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Cours d’opérations unitaires 2 /GC 2019

Chapitre 2:Le séchage

2.1 Définitions

Le séchage est une opération unitaire mettant en jeu un transfert de matière(le liquide imprégnant le
solide passe à l'état de vapeur dans une phase gazeuse) et un transfert thermique (une fourniture de
chaleur permet le changement de phase du liquide). La vaporisation pourra s'effectuer par ébullition
ou par évaporation.
Le séchage est l'opération ayant pour but d'éliminer l'eau d'un corps humide par évaporation de
cette eau. Le corps humide peut être solide ou liquide mais le corps final doit être solide.

2.2 Principes du séchage

Première idée: porter à ébullition l'eau du produit pour qu'elle se vaporise.Ce principe n'est pas le
plus employé, on préfère opérer à température moins élevée en utilisant l'aircomme gaz
d'entrainement.

a) séchages par ébullition:


L'ébullition se produit lorsque sa température est telle que sa pression de vapeur « p » de l'eau de
ce liquide est égale à la pression totale ambiante:
La température d'ébullition dépend:
− De la pression (plus basse sous vide partiel)
− Présence de corps dissous
− De la composition de l'atmosphère d'évaporation

b) Séchage par entraînement


Lorsqu’un corps humide est placé dans un courant d'air suffisamment chaud et sec, il s'établit
spontanément entre ce corps et l'air un écart de température et de pression partielle d'eau tel:
− Qu’un transfert de chaleur s'effectue de l'air vers le produit sous l'effet de l'écart detempérature
− Un transfert d'eau s'effectue en sens inverse du fait de l'écart de concentration en eau dansl'air.
Le séchage est dit isenthalpique, si l'énergie nécessaire à la vaporisation de l'eau est exactement
égale à celle apportée par l'air chaud.
L'air sert donc à la fois de fluide chauffant et de gaz vecteur pour l'eau enlevée.
AIR ENTRANT (SEC ET CHAUD)---> AIR SORTANT (HUMIDE ET MOINS CHAUD)

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2.3 Caractérisation des gaz de séchage

a) Humidité absolue et humidité relative d'un gaz


On définit l'humidité absolue d'un gaz comme la masse d'eau en kg associée à 1 kg de gaz sec. On
le notera Y.
L'humidité relative i s'exprime comme le quotient de la pression partielle de vapeur d'eau
pH2Ocontenue dans le gaz par la pression de vapeur saturante de la vapeur P°H2O (tension de vapeur)
à la même température. L'humidité relative est souvent nommée degré hygrométrique.

Quand l'air est saturée en eau, alors i = 1 ⇒ pH2O = P°H2O

b) Point de rosée
Si le mélange initial gaz - vapeur d'eau (exempt de liquide) est refroidi sous une pression totale
constante, la pression partielle en vapeur d'eau est constante mais la tension de vapeur diminue (la
pression de vapeur saturante de l'eau est une fonction croissante de la température). Quand celle-ci
devient égale à la pression partielle, les premières gouttes de liquide apparaissent: on a alors atteint
une température nommée le point de rosée. L'humidité relative est alors égale à 1.

c) Température sèche et température humide du gaz


On nomme température sèche d'un gaz la température indiquée par une sonde de température nue
placée dans le courant gazeux. Il s'agit de la température d'un gaz au sens courant.
On nomme température humide (ou température de bulbe humide) la température donnée par une
sonde enrobée d'une mèche placée dans un courant gazeux et humidifiée en permanence par de
l'eau pure. Il faut retenir que la température humide est la température prise par un solide humide
durant la phase à vitesse constante d'un séchage par entraînement.

e) Diagramme enthalpique de l'air humide (diagramme de Mollier)


L'enthalpie de l'air humide définit le contenu énergétique de cet air.
L'enthalpie notée H de 1 kg d'air sec associé à Y kg de vapeur d'eau à θ °C est la quantité de chaleur à
fournir à ce mélange sous une pression constante pour l'amener de la température de référence 0 °C à
la température de θ °C. Les états de référence à considérer sont l'eau liquide et le gaz sec à 0°C.
L'enthalpie de l'air humide H est la somme de l'enthalpie de l'air et de l'enthalpie de l'eau.

