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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique


École nationale polytechnique d'Oran-Maurice Audin

Cours : Fluides du bâtiment

Chapitre I : Bases scientifiques

1. Pression dans les fluides

1.1. Introduction :

Un fluide est une substance déformable et peut changer sa forme correspondant


au contenant dans lequel elle se trouve. Les fluides se divisent en nombre
catégories qui incluent les gaz et les plasmas, qui sont des fluides compressibles,
et les liquides, qui sont des fluides peu compressibles.

Un fluide incompressible est un fluide dont on ne peut changer le volume.  En


d'autres mots, ce n’est pas possible de le garder dans un espace restreint. Les
liquides sont des fluides incompressibles ( le sang, jus, l’eau) .
Un fluide compressible est un fluide dont on peut changer le volume. En
d’autres mots, c’est possible de le comprimer dans un espace plus restreint. Les
gaz sont des fluides compressibles (air, hydrogène, azote,) .
Un fluide est considéré  newtonien lorsque les efforts intérieurs visqueuses est
en fonction linéaire de l’effort des taux de déformation.
En mécanique des fluides, un fluide est dite parfait s'il est possible de décrire
son mouvement sans prendre en compte les effets de frottement.
Contrairement à un fluide parfait, qui n’est qu’un modèle pour simplifier les
calculs, pratiquement inexistant dans la nature, dans un fluide réel les forces
tangentielles de frottement interne qui s’opposent au glissement relatif des
couches fluides sont prises en considération. Ce phénomène de frottement
visqueux apparaît lors du mouvement du fluide .

1.2. Pression d’un fluide :

Le terme de pression s’applique aux effets d’une force agissant sur l’ensemble
d’une surface. La force peut être exercée par un solide, un liquide ou un
gaz .Souvent, la force ; à l’origine de la pression, est tout simplement le poids
d’un matériau .La pression est un facteur très important dans bien des problèmes
de mécanique des fluides et d’hydraulique.
En un point donné, un fluide transmet la pression, avec la même intensité, dans
toutes les directions, le vecteur pression est normal à tout plan passant par ce
point, l’intensité de la pression est la même en tout point d’un plan horizontal.
On mesure les pressions à l’aide de manomètres de différentes formes .Les
pressions manométriques ont des valeurs supérieures ou inférieures à la pression
atmosphériques.

1.3. Unités de pressions :


La pression se définit comme le quotient d’une force par la surface :
dF
p=
dA
La pression est généralement donnée en Pa (N /m2) ou en bar (105 Pa) .
Lorsque la force F est uniformément distribué sur la surface d’aire A , on a :
F
p=
A

1.4. Différence de pression :

La différence de pression entre deux points situés à des niveaux différents d’un
liquide est donnée par :
P 2−P 1=w ( h2−h 1 ) en Pa
Ou w : poids spécifique du liquide (N /m3)
h2-h1 : différence de hauteur en (m).
Si le point 0 représente la surface libre du liquide, et h est mesurée vers le
bas ,l’équation ci-dessus devient :
p=wh (en Pa au manomètre)
Ces équations s’appliquent tant que w est constant (ou varie si peu avec h ; qu’il
ne provoque pas d’erreur appréciable dans le résultat).

1.5. Hauteur due à la pression :


La hauteur h due à la pression représente la hauteur d’une colonne de fluide
homogène produisant une intensité donnée de pression .Alors,
P(Pa)
h( mde fluide)=
W ( N /m3)

1.6. Vide et pression atmosphérique :


Quand on parle de pression, le terme de vide s’emploie pour désigner un espace où règne
une pression inférieure à la pression atmosphérique .Cette dernière est naturellement la
pression habituelle de l’air environnant .Elle varie quelque peu avec les conditions
météorologique et décroit avec l’altitude .Au niveau de la mer ;la pression atmosphérique vaut
en moyenne 101300 PA ou 1 ,013 bar (760 mm de mercure ).Elle est souvent appelé
« pression atmosphérique  » .

