

• Au-dessus des noyaux stables, on trouve en rouge les noyaux trop riches
en protons. Ces noyaux reviennent vers la ligne de stabilité par
désintégration β+ou par capture électronique, qui transforme au sein du
noyau un proton en neutron.

• Les noyaux lourds riches en protons sont revenir vers la ligne de stabilité
par désintégration alpha

• Enfin, les noyaux très lourds se fissionnent en donnant naissance à des


produits de désintégration légers.

Une représentation en 3D où le troisième axe représente la masse des


noyaux permet d’illustrer les transformations nucléaires jusqu'à atteindre
l’état de stabilité maximal, en fond de vallée.

III. BILAN D’ÉNERGIE DE MASSE

D’où vient l’énergie libérée lors des transformations nucléaires ? Lors


d’une réaction nucléaire spontanée, la masse des particules dans l’état
initial est supérieure à la masse des produits de désintégration.

Exemples :

• désintégration alpha : → +α avec mPo>mPb+mα

• désintégration β-: → + e- + 𝜈 avec mCo>mNi+me

• fission spontanée : → + avec mCf>mBa+mMo

On observe une différence de masse entre mi (masse de la particule dans


l’état initial) et mf (somme des masses des particules dans l’état final) :
Δm=mi -mf.

On appelle bilan d’énergie de masse de la désintégration la quantité Q


définie par : Q=Δm×C2= (mi-mf)×C2

C’est cette transformation de l’énergie de masse en énergie cinétique et/ou


d’excitation qui est communiquée aux produits de désintégration.

IV. DÉSINTÉGRATIONS RADIOACTIVES

Le retour à la stabilité s’effectue par des désintégrations alpha, bêta,


capture électronique, ou encore par émission gamma.

82
Figure 22 : Déplacements sur la carte des noyaux lors des
désintégrations radioactives

1. Désintégration alpha

Le noyau expulse une particule alpha. La transformation s’écrit :

→ +

2. Désintégration β+ et capture électronique

Le noyau expulse un positron (particule de charge +e et de même


masse que l’électron). Un proton du noyau se transforme en neutron et
l’émission du positron s’accompagne de l’émission d’un neutrino (particule
de masse nulle). La transformation s’écrit :

→ + + 𝜈e

Le processus de désintégration β+ apparaît presque toujours en compétition


avec le processus de capture électronique dans lequel un e- du cortège
électronique entourant le noyau (en général, un e- proche du noyau). Cette
capture, tout comme le processus de désintégration β+, conduit à la
transformation d’un proton du noyau en neutron. La capture s’écrit :

+ → + 𝜈e

83
3. Désintégration β–

Le noyau expulse un électron, c'est-à-dire qu’un neutron se


transforme en proton, et l’émission de l’électron s’accompagne de l’émission
d’un anti-neutrino (particule de masse nulle). La réaction s’écrit :

→ + + 𝜈e

4. Désintégration gamma

Au même titre que les atomes, les noyaux peuvent se trouver dans un
état excité. La désexcitation d’un noyau vers son état fondamental
se fait de deux manières :

• Par émission gamma (γ),

 par transition directe si l’énergie du photon γ émis est égale à


l’énergie d’excitation du noyau,
 par cascade de rayonnements γ dont la somme des énergies
est égale à l’énergie d’excitation.

→ + ou → + + +…. +

• Par conversion interne, c'est-à-dire un transfert direct de l’énergie


d’excitation à un électron du cortège électronique.

V. UNITÉS DE MESURE

Les unités de mesure usuelles ne sont pas adaptées au monde


subatomique.

1. L’unité de masse atomique

La masse du proton est 1,67252×10−27 kg. Cette valeur très faible


nous conduirait à travailler avec des puissances de 10, aussi une nouvelle
échelle de masse a-t-elle été définie : l’unité de masse atomique ou u.m.a.

Par définition,

1 u.m.a. ≔ 1/12 × masse atome de 12C=1,66056×10-27 kg

La définition du nombre d’Avogadro NA est basée sur la masse d’une mole


d’atomes de 12C, qui est égale à 12 g. En notant M(12C) la masse d’un
atome de 12C,

NA× M(12C)=12 g

84
M(12C)=12/NA g

1 u.m.a=1/12 × M(12C)

1 u.m.a.=1/NA g

Dans ce système d’unités, une bonne approximation de la masse d’un


atome comportant un noyau est A u.m.a. (ex. M(12C)=12 u.m.a.,
M(235U)≈235 u.m.a, …).

2. L’électron-volt

L’électron-volt est l’énergie acquise par un électron accéléré par une


différence de potentiel de 1 volt.

La variation de l’énergie cinétique de l’électron étant égale au produit de la


charge de l’électron par la différence de potentiel, on trouve que :

1 eV=1, 6×10−19 Joule

On utilise souvent des multiples de l’électron-volt :

• 1 keV = 103 eV

• 1 MeV=106eV

• 1 GeV = 109eV

Lors du calcul du bilan d’énergie de masse Q, les masses sont souvent


exprimées en u.m.a. alors qu’on cherche à exprimer Q en MeV. On peut
montrer que : 1 u.m.a× C2 =931, 5 MeV

VI. DIAGRAMMES DE DÉSINTÉGRATION

Le diagramme de la désintégration β- → + e- + 𝜈 est


représenté ci-dessous.

Figure 23 : Désintégration du Césium 137

85
Le noyau de se désintègre :

• dans 94,6% des cas par émission β- dans un état excité du ,

• dans 5,4% des cas par émission β- dans l’état fondamental du .

Dans le premier cas, le bilan Q d’énergie de masse est égal à 514 keV, cette
énergie étant partagée sous forme d’énergie cinétique entre les trois
produits de désintégration : , e- et neutrino. Le noyau de
retourne à son fondamental en émettant un photon de 662 keV.

Dans le deuxième cas, le bilan Q d’énergie de masse est égal à 1175,63


keV, cette énergie étant partagée sous forme d’énergie cinétique entre les
trois produits de désintégration : , e- et neutrino.

VII. EVOLUTION TEMPORELLE D’UNE POPULATION DE


NOYAUX

La probabilité que présente un noyau radioactif de se désintégrer


pendant l’unité de temps s’appelle la constante radioactive λ. Elle s’exprime
comme l’inverse d’un temps, en s-1.

Ce caractère probabiliste fait qu’un ne connait jamais le moment où un


noyau donné va se désintégrer.

Par contre, on peut statistiquement prédire le comportement d’un grand


nombre de noyaux.

1. Loi de décroissance

Dans un échantillon de matière radioactive constitué de noyaux


radioactifs d’une espèce donnée, le nombre de noyaux va décroître au cours
du temps, et sera noté N(t). Si on appelle N0 le nombre de noyaux
initialement présents, on a la relation : N(t)= N0×e-λt

Démonstration :

A priori, on ne sait rien de l’évolution d’un système de noyaux radioactifs. On


va dans un premier temps décrire ce qui se passe sur un tout petit intervalle
de temps dt, très inférieur à la seconde.

Pendant ce tout petit intervalle, les choses varient tellement peu que le
problème devient linéaire. On dit qu’on a linéarisé le problème, c’est une
technique très utilisée en physique, parce qu’elle permet de décrire très
simplement l’évolution d’un système.

Ensuite, à partir de l’évolution sur un tout petit intervalle de temps, on va en


déduire ce qui se passe sur des échelles de temps très grandes, grâce au
86
calcul différentiel (opération mathématiques sur les dérivés des fonctions).
C’est Newton qui fut le précurseur de cette approche.

Figure 24 : Illustration de la variation du nombre de noyaux N(t) sur un


tout petit intervalle de temps dt. A une variation de temps égale à dt
correspond une variation du nombre de noyaux dN(t). Ces deux
quantités sont reliées par la dérivée de la fonction : N’(t)=dN(t)/dt.

On considère à l’instant t un ensemble de noyaux radioactifs N(t).

Par définition de la constante de désintégration radioactive, chacun de ces


noyaux a une probabilité λ de se désintégrer par unité de temps.

Pendant un temps dt très petit, la probabilité qu’un noyau se désintègre est


donc égale à λ×dt. On vérifie que le produit λ×dt n’a pas de dimension
(s×s−1), ce qui correspond bien à une probabilité.

Si on considère maintenant non plus un seul noyau, mais les N(t) noyaux
présents, N(t)×λ×dt noyaux vont se désintégrer pendant le petit temps dt.

On a donc N(t) = N(t+1) + λ×N(t)×dt


présents encore ceux qui se
à l'instant présents à sont
t l'instant désintégrés
t+dt

Que l’on peut réécrire sous la forme : N(t+1) - N(t) = - λ×N(t)×dt

N(t+1) - N(t) est la variation infinitésimale du nombre de noyaux pendant le


temps dt. On la note aussi dN(t)= N(t+1) - N(t)

dN(t)= - λ×N(t)×dt

dN(t)/dt= - λ×N(t)

87
dN(t)/[dt×N(t)]= - λ

Cette dernière formule est de la forme à u′/u = -λ

On sait que si deux fonctions sont égales (ici, ce sont des fonctions qui
dépendent du temps), alors leurs primitives sont égales à une constante
près :

ln N(t) = - λ×t + C

N(t) = e-λ×t + C

N(t) = eC + e-λ×t

N(t) = K + e-λ×t

A t =0 , on a N(t=0)=N0 noyaux, donc K = N0

Finalement, N(t) = N0×e-λ×t

2. Période radioactive

La période T est le temps au bout duquel le nombre de noyaux


initialement présent a été divisé par un facteur 2.

