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COURS DE PHENOMENES DE SURFACES ET CATALYSE HETEROGENE

I.1. Introduction aux phénomènes de surface


Le domaine de chimie des surfaces revêt une importance particulière car tout corps liquide
ou solide, interagit avec le milieu ambiant à travers la surface qui le délimite.
Les atomes se trouvent à la surface (d'une phase condensée solide ou liquide) présentent
une coordinence incomplète par rapport aux atomes se trouvant au sein du système. Ils
vont donc coopérer à la surface des propriétés spécifiques.
Le comportement chimique des surfaces est responsable de la catalyse hétérogène et de la
séparation des gaz par adsorption sélective.

Qu'est-ce que c'est une surface?


Il s'agit d'un certain nombre de couches atomiques dans lesquelles les propriétés sont
différentes de celles du solide sous-jacent ; généralement on se limite à une épaisseur de 2 à
3 couches monoatomique.

Qu'est-ce que c'est une interface?


Dans la plupart des cas les surfaces sont continuellement exposées à des gaz, à des
liquides où même à des solides. La surface de séparation entre le solide et le gaz, le
solide et le liquide et le solide avec le solide est appelée : « interface ».

Figure 1.1 : Interface entre liquide/solide/gaz.


Les particularités des couches superficielles se manifestent d'une manière ou d'une autre,
sur n'importe quelle surface de séparation de deux phases c'est-à-dire aux interfaces.

Différence entre surface et interface :


 La surface est la partie extérieure qui délimite un solide ou un liquide donné, c'est
aussi la partie qui délimite deux phases dont l'une d'elle est gazeuse, c'est-à-dire :
liquide/gaz ou solide/gaz.
 L'interface par contre est la partie qui délimite deux phases liquide/liquide ou liquide/
solide ou encore solide/solide.
Tout d'abord, il est important de savoir que la tension superficielle est également
appelée tension de surface ou énergie d'interface ou bien encore énergie de
surface. Elle est désignée par Ɣ
C'est une force qui existe au niveau de toute interface entre deux milieux différents
(entre un solide ou un liquide et un gaz). La tension entre des milieux identiques:
deux solides, deux liquides, ou également entre un liquide et un solide est
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généralement appelée: la tension interfaciale.
C'est donc cette force, la tension superficielle, qui permet à la goutte d'eau de ne
pas s'étaler sur une feuille, ou à certains insectes de marcher sur l'eau, ou bien
encore qui permet cette forme bombée de l'eau dans un verre à ras bord avec la
notion de capillarité.
La tension superficielle peut-être considérée comme une pression superficielle
s'exerçant tangentiellement à la surface. La création d'une surface résulte
toujours en une énergie libre de formation positive. Ce qui a pour conséquence
entre autre, que les systèmes condensés ont une tendance pour minimiser leur
énergie libre de surface, à minimiser l'étendue de leur surface donc à réagir avec
les molécules de milieu ambiant pour former une couche superficielle et ainsi
diminuer leur tension superficielle.

Figure 1.2 : Forces de cohésion. a) goutte d'eau ; b) araignée d'eau ; c) trombone


sur l'eau.

I.2.Tension superficielle et énergie superficielle :

Soit un film de liquide (une lame de savon par exemple constituée de deux faces), à l’intérieur d’un
cadre métallique dont un des brins, AB est mobile (figure ci-dessous) ; si l’on suppose aucune force vers
le bas sur la partie mobile, cette dernière est attirée spontanément vers le haut sous l’action des forces
de tension superficielle exercée par la lame de savon.
Si on veut augmenter la surface du film, il faut fournir du travail car le liquide tend à s’opposer à
l’augmentation de sa force.

Cette force étant uniformément répartie, sur les deux faces de la lame.
On définit le rapport :

F
  F    2L
2L

 représente le coefficient de tension superficielle, il s’exprime en


newton par mètre (Nm-1) (force par unité de longueur); sa valeur
dépend de la nature du liquide et diminue avec la température.

Dans le cas où aucune réaction ne s’exerce sur AB, au cours de son déplacement spontané, les
forces de tension superficielle effectuent un travail mécanique nécessaire pour déplacer le côté
mobile d’une distance ΔX:

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dW=Fx

Ce travail correspond à une libération d’énergie superficielle (analogue à l’énergie potentielle


élastique d’un ressort étiré), que possédait la surface du liquide (la lame du savon ayant 2
faces) :
dW= ×2×L×x= ×ΔΔΔS)

dW= ×Δ
A température et à pression constantes
dG= δWrév +PdV………………(1)
Dans le cas de l’expansion d’une surface δWrév = -PdV+ ×d
On remplace 2 dans 1, dG= -PdV+ ×d PdV

𝝏𝑮
dG = δ×dA et 𝜸
𝝏𝑨

Donc, la tension superficielle peut être défini par : l’extrême quantité d’énergie possible par
unité de surface, cette énergie est l’énergie libre de Gibbs. Autrement dit définir la tension
superficielle : c’est l’énergie libre de Gibbs par unité de surface.
Les unités de la tension superficielle sont : J/m2 ou N/m (Force par unité de longueur)

N.B : 𝛾 s’exprime aussi en dynes/cm ou erg/cm2 dont dyne = erg/cm

Tableau 1.1 : Unité de tension superficielle selon les systèmes de mesure.

système d’unité C.G.S. M.K.S.A.


