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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
Université Libre des pays des Grands Lacs
Faculté des Sciences et Technologies
Appliquées
Département de ……….

COURS D’HYDROLOGIE ET NOTIONS


D’HYDRAULIQUE

Préparé par :

Le Titulaire du Cours :
Dr Ir Nestor NIYONZIMA
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1ère PARTIE
HYDROLOGIE DE L’INGENIEUR

Plan du cours

I. Introduction

II. Le cycle hydrologique

III Connaissances fondamentales sur les cours d’eau

IV. Notions fondamentales des mesures hydrologiques

V. Analyse des hydrogrammes

VI. Analyse statistique et prédétermination des crues


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CHAPITRE I : INTRODUCTION
I.1. DEFINITION

L’hydrologie peut-être définie comme “la science qui étudie le cycle de l’eau dans la nature
et l’évolution de celle-ci à la surface de la terre et dans le sol, sous ses 3 états : gazeux,
liquide et solide.”

L’hydrologie fait appel à beaucoup d’autres sciences, certaines rattachées à la physique du


globe telles que : la météorologie, la climatologie, la géographie physique, la géologie,
l’océanographie, la limnologie, etc…d’autres plus générales comme la statistique
mathématique, la mécanique de sols, l’hydraulique etc…
• la climatologie est l'étude du climat (est la distribution statistique des conditions de
l'atmosphère terrestre dans une région donnée pendant une période donnée) et de
l'état moyen de l'atmosphère, c'est-à-dire la succession des conditions
météorologiques sur de longues périodes dans le temps. Il s'agit d'une branche
combinée de la géographie et de la météorologie) ;
• météorologie (une science qui étudie les phénomènes atmosphériques tels que les
nuages, les précipitations, le vent, etc.);
• la géologie (est la science dont le principal objet d'étude est la Terre, et plus
particulièrement la lithosphère) ;
• statistique (pour traitement des données, simulations, etc.)

Considéré sous son aspect descriptif comme une branche de la géographie physique,
l’hydrologie est devenue aujourd’hui une science importante de l’ingénieur intéressé à
l’exploitation ou au contrôle des eaux naturelles.

I-2. LA REPARTITION D’EAU SUR LE GLOBE

Les statistiques publiées par l’UNESCO sur « les ressources hydrauliques de la


terre » montrent que sur le globe terrestre, il y a au total 1.385.984.610 Km3 d’eau. L’eau
salée représente 97.47% soit un total de 1.350.955.400 Km3, alors que l’eau dite douce ne
représente que 2.53% soit un total de 35.029.210 Km3.
69,5 % de l’eau douce se présente sous forme de glace et de neige permanente,
30,1 % sous forme d’eau souterraine ; 0,27 % sous forme d’eau dans les lacs et rivières ;
0,13 % sous une autre forme (atmosphère, humidité dans le sol, marais, etc.)

Le tableau ci-dessous donne les détails de la répartition de cette ressource sur le globe.
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Tableau 1-1. La répartition d’eau sur le globe terrestre

Lieu Volume Répartition du Répartition


(10^3 volume total de de l'eau
km3) l'hydrosphère (%) douce (%)

Océan 1 338 000 96,5 -


Eau souterraine (gravité 23 400 1.7 -
et capillarité) *

Eau douce souterraine 10530 0.79 30.1

Humidité du sol 16.5 0.001 0.05


Glaciers et couverture 24064 1.74 68.7
neigeuse permanente

Glace du sol 300 0.022 0.86


(permafrost)
Eau dans les lacs 176.4 0.013 -

Douce 91 0.007 0.26


Salée 85.4 0.006 -
Marais, marécages 11.5 0.0008 0.03

Eau de rivière 0.0002 0.006


Eau des plantes et 1.1 0.0001 0.003
animaux
Eau dans l'atmosphère 12.9 0.001 0.04

Volume Total de 1386000 100 -


l'hydrosphère

Eau douce totale 35029.2 2.53 100

I-3. L’UTILITE DE L’HYDROLOGIE

Exemple : Discuter comment déterminer la hauteur d’un pont à un endroit donné.


5

Fig.1-1 Détermination de la hauteur d’un pont

• Des données hydrologiques sont indispensables pour les études des projets comme:
- La conception des ouvrages des centrales hydroélectriques
- La conception des ouvrages de protection contre les crues
- La conception des ponts
- La conception des ouvrages d’irrigation ou d’aménagement des marais
- La conception des systèmes d’assainissement etc …

• Le dimensionnement, la sécurité et la bonne exploitation des ouvrages hydrauliques,


sont toujours liés à une saine évaluation, non seulement des débits disponibles “en
moyenne”, mais encore et surtout des débits extrêmes (crues et étiages).

• Les données hydrologiques sont donc indispensables pour tout travail de conception des
ouvrages qui fonctionnent avec les régimes de l’eau comme les barrages, les ponts, les
ports, etc …

Trvail 1 : LES PRINCIPALES RESSOURCES HYDRAULIQUES DU CONGO

CHAPITRE II. LE CYCLE HYDROLOGIQUE

II-1. L’ATMOSPHERE ET L’HYDROMETEOROLOGIE

II-1-1. Généralités

Au point de vue hydrologique, l’atmosphère constitue à la fois :


1. Un énorme “réservoir de vapeur d’eau” comportant ici et là des zones où cette dernière
se résous en microgouttelettes d’eau liquide ou en infimes particules de glace formant
brouillards et nuages.
2. Un vaste système de transport et de répartition de l’eau atmosphérique au-dessus des
terres et des océans.
3. Un grand collecteur de chaleur absorbant séléctivement une petite partie de la radiation
salaire directe, et une plus large fraction du rayonnement calorifique indirect émis par la
terre chauffée par le soleil.

1) L’épaisseur de l’atmosphère
L’épaisseur de l’atmosphère est théoriquement indéfinie, mais au point de vue
météorologique, on peut se borner à considérer ce qui se passe dans la couche inférieure
d’une trentaine de Km. La figure ci-dessous donne d’une manière générale, les principales
couches qui constituent l’atmosphère.
6

Représentation schématique des couches de l’atmosphère

Conventionnellement, on distingue 4 principales couches atmosphériques séparées par des


pauses. Il s’agit de :
- La troposphère: 0-10 km
- La stratosphère: 10-50 km
- La mésosphère : 50-80 km
- La thermosphère : 80 km et plus.

Cette division conventionnelle est basée sur la répartition verticale des gradients de
température plus ou moins constants. On constate en effet que les couches dont le gradient
vertical de température est positif, alternent avec celles dont le gradient de température est
négatif.

En outre, il faut noter que l’altitude de ces couches varie avec la latitude, la saison et les
masses d’air. La troposphère est la zone qui contient presque toute la vapeur d’eau de
l’atmosphère, elle est donc la seule couche qui intéresse l’ingénieur.

