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Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

I.1 Introduction aux phénomènes de surface

L’étude des surfaces revêt une importance particulière car tout corps
liquide ou solide, interagit avec le milieu ambiant, à travers la surface qui le
délimite on définit cette surface comme la partie « extérieur » de ce liquide ou
solide ; de ce fait, les atomes se trouvant à la surface du solide ou du liquide
présentent une coordinence moins complète que ceux situés au cœur du système ;
ces atomes vont conférer à la surface des propriétés tout à fait spécifiques leurs
études jouent un grand rôle en : pétrochimie, biologie, catalyse hétérogène et en
électronique. En fait, seules quelques couches atomiques superficielles jouent un
rôle en physicochimie des surfaces ; cette épaisseur de surface qui nous intéresse
ne dépasse pas la vingtaine d’Angstrom.
Il s’agit de phénomènes qui apparaissent à la surface de séparation entre
deux phases. Cette séparation s’appelle une interface. Pour chaque type d’interface
il convient de se référer aux états de la matière ; on parle ainsi d’interface :
 Gaz - liquide,

 Gaz - solide

 Liquide – liquide

 Liquide – solide

 Solide – solide

L’interface correspond à la zone limite située entre deux phases adjacentes. On


distingue deuxtypes d’interface :
- Les interfaces liquides, résultant de l’association de deux liquides ou d’un
liquide et d’ungaz
- Les interfaces solides, présentes dans les systèmes solide-liquide, solide-
gaz et solide-solide.
Le rôle des interfaces devient prépondérant dans des domaines variés :

o agents tensioactifs ou mouillants (par exemple, les détergents) ;

o problèmes de surface liés aux transitions de phase ;

o échanges de matières au sein des cellules vivantes...


Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

Les applications des phénomènes interfaciaux se rencontrent dans des domaines variés :

 Les industries alimentaires, cosmétiques utilisent des émulsions


(suspensions de gouttes d'un liquide au sein d'un autre liquide) qui jouent un rôle
déterminant dans la présentation des produits.
 La métallurgie où des agents moussants permettent de séparer des minerais.

 L'industrie pétrolière à tous les niveaux : boues de forage, déplacement de


l'huile par l'eau dans la roche réservoir, récupération assistée, raffinage pour les
extractions fluide-fluide,lubrification pour l'activité des additifs.
 L'industrie agricole pour générer des produits antimottants qui vont
empêcher, durant le stockage en vrac ou en sacs, l'engrais en granulés de faire
s'agglomérer en mottes.
 L'industrie des colles, peintures et vernis cherchera le compromis entre un
produit qui s'étale facilement tout en conservant une viscosité adaptée. Les
phénomènes d'adhésion sont bien sûr à prendre en compte.
L'étude des phénomènes de surface est appliquée à de larges domaines industriels ;
tout chimiste devant affronter des problèmes de formulation ne saurait en ignorer
les bases.

I.2 Tension superficielle

Dans ce chapitre, nous allons voir ce qu'est la tension superficielle,


quels sont sesapplications et son utilité dans la physique. Dans un premier
temps, nous allons définir la notion d’interface et la tension superficielle mais
surtout énoncer les forces qui interviennent dans cette énergie de surface

Définitions

La notion de tension superficielle joue un rôle important lorsque deux


milieux différents sont au contact sans se mélanger. Elle permet d'expliquer entres
autres la forme des gouttes et des bulles, la mousse, les problèmes de capillarité
et la surfusion.

La notion de tension superficielle est une notion "globale" qui permet de


prédire le comportement. Au niveau des molécules, les phénomènes d’interfaces
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

sont dus aux forces intermoléculaires. Il s’agit d’interaction (attractions et/ou


répulsion) de type de Van der Waals.
L’interface est une surface de contact entre deux milieux différents. La
création d'une interface entre deux milieux est toujours accompagnée d'une
consommation d'énergie. Cette énergie de surface est égale à l'aire de la
surface multipliée par une quantité appelé tension de surface ou encore
tension superficielle. L'énergie de surface s'exprime en J/m². Elle peut
s'exprimer aussi comme une force par unité de longueur, en N/m.

 Quelques observations

Deux plaques de verre entre lesquelles on a déposé un mince film d’eau semblent
collées l’une à l’autre. La plaque inférieure peut supporter une masse de plusieurs
centaines de grammes avant de tomber.

