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12/11/2022

Chap2 : La complexité du système


climatique
Thème 1 : Science, climat et société

I. La notion de climat
A. Les paramètres mesurés pour définir un climat

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A. La différence entre prévision météorologique et climat


Les grandeurs atmosphériques mesurées à une date donnée et en un lieu donné
décrivent l’état de l’atmosphère en ce lieu. Elles permettent de prévoir son évolution
sur quelques jours avec une incertitude plus ou moins grande selon les conditions
et la puissance de calcul des ordinateurs qui traitent les données

Généralement un climat se définit à partir de données recueillies sur une


durée de 30 années minimum.

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Le climat définit et explique les conditions de l'atmosphère au-dessus d'un lieu à moyen et
long terme alors que la météorologie s'intéresse au court terme et notamment aux
prévisions sur quelques jours.

La météo se définit par quelques valeurs instantanées et locales de température, de


précipitations, de pression, d'ensoleillement, etc. Des valeurs qui sont fournies par des
stations météorologiques situées au sol, des ballons-sondes ou encore par des satellites. Les
prévisions météorologiques sont données à partir de modèles d'évolution atmosphérique.

La climatologie étudie les composantes et les variations des climats sur la surface de la
Terre.

On parle de climat lorsque sont considérés une série d'événements météorologiques
sur une longue période. Il n'y a pas de durée précise, mais les climatologues évoquent
souvent une période d'au moins 30 ans qui leur permet d'établir une moyenne significative.
Ainsi la dernière période de référence s'étend-elle de 1981 à 2010.

https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/meteorologie-climat-meteo-difference-5922/

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En climatologie donc, il faut prendre en compte un grand nombre de paramètres


comme par exemple :
les variations de quantité d'énergie que nous envoie le Soleil ;
la composition de l'atmosphère (gaz à effet de serre, éruptions volcaniques,
etc.) ;
la quantité de glaces polaires ;
l'état de la végétation ;
la dérive des continents.

Parmi ces paramètres, certains sont naturels comme l'influence de la course de la


Terre autour du Soleil au fil des mois. D'autres résultent des activités humaines. La
tendance au réchauffement climatique global observée depuis le début du XXe
siècle est ainsi corrélée avec une hausse des émissions de gaz à effet de serre dans
notre atmosphère depuis la Révolution industrielle.

https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/meteorologie-climat-meteo-difference-5922/

II. La reconstitution des climats du passé


A. L’analyse des glaces

A Vostok, station basée


en Antarctique, une
carotte de plus de trois
kilomètres de long est
extraite, qui retrace
l'histoire des 420 000
dernières années et, en
2004, le projet Epica
a permis de remonter
jusqu'à 800 000 ans en
arrière.

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L'analyse de la température et de la concentration de gaz à effet de serre.


Les concentrations en ppmv et ppbv sont relatives au volume.

L’enregistrement le plus ancien remonte à 800 000 ans avant aujourd’hui sur
le site EPICA Dome C (EDC) en Antarctique de l’Est (EPICA comm. members,
2004). Les carottes de glace sont des archives climatiques de choix
présentant une grande résolution temporelle (possibilité de compter les
couches annuelles sur le dernier cycle climatique dans les carottes de glace
groenlandaises) et un enregistrement unique de la composition de
l’atmosphère du passé grâce aux bulles d’air piégées dans la glace.

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B. Utilisation du rapport isotopique du dioxygène


1) Dans les glaces
L'eau (océan, vapeur, pluie, glace, etc.) est constituée essentiellement à
partir de l'isotope 16 de l'oxygène qui est le plus répandu.
le rapport H218O/H216O dans l'eau est de l'ordre de 1/500.

• Lorsque l'eau de mer s'évapore,


la molécule H216O légère passe
plus rapidement dans la phase
vapeur que la molécule lourde
H218O.
• La vapeur d'eau s'évapore
essentiellement dans les régions
tropicales les plus chaudes.
• Dès le processus d'évaporation,
la vapeur d'eau contient environ
1% d' 18O en moins par rapport à
l'eau des océans.
• Ce déficit est exprimé en
référence à une composition
standard proche de celle de
l'océan mondial, c'est le d18O.
• Cette masse d'air humide est
ensuite transportée vers les plus
hautes latitudes.