2) La masse de l’atmosphère
A la pression normale de 760mm de Hg, on calcule facilement que la masse de
l’atmosphère est de l’ordre de 5 x 1015 tonnes, soit environ un million de fois de celle de
notre planète. Cette masse est inégalement répartie suivant l’altitude. On a :
- Les 5 premiers Km renferment la moitié de cette masse.
- Les 10 premiers en comprennent les ¾
- Les 16 premiers les 9/10
- Au-delà de 60 Km, il ne reste plus que 1/1000 de la masse totale.
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3) La composition chimique de l’atmosphère

La composition chimique de l’atmosphère est pratiquement constante jusqu’à 80km


d’altitude :
- 78,08 % d'Azote
- 20,95 % d'Oxygène
- 0,93 % d'Argon
- 0,03 % de Dioxyde de Carbone
- Moins de 0,01 % de Néon, d'Hélium, de Krypton, de Xénon, d'Hydrogène, de
Radon et d’Ozone

4). La teneur en eau de l’atmosphère


Le poids de vapeur d’eau par Kg d’air atmosphérique varie beaucoup dans le temps et dans
l’espace, principalement suivant la température. En terme de quantité, le poids de la vapeur
d’eau peut atteindre 25gr/kg d’air dans l’air tropical maritime, et peut descendre jusqu’au
dessous de 0.5g/kg dans l’air arctique continental.
5). La température dans l’atmosphère
Les sondages hydrologiques ont démontré l’allure des gradients de température dans
différentes couches de l’atmosphère. Dans la troposphère par exemple, la température
décroît en fonction de l’altitude à raison de 0.6ºC par 100m d’altitude. Dans la stratosphère,
la température reste sensiblement constante et monte brusquement en dessous de la couche
d’Ozone. Dans la mésosphère, l’allure du gradient ressemble à celle de la troposphère etc…

6. L’humidité atmosphérique

6-1. Tension de vapeur d’eau dans l’atmosphère :

L’air atmosphérique est considéré comme un mélange de 2 gaz : l’air sec et la vapeur d’eau,
qui peuvent être considérés comme “ gaz parfaits “. Or, la loi des gaz parfaits dit que :
“ dans un mélange de gaz, chacun d’eux exerce une pression partielle indépendante de celle
des autres gaz.” Ainsi la pression partielle engendrée par la vapeur d’eau dans l’air
atmosphérique s’appelle : la “ tension de vapeur”.

On l’exprime par : e = P – P'


où : e = tension de vapeur
P = pression totale de l’air humide
P' = pression totale de l’air sec

En fait, la quantité maximum de vapeur d’eau que peut contenir un volume déterminé d’air,
ne dépend que de la température et non de la pression exercée par d’autres gaz coexistants.
Lorsqu’un volume déterminé d’air, contient le maximum de vapeur pour une température
donnée, on dit que ce “volume d’air est saturée”; et la tension de vapeur correspondante
s’appelle “la tension de vapeur saturante”.
8

On la note “ es”.

6-2.L’humidité absolue :

C’est le poids (en gr) de vapeur d’eau par m3 d’air saturée.

Tableau 2-2. Humidité absolue en fonction de la température

Température ºC - 20º - 15º - 10º - 5º 0º 5º 10º 15º 20º 25º 30º


3
Ha (gr/m ) 0,94 1,34 2,15 3,15 4,57 6,51 9,14 12,67 17,36 23,52 31,51

35

30

25

20
gr/m3

15

10

0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30
Température

Fig :Courbe d’humidité absolue

6-3. L’humidité relative :

C’est le rapport de la tension de vapeur réelle observée, à la tension de vapeur saturante,


sous la même température. On l’appelle « le degré d’humidité » et on l’exprime en
pourcentage (%)

Ce degré d’humidité d’air décroit des cotes vers l’intérieur, de l’équateur vers les poles, et
de la surface de la terre vers le haut. Donc, à une certaine hauteur au dessus du sol, l’air est
nécessairement saturé.
En désignant par 100, le degré d’humidité moyen à la surface du sol, on peut indiquer le
degré d’humidité de l’atmosphère à diverses altitudes dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2-3. Humidité relative en fonction de l’altitude


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Altitude (km) 0 1 2 3 4 5 6 7 8

Humidité % 100 70 49 35 24 17 12 8 6

120

100
Humidité (%)

80

60

40

20

0
0 2 4 6 8 10
Altitude (km)

Fig.2-3 Courbe d’humidité relative

II-1-2. Le champ des pressions

Le Comité International de la Navigation aérienne, a adopté ce qu’on a appelé


“L’atmosphère normalisé” caractérisé par la variation standard des températures et des
pressions suivant l’altitude, comme l’indique le tableau ci-dessous :

Tableau 2-4. Les pressions dans l’atmosphère normalisé

Altitude (m) Tº (ºC) Pression (mb)

0 15,0 1013,20 (*)


1000 8,5 898,70
2000 2,0 794,80
3000 -4,5 701,00
4000 -11,0 616,20
5000 -17,5 540,00
10000 -50,0 264,30
11000 -56,5 226,50
10

II-1-2. La radiation solaire

La radiation solaire constitue la seule source d’énergie du cycle hydrologique. Pour un point
quelconque de la surface de la terre, l’intensité de la radiation solaire dépend de plusieurs
facteurs dont les plus importants sont les suivants :
- La position astronomique (latitude)
- La saison
- La météo journalière
- La période de la journée
- L’orientation et l’inclinaison de la surface réceptrice.
On remarquera par exemple qu’à l’équateur, l’intensité de l’insolation moyenne journalière
est quasi-constante toute l’année, alors qu’elle est beaucoup plus forte en Eté qu’en Hiver
dans les régions tempérées.
La mesure de la radiation solaire (ou de l’intensité du rayonnement solaire) est réalisée par
des appareils appelés « Solarimètres ou pyrhéliomètres ». Les unités en vigueur
sont « cal/cm²/jr » ou « KW/m²/jr ».

II-2. LE CYCLE HYDROLOGIQUE

II-2-1. Schéma de principe

Fig. Schéma du cycle hydrologique


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Représentation synthétique du cycle hydrologique

II-2-2. Le sens et l’utilité du cycle hydrologique

En comparaison avec la quantité totale d’eau disponible, celle qui participe au cycle est très
faible. Les recherches hydrologiques ont prouvé que la moyenne annuelle, calculée sur
plusieurs années, de toutes les précipitations sur le globe est de 577.000 km3, alors que la
quantité totale disponible est estimée à 1.366.000.000 km3. Donc la quantité totale des
précipitations ne représente que 0.416% de la quantité totale disponible.

Bien que cette quantité du cycle hydrologique soit relativement très faible, son utilité est
très grande :
- C’est ce cycle qui influence directement les changements des climats ;
- C’est ce cycle qui donne naissance aux rivières et lacs ou les fait disparaître ;
- C’est donc ce cycle qui est la base de tous les phénomènes hydrologiques

On dit que les Précipitations = Evapotranspirations + Ruissellements


P=E+R

Si on pose : α = R/P Comme coefficient de ruissellement

β = E/P Comme coefficient d’évaporation

Alors le bilan hydrologique du bassin sera exprimé avec la formule :

α +β =1

Quelques valeurs de α et β
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Nature du sol α0 β0
Sol humide > 0.5 < 0.5
Semi-aride < 0.3 > 0.7
Aride < 0.1 > 0.9

Exemple d’applications :
1) La vapeur d’eau se trouvant dans l’atmosphère est de 13000Km3. La moyenne annuelle
de précipitations sur tout le globe est de 577000Km3. Calculer la période de renouvellement
de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.