H = cpa . θ + Y . (Lv + cpe . θ)


Où cpa et cpe sont respectivement les chaleurs massiques de l'air et de l'eau à l'état gazeux et Lv la
chaleur latente de vaporisation de l'eau à 0°C.
On obtient donc H = 1,01. θ + Y . (2494 + 1,92 . θ) avec H en kJ.kg-1
Le diagramme de Mollier permet la représentation de 5 grandeurs décrivant l'air humide (2 grandeurs
suffisent à le définir totalement).
Pour le diagramme utilisable pour des températures sèches jusqu'à 300 °C, on observe notamment les
variables suivantes:
• température sèche θ : les isothermes sont des droites légèrement croissantes en fonction de
l'humidité absolue avec graduations sur l'axe des ordonnées
• température humide
• humidité absolue Y : les lignes d'humidité absolue constantes sont des verticales avec graduations
sur l'axe des abscisse

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Figure 1 : Diagramme enthalpique de l'air humide (diagramme de Mollier)


• humidité relative i : courbes croissantes en fonction de Y
• enthalpie H : les isenthalpes sont des droites parallèles décroissantes
Pour le diagramme utilisable pour des températures sèches jusqu'à 55 °C, onpeut également lire la
température humide de l'air.
Les diagrammes de l'air humide sont utilisés pour les calculs relatifs auxhumidités de l'air, pour les
déterminations de points de rosée et de température humide ainsi que pour les calculs énergétiques
relatifs au séchage.

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2.4 Caractérisation des solides humides


a) Humidité d'un solide
On définit l'humidité d'un solide comme la masse d'eau en kg associée à 1kg de solide sec (c'est en
fait l'expression d'un rapport massique). On utilise fréquemment des pourcentages.

Figure 2 : le solide avant le séchage


b) Hygroscopicité
Un solide devient hygroscopique quand l'eau qu'il contient est en équilibre avec un air dont la
pression partielle en eau est inférieure à la tension de vapeur maximale pour la température
considérée. L'humidité relative de cet air est alors inférieure à 1.

c) Les différentes humidités d'un solide


Si un solide d'humidité X' > X * est soumis à un courant gazeux constant d'humidité relative i, il perd
de l'eau jusqu'à ce que son humidité devienne égale à X* (humidité du solide correspondant à
l'équilibre avec l'air). Même en prolongeant le passage du courant gazeux on ne peut sécher plus et
descendre en dessous de X *.
L'intervalle X' - X * correspond à l'humidité libre c'est à dire à l'humidité susceptible d'être enlevée
au solide placé dans de l'air d'humidité relative i.
On distingue l'humidité liée (X <Xc) et l'humidité non liée (X >Xc) : l'humidité liée correspond au
domaine hygroscopique du solide.

Figure 3:Les différentes humidités d'un solide

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2.5 Bilans
Bilan matière
On considère un procédé continu par convection où un produit d'humidité XE à l'entrée du sécheur est
séché par un air d'humidité absolue YE à l'entrée du préchauffeur. Le préchauffeur sert à augmenter la
température de l'air avant son entrée dans le sécheur. Il faut remarquer que ce préchauffage ne
modifie pas l'humidité absolue de l'air.

Figure 4 : bilans dans un sécheur

Les notations suivantes sont utilisées:


• V: débit massique de gaz sec
• M: débit massique de solide sec
• X : humidité du solide
• Y: humidité absolue de l'air
• H: enthalpie de l'air humide
Le bilan matière sur l'eau permet notamment de déterminer le débit d'air secpermettant d'éliminer 1kg
d'eau:
M. XE + V. YE = M. XS + V. YS

Donc si on note W le débit massique d'eau évaporée, on obtient:

M. (XE - XS) = V. (YS- YE) = W

Ceci revient à dire que l'eau enlevée à la matière à sécher a été éliminée par l'air.
D'où pour éliminer 1 kg d'eau, il faut utiliser (1 /YS − YE)kg d'air sec et 1 kg d'air sec permet
l'élimination de YS - YEkg d'eau.
Le bilan thermique
Un cas d'étude intéressant concerne le séchage par convection dans la phasede vitesse constante. Si
on se place dans l'hypothèse d'un processus adiabatique,on admet alors qu'il n'y a pas de pertes
thermiques et que le solide ne subit aucunevariation de température entre l'entrée et la sortie du
sécheur. Dans ce cas, la phasedans le sécheur proprement dit est adiabatique et le seul apport
d'énergie est lapuissance thermique au préchauffeur ϕ qui permet la vaporisation d'un débit

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massique d'eau W. L'air humide "évoluant" sur une isenthalpe pendant ce séchage,on a:

HS = HE'

On déduit: ϕ = V. (HE' - HE)

Dans ce cas la chaleur à fournir au préchauffeur pour vaporiser 1 kg d'eauest:

2.6 Cinétique du séchage

a) Vitesse de séchage

La diminution progressive du taux d’humidité dans le solide traité metsimultanément en jeu une
évaporation à la surface du solide et un fluxinterne de liquide, par diffusion ou capillarité, de
l’intérieur vers la surface.
Le processus de séchage comporte donc deux étapes fondamentales, àsavoir :
– l’échange thermique, c’est-à-dire la transmission de la chaleur pourl’évaporation du liquide;
– le transfert de masse ou le transfert de liquide dans le solide et sousforme vapeur à partir de la
surface du solide.
La vitesse de séchage spécifique est définie comme le rapport entre la quantitéd’humidité enlevée
du produit à sécher par unité de temps et de surfacede séchage :

avec X le taux d’humidité du produit (en kg eau/kg matière anhydre),Kg le coefficient global de
transfert de matière qui peut être déterminé expérimentalement, ms la masse de solide à sécher et
Δp = ps’ – pv la différence entre la pression des vapeurs saturées dans la couche d’air à la surface
duproduit humide et la pression partielle des vapeurs dans l’air en circulation,en millibars.

Un processus de séchage peut être illustré par différents diagrammes :

– diagramme taux d’humidité/temps de séchage (courbe de séchage);

– diagramme débit de séchage/taux d’humidité (courbe de la vitesse de séchage);

– diagramme température du matériel /taux d’humidité (courbe de température).

Dans la figure 2 sont représentées les courbes qui donnent la variationdans le temps de l’humidité
X (en pourcentage du poids de matièresèche), de la vitesse de séchage ainsi que de la température
de la matière, en considérant constantes la température Ta et l’humidité relative ϕ de l’agent de
séchage.

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On y remarque plusieurs phases pendant une opération de séchage :


– phase transitoire de mise en température du produit (AB),
– phase à vitesse de séchage constante (BC),
– phase à vitesse de séchage décroissante (CD),
Avec C, le point critique du séchage, qui marque la fin de la période de séchage à vitesse constante
(humidité critique Xcr). Après le point C, la température du produit à sécher commence à croître,
tandis que la vitesse de séchage diminue. On définit ainsi la période de séchage à vitesse
décroissante,période qui se termine par une vitesse de séchage nulle quand le matériel atteint
l’humidité d’équilibre Xe.

Figure5 : Variation de l’humidité, de la températureet de la vitesse de séchage en fonction du temps.

Durant la période de vitesse constante, la totalité de la surface utile dusolide est couverte d’un film liquide
soumis à l’évaporation et renouvelépar le flux interne. La période de vitesse décroissante apparaît ensuite,

lorsque la surface couverte d’un film liquide diminue à la suite de l’abaissementgénéral de la teneur en eau
ou parce que le solide, peu poreux, laisse difficilement s’écouler vers sa surface externe le liquide qu’il
retientprisonnier.

