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Chapitre 2

Opérations élémentaires de
traitement de l’air humide

2.1 Généralités
Nous utilisons largement les diagrammes de l’air humide pour illustrer les
opérations élémentaires de traitement de l’air humide, nous examinerons succes-
sivement :
– le mélange adiabatique de deux airs humides de caractéristiques di¤érentes
(§ 2.2) ;
– le refroidissement d’un air humide sans ou avec déshumidi…cation (§ 2.3) ;
– le réchau¤age d’un air humide (§ 2.4) ;
– l’humidi…cation d’un air (§ 2.5) ;
– la déshumidi…cation d’un air (§ 2.6).
On en déduira par la suite la structure générale d’un système de traitement
d’air toutes saisons.

2.2 Mélange adiabatique de deux quantités d’air


ayant des caractéristiques di¤érentes
Les mélanges d’air sont courants en technique climatique : mélange air neuf-
air recyclé, mélange air chaud-froid, etc. On e¤ectue ces mélanges au moyen de
boîtes mélangeuses ou boîtes de mélange équipées de registres de réglage
des débits d’air à mélanger. On utilise également des caissons de mélange

10
Fig. 2.1 – Mélange adiabatique de deux airs humides de caractéristiques di¤é-
rentes

à l’entrée des centrales de traitement d’air. On a également des mélanges entre


l’air sou- é dans le local et l’air à l’intérieur de celui-ci.La vapeur d’eau contenue

Fig. 2.2 –Mélange de deux quantités d’air.

dans l’air est assimilée à un gaz parfait.


Soit un mélange :une masse ma;1 kg d’air sec à l’état M 1 (d’humidité spéci…que
x1 et d’enthalpie spéci…que H1 ) et une masse ma;2 kg d’air sec à l’état M 2
(d’humidité spéci…que x2 et d’enthalpie spéci…que H2 ).
M étant l’état …nal du mélange adiabatique, qui renferme une masse ma kg d’air
sec, à la température T; d’humidité spéci…que x et d’enthalpie spéci…que H.
On a :
– Le bilan massique de l’air sec :
ma = ma;1 + ma;2 ( kg d’air sec)
– Le bilan massique de l’eau :
ma x = ma;1 x1 + ma;2 x2 ( kg d’eau)
– Le bilan énergétique :
ma H = ma;1 H1 + ma;2 H2 ( kJ)
soit :
ma;1 (H H1 ) = ma;2 (H2 H) ( kJ)
ce qui traduit l’égalité entre la quantité de chaleur absorbée par l’air qui
se réchau¤e et La quantité de chaleur cédée par l’air qui se refroidit.
Les quantités de chaleur peuvent être également exprimées en fonction des
températures :
ma;1 Cp;air (T T1 ) = ma;2 Cp;air (T2 T)
où Cp;air est la chaleur spéci…que de l’air humide exprimée en ( kJ= kg d’air sec K) :
Des deux bilans massiques de l’air sec et de l’eau on peut déduire :
ma;1 =ma;2 = (x2 x)=(x x1 )
En traitant de la même manière le bilan massique de l’air sec et le bilan énergé-
tique, on aura :
ma;1 =ma;2 = (H2 H)=(H H1 ) = (T2 T )=(T T1 )
Dans les triangles rectangles M M1 A et M2 M B (Fig. 2.2) :
M1 A = T T1 ; M B = T2 T; M A = x x1 et M2 B = x2 x
Ces rapports étant égaux, les triangles sont semblables et les points M1 ; M; M2
sont alignés.
Pour un mélange de deux quantités d’air humide, on peut écrire les relations
suivantes :
x = (ma;1 x1 + ma;2 x2 )=(ma;1 + ma;2 )
H = (ma;1 H1 + ma;2 H2 )=(ma;1 + ma;2 )
T = (ma;1 T1 + ma;2 T2 )=(ma;1 + ma;2 )
Le point …guratif du mélange est situé le plus près du point …guratif de la masse
d’air la plus importante.
Fig. 2.3 –Refroidissement sensible de l’air.