2) Un certain bassin a une superficie A = 21901Km². Les précipitations moyennes annuelles


calculées sont égales à p = 476.1mm. Les ruissellements moyens annuels calculés sont r =
66.1mm. Calculer la quantité totale annuelle évaporée E, Calculer α ou β et déterminer la
nature du sol.
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CHAPITRE III. CONNAISSANCES FONDAMENTALES SUR LES


COURS D’EAU

III-1. LA RIVIERE ET SON BASSIN

III-1-1. La rivière

1) Définition :
La rivière est une piste naturelle dans laquelle l’eau coule. Les plus grandes rivières du
globe sont :

Tableau 3-1. Les grands fleuves du globe

Nom Supérificie Longueur Teneur en sable


106km² Km (mg/ l)
Amazone 7.0 6280 290
Mississipi 3.9 6260 530
Fleuve Congo 3.7 4640 50
Nil 2.9 6670 630
Yang-Tsé 1.8 6300 1400
Fleuve Jaune 0.77 5460 15000

2) Caractéristiques spécifiques d’une rivière

a) La longueur : C’est la distance entre l’exutoire et la source la plus lointaine. La


longueur d’une rivière est unique.

b) Le profil : On distingue le profil en travers et le profil en long. Le profil en long est


tracé suivant la ligne la plus profonde du lit du cours d’eau

c) La chute : C’est la différence d’altitude calculée entre la source et l’exutoire, donc sur
les 2 bouts de la rivière.

d) La pente : La pente d’une rivière est la différence d’altitude par unité de longueur, en
général par Km.

H
On écrit : I = x100 / 1000
L

3) Le réseau fluvial

a) Définition : On appelle « réseau fluvial d’un bassin » l’ensemble constitué par un cours
d’eau principal et les affluents se jettant les uns dans les autres jusqu’à l’exutoire du
bassin.
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b) Classification :
- Chaque affluent est classé suivant son degré, selon qu’il se jette dans un autre affluent ou
qu’il se jette directement dans le cours principale.
- Le degré du cours principal augmente suivant les degrés des affluents qui s’y jettent.
- Pour classer les affluents en différents degrés, on utilise généralement la méthode de
STRALHER (Britanique) résumé en 4 règles suivantes :

Règle1 : Tout affluent sortant directement de la source est classé l’affluent de 1er degré

Règle2 : Deux affluents de 1er degré qui se rencontrent forment un cours d’eau de 2ème
degré, ceux de 2ème degré forment un cours d’eau de 3ème degré…et ainsi de suite.

Règle3 : Deux affluents de degrés différents qui se rencontrent forment un cours d’eau dont
le degré est celui du plus grand des deux.

Règle4 : Le degré du bassin est donc le plus grand degré qu’on trouve à l’exutoire de tous
les affluents du réseau fluvial de ce bassin.

F
i
g
.
3-1. Exemples des réseaux fluviaux
15

III-1-2. Le bassin versant


1) Définition :
Le bassin versant en un point d’un cours d’eau est défini comme la totalité de la surface
topographique drainée par ce cours d’eau et ses affluents à l’amont du point considéré. Il est
délimité par la ligne de partage des eaux.

Fig 3-2. La ligne de partage des eaux

2) Modèles classiques des bassins versants

Fig 3-3. Différentes modèles des bassins versants

3) Caractéristiques d’un bassin

La superficie : C’est l’aire délimitée par la ligne de partage des eaux par rapport au point
d’exutoire considéré.

Exemple : Soit le bassin hydrographique ci-dessous :

Fig 3-4. Le bassin et son exutoire

On a : Pour l’exutoire 1, le bassin correspondant est A1


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Pour l’exutoire 2, le bassin correspondant est A2


Pour l’exutoire 3, le bassin correspondant est A3 (Tout le bassin)

La densité du réseau : C’est le quotient de la longueur totale du réseau (affluents + cours


principal) et la superficie totale du bassin.

On note: D = ∑li/A (km/km²)

Le coefficient morphologique Rf : C’est le quotient de la superficie totale du bassin et le


carré de la distance “L” mesurée entre l’exutoire et le point le plus éloigné de la ligne de
partage des eaux à vol d’oiseau. On l’appelle aussi le coefficient de HORTON.

On note : Rf = A/L2

Exercice : Soient les bassins 1 et 2 ci-dessous ayant les superficies égales. Il faut comparer
leurs coefficients de Horton

Fig 3-5. Le bassin et son coefficient Rf

On a : Rf1 = A1/ L21 , Rf2 = A2/ L22 , Comme : A1 =A2 et L1< L2

On aura : Rf1>Rf2

Conclusion : “Si Rf est grand pour une même superficie, cela signifie que le bassin tend
vers la forme circulaire”.

La pente moyenne du bassin : C’est la moyenne des pentes remarquables du réseau fluvial
du bassin.

Le coefficient K : C’est le quotient de la surface cultivable et la superficie totale du bassin.


On l’exprime en pourcentage et on note :


K= X 100% Où : α = Surface cultivable
A
A = Superficie totale du bassin
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III-2. LES PRECIPITATIONS

1) Formation des précipitations


C’est l’eau superficielle qui, sous l’effet de la radiation solaire, passe de l’état liquide à
l’état gazeux en se transformant en vapeur d’eau. Ces vapeurs montent dans l’atmosphère et
forment des nuages qui, par le mouvement ascendant, perdent la température, se
refroidissent, se condensent et donnent lieu aux pluies.

Fig Schéma de la formation des précipitations

2) Classification des précipitations

D’une manière générale, sur base des phénomènes météorologiques qui donnent naissance
aux précipitations, ou qui les accompagnent, on peut les grouper en trois classes :
- Précipitations de convection;
- Précipitations orographiques
- Précipitations cycloniques ou de front

a) Les précipitations de convection


Lorsque par temps calme, l'air saturé ou non, au voisinage du sol, est chauffé par les
radiations solaires (directement mais surtout indirectement par l'intermédiaire de ce dernier)
il se dilate et s’élève. Au cours de son ascension, il se refroidit suivant le gradient de 0.6°C
par 100 mètres, et atteint son point de condensation à une altitude dite "niveau de
condensation". Il y a alors à partir de ce niveau de formation de nuages (cumulus) et, si le
courant de convection vertical initial est intense et peut se poursuivre suffisamment
longtemps, on conçoit que le système nuageux ainsi formé puisse atteindre une zone où
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règne une température assez basse ou un degré de turbulence assez fort pour déclencher la
pluie. Ces précipitations, dites de "convection", résultent donc d'un temps chaud; elles
peuvent être accompagnées d'éclairs, de coups de foudre et de vents locaux; elles consistent
entièrement en pluie et occasionnellement en grêle.

b) Les précipitations orographiques


Lorsque les vents chargés d'humidité - soufflant ordinairement des océans vers les terres -
abordent une barrière montagneuse, les masses d'air humides ont tendance à s'élever et la
détente qui en résulte produit un refroidissement qui peut entretenir la formation d'une
couverture nuageuse et déclencher des précipitations.
Ces précipitations, dites "orographiques", se présentent sous forme de pluie ou de neige et
sont fort irrégulières en importance et en localisation. Elles restent sous la dépendance des
grandes perturbations cycloniques.

Fig 3-15 Précipitations orographiques

c) Les précipitations cycloniques :


Ces précipitations sont associées aux surfaces de contact (fronts) entre des masses d'air de
température et d'humidité différentes. Les masses d'air les plus chaudes (donc les plus
légères) et les plus humides sont poussées vers les hautes altitudes. Il en résulte un
refroidissement et une condensation qui peuvent produire des précipitations importantes et
prolongées.