La courbe de température est importante pour les produits thermosensiblesdont la qualité dépend de la
température du procédé de séchage; ainsi,on dispose d’une information sur la température de l’agent de
séchagedans la période à vitesse constante.

b) Durée de séchage

Étant donné la forme de la courbe de séchage, le temps de séchage doit être déterminé séparément
pour les deux phases de séchage.
La durée de séchage pendant la phase à vitesse constante (première période) peut être calculée, pour
un sécheur fonctionnant en continu,en effectuant un bilan sur un élément de l’appareil :

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Avec ms la masse du produit à sécher, S la surface soumise au séchage, et kev la vitesse


d’évaporation.
La vitesse d’évaporation ou le coefficient d’évaporation de l’eau sur la surface humide du produit
(dans la première période de séchage) k ev (en kg /m2·s) peut se calculer avec la formule :

Dans laquelle wa est la vitesse de l’air à la surface du produit à sécher,


Δp = ps’ – pv la différence entre la pression des vapeurs saturées dans lacouche d’air à la surface du
produit humide et la pression partielle desvapeurs dans l’air en circulation (en millibar).
L’équation permettant le calcul de la durée de séchage pendant la phase à vitesse décroissante fait
appel à la diffusivité effective Def (déterminée expérimentalement) :

La durée de séchage totale est évidemment égale à la somme des tempsde séchage t1 et t2 (quand la
phase à vitesse constante existe).

2.7 Principes de calcul des sécheurs

La forme physique du matériau à sécher, sa forme finale et le contenu d’humidité à prélever


déterminent :
– le type de sécheur à employer;
– les dimensions de l’équipement;
– les valeurs des paramètres à l’entrée, respectivement à la sortie, pourl’air et la matière à sécher;
– l’agent de séchage et la quantité de chaleur nécessaires pour effectuerl’opération.
Normalement, on dispose des données suivantes :
– le type de sécheur;
– le débit de produit sec à obtenir;
– l’humidité du produit à l’entrée et à la sortie de l’appareil;
– les températures du produit à l’entrée et à la sortie du sécheur;
– l’humidité de l’air à son admission dans le sécheur.

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La procédure de calcul doit suivre les étapes suivantes :


– le calcul, basé sur le bilan de matière et de chaleur, de la température etde l’humidité de l’agent de
séchage;
– le calcul de la force motrice du processus ;
– le calcul des coefficients de transfert de masse et de chaleur;
– le calcul, sur la base des relations de la cinétique de séchage pour le transfertde matière et de
chaleur, de la surface de transfert.

a) Équations de base

Les relations écrites par la suite concernent un sécheur fonctionnant encontinu, quand l’opération a
lieu avec un débit Gh de matière humide :

G h = G s(1 + X)

Le débit de produit sec sera :

Le débit d’eau évaporée s’exprime par :

W = G s (X1 – X2)

La teneur en humidité du produit peut être aussi définie sur la base d’une matière humide :

Où X’ et X sont reliés par l’équation :

Ce qui nous permet de déterminer le débit d’eau évaporée avec la relation :

Avec :

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La force motrice du processus de séchage (première période) peut s’exprimer sous les deux formes
suivantes :

– en tant que différence entre la température de l’air et la température de la surface du matériel


humide égale à la température du thermomètre humide Th :

ΔT = Ta – Th
Où la grandeur ΔT s’appelle également le potentiel du séchage;

– en tant que différence entre l’humidité de l’air saturé Ys (couche à la surface) et l’humidité Yc au
centre du courant d’air :

ΔY = Ys – Yc
La force motrice moyenne se détermine avec les expressions :

Dans lesquelles :

ΔT1 = Ta1 – Th et ΔT2 = Ta2 – Th

ΔY1 = Ys – Y1 et ΔY2 = Ys – Y2

Le rendement thermique d’un sécheur se définit par la relation :

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Avec qe : l’enthalpie d’évaporation de l’eau, déterminée à la température de la surface du produit


humide (température du thermomètre humide) (en J/kg),

qsp :la consommation spécifique de chaleur dans le sécheur (en J/kg).


c) Bilan de matière

Ce bilan nous permet de calculer le débit de liquide enlevé à la matière àsécher ainsi que le débit
d’agent de séchage. Il est possible d’écrire,d’après la figure 3 :

G (X1 – X2) = L (Y2 – Y0)


Où GX1, GX2 sont les débits massiques d’humidité introduite, respectivement

éliminée avec le solide, LY0, LY2, les débits massiques d’humidité introduite, respectivement
éliminée avec le gaz.