1.7. Pression absolue et pression manométrique(relative) :


Les mesures de pression sont généralement données en pression absolue ou en
pression manométrique (relative ) .La pression absolue a pour référence le zéro
absolu qui est la pression la plus faible possible ; celle qui existerait dans un
vide parfait pris comme base .La pression manométrique est déterminée en
prenant pour référence la pression atmosphérique .

Pression absolue= pression relative +pression atmosphérique

1.8 Grandeurs caractéristiques :


1.8.1. La masse volumique :
La masse volumique d’une substance est la quantité de matière contenue dans
une unité de volume de cette substance c.-a-d. : c’est le rapport entre la masse
(m) et le volume occupe (V). Elle peut être exprimée de différentes manières :
Nous calculons la masse volumique à l’aide de la formule suivante:

où p est la masse volumique, m est la masse de la substance et v est la volume


de la substance. Les unités pour exprimer la masse volumique sont  les grammes
par millilitre (g/ml) ou les grammes par centimètre cube (g/cm3). Nous pouvons
calculer la masse volumique des solides la même façon que les fluides
(liquides ou gaz) .
La masse volumique  n’est pas la même que la notion de densité. La notion de
densité est un rapport entre la masse volumique d’une substance et la masse
volumique de référence.  La densité n’a pas une unité puisqu’il s’agit d’un
rapport.

1.8.2. Le poids volumique :


Le poids volumique d’un fluide représente le rapport entre le poids et le volume
de ce fluide :

mg
w= =ρg
V
Ou :
w: Poids volumique en (N/m3).
m : masse en (kg),
g : accélération de la pesanteur en (m/s2),
V : volume en (m3).

1.8.3. La viscosité : 
C’est une grandeur qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement
dit sa capacité a s’écouler. Ces frottements (contrainte de cisaillement)
apparaissent lorsqu'une tranche de fluide doit se déplacer par rapport à une autre
tranche. Les fluides de grande viscosité résistent a l'écoulement et les fluides de
faible viscosité s'écoulent facilement.
La viscosité d'un fluide varie  grandement selon la température et des actions
mécaniques auxquelles il est soumis. Pour déterminer l'importance de l'effet de
la température sur la viscosité d'un fluide, on utilise un indice de viscosité. Plus
cet indice est grand, moins la température a d'influence sur la viscosité du fluide.
Si la viscosité augmente, sa capacité ( gaz ou liquide) à s'écouler diminue
gravement.

La viscosité commence à diminuer lorsque sa température augmente. On dit


que la viscosité a une connexion avec la masse volumique mais ce n'est pas
nécessairement le cas : l'huile est moins dense que l'eau tandis qu’elle est
nettement plus visqueuse.
Nous mesurons la viscosité en utilisant, un viscosimètre.
Expérience :
On prend un fluide entre deux plaques (voir Fig.) l’une fixe et l’autre est mobile
distante l’une de l’autre de h, la plaque mobile se déplace avec une vitesse
horizontale U. La surface de la plaque est A et la force qui cause le déplacement
est F.

Il est montre expérimentalement que suite a l’effet de la force F, il résulte une


contrainte de cisaillement τ au fluide entre les deux plaques, cette contrainte
(tension) est opposée au mouvement de la plaque et du fluide, elle est exprimée
par :
F
τ=
A

Il est prouvé aussi que la contrainte de cisaillement est proportionnelle au


gradient de vitesse u suivant la distance h entre les deux plaques :
du
τα
dy

C’est une relation entre la contrainte de cisaillement et le taux de déformation et


proportionnelle à une constante dite coefficient de viscosité dynamique
Un réarrangement de l’éq. Précédente donne :
contrainte de cissaillement dy
μ= =τ [N.s/m2] ou [Pa.s]
taux de cissaillement du

μ: C’est la viscosité dynamique

Remarque :
Dans le système international (SI), l'unité de la viscosité dynamique est le Pascal
seconde (Pa⋅s) ou Poiseuille (Pl) : 1 Pa⋅s = 1 Pl = 1 kg/m⋅s

La viscosité cinématique ( v) : est définie comme étant : la viscosité dynamique


sur la masse volumique, son unité est : [m²/s]. Elle est exprimée comme suit :
τ
v=
ρ

L'unité de la viscosité cinématique est le (m2/s).