1ºcas : Le front chaud


Quand le courant chaud est plus important que le courant froid, ça provoque ce que l’on
appelle le front chaud. A ce moment, les précipitations qui en résultent ont des
caractéristiques suivantes :
- L’espace de pluie de grand
- Le temps est long
- Les pluies sont faibles
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Fig 3-16 Le front chaud


2ºcas : Le frond froid
Quand le courant froid est plus important que le courant chaud, ça provoque ce qu’on
appelle le front froid. A ce moment, les précipitations qui en résultent ont des
caractéristiques suivantes :
- L’espace de pluie est réduit
- Le temps de pluie est court
- Les pluies sont fortes

Fig 3-17 Le front froid


N.B : Pour tous les 2 cas, la ligne qui sépare les 2 courants est toujours penchant vers le
courant froid, (car tout gaz diminue de volume quand il perd la chaleur).

3) Les principales caractéristiques des précipitations

Les éléments les plus importants qu’il faut noter lors d’une averse sont les suivants :
- La quantité de pluie : exprimée en “mm”
- La durée de la pluie : exprimée en “heures”
- L’intensité de la pluie : exprimée en “mm/h”
- L’étendue de la pluie: exprimée en “Km²”

4) La représentation et l’analyse des précipitations


Il y a plusieurs manières de représenter les précipitations. Les plus usitées sont les
suivantes :
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- L’hyétogramme : C’est le diagramme des hauteurs moyennes des précipitations par unité
de temps (heures, jours, mois).

- Une courbe de la quantité cumulée par rapport au temps.

- Des isohyètes : Ce sont des lignes géographiques reliant les points ayant les mêmes
quantités des précipitations pour une averse donnée. C’est avec des isohyètes qu’on estime
la répartition des précipitations dans l’espace.

Exemples :
1) Représentation par un hyétogramme des précipitations moyennes annuelles enregistrées à
la station de Buja-aéro de 1971 à 1980.
On a :
Année 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980
P (mm) 931 945 756 778 664 703 815 775 952 863

1000

900

800

700

600

500

400

300

200

100

0
1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980

Fig 3-18 Hyétogramme des précipitations


2) Représentation par une courbe cumulée des précipitations moyennes annuelles
enregistrées à la station de Buja-aéro de 1981 à 1990.
On a :

Année 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990
P (mm) 702 791 748 835 770 1007 760 859 1107 780
21

9000

8000

7000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0
1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990

Fig 3-19 Courbe des précipitations cumulées

3) Soit un bassin ci-dessous ayant des stations pluviométriques P1, P2, P3, P4 et P5.

Fig 3-20 Le bassin et 5 stations pluviométriques

Si après une certaine averse, les mésures sur les 5 stations sont respectivement : 10mm,
20mm, 30mm, 40mm et 50mm, on peut représenter la répartition spaciale de cette averse
par des isohyètes comme ci-dessous .
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Fig 3-21 Les isohyètes d’une averse donnée

5) La moyenne des précipitations sur un bassin donné

Pour déterminer la moyenne des précipitations d’une averse tombée sur un bassin bien
déterminé, on utilise le plus souvent les 3 méthodes suivantes.

a) La moyenne classique
Prenons l’exemple du bassin de la figure 3-20. Les stations se trouvant à l’intérieur du
bassin sont P2, P3, P4 et P5. Les précipitations mesurées sur ces stations sont respectivement :
20mm, 30mm, 40mm et 50mm.

La moyenne classique sera donc :

pm = (20 +30+40+50) /4 = 140mm/4 = 35mm.

b) La méthode du polygone de THIESSEN

Soit le bassin ci-dessous avec 6 stations pluviométriques.


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La construction du polygone de Thiessen se procède comme suit :

- Relier les stations 3 à 3 (en essayant le plus possible des angles aigüs)
- Tracer les médiatrices de chaque côté des triangles ainsi formés.
- Relier les points de rencontre des médiatrices, il se forme un polygone
- Relier les sommets du polygone avec les bords extérieurs du bassin par le prolongement
des médiatrices, pour déterminer les superficies à attribuer à chaque station soit A1,
A2, …, A6 comme le montre la figure ci-dessous .

Fig La méthode du polygone deThiessen

Si p1, p2, ….p6 sont les quantités mesurées sur les stations, alors la moyenne sera :

pm = ( A1 p1 + A2 p2+…..+ A6 p6 ) / A (A étant la superfice totale)

c) La méthode des lignes isohyètes


Si nous prenons l’exemple de la figure 3-21, nous aurons :
24

Fig La méthode des isohyètes

III-3. LES RUISSELLEMENTS

III-3-1. Le processus de ruissellement

Le processus de ruissellement se déroule en 4 étapes suivantes :

1. La pluie commence à tomber

2. L’eau de pluie s’infiltre d’abord dans le sol jusqu’à la saturation de celui-ci (qui dépend
de la nature du sol)

3. L’eau commence à couler

4. L’eau se rassemble dans le réseau

(On prend la simulation de l’arosement d’un pot de fleurs)

N.B : L’eau de pluie peut commencer à couler avec l’une de deux conditions
- Ou la perméabilité du sol est saturée
- Ou l’intensité dépasse la capacité d’absorption du sol

III-3-2. Les éléments qui influencent la quantité de ruissellement

1) La quantité de pluie : Le ruissellement ne peut avoir lieu qu’avec une quantité de pluie
suffisante pour la saturation du sol d’abord, ou celle de l’intensité dépasse la capacité
d’absorption du terrain considéré.

2) La forme du bassin : Pour une même averse, le ruissellement devient différent suivant
la forme du bassin versant.

Fig Influence de la forme du bassin sur les ruissellements


25

(Voir le temps et la quantité de la crête des crues)


3) La grandeur du bassin : Pour un petit bassin, la crête des crues arrive rapidement,
tandis que pour un grand bassin, elle arrive tardivement.
4) La pente du bassin : Si la pente du bassin versant est très forte, le rassemblement de
l’eau devient rapide, la vitesse de ruissellement devient grande.
5) L’altitude : L’altitude influence la température et la répartition des pluies.
6) La densité du réseau : Si D est petit, la crête est faible, et si D est grand, elle devient
importante

Fig Influence de la densité hydrographique sur les ruissellements

7) Les conditions géologiques du bassin : Un bassin aride aura moins de ruissellement


qu’un bassin humide.

8) Les activités de la population : Un bassin dont une grande partie est cultivée aura moins
de ruissellement qu’un bassin où l’on a implanté une ville avec des routes asphaltées.

III-3-3. Calcul des ruissellements

Les éléments à calculer sont :


- Le débit Q (m3/s)
- La quantité totale de ruissellement W = ∫Q (t)dt (m3)
- La hauteur de ruissellement R : C’est la hauteur d’eau que l’on obtiendrait si on étalait
d’une manière homogène toutes les eaux du ruissellement sur toute la surface du bassin.
On a : R = W / 1000A (mm)
- Le coefficient de ruissellement α : C’est le rapport de la hauteur R sur les précipitations.
On écrit : α = R /P (α est toujours < 1.0)
26

CHAPITRE IV. NOTIONS FONDAMENTALES DES MESURES


HYDROLOGIQUES

IV-1. INTRODUCTION

IV-1-1. La station météorologique

La station hydrologique est un lieu soigneusement choisi et disposant du matériel adéquat


pour mesurer les facteurs hydrologiques et climatologiques qui sont généralement les
suivants:
- Les précipitations dans le bassin
- L’évapotranspiration dans le bassin
- Les températures moyennes etc…
- Les radiations solaires
- Les directions des vents
- Les vitesses des vents
- La visibilité etc…

Dans un même bassin, il est préférable d’établir plusieurs stations hydrologiques ayant les
mêmes rôles ou avec des rôles différents, afin d’avoir une moyenne fiable des données
indispensables.