Figure 6 : Schéma de principe pour le bilan matière et thermique (séchage par convection) : a) chambre de
séchage; b) préchauffeur; c) chauffage d’appoint; d) ventilateur.

Étant donné que l’humidité de l’agent de séchage est le même à l’entrée et à la sortie du
réchauffeur, on a Y1 = Y0. Il s’ensuit que le débit duliquide à éliminer est :

W = G(X1 – X2) = L(Y2 – Y1) (15.24)


Le débit masse d’agent de séchage nécessaire à effectuer l’opérationsera :

L = W/ (Y2 – Y1)

d) Bilan thermique

L’équation du bilan thermique pour une installation théorique a la forme :

L0H0 + Q = L1H1 = L2H2

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Avec Q, la quantité de chaleur nécessaire pour le chauffage de l’agent de séchage, L0H0, le flux de
chaleur apporté par le gaz à l’entrée dans leréchauffeur.

Puisque l’on considère l’hypothèse d’une installation théorique, L0 = L1 = L2,d’où il résulte que :
H1 = H2 = constante, donc le processus de séchage a lieu avec une enthalpie constante.

La quantité de chaleur Q sera :

Q = L(H1 – H0) = L(H2 – H0)


Pour obtenir l’élimination de 1 kg de vapeur d’eau, on doit fournir le flux de chaleur :

d’où, en tenant compte:

et, puisque Y1 = Y0, on a :

2.8 Applications

a) Industrie agroalimentaire
Une grande partie des aliments que nous consommons ont subi une opération de séchage.
Le séchage peut être une étape nécessaire à la production du produit ou un rôle dans la
conservation de l’aliment. Il n’existe pas moins de 200 types de séchoirs industriels dans le
secteur alimentaire. On peut citer par exemple :
- les pâtes alimentaires
- la viande fumée : saucisson, jambon…
- les fromages : séchage dans une ambiance contrôlée
- le sucre cristallisé est obtenu par évaporation
- les légumes (pois,…) et fruits secs (pruneaux, raisins, abricots…)
- certains biscuits apéritifs sont produits par séchage à l'air chaud à partir d'une pâte de maïs
- les jus de fruits sont préparés à partir d'un concentré obtenu par vaporisation
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- le sel (gisement minier) est concassé, dissout, épuré avant d'être essoré et enfin séché jusqu'à
devenir du sel raffiné.
- la conservation de beaucoup de types de grains ou de végétaux est assurée par le séchage : café,
cacao, riz et autres céréales, feuilles de thé, épices…
- Certains produits en poudre : cacao, lait,…

b) Industrie papetière
Le papier est obtenu pas séchage de la pâte à papier sur des rouleaux rotatifs chauffés.

c) Industrie du bois
Le bois qui vient d'être abattu et scié contient un fort degré d'humidité qui interdit son
utilisation immédiate dans les conditions correctes, sinon on s'expose à des changements
de taille et de forme du bois.

d) Bouchons de liège
Afin de garantir le meilleur vieillissement des vins, une attention toute particulière est portée à la
qualité des bouchons de liège. Au cours de leur fabrication l'opération de séchage doit être
parfaitement maîtrisée, au risque de donner un goût de moisi au vin.
e) Matériaux de construction : briques, carrelages,…
f) L'industrie céramique : assiettes, bols, plats…

g) La biotechnologie et l'industrie pharmaceutique


- levure en poudre
- antibiotiques
- séchage de principes actifs sous forme de poudre avant pastillage.
k) Fonderie : séchage des noyaux qui assurent l'élaboration des formes intérieures des pièces
obtenues par moulage.

