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Trajectoire Médecine

Préparation anticipée aux études de santé

Module S1
Physique & Biophysique

Thème 1
Circulation des fluides
Trajectoire Médecine 2022-23

FLUIDES : GENERALITES

On appelle fluide tous milieux déformables, qui n’a pas de forme propre (≠ état cristallin) en pratique :
o un gaz (compressible)
o un liquide (quasi-incompressible)
Remarque : le verre est un fluide très visqueux.
Les gaz n’ont pas de volume propre (ils occupent toute la place disponible) contrairement aux liquides
qui ont un volume propre. Les liquides sont des états condensés de la matière contrairement aux gaz
L’étude d’un fluide se fait sur une particule (ou molécule) de fluide, à l’échelle
mésoscopique (entre microscopique et macroscopique). Une "particule" de fluide est
un volume élémentaire de fluide (un cube de fluide) de masse « dm » et de volume
« dV » (avec : dV = dx.dy.dz)

Les fluides possèdent une masse volumique ρ (en kg.m-3), égale au rapport entre la masse et le volume du
fluide :
dm
r=
dV
Le fluide le plus répandu, l’eau, à une masse volumique de 103 kg.m-3. L’eau sert de référence pour calculer
la densité des différents liquide.
La densité d’un liquide est le rapport entre la masse volumique du liquide considéré et la masse volumique
de l’eau :
𝜌(𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒)
d=
𝜌(𝑒𝑎𝑢 )
Pour un fluide incompressible (= liquide) la masse volumique est constante ( r = cte ), contrairement à
un fluide compressible ( r ¹ cte).

Remarque : Dans le tableau ci-dessous sont regroupées les différentes dimensions et unités du Système
International (unité S.I) des grandeurs que nous allons rencontrer dans ce chapitre :

Grandeur G Dimension [G] Unité SI


Longueur L m (mètre)
Masse M kg (kilogramme)
Temps T s (seconde)
Intensité du courant électrique I A (Ampère)
Température θ K (Kelvin)
2
Surface L m2
Volume L3 m3
Vitesse L.T-1 m.s-1
Accélération L.T-2 m.s-2
Force M.L.T-2 kg.m.s-2 Newton (N)
Energie, travail M.L2.T-2 kg.m2.s-2 Joule (J)

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STATIQUE DES FLUIDES

L’hydrostatique correspond à l’étude de fluides au repos (= sans mouvement).

I. NOTION DE PRESSION HYDROSTATIQUE (P)


!!"
La force de pression est une force de contact ( dF ), dont l’action est répartie sur une
surface. Elle s’applique perpendiculairement à la surface, de l’extérieur vers l’intérieur
du volume. Cette force est proportionnelle à la surface (dS). On peut alors écrire la
relation :
!!" "
dF = P.dS.n
!
( n est un vecteur unitaire, perpendiculaire à la surface et orienté vers l’intérieur.)

Une pression correspond donc à un rapport entre force et surface.


Pression hydrostatique
§ P : Pression (unité S.I. : Pascal, Pa)
1111⃗/
/dF § 1111⃗/ : norme de la force appliquée
/dF
P=
dS § dS : Surface sur laquelle est appliquée la
force

En utilisant les dimensions (vues précédemment), on peut exprimer la dimension d’une pression [P] :

[dF] MLT- 2
[P] = = 2
= ML- 1T- 2
[dS] L
D’après cette analyse dimensionnelle, l’unité de la pression est le : kg.m- 1.s- 2 = Pa (Pascal).
Le Pascal est l’unité de pression la plus courante mais il existe d’autres unités de pression, tels que :
o le bar : 1 bar = 105 Pa
o l'atmosphère : 1 𝑎𝑡𝑚 = 1,013. 10! 𝑃𝑎 (≈ 1 𝑏𝑎𝑟)