IV-1-2. La station de jaugeage

La station de jaugeage est un aménagement au travers d’un cours d’eau, qui permet de
mesurer les variations du débit , de la hauteur du niveau d’eau, du transport des
solides…par rapport au temps dont l’unité peut être l’heure, le quart de journée, la demi-
journée, la journée, la semaine etc..Actuellement les stations de jaugeage modernes ont des
équipements électromécaniques qui enregistrent les données pour chaque seconde.

Pour avoir une banque de données fiable, il est recommandé d’aménager des stations de
jaugeage sur plusieurs sites le long du cours d’eau de l’amont vers l’aval. Sur le site choisi,
les conditions suivantes doivent être satisfaites :

1) L’écoulement doit être permanent et uniforme


2) Le débit Qi à la côte hi doit être univoque (càd un hi correspond à 1 et 1 seul Qi)
3) La relation Q = f (H) doit être plus ou moins stable
4) Les dimentions géométriques de la section transversale ne doivent pas changer (endroit
de bonne roche, pas d’érosion)
5) Il faut une bonne sensibilité entre les débits d’étiage et les débits des crues.
6) L’échelle de mesure n’est jamais submergée.
27

IV-2. MESURE DES DIFFERENTS FACTEURS HYDROLOGIQUES

IV-2-1. La mesure des précipitations


“La hauteur des précipitation,” exprimée en mm, est toujours définie comme l’épaisseur,
comptée suivant la vérticale, de la lame d’eau qui s’accumulerait sur une “surface
horizontale”, si toutes les précipitations reçues par celles-ci s’y trouvaient immobilisées.
L’appareil universel qu’on utilise s’appelle “Le pluviomètre normalisé”.

IV-2-1. La mesure des températures

1) La pratique en vigueur :
En pratique, la température moyenne vraie, définie par des thermomètres enregistreurs ne
figure pas dans les publications climatologiques. On les substitue par d’autres valeurs
conventionnelles suivantes :
La température moyenne journalière : Elle est calculée par la moyenne arithmétique des
températures extrêmes journalières.

On a : Tºj = (Tºmax + Tºmin) /2

Les températures moyennes mensuelles ou annuelles : On fait les moyennes arithmétiques


des températures moyennes journalières.

2) Les appareils de mesure :


Les appareils universels qu’on utilise pour mesurer la température sont des thermomètres à
maxima et à minima.

Schémas:

Fig.4-4. Thermomètres à maxima et à minima


28

IV-2-3. La mesure et calcul de l’évapotranspiration


Les stations évaporométriques sont équipées d’appareils permettant la mesure directe de
l’évaporation sur une longue période. Les appareils qu’on utilise sont des bacs
d’évaporation ou des évaporomètres. Les schémas ci-dessous en donnent quelques
exemples :

1) Le bac d’évaporation

Schéma :

Fig. Le bac d’évaporation

2) L’évaporomètre WILD

Schéma

Fig.4-7. L’évaporomètre WILD

Fonctionnement
Il est constitué par une balance du type “pèse-lettres” dont le plateau supporte un petit
bassin contenant de l’eau (surface: 250cm², profondeur : 35mm). On enregistre ainsi les
variations du poids du bassin à chaque intervalle de temps choisi par l’opérateur, et on en
déduit la quantité d’eau évaporée.
29

3) Calcul de l’évaporation par la formule de LUGEON

Eh = 0.398 n (Fe – fa) 273 + t . 760 [mm]


273 B- Fe

Où : E = Hauteur d’eau évaporée en “mm”


n = Nombre de jours du mois considéré
Fe = Pression des vapeurs d’eau dans un volume d’air saturé « en mm de Hg »
fa = Moyenne mensuelle des tensions réelles “en mm de Hg”, de la vapeur d’eau
au moment des lectures.
B = Pression barométrique moyenne mensuelle“en mm de Hg”

4) La formule des services hydrologiques de l’URSS

E = 0.15n (Fe – fa) (1+0.072V2)

Où V2 = Vitesse du vent à 2m au dessus de la surface de l’eau (m/s)


Les autres facteurs ont les mêmes significations que dans la formule de Lugeon.

5) La formule de TURC pour l’évapotranspiration

Si on pose : a = n/30 où : n = nombre de jours du mois considéré


c = t / (t+15) où : t = température moyenne mensuelle (ºC)
Alors la formule de Turc s’établit comme :

ET = 0.4 a ( Ig +50 ) c
Où ET = Evapotranspiration mensuelle moyenne (mm)
Ig = Moyenne mensuelle de la radiation solaire globale (cal/cm²)

6) La formule d’Ivanov V.V

ET = 0,0018 ( 25+t)2 (100-H)

IV-2-4. La mesure du niveau d’eau d’une rivière

Le niveau d’eau ici est l’altitude de la surface d’eau par rapport au niveau de la mer. On le
mesure à l’aide des piquets droits gradués installés sur l’un des rives de la rivière, ou au
moyen d’une muraille graduée aménagée sur la rive présentant les conditions géologiques
satisfaisantes, ou alors au moyen d’un observatoire automatique.
Les schémas ci-dessous illustrent ces méthodes.
30

IV-2-5. Détermination de la section transversale d’une rivière.

Pour déterminer la section transversale d’une rivière donnée, on utilise généralement les
piquets gradués qu’on implante tout le long de la section, puis on lit sur chaque piquet,
l’index indiquant la hauteur par rapport à l’horizontale du pont aménagé pour l’occasion. Le
travail se fait en 4 étapes suivantes :

Etape1 : Construction d’un pont rudimentaire pour traverser et fixer les piquets

Etape2 : Fixation des piquets munis des fils gradués le long du pont transversal

Etape3 : Au moyen d’un théodolite, déterminer, pour chaque piquet i, la distance yi, et
l’index hi de la hauteur mesurée.

ici: yi = L tg βi
31

Etape4 : A l’aide des données ainsi calculées, faire le schéma de la section sur une feuille
millimétrée avec une échelle adéquate.

IV-2-6. La mesure de la vitesse du courant d’un cours d’eau

1) Aperçu sur la répartition de la vitesse dans un courant d’eau

Prenons l’exemple d’un courant d’eau qui coule dans un canal à ciel ouvert. Nous pouvons
observer la répartition de la vitesse comme suit :
(1) Une vue en plan

- Au milieu du courant, la vitesse est la plus grande.


- La vitesse diminue de plus en plus quand on s’éloigne du milieu et qu’on approche les
bords.
- Elle devient presque nulle sur les bords

(2) Vue en profil

- La vitesse la plus grande est vers la surface libre (pas juste sur la surface à cause des
frottements d’air).
- La vitesse diminue de plus en plus du haut vers le bas
- Elle devient presque nulle au fond du lit.
32

2. Mesure de la vitesse

Pour déterminer la vitesse moyenne d’un cours d’eau, on est amené à déterminer 4
catégories de vitesses à savoir :
- La vitesse à la surface libre d’eau (au milieu du courant)
- La vitesse sur les parois
- Les vitesses Vi à des profondeurs hi
- La vitesse au voisinage du fond du lit
Après, on combine ces différentes valeurs et on détermine la moyenne à considérer. Les
mesures de ces vitesses se fait à la manière suivantes :

2.1. Mesure de la vitesse à la surface libre

On la mesure au moyen d’un objet flottant.