On utilise souvent le Stokes (St) comme unité de mesure de la viscosité


cinématique : 1 St= 10-4 m2/s .

1.8.4 Compressibilité
La compressibilité est le caractère de variation de volume de fluide avec une
variation de pression (dp), le volume de fluide subit une diminution de volume
(dV).
L’augmentation de pression entraine une diminution de volume.
Le coefficient de compressibilité est :
dV
− −dV
β=
V = (Pa-1), (m2/N)
VdP
dP

β : Coefficient de compressibilité (m2/N)


V : volume de fluide (m3)
dV : variation de volume (m3)
dp : variation de pression (N/m2)

1.9. Propriétés de la pression en un point d’un fluide :


1.9.1. Propriété 1 :
Les actions ou les forces de pression s’exercent toujours perpendiculairement
aux surfaces sur lesquelles elles agissent.

1.9.2. Propriété 2 : (théorème de Pascal)


La pression en n’importe quel point d’un fluide est la même dans toutes les
directions : verticale, horizontale ou inclinée (quelque soit l'angle d'inclinaison).

1.9.3. Poussé d'Archimède :


Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de ce fluide une force (poussé)
verticale, vers le haut dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide
déplacé (ce volume est donc égal au volume immerge du corps).
Il résulte de ce théorème que si le poids d’un corps place dans une masse fluide
est inférieur au poids de son volume du fluide, le corps flotte.
La théorème : La résultante des forces de pression exercées sur la surface un
objet complètement immergé, encore appelée poussée d'Archimède, est égale et
opposée au poids du volume de fluide déplacé par l’immersion.

1.10. Hydrostatique :
1.10.1 Définition :
L'hydrostatique est l'étude d'un fluide au repos. Elle s'apparente donc à la
statique appliquée aux fluides. Cette discipline permet, par exemple, l'étude : •
des corps flottants, • des barrages, etc...

1.10.2 L’équation fondamentale de l'Hydrostatique :


Dans le cas de l'hydrostatique, la masse volumique ρ et la température T sont
constantes dans tout le fluide. De plus, les forces extérieures à distance se
réduisent aux seules forces de pesanteur. Il est relativement facile de démontrer
l'équation fondamentale suivante:

P1-P2= ρ.g.h

ρ : Masse volumique du fluide (en Kg/m3)

g : Accélération de pesanteur (9,81 m/s2)

h : Altitude (en m) ou la dénivellation entre les deux points

P1-P2 : Différence de pression en (PA)

Figure . Variation de la pression en fonction de la hauteur

2- PERTES DE CHARGE

1. Écoulement laminaire et turbulent


Dans un tuyau, si l’eau passe lentement, on aura des filets bien réguliers c’est-à-
dire un écoulement laminaire. Si cette eau va trop vite, il apparaît un très grand
nombre de tourbillons et les pertes de charges dans le tuyau vont être très
différentes.

2. Régimes d'écoulement

a. Nombre de Reynolds

Le nombre de Reynolds représente le rapport entre les forces d'inertie et les


forces visqueuses. Ce nombre sans dimension apparaît naturellement en a
dimensionnant les équations de Navier-Stokes. On le définit de la manière
suivante :
VDρ VD
𝐑𝐞= μ = v

Avec :

D : Diamètre intérieur de la conduite en (m)


V : Vitesse moyenne d’écoulement en (m/s)
ρ : Masse volumique du fluide en (kg/m3)
μ : Viscosité dynamique en (Pa.s)
ν : Viscosité cinématique en (m2/s)

En fonction des nombres de Reynolds croissants, on distingue quatre régimes


principaux : régime de Stokes, régime laminaire, régime transitoire, régime
turbulent.
Soit un courant d’eau qui circule dans une conduite à section circulaire. On
introduit un filet de colorant dans l’axe de cette conduite. Suivant la vitesse
d’écoulement de l’eau, on peut observer les phénomènes suivants :
a) Régime laminaire : le fluide s’écoule en couches cylindriques coaxiales
ayant pour axe le centre de la conduite.
b) Régime transitoire : c’est une transition entre le régime laminaire et le
régime turbulent.
c) Régime turbulent : Formation de mouvement tourbillonnant dans le fluide.
Cette expérience est faite par Reynolds en faisant varier le diamètre de la
conduite, la température, le débit, etc… pour divers fluides.