Figure I.1 : Déposition d’un mince film d’eau entre deux plaques
de verreDans un tube, la surface libre de l'eau forme un ménisque près des
bords.

Figure I.2 : Forme du ménisque

I.3 Force de tension superficielle

Les phénomènes observés précédemment sont dus à l’existence de forces


existant à la surface libre du liquide :
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

Imaginons qu’on veuille créer à la surface libre d’un liquide une ouverture
en forme de fente, de longueur L et de largeur Δx très petite : il faut pour cela
exercer en plusieurs points de l’ouverture des forces Ti, qui doivent être des forces
de traction : En effet, le liquide tend à s’opposer à cette opération en développant
une force de norme F qui s’oppose aux forces Ti.

Figure I.3 : Opposition des forces sur une fente

F = γ. L

Le coefficient γ s’appelle tension superficielle.

Donc, la tension superficielle peut être défini par : l’extrême quantité d’énergie possible par
unité de surface, cette énergie est l’énergie libre de Gibbs. Autrement dit définir la tension
superficielle : c’est l’énergie libre de Gibbs par unité de surface.

Les unités de la tension superficielle sont : J/m2 ou N/m (Force par unité de longueur) ;
s’exprime aussi en dynes/cm ou erg/cm2 dont dyne = erg/cm

La tension superficielle dépend du liquide, du milieu qui surmonte sa surface libre et de


latempérature. Le tableau suivant donne quelques valeurs de γ pour un liquide placé dans
l’air :
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

Tableau I.1 : Valeurs de tension superficielle pour un liquide placé dans l’air

Liquide γ (N/m) à 20 °C
Eau (à 20 °C) 73.10-3
Eau (à 0°C) 75.6.10-3
Huile végétale 32.10-3
Ethanol 22.10-3
Ether 17.10-3
Mercure 480.10-3
Hexane 18.10-3
Octane 21.10-3

Remarques :

 Les liquides tendent à adopter des formes qui minimisent leur surface superficielle
par maximiser le nombre d’interactions moléculaire.
 Les gouttes de liquide tendent donc à être sphérique, c'est-à-dire le plus petit rapport
(surface/volume).
 La tension superficielle est une grandeur positive qui caractérise une interface.
Ainsi la tension de surface de l’interface eau-air n’est pas la même que celle de
l’interface eau-huile.

I.4 Aspect énergétique

I.4.1 Point de vue microscopique

Au sein du liquide, les forces qui s’exercent sur une molécule et qui
proviennent des molécules environnantes se compensent par symétrie. Signalons
qui ces attractions sont compensées par l’agitation thermique d’où un effet
globalement nul. Par contre à la surface, une molécule n’est soumise qu’aux
attractions des molécules situées sous elle : la résultante est donc dirigée vers le
bas. La couche superficielle va donc avoir tendance à s’enfoncer en comprimant le
liquide qui réagit pour stabiliser la surface libre. Le liquide atteint alors la surface
minimale compatible avec les liaisons intermoléculaires.
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Figure I.5 : Situations comparées de molécules à l’intérieur ou en surface


du liquide. Agauche le réservoir de liquide ; à droite agrandissement à
l’échelle moléculaire.

 Equations

Pour accroitre la surface il faut donc apporter de l’énergie. Il y a une


proportionnalité entre le travail dW que l’on fournit et l’augmentation dS de l’aire
de la surface liquide ; on écrit simplement :

Avec :

∆G : l’énergie fournie pour vaincre les forces de cohésion entre les molécules
∆S : quantité pour augmenter la surface d’un liquide.

I.4.2 Tension superficielle et énergie superficielle


Soit un film de liquide (une lame de savon par exemple constituée de deux faces), à
l’intérieur d’un cadre métallique dont un des brins, AB est mobile (figure ci-dessous) ; si
l’on suppose aucune force vers le bas sur la partie mobile, cette dernière est attirée
spontanément vers le haut sous l’action des forces de tension superficielle exercée par la
lame de savon. Si on veut augmenter la surface du film, il faut fournir du travail car le
liquide tend à s’opposer àl’augmentation de sa force.

Cette force étant uniformément répartie, sur les deux faces de la lame.On définit le rapport :



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 représente le coefficient de la tension superficielle en newton par mètre (Nm-1) (force par
unité de longueur); sa valeur dépend de la naturedu liquide et diminue avec la température.