𝑇 est défini par (𝑇)=𝑁0/2

On a aussi N(T+t)= N(t)/2 : après une période, le nombre de noyaux


radioactifs encore présents a été divisé par deux.

On peut déduire de cette définition une relation entre T et λ :

N(t) = N0×e-λ×t

N(T) = N0×e-λ×T

N(T) = N0/2

N0×e-λ×T = N0/2

e-λ×T = ½

eλ×T = 2

λ×T = ln2

Exemples de période :

: 5730 ans

88
: 1672 ms

: 703,8 millions d’années !

VIII. ACTIVITÉ D’UNE SOURCE

1. Définition

On appelle activité, notée a(t), le nombre de désintégrations par unité


de temps. On calcule l’activité en multipliant la probabilité qu’a un noyau
de se désintégrer par unité de temps (λ) par le nombre de noyaux :

() ()

2. Unités

L’activité s’exprime en Becquerel (Bq), qui correspond à une


désintégration par seconde. On trouve une autre unité historique, le Curie
(Ci) qui correspond à 3,7×1010 Bq.

IX. Interaction des particules avec la matière

Figure 25 : Interaction des particules avec la matière


On va s’intéresser à l’interaction des particules α, β et γ avec la matière, qui
constitue un vaste sujet que nous ne ferons qu’aborder. Pour information,
les applications de ces interactions sont à l’origine :

• Des détecteurs de particules (les particules ne sont décelables que par


leur interaction avec la matière)

• Des applications médicales (radiothérapie par exemple)

• De l’élaboration de mesures de radioprotection

• Du dégagement de chaleur dans les centrales nucléaires

89
1. Aspects qualitatifs

Les interactions particules–matière sont liées au transfert d’énergie


de la particule vers les atomes de la matière :

• pour la particule émise lors d’une désintégration radioactive :


ralentissement par perte d’énergie et éventuellement diffusion (changement
de direction). Certaines particules peuvent même être absorbées
complétement

• pour la matière, par l’absorption d’énergie qui conduit à l’excitation ou


l’ionisation des atomes.

On assiste ensuite au retour à l’état fondamental par l’émission de


rayonnement X (réarrangement du cortège électronique) qui peut conduire
à de la fluorescence (émission de lumière visible) ou encore à des électrons
Auger.

La perte d’énergie locale dans la matière dépend de la nature de la


particule. On définit la densité linéique d’énergie (D.L.I.) comme le nombre
d’ionisations produit par une particule par unité de longueur de matière
traversée. On l’exprime en général en nombre d’ionisations par µm.

2. Interaction des particules alpha

Perte d’énergie essentiellement par interaction électromagnétique


avec les électrons atomiques.

Importante création de paires électrons-ions : on dit que le rayonnement


alpha est fortement ionisant.

A cause de sa grande masse, la particule alpha est peu déviée. La


trajectoire des alphas dans la matière est rectiligne.

Particules alpha de 5,3 MeV émis par le polonium 210 :

• Parcours : ~ 4 cm dans l’air, ~ 50 µm dans les tissus humains


(essentiellement H2O)

• DLI : ~ 5000 ionisations par µm dans H2O

3. Interaction des particules bêta

Perte d’énergie des électrons (et positrons) :

• Par interaction avec les électrons atomiques provoquant l’excitation ou


l’ionisation de la matière

90
• Par interaction avec les noyaux des atomes du milieu, qui dévient la
trajectoire des électrons. Lors du changement de trajectoire, un photon de
Brems strahlung est émis (conservation de la quantité de mouvement).

Les particules bêta sont plus de 8000 fois plus légères que les particules
alpha et elles sont facilement déviées par le champ électromagnétique des
noyaux. Leur trajectoire est en forme de ligne brisée. Les particules bêta
sont nettement moins ionisantes que les particules alpha.

Particules bêta de 2 MeV :

• Parcours : ~ 6 mètres dans l’air, ~ 1cm dans H2O et ~ 3mm dans


l’aluminium

• DLI : ~ 10 ionisations par µm dans H20

4. Interaction du rayonnement gamma

Du point de vue microscopique, l’interaction des photons de haute


énergie est pour l’essentiel une interaction avec les électrons atomiques.

En fonction de l’énergie du photon, l’interaction donnera lieu à :

• L’effet photo électrique

C’est un processus par lequel le photon incident, d’énergie h𝜈, cède


toute son énergie à un électron des couches profondes qui est alors éjecté
de l’atome : il y a absorption totale du photon et ionisation de l’atome :

Figure 26 : Effet photoélectrique

L’énergie de l’électron est égale à l’énergie du photon incident moins


l’énergie de liaison de l’électron qui a été éjecté : Ee- = h𝜈-We.

L’atome réorganise ensuite son cortège électronique provoquant l’émission


d’un rayonnement X secondaire.

• La diffusion Compton

Le photon incident cède une partie de son énergie à un électron des


couches périphériques de l’atome, qui est éjecté. Il apparaît un nouveau
91
photon diffusé, d’énergie h𝜈’ < h𝜈. Il y a donc diffusion du photon incident
et ionisation de l’atome.

Figure 27 : Diffusion compton

L’énergie du photon incident est répartie sous la forme d’énergie cinétique


apportée à l’électron et d’énergie du photon diffusé : h𝜈 = Ee- +h𝜈 (on néglige
ici l’énergie de liaison de l’électron des couches périphériques).

• la Création de paire e+e-. C’est un processus par lequel le photon


incident disparaît, son énergie se matérialisant pour donner naissance à
une paire e+e- :

Figure 28 : Paire d’électrons

Pour que ce processus ait lieu, le photon doit avoir une énergie supérieure
au seuil de création e+e-, par exemple hν >2×0,511 MeV.

5. Importance relative des trois processus

En fonction de l’énergie du photon incident, l’interaction photon-


matière se fera préférentiellement par effet photoélectrique, diffusion
Compton ou encore par création de paires. La figure ci-contre représente la
probabilité d’interaction des photons dans le plomb, en fonction de leur
énergie. Cette probabilité s’appelle la section efficace et sera définie au
paragraphe suivant.
92
6. Atténuation d’un faisceau de photons par la
matière

Du point de vue macroscopique, un faisceau de photons va être


atténué lors de son passage dans la matière. Le nombre de photons n’ayant
subi aucune interaction suit une loi de décroissance exponentielle, similaire
à la loi de décroissance des noyaux. En notant N0 le nombre de photons
initial (à gauche) et N(x) le nombre de photons n’ayant subi aucune
interaction dans un matériau d’épaisseur x (à droite) : ( )

On peut noter que si un photon survit au passage dans la matière, il a une


énergie égale à son énergie initiale.

Figure 29 : Faisceau de photon

Le coefficient µs’appelle le coefficient d’atténuation linéique. Il s’exprime


comme l’inverse d’une longueur.

Ce coefficient est le produit de deux termes : µ=n×σ, où : n est le nombre de


noyaux par unité de volume dans la matière (cm-3) ; σ est la probabilité
d’interaction des photons dans la matière. Elle a la dimension d’une surface
(cm2).

La section efficace varie énormément en fonction de l’énergie des photons et


de la nature du matériau.

De façon similaire à la période, on définit l’épaisseur de demi-atténuation


( )

X½ est relié à μ par la relation :

( )

( )

93
( )

X. RADIOPROTECTION

Comme nous l’avons vu précédemment, le rayonnement ionisant


(particules α, β, γ, …) interagit avec la matière en lui cédant son énergie
(excitation, ionisation). Mais qu’advient-il lorsque des tissus humains sont
irradiés ?

1. Effets sur le vivant

La cellule est détruite si l’irradiation est intense (ex : stérilisation


par irradiation aux neutrons). Si l’irradiation est plus faible, on assiste à
la création de radicaux libres (H2O2) au sein de la cellule, qui conduira à
une altération des bases.

Si le patrimoine génétique de la cellule est modifié, celle-ci peut être


détectée comme non-conforme et détruite. Dans le cas où la cellule survit,
elle sera amenée tôt ou tard à se reproduire. Là encore, deux cas de figures
se présentent :

• Le nouveau gène est récessif et les nouveaux caractères ne seront pas


transmis,

• Le nouveau gène est dominant et les nouvelles cellules auront la


fonctionnalité liée à la mutation génétique.

Ce dernier cas conduit parfois à l’apparition de cancers.

2. Quantification de l’irradiation, unités

• Activité : nombre de désintégrations par seconde, unité Becquerel,

• Dose : énergie déposée en Joules par kg, unité Gray.