(centimètre-gramme- (mètre, kilogramme,
seconde) seconde, ampère)
F/L dyne/cm N/m
∂G erg/cm2 J/m2
∂A

 1dyne = 10-5 N
 1erg = 10-7 J

Exemple de valeur de Valeur de la tension de surface

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Tableau : Valeur de la tension de surface de quelques liquides
Liquide Valeur de la tension de surface δ N/m
Méthanol 0,023
Ethanol 0,022
Benzène 0,027
Hexane 0,018
Octane 0,021
Sang 0,058
Glycérine 0,063
Eau 0,073

Remarques :
Les liquides tendent à adopter des formes qui minimisent leur surface superficielle par
maximiser le nombre d’interactions moléculaire.
Les gouttes de liquide tendent donc à être sphérique, c'est-à-dire le plus petit rapport
(surface/volume).
La tension superficielle est la raison de plusieurs phénomènes:
La tension superficielle est une grandeur positive qui caractérise une interface. Ainsi la tension
de surface de l’interface eau-air n’est pas la même que celle de l’interface eau-huile.
Différents exemples permettent d’illustrer l’influence de la tension de surface :
bien que l’acier ait une masse volumique plus de 7 fois supérieure à celle de l’eau, on peut poser
à la surface de l’eau une aiguille à coudre ou un trombone sans qu’ils ne coulent au fond du
récipient, certains insectes se déplacent à la surface de l’eau comme s’ils glissaient sur un film
souple, on observe des ménisques sur les bords des verreries (verres, pipettes, récipients...)
contenant un liquide.

I.3.Méthodes de détermination de la tension superficielle


Il existe plusieurs méthodes de détermination de la tension superficielle à savoir:

I.3.1.Méthode de la goutte (Staglamométre)


Cette méthode consiste à utilisé un tube verticale qui s’appelle Staglamomètre de diamètre
connu. On récupère les gouttes de liquide après les avoir compté ou les pesé, la tension
superficielle sera donnée par la formule suivante :

𝛾 : Tension superficielle
m : Masse d’une seule goutte
Q : Facteur de correction qui dépend la géométrie du tube
R : Rayon du tube

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I.3.2. Montée capillaire: loi de Jurin
Lorsqu’un tube capillaire est plongé dans un liquide
mouillant, une colonne de liquide monte dans le
tube par capillarité.
Le poids de la colonne de liquide dans le tube
P= mg= π R² ρ g h
est équilibré par la force de tension superficielle
F= 2πR 𝛾 cosθ
A l’équilibre F=P, le niveau atteint par le liquide est
donné par la loi de Jurin :

2 cos  r  h  g  
h  
gr 2 cos 
r est le rayon du capillaire et est la masse volumique,  est l’angle de contact 
Si le liquide mouille parfaitement la paroi du tube (= 0). La valeur de la tension de surface
peut ainsi être facilement déterminée juste en mesurant la hauteur d’élévation du liquide.
L’inconvénient de cette méthode et que dans la pratique il est difficile de mesurer l’angle de
contact θ, pour cela on utilise un tube en U.

Un autre principe de technique consiste à mesurer la force capillaire qu’exerce un ménisque sur
un solide. Cette force est proportionnelle à la tension de surface et permet ainsi la mesure de
celle-ci. Deux types de géométries sont couramment utilisées, la plaque et l’anneau. Il
conviendra à nouveau de s’assurer que le liquide mouille parfaitement le solide (ce dernier est
en général en platine propre qui est mouillé par tous les liquides usuels).

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I.3.3.Méthode de Wihelmy (plaque)
Le poids de la lame est neutralisé par une tare. La lame est amenée
au contact de l’échantillon de liquide. Puis on mesure la force
d’arrachement de la lame, jusqu’à ce que les valeurs soient stables.
On détermine ensuite la tension de surface. Conditions préalables:
l’angle de contact  = 0° doit être garanti par un nettoyage intensif,
F
par exemple par calcination du corps de mesure.  
2L

I.3.4.Méthode de du Noüy (anneau)


Le poids de l’anneau est neutralisé par une tare.
L’anneau est plongé entièrement dans le liquide, puis
retirer très lentement jusqu’à ce que la force atteigne
son maximum. A partir de la force maximale Fmax, on
calcule la tension superficielle et interfaciale selon
l’équation:

F
 
4R

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