Licence 3 EEEA Walter

parcours IE Travail dirigé – Ventilation LHOMME

Dans une habitation, 20 à 30 % de l’énergie consommée est due à la VMC (Ventilation Mécanique
Contrôlée). Cette consommation provient des déperditions thermiques dues au renouvellement
d’air mais aussi du ventilateur d’extraction. Pour la technologie des VMC simple flux deux familles
de ventilation existent – autoréglable et hygroréglable1 :
 La VMC simple flux autoréglable assure un débit d’extraction constant dans les pièces hu-
mides (ex. cuisine, salle de bain, WC). Une bouche d’extraction bi-débit est utilisée en cuisine
pour augmenter le débit d’extraction lors des cuissons. Ce type de VMC est dit autoréglable
car 1) elle maintient le débit même lorsque la pression change dans le réseau (ex. augmenta-
tion du débit dans la cuisine) et 2) les entrées d’air sont, dans une certaine mesure, insensibles
au vent (débit constant).
 La VMC simple flux hygroréglable assure des débits d’extraction variables selon le taux d’hu-
midité des pièces. Les débits sont ainsi adaptés selon l’occupation des pièces. Dans la pra-
tique, les bouches d’extraction sont constituées d’une tresse en tissu qui réagit avec l’humidité
de l’air ambiant. Totalement autonome et neutre en énergie, cette tresse va ainsi se rétracter
et se dilater pour ouvrir plus ou moins la bouche d’extraction. Les entrées d’air peuvent être
de nature autoréglable (type A – débit fixe) ou hygroréglable (type B – débit variable).
On propose de calculer de manière approximée la consommation énergétique due au renouvel-
lement de l’air d’une habitation. Le flux des déperditions thermiques par renouvellement d’air ߶௔
(W) peut se calculer comme suit :
ܳ
߶௔ = ߩ ‫ܥ‬௣ Δߠ
3600

avec  la masse volumique de l’air (1,204 kg/m3 à 20°C) ; Cp la chaleur massique de l’air (1004
J/kg.K) ;  le gradient de température (K) et Q le débit volumique de renouvellement d’air (m3/h).
Pour la suite de l’étude on considère un appartement avec une surface au sol de 70 m² pour une
hauteur sous plafond de 2,50 m. Le volume de l’air de l’appartement est renouvelé à l’aide d’une
VMC simple flux autoréglable trois fois toutes les cinq heures.
1) Déterminer le taux de renouvellement d’air na en h-1
2) Déterminer le volume de l’air V à considérer pour l’appartement
3) Déduire de 1) et 2) le débit volumique de renouvellement d’air Q
4) Déterminer alors le flux des déperditions thermiques par renouvellement d’air ߶௔ pour un
gradient de température de 25°C
Pour calculer de manière simplifiée la consommation énergétique sur une année, on peut utiliser
les Degrés-Jour Unifiés (DJU). Selon le COSTIC (COmité Scientifique et Technique des Industries
Climatiques – https://www.costic.com/) les degrés-jours de base X (DJX) se définissent comme « la
valeur moyenne sur la journée considérée de l’écart positif entre la température extérieure et la va-
leur X exprimée en degrés Celsius. Les degrés-jours unifiés (DJU) sont définis comme étant les de-
grés-jours calculés pour la base X = 18 °C2 ».
En première approximation les DJU peuvent être formulés comme ci-après (méthode « météo ») :
ܶ௠௜௡ + ܶ௠௔௫
‫ = ܷܬܦ‬18 −
2

1 A. M. Bernard, V. Le Prince, "Ventilation : conception et mise en œuvre", CSTB Éditions, 2021, 202 p.
2 La température de base (18 °C) ne correspond pas à la température intérieure des locaux. Elle a été définie en prenant en
compte les apports gratuits internes (personnes, éclairage…) et externes (rayonnement solaire) pour une température in-
térieure des locaux de 19 °C.
 Le nombre de DJU peut être ainsi vu comme une estimation du gradient de température avec la
différence entre la température de base (18°C) et la moyenne sur 24h de la température minimale et
la température maximale d’un jour donné. Les DJU sont ensuite additionnés sur la période de chauf-
fage, considéré comme 232 jours (1er octobre au 20 mai). En 2020, le total annuel était de 2197 DJU
de chauffe à Lille alors qu’il n’était que de 1323 DJU à Marseille3.

5) Déterminer le nombre de degré-heures H sur une année en considérant les DJU de Lille
pour l’année 2020
6) Déterminer alors les besoins de chauffage en kWh liés au renouvellement d’air
7) En considérant un rendement  de l’exploitation du système de chauffe de 0,8 en déduire la
consommation énergétique finale
8) Refaire les mêmes calculs en utilisant une VMC simple flux hygroréglable de type B en con-
sidérant un taux de renouvellement de l’air 2 fois moindre que la VMC simple flux autoré-
glable.
La puissance absorbée par les ventilateurs d’extraction des VMC sont données en W-Th-C4. Cette
puissance correspond à la puissance moyenne pondérée sur une journée en considérant une utilisa-
tion de 22h en petite vitesse et 2h en grande vitesse. Aldes Aeraulique, entreprise française spéciali-
sée dans la ventilation, annonce sur ses documentations techniques des puissances absorbées res-
pectives de 14 W-Th-C et 10,9 W-Th-C pour les VMC simple flux autoréglable et hygroréglable5.

9) Déterminer la consommation énergétique des ventilateurs sur une année

10) En déduire la consommation globale des VMC simple flux autoréglable et hygroréglable

3 source : https://cegibat.grdf.fr/simulateur/calcul-dju, consulte en février 2022

4 A noter qu’il existe 6 règles (Th- Bât, Th-C, Th-E, Th-I, Th-S, Th-U). Ces règles traitent de l’isolation et des déperditions
thermiques des bâtiments – J. L. Blin-Lacroix, J. P. Roy, "Le dictionnaire professionnel du BTP", Editions Eyrolles, 2011
5 source : https://pro.aldes.fr/, consulté en février 2022