94
Mais ces unités rendent-elles bien compte des dégâts sur le vivant ?

3. Importance de la nature des rayonnements en jeu,


dose équivalente

Les explosions nucléaires de Hiroshima (n) et Nagasaki (γ) ont donné


lieu à des études de la mortalité engendrée par l’exposition à des doses
intenses.

Figure 30 : Dose équivalente

Il apparaît nettement qu’à dose égale, les dégâts sont


considérablement plus importants dans le cas d’une exposition aux
neutrons. Il faut donc tenir compte de la nature des rayonnements dans
l’évaluation de l’impact d’une exposition à la radioactivité. On introduit
pour ce faire un facteur de pondération radiologique WR :

95
Figure 31 : Facteur de pondération radiologique

On définit la dose équivalente qui tient compte de la nature du


rayonnement par :

H = WR×D. L’unité de dose équivalente est le Sievert (Sv).

Si on a plusieurs types de rayonnements, on prend en compte toutes les


contributions : ∑ où DR est la dose déposée par le
rayonnement R.

4. Importance de la nature des tissus irradiés

Pour 100 cancers radio-induits dans une population humaine


irradiée de façon homogène par des photons gamma, on observera 12
cancers pulmonaires, 5 cancers du sein et un cancer de la peau. Ceci
amène à introduire un facteur de pondération tissulaire WT, permettant de
rendre compte des effets différents selon la nature des tissus irradiés :

96
Figure 32 : Facteur de pondération radiologique

On rappelle que la dose équivalente pour un tissu T est ∑ où


DRT est la dose déposée par le rayonnement R dans le tissu T.

Si on intègre sur le corps entier, on obtient la dose efficace ∑ .


La dose efficace s’exprime aussi en Sievert.

5. Effets de seuil

Les effets des faibles doses sont mal connus, on peut seulement
définir un caractère probabiliste de l’apparition de cancers :

Figure 33 : Effet de seuil

97
CHAPITRE VI : ELEMENTS D’OPTIQUE

I. INTRODUCTION

L’optique est la partie de la physique qui étudie la lumière et les


phénomènes qu’elle engendre, même lorsque ceux-ci ne sont pas
détectables par l’œil humain. Mais, pourquoi étudier l’optique ?

• L’optique conditionne notre perception de l’environnement puisqu’elle est


la science de la vision

• Le laser a entraîné un renouveau complet de cette discipline

• Les technologies optiques sont partout : télécommande infrarouge, CD,


lunettes, télescope, imagerie par satellite, lecteur de code barre….

II. LA LUMIÈRE

1. Les sources

Les sources de lumière sont très variées. Elles peuvent être à


incandescence comme le Soleil ou la plupart des ampoules que l’on utilise.
En fait tous les corps portés à une certaine température émettent de la
lumière. Lorsque la lumière est produite par tout autre moyen que le
chauffage, on parle de luminescence : par exemple, les tubes néon ou les
lampes fluorescentes.

Le laser est un autre type de source lumineuse considérée comme quasi-


parfaite. Ces diverses sources peuvent être caractérisées par différents
paramètres : leur intensité, leur direction d’émission, leur rendement
(puissance lumineuse émise sur puissance fournie) ou leur mode
d’émission. Un autre paramètre important est la « couleur » du
rayonnement émis par la source.

Cette notion fait intervenir le spectre électromagnétique.

2. Le spectre électromagnétique

Les ondes électromagnétiques couvrent une très large gamme de


fréquence : la lumière visible ne constitue qu’une infime partie des ondes
électromagnétiques (voir théorie ondulatoire), parmi lesquelles on compte
les ondes radio (et télé), les micro-ondes, l’infrarouge (responsable de la
sensation de chaleur), l’ultraviolet (responsable entre autres du
bronzage…), les rayons X et les rayons gamma.

98
On classifie les ondes en fonction de leur longueur d’onde dans le vide λ0
(en mètres) ou de leur fréquence ν(en Hz). On a la relation λ0= c/ν avec c la
vitesse de la lumière dans le vide.

Excepté la lumière produite par un laser qui est quasiment


monochromatique (une seule couleur), toute lumière produite par d’autres
sources peut être décomposée en plusieurs couleurs.

C’est le but de la spectrométrie.

Figure 34 : Différentes longueurs d’ondes

Le visible ne correspond qu’à la partie du spectre correspondant à


λ0compris entre 400 et 800 nm.

a) La théorie corpusculaire

Cette théorie conçoit la lumière comme un ensemble de particules (ou


corpuscules) dont le mouvement est décrit dans un cadre proche de celui
de la mécanique. Ces particules sont appelées photons et ont une énergie
E=h𝜈 : où h est la constante de Planck (h=6.63 x 10-34J.s) et 𝜈 la fréquence
de l’onde lumineuse en Hz. Les trajectoires suivies par ces particules sont
les rayons lumineux que l’on retrouvera en optique géométrique.

b) La théorie ondulatoire

La théorie ondulatoire conçoit la lumière comme une onde, dont la


propagation est régie par les équations de Maxwell. Dans ce cas, le champ
électromagnétique oscille perpendiculairement à un axe qui correspond au
rayon lumineux de l’optique géométrique.

 Qu'est-ce qu’une onde électromagnétique ?

On appelle onde le phénomène de propagation dans un milieu sans


transport de matière :

- une onde se propage à partir d’une source dans toutes les directions de
l’espace.

- la perturbation se transmet de proche en proche avec un transfert


d’énergie sans transport de matière ;

- ce phénomène dépend du temps.

99
- la vitesse de propagation d’une onde est une propriété du milieu : la
vitesse de la lumière dépend par exemple de l’indice du milieu qu’elle
traverse.

Contrairement aux ondes mécaniques, les ondes électromagnétiques


peuvent se propager dans le vide.

 Le champ électrique :

Les champs électrique ⃗ et magnétique ⃗ oscillent autour d’un axe


repéré par le vecteur ⃗ .

⃗ et ⃗ sont toujours perpendiculaire entre eux. Chacun d’eux est


perpendiculaire à ⃗ : on dit qu’ils forment un trièdre direct (⃗ , ⃗ , ⃗ ).

Figure 35 : Champ électrique et champ magnétique


⃗ oscille en fonction du temps perpendiculairement à la direction de
propagation indiquée par le vecteur ⃗ comme ⃗ ( ) ⃗⃗⃗⃗ ( ) (⃗ )

Où est le vecteur position ; 𝜈 est la fréquence de l’onde.

⃗⃗⃗⃗ est l’amplitude du champ électrique.

La direction de ce vecteur définit ce que l’on appelle la polarisation du


champ. Ce concept n’est pas présent dans l’optique géométrique ou
corpusculaire. Mais il permet de décrire certains phénomènes, comme la
réflexion de la lumière sur certaines surfaces, le fonctionnement des filtres
polariseurs ou les propriétés de certains cristaux.

La polarisation est aussi utilisée pour « visualiser » les contraintes que subit
un matériau ou le dosage de solutions.

Attention : Ne pas confondre la direction de propagation de l’onde (selon⃗⃗ )


et la polarisation de l’onde, associée à la direction du champ électrique⃗⃗⃗ .

Ces deux théories ne sont pas en concurrence, chacune d’elle décrivant


bien le comportement de la lumière dans une situation donnée. C’est
pourquoi on parle de la dualité onde corpuscule.
100
3. Optique géométrique

L’optique ondulatoire est nécessaire pour décrire les phénomènes de


polarisation et d’interférences, mais devient vite compliquée et très lourde à
utiliser pour décrire les instruments d’optique. De même la théorie
corpusculaire à proprement parler n’est pas nécessaire à ce niveau-là. Pour
décrire les éléments optiques simples on utilisera plutôt le modèle de
l’optique géométrique.

a) Cadre de l’optique géométrique

Dans le vide, la lumière se propage en ligne droite selon toutes les


directions de l’espace à la vitesse c = 299792458 m/s. C’est une vitesse
limite que rien ne peut dépasser. Lorsque la lumière se propage dans un
milieu transparent homogène et isotrope, elle se déplace à une vitesse v
donnée par : v = c/n

Où n est l’indice de réfraction du milieu et c la vitesse de la lumière dans le


vide. L’indice n est nécessairement supérieur à 1. L’indice dépend de
plusieurs paramètres dont la nature du milieu et la longueur d’onde de la
lumière considérée.

Quelques valeurs d’indice de réfraction courantes :

• Pour le vide n=1

• Pour l’air n=1,00029

• Pour l’eau n=1,33

• Pour le verre en silice usuel n=1,5

Un milieu homogène est un milieu dont l’indice de réfraction


est le même en tout point. Un milieu isotrope est un milieu dont
l’indice de réfraction ne dépend pas de la direction considérée.

C’est le cas pour l’air ou l’eau mais c’est faux pour la plupart des cristaux
où l’indice dépend du trajet suivi par la lumière. Dans un tel cas, le milieu
est dit anisotrope.