2.3 Refroidissement de l’air humide


Soit à déterminer la température obtenue en enlevant une quantité de chaleur
Q( kJ) à un air humide donné. Il y a lieu de déterminer la quantité de chaleur
enlevée par ma kg d’air sec :

qf = Qf =ma = (H) = H1 H2

2.3.1 Le refroidissement sans déshumidi…cation (refroi-


dissement purement sensible)
Pour e¤ectuer cette opération, on utilise une batterie froide dont la tempé-
rature super…cielle est supérieure à la température de rosée de l’air à refroidir
(Fig. 2.3).
Les échangeurs de refroidissement (batteries froides) peuvent être :
– à circulation d’un ‡uide caloporteur froid ;
– à évaporation d’un frigorigène (batterie froide à détente directe).
Ce type d’opération est très peu courant.On donne les caractéristiques de l’air
à refroidir, déterminer :
1. le point M1 ;
2. l’enthalpie de l’air à refroidir H1 ;
3. l’enthalpie de l’air refroidi : H2 = H1 qf = H 1 (H)
4. le point de l’air refroidi M2 .
Nota
– la masse de vapeur d’eau x1 reste constante.
– le degré hygrométrique augmente : Hr2 > Hr1 .
Fig. 2.4 –Refroidissement sans déshumidi…cation.

Fig. 2.5 –Batterie froide pour un refroidissement de l’air humide avec déshumi-
di…cation.

Exemple
Un air humide : T1 = 19 C et Hr1 = 65% ; une quantité de chaleur qf =
4:18 kJ= kg d’air sec lui est enlevée ;
Déterminer M 2:

2.3.2 Le refroidissement avec déshumidi…cation


C’est une des transformations les plus importantes en climatisation puisqu’il
s’agit généralement de refroidir de l’air mais également d’abaisser sa richesse en
eau. Pour l’e¤ectuer, on met l’air en contact avec une surface solide ou liquide
(Fig. 2.5), dont la température est inférieure à sa température de rosée. Pendant
un temps t, en régime permanent :
– il entre en 1 de l’air dont l’humidité spéci…que est x1 , l’enthalpie spéci…que
H1 et qui contient une masse ma;1 kg d’air sec ;
– il sort en 2 de l’air dont l’humidité spéci…que est x2 , l’enthalpie spéci…que
H2 et qui contient une masse ma;2 kg d’air sec ;
– il sort en 3 une masse d’eau liquide me d’enthalpie massique He ;
– on extrait une quantité de chaleur Qf par l’intermédiaire de la batterie B.
On a :
– Le bilan massique de l’air sec :

ma;1 = ma;2 = ma ( kg d’air sec)

– Le bilan massique de l’eau :

ma;1 x1 = me + ma;2 x2 ( kg d’eau)


me = ma (x1 x2 ) ( kg d’eau)
me =ma = x1 x2 ( kg d’eau= kg d’air sec)

– Le bilan énergétique :

ma;1 H1 = me He + Qf + ma;2 H2
Qf = ma (H1 H2 ) me He ( kJ)

ou, par unité de masse d’air sec :

qf = Qf =ma = (H1 H2 ) (x1 x2 ) He ( kJ= kg d’air sec)

Cette relation est rigoureuse. Pour connaître qf , il faut connaître, donc les
états 1 et 2 de l’air humide entrant et sortant, ce qui nous donne égale-
ment x1 et x2 donc me =ma , mais il nous faut aussi connaître He , donc la
température Te de l’eau sortante. Celle-ci est comprise entre la tempéra-
ture de la surface froide et la température de bulbe humide de l’air sortant
mais elle n’est pas exactement connue. Notons que cela n’a aucune impor-
tance pratique pour le climaticien. En e¤et, le terme, (x1 x2 ) He ; peut
généralement être négligé vis-à-vis du premier (H1 H2 ):
Remarque
La transformation 1 ! 2 (Fig. 2.7) peut être décomposée en :
Fig. 2.6 –Refroidissement avec déshumidi…cation.

