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Résumé : Les effets thermoélectriques peuvent être exploités avantageusement pour convertir
directement l’énergie électrique en énergie thermique par effet Peltier ou, inversement, par effet
Seebeck. Nous dressons ici un état de l’art actuel de la thermoélectricité, notamment au niveau des
avancées des performances des matériaux, à la fois dans les systèmes de basses dimensions, les
nouveaux matériaux à structure cristalline ouverte et /ou complexe et les matériaux massifs
nanocomposites ou nanostructurés. Des progrès remarquables ont été obtenus dans les laboratoires
ouvrant de belles perspectives d’applications pour les années à venir.
1. Conversion d’énergie par effets l’état solide, sans partie mobile (silence, pas de
thermoélectriques vibration), ce qui leur confère fiabilité et absence de
maintenance.
La thermoélectricité permet de convertir
directement de la chaleur en électricité en exploitant
l’effet Seebeck et inversement, grâce à l’effet
Peltier, de transformer de l’énergie électrique pour
produire du froid ou du chaud, comme illustré dans
la figure 1. La plus petite structure qui permet cette
conversion d’énergie est un couple de deux
matériaux semi-conducteurs, l’un de type n et l’autre
de type p, reliés entre eux par une connexion
métallique. Lorsque la partie supérieure est mise par
exemple au contact d’une source chaude, l’on Figure 1 : Thermocouple n et p configuré en mode
observe l’apparition d’une tension aux bornes du génération d’énergie (a) et en mode réfrigération (b)
couple qui est proportionnelle à la différence de
température appliquée ainsi qu’au pouvoir Ils sont également compacts (faible taille) et
thermoélectrique (ou coefficient Seebeck) du peuvent fonctionner dans n’importe quelle position.
couple. On a donc un générateur qui va pouvoir D’un point de vue environnemental, ils ne dégagent
débiter un courant si le circuit est fermé sur une aucun gaz nocif et peuvent permettre de récupérer
résistance de charge (Fig. 1a). Si par contre l’on une partie des énormes quantités de chaleur perdue
connecte le couple à une source de courant (chaleur humaine, gaz d’échappement des véhicules,
extérieure, les porteurs de charge vont se déplacer …) pour la transformer en énergie électrique utile.
dans chaque branche selon le sens indiqué à la figure
1b. En quittant la jonction métallique supérieure ils
pompent de l’énergie au réseau alors qu’ils en
cèdent à la jonction inférieure. Ainsi, la jonction
supérieure va se refroidir et la jonction inférieure
s’échauffer. En mettant en contact un système
extérieur soit avec la partie supérieure soit avec la
partie inférieure, on pourra ainsi soit abaisser soit
augmenter sa température, respectivement.
Un module thermoélectrique résulte de
l’assemblage de plusieurs couples unitaires montés Figure 2 : Représentation schématique d’un module
électriquement en série et thermiquement en thermoélectrique
parallèle (Fig. 2). L’isolation électrique est assurée
en général par une plaque en céramique. Les Pour avoir des rendements de conversion élevés,
modules thermoélectriques sont des dispositifs à il faut identifier des matériaux qui possèdent un fort
pouvoir thermoélectrique (), qui soient bons
conducteurs de l’électricité (faible résistivité servent à alimenter les sondes lointaines et ce depuis
électrique ) et qui présentent une faible 1961. Dans ce cas, la source chaude est constituée
conductivité thermique (). Le facteur à optimiser à d’un combustible nucléaire à base de plutonium
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une température absolue donnée T est le facteur de Pu. Ces RTGs sont extrêmement fiables puisque
mérite adimensionnel ZT défini par ZT = 2T/. certains fonctionnent depuis plus de 30 ans sans
L’optimisation du facteur ZT n’est pas une tâche aucun problème.
facile car les trois coefficients qui le définissent sont
interdépendants via la concentration des porteurs de
charge. D’après les théories classiques de l’état
solide, le meilleur compromis est obtenu pour des
semiconducteurs fortement dopés dont la
concentration de porteurs est optimisée et dont la
mobilité et la masse effective des porteurs de charge
est élevée. Simultanément, le matériau doit présenter
une maille cristalline complexe ayant un grand
nombre d’atomes et une masse atomique moyenne
élevée de manière à ce que la conductivité thermique
soit faible.
2. Matériaux conventionnels
4. Conclusion