Dans les milieux qui sont à la fois homogènes, transparents et isotropes


(MHTI), on considère que les rayons lumineux se propagent en ligne droite.
Un ensemble de rayons forme un faisceau lumineux. Une telle approche est
pratique pour construire des images : c’est l’optique géométrique. Avec la
construction d’images, il devient possible de comprendre le fonctionnement
d’instruments d’optique simples comme une lentille puis plus complexes
comme l’œil. Pourquoi ne voit-on qu’une étendue limitée ? Que se passe-t-il
lorsqu’un œil est myope ? Pourquoi suffit-il de mettre des lunettes adaptées
101
pour corriger les défauts de la vision ? Avec la construction des rayons,
nous verrons qu’il est possible d’observer l’infiniment petit comme
l’infiniment grand. Ainsi, vous comprendrez pourquoi un microscope
permet d’observer les petites molécules biologiques alors qu’une lunette
astronomique permet de regarder les étoiles.

Dans tout ce qui suivra, sauf mention explicite, nous supposerons que le
milieu considéré est un milieu homogène, transparent et isotrope.

b) Le miroir plan

Le rayon réfléchi est symétrique au rayon incident par rapport à la


droite perpendiculaire à la surface passant par le point d’incidence. L’angle
de réflexion est égal à l’angle d’incidence :

 Image virtuelle

Considérons un point lumineux A. Il envoie des rayons dans toutes


les directions ; parmi ceux-ci le rayon AI se réfléchit selon les lois de la
réflexion suivant IR dont le prolongement passe par A’. Il en est de même
pour I’R’, rayon réfléchi correspondant au rayon incident AI’. L’œil ne reçoit
qu’un pinceau de rayons compris entre IR et I’R’ et ne représentant qu’une
infime partie des rayons émis par l’objet.

Pour un œil qui regarde dans un miroir, tout se passe comme si les rayons
issus de A venaient d’un point fictif A’ qui est le symétrique de A par
rapport au miroir. L’œil (et le cerveau) étant conditionné à la propagation
rectiligne de la lumière, il « croit » voir un objet en A’, en tous points
identiques à A ; l’œil est trompé par le changement de marche dû à la
réflexion sur le miroir. A’ est appelé image virtuelle du point A, car si on
place un écran en A‘, bien sûr, il ne se passe rien car la lumière ne franchit
jamais le miroir !

A chaque point de l’objet, le miroir fait correspondre un point image virtuel


et l’ensemble de ces points images constitue l’image de l’objet. Nous
pouvons donc déduire de ces observations qu’un miroir plan donne, d’un
objet réel, une image virtuelle de l’objet symétrique par rapport au miroir.

Remarque :

- L’œil ne verra pas le rayon (1) issu de A puisqu’il n’est pas réfléchi vers la
pupille de l’œil.

- Il faut au moins deux rayons pour dessiner l’image d’un point par un
système optique ; l’image se trouve à l’intersection des deux rayons
sortants.
102
- On note que plus on éloigne l’objet, plus les rayons issus de A et perçus
par l’œil feront un angle petit entre eux.

Ainsi en optique géométrique on fera l’approximation que les rayons


provenant d’un objet à l’infini sont parallèles.

Figure 36 : Image d’un objet par un miroir plan

 Mirage

C’est le même type d’« illusion d’optique » qui est à l’origine de


l’observation des mirages :

Figure 37 : schéma explicatif de mirage

Lorsque la température du sol est différente de celle de l'atmosphère, il


existe au voisinage du sol une couche d'air dans laquelle l'indice de
réfraction varie rapidement, entraînant la courbure des rayons lumineux :
on croit voir un reflet sur un plan d'eau alors qu'en fait c'est « l’image
virtuelle du ciel » que l’on voit.

103
4. Les lois de Snell-Descartes

Le hollandais W. Snell (1580-1627) étudia le comportement d’un


rayon lumineux à l’interface de deux milieux. Descartes retrouva
indépendamment ces résultats et les publia en 1637.

a) Réflexion et réfraction d’un rayon lumineux

Que se passe-t-il quand un rayon arrive à la surface séparant deux


milieux d’indices différents (cette surface est appelée dioptre) ?

A l’interface de deux milieux d’indices optiques différents, un rayon


lumineux donne généralement naissance à un rayon réfléchi et à un rayon
réfracté, ou transmis.

On dit qu’il y a réflexion lorsque le rayon émergent se propage dans le


même milieu que le rayon incident.

On dit qu’il y a réfraction lorsque le faisceau émergent se propage dans le


milieu séparé du milieu incident par le dioptre.

Figure 38 : réflexion et réfraction d’un faisceau sur un dioptre

b) Plan d’incidence

Soit un rayon lumineux arrivant sur un dioptre. Celui-ci peut être


assimilé localement à un plan (plan tangent) et on appelle normale toute
droite perpendiculaire à ce plan. On appelle plan d’incidence le plan
contenant le rayon incident et la normale au point d’incidence.

104
Figure 39 ; plan d’incidence

c) Lois de la réflexion

Comme dans le cas du miroir, le rayon réfléchi est dans le plan


d’incidence.

Et l’angle de réflexion est égal à l’angle d’incidence :

Remarque : Typiquement, la quantité de lumière réfléchie sur une vitre est


de l’ordre de 4% seulement.

Vous ne verrez donc votre reflet dans la vitre du métro que dans les tunnels
et pas dans les stations où la lumière provenant de l’extérieur est beaucoup
plus intense que celle réfléchie.

d) Lois de la réfraction

Le rayon réfracté est dans le plan d’incidence.

L’angle de réfraction i2 est lié à l’angle d’incidence i1 par la relation :

Ainsi si n2> n1, on aura i2< i1. Autrement dit, si le premier milieu est moins
réfringent que le second (n1< n2) le rayon se rapproche de la normale (i2< i1).

105
Figure 40 : illustration des lois de Descartes. Ici n1> n2

e) Réflexion totale

Les deux phénomènes de réflexion et de réfraction se produisent en


général simultanément. Nous voyons à la fois notre reflet sur la vitrine d’un
magasin et ce qu’il y a à l’intérieur. Les lois de Descartes ne précisent pas
la quantité de lumière transmise et la quantité de lumière réfléchie. Il existe
cependant un cas particulier où toute la lumière est réfléchie : c’est la
réflexion totale.

Dans le cas où le rayon arrive d’un milieu 1 d’indice n1 plus grand que
l’indice du milieu 2 (n1> n2), il est possible que l’équation n1sini1= n2sini2
n’ait pas de solution pour i2 si i1est supérieur à un angle limite iL tel que :

Si l’angle d’incidence est supérieur à iL, il n’y a pas de rayon réfracté, la


réflexion est totale.

La réflexion totale peut être utilisée pour canaliser la lumière. Les


ampoules de certaines lampes décoratives éclairent ainsi un ensemble de
tubes transparents souples dont seules les extrémités apparaissent
lumineuses. Ce phénomène est aussi utilisé dans les fontaines lumineuses
où le jet d’eau canalise la lumière qui ne ressortira que lorsque ce dernier
sera pulvérisé en une multitude de gouttes colorées. Enfin c’est aussi sur
ce principe que fonctionnent les fibres optiques à saut d’indice, comme
vous le dans la partie correspondante du cours.

Remarque :

• Le cas où i1= iL est le cas limite pour lequel n1sini1= n2, soit sin i2= 1 ou
encore : i2= 90°.

Le rayon réfracté sort donc en rasant la surface du dioptre.


106
• Dans le cas de la réflexion totale 100% de la lumière incidente est
réfléchie, rien n’est transmis.

• Lorsque le milieu d’indice faible est l’air (cas le plus fréquent) l’angle
limite devient :

f) Retour inverse de la lumière

Les lois de Descartes ne font pas intervenir le sens de propagation de


la lumière. Un rayon lumineux se propageant dans un milieu d’indice
n2avec un angle d’incidence i2sera transmis dans le milieu d’indice n1avec
un angle de réfraction i1tel que n1sini1= n2sini2.

Tout trajet suivi par la lumière dans un sens peut l’être dans le sens opposé
; c’est le principe de retour inverse de la lumière.

Figure 41 : Retour inverse de la lumière

Exercice : Translation d’un miroir plan

L’œil O d’un observateur est placé à un mètre du miroir plan.

1) A quelle distance est-il de son image O’ dans ce miroir ?

2) On déplace le miroir parallèlement à lui-même, d’abord en avant de 25


cm, puis en arrière de 25 cm que devient dans chaque cas la distance de
l’œil à son image ? On s’attachera à faire deux schémas clairs illustrant
chaque cas.

3) Généraliser ces résultats dans l’énoncé d’un théorème concernant la


translation d’un miroir plan. (Vous appellerez x la distance dont est
translaté le miroir plan et vous donnerez la distance de l’œil à son image en
fonction de x. Vous résumerez cette démonstration en énonçant un
théorème uniquement avec des mots (pas de formules).

107
CHAPITRE VII : INTRODUCTION A LA PHYSIQUE MODERNE

I. INTRODUCTION

La physique est constituée de 2 grandes parties qui sont : la physique


classique et la physique moderne.