(1) Schéma :

(2) Fonctionnement : Un objet flottant va parcourir la distance x pendant un temps


t enregitré par un chronomètre.
x
On aura : V = (m/s)
t
2.2. Mesure des vitesses vi à des profondeurs hi

On les mesure au moyen des moulinets

(1) Schéma :

L’appareil (1) est utilisé pour une rivière ayant moins de sable.
L’appareil (2) est utilisé n’importe où.
33

(2) Fonctionnement
Quand l’appareil est plongé dans un écoulement d’eau, on note le nombre de tours par
N
seconde que fait l’objet tournant, soit n =
T
La vitesse moyenne de l’écoulement sera donc donnée par la formule
V = K.n + C où K et C sont les coefficients de frottement, caractéristiques
de chaque appareil.

2.3. Mesure de la vitesse au fond du lit


On la mesure au moyen des méthodes accoustiques.
(1) Schéma:

2) Fonctionnement

Etape 1: On envoie une onde sonore de A vers B. Pour y arriver, il utilise le temps T AB.
L
On a: TAB = (1)
C + VCOS 

Etape 2 : Le point B renvoie le son en A et on note le temps T BA .


L
On a : TBA = (2)
C − VCOS 
L 1 1
Extraire C dans (1) et (2) et on a : V = ( − )
2 COS  T AB TBA
2.4. Mesure de la vitesse au niveau des bords

On la mesure au moyen des méthodes électromagnétiques

(1) Schéma :
34

(2) Fonctionnement

Selon la loi de FARADAY, l’induction électromagnétique E = LHV


Où : L = Longueur du conducteur
H = Puissance du champ magnétique
V = Vitesse de l’écoulement au niveau du bord du cours d’eau.

Pour notre cas, on a : E = on peut le lire sur l’appareil


H = Caractéristique du système utilisé
L = B = Largeur du lit du cours d’eau

E
On aura donc : E = BHV  V =
BH

3. Représentation graphique

Après avoir mesuré les différentes vitesses aux différents niveaux d’une section transversale,
on trace les isodromes ou courbes de même vitesse dans cette section comme le montre les
figures ci-dessous :

Fig.4-11 Représentation graphique des vitesses d’écoulement

IV-2-7. La mesure du débit d’un cours d’eau

A h B2
(a) Au moyen de V et de A : Q =  V ( A)dA = 
O o B1
V ( A)dBdh
En effet, si la vitesse moyenne est déterminée et que la section transversale du cours d’eau
est calculée, alors on aura : Q = V.A
35

(b) Au moyen chimique

Schéma

On a: C0Q + C1q = C2 (Q+q)


On résoud et on trouve
c −c
Q=q 2 1
c0 − c 2
c) Au moyen d’un déversoir modèle

Il y a 3 sortes de déversoirs modèles qui peuvent être aménagés temporairement pour servir
de mesure du débit d’une rivière. Les schémas ci-dessous illustrent ces modèles et donnent
les formules appropriées pour le calcul de Q.

(1) Section longitudinale commune

h = épaisseur de la lame d’eau à considérer


36

(2) Sections transversales et les formules appropriées. L = largeur du déversoir

IV-2-8. La mesure de la teneur en matières solides

La teneur en matière solide est la quantité des solides qu’on mésure par unité de volume
d’eau. Pour la mésurer, on prend des échantillons d’eau de même volume sur des
profondeurs différentes aux endroits différents sur une même section transversale, et l’on
fait la moyenne des résultats obtenus.
W
On note :  = S  = Teneur en solides (kg/m3)
V
Ws = Quantité solides (kg)
V = Volume d’eau considéré (m3)

N.B : On peut aussi mesurer le débit Qs de solides d’un cours d’eau, exprimé en
Kg/seconde. A ce moment, si on a Qs on pourra calculer aisément la quantité de solides
rejetée pendant une certaine période de temps.

IV-3. LE TRAITEMENT DES DONNEES HYDROLOGIQUES

C’est un travail qui s’accomplit en 3 étapes :


- Collection des données reccueillies sur les stations
- Regroupement des données par catégories
- Analyse et traitement statistique

Cela nous permet de déduire :

- Les années modèles et les années anormales


- La banque des données hydrologiques
- Les diagrammes hydrologiques pour de petits bassins sans données fiables.
37

CHAPITRE V : ANALYSE DES HYDROGRAMMES

V-1. LA REPARTITION DES EAUX APPORTEES PAR UNE AVERSE

V-1-1. Introduction

L’hydrogramme est la courbe Q(t) des débits en fonction du temps dans une section
d’un cours d’eau. Il présente des fluctuations d’emplitude, de période et de formes très
diverses, résultant des variations des facteurs hydrométéorologique agissant sur son bassin
versant. Si la rivière ne comporte aucun ouvrage de dérivation ou de régulation artificielle,
chacune de ces fluctuations est le reflet.

Pour la mise sur pied de divers projets de construction hydrologique, il est


nécessaire de prédéterminer la courbe Q(t) à partir des précipitations relevées en divers
points du bassin de celle I(t) de l’intensité en fonction du temps. Ce passage d’une série des
hyétogrammes à l’hydrogramme correspondant, met en jeu toutes les caractéristiques
hydrologiques et météorologiques du bassin versant intéressé.

La comparaison minutieuse de la série des hyétogrammes relevés au cours d’une


même averse avec hydrogramme correspondant enregistré à l’exutoire. Ceci permet de r
recueillir de nombreuses informations sur la “fonction de transfert pluie débit” propre au dit
bassin. C’est à partir d’analyse de ce genre que les hydrologues ont mis au point une
méthode approchée dite “Méthode de l’hydrogramme unitaire” qui, moyennant certaines
des hypothèses simplificatrices, permet de calculer approximativement la courbe Q(t)
correspondant à une averse donnée, et en particulier le débit de pointe, élément essentiel
pour un ingénieur.

V-1-2. La notion de “pluie efficace” et “pluie nette” d’une averse

Soit P, la hauteur de précipitation totale, définit comme la hauteur moyenne de la


lame d’eau reçue par le bassin pendant une certaine averse. Le bilan hydrologique
correpondant pourra être représenté par l’équation :

P = l + E + (F+S) + Pnet

Où l = la hauteur de pluie retenue par la couverture végétale


E = la hauteur d’eau perdue par évaporation
F = la hauteur d’eau qui s’infiltre dans le sol
S = la hauteur d’eau stockée dans les dépressions du bassin
Pnet = la hauteur de la pluie nette, ou pluie ruissellée ou excédentaire.

La hauteur de pluie nette “Pnet” assurant le ruissellement superficiel direct, peut être
donc considérée comme la tranche d’eau résiduelle subsistant après soustraction des
quantités d’eau absorbées par l,F,S, et E autour de l’averse. Ici E peut généralement être
38

négligé car, au cours de l’averse, sa valeur est faible vis à vis de F et de S. A ce moment,
l’équation du bilan hydrologique devient :

P = l + (F+S) + Pnet
Posons L = F+S, où L = perte de l’averse
La relation devient : P = l + L +Pnet
On dédigne donc sous le non de “pluie efficace” la différence entre la pluie totale P est
celle retenue par la couverture végétale l et les pertes car elle retournera dans
l’atmosphère par l’évaporation.