– une transformation 1 ! 3 au cours de laquelle la température sèche ne


change pas, T1 = T3 , et l’humidité spéci…que passe de x1 ! x3 . La chaleur
échangée par unité de masse d’air sec, chaleur latente, est représentée par
ql = (H1 H3 ).
– une transformation 3 ! 2 au cours de laquelle l’humidité spéci…que ne
change pas, x2 = x3 , et la température passe de T1 = T3 à T2 . La chaleur
échangée, chaleur purement sensible, est représentée par qs = (H3 H2 ).
La chaleur totale échangée, par unité de masse d’air sec, est : qf = ql + qs :
Le refroidissement accompagné de déshumidi…cation de l’air peut être e¤ectué
au moyen d’une batterie froide dont la température super…cielle est inférieure à
la température de rosée de l’air, l’humidité atmosphérique s’y condense donc ;
la batterie froide peut être à circulation d’un liquide frigoporteur ou à détente
directe.On donne les caractéristiques de l’air à refroidir (M1 donné) :
1. déterminer l’enthalpie spéci…que de l’air à refroidir H1 ;
2. caluculer l’enthalpie spéci…que de l’air refroidi : H2 = H1 qf ;
3. déterminer, sur le diagramme, le point caractéristique de l’air refroidi M2
(M2 se trouve sur la courbe de saturation, il y a condensation ; Hr = 100%).
La vapeur d’eau condensée doit être éliminée au fur et à mesure de la déshu-
midi…cation, sinon il y aurait production d’un brouillard. La quantité de vapeur
d’eau condensée par kilogramme d’air sec est : x = x1 x2 .
Exemple
Un air humide : T1 = 19 C et Hr1 = 65% ; une quantité de chaleur q =
12:54 kJ= kg d’air sec lui est enlevée ;
Fig. 2.7 –Décomposition de l’évolution de l’air avec déshumidi…cation

Fig. 2.8 –Échau¤ement de l’air humide.

déterminer : T2 ; Hr2 et x = x1 x2 de l’air refroidi.


Solution
H1 = 41:8 kJ= kg ;
Calculer : H2 = H1 q = 29; 26 kJ= kg d’air sec ; Hr2 = 100%; T2 = 10 C,
(x) = 9 7; 6 = 1; 4 g= kg d’air sec.

2.4 Réchau¤age de l’air humide (apport pure-


ment sensible)
La …gure (2.8) représente schématiquement le système qui permet ce réchauf-
fage. Pendant le temps t, en régime permanent :
– il entre en 1 de l’air humide d’humidité spéci…que x1 , d’enthalpie spéci…que
H1 , qui contient une masse ma;1 kg d’air sec ;
– on apporte une quantité de chaleur Qc par l’intermédiaire du réchau¤eur
R;
– il sort en 2 de l’air d’humidité spéci…que x2 , d’enthalpie spéci…que H2 , qui
contient une masse ma;2 kg d’air sec.
On a :
– Le bilan massique de l’air sec :

ma;1 = ma;2 = ma ( kg d’air sec)

– Le bilan massique de l’eau :

ma;1 x1 = ma;2 x2 ( kg d’eau)


x1 = x2 ( kg d’eau= kg d’air sec)

L’humidité spéci…que est inchangée.


– Le bilan énergétique :

ma;1 H1 = Qc + ma;2 H2
Qc = ma (H1 H2 ) ( kJ)

ou, par unité de masse d’air sec :

qc = Qc =ma = (H1 H2 ) ( kJ= kg d’air sec)

2.4.1 Apport de chaleur q


Soient le point caractéristique M1 de l’air à réchau¤er et la quantité de chaleur
apportée en kJ= kg donnés :
1. déterminer H1 ;
2. calculer H2 = H1 + q ;
3. déterminer M2 ;
Lire : T2 ; Hr2 < Hr1 .
Nota
La masse de vapeur d’eau reste constante, mais l’humidité relative diminue.

2.4.2 Elévation de température


Soient le point caractéristique M1 de l’air à réchau¤er et l’élévation de tem-
pérature donnés :
Fig. 2.9 –Réchau¤age par contact.

Fig. 2.10 –Réchau¤age avec élévation de température.


1. calculer la température à atteindre : T2 = T1 + (T ) ;
2. déterminer M2 ;
3. lire Hr2 et H2 ;
4. calculer la quantité de chaleur à apporter : (H) = H2 H1 .
Exemple
Un air humide : T1 = 14 C et Hr1 = 50% ; soit à élever de 6 C la tempéra-
ture T .
Déterminer : T2 ; Hr2 ; H1 ; H2 ; (H) et x2 .
Solution
T2 = 20 C ; H1 = 26 kJ= kg ; (H) = 6:2 kJ= kg ;
Hr2 = 34% ; H2 = 32:2 kJ= kg ; x2 = x1 = 5 g= kg:

2.5 Humidi…cation de l’air


On peut être amené, dans un certain nombre de cas, à humidi…er l’air à
traiter :
– en hiver, car l’humidité spéci…que de l’air extérieur est basse ; cette néces-
sité d’humidi…er l’air en hiver est absolument courante en climatisation ;
– en conditionnement d’air industriel, par exemple : industrie textile, pou-
dreries, hôpitaux, etc. ;
– en été, dans les pays arides, pour refroidir un air chaud et sec par vapori-
sation directe d’eau dans cet air, etc.
On distingue :
1. l’humidi…cation d’air par injection de vapeur d’eau ; cette humidi…cation
s’e¤ectue, nous allons le voir, à température sèche de l’air à peu près
constante ;
2. l’humidi…cation d’air par injection dans celui-ci de gouttelettes d’eau li-
quide ou par évaporation d’eau liquide au contact de laquelle l’air circule ;
l’humidi…cation peut se faire avec de l’eau chau¤ée, avec de l’eau refroidie
ou encore avec de l’eau à laquelle on n’apporte ni ne soustrait de chaleur.

2.5.1 Humidi…cation de l’air par injection de vapeur d’eau


La …gure (2.11) représente schématiquement le dispositif d’humidi…cation par
injection de vapeur.On a, en régime permanent, pendant l’instant t :
Fig. 2.11 –Humidi…cation de l’air par injection de vapeur d’eau.

– Le bilan massique de l’air sec :

ma;1 = ma;2 = ma ( kg d’air sec)

– Le bilan massique de l’eau : on fournit au système une masse mv de vapeur


d’eau :

ma;2 x2 = mv + ma;1 x1 ( kg d’eau)


mv = ma (x2 x1 ) ( kg d’eau)
mv =ma = x2 x1 ( kg d’eau= kg d’air sec)

– Le bilan énergétique : la vapeur d’eau est injectée sous la pression atmo-


sphérique à la température Tv = 100 C et avec l’enthalpie massique Hv ;
on a :

ma;2 H2 = mv Hv + ma;1 H1 ( kJ)


mv Hv = ma (H2 H1 ) ( kJ)

ou, par unité de masse d’air sec :

(mv =ma ) Hv = H2 H1 ( kJ= kg d’air sec)


H2 H1 = (x2 x1 ) Hv ( kJ= kg d’air sec)

Pour représenter l’enthalpie massique de la vapeur d’eau dans un plus grand


domaine de température, on utilisera la relation proposée par Cadiergues :

Hv = 2500:8 + 1:826T + 2:818 10 4 T 2 1:086 10 5 T 3 ( kJ= kg d’eau)


Ainsi à 100 C, on a Hv = 2683:4 ( kJ= kg d’eau) : Au cours de cette humidi…-
cation par la vapeur de l’état 1 à l’état 2, la variation de l’enthalpie spéci…que
est :
H2 H1 = 2683:4 (x2 x1 ) ( kJ= kg d’air sec)

Simultanément la variation de la température sèche est souvent négligée dans


les calculs pratiques et on admet que l’humidi…cation d’un air par injection de
vapeur d’eau s’e¤ectue à température sèche constante.

2.5.2 Humidi…cation par injection d’eau ou par évapora-


tion d’eau au contact de l’air à humidi…er
Elle peut se faire au moyen de :
– laveurs d’air à recirculation d’eau ;
– laveurs d’air à recirculation d’eau réchau¤ée ;
– laveurs d’air à recirculation d’eau refroidie ;
– atomiseurs ;
– humidi…cateurs à médias imprégnés.

Humidi…cation adiabatique

Elle se fait au moyen d’un laveur d’air à recirculation d’eau, celle-ci n’étant
ni chau¤ée ni refroidie (Fig. 2.12).
En négligeant la faible énergie consommée par la pompe, on peut considérer que
la saturation s’e¤ectue à enthalpie spéci…que constante (Fig. 2.13) ; on a :

H2 = H1 ( kJ= kg d’air sec)


x2 > x1 ( kg d’eau= kg d’air sec)
T2 < T1 ( C)

La température de l’eau e est sensiblement égale à la température de humide


de l’air traité.
Si le contact était parfait entre l’air et l’eau, et cela sur une distance su¢ sante, on
aurait, à la sortie en 2 un air humide saturé (Fig. 2.14). Il n’en est généralement
pas exactement ainsi. Le point 2, quoique très proche du point S, correspondant
à l’exacte saturation, ne l’atteint pas (…gure 26). On peut encore dire que Hr2 <
Fig. 2.12 –Humidi…cation adiabatique de l’air par injection d’eau