1. La physique classique : est celle qui était en vigueur jusqu’au


début du 20ème siècle ; elle était constituée des trois piliers
suivants :
- La mécanique classique : description du mouvement des particules
et des systèmes des particules ;
- L’éléctromagnétisme : étude des champs éléctriques et magnétiques,
des ondes éléctromagnétiques et de l’optique ;
- La thermodynamique : étude des transferts de chaleur, des
propriétés des systèmes à grand nombre de particules.
2. La physique moderne : depuis le début du 20ème siècle,
l’expérience a montré que la physique classique ne pouvait
expliquer les phénomènes microscopiques ni ne s’accomodaient
des phénomènes dans lesquels les vitesses des particules sont très
grandes.

Elle se compose des trois piliers suivants :

- La relativité restreinte : qui décrit le comportement des particules


dotees de grande vitesse ; cette théorie a changé notre vision de
l’espace et du temps,
- La mécanique quantique, qui décrit le monde su-microscopique ;
cette théorie nous a obligé à avoir une vision de la réalité.
- La relativité générale : qui décrit les phénomènes à très large échelle,
met en relation la gravitation et les propriétés géométriques de
l’espace.

II. LA RELATIVITÉ RESTREINTE

A la fin du XIXe siècle, les physiciens se trouvaient confrontés à


plusieurs problèmes fondamentaux non encore résolus. Un premier groupe
de problèmes conduisit finalement aux concepts révolutionnaires de la
mécanique quantique ; le développement de ces concepts requit les efforts
conjugués de nombreux physiciens pendant plusieurs décennies. Un
second groupe de problèmes fut résolu d’un seul coup, par Einstein, quand
il publia la théorie de la relativité restreinte en 1905.

La difficulté notée par Einstein était suffisamment cachée pour avoir


échappé à la majorité des physiciens. La solution qu’il apporta aux
problèmes posés eut cependant un effet profond sur la conception actuelle
108
du monde physique. La théorie de la relativité restreinte relie les mesures
de temps et de longueur effectuées par des observateurs galiléens, c'est-à-
dire se déplaçant à des vitesses constantes les uns par rapport aux autres.
La théorie de la relativité restreinte générale, qu’Einstein entreprit de
développer en 1911,, suite des systèmes en accélération et des forces de
gravitation. Dans ce livre, cependant, nous ne discuterons que la théorie de
la relativité restreinte.

Le problème auquel Einstein s’intéressa initialement était la violation


apparente d’une règle fondamentale de la physique. Cette règle est appelée
le principe de relativité et fut développée initialement par Galilée. Elle
énonce que les lois de la physique devraient être les mêmes pour tous les
observateurs se déplaçant à des vitesses constantes les uns par rapport
aux autres. Nous approfondirons cette idée au paragraphe suivant. Ici, il
nous faut seulement remarquer que les lois de Newton de la mécanique
sont en accord avec cette règle, mais que cela ne parait pas être le cas des
lois de l’électricité et du magnétisme. Il semble que les effets mutuels des
charges en mouvement dépendent de quelles charges sont effectivement en
déplacement. Si c’était bien le cas, des observateurs en mouvement des
vitesses différentes obtiendraient aussi des résultats différents pour les
mesures de ses effets.

Einstein montra que l’électromagnétisme serait en accord avec le principe


de relativité si l’on admettait que la vitesse de la lumière dans le vide est la
même pour tous les observateurs, donc indépendant des mouvements du
milieu dans lequel ils se propagent. Le point de vue d’Einstein, qui est
maintenant corroboré par l’expérience, était que les ondes
électromagnétiques ne requièrent pas l’existence d’un milieu de
propagation.

Si on accepte les principes d’Einstein selon lesquels les lois de la


physique et la vitesse de la lumière sont les mêmes pour tous les
observateurs galiléens, on est directement conduit à certaines conclusions
remarquables. Des horloges en mouvement retardent et des objets en
mouvement se raccourcissent. Ainsi donc, par rapport à un observateur
terrestre, un astronaute en déplacement rapide vit plus longtemps et son
vaisseau spatial est plus court qu’avant le lancer. De même, des
événements qui semblent simultanés pour l’astronaute ne le sont plus, vus
de la terre.

Puisque les concepts d’espace et de temps sont modifiés pour des objets en
mouvement rapide, on doit également apporter, dans ce cas, des
modifications aux lois de la mécanique. On doit changer les définitions de
l’énergie et de la quantité de mouvement si on veut qu’elles continuent

109
d’obéir aux lois de conservation habituelles. Si un objet a une masse m et
une vitesse v, son énergie relative est


Quand la vitesse est nulle, l’énergie devient l’énergie de repos

Cela est l’équation la plus célèbre de la physique du XXe siècle. Elle


affirme que la masse (ou, si l’on préfère la matière) et l’énergie sont deux
propriétés physiques équivalentes. La masse est convertie en énergie dans
les réactions nucléaires qui sont la source de l’énergie du Soleil, ainsi que
dans les explosions et les réacteurs nucléaires. Si seulement 1 kg de
matière est converti en énergie, l’énergie libérée est :
( )( )
Cette valeur est comparable à l’énergie électrique totale utilisée
journalièrement aux États-Unis.

1. Principes fondamentaux de la relativité restreinte

Nous avons vu au précédemment que les lois de Newton ne


s’appliquent qu’à des mesures effectuées par rapport à un système de
référence galiléen. De tels systèmes d’axes vérifient la première loi de
Newton : en l’absence de forces, un objet reste au repos ou est en
mouvement à vitesse constante. Un contre-exemple est celui d’un
observateur dans un véhicule en accélération ou sur un carrousel en
rotation. Cet observateur ne peut pas appliquer directement les lois de
Newton aux résultats de ses observations. La relativité restreinte, elle aussi,
ne traite que des mesures effectuées par des observateurs dans des
systèmes d’axes galiléens.

La théorie de la relativité restreinte est basée sur deux principes


fondamentaux :

1. Toutes les lois de la physiques (et de la nature) ont exactement la même


forme dans tous système de référence d’inertie (ou galiléen). C’est le
principe de relativité.
2. La vitesse de la lumière dans le vide est le même pour tous les
observateurs dans des systèmes de référence galiléens.

Les implications profondes de ces concepts deviendront


progressivement plus claires dans la suite de ce chapitre ; nous pouvons
cependant en voir tout de suite certaines conséquences. Par exemple, le
premier principe implique que deux personnes qui se déplacent à vitesse
constante l’une par rapport à l’autre ne peuvent jamais décider qui est en
mouvement et qui est au repos. Il en est ainsi parce que toutes les lois
physiques sont les mêmes dans les systèmes galiléens liés à ces deux
110
personnes et qu’elles ne dépendent en aucune façon de leur vitesse
absolue. Ainsi donc, les observateurs ne peuvent déterminer que leur
mouvement relatif. Par exemple, une femme dans un train se déplaçant à
vitesse constante par rapport au sol, pourrait dire qu’elle est immobile et
que c’est la terre qui se déplace par rapport au train. Aucune expérience ne
permet de décider si cette affirmation est correcte ou fausse. L’hypothèse
que la terre est au repos et que c’est le train qui se déplace n’est ni plus ni
moins valable.

Nous tournant vers le second principe, nous voyons que, puisque la


vitesse de la lumière est la même pour tous les observateurs galiléens, la
lumière doit être différente de tous les autres types d’ondes que nous avons
étudiés. Par exemple, un auditeur se déplaçant vers une source sonore
observera une vitesse de propagation du son supérieure à celle mesurée par
quelqu’un au repos par rapport à l’air. Rien de semblable ne se passe pour
la lumière.

Pendant longtemps, on a pensé qu’il existait un milieu, l’éther, dans lequel


la lumière se déplaçait à la vitesse c. Cet éther était équivalent du milieu
dans lequel le son se propage. Ainsi donc, si l’on était en mouvement par
rapport à l’éther, la vitesse de la lumière apparaitrait différente de c.
Cependant, aucune expérience n’a jamais permis de détecter l’éther ou de
mesurer des modifications de la vitesse de la lumière dues à un
déplacement par rapport à cet éther ; donc, pour autant que l’on puisse en
juger à l’heure actuelle, cet éther n’existe pas. En réalité, l’évidence la plus
forte que nous avons de l’absence de l’éther est le succès de la théorie de la
relativité, qui ne pourrait être correcte si l’éther existait.

Dans le développement de la théorie de la relativité, la motivation


d’Einstein était l’élimination des contradictions qu’il y avait alors entre les
lois de la mécanique et celles de l’’électromagnétisme. A l’objection que ses
résultats étaient troublants et allaient à l’encontre du sens commun des
choses, il répondit : « Le sens commun est cette couche de préjugés déposée
dans notre esprit avant dix-huit ans »

2. Horloges en mouvement et dilatation du temps

La théorie d’Einstein prédit que, si une horloge est en mouvement par


rapport à un observateur dans un système d’axes d’inertie, cet observateur
la verra fonctionner plus lentement qu’une horloge qui est au repos par
rapport à lui. On dit que cette dernière horloge est dans le système d’axes
propres ou de repos de l’observateur. Pour montrer comment ceci résulte
directement des principes de la relativité restreinte, considérons d’abord un
type particulier d’horloge que nous appellerons horloge à lumière.