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• Lors de chaque condensation de


la vapeur d'eau, les molécules
H218O se condensent
préférentiellement par rapport
aux molécules H216O.
• La vapeur d'eau s'appauvrit alors
en 18O. Au cours de sa migration
vers les pôles (et de son
refroidissement) , la masse d'air
subit des condensations
successives qui l'appauvrissent en
isotope lourd.
• Les précipitations se fabriquent à
partir de vapeur d'eau de plus en
plus appauvrie en isotope lourd.
Le d18O des précipitations
diminue (-10, -20, -30, -40 °/°°)

a) En période glaciaire,
l’évaporation est faible. Il y a donc essentiellement du 16O qui part dans les
nuages. Ainsi, à l’équateur, le δ18O des nuages est très faible. Quand les
nuages arrivent aux pôles, il n’y a quasiment que du 16O à précipiter, le δ18O
des glaces est donc très faible (très négatif).

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b) En période interglaciaire,
l’évaporation est forte. Il y a donc toujours essentiellement du 16O qui part
dans les nuages mais aussi du 18O. Ainsi, le δ18O du nuage en période
chaude est plus élevé qu’en période froide. En arrivant au pôle, le nuage
relargue du 16O mais aussi du 18O puisqu’il en contient. Ainsi, le δ18O de la
glace sera donc plus élevé pendant la période interglaciaire que pendant
la période glaciaire.

Le δ18O des glaces peut être interprété comme un paléothermomètre qui


renseigne donc sur les paléoclimats.
c) Outil de lecture
À partir de la relation établie entre
le δ18O et les températures, les
glaciologues reconstituent les
paléotempératures :

Une augmentation du δ18O de l’eau


de glace est synonyme d’une
augmentation de la température
planétaire (= réchauffement
climatique) ; à l’inverse donc, une
diminution du δ18O est synonyme
d’une diminution de la température
planétaire (= une période de
refroidissement climatique).

δD : rapports isotopiques des


isotopes de l’hydrogène.
Le thermomètre isotopique (d’après Jouzel et al. – 1994) D = Deutérium.

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 L’étude des rapports


isotopique de l’oxygène
montre une alternance
de cycles glaciaires,
alternance de périodes
froides (T° inférieure de
10°C aux T° actuelles) et
de périodes de
réchauffement (3 à 4 °C
aux dessus des T°
actuelles).

 Entre deux maxima de


glaciation, il s’écoule
environ une période de
100 000 ans.

2) Dans les sédiments


Le rapport 18O/16O de l’océan dans le passé ne peut être déterminé
directement, mais indirectement dans les sédiments
carbonatés selon les mêmes principes que pour les archives glaciaires.
Les sédiments océaniques contiennent des restes de foraminifères
benthiques (organismes unicellulaires qui vivent au fond des eaux) qui
contiennent un test carbonaté (ce test est parfois improprement appelé «
coquille ».
Ces foraminifères vivent au fond de l’océan, là où la t° actuelle est
peu variable, voisine de 1° à 2°C. Ces organismes marins construisent
leur test à partir des constituants (ions carbonates : HCO3- et
calcium : Ca2+) présents dans l’eau.

Foraminères de la limite
Crétacé / tertiaire

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 On retrouve le rapport 18O/16O dans le


rostre des foraminifères mais cette fois
ci c’est l’inverse.
 Plus le rapport est élevé, plus la
température est faible. Ceci est du au
fait que la glace est plus pauvre en
18O que l’eau de mer.

 Plus la température baisse plus il y a


de glace qui se forme. Il y a donc un
enrichissement en 18O de la mer cet
enrichissement étant enregistré dans
les fossiles qui se seront donc
développés à faible température.
 La lecture des sédiments océaniques
révèle les mêmes variations de climat
que celles décelées dans les calottes
glaciaires.