Dans le cas où aucune réaction ne s’exerce sur AB, au cours de son déplacement spontané,
les forces de tension superficielle effectuent un travail mécanique nécessaire pour déplacer le
côté mobile d’une distance ΔX:

dW = F ΔX
Ce travail correspond à une libération d’énergie superficielle (analogue à l’énergie
potentielle élastique d’un ressort étiré), que possédait la surface du liquide (la lame du
savon ayant 2 faces) :
dW = γ.2.L.ΔX = γ.ΔA ; (ΔA = ΔS)
dW = γ.ΔA

A température et à pression constantes :

dG = δWrév + PdV (1)

Dans le cas de l’expansion d’une surface δWrév = - Pdv + γ.dA (2)

On remplace (2) dans (1) :

dG = - PdV + γ.dA + PdV

dG = ×dA et = ( δG/δA)
Donc, la tension superficielle peut être défini par : l’extrême quantité d’énergie possible par
unité de surface, cette énergie est l’énergie libre de Gibbs. Autrement dit définir la tension
superficielle : c’est l’énergie libre de Gibbs par unité de surface.

Les unités de la tension superficielle sont : J/m2 ou N/m (Force par unité de longueur)

N.B : s’exprime aussi en dynes/cm ou erg/cm2 dont dyne = erg/cm Exemple de valeur de
Valeur de la tension de surface.
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I.5 Les facteurs influençant la tension superficielle

Plusieurs facteurs peuvent influencer la tension superficielle à savoir :

I.5.1 Effet de la température

Lorsque la température s’élève, le corps se dilate, les forces d’attraction mutuel es de ses
molécules internes et celles des molécules superficielles diminuent. Ainsi la tension
superficielle décroit avec l’élévation de la température (Figure ci-dessous).

Figure I.6 : Variation de la tension superficielle via la température.

On donne dans le tableau suivant, la variation de la tension superficielle de l’eau en contact


avec l’aire en fonction de la température.

Tableau I.2 : Variation de la tension superficielle de l’eau en contact avec l’aire en fonction
de la température

T°C 0 5 10 15 25 60 80 100
γ (dynes/cm) 75,6 74,9 74,22 73,49 71,97 66,18 62,6 58,9
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I.5.2 Effet de la concentration

Si on introduit une substance dans un solvant, la solution obtenue aura une tension
superficielle différente de celle de la solution initiale.
Il existe deus types de comportement de soluté :

A. Adsorption négatif (augmentation de γ)

Si on ajoute un électrolyte minéral en NaCl on constatera que les ions Na+ Cl- ont tendance
à se concentré à l’intérieur à cause de la forte hydratation. La concentration à l’intérieur est
plus grande que la concentration à la surface donc γ > γ liquide initial.

Les substances qui augmente la tension superficielle sont appelé tension-non actif.

B. Adsorption positive (diminution de γ)

GIBBES a montré que toutes les substances qui abaissent en solution la tension
superficielle de l’eau, se concentraient dans la région superficielle.
Si on ajoute en solvant pur un composé organique (possédant une fonction
alcool, amine, aldéhyde). On constatera que les molécules se concentrent à la surface plutôt
qu’à l’intérieur. La tension superficielle est plus grande dans le liquide initial que dans le
mélange, γ diminue. Les substances qui ont un pouvoir marqué pour diminuer la tension
superficielle de l’eau sont appelées « tensio-actives).

I.6 Fonctions thermodynamiques

Les fonctions thermodynamiques de base sont l’énergie interne U et l’entropie S, on


montre que :

dU = TdS + dW + Σμidni (1)

Où, T est la température absolue.


dW : le travail élémentaire fourni au système.
μi : représente le potentiel chimique du composant i.
ni : le nombre de moles de ce composé présente dans le système à
l’instant t.De même, on défini l’enthalpie et l’énergie libre de Gibbs
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par :
H = U + PV (2)

G = H – TS (3)
P et V sont la pression appliquée au système et son volume ; à partir des équations
précédentes, on montre que :
dW = - PdV (4)

dH = TdS + dW + Σμidni + VdP + PdV (5)

dG= dH - d(TS)
dG= TdS-PdV+ Σμidni + VdP + PdV-TdS-SdT
dG = VdP – SdT + Σμidni (6)
A pression et à température constante, la variation de l’énergie libre est donc égale
au travailchimique. dG= Σμidni à T=cst, p=cst
Si on tient compte en plus du travail de compression, et du travail de tension superficielle
ɣdA, ilvient que l’expression de la variation d’enthalpie libre s’écrit :
dG = VdP – SdT + + ɣdA + Σμidni (7)