111
Ce type d’horloge est constitué d’une barre de longueur l portant un miroir
R et un photodétecteur P à ses extrémités. Une impulsion lumineuse, émise
à une extrémité, est réfléchie par le miroir à l’autre out et revient au
photodétecteur près de la source lumineuse. Chaque fois que le détecteur
reçoit une impulsion lumineuse, l’horloge avance d’un cran et émet une
autre impulsion.

Nous pouvons facilement relier le temps t entre deux battements


successifs de l’horloge, à la longueur l mesurée quand l’horloge est au repos
dans le laboratoire. La figure 1.1a montre que la distance totale parcourue
par l’impulsion lumineuse est x=2l ; la vitesse de la lumière est c. Donc
ou encore , où t est le temps entre deux
battements de l’horloge.

Quand l’horloge se déplace à la vitesse u par rapport au laboratoire, la


vitesse de la lumière reste égale à c (principe n°2), mais la distance qu’elle
parcourt entre deux battements est 2D (figure 1.1b). Le théorème de
Pythagore donne

( )
Où t’est le temps mis par la lumière pour effectuer l’aller-retour de la
source au photodétecteur de l’horloge en mouvement. Mais nous savons
aussi que 2D=ct’, ou encore D=ct’/2, et que l=ct/2. En remplaçant D et l par
ces expressions dans l’équation ci-dessus, on obtient( ) ( ) ( )
En résolvant par rapport à t’, on a :

Le temps t est plus grand que t, car le terme √ est inférieur à


1. (Nous verrons plus loin que u doit être inférieur à c). Ce résultat décrit ce
que l’on appelle la dilatation du temps. Il énonce que, par rapport au temps
mesuré par l’observateur au repos dans le laboratoire, le temps ne s’écoule
pas aussi rapidement dans le système en mouvement. Remarquer que nous
n’avons pas conclu qu’un observateur se déplaçant avec l’horloge
constaterait une modification de l’intervalle de temps entre les battements
de son horloge. Il observerait cependant qu’une horloge au repos dans le
laboratoire retarde exactement par le même facteur de dilatation du temps.
Chaque observateur constate que les horloges de l’autre observateur
retardent. Pour illustrer les implications remarquables de la dilatation du
temps, considérons un monde imaginaire dans lequel les effets de la
relativité restreinte que la vitesse de la lumière ne soit pas 3.108 ms-1, mais
soit comparable aux vitesses rencontrées dans la vie de tous les jours.

Exemple : Dans cette exemple, supposons que la vitesse de la lumière soir


de 100 km h-1. Une femme raconte l’histoire de la naissance de son bébé.
Elle dit qu’elle se rendit à l’hôpital situé, d’après les poteaux indicateurs, à
une tendance de 100 km, en conduisant à 80 km h-1. Elle affirme
112
également que, d’après sa montre, le bébé naquit 1 heure après son départ.
Le bébé est-il né à l’hôpital ?

Réponse : en utilisant un raisonnement classique, nous répondrions non,


puisqu’il faudrait
Pour se rendre à l’hôpital. Cependant, à cause de la dilatation du temps,
comme elle voyage à 80 km h-1, nous voyons que sa montre ralentit. Ainsi
donc, sa montre indique 1 heure, notre montre indique que le temps écoulé
est

√ √ ( )
Comme toutes les horloges, y compris les horloges biologiques, doivent se
comporter de la même façon, en 1 heure de son temps, elle peut parcourir
( )( )
L’hôpital n’est qu’à 100 km, de sorte qu’elle doit arriver à temps.

Dans cet exemple, on peut émettre des objections à l’idée que la montre de
cette femme et ses processus biologiques obéissent à la loi que nous avons
obtenue pour l’horloge à la lumière. Cependant, toutes les horloges et tous
les processus doivent obéir à cette loi ; sinon, le principe de la relativité
serait violé. Par exemple, nous pouvons synchroniser une horloge à lumière
et plusieurs autres types d’horloges quand elles sont toutes au repos.
Quand on les met en mouvement à la même vitesse, toutes les horloges
doivent se comporter de la même façon. Si une partie seulement de ces
horloges ralentissait, on pourrait dire que celles qui ne retardent pas ne
fonctionnent correctement que dans un seul système de référence.

Il reste un point à clarifier au sujet de cet exemple. Du point de vue de la


femme, quand elle est en mouvement, les horloges des gens restés
immobiles lui paraissent fonctionner plus lentement. Cependant, quand
elle arrive, sa montre retarde par rapport à celles des employés de l’hôpital.
La différence provient de ce que le mouvement de la femme comporte au
moins une phase d’accélération et une décélération. Puisqu’elle n’est pas
restée constamment dans un système d’inertie, son mouvement se
distingue de celui des observateurs liés à la terre ; ceci explique que sa
montre puisse paraitre retarder quand elle arrive à l’hôpital.

Le désaccord flagrant entre les conclusions de cet exemple et les prévisions


basées sur le sens commun provient de ce que, dans notre monde, les
vitesses sont normalement très faibles par rapport à celle de la lumière.
Notre intuition nous induit en erreur quand les vitesses approchent de c.
l’exemple suivant décrit une expérience qui représente une des nombreuses
confirmations directes de la relativité restreinte.

113
Des particules subatomiques à courte vie, appelées mésons, sont créées par
les rayons cosmiques dans la haute atmosphère, approximativement 10000
m au-dessus du niveau de la mer. Elles se déplacent à une vitesse de 0,999
c (c=3.108 ms-1). Dans des expériences de laboratoire sur des mésons mu
au repos, on leur trouve une vie moyenne de 2,2.10-6s.

a) Quelle est la durée de vie apparente de ces particules en mouvement


pour un observateur terrestre ?
b) En moyenne, les mésons atteignent ils la Terre ?

Réponse :

a) La durée de vie moyenne des mésons en mouvement apparaitra plus


longue à un observateur sur leur terre. Cette durée de vie semblera être

√ √( )
Cette durée de vie est plus de 20 fois la vie d’un méson mu au repos.
b) En utilisant le résultat précédent pour la vie moyenne. On trouve
qu’un observateur terrestre voit les mésons parcourir une distance
( )( )( )

Ceci est supérieur à la hauteur de 10 000 m à laquelle ils ont été produits.
De sorte que, en moyenne, les mésons atteignent la terre. Si la durée de vie
était 2,2.10-6 s, un méson mu au niveau du sol, on a ainsi une
confirmation directe de la dilatation du temps.

3. Contraction des longueurs

Un objet en mouvement est plus court qu’au repos. Cet effet est
appelé la contraction des longueurs et est une conséquence immédiate de
la dilatation du temps. Pour prendre un cas concret, considérons de
nouveau la femme de l’exemple 1.1. Elle-même et un observateur au repos
par rapport à la roue, doivent trouver tous deux la même valeur de la
vitesse relative de l’un par rapport à l’autre, en accord avec le principe de
relativité. Pour autant qu’elle puisse s’en rendre compte, sa montre
fonctionne normalement. Par conséquent, elle tiendra le raisonnement
suivant : Si elle a été capable d’atteindre l’hôpital à temps, c’est que la
distance qu’elle devait parcourir était inférieure à la distance de 100 km
annoncée sur le poteau indicateur. En d’autres termes, la longueur de la
roue, mesurée par cet observateur en mouvement, a diminué.

D’après un observateur immobile, la vitesse de la femme était de où


est le temps mesuré par une horloge au repos par rapport à la route et
la longueur de la route. La femme mesure la même vitesse. Ainsi que nous
l’avons vu au paragraphe précédent, d’après sa montre, le temps écoulé

114
est diminué par rapport à du facteur de dilatation du temps, de sorte que


Donc l’ de la route, telle qu’elle apparaît à la femme,

est ( )( √ ), ou encore √ (1.2)


Cela signifie que la route, mesurée par un observateur en mouvement, est

trouvée plus courte d’un facteur √( )


Un observateur se déplaçant le long d’un objet trouve que celui-ci subit une
diminution de longueur ou contraction. Réexaminons, de ce nouveau point
de vue, l’exemple du méson mu.

Exemple 1.3 : Un méson mu se déplace vers le sol à partir d’une altitude


de 10 000 m et la vitesse de 0,999 c. quelle est l’épaisseur apparente de
l’atmosphère traversée, pour un observateur se déplaçant à la vitesse du
méson ?

Réponse : En utilisant la formule de contraction des longueurs, le résultat

obtenu par cet observateur est √ ( )√( )


Puisque l’atmosphère se déplace à la vitesse de 0,999 c par rapport au
( )
méson, celui-ci atteint le sol en ( )
Ce qui est inférieur à sa vie moyenne qui est de 2,2.10-6 s. Ainsi donc, en
moyenne, les mésons atteignent la surface de la terre, en accord avec nos
conclusions précédentes.

