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Biophysique
Présenté par:
Dr. Soumia Zaiou (Madame benabide)
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Chapitre I: Phénomène de surface
I. Tension superficielle:
La tension superficielle joue un rôle important lorsque deux milieux différents sont au contact
sans se mélanger. Elle permet d'expliquer la forme des gouttes et des bulles, la mousse et les
problèmes de capillarité. Déterminante pour le comportements des liquides, elle intervient
dans des nombreux phénomènes liés au fonctionnement des organismes vivants.
Tout d'abord, il est important de savoir que la tension superficielle est également appelée
tension de surface ou énergie d'interface ou bien encore énergie de surface.
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Fig I.1: Origine de la tension superficielle : Les molécules d’eau « A » sont dans le volume
du liquide. Les molécules d’eau « B » sont à l’interface
Augmenter la surface d’un liquide coûte de l’énergie : Ainsi un liquide adoptera une forme
qui minimise sa surface et donc son énergie pour se retrouver dans un équilibre stable. C’est
ce qui explique la forme sphérique des bulles de savon et les différentes gouttes d’eau et
autres liquides. Car c’est la forme sphérique qui présente la surface minimale par rapport aux
autres géométries.
Une autre définition est souvent utilisée, elle consiste à représenter (𝜎) comme une force
tangente à la surface:
Soit un mince film liquide à l’intérieur d’un carde rigide rectangulaire ayant un coté AD
mobile (Fig I.2).
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On écarte ensuite la partie moblie AD d’une quantité dx (opposé à 𝐹⃗ ).
La surface du film augmente donc d’une quantité:
𝑑𝑆 = 2𝑙𝑑𝑥 (ATTENTION: il y a deux interfaces air/film: dessus et dessous)
La variation d’énergie superficielle engendrée est alors égale, en valeur absolue, au travail de
la résultante des forces capillaires s’exercant sur AD telle que :
|𝑑𝑊| = 𝜎𝑑𝑆 = 2𝜎𝑙𝑑𝑥 … … … … … (1)
Par définition, le travaile d’une force (parallèle au déplacement) est de la forme (en valeur
absolue) :
|𝑑𝑊| = 𝐹𝑑𝑥 … … … . (2)
(1)=(2) donc: 𝐹 = 2𝜎𝑙 avec 2𝑙 = 𝐿
𝐹 = 𝜎𝐿
Le coefficient de tension superficielle aura pour unité 𝑁. 𝑚−1 en (SI) et 𝑑𝑦𝑛. 𝑐𝑚−1 de (CGS).
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Variation de pression a la traverse d'une membrane (loi de Laplace)
Surpression dans les gouttes
Considerons une une goutte spherique de rayon R. les forces de tension superficielle, qui sont
dirigées vers l’intérieur de la goutte, exercent une compression à l’intérieur de celle-ci. La
pression 𝑃𝑖 dans la goutte est donc supérieure à celle du milieu extérieur 𝑃𝑒 (Fig. I. 3). Cette
compression est, bien sûr, d’autant plus grande que les forces superficielles sont grandes,
donc que la tension superficielle σ est élevée.
𝒅𝑭
= 𝑑𝑉 = 𝑑𝑃𝑑𝑉
𝑺
La surface d’une sphère vaut: 𝑆 = 4𝜋𝑅 2 . Son augmentation dS est égale à: 𝑑𝑆 = 8𝜋𝑅𝑑𝑅
(dérivation).
(I. 1) = ( I. 2) donc:
𝟐𝝈
∆𝒑 = 𝑷𝒊𝒏 − 𝑷𝒆𝒙 = , la surpression Δp est une fonction inverse du rayon de la goutte
𝑹
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Cette loi de Laplace peut-être généralisée aux autres formes géométrique. Chaque forme est
caractérisée par deux dimensions principales.