Fig. 2.13 –Saturation parfaite (ou totale) d’un air humide


Fig. 2.14 –Humidi…cation partielle d’un air humide

Fig. 2.15 –Préchau¤age, humidi…cation et chau¤age d’un air humide

100%.
On appelle rendement de saturation le rapport :
x2 x1 T2 T1
sat =
xS x1 TS T1
Si l’on doit humidi…er et chau¤er un air froid (cas courant en hiver), on doit :
– le préchau¤er dans la batterie chaude de préchau¤age BPC (évolution de
1 à 2; …gure 2.15) ;
– l’humidi…er, par exemple dans le laveur L (évolution de 2 à 3 selon l’isen-
thalpe) ;
– le réchau¤er ensuite dans la batterie chaude BC de 3 à 4.
Fig. 2.16 –Humidi…cation avec de l’eau chau¤ée

Fig. 2.17 –Évolution de l’air humidi…é avec de l’eau chau¤ée

Humidi…cation avec de l’eau chau¤ée

Avant d’être injectée dans le laveur, l’eau est réchau¤ée dans l’échangeur E
(Fig. 2.16).
Si le rendement de saturation sat est égal à 1, l’air sort du laveur saturé e à
la température e de l’eau injectée T2 = e :
– Si e > T1 ; l’air est à la fois humidi…é et réchau¤é (évolution de 1 à 2,
…gure 2.17).
– Si Th;1 < e < T1 ; l’air est humidi…é mais refroidi à une température
supérieure à la température de humide de l’air entrant (évolution de 1 à
0
2 , …gure 2.17).
En négligeant la puissance de la pompe, on doit par unité de masse d’air sec
Fig. 2.18 – Humidi…cation de l’air avec de l’eau chau¤ée : chaleur sensible et
chaleur latente mises en oeuvre

fournir une quantité de chaleur :


Q
q= = H2 H1 ( kJ= kg d’air sec)
ma
Celle-ci peut se subdiviser (Fig. 2.18) :
– en chaleur latente (humidi…cation) :

ql = H 2 H3 ( kJ= kg d’air sec) > 0

– en chaleur sensible (échau¤ement) :

qs = H 3 H1 ( kJ= kg d’air sec) > 0

Humidi…cation avec de l’eau refroidie

Pour qu’il y ait humidi…cation, il faut que la température de l’eau refroidie e


mise en contact avec l’air soit supérieure à sa température de rosée. Le système
de traitement d’air est en tout point semblable à celui représenté sur la …gure
(2.16) mais l’échangeur E est cette fois-ci un refroidisseur d’eau et la chaleur Q
est extraite :
Q
q= = H1 H2 ( kJ= kg d’air sec)
ma
L’évolution de l’air dans les diagrammes psychrographiques est donnée sur la
…gure (2.19).La quantité de chaleur peut se subdiviser (Fig. 2.20) :
– en chaleur latente (humidi…cation) :

ql = H 3 H1 ( kJ= kg d’air sec) > 0


Fig. 2.19 –Évolution de l’air humidi…é avec de l’eau refroidie

– en chaleur sensible (refroidissement) :

qs = H 2 H3 ( kJ= kg d’air sec) < 0

2.6 Déshumidi…cation de l’air


Nous avons déjà étudié au paragraphe (2.3.2) la déshumidi…cation de l’air
avec refroidissement par passage de cet air sur une batterie froide à température
de surface inférieure à la température de rosée de l’air ou par passage dans un
laveur d’air à circulation d’eau refroidie à une température inférieure à Tr . On
peut également enlever de l’humidité à l’air en le mettant en contact :
Nous détaillons dans ce qui suit di¤érents procédés de déshumidi…cation de l’air.

2.6.1 Par refroidissement sur des serpentins réfrigérés


On fait passer l’air à déshumidi…er dans un réfrigérant :
– Il y a d’abord refroidissement à humidité absolue constante x1 .
– Lorsque la température de rosée est atteinte Tr;1 , il y a refroidissement et
condensation d’une partie de la vapeur d’eau contenue dans l’air jusqu’en
M3 où l’humidité absolue correspond à x2 désirée. La quantité de chaleur
extraite à l’air humide est H1 H3 .
Fig. 2.20 – Humidi…cation de l’air avec de l’eau refroidie : chaleur sensible et
chaleur latente mises en oeuvre

– On doit faire passer ensuite l’air dans un réchau¤eur pour élever sa tem-
pérature de T3 à T1 . La quantité de chaleur à fournir est H2 H3 .