V-1-3. L’importance de l’infiltration dans le processus de


l’écoulement

L’infiltration est le passage de l’eau de la surface du sol à l’intérieur de celui-ci. La


capacité d’infiltration f d’un sol donné, et l’intensité maximum de pluie qu’il peut absorber
lorsque l’intensité i de la pluie effective qu’il reçoit est ≥ à f.

Au cours d’une averse, la capacité d’infiltration ne demeure pas constante. Elle


présente sa valeur maximale f0 au début de l’averse et décroît ensuite assez vite pour tendre
asymptôtiquement vers une valeur à peu près constante fc comme le montre la figure ci-
dessous.

Fig.5-2. Capacité d’infiltration d’un sol argilolimoneux.

Harton a montré que la capacité d’infiltration normale d’un sol, pouvait être représentée par
−k t
l’équation suivante : f = f c + ( f o − f c ) f
Où Kf = constante positive qu’on détermine expérimentalement pour un bassin bien
déterminé
t = le temps écoulé depuis le début de l’averse

N.B : On substitue parfois la fonction f par son intégrale F qui donne le volume infiltré au
cours de la durée t.
t f −f

F = o fdt = f c t + o c 1 −  −k f t
kf

V-1-4. Schéma de la répartition des eaux apportées par une
Averse.
39

Fig.. Répartition des eaux apportées par une averse

V-2. ANALYSE DES HYDROGRAMMES OBSERVES

V-2-1. Les diverses composantes de l’écoulement

Ici nous considérons l’hydrogramme comme “la résultante” des diverses formes
d’écoulement existant dans le bassin. Il est donc commode de séparer d’abord ces
composantes du débit total observé, et d’étudier les caractéristiques de chacune d’elles.

Les eaux provenant des précipitations atteignent le lit du cours d’eau par 4 voies
différentes qu’empruntent respectivement :
- Le ruissellement
- L’écoulement hypodermique
- L’écoulement souterrain
- L’eau tombant directement sur les nappes d’eau libres.
Analysons brièvement chacun de ces modes d’écoulement dans le cas particulièrement
simple d’une averse uniforme dans l’espace et dans le temps.

(1) Le ruissellement

On entend par ruissellement, l’écoulement par gravité, à la surface du sol, suivant la


pente du terrain et dans le réseau hydrographique; des eaux qui ont échappé à l’infiltration
et au stockage superficiel. Le ruissellement s’effectue en 4 étapes décrites dans le chapitre
précédent. Dans le débit total d’une rivière, l’importance de la composante “ruissellement
de surface” dépend de la nature du bassin ainsi que son “état d’humidité initiale” et de
l’importance des précipitations. Le ruissellement de surface constitue le “principal facteur”
du débit de pointe des crues.

(2) L’écoulement hypodermique


40

On appelle “écoulement hypodermique” l’écoulement de la partie des précipitations


infiltrées qui chemine d’abord horizontalement dans les couches supérieures du terrain, pour
reparaître bientôt à l’air libre à la rencontre d’un talus ou de la surface du sol à un niveau
inférieur à celui de son point d’infiltration. L’importance de la fraction du débit total qui
emprunte la voie hypodermique dépend essentiellement de la structure du sol.

(3) L’écoulement souterrain

Lorsque le sol contient une humidité suffisante pour permettre la percolation


profonde de l’eau, une fraction des précipitations atteint la nappe phréatique ou d’autres
nappes plus profondes. L’importance de cet apport dépend de la géologie du sol et du sous-
sol, ainsi que de l’intensité de la pluie. On notera que la durée du trajet de l’écoulement
souterrain vers l’exutoire est beaucoup plus longue que celle des autres composantes du
débit, en raison de la faiblesse des vitesses de filtration dans les terrains.

(4) Précipitations tombant directement sur nappes d’eau libres

Cette composante de l’écoulement apporte sa pleine contribution au débit du cours


d’eau dès le début de l’averse, et elle est parfois prise en compte dans le calcul de la
capacité à donner aux évacuateurs des crues. Mais en général son importance est faible,
aussi l’intégre-t-on le plus souvent dans le ruissellement de surface.

V-2-2. L’analyse des hydrogrammes

1. Quelques définitions

- Nous appelons “temps de concentration tc” d’un bassin, la durée nécessaire pour qu’une
goutte d’eau tombant sur le point le plus éloigné de l’exutoire, atteigne celui-ci.
- Nous appelons « Isochrone » la ligne géographique des points du bassin ayant le même tc .
- Nous appelons “temps réel de la pluie tr”, le temps effectif que dure l’averse
41

Ici nous avons un bassin qui comprend 3 isochrones,


donc on a : tc = 3h. Le temps réel de la pluie tr = 1h

- Nous appelons « temps de base tb » de l’hydrogramme : la durée totale que prend la


courbe de celui-ci depuis le point de montée jusqu’au point de tarissement.

Schéma :

Les autres parties de


l’hydrogramme sont :
(1) La courbe de
concentration : qui est la partie correspondant à la montée de la crue
(2) La pointe : qui est la zone entourant le maximum
(3)La courbe de décrue : zone correspondant à la diminution progressive de Q
(4)Courbe de tarissement : le ruissellement en surface a cessé, la rivière n’est alimentée que
par les nappes souterraines comme avant.

- Nous appelons « Bassin idéal » un bassin dont le coefficient de ruissellement α =1

2. Construction de l’hydrogramme

Exemple
Dans un bassin idéal représenté ci-dessous, il est tombé une averse en 3 tranches comme
suit : de 8h00 à 9h00, une pluie d’intensité h = 1,5mm et de 9h à10h une pluie d’intensité
h= 1,2mm et de 10h00 à 11h00 une autre d’intensité h = 2,0mm. Sachant que a 1= 10 km2,
a2 = 15 km2, a3 = 18 km2, a4 = 20 km2, a5 = 12 km2, on demande de calculer et de tracer
l’hydrogramme afférent à cette averse.

Schéma:
42

Solution:

I (mm) h1 h2 h3 Ri Qi t (h) Q (m3/s)


Ai (Km2) 1,5 1,2 2 (m3) ( m3/s) 0 0
a1 10 15 0 0 15000 4,167 1 4,167
a2 15 22,5 12 0 34500 9,583 2 9,583
a3 18 27 18 20 65000 18,056 3 18,056
a4 20 30 21,6 30 81600 22,667 4 22,667
a5 12 18 24 36 78000 21,667 5 21,667
0 14,4 40 54400 15,111 6 15,111
0 0 24 24000 6,667 7 6,667
0 0 0 0 0,000 8 0,000

L'hydrogramme

25

20

15
Debit Q (m3/s)

10

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps (h)

V-3. CONSTRUCTION PROPREMENT DITE DE L’HYDROGRAMME


AFFERENT A UNE AVERSE DONNEE

Il existe plusieurs méthodes de construction des hydrogrammes, mais la plus


répendue et la plus pratique est la méthode des isochrones. Elle consiste à subdiviser le
bassin en plusieurs zones délimitées par les isochrones, et le calcul des crues à l’exutoire se
fait par la sommation des eaux ruissellées dans chaque zone et arrivant au même moment à
l’exutoire.