La pression hydrostatique est la force exercée par un fluide au repos sur les parois d’un récipient. Elle
est identique en tout point des parois d’un récipient et dépend de la hauteur de liquide « h » dans le
récipient (indépendante de la surface S du récipient). Entre la surface du liquide et le fond du récipient,
la différence de pression s’exprime :

Différence de pression ∆P

§ ρ : masse volumique du liquide


DP = r.g. Dh § g : accélération de la pesanteur
§ ∆h : hauteur de liquide

On peut donc mesurer une pression à partir d’une hauteur de liquide. 2 autres unités de pression sont
issues de cette formule : le millimètre de mercure (mmHg) et le mètre d’eau
o 1 mmHg = 1,35 cm d’eau =133 Pa
o 760 mmHg = 10 m d’eau = 105 Pa(= 1 bar)
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Remarque : La pression atmosphérique s’exprime sous la forme de la hauteur h d’une colonne de mercure
sous vide:
P = ρ.g.h
§ ρ : masse volumique du mercure
Cette pression s’exerce sur toute surface à l’air libre et varie en fonction de l’altitude. En se plaçant au
niveau de la mer, la pression atmosphérique est égale à :
Patm = 1 atm = 1,013 bar = 1,013.105 Pa = 760 mmHg = 760 Torr = 10,33 mH2O

II. LES LOIS DE L’HYDROSTATIQUE

1) Poussée d’Archimède
D’après le théorème d’Archimède un corps (de densité ρs) immergé dans un fluide (de densité ρf) reçoit
!
une poussée P (force dirigée du bas vers le haut et dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide
déplacé).

Théorème d’Archimède
§ m : masse de l’objet (kg)
!
§ g : accélération gravitationnelle (m.s-1)
1111⃗
𝑃 " = −𝜌# . 𝑉. 𝑔
⃗ § ρs : densité du corps plongé dans le liquide
§ ρf : densité du fluide
§ V : Volume du fluide (m3)

Conséquences :
Pour savoir si un objet immergé « flotte » ou « coule » il faut comparer la poussée d’Archimède au poids
de l’objet.
La force résultatnte est alors : 𝐹⃗ = C𝜌 − 𝜌 D . 𝑉. 𝑔
𝑠 𝑓
11⃗
o Si ρs > ρf l’objet tombe (sédimente) dans le liquide
o Si ρs < ρf l’objet monte (flocule) dans le liquide

2) Loi de Laplace
La loi de Laplace permet d’exprimer des phénomènes de surface, telle que la tension de surface γ. Cette
loi permet d’exprimer la différence de pression entre deux milieux à partir des courbures
locales (R1 et R2) de l’interface (de la séparation) entre les 2 milieux.

Loi de la Laplace

§ ∆P : Différence de pression entre 2 milieux (1


et 2) : ∆P = P1 – P2
é1 1ù
DP = g ê + ú § γ : tension de surface (en N.m-1)
ë R1 R2 û § R1 et R2 : rayons de courbures locales entre
les deux milieux

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Cette loi permet, par exemple, d’exprimer la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur d’une
goutte d’eau (dans l’air) ou d’une bulle d’air (dans l’eau) :
2g
DP = Pint - Pext =
R
Représentation de la différence de pression entre intérieur et extérieur d’une bulle d’air plongée dans
l’eau :

Dans le domaine médical, la loi de Laplace permet de calculer la tension (T) exercée sur les parois d’un
vaisseau sanguin (assimilé à un cylindre) ou sur les parois du cœur (assimilé à une sphère).

Exemple 1 : Dans le cas d’un cylindre (applicable à un vaisseau sanguin) :


T
DP =
R1

Exemple 2 : Dans le cas d’une sphère (R1 = R2) :


2T
DP =
R

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CIRCULATION DES FLUIDES PARFAITS

L’hydrodynamie correspond à l’étude de fluides en mouvement. Dans cette partie les fluides sont dits
parfaits.
Un fluide parfait possède une viscosité « η » nulle. En conséquence, lors de l’écoulement il n’existe pas
de forces de frottement et donc pas de perte d’énergie (l’énergie totale est conservée).