Si Re<2000 , le régime est Laminaire.


Si Re>3000 , le régime est turbulent.
Si 2000<𝑅𝑒<3000 , le régime est transitoire.

3.Les pertes de charge

3.1. Définition

La perte de charge désigne la perte irréversible d’énergie de pression que subit


un fluide lors de son passage dans un élément du réseau tel qu’une tuyauterie,
une robinetterie ou tout autre élément. Cette perte d’énergie est causée par la
transformation en chaleur, des frottements internes provoqués par la viscosité du
fluide, la rugosité des parois, les variations de vitesses et les changements de
direction du fluide.
L’unité de la perte de charge est une pression ou une hauteur de colonne d’eau
qui produirait une charge hydrostatique équivalente. Le terme « perte de
charge » signifie donc « perte de charge hydrostatique ».
D’après cette définition nous pouvons déjà dire que les pertes de charges dans
les réseaux sont importantes si :
 La vitesse du fluide est élevée et que la rugosité est importante
 La variation de vitesse liée au changement de section est importante et
brusque
 Le changement de direction est important et brusque
Ces pertes d’énergie seront donc minimum si :
 La vitesse est faible et les surfaces sont lisses
 La variation de vitesse liée au changement de section est faible et
progressive

Donc les pertes de charge dépendent de :

La viscosité du fluide.


La nature de l’écoulement.
La géométrie de la conduite
Les pertes de charge sont à l’origine :

Des frottements entre les différentes couches de liquide et des frottements


entre le liquide et la paroi interne de la conduite le long de l’écoulement : ce sont
les pertes de charge régulières (linéaires)
De la résistance à l’écoulement provoqués par les accidents de parcours
(vannes, coudes, etc…) ; ce sont les pertes de charge singulières ou locales.

On distingue 2 types de pertes de charge :

Les pertes de charge régulières, qui représentent les pertes de charge par


frottements dans les conduites. Elles sont provoquées par la viscosité du fluide.
Elles sont fonction du degré de turbulence (décrit par le nombre de Reynolds).

Les pertes de charge singulières, qui sont le résultat des variations de vitesses et


des changements de directions du fluide provoqués par les formes et obstacles
que rencontre le fluide en traversant un objet : cônes, coudes, grilles,
raccordements, jonctions…

Le coefficient de perte de charge :


Le coefficient de perte de charge est une valeur sans unité qui permet de calculer
la perte de charge en fonction de la pression dynamique du fluide.

Pression dynamique = 1/2 x masse volumique (kg/m3) x vitesse² (m/sec)

Ce qu’il faut retenir : la perte de charge évolue proportionnellement au carré de


la vitesse. Quand la vitesse du fluide est doublée la perte de charge du réseau est
multipliée par 4.
Comme il existe 2 types de pertes de charge, il existe 2 types de coefficients de
pertes de charge :
a). Pertes de charge régulières :

Soit un écoulement permanent d’un liquide dans une conduite de diamètre D. La


perte de charge entre deux points séparés d’une longueur L est de la forme :

L V2
∆ Hr=λ Avec :
D 2g

𝐕 : vitesse moyenne du fluide (m/s)


𝛌 : Coefficient de perte de charge régulière.
L : longueur totale de la conduite (m)
D ; Diamètre intérieur de la conduite (m)
Pour déterminer le coefficient de perte de charge régulière 𝛌, on fait souvent
appel à des formules empiriques tel que :

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Si l’écoulement est laminaire, on applique la loi de Poiseuille : λ= ℜ
Si l’écoulement est turbulent, on a deux cas :

1. Turbulent lisse : Re<105, on applique la loi de Blasius : λ=0,316.Re−1/4


√ε
2. Turbulent rugueux : Re>105, on a la loi de Blench : λ=0.79 √ D
𝛆 : hauteur moyenne des aspérités (mm). En pratique pour les tubes en acier
soudé : ε ∈[0.15;0.20]

b) . Pertes de charge singulières :

Les pertes de charge singulières sont essentiellement dues aux accidents de


canalisation c'est à dire toute modification d'un trajet rectiligne.
Dans tous les cas ci-après, il résulte du passage du liquide au point singulier une
perte de charge donnée par la formule :
2
V
ΔHs = ΣKi.
2g

Σ𝐊𝐢 : Coefficients sans dimension dépendant de la nature du point singulier dont


il s’agit.