I.7 Etablissement de l’isotherme de Gibbs - Duhem

Considérons une substance organique, dissous dans une solution aqueuse, soit n1 le
nombre demoles de solvant (eau), et n2 le nombre de moles de soluté, Si A est la
surface de solution et ɣla tension superficielle, l’énergie libre de la surface est donnée à
pression et à température constante par la relation suivante :

G = n1μ1 + n2μ2 + Aɣ (8)

μ étant le potentiel chimique ; une différentiation de cette équation donne :

dG = n1dμ1 + μ1dn1 + n2 dμ2 + μ2dn2 + Adɣ + ɣdA (9)

Quand le système aura atteint l’équilibre, le nombre de moles de soluté et de solvant


qui s’adsorbent et se désorbent, devient constant, l’augmentation de surface devient,
alors nulle,et l’énergie libre de surface tend vers zéro, on peut alors écrire :
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dG = 0
dn1 = dn2 = 0dA = 0

dG = n1dμ1 + n2 dμ2 + Adɣ =0dɣ = - n1/A dμ1 - n2/A dμ2 (10)


Le terme n1/A ou n2/A représente un nombre de moles par unité de surface, il est appelé
«concentration superficielle » Γ (gamma grecque), d’où :
dɣ = - Γ1 dμ1 - Γ2 dμ2 (11)

En supposant que l’adsorption fait que seul le soluté se concentre en surface, à


l’exclusion du solvant, il vient que n1 = 0, d’où:

dɣ = - Γ2 dμ2 (12)

Par définition, le potentiel chimique s’écrit :

μ = μ° + RT Ln a (13)

a : activité de la substance ; μ°, le potentiel chimique standard, dµ° = 0 :

dμ = RT dLn a (14)
L’équation (12) s ‘écrit alors:

dɣ = - Γ2RT dLn a2 (15)

Γ2 = - dɣ/RT*dLna2 (16)

Cette Expression est celle de l’isotherme de Gibbs – Duhem, La concentration


de l’espèce soluble dans la phase superficielle, rapportée à l’unité de surface du
solide est égale à la variation de la tension superficielle en fonction du logarithme de
l’activité du corps dissous dans la phase liquide.

Pour une solution diluée, l’activité a2 tend vers la concentration C2, l’équation (16) s’écrit
alors :

Γ2 = - dɣ/RT*dLnC2 ,

Γ2= -C2/RT (dγ/dC) (17)

Γ : Concentration superficielle moles/Cm2


R : Constante des gaz parfait= 8,314 J/mole.K, 0,082atm.l/mole.K, 2 cal/moles.K
Exemple : Dans le cas d’une solution de 10% d’éthanol dans l’eau, la valeur de Γ
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trouvé est de 5,45.10-10 moles/Cm.

Remarque : le signe ( – ) représente un sens physique, il signifie que lorsque la


concentration augmentela tension superficielle diminue.

I.8 Mesure de l’aire moléculaire

Si on trace la courbe ɣ = f(C), on remarque, expérimentalement que dans le cas des


faibles concentrations, la pente est une droite, d’où l’abaissement est donc proportionnel à
la concentration, figure 1.4 TRAUBE a proposé la formule empirique suivante :

γ0-γ=BC (18)

ɣ : Tension superficielle de l’eau

B : Constante, pente de la droite, caractéristique du soluté.

Figure I.7: Abaissement de la tension superficielle pour des solutions diluées

Une conclusion remarquable obtenue à l’aide de l’équation de TRAUBE et GIBBS –


DUHEM concerne le comportement physique des molécules dans la couche
superficielle, une différentiation de l’équation (18) s’écrit :
B= - dγ/dC (19)

On a : Γ2= -C2/RT (dγ/dC) (20)

On remplace (19) dans (20) :

Γ2= -C2/RT (-B)= C2B/RT et comme B= γ0-γ/C


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On aura : Γ2= C2/RT(γ0-γ/C2)= γ0-γ/RT (21)

Puisque : Γ = n/A, la concentration superficielle peut être écrite :

Γ= 1/A, où A est l’aire (surface) occupée par une mole de soluté, d’où :

Γ= 1/A= γ0-γ/RT, A(γ0-γ) =RT (22)