L’écoulement d’un fluide se fait suivant des lignes de courant. Une ligne de courant est une courbe
orientée suivant laquelle se déplace une particule de fluide. Elle est tangente au vecteur vitesse. Un tube
de courant est un ensemble de lignes de courant s’appuyant sur un contour fermé (plus les lignes sont
rapprochées, plus la vitesse du fluide est importante).

Représentation des lignes de courants lors de l’écoulement d’un fluide parfait:

Lors de l’écoulement d’un fluide il n’y a pas de passage d’une ligne de courant à une autre ni de croisement
des lignes de courant.

Dans le cas d’un écoulement permanent (stationnaire), aucun des paramètres caractérisant l’écoulement
ne dépendent du temps :
o la vitesse « v » en un point donné
o la pression (P)
o la tension (T)
o la masse volumique (ρ).

1) Débit d’un fluide parfait : Jv ou Q


Le débit Jv ou Q correspond au volume de fluide qui traverse une section droite S par unité de temps. Le
débit est défini par la relation :
dV
J V ou Q =
dt
Représentation du débit d’un fluide dans une conduite :

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Comme un fluide parfait ne possède pas de viscosité, les forces de frottement n’ont pas d’impact sur son
écoulement (pas de ralentissement des particules de fluides). Ainsi, toutes les particules de fluides ont la
même vitesse.

Equation du débit d’un fluide

§ Q (ou JV) : Débit de fluide dans une conduite


(en m3.s-1)
𝐽$ = 𝑣 × 𝑆 § S : surface de la conduite (en m2)
o R : rayon du cercle
𝐷%
𝐽$ = 𝑣 × 𝜋𝑅% = 𝑣 × 𝜋 o D : diamètre du cercle
4
§ v : vitesse des particules de fluides (en m.s-1)

(Dans le cas des fluides réels cette formule reste valable en utilisant la vitesse moyenne notée v )

2) Equation de continuité du débit


Dans le cas d’un écoulement permanent de fluide incompressible, il y a conservation de la masse qui se
traduit par la conservation du débit JV (ou Q). Celui-ci est donc constant lorsque l’on se trouve dans une
canalisation (conduite) unique.

Equation de conservation du débit

§ Q (ou JV) : Débit de fluide dans une conduite (en m3.s-1)


§ S : surface de la conduite (en m2)
J V ou Q = S.v = Cte § v : vitesse des particules de fluide (en m.s-1)

Exemple 1 : Si on prend un même conduit à deux endroits différents (1 et 2) on peut alors écrire l’égalité
S1v1 = S2 v 2

Exemple 2 : Cette équation de conservation du débit s’applique également lorsque la conduite principale
(conduite mère) se divise en plusieurs branches (conduites filles). En régime permanent, le débit dans la
canalisation mère est alors égal à la somme des débits dans les canalisations filles :
Q = Q1+Q2+Q3 = S1V1 + S2V2 + S3V3

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3) Théorème de Bernoulli
Pour un fluide incompressible parfait et dont l’écoulement est permanent (= continu) le long d’une ligne
de courant (= écoulement laminaire) on peut appliquer le théorème de Bernoulli. D’après le théorème de
Bernoulli l’énergie mécanique par unité de volume du fluide (aussi appelée charge, E), est conservée (=
constante) au cours du mouvement du fluide le long d’une ligne de courant.

Théorème de Bernoulli : conservation de l’énergie mécanique à partir des pressions


1 2
§ ρv : densité volumique d’énergie cinétique
2
pression dynamique
1 2 § P : densité volumique d’énergie potentielle de pression
E= ρ.v + P + ρ.g.h = constante pression hydrostatique
2
§ ρgz : densité volumique d’énergie potentielle de
pesanteur (avec un axe des z ascendant
pression de pesanteur

Exemple du théorème de Bernoulli :