2.9 Les différents modes de séchage

On rencontre une grande diversité dans les modes de séchage :


a) Séchage conductif : le produit est mis en contact avec des surfaces chaudes.
Exemples : le séchage de pommes de terre en flocons, pâte à papier
b) Séchage convectif : on envoie sur le produit à sécher un courant gazeux chaud quifournit
la chaleur nécessaire à l'évaporation du liquide et entraîne la vapeur formée.
Exemples : le séchage de plantes aromatiques, de fruits, de grains, de boues d'épuration, de
céramiques
c) Séchage par infra-rouges : un rayonnement infra-rouge est appliqué sur le produit.

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Exemples : le séchage industriel des vernis et des peintures, du bois, des papiers, des pellicules
photographiques, des cuirs, des textiles, des pâtes alimentaires; la dessiccation des légumes, des
fruits, …

d) Séchage par micro-ondes


Exemples : séchage d’encre, séchage de peintures, séchage d’adhésifs, séchage sous vide de
produits pharmaceutiques
f) Séchage solaire : l'énergie solaire est utilisée pour sécher le produit, nécessite unensoleillement
suffisant.
Exemples : séchage de piments, de plantes médicinales et aromatiques, cacao, café
g) Séchage par atomisation : un liquide ou une suspension est dispersée sousforme de fines
gouttelettes dans un courant d'air chaud.
Exemples : fabrication du lait en poudre, d’engrais.

2.10 Problème générés par le séchage


a) Risques d'explosion
Le sécheur est un appareil dangereux si le solvant est un composé organiquecar il met en présence
des vapeurs organiques et des poussières organiques avec ledioxygène de l'air.
Une explosion ne peut avoir lieu qu'en présence de facteurs déterminés:
• dioxygène en quantité suffisante: on considère généralement qu'en dessous de7 % il n'y a plus de
risques sérieux.
• présence d'une source d'ignition qui va fournir l'énergie minimale d'inflammation:paroi chaude,
choc, étincelle électrostatique...
• présence d'un comburant organique:
- s'il est sous forme de vapeurs il faut que la concentration soitinférieure à la limite inférieure
d'explosivité définie en fonctionde la teneur en dioxygène de l'air.
- s'il est sous forme de poussières, le risque devient trèsimportant pour des poussières de taille
inférieures à 100 μm.
Le risque dépend également de la concentration enpoussières.
L'accent est mis sur les moyens curatifs de protection (résistance mécaniqueaméliorée de l'ensemble
des constituants du sécheur, présence de disques deruptures communiquant avec l'extérieur par un
conduit de gros diamètre...) maisaussi sur les moyens préventifs. On peut dans ce but installer des
mises à la terre,des liaisons équipotentielles entre les parties métalliques mais il faut surtout
seplacer dans des conditions minimisant les risques de se trouver dans la zoned'explosivité.
L'utilisation d'un courant d'azote dans le sécheur permet de diminuerla concentration en dioxygène.
Dans le cas d'un séchage par conduction souspression réduite, les vapeurs sont essentiellement
formées du solvant: ons'attachera donc à éviter des entrées d'air dans le sécheur.

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b) Protection de l'environnement
L'air rejeté à la sortie doit respecter les normes de rejet en vigueur. Il fautdonc notamment dans le
cas de l'évaporation d'un solvant organique récupérer lesolvant. Les poussières de solide entraînées
avec le gaz ne doivent pas dépasserune certaine concentration: on utilise donc des appareils pour le
dépoussiérage desgaz (cyclones, filtres à manches, colonnes de lavage...).
Lexique*

Infra-rouges : radiation dont les longueurs d'onde se situent entre le visible (0.6micron) et 10 microns selon
le type d’élément infrarouge

Micro-ondes : ondes de fréquence située entre 915 MHz 2450 MHz. Elles permettentde chauffer un produit
uniformément ou de façon sélective, selon les propriétés duproduit, la fréquence de rayonnement et la
puissance du générateur d’ondes.

Siccité : état de ce qui est sec. Plus le pourcentage de siccité d'un produit est élevé, moins celui-ci contient-il
de l'eau.

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