Cette relation est du même type que celle des gaz parfaits, par analogie le terme (γ0-γ) est
appelé: pression superficielle π en erg/cm2, pour n moles l’équation s’écrit :

(γ0-γ) A = π A = n R T (23)
Donc les molécules de soluté absorbées à la surface se suggèrent comme un gaz à deux
dimensions. On voit à partir de : Γ = f(C) (Fig. ) que la lorsque la concentration de la
solution augmente, la valeur de Γ augmente pour atteindre un palier : Γmax.. Si on admet
qu’à Γmax, correspond un état où la surface est complètement saturée de molécules de
soluté, il est possible de calculer l’aire d’une molécule. La surface d’une mole est:

A = 1/ Γmax en cm2, et par molécule : am= 1016/гmax*N

N étant le nombre d’AVOGADRO, si on exprime am en A°2 nous pouvons écrire :

am= 1016/гmax*6,23.1023 Pour les acides gras, on trouve am ~ 31 A°2


Pour un film liquide sur l’eau : c’est dire l’étalement d’un liquide sur un autre
On aura π Am = R T, avec, Am= M*A aire moléculaire, π : pression superficielle
π A*M= R×T

I.9 Adhésion et Cohésion


Considérons deux surfaces en contact, avec une interface unitaire (1cm2).
S’il y a attraction entre ces deux surfaces, il faudra fournir un travail pour les séparer
(Figure I.8). La séparation d’une interface solide – liquide (S-L) donne une surface
liquide – vapeur (L-V) et solide – vapeur (S-V).
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

Figure I.8: Séparation de deux phases solide – liquide S – L

La création de ces deux surfaces nécessite un travail égale à ɣL-V + ɣS-V, tandis
que la suppression de l’interface produit un travail égal à ɣL- S donc le travail d’adhésion
s’écrira :

Wadhésion (L-S) = ɣL-V + ɣS-V - ɣL- S

Cette relation est appelée relation de DUPRE, elle est valable quelque soit la nature de
deux phases en présence ; S peut être un autre liquide.

Remarque : plus le travail d’adhésion sera grande, plus l’adhésion ou l’affinité entre L et
S sera forte, plus γ augmente, Wadhé est faible.

On peut de même définir une énergie de cohésion, par exemple d’un liquide L, par le travail
nécessaire pour séparer en deux, une colonne de liquide dont la coupe transversale est

de 1cm2

Figur I.9: Détermination du travail de cohésion

De la même façon, que précédemment le travail de cohésion se définit par :

Wcohésion L-L = 2 ɣL-V


Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

I.10 Angle de contact

Lorsqu’une petite quantité d’un liquide, est placé sur une surface plane, l’aspect de
la goutte dépendra de la nature des forces entre les deux phases. S’il y a répulsion, le
liquide aura tendance à former un globule à angle θ élevé : solide non mouillable.

Par contre, si l’adhésion du liquide est bonne, θ est petite, la goutte s’aplatit, on dit
que le solide est mouillable par le liquide. Le cas extrême de la mouillabilité θ = 0, est
réalisable en pratique. Par contre, la mouillabilité nule θ = π, ne peut être rigoureusement
atteinte.

L’angle entre le solide et le liquide s’appelle : angle de contact.

Le point X entre les trois phases est sous trois tensions interraciales :
ɣL-V, ɣL-S, ɣS-V. comme le montre la figure suivante.

Figure I.10 : Angle de contact

YOUNG propose la formule suivante : ƔS-V = ƔL-S + ƔL-V cos θ

Exemple: angle de contact de l’eau sur quelques surfaces :


Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

Tableau.1 : angle de contact eau/ solide


Solid θ (eau/ solide) à T° amb.
Paraffine solide 108 -
Polytetrafluoroethylèn 108
Polyéthylène 94°
Polystyrène 91°
Graphit 86°
Acier inoxydable 60 -
Nylo 70°
Verre propre ~ 0°

I.11 Montée capillaire: loi de Jurin

Lorsqu’un tube capillaire est plongé dans un liquide mouillant, une colonne de liquide
monte dans le tubepar capillarité.