Les effets relativistes sont très importants dans les accélérateurs de


particules où les vitesses de celles-ci approchent celle de la lumière. Les
effets de la relativité sont également importants dans les microscopes
électroniques, comme nous allons le voir dans l’exemple suivant

Exemple 1.4 : Un électron traverse un segment de microscope électronique


de 0,1 m de long à la vitesse de 0,3 c. Quelle est la longueur de ce segment
mesurée dans le système d’axes propres de l’électron ?

Réponse : Dans le système d’axes de référence où l’électron est au repos, la

distance de 0,1 m est contracté en √ ( )√ ( )

Dans les microscopes électroniques, les électrons sont déviés par les
lentilles magnétiques et la force agissant sur les électrons dans ces lentilles
est proportionnelle à leur vitesse. Le calcul de la puissance de ces lentilles
doit tenir compte des effets relativistes pour éviter des erreurs non
négligeables.

115
Un observateur en déplacement ne voit aucune modification de longueur
d’un objet dans la direction perpendiculaire à son mouvement. Nous
laissons à un problème (problème 1.28) le soin de montrer que ce fait est
une conséquence directe du principe de relativité.

4. Quantité de mouvement et énergie

Précédemment nous avons vu que la quantité de mouvement


est une grandeur utile en mécanique non relativiste. En effet, la quantité de
mouvement d’un système se conserve dans une collision. Quand des objets
se déplaçant à des vitesses proches de celle de la lumière entrent en
collision, on trouve que la quantité de mouvement n’est pas conservée si on
utilise la définition non relativiste. Cependant, on peut redéfinir la quantité
de mouvement pour qu’elle soit conservée dans les collisions. De manière
plus précise, on trouve, en étudiant les collisions, que la définition correcte
de la quantité de mouvement relativiste d’un objet de masse m et de vitesse
v est

Remarquer que la racine carrée devient égale à 1 à faible vitesse, de sorte


que l’on retrouve alors l’expression non relativiste de quantité de
mouvement.

Dans cette équation, de même que partout ailleurs dans ce chapitre,


m est la masse habituelle de l’objet mesurée dans son système d’inertie.
(Certains livres appellent cette grandeur masse au repos et définissent, par
ailleurs, une masse dépendant de la vitesse. Nous ne nous rangerons pas à
cette façon de voir).

En mécanique non relativiste, la seconde loi de Newton est


ou encore
La force est égale à la variation de quantité de mouvement par unité de
temps. Sous cette forme, la deuxième loi de Newton reste valable en
mécanique relativiste.

Si un objet est initialement au repos, le travail qu’une force effectue pour le


mettre en mouvement est égal à son énergie cinétique finale. Le travail est
le produit du déplacement et de la force . En utilisant cette
approche, on trouve que l’énergie cinétique d’un objet de masse m et de

vitesse v vaut ( )

Si on développe le dénominateur en puissances de , cette expression se


ramène, à faible vitesse, à celle de l’énergie cinétique non relativiste,

116
( ) . Cependant, l’énergie cinétique d’un objet en mouvement rapide est
nettement supérieur à ( ) .
L’exemple suivant montre que, pour amener un objet à une vitesse très
élevée, il faut dépenser un travail bien plus élevé que la valeur prédite par
la mécanique non relativiste.

Exemple : Un objet de masse m a une vitesse v=0,9 c. Quel est le rapport


des énergies cinétiques non relativiste et relativiste de cet objet ?

Réponse : L’énergie cinétique non relativiste vaut


( )

L’énergie cinétique relativiste est ( ) ( )


√ √ ( )

Ainsi donc l’énergie relativiste vaut plus de trois fois l’énergie non
relativiste. Cela signifie que le travail pour accélérer un objet du repos à
une vitesse v=0,9 c vaut plus de trois fois ce que nous aurions prédit par la
mécanique non relativiste. Lorsque la vitesse approche de celle de la
lumière, l’énergie cinétique d’un objet croît très rapidement. Par
conséquent, il faut proportionnellement plus de travail pour atteindre des
vitesses très élevées. En fait il faudrait un travail de valeur infinie pour
amener un objet à une vitesse égale à c. c’est une façon de montrer que des
objets de masse non nulle ne peuvent atteindre la vitesse de la lumière.

On définit l’énergie au repos d’un objet de masse m par

Ceci revient à dire que la masse m d’un objet est équivalente à une énergie
mc². L’énergie totale de cet objet est alors la somme de l’énergie au repos et
de l’énergie cinétique, E=E0+E, ce qui donne

Cela revient à affirmer que la masse et l’énergie sont deux formes d’une
même propriété physique et que l’on peut convertir l’une en l’autre. Cette
idée paraissait révolutionnaire quand Einstein l’introduit ; elle est
maintenant très bien confirmée par l’expérience.

Avant que nous examinions quelques-unes des preuves expérimentales en


faveur de l’équivalence de la masse et de l’énergie, considérons une
expérience imaginaire dans laquelle deux masses m identiques entrent en
collision et restent ensuite soudées ensemble (figure 1.2). Elles forment
alors un objet unique de masse M se déplaçant à la vitesse , qui n’a pas
changé, puisque, par symétrie, aucun des objets, et peut exercer de force
verticale sur l’autre. Nous pouvons déterminer la masse de cet objet au
moyen de la conservation de la quantité de mouvement.
117
La composante x de la quantité de mouvement totale du système est nulle
avant et après la collision. En égalant les valeurs initiales et finales de la
composante y, nous obtenons

√ √

Après simplification par et multiplication par ,


√ √

Cette équation est valable pour toute valeur de . En particulier, si est


très petit, on a

C’est là un résultat remarquable. Il énonce que l’énergie au repos de


l’objet global est égale à l’énergie totale cinétique et de repos des deux
objets initiaux ; l’énergie cinétique a été convertie en masse. Remarquons
que ce résultat se déduit directement de la conservation de la quantité de
mouvement relativiste. Ainsi l’équivalence de la masse et de l’énergie est
une conséquence automatique de la conservation de la quantité de
mouvement.

On rencontre souvent des situations où l’inverse se produit, c'est-à-dire


qu’il y a conversion de masse en énergie. Chaque particule possède son
antiparticule, qui a la même masse et une charge égale mais de signe
opposé. Notre monde est fait de particules, mais il arrive qu’un petit
nombre de paires particule-antiparticule soient créées par des rayons
cosmiques de très haute énergie pénétrant dans l’atmosphère ou par des
faisceaux de particules provenant d’accélérateurs et bombardant une cible.
Si, par exemple, un antiproton de charge –e rencontre un proton de charge
e, il peut arriver que toute leur masse soit convertie en rayons gamma, qui
sont des ondes électromagnétiques de très haute fréquence. Le proton et
l’antiproton ont alors tous deux cessé d’exister.

D’autres exemples de conversion de manière en énergie sont donnés


par la fission et la fusion nucléaires. Dans la fission nucléaire, un noyau
d’uranium se scinde en deux noyaux plus petits, dont la masse totale est
inférieure d’environ 0,25 uma à celle du noyau d’uranium initial. Cette
perte de masse vaut approximativement 0,1% de la masse initiale et est
équivalente à une énergie de
E0=mc²=(0,25 uma)(1,66.10-27 kg uma-1).(3.108 ms-1)²=3,7.10-11 J=2,3.108
eV
C’est environ 108 fois l’énergie typique libérée dans une réaction chimique,
qui est de quelques électrons volts. Nous voyons donc ainsi que les
réacteurs et les explosions nucléaires utilisent des sources d’énergie
gigantesques.

118
La fusion nucléaire, dans laquelle deux noyaux légers fusionnent
pour former un plus gros noyau, dégage encore plus d’énergie en
proportion de la masse des constituants. C’est la fusion qui est la source de
l’énergie des étoiles et qui pourrait finalement nous procurer une énergie
presque illimitée. Nous discuterons en détail de la fission et de la fusion
dans les chapitres qui suivront.

La masse est également convertie en énergie dans les réactions chimiques.


Cependant, comme les énergies dégagées sont alors très faibles par rapport
à l’énergie au repos des atomes, les modifications de masse sont trop
petites pour que l’on puisse les mesurer directement.

Relation entre énergie et quantité de mouvement

Si l’on élève au carré les équations qui définissent, en relativité, l’énergie E


et la quantité de mouvement p, on trouve que √ (1.8)

Quand v/c est faible, pc est petit par rapport à mc² et on peut alors
développer cette équation en puissances de p, ce qui donne E=mc²+p²/2m.
Le premier terme est l’énergie au repos. On peut récrire le second terme
sous la forme (mv)²/2m=mv²/2, ce qui est le résultat bien connu pour
l’énergie cinétique on relativiste.

Si la masse m est nulle, ce qui est le cas pour la lumière, l’équation (1.8)
devient

E=pc (m=0)
L’énergie est égale à la quantité de mouvement multipliée par la
vitesse de la lumière. Maxwell avait obtenu exactement le même résultat
plusieurs décennies plus tôt, quand il calcula l’énergie et la quantité de
mouvement transportée par une onde électromagnétique. C’est là une
indication supplémentaire que la théorie d’Einstein de la relativité
restreinte est en accord complet avec la théorie de Maxwell de
l’électromagnétisme.

