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CHAPITRE_5
Bilan de matières
et
Bilans d’énergies
II – Bilan de matière
II.1 – Définition
II.2 – Principe de la conservation de la matière
II.3 – Grandeurs caractéristiques
II.4 – Procédure pour le calcul du bilan de matière
I.1.1 – Définition
Tout ce qui permet de caractériser un phénomène une fois mesuré est appelé
grandeur. Les grandeurs sont reliées entre elles par des relations qui
représentent les lois physico-chimiques. On attribue a chaque grandeurs un
ensemble d’unités.
On distingue :
Grandeurs dérivées : Ce sont des grandeurs qui sont exprimées par des
relations en fonction des grandeurs de base. Exemple (voir Tableau).
Grandeurs de bases
L T M K N I cd
Symbole
Grandeurs dérivées
Unités SI dérivées
Grandeurs de base
Nom Symbol Expression en fonction des unités de base
-1 -1 -1
I.1.2 – Equations aux dimensions et autres grandeurs
Les grandeurs de base servent pour formuler des relations définissant une grandeur
quelconque. Les relations sont dites équations au dimension. Pour s’assurer qu’une
relation est homogène on utilise les équations aux dimension.
I.2.2 - Débit-masse
𝒎
Si m est la masse de fluide qui a traversé une 𝒒 𝒎=
section droite de la conduite pendant le temps t, par 𝒕
définition le débit-masse est : unité : kg.s-1 , g/s, t/h, …
I.2.3 - Débit-volume 𝑽
Si V est le volume de fluide qui a traversé une 𝒒𝑽 =
section droite de la conduite pendant le temps t, par 𝒕
définition le débit-volume est : unité : m3.s-1, l/min, cm3/min, l/s.
o Relation entre et 𝒒 𝒎= 𝛒 𝒒 𝑽
o Si un fluide se déplace avec une vitesse u à travers une section 𝒒 𝒒 𝒎=𝝆
S: 𝑽 =𝒖𝑺 𝒖𝑺
Remarques :
• Les liquides sont incompressibles et peu dilatables (masse volumique constante) ; on parle alors d'écoulements
isovolumes.
• Pour les gaz, la masse volumique dépend de la température et de la pression. Pour des vitesses faibles (variation
de pression limitée) et pour des températures constantes on retrouve le cas d'un écoulement isovolume.
I.2.4 – Débit molaire
𝒏 𝒒𝒎 𝒒𝑽
Nombre de mole écoulé pendant le temps t : 𝒒 𝒏= = =𝝆
𝒕 𝑴 𝑴
I.2.6 – Energie E
o Energie mécanique : ⃗ ⃗
𝑾 =∫ 𝑭 . 𝒅𝒓 (𝒆𝒏 𝑱 )
𝑸=∆ 𝑯=∫ 𝑪𝒑 𝒅𝑻 (𝑪𝒂𝒍𝒐𝒖 𝑱)
1 calorie : chaleur nécessaire pour
o Energie thermique : élever de 1°C une quantité de 1g
d’eau. 1 calorie = 4,18 Joules.
I.2.7 – Puissance
𝑬
La puissance est l’énergie utilisée rapportée à une durée de temps : 𝐏= 𝒕
I.2.8 – Rendement
Le rendement énergétique est par définition le rapport de 𝑷𝒔
la puissance de sortie Ps à la puissance d’entrée Pe :
𝛈=
𝑷𝒆
I.2.9 – Viscosité dynamique – Viscosité cinématique
a. Profil des vitesses
Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et celles de la paroi,
chaque molécule de fluide ne s'écoule pas à la même vitesse.
On dit qu’il existe un profil de vitesse.
𝑣 𝑚𝑎𝑥
𝐶𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒
𝑧+∆ 𝑧 𝑣+∆ 𝑣
𝑧 𝑣
𝑣 =0
o Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des couches
de fluide les unes sur les autres.
o La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe au plan
fixe : v = v(z).
b. Viscosité dynamique
d. Influence de la température
Fluide Eau (0°C) Eau (20°C) Eau (100°C) Huile d’olive glycérol H2(20°C) O2(20°C)
Ces valeurs doivent être considérées comme des ordres de grandeur, le passage d'un type
d'écoulement à un autre se faisant progressivement.
I.3 – Grandeurs énergétiques
I.3.1 – Capacités thermiques
∆𝑸
La capacité thermique moyenne est la variation de la 𝑪=
quantité de chaleur par variation de température. ∆𝑻
La capacité thermique massique à pression constante est
quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1°C une
masse de substance à pression constante.
𝑪 𝒑=
𝟏 𝝏𝑸
𝒎 𝝏𝑻 ( ) 𝒑
Le volume molaire est le volume occupé par une mole d’une substance dans les
conditions étudiées.