4. Équation de continuité

Considérons un tube de courant (ou un tuyau) parcouru, en régime permanent,


par un liquide.
L'expression du principe de conservation de la masse se traduit par l’égalité de
la masse de fluide entrant par S1 entre les instants t et t + dt avec la masse de
fluide sortant par S2 pendant cette même durée, c'est à dire:

d l1 dl
ρ1 S 1 =ρ2 S 2 2
dt dt ❑
Où :
ρ1 : la masse volumique du fluide à l'entrée.
ρ2 : la masse volumique du fluide à la sortie.
Divisons les deux termes par dt non nul:
L'expression générale du principe de conservation de la masse est:
ρ1 S1 V1 = ρ2 S2 V2, puisque le fluide est incompressible : ρ1 = ρ2= ρ.
On peut simplifier et aboutir à l’équation de continuité suivante :

S1 .V1 = S2 .V2

5. Débit massique

On appelle débit massique la quantité Qm = ρS1 V1 = dm/dt représentant la masse


de fluide traversant la section S1 de la veine fluide par unité de temps. Unité le
kg/s .

6. Débit volumique

On appelle débit volumique Qv le volume de fluide traversant une section S par


unité de temps soit:

Qv=dV/dt=Sdl/dt=S.V (souvent on note débit volumique par Q)


3.Théorème de BERNOULLI

3.1 - Théorème de Bernoulli pour un écoulement permanent d’un fluide


parfait incompressible (Conservation de l’énergie)

Un fluide parfait est un fluide dont l'écoulement se fait sans frottement.


On considère un écoulement permanent isovolume d’un fluide parfait, entre les
sections S1 et S2, entre lesquelles il n’y a aucune machine hydraulique, (pas de
pompe, ni de turbine).
Soit m la masse et V le volume du fluide qui passe à travers la section S1 entre
les instants t et t+∆ t. Pendant ce temps la même masse et le même volume de
fluide passe à travers la section S2. Tout se passe comme si ce fluide était passé
de la position (1) à la position (2).
En appliquant le théorème de l’énergie cinétique à ce fluide entre les instants t et
t+∆ t (la variation d’énergie cinétique est égale à la
somme des travaux des forces extérieures : poids et
forces pressantes), on obtient :
                                                                  

p est la pression statique,   est la pression de

pesanteur,   est la pression cinétique.


Tous les termes s’expriment en pascal.
En divisant tous les termes de la relation précédente par
le produit g, on écrit tous les termes dans la dimension
d'une hauteur (pressions exprimées en mètres de colonne
de fluide).
 H est la Hauteur totale,      est la Hauteur de Pression, z est la cote,   est

la Hauteur cinétique,     est la Hauteur piézomètrique.

3.3 - Cas d'un écoulement (1)et(2) sans échange de travail


Lorsque, dans un écoulement d’un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni
pompe ni turbine) entre les points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la
relation de Bernoulli peut s’écrire sous l'une ou l'autre des formes suivantes :

   

Ou        
3.4 - Cas d'un écoulement (1)et(2) avec échange d’énergie
Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique, il échange de l’énergie avec
cette machine sous forme de travail ∆ W pendant une durée ∆ t. La puissance P

échangée est      


Unités : P en watt (W), W en joule (J),  t en
seconde (s).
P > 0 si l’énergie est reçue par le fluide (ex. : pompe) ;
        P< 0 si l’énergie est fournie par le fluide (ex. : turbine).
Si le débit-volume est qv, la relation de Bernoulli s’écrit alors :    

3.5 Théorème de BERNOULLI pour fluides réels (perte d’énergie)

Lorsque le fluide est réel, la viscosité est non nulle, alors au cours du
déplacement du fluide, les différentes couches frottent les unes contre les autres
et contre la paroi qui n’est pas parfaitement lisse d’où il y a une perte sous forme
de dégagement d’énergie ; cette perte appelée « perte de charge ».
La relation de Bernoulli peut s’écrire sous la forme :
2 2
V 1 P1 V P
Z1 + + = Z2 + 2 + 2 +∆ H 1,2
2 g ρg 2 g ρg
ΔH1,2 : C’est l’ensemble des pertes de charge entre (1) et (2) exprimée en
hauteur.