Si on se place à deux points A et B d’une même ligne de courant, on peut écrire l’égalité EA = EB, d’où :
1 2 1
ρvA + PA + ρgh A = ρvB2 + PB + ρgh B
2 2
Si on est dans une conduite horizontale (hA = hB) de section constante (SA = SB) alors la vitesse est
identique aux deux points, d’après la loi de conservation du débit :
𝑆" 𝑣" = 𝑆& 𝑣& → 𝑣" = 𝑣&
Et d’après le théorème de Bernoulli, on peut alors affirmer que la pression hydrostatique est identique
aux deux points :
1 % 1
𝜌𝑣" + 𝑃" = 𝜌𝑣&% + 𝑃& → 𝑃" = 𝑃&
2 2

Chacune des 3 composantes de la pression du théorème de Bernoulli peut être mesurée individuellement
à l’aide capteurs. La pression se traduit par une élévation de hauteur du liquide dans le capteur.
Pour une canalisation horizontale, la pression de pesanteur s’applique partout. (ρgh = constante tout au
long de l’écoulement). En fonction de l’orientation de l’ouverture du capteur on va pouvoir calculer les
pressions hydrostatique et dynamique :
o Lorsque l’ouverture est parallèle à l’écoulement on mesure la pression hydrostatique (P) :

o Lorsque l’ouverture est perpendiculaire à l’écoulement on mesure la pression dynamique (


1 2 r v 2 ) + pression hydrostatique (P) à l’aide du capteur :

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4) Effet Venturi
On observe un effet venturi dans le cas du rétrécissement d’un conduit (ou d’un vaisseau). Dans les
secteurs rétrécis du conduit, la pression statique (P) est plus faible. La vitesse et la pression dynamique
augmente alors, se traduisant par une dépressurisation. Lorsque la pression diminue (à proximité de la
sonde placée au point 2) cela créer une force « d’aspiration » : l'air (ou tout autre objet à proximité) est «
aspiré » par le tube (force dirigée vers le point 2).

Représentation de l’effet Venturi

𝑆 > 𝑆2 → 𝑣1 < 𝑣2
1 % 1
𝜌𝑣' + 𝑃' = 𝜌𝑣%% + 𝑃% → 𝑃' > 𝑃%
2 2

Pour une conduite horizontale (h1 = h2), entre deux points 1 et 2 situés sur les sections (S1 ≠ S2), on peut
exprimer la différence de pression (ou dépressurisation) entre ces deux points.

Effet Venturi
§ ∆P : différence de pression entre les points 1 et 2
o P1 : pression au point 1
1 æ æ S ö2 ö o P2 : pression au point 2
DP = P2 - P1 = r .v12 ç 1 - ç 1 ÷ ÷
2 ç è S2 ø ÷ § ρ : densité du fluide
è ø § v : vitesse des particules de fluides (en m.s-1)
§ S : surface de la conduite (en m2)

Remarque : Pour une canalisation oblique il faut également tenir compte de la variation de hauteur (∆h)

En médecine, le rétrécissement du calibre d’une artère est appelé sténose artérielle.

La circulation sanguine est pulsatile : elle connait une phase


de systole (éjection du sang par le cœur) et une phase de
diastole (pendant laquelle le cœur se remplit de sang). Une
phase de systole puis une phase de diastole correspond à un
cycle cardiaque.
D’après l’effet Venturi :
o lors de la systole le sang (ici assimilé à un fluide parfait) s’accélère (sa vitesse augmente), il y a
alors une dépression et un rapprochement des parois de l’artère au niveau de la sténose.
o Lors de la diastole, il y a une surpression et un écartement des parois de l’artère.
Les sténoses sont détectables à l’aide d’un stéthoscope qui permet d’entendre le souffle systolique
provoqué par le rétrécissement de l’artère ou à l’aide d’imagerie Doppler qui permet de visualiser la
variation de la vitesse du sang.