2.6.2 Déshumidi…cation par adsorption.


On fait passer l’air sur un corps « adsorbant » : gel de silice (silicagel), chlo-
rure de lithium, glycol. L’installation comprend en général deux circuits pour
permettre la régénération. L’adsorption s’e¤ectue approximativement à enthal-
pie constante, ce qui se traduit par une augmentation de la température. L’ins-
tallation doit comprendre un réfrigérant situé après le dispositif d’adsorption.

2.7 Application : évolution de l’air dans une


installation de conditionnement d’air
2.7.1 Nomenclature des airs
Les installations qui ont pour but de maintenir des conditions concernant le
stockage ou la fabrication de denrées et le travail de précision ne tiennent pas
compte des conditions de confort des personnes. Elles sont appelées « installa-
tions industrielles » .
Les installations non industrielles sont généralement dites « installations de cli-
matisation » .
La …gure (2.23) représente le schéma d’une installation climatique où l’on re-
Fig. 2.21 –Déshumidi…cation de l’air : refroidissement et réchau¤age mises en
oeuvre

Fig. 2.22 –Déshumidi…cation de l’air par adsorption avec refroidissement


Fig. 2.23 –Schéma général d’une installation climatique.

marque :
– le local à climatiser (1) ;
– la centrale de traitement d’air (2) comportant généralement le ven-
tilateur de sou- age VS et divers matériels pour le traitement de l’air
non …gurés ici (caisson de mélange, …ltres, batterie froide, batterie chaude,
humidi…cateur, etc.) ;
– la gaine (ou conduit) de sou- age (3) (ou réseau de gaines si l’ins-
tallation couvre plusieurs locaux) ; elle débouche dans le local par une ou
plusieurs bouches de sou- age BS ;
– la gaine (ou conduit) de reprise (4) (ou réseau de gaines de reprise) ;
elle communique avec le local par une ou plusieurs bouches de reprise
BR ;
– le ventilateur de reprise VR (5) ;
– la gaine (ou conduit) d’air recyclé (6) qui permet de renvoyer vers la
centrale une partie plus ou moins grande de l’air repris ;
– la gaine (ou conduit) d’air rejeté (7), communiquant avec l’extérieur
par un ori…ce d’extraction OE ;
– la gaine (ou conduit) d’air neuf (8), communiquant avec l’extérieur
Fig. 2.24 –Installation de conditionnement d’air d’hiver

par une prise d’air neuf PAN ;


– une ou plusieurs gaines de dérivation (9) de tout (ou partie) de la centrale
de traitement d’air ;
– quelquefois, une gaine d’extraction (10) communiquant avec le local par
une bouche d’extraction BE ; l’air aspiré par le ventilateur d’extrac-
tion VE est rejeté dehors par l’ori…ce OE.

2.7.2 Conditionnement d’hiver


Le local nécessite un apport d’air neuf pour les besoins hygiéniques. Cet air
étant froid et sec, il y a nécessité de l’échau¤er et de l’humidi…er. Pour des raisons
d’économie, on recycle une partie de l’air repris. Comme nous l’avons dit, pour
faciliter l’humidi…cation, on préchau¤e l’air neuf qui entre dans la batterie de
préchau¤age BPC (Fig. 2.24) ordinairement précédé d’un pré…ltre PF.
L’état du local (1) est caractérisé par l’air de reprise R entrant dans la gaine
de reprise. L’air sou- é est représenté par S. Supposons que dans le local il
Fig. 2.25 – Évolution de l’air en régime d’hiver pour l’installation de la …gure
2.24.