119
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 1
OBJECTIFS : ........................................................................................................................................ 1
1. Objectif général ..................................................................................................................... 1
2. Objectifs spécifiques.............................................................................................................. 1
CHAPITRE I : LA MECANIQUE (CINEMATIQUE ET DYNAMIQUE) ........................................................... 2
I. LA CINEMATIQUE........................................................................................................................... 2
1. CINEMATIQUE A UNE DIMENSION DE LA PARTICULE ............................................................... 2
2. MOUVEMENT RECTILIGNE UNIFORMEMENT ACCELERE (M.R.U.A) .......................................... 5
3. MOUVEMENT A DEUX ET TROIS DIMENSIONS .......................................................................... 8
4. LA BALISTIQUE .........................................................................................................................11
5. LE MOUVEMENT CIRCULAIRE ..................................................................................................13
6. LES MOUVEMENTS RELATIFS...................................................................................................14
II. LA DYNAMIQUE ...........................................................................................................................15
1. LES TROIS LOIS DE NEWTON ET LEURS APPLICATIONS ...........................................................16
2. LES REFERENTIELS NON INERTIELS ..........................................................................................20
3. LES LOIS DE KEPLER .................................................................................................................22
4. TRAVAUX ET ENERGIE..............................................................................................................24
CHAPITRE II : ELEMENTS D’HYDROSTATIQUE ET D’HYDRODYNAMIQUE ............................................32
I. NOTION DE PRESSION ET PRESSION DANS LES FLUIDES .............................................................32
1. Notion de pression ..................................................................................................................32
1.1. Définition .........................................................................................................................32
1.2. Pression hydrostatique ....................................................................................................32
2. Pression dans les fluides ..........................................................................................................33
2.1. Masse volumique d'un liquide non compressible ................................................................33
2.2. Pression partielle dans un liquide non compressible ...........................................................34
2.3. D’autres unités hors Système International de la pression..................................................35
II. LE PRINCIPE DE PASCAL, LA FORCE D’ARCHIMEDE .....................................................................36
1. Le principe de Pascal ...............................................................................................................36
1.1. Introduction expérimentale et formulation .........................................................................36
1.2. Application du principe de Pascal : le tube en U. .................................................................37
1.3. Application du principe de Pascal : le baromètre.................................................................38
1.4. Application du principe de Pascal : la presse hydraulique ...................................................38
2. La force d’Archimède...............................................................................................................39

120
2.1. Enoncé du problème et sa résolution ..................................................................................39
2.2. Notion de masse apparente .................................................................................................40
III. EQUATION DE CONTINUITE ET THEOREME DE BERNOULLI ....................................................41
1. Equation de continuité ............................................................................................................41
2. Théorème de Bernoulli ............................................................................................................42
IV. ECOULEMENTS LAMINAIRES ET TURBULENTS ........................................................................42
1. Nombre de Reynolds ...............................................................................................................42
2. Ecoulement laminaire et turbulent .........................................................................................43
CHAPITRE III : CHALEUR, ELEMENTS DE THERMODYNAMIQUE ..........................................................44
I. TEMPERATURE.............................................................................................................................44
1. Mesure de la température ......................................................................................................44
2. Dilatation thermique ...............................................................................................................47
II. CHALEUR ET ENERGIE THERMIQUE .............................................................................................49
1. Quantité de chaleur .................................................................................................................49
2. Capacités calorifiques ..............................................................................................................51
3. Changements de phase ...........................................................................................................52
4. Convection ...............................................................................................................................53
5. Conduction ..............................................................................................................................53
III. INTRODUCTION A LA THERMODYNAMIQUE ...........................................................................55
1. Travail mécanique ...................................................................................................................56
2. Premier principe de la thermodynamique ..............................................................................58
3. Second principe de la thermodynamique ...............................................................................62
3.1. Forme microscopique du second principe ......................................................................63
3.2. Forme macroscopique du second principe .....................................................................65
CHAPITRE IV : ELEMENTS D’ELECTRICITE ............................................................................................68
I. LE COURANT ÉLECTRIQUE ...........................................................................................................68
1. Les atomes ...............................................................................................................................68
2. Le noyau ..................................................................................................................................68
3. Le nuage électronique .............................................................................................................68
4. Le courant électrique...............................................................................................................69
II. LES DIFFÉRENTES FORMES D’ÉLECTRISATION .............................................................................70
1. Electrisation par frottement (triboélectricité).........................................................................70
2. Electrisation par contact..........................................................................................................71
3. Electrisation par influence .......................................................................................................71
4. Mise à la terre..........................................................................................................................71
121
III. AUTRES ELEMENTS EN ELECTRICITE ........................................................................................71
1. La résistance et la loi d'Ohm....................................................................................................71
2. La tension électrique ou différence de potentiel ....................................................................72
3. Dipôle.......................................................................................................................................72
4. Lois des tensions ......................................................................................................................72
a) Loi des branches ..................................................................................................................72
b) Loi des mailles......................................................................................................................73
c) Loi des nœuds ou loi de Kirchhoff .......................................................................................73
5. La charge électrique. ...............................................................................................................74
6. La force électrostatique : Loi de Coulomb...............................................................................74
7. Champ électrique. ...................................................................................................................76
8. L'énergie W et la puissance électrique P .................................................................................76
9. Exercices ..................................................................................................................................76
CHAPITRE V : ELEMENTS DE LA RADIOACTIVITE .................................................................................78
I. INTRODUCTION ...........................................................................................................................78
1. La radioactivité dans la nature ................................................................................................78
2. La radioactivité et l’homme .....................................................................................................78
3. Ordres de grandeur .................................................................................................................79
II. NOTATIONS..................................................................................................................................80
1. Classification des noyaux .........................................................................................................80
2. Vallée de stabilité ....................................................................................................................81
III. BILAN D’ÉNERGIE DE MASSE ...................................................................................................82
IV. DÉSINTÉGRATIONS RADIOACTIVES .........................................................................................82
1. Désintégration alpha ...............................................................................................................83
2. Désintégration β+ et capture électronique ..............................................................................83
3. Désintégration β– .....................................................................................................................84
4. Désintégration gamma ............................................................................................................84
V. UNITÉS DE MESURE .....................................................................................................................84
1. L’unité de masse atomique .....................................................................................................84
2. L’électron-volt..........................................................................................................................85
VI. DIAGRAMMES DE DÉSINTÉGRATION .......................................................................................85
VII. EVOLUTION TEMPORELLE D’UNE POPULATION DE NOYAUX .................................................86
1. Loi de décroissance..................................................................................................................86
2. Période radioactive..................................................................................................................88
VIII. ACTIVITÉ D’UNE SOURCE .........................................................................................................89
122
1. Définition .................................................................................................................................89
2. Unités.......................................................................................................................................89
IX. Interaction des particules avec la matière ..............................................................................89
1. Aspects qualitatifs ...................................................................................................................90
2. Interaction des particules alpha ..............................................................................................90
3. Interaction des particules bêta ................................................................................................90
4. Interaction du rayonnement gamma ......................................................................................91
5. Importance relative des trois processus .................................................................................92
6. Atténuation d’un faisceau de photons par la matière ............................................................93
X. RADIOPROTECTION .....................................................................................................................94
1. Effets sur le vivant ...................................................................................................................94
2. Quantification de l’irradiation, unités .....................................................................................94
3. Importance de la nature des rayonnements en jeu, dose équivalente ..................................95
4. Importance de la nature des tissus irradiés ............................................................................96
5. Effets de seuil ..........................................................................................................................97
CHAPITRE VI : ELEMENTS D’OPTIQUE .................................................................................................98
I. INTRODUCTION ...........................................................................................................................98
II. LA LUMIÈRE .................................................................................................................................98
1. Les sources...............................................................................................................................98
2. Le spectre électromagnétique .................................................................................................98
a) La théorie corpusculaire ......................................................................................................99
b) La théorie ondulatoire .........................................................................................................99
3. Optique géométrique ............................................................................................................101
a) Cadre de l’optique géométrique .......................................................................................101
b) Le miroir plan .....................................................................................................................102
4. Les lois de Snell-Descartes .....................................................................................................104
a) Réflexion et réfraction d’un rayon lumineux.....................................................................104
b) Plan d’incidence.................................................................................................................104
c) Lois de la réflexion .............................................................................................................105
d) Lois de la réfraction ...........................................................................................................105
e) Réflexion totale .................................................................................................................106
f) Retour inverse de la lumière .............................................................................................107
CHAPITRE VII : INTRODUCTION A LA PHYSIQUE MODERNE ..............................................................108
I. INTRODUCTION .........................................................................................................................108
II. LA RELATIVITÉ RESTREINTE........................................................................................................108
123
1. Principes fondamentaux de la relativité restreinte ...............................................................110
2. Horloges en mouvement et dilatation du temps ..................................................................111
3. Contraction des longueurs ....................................................................................................114
4. Quantité de mouvement et énergie ......................................................................................116
TABLE DES MATIÈRES ........................................................................................................................120

124

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