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Questions : Circulation des fluides parfaits

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CIRCULATION DES FLUIDES REELS

I. PARTICULARITES D’UN FLUIDE REEL

Au niveau microscopique les molécules de fluide échangent de l’énergie entre elles (agitation thermique).
Au niveau macroscopique, les filets de courant voisins exercent l’un sur l’autre des forces de freinage ou
d’entraînement (= force de frottements). Les particules de fluides adhèrent aux solides (aux parois).
L’énergie mécanique engendrée est dissipée sou forme de chaleur.
En conséquence, l’énergie (la charge, E) diminue le long de l'écoulement (= perte de charge ∆E) et la
vitesse n'est pas la même en tous les points d'une même coupe.

II. ECOULEMENT D’UN FLUIDE REELS

1) Forces de frottement
Les forces de frottement (ou contraintes de cisaillement) d’un fluide réel impactent directement la vitesse
du fluide. Ainsi, la vitesse est nulle sur les parois immobiles et elle augmente de manière linéaire en
s’éloignant des parois.

Représentation de l’augmentation linéaire de la vitesse en fonction de l’éloignement avec la paroi


y
Evolution de la vitesse près de la paroi

paroi

Ecoulement plan

Les frottements ressentis par une couche de fluide s’expriment par une force notée Fη.
Force de frottement

dv(y)
§ : valeur absolue de la variation de la
dy
norme de la vitesse dans la direction y
𝑑𝑣 perpendiculaire à l’écoulement.
111⃗( / = 𝐹( = 𝜂 𝑆 R R
/𝐹
𝑑𝑦 § S : surface de contact entre 2 couches voisines de
fluide.
§ η : coefficient de viscosité du fluide ou viscosité
dynamique.

Ainsi, au cours de l’écoulement, les frottements entrainent une


1 2
diminution progressive de l’énergie totale (E= r gh + r v + P ),
2
d’où pour un écoulement horizontal de section constante une
diminution linéaire de la pression P. Ce phénomène est appelé la
perte de charge ∆E ou ∆P.

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a) Coefficient de viscosité
La viscosité dynamique « η » dépend de la nature du fluide, de la température T et de la pression P.

La viscosité s’exprime en poiseuille (Pl) qui correspond à des Pa.s ou encore à des kg.m-1.s-1. Ainsi, la
dimension de la viscosité est :
[η] = ML- 1T- 1
Lorsque η est indépendant de la vitesse, le fluide est qualifié de newtonien.
Pour les fluides complexes (non-newtonien, ex : sang), la viscosité dépend de la vitesse v. On parle alors
de viscosité cinématique ν.
Viscosité cinématique

§ n : viscosité cinématique (en m2.s-1)


h
n= § ρ : densité du fluide.
r § η : coefficient de viscosité du fluide ou viscosité dynamique.

Remarque : Pour un gaz , la viscosité augmente lorsque T augmente. Elle ne dépend pas de P.

b) Vitesse d’écoulement d’un fluide réel


Le liquide se déplace par lames concentriques qui glissent les unes sur les autres. La partie axiale ne se
mélange pas avec la partie périphérique.
Représentation des lames de fluides :

Le profil des vitesses est parabolique. La vitesse est nulle au contact des parois alors que la vitesse est
maximale au centre de la canalisation.
On définit alors une vitesse moyenne v :
1
v = vmax
2
Représentation de la vitesse d’un fluide réel dans une conduite :

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2) Les lois de l’hydrodynamie pour les fluides « Réels »

a) Débit d’un fluide réel : Loi de Poiseuille

Dans le cas d’un fluide réel dans un conduit, le débit volumique JV ou Q est proportionnel à la perte de
charge (∆E ou ∆P) engendrée par les forces de frottement et la viscosité.
Loi de Poiseuille

§ v : Vitesse moyenne du fluide réel


§ Q (ou JV) : Débit de fluide dans une conduite (en m3.s-1)
§ S : surface de la conduite (en m2)
o R : rayon de la conduite
p.R 4 DP
J V ou Q = S.v = § ∆P : différence de pression entre 2 points (ou perte de charge)
8h Dx § ∆x : distance séparant les 2 points choisis

§
DP : perte de charge par unité de distance (Pa.m-1)
Dx
§ η : coefficient de viscosité du fluide ou viscosité dynamique.