Cas d'une surface (interface) de courbure quelconque
Pour une courbure quelconque de l’interface, la différence de pression entre 2 points
infiniment voisins de part et d’autre de la surface de séparation est donnée par la loi de
Laplace généralisée:
1 1
∆𝑃 = 𝜎( + )
𝑅1 𝑅2
où R1 et R2 sont les rayons de courbure.
Dans le cas d'une bulle de savon, nous devons traverser deux surfaces de même courbure (ou
deux interfaces: air/savon, savon/air) (Fig. I. 4).
∆𝑝 = 𝑝𝑖𝑛 − 𝑝𝑒𝑥
= (𝑃𝑖 − 𝑃′ ) + (𝑃′ − 𝑃𝑒 )
2𝜎 2𝜎 4𝜎
= + 𝑅+𝑒 =
𝑅 𝑅
Etant donne que l'epaisseur de la paroi de bulle est negligeable devant le rayon on aura: 𝑅 =
𝑅+𝑒
4𝜎
∆𝑃 =
𝑅
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Applications biologiques
La surface des poumons est augmentée par la présence des alvéoles. La dilatation des poumons
requiert (nécessite) un travail considérable pendant la respiration car la tension qui colle la
membrane alvéolaire est très grande.
Le surfactant pulmonaire est une substance qui tapisse les alvéoles pulmonaires d'une fine
couche protectrice de lipides : les phospholipides sécrétés par la pneumocystose. En contact direct
avec l'air entrant dans les poumons, le surfactant pulmonaire possède la spécificité de modifier les
tensions exercées contre la paroi des alvéoles.
Ce phénomène ne se produit pas grâce à une plus grande concentration de surfactant dans
les petites alvéoles, égalisant ΔP dans l'ensemble des alvéoles malgré leur taille différente.
Le surfactant évite ainsi l'affaissement des alvéoles. En plus, la tension superficielle étant
globalement diminuée dans l'ensemble des alvéoles grâce au surfactant, le travail nécessaire pour
les distendre lors de chaque inspiration est réduit.
Le surfactant facilite l’expansion des alvéoles pendant l’inspiration et les maintient ouvertes
pendant l’expiration.
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∆𝐸
𝜎𝐴𝐵 =
∆𝑆
Cette quantite est d'autant plus grande que les liquides A et B mis en contact sont moins
miscibles. Le cas 𝜎𝐴𝐵 = 0 correspond a une miscibilite parfait.
Energie de cohésion
L'energie de cohesion est le travail par unite de surface necessaire pour vaincre les forces de
cohesion.
Pour separer une colonne d'un liquide de section principale S en deux colonnes, il faut fournir
un travail 𝑊 = 𝛥𝐸 = 2𝜎𝑆 ( deux surfaces S sont nouvellement crees).
L'energie de cohesion est donc egale a:
𝑊
𝑊𝐶𝑂ℎ = = 2𝜎
𝑆
Energie d'adhésion
L'energie d'adhesion est l'energie par unite de surface qu'il faut fournir pour separer deux
phases liquides A et B de sur une surface de 1m2 caracterisee par une constante de tension
interfaciale 𝜎𝐴𝐵 . Deux surfaces de constantes superficielles 𝜎𝐴 et 𝜎𝐵 sont nouvellement crees.
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Il est d’autant plus grand que l’affinité est plus forte entre les deux (02) liquides.
On remarque que le travail de cohésion d’un liquide (A) pur, précédemment défini, n’est autre
chose que le travail d’adhésion du liquide lui même.
𝑊𝐴𝐴 = 𝜎𝐴 + 𝜎𝐴 − 𝜎𝐴𝐴 = 2𝜎𝐴 − 0 = 𝑊𝐶𝑜ℎ (𝑊𝑐𝑜ℎ = 2𝜎𝐴 )
Dans ce cas l'etalement de A sur B est impossible car l'energie d'adhesion des deux liquides A
et B est plus basse que l'energie de cohesion du liquide A.
On designe par 𝑆 = 𝑊𝑎𝑑 − 𝑤𝑐𝑜ℎ le coefficient d 'etalement.