𝑽 ℳ 𝑽
𝑽 𝒎= = et𝒏=
𝝆 𝒏 𝑽𝒎
Pour les gaz parfaits; le volume molaire est le même Vm= 22.4 l/mol dans les
conditions normales de température et de pression 273,15 K et 1.013 105 Pa
𝒑𝟎 𝑻 𝟏
𝑽 𝒎=𝑽 𝟎 .
𝒑𝟏 𝑻 𝟎
I.4.1 – Concentration
𝒎𝑨
Concentration massique 𝒄
: 𝑨=
𝑽 𝑻
Unité : kg/m3.
𝒏𝑨
Unité : mol/l ou kmol/m3.
Concentration molaire : 𝑪 𝑨 = 𝑽
𝑻
Le bilan de matière ou le bilan massique est un calcul qui consiste à évaluer les
quantités de produits mise en œuvre dans les transformations chimiques ou
physiques. Ce calcul permet de faire l’état des produits qui entrent, sortent, sont
extraits ou sont accumulés dans un système chimique ou physique continu ou
discontinu.
À cause de ceci, nous pouvons écrire les équations appelées «bilan des masses» ou
«bilan de matière».
N’importe quel processus qui est étudié doit satisfaire les bilans de la quantité de
matière totale, pour chaque composant chimique et pour chaque espèce atomique
individuelle.
Comme nous l’avons vu dans l’étude des schémas de procédés, un procédé peut avoir
beaucoup de courants suivant sa complexité.
II.3 – But des calculs des bilans de matière
Les calculs des bilans de matière présentent beaucoup d’intérêts. En effet :
1) Ils nous aident à connaître la quantité et la composition de chaque courant dans le procédé.
2) Ces calculs obtenus forment la base des bilans d’énergie à travers l’application de la loi de la
conservation de l’énergie.
3) Ils nous permettent de faire des évaluations techniques et économiques du procédé et des
unités de procédé à partir de la connaissance de la consommation de matière et d’énergie et
du rendement des produits obtenu.
4) Ils nous permettent de connaître de façon quantitative les émissions environnementales du
procédé.
Dans les calculs de bilan de matière, nous commençons avec deux hypothèses :
il n’y a pas de transfert de masse ou d’énergie;
la masse est conservée pour chaque élément ou composé (la conservation peut concerner le
nombre de moles ou la masse).
La masse et les atomes sont conservés
Il est important de noter que : Les moles sont conservées seulement quand il n’y a pas de
réaction
Le volume n’est pas conservé.
la masse totale,
le nombre de moles total,
Vous pouvez écrire des bilans pour la masse d’un composé,
le nombre de moles d’une espèce atomique,
le nombre de moles d’un composé,
la masse des espèces, etc..
II.4 – Equations des bilans de matière
En pratique, certaines matières peuvent être accumulées dans le processus ou dans certaines
unités de procédés particulières. Par exemple, dans un procédé discontinu, une certaine quantité
de matière peut rester adhérée aux parois des conteneurs.
Lors de la déshydratation
C2H6 (g) C2H4(g) Le carbone
de l’éthane en éthylène, les s’accumule
C2H6 (g) 2C(s) +3H2(g)
dans le
réactions suivantes ont
C2H4 (g) 2C(s) +2H2(g) réacteur.
lieu :
À cause du fait que les procédés peuvent être discontinus avec aucune entrée ou sortie ou
continus avec une entrée et une sortie, et qu’il peut y avoir conversion des espèces chimiques, une
équation correcte du bilan de matière prend en compte tous ces aspects.
Courant entrant à travers les lignes du système - Courant sortant à travers les lignes du
système
+ Génération à l’intérieur du système - Consommation à l’intérieur du système
Simplement exprimé:
Le système est n’importe quel procédé ou portion du procédé choisi pour analyse.
Un système est dit «ouvert» si la matière coule à travers la ligne du système pendant
l’intervalle de temps qu’il est étudié; «fermé » s’il n’y a aucun écoulement d’entrée ou de
sortie.
La génération et la consommation
de matière sont les conséquences
S’il n’y a pas de réactions chimiques, les termes de
des réactions chimiques. production et de consommation sont typiquement de zéro.
II.5 – Différents types de bilans de matière
Bilan massique si l’on fait intervenir des masses ou des débits massiques.
Bilan molaire si l’on fait intervenir des quantités de matière ou des débit
molaires.
Bilan volumique si l’on fait intervenir des volumes ou des débits volumiques.
Remarques :
Le cas des gaz, le bilan molaire est égal au bilan volumique puisque la
composition est égale à la composition volumique.
II.6 – Grandeurs caractéristiques
Soit la transformation chimique
générale suivante : 𝝂 𝑫 𝑫 +𝝂 𝑬 𝑬 ↔ 𝝂 𝑷 𝑷 +𝝂 𝑪 𝑪 ↔ 𝝂 𝑺 𝑺+𝝂 𝑪 𝑪
Dans ce schéma : D : est le réactif principale (en défaut).
E : est le réactif secondaire (en excès).