Application de la loi de Poiseuille :

Dans le cas d’une conduite cylindrique inclinée ou verticale, la perte de


charge (∆E ou ∆P) entre deux points A et B, séparés d’une distance ∆x et avec
une différence de hauteur ∆h, s’exprime :
1
DE = (PA - PB ) + r.g.(hA - hB ) + r(v2 A - v2B )
2

Remarque : vA = vB lorsqu’il n’y pas de rétrécissement (ou d’élargissement) de la conduite entre les points
A et B.

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b) Résistance hydraulique

La résistance hydraulique est la résistance qu’oppose la conduite à l’écoulement du fluide.


Equation de la résistance hydraulique : Rh

§ Q (ou JV) : Débit de fluide dans une conduite (en m3.s-1)


§ R : rayon de la conduite
∆𝑃 8𝜂𝑙
𝑅) = = § ∆P : différence de pression entre 2 points (ou perte de charge)
𝐽* 𝜋𝑅+
§ l : longueur du segment de rayon R
§ η : coefficient de viscosité du fluide ou viscosité dynamique.

La résistance est exprimée en kg.m-4.s-1 ou en Pa.s.m-3. Son expression dimensionnelle est donc :
[R h ] = M.L-4 .T-1

Lorsque que la conduite possède différents diamètres (rétrécissement ou élargissement) en série, la


résistance hydraulique totale est égale à la somme des différentes résistances hydrauliques :
i= N
R h = å R hi
i =1
Exemple1 : 2 résistances en séries dans une conduite de rayon variable. La résistance hydraulique totale
vaut donc : R h = R h1 + R h2

Lorsque que la conduite principale se divise en conduite « filles », on parle alors de résistances
hydrauliques en parallèles. La résistance hydraulique totale s’exprime alors :

1 i= N 1

R h i=1 R hi

Exemple2 : 2 résistances en parallèles dans une conduite de rayon variable. La résistance hydraulique
totale vaut donc :
1 1 1
= +
Rh R h1 R h2

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c) Régimes d’écoulement – Nombre de Reynolds


Selon la vitesse, la viscosité et la taille des objets (canalisations, obstacles, …) l’écoulement peut être
laminaire ou turbulent :
o Ecoulement laminaire : le fluide se déplace de manière ordonnée, en couches (lames). Les lignes
de courants ne se croisent pas.
o Ecoulement turbulent : le fluide se déplace de façon désordonnée : il y a des tourbillons (les lignes
de courant se croisent).
Représentation schématique du régime laminaire et turbulent :

Pour déterminer le régime d'écoulement, on utilise le nombre de Reynolds (Re):


Equation du nombre de Reynolds
§ Re : Nombre de Reynolds (sans dimension)
§ v : vitesse moyenne du fluide.
Lvr
Re = § L : dimension transversale de la conduite
h ( par ex L : diamètre du tube D = 2.R)
§ Nature du fluide : ρ (masse volumique) et η (viscosité).

Le nombre de Reynolds permet de distinguer le caractère laminaire ou turbulent d’un écoulement :


o Pour R e < 2000, l’écoulement est laminaire.
o Pour R e > 2000 , l’écoulement est turbulent.

Lorsque le nombre de Reynolds est exactement égal à 2000 on parle alors du nombre de Reynolds
critique. On peut alors déterminer une vitesse critique au-delà de laquelle un écoulement laminaire
devient turbulent .

Vitesse critique

§ ReC : Nombre de Reynolds critique = 2000


§ v C : vitesse critique.
η 1000η
vC = Rec = § L : dimension transversale de la conduite
D.ρ R.ρ § D : diamètre du tube (D = 2.R)
§ Nature du fluide : ρ (masse volumique) et η (viscosité).

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Questions : Circulation des fluides réels

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Module S1 : Physique / Biophysique 22

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