✓ Si 𝑆 > 0 : etalement de A sur B est possible,
✓ Si 𝑆 < 0 : etalement de A sur B est impossible.
Les corps solides comme les liquides possèdent de l’énergie superficielle. Cette énergie est
définie par le travail moyen qu’il faut fournir pour créer de façon réversible et isotherme 1
cm2 de surface apparente.
∆𝑊 = 𝜎∆𝑆
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du solide est 𝜎𝑆 , celle de la tension interfaciale liquide– solide 𝜎𝑆𝐿 . En séparant le liquide du
solide, sur 1 m2, on crée aussi 1 m2 d’interface liquide – air, 1 m2 d’interface solide – air;
l’énergie d’adhésion solide – liquide vaut donc:
𝑊𝑆𝐿 = 𝜎𝐿 + 𝜎𝑆 − 𝜎𝑆𝐿
𝜎𝐿 est connu, la différence (𝜎𝑆 − 𝜎𝑆𝐿 ) peut être mesurée relativement facilement.
La mouillabilité caractérise la facilité avec laquelle une goutte de liquide s’étale sur une
surface solide. Elle joue un rôle majeur dans de nombreux domaines comme: l’industrie
chimique (peinture…), automobile, cosmétiques, galénique, mais aussi dans le domaine de la
santé au sens large (gonflement des poumons à la naissance, humidification de l’oeil…).
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑠 + ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐿 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑆𝐿 = ⃗0⃗
𝐹𝑠 = 𝐹𝑆𝐿 + 𝐹𝐿 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝜎𝑠 𝑑𝐿 = 𝜎𝑆𝐿 𝑑𝐿 + 𝜎𝐿 𝑑𝐿. 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝜎𝑆 𝑑𝐿 = 𝑑𝐿(𝜎𝑆𝐿 + 𝜎𝐿 𝑐𝑜𝑠𝜃)
𝜎𝑆 − 𝜎𝑆𝐿 =𝜎𝐿 𝑐𝑜𝑠𝜃
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C’est à dire:
𝜎𝑠 −𝜎𝑆𝐿
𝑐𝑜𝑠𝜃 = (relation de Young ou d'Antonoff)
𝜎𝐿
𝜋⁄ < 0 < 𝜋 (−1 < 𝑐𝑜𝑠𝜃 < 0): Cas de non mouillement partiel (du mercure avec du
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verre en présence d’impuretés
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2. Phénomène de capillarité
définition :
C’est le phénomène qui explique, entre autre, la montée (verticalité) des liquides, contre
l’effet de la gravité, le long d’une surface du fait de leur tension superficielle.
• L’apparition de l’angle limite aboutit à la formation d’une courbure de la surface du
liquide au voisinage du plan du solide. Dans le cas des tubes capillaires cette courbure
englobe toute la surface du liquide.
• Lorsque le liquide est du type mouillant, la forme de la courbure est concave et
lorsque le liquide est du type non mouillant la forme de la courbure est convexe.
La loi de Jurin prédit la hauteur h d’un liquide dans un capillaire en fonction de la tension
superficielle du liquide et des caractéristiques géométriques du tube.
Soit un capillaire cylindrique de rayon r, plongé dans un liquide de tension superficielle σ et
de masse volumique ρ. On note R, le rayon de courbure du ménisque et 𝛼 l’angle de
raccordement liquide/capillaire (tangent a la courbe).
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D’après la loi de Laplace, entre les point A et B, infiniment voisin et de part et d’autre de
l’interface liquide/gaz, on a:
1 1
𝑃𝐴 − 𝑃𝐵 = 𝜎( + )
𝑅1 𝑅2
2𝜎
Comme le capillaire est cylindrique, alors𝑅1 = 𝑅2 = 𝑅 d’où : 𝑃𝐴 − 𝑃𝐵 = 𝑅
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2𝜎𝑐𝑜𝑠𝛼
o ℎ= 𝜌𝑔𝑟
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