 Une diminution du δ18O des tests de


foraminifères benthiques est synonyme
d’une augmentation de la température
planétaire (= réchauffement climatique
 plus forte évaporation de l’eau de mer
 diminution de la quantité de 18O et de
16O disponible pour construire le test).

 À l’inverse, une augmentation du δ18O est


synonyme d’une diminution de la
température planétaire (= une période
de refroidissement climatique  moins
d’évaporation de l’eau de mer 
augmentation de la quantité de 18O et
de 16O disponible pour construire le test).

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EXERCICE: Les préférences écologiques des différentes espèces de


Foraminifères
Comme pour beaucoup
d’êtres vivants, la répartition
des Foraminifères obéit à des
préférences écologiques. On
pourra associer une espèce à
un type de climat et donc
ensuite, reconnaissant
l’espèce et par le principe
d’actualisme, reconstituer le
climat. La répartition des
Foraminifères est liée à la
température de l’eau, et
constitue donc un indicateur
de la température
NB: Le carottage a été effectué dans l’Atlantique, sur la ligne équatoriale.

QUESTION:
Montrez comment les foraminifères peuvent confirmer les changements climatiques
observés au cours des 18000 dernières années b.p. (before present)?

Correction Exercice

Groupe bioclimatique Espèces


Neogloboquadrina
Arctique
pachyderma
tempéré Globigerinabulloides
Subtropical Globigerinoides ruber

 De -35000 ans à -15000 ans on a un refroidissement de


l’eau car le nombre de G.ruber diminue.

 De -15000 ans à -7000 ans on a un réchauffement de


l’eau de mer car le nombre de G.ruber augmente.

 A partir de -7000 ans, absence de données.

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Correction Exercice

 Les foraminifères sont des organismes unicellulaires (protozoaires) aquatiques qui


fabriquent une sorte de «coquille » calcaire appelée test. Après leur mort, ces tests
tombent au fond de l'océan et s'accumulent dans les sédiments. En faisant une étude
statistique des espèces de foraminifères présents dans les sédiments (en effet,
certaines espèces ont des exigences climatiques précises et leur présence fournit des
informations sur la température de l'eau de mer).

 La multiplication des sondages réalisés dans les sédiments océaniques a permis


d'obtenir, sur plus de 800000 ans, une image des paléoclimats mondiaux, qui confirme
les données obtenues par ailleurs.

 Remarque:
plus le δ18O du test des foraminifères est faible, plus la paléo-température de l'eau est
élevée (à l'inverse de ce qui a été constaté dans les glaces). L’étude du δ 18O du test
des foraminifères est donc une source d’indications précieuses quant à l’évolution du
climat.

BILAN
Les deux isotopes n’ont pas la même masse (2 neutrons supplémentaires
pour 18O) et s’évaporent donc à différentes températures. L’eau
contenant l’isotope 16 (plus léger) s’évapore plus vite et ainsi l’eau
atmosphérique, l’eau des précipitations et enfin la glace sont appauvries
en isotope 18 (plus lourd).

Ainsi, le rapport isotopique δ18O des glaces renseignent sur la température


qu’il fait aux pôles : lorsque la température augmente, le δ18O augmente.

De même, le ratio d’oxygène des foraminifères benthiques renseigne sur


la quantité de glace stockée aux pôles : lorsque le ratio δ18O augmente,
cela signifie qu’il y a plus de glace aux pôles (car elle stocke l’isotope
léger) et donc qu’il fait plus froid. Et au contraire, en période chaude, la
glace fond et restitue le 16O aux océans : l’eau de mer s’appauvrit
relativement en 18O. On retrouve cette variation de la teneur en 18O dans
les tests de foraminifères.

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Observation (mesures du δ18O)


δ18O des océans (donc Interprétation Conclusion
δ18O des glaces
des sédiments)
Température plus froide
Augmente
Diminue Baisse du niveau marin
(évaporation : + 16O + Période glaciaire
(glace enrichie en 16O) (eau piégée dans la
précipitation + 18O)
glace)
Diminue Température plus
Augmente (apport d’eau douce chaude
Période interglaciaire
(fonte des glaces) issue de la fonte des Augmentation du
glaces riche en 16O) niveau marin

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