Les pertes de charge peuvent être exprimées en pression :


ΔP1,2 = ρ. g. ΔH1,2

3.5 - Application du Théorème de Bernoulli :


1 - Tube de pitot
On considère un liquide en écoulement permanent dans une canalisation et deux
tubes plongeant dans le liquide, l'un débouchant en A face au courant, et l'autre
en B est le long des lignes de courant, les deux extrémités étant à la même
hauteur. Au point B, le liquide a la même vitesse v que
dans la canalisation et la pression est la même que celle
du liquide pB = p.
En A, point d'arrêt, la vitesse est nulle et la pression est
pA.
D'après le théorème de Bernoulli,

         
En mesurant la dénivellation h du liquide dans les deux tubes, on peut en
déduire la vitesse v d'écoulement du fluide.
2 - Phénomène de Venturi
Un conduit de section principale SA subit un étranglement en B où sa section est
SB. La vitesse d’un fluide augmente dans l’étranglement, donc sa pression y
diminue : vB > vA et  pB < pA
Le théorème de Bernoulli s'écrit ici :

D'après l'équation de continuité,   

 et    donc 
   

La différence de pression aux bornes aux extrémités du tube de Venturi est


 

proportionnelle au carré du débit.


On peut citer aussi la trompe à eau, le pulvérisateur...

3 - Écoulement d'un liquide contenu dans un réservoir - Théorème de


Torricelli (Vidange d’un réservoir)
Considérons un réservoir muni d'un petit orifice à sa base, de section s et une
ligne de courant partant de la surface au point (1) et arrivant à l'orifice au point
(2). En appliquant le théorème de Bernoulli entre les points (1) et (2),

Or p1 = p2 = pression atmosphérique et v1<<v2 d'où     


La vitesse d'écoulement est la même que la vitesse de chute libre entre la surface
libre et l'orifice, quelle que soit la masse volumique du liquide.
 
4. Les pompes et ventilateurs

4.1 Les pompes


I. Définition

Les pompes sont des machines qui réalisent l’écoulement d’un fluide (liquide ou
gaz) dans un réseau. L’énergie fournie au moteur de la pompe (électrique ou
thermique) est transformée en énergie mécanique qui est transmise au fluide.

2. Classification des pompes

On distingue principalement deux types de pompes : les pompes centrifuges et


les pompes volumétriques.

Les pompes centrifuges fonctionnent suivant le principe d'une mise en rotation


du fluide à pomper dans une roue tournant à grande vitesse. Elles ont un
domaine d'application de pressions de 0.6 à 20 bars et des débits jusqu'à 50 000
m3/h.

Figure : Pompe centrifuge.


Les pompes volumétriques, qui fonctionnent sur le principe du déplacement d'un
volume de fluide. Elles ont un domaine d’application de pression jusqu’à 10000
bars et des débits de 0.1 à 10 m3 /h.

Certaines pompes volumétriques sont dites rotatives (cylindrée et vitesse de


rotation fixent le débit pompé).D'autres sont dites alternatives car font appel au
mouvement alterné d'un piston ou d'une membrane (cylindrée et course fixent
alors le débit pompé).

Figure : Pompe volumétrique à disque excentré

3. Montages des pompes

On distingue le montage d'une pompe en charge (réservoir d'aspiration au-


dessus de la pompe) et le montage d'une pompe en aspiration (réservoir
d'aspiration sous la pompe).