P et C : produits principaux.
S : produit secondaire.
𝝉 𝒂𝒕 =𝟏 +𝝉 𝒓
Rapport des réactifs : c’est le quotient entre la quantité de 𝒏𝑬 °
𝑹𝒓 =
matière du réactif en excès par la quantité de matière du 𝒏𝑫 °
réactif en défaut, dans l’alimentation totale :
La procédure générale pour mener les calculs de bilan de matière est la suivante :
4) Trouver les composés qui sont dans chaque courant et les lister à côté du courant dans le
schéma de fabrication.
5) Décider d’une référence appropriée pour les calculs, p. ex. 100kg de matière première A,
100kg/hr A, 1 tonne de produit, 100 moles du réactant B, etc.
7) Repérer les différentes relations entre les éléments d’écoulement et les relations
indépendantes pour calculer les concentrations.
En génie chimique on utilise surtout la chaleur massique cp (molaire Cp) à pression constante.
La chaleur latente massique (l) d'un changement d'état (molaire L) représente la quantité de
chaleur nécessaire pour permettre le changement d'état d'une unité de masse (une mole) d'un
corps pur d'une substance sous une pression constante. Elles s'expriment en J.kg-1 (J.mol-1).
On définit en génie chimique l'enthalpie massique h (molaire) de 1 kg (1 mole) d'un corps pur sous la
pression P à la température θ comme étant la quantité de chaleur nécessaire pour porter 1 kg (1 mole)
dans les conditions (P,θ) à partir d’un état de référence caractérisé par une température de
référence θ0 par une même pression P et par un état physique donné.
La réalisation de bilan permet d'effectuer des calculs de puissance thermique à fournir à une
installation ou à évacuer d'une installation ainsi que des déterminations de pertes thermiques.
Les processus thermiques en jeu sont de 3 principaux types qu'il convient d'identifier pour
chaque opération unitaire :
pertes thermiques vers l'extérieur du système. Si les pertes sont nulles ou supposées
négligeables le procédé est dit adiabatique.
III.3.1 – Bilan thermique simple
Le but recherché est de déterminer les pertes thermiques avec l'extérieur. On définit le
système comme étant constitué du fluide froid et du fluide chaud dans leur traversée de
l'échangeur.
Les fluides froid et chaud sont respectivement définis par les grandeurs suivantes :
Débits massiques (qm' et qm),
Chaleurs massiques moyennes (c’p et cp) et
Températures d'entrée (T’0 et T0) et de sortie (T’1 et T1).
lc est l'enthalpie massique de condensation du fluide chaud à la température T 0.
On doit définir les flux de chaleur qui correspondent à des gains ou pertes d'énergie par
unité de temps pour un fluide (en kJ.h-1). Dans le cas le plus général le flux de chaleur
s'écrit comme la somme d'un terme du à une variation de température et d'un terme du à
un changement d'état.
III.3.1 – Bilan thermique simple
On écrit pour chaque fluide Φ et Φ' les flux de chaleur respectivement perdu par le
fluide chaud et gagné par le fluide froid :
Cette forme de bilan peut s'appliquer à tous les cas car elle est beaucoup plus générale. Elle est
absolument équivalente à la formulation des bilans matière : dans le bilan enthalpique les masses
(moles) et les débits massiques (molaires) sont remplacés par des quantités de chaleur (procédé
discontinu) et des puissances thermiques (procédé continu).
𝑷 𝒄𝒉𝒂𝒖𝒇𝒇𝒂𝒈𝒆𝑷 𝑷𝒆𝒓𝒕𝒆
𝑨
𝒒𝒎 , 𝜽 𝑨 , 𝒉 𝑨
𝑪
𝑩 Mélangeur
𝒒 𝒎 , 𝜽 𝑪 , 𝒉𝑪
𝒒𝒎 , 𝜽 𝑩 , 𝒉𝑩
𝑷 𝒄𝒉𝒂𝒖𝒇𝒇𝒂𝒈𝒆 𝑷 𝑷𝒆𝒓𝒕𝒆
𝑨
𝒒𝒎 , 𝜽 𝑨, 𝒉𝑨
Mélangeur 𝑪
𝑩
𝒒 𝒎 , 𝜽 𝑪 , 𝒉𝑪
𝒒 𝒎 , 𝜽 𝑩 , 𝒉𝑩
Il est nécessaire de se donner une température de référence pour définir les enthalpies
massiques des produits d'entrée hA et hB ainsi que du produit de sortie hC.
Remarques :
dans un tel bilan on se préoccupe uniquement de définir "l'état énergétique" d'une entrée ou
d'une sortie (calcul de l'enthalpie) sans se soucier de ce qui peut se passer comme échanges
thermiques à l'intérieur du système.
La plupart du temps toutes les enthalpies massiques sont données aux températures souhaitées
à partir d'une référence arbitraire. Ils ne sont donc pas à recalculer à partir de la définition.