Le poids de la colonne de liquide dans le tube


P= mg= π .r² ρ g h
est équilibré par la force de tension superficielle

F= 2π.r cosθ

A l’équilibre F=P

Le niveau atteint par le liquide est donné par la loi de Jurin:

r est le rayon du capillaire

ρ est la masse volumique,

Ɵ est l’angle de contact


Si le liquide mouille parfaitement la paroi du tube (Ɵ = 0).
La valeur de la tension de surface peut ainsi être facilement déterminée juste en mesurant la
hauteur d’élévation du liquide.
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I.12 Méthodes de mesure de la tension superficielle

Il existe plusieurs méthodes de détermination de la tension superficielle à savoir:

I.12.1 Méthode de Wilhelmy (plaque)

Le tensiomètre à plaque de Wilhelmy est un appareil de mesure de la tension


superficielle d'un liquide à l'équilibre dont la particularité est d'utiliser une fine plaque reliée à
une balance de précision. Cette plaque est perpendiculaire à l'interface air-liquide ou liquide-
liquide à étudier et l'on mesure la force exercée sur cette plaque. Ce tensiomètre est basé sur le
travail de Ludwig Wilhelmy.

Figure I.11 : Méthode de Wilhelmy

I.12.2 Méthode de Du Noüy (anneau)

Le poids de l’anneau est neutralisé par une tare. L’anneau est plongé entièrement dans le
liquide, puis retirer très lentement jusqu’à ce que la force atteigne son maximum. A partir de la
force maximale Fmax, on calcule la tension superficielle et interfaciale selon l’équation :
 = (F/4R)

Permet de mesurer la tension de surface d'un liquide et la tension interfaciale entre deux
liquides. Un anneau d'un métal parfaitement mouillable (du platine iridié par exemple) est
retiré progressivement de la surface du liquide à mesurer. Une lame de liquide se forme entre
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

l'anneau et la masse du liquide. On mesure la force nécessaire qui est rapportée à la somme
(L) des circonférences intérieure et extérieure de l'anneau. La force maximale (Fmax) est
obtenue lorsque la lame de liquide est perpendiculaire au plan de l'anneau. Il y a alors
déchirement de la lame (arrachement de l'anneau).

La tension superficielle est fournie par la relation:

σl = Fmax/L/cos(θ)

Si l'anneau est parfaitement mouillable, l'angle de contact θ = 0 deg et cos(θ)=1

Cette méthode ne permet que des mesures de tension superficielles statiques.

Figure I.12 : Méthode de Du Noüy.

I.12.3 Méthode de la goutte (Stalagmomètre)

Quand un liquide ayant une masse volumique ρl s’écoule par un tube capillaire, il a été mis
en évidence que le poids des gouttes, issues du tube, est proportionnel à la tension
superficielle du liquide et au rayon intérieur r du tube. Cette méthode consiste à utilisé un
tube verticale qui s’appelle Stalagmomètre de diamètre connu.
Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

On récupère les gouttes de liquide après les avoir compté ou les pesé, la tension
superficielle sera donnée par la formule suivante :
γ = (Q.m.g/2.R)

: Tension superficielle

m : Masse d’une seule goutte


Q : Facteur de correction qui dépend de la géométrie du tube et R : Rayon du tube.

Figure I.13 : Goutte en équilibre

Figure I.14 : Mécanisme de formation de goutte


Chapitre I : NOTION DE TENSION SUPERFICIELLE

La loi de Laplace

La tension superficielle est à l'origine de la surpression à l'intérieur des gouttes et des


bulles.

Cette différence de pression a des conséquences multiples :

 Dans une émulsion, c'est-à-dire un mélange intime de deux substances liquides, les
petites gouttes disparaissent au profit des grosses

 Dans un aérosol, ensemble de particules, solides ou liquides, d'une substance


chimique donnée en suspension dans un milieu gazeux, les petites gouttes
s'évaporent les premières lors d'un refroidissement.

On considère une bulle d'air dans l'eau, de forme sphérique et de rayon R.

Les forces de tension superficielle ont tendance à faire contracter la bulle, par conséquent
la pression à l'intérieure de la bulle Pi va être supérieure à la pression extérieure Pe.

Si le rayon R de la bulle augmente de dR, son volume augmente de la quantité 4πR2dR.

Le travail total des forces de pression extérieure et intérieure compense celui des forces
de tension superficielle qui vaut γdA:

δW = - Pe(4πR2)dR + Pi(4πR2)dR = (Pi – Pe) (4πR2)dR

En remplaçant par l'expression de la variation de la surface de la bulle, on obtient la


loi de Laplace :

ΔP = Pi - Pe = (2γ)/R

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