n’y ait ni air in…ltré ni air perdu ni dégagement d’humidité ( me = 0), ce qui
signi…e que les échanges calori…ques entre le local et l’extérieur ne mettent en
jeu que de la chaleur sensible Qs et pas de chaleur latente. Ici, Qs < 0 car le
local perd de la chaleur vers l’extérieur puisque TR > Te .
La …gure 2.25 représente, dans le diagramme psychrographique, le tracé du cycle
d’évolution de l’air en régime d’hiver.
– De S à R, évolution de l’air dans le local : l’air sou- é se refroidit, à humidité
spéci…que constante puisque me = 0. Ce refroidissement de l’air sou- é
compense les déperditions thermiques (sensibles) du local.
– De R à 1, l’air repris s’échau¤e (légèrement) dans le ventilateur de re-
prise VR.
– De 2 = e (état de l’air extérieur) à 3, échau¤ement de l’air neuf qui traverse
la batterie de préchau¤age BPC ; l’échau¤ement s’e¤ectue à humidité
spéci…que constante.
– Le mélange de l’air recyclé 1 et de l’air neuf échau¤é 3 donne l’air mélangé
4.
– De 4 = 5 à 6, humidi…cation dans le laveur adiabatique HA ; l’air
Fig. 2.26 –Installation de conditionnement d’air d’été.

suit la courbe à température de bulbe humide constante passant par 4. On


humidi…e ainsi l’air de x4 à x6 = xS , valeur de sou- age.
– De 6 à 7, échau¤ement de l’air à humidité spéci…que constante dans la
batterie chaude BC.
– De 7 à S, léger échau¤ement complémentaire de l’air dans le ventilateur
de sou- age VS.
Dans tout ce qui précède, on a supposé que les pertes thermiques par les
parois des gaines étaient négligeables. On aurait évidemment pu en tenir compte
(échanges de chaleur sensible).

2.7.3 Conditionnement d’été


Le local nécessite toujours un débit d’air neuf qui est maintenant chaud et
humide. Il y a donc nécessité de le refroidir et de le déshumidi…er. Toujours pour
les mêmes raisons d’économie, on recycle une partie de l’air repris. On suppose
qu’il y a, dans le local, apport de chaleur sensible Qs > 0, puisque TR < Te ,,
et apport de chaleur latente, Ql > 0, car il y a apport d’une masse me d’eau
(occupants et in…ltration d’air extérieur humide).
L’air sou- é dans le local (état S) doit donc être plus froid et plus sec que celui
Fig. 2.27 –Évolution de l’air en régime d’été pour l’installation de la …gure 2.26.

du local (état R) :
Ts < TR et rs < r R (2.1)

La batterie froide BF est en fonctionnement pour refroidir et déshumidi…er


l’air, par contre la batterie de préchau¤age BPC et l’humidi…cateur HA
ne sont pas utilisés (Fig. 2.26).
La …gure 2.27 représente le cycle d’évolution de l’air dans le diagramme psychro-
métrique.
– De S à R, évolution de l’air dans le local : l’air sou- é s’échau¤e en absor-
bant les apports de chaleur sensible au local, il s’humidi…e en absorbant
l’eau qui y est dégagée.
– De R à 1, léger échau¤ement (chaleur sensible) dans le ventilateur de
sou- age.
– De 2 = e à 3, l’air neuf est simplement …ltré ; son état reste le même.
– Le mélange d’air recyclé 1 et d’air neuf 3 donne l’air mélangé 4.
– De 4 à 5, l’air mélangé est refroidi et déshumidi…é en traversant la batterie
froide BF. À la sortie de la batterie, en 5, l’air n’est pas exactement saturé
en raison du contact imparfait de l’air à traiter et de la batterie froide dont
la température super…cielle est Ts . On peut considérer que l’air en 5 est un
mélange entre de l’air parfaitement saturé à la température super…cielle Ts
de la batterie froide (la plus grande partie) et de l’air dans l’état initial 4.
Le point 5 est donc sur la droite qui joint 4 à s. Nota : cette façon de voir,
quoique non rigoureuse, est su¢ sante dans la pratique.
– En 5 = 6, l’humidité spéci…que est celle requise pour le sou- age mais,
comme on peut aisément le constater sur les diagrammes, cet air est trop
froid. Donc de 5 = 6 à 7, on échau¤e l’air à humidité spéci…que constante
(chaleur sensible) dans la batterie chaude BC qui doit rester en fonc-
tionnement, bien que la puissance requise ici soit beaucoup plus faible que
précédemment.
– De 7 à S, léger échau¤ement supplémentaire de l’air dans le ventilateur
de sou- age VS. Notons que, comme précédemment, on a supposé que
les pertes thermiques par les gaines étaient nulles.
Fig. 2.28 –Centrale de conditionnement d’air

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