4. Caractéristiques

Les principales caractéristiques d’une pompe sont :

- Hauteur manométrique totale

- Puissance hydraulique, puissance absorbée et rendement

- La charge nette à l’aspiration.

a) Hauteur manométrique totale


La hauteur manométrique d’une pompe notée Hmt, indique la différence de
pression du fluide entre l’entrée de la pompe et la sortie. Elle représente
l’énergie nécessaire qui doit transmettre la pompe au fluide pour acheminer le
fluide

La Hmt est donnée par la formule suivante :


p ref −Pasp
Hmt=
ρg

[ (Exprimée en mètres de colonne de fluide (mCF))

Avec :

Pasp : la pression d'aspiration

Pref : la pression de refoulement

ρ : Masse volumique du fluide (kg/m3 )

g : accélération de la pesanteur (g=9.81m/s²)

b) Puissance hydraulique (ou puissance utile de la pompe )

Elle correspondant au travail à effectuer pour élever, par unité de temps, un


volume de liquide de masse volumique  à la hauteur Hmt :

Phyd = ρ . Qv . g . H mt[W]

Qv: débit volumique du fluide (m3 .s -1).

c) Rendement

Le rendement d’une pompe (noté μ) est definit comme étant le rapport entre la
puissance hydraulique ( et la puissance consommée par le moteur (puissance
absorbée par le moteur notée Pabs) ;
Phyd
μ=
P|¿|¿

d) Charge nette à l’aspiration

 Phénomène de la cavitation d’une pompe


La cavitation est la vaporisation du liquide contenu dans la pompe quand il est
soumis à une pression inferieure à la pression de vapeur saturante
correspondante a sa température.
Des bulles apparaissent dans les zones de faible pression (à l’entrée de la
pompe), elles sont transportées aux zones de pression élevée ou se produit leur
condensation qui créé des surpressions élevées peuvent atteindre des centaines
de bar.
Ce phénomène de cavitation est à éviter car il entraine des graves
conséquences :
- Érosion du matériau (création des trous dans les aubes de la pompe).
- Augmentation de bruit et de vibration de l’installation
- Chute de performance de la pompe.

Figure : Effet de la cavitation sur la roue d'une pompe centrifuge

 Expression de charge nette à l’aspiration

Pour savoir si le risque de cavitation existe dans un circuit donne ou non, on


utilise un critère basé sur la charge nette a l’aspiration notée NPSH.
Le NPSH disponible pour un circuit et un débit donné correspond, à la marge de
pression au-dessus de la pression de vapeur saturante du fluide.
Sa formule est donnée par: 

p asp V 2A P 0vap
NPSH dispo = + -
ρg 2 g ρg

Ou encore :
1 2
NPSHdispo = (Pasp- Pvap + 2 ρ V asp / ρg¿

5. Couplage des pompes


Pour parvenir a obtenir certaines conditions de fonctionnement impossibles a
réaliser avec une seule pompe, les utilisateurs associent parfois deux pompes
dans des montages en série ou en parallèle.

 Couplage en série

On considère deux pompes P1 et P2 ayant des caractéristiques différentes. Le


montage en série de deux pompes est illustre comme suit :
Les pompes P1 et P2 montées en série sont traversées par le même débit de
liquide Qv.
QV=Qv1=Qv2

La hauteur manométrique totale de cette configuration est la somme des


hauteurs manométriques totales Hmt1 et Hmt2 des deux pompes.

Hmt,série= Hmt1+Hmt2

Le couplage en série permet d'augmenter la hauteur manométrique totale: il


convient donc pour un réseau présentant des pertes de charge importantes.

 Couplage en parallèle

Les pompes P1 et P2 montées en parallèle montrent la même hauteur


manométrique totale

HMT1=HMT2=HMT 

Le débit total du montage est la somme des débits des deux pompes pour une
même hauteur
 manométrique totale.

Qv=QV1+QV2
4.2 Les ventilateurs
1. Définition

La ventilation dans le bâtiment permet le renouvellement et l'assainissement de


l'air intérieur d'un local ou d'une construction. Le but est d'apporter
suffisamment d'air frais ou d'air neuf hygiénique nécessaire aux individus et
indispensable à la respiration du bâti.

2. Type de ventilation

Deux types de ventilation existent : la ventilation naturelle et la ventilation


mécanique.
a ) La ventilation naturelle

La ventilation naturelle fonctionne par le phénomène de convection naturelle


due aux différences de températures qui ont pour effet de provoquer un tirage de
l'air du bas vers le haut (air extérieur froid). Cette ventilation naturelle est
possible en hiver, mais en été les flux d'air peuvent s'inverser et nous pouvons
assister à un contre-tirage.

b) La ventilation mécanique
La ventilation mécanique contrôlée ou VMC crée mécaniquement les flux d'air.
Elle consiste à créer un mouvement d'air dynamique grâce à un extracteur ou un
ventilateur au travers de conduits gaines.

Différentes types de VMC existent  :


 La VMC Ventilation Mécanique Contrôlée auto réglables,
 La VMC hygroréglable,
 La VMC double-flux, …

 La VMC Ventilation Mécanique Contrôlée auto réglables

La VMC auto réglable est le modèle le plus simple de ventilation mécanique


contrôlée. Il s’agit de la solution la plus accessible pour le renouvellement de
l’air de votre habitation. Son mode de fonctionnement consiste à aspirer l’air
vicié de l’intérieur (humide et pollué) pour l’expulser à l’extérieur. Un conduit
d’évacuation reliant un bloc d’extraction aux pièces de services (salle de bain,
cuisine, WC) assure ce processus. L’appareil est particulièrement paramétré
pour maintenir continuellement un débit d’air constant. Il ne prend pas en
compte le taux d’humidité ni la température intérieure et extérieure de votre
logement. Le VMC auto réglable peut ainsi causer une déperdition de chaleur
dans les zones à température rigoureuse.

 LaVMC hygro réglable

La VMC hygro réglable est le moyen le plus évolué pour renouveler l’air dans
votre maison. Contrairement au VMC auto réglable, sa puissance d’aspiration
s’adapte selon le taux d’humidité des pièces de votre maison. Quand vous êtes
sous la douche par exemple, l’appareil évacue facilement l’humidité grâce aux
bouches d’aspiration. Ces dernières se mettent par contre en position semi-
fermée lorsque tout est calme afin d’empêcher le renouvellement d’air qui
pourrait refroidir votre maison. La VMC hygro réglable coûte ainsi assez cher
en raison de sa performance et ses fonctionnalités particulières.

 Une VMC double flux


Une VMC double flux fonctionne sur le même principe qu'une VMC simple flux
(extraction forcée d'air vicié, créant une dépression dans l'habitat, aspirant de
l'air neuf), mais adjoint un échangeur thermique (ou récupérateur de chaleur sur
air vicié). Les flux d'airs entrant et sortant échangent des calories au niveau de
cet échangeur. En hiver, ce système permet de préchauffer l'air (froid) entrant à
l'aide de l'air (chaud) sortant, tandis que l'été, il permet de rafraîchir l'air (chaud)
entrant avec l'air (relativement plus frais) sortant.

3. Les fonctions de la ventilation

Les systèmes de ventilation doivent satisfaire à des exigences d’hygiène, de


confort, de respect de l'environnement et d’économie d'énergie. La ventilation
est au service de trois fonctions principales.

 La ventilation à un rôle hygiénique qui consiste à maintenir une bonne qualité


de l’air intérieur. Il s’agit essentiellement de prévenir l’accumulation de
polluants gazeux et d’odeurs désagréables au sein du bâtiment.

 La ventilation à un rôle d'entretien sert à éviter ou d'éliminer la condensation


de la vapeur d'eau sur les parois. Elle permet d'atteindre cet objectif de pérennité
du bâti en remplaçant l'air humide par de l'air moins humide. Cette fonction est
étroitement liée à la ventilation d’hygiène.

 Le troisième rôle est l’obtention d'un confort d'été en favorisant les échanges
thermiques convectifs et évaporatifs.

L'augmentation du renouvellement d'air permet d’accroître les échanges avec


l'air extérieur et de refroidir le bâtiment lorsque la température de l’air extérieur
est inférieure à celle de l'air intérieur. Le renouvellement d'air doit être limité
quand les températures s’inversent.

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