V-3-1. Exemple théorique

Soit un bassin A, subdivisé en 5 zones a1, a2, a3, a4, a5. Supposons qu’il y a eu une
averse qui est tombée en 3 tranches d’intensités différentes, soit h 1, h2 et h3. Les 3 tranches
sont tombées uniformément sur tout le bassin pendant les intervalles de temps Δt1, Δt2 et Δt3.
engendrés par l’averse, à l’exutoire de notre bassin.

Solution
43

Supposons que Δt1, Δt2 et Δt3 = 1heure. Calculons alors la courbe Q(t) des ruissellements

Ri 3
Calcul de Q : Formule : Qi = (m / s)
t

Où Ri = Quantité totale des ruissellements qui arrivent à l’exutoire après le temps t i.


Δt = période de temps choisi comme l’unité de l’opération.

Ici : Δt = 1h.

Procédons alors étape par étape :

0) Au temps t = 0 il n’y a pas de ruissellement R0 = 0

1) Après Δt = 1h, on collecte à l’exutoire :


- La pluie tombée sur a1 pendant h1.
R ha
On a: R1 = h1. a 2 etQ1 = 1 = 1 1
t t
2) Aprés 2Δt = 2h, on collecte les eaux suivantes :
- La pluie tombée sur a1 pendant h2.
- La pluie tombée sur a2 pendant h1.
R
On a: R2 = h1 a 2 + h2 a1  Q2 = 2
t

3) Aprés 3Δt = 3h, on collecte les eaux suivantes :


- La pluie tombée sur a1 pendant h3.
- La pluie tombée sur a2 pendant h2.
- La pluie tombée sur a3 pendant h1.
R3
On a: R3 = h1 .a3 + h2 .a 2 + h3 .a1  Q3 =
t

4) Après 4Δt = 4h, on collecte les eaux suivantes :


- La pluie tombée sur a2 pendant h3.
- La pluie tombée sur a3 pendant h2.
-La pluie tombée sur a4 pendant h1
R
On a : R4 = h1 .a 4 + h2 .a3 + h3 .a 2  Q4 = 4
t

5) Après 5Δt = 5h, on collecte les eaux suivantes :


- La pluie tombée sur a3 pendant h3
-La pluie tombée sur a4 pendant h1
-La pluie tombée sur a5 pendant h1
44

R5
On a : R5 = h1 a5 + h2 a 4 + h3 a3  Q5 =
t

6) Après 6 t =6h, on collecte les eaux suivantes :


- La pluie tombée sur a4 pendant h3
-La pluie tombée sur a5 pendant h2

R6
On a : R6 = h2 a5 + h3 a 4  Q6 =
t
7) après 7t = 7h, on collecte les eaux suivantes :
-La pluie tombée sur a5 pendant h3
R
On a : R7 = h3 a5  Q7 = 7
t
8) Après 8t = 8h, On aura plus d’eau, Q8 = 0 co Q0 = 0

La courbe Q(t):

Disposition pratique pour calculer Q(t)

t = ......s
hi
ai (mm) h1 h2 h3 ……… …….. Ri =  hi ai (m 3 ) Q = Ri
(km²) t

a1 a1h1 - - - . .
a2 a2h1 a2h2 - - . .
a3 a3h1 a3h2 a3h3 - . .
a4 a4h1 a4h2 a4h3 - . .
a5 a5h1 a5h2 a5h3 a5h
. . . .
. . . .
. . . .
. . . .
.

La courbe Q (t)
45

V.3-2. Exemple spécifique

Soit un bassin A subdivisé en 7 zones a1, a2, a3, a4, a5, a6 et a7 comme le montre la figure ci-
dessous :

La pluie est tombée uniformément sur ce bassin en 4 tranches successives d’intensités


différentes dans un intervalle de temps Δt = 3 heures chacune. Les données reccueillies sur
différentes stations du bassin montrent que : h1 = 5mm; h2 = 28mm; h3 = 44mm;
h4 = 3mm.

Si nous avons : a1 = 58km²; a2 = 120km²; a3 = 130km²; a4 = 115km²; a5 = 82km²; a6


= 60km² et a7 = 24km². On demande de calculer puis tracer la courbe Q(t) à l’exutoire.

Solution : On procède par la disposition pratique.

Disposition pratique pour calculer la courbe Q(t)

(mm)
hi H1 h2 h3 h4
ai 5 28 44 3 Σ hiai Q m3/s
(km²) (m3x103)
a1 = 58 290000 - - - 290 26.9
a2 = 120 600000 1624000 - - 2224 205.9
a3 = 130 650000 3360000 2552000 6562 607.6
a4 = 115 575000 3640000 5280000 174000 9669 895.2
a5 = 82 410000 3220000 5720000 360000 9710 899.0
a6 = 60 300000 2300000 5060000 390000 8046 745.0
a7 =24 120000 1680000 3608000 345000 5753 532.6
- 672000 2640000 246000 3558 329.2
- - 1056000 180000 1236 114.4
- - 72000 72 6.7

On a:
Δt 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Q(t) 0 26.9 205.9 607.6 895.2 899.0 745 532.6 329.2 114.4 6.7 0
46

Fig.. Courbe de l’exemple spécifique

V-3-3. La méthode de l’hydrogramme unitaire

(1) L’averse unitaire

En pratique, une averse est dite “unitaire” lorsque sa durée t r est suffisamment inférieure
au temps de concentration tc du bassin. Généralement, on choisit une averse de durée de
t
tr ≤ c . Prenons par exemple le cas de notre bassin idéal, dont le temps de
3à5
concentration tc = 4heures. Pour ce bassin, les averses unitaires seront choisies le mieux
4h'
parmi celles dont tr ≤ = 48 min
5
4
(2) L’hydrogramme unitaire

On appelle “hydrogramme unitaire” d’un bassin considéré, l’hydrogramme correspondant à


un volume total ruisselé égal à l’unité. C’est-à-dire équivalent à une lame d’eau d’1mm
uniformément répartie sur tout le bassin. La figure ci-dessous montre la représentation
graphique de l’averse unitaire et de l’hydrogramme unitaire correspondant pour le bassin
idéal dont tc = 4heures.

(3) Construction de l’hydrogramme unitaire

L’hydrogramme unitaire d’un bassin donné est toujours déterminé


expérimentalement. Les méthodes expérimentales de calcul de l’hydrogramme unitaire font
jusqu’à présent l’objet des recherches hydrologiques très appréciées étant donné que chaque
bassin doit avoir son hydrogramme unitaire propre à lui.
47

Théoriquement, si nous prenons toujours l’hypothèse d’un bassin idéal,


l’hydrogramme unitaire serait la courbe Q(t) d’une averse dont l’intensité h = 1mm, qui est
tombée uniformément sur tout le bassin pendant Δt.

Exemple : Calculons l’hydrogramme unitaire de l’exemple spécifique précédent. On a:


❖ a1 , a2 , a3 , a4 , a5 , a6 , eta7
❖ t = 3h; t c = 3hx7 = 21h; t r = 3h
Solution : Vérifions d’abord la fiabilité de tr :
Pour qu’un hydrogramme soit qualifié d’hydrogramme unitaire, il faut que tr de l’averse
correspondante puisse satisfaire la relation : tr ≤ 4h
5
t
Ici nous avons : tr = 3h, t c = 21h  c = 4,1h
5

On a : t r < t c / s  et on peut admettre que l’averse est unitaire!

Tableau de calcul de Q(t) unitaire


On aura :
h h1 = 1 Δt (s) Q (m3/s) Δt Qt
aI (mm) 0 0.00
58 58000 10800 5.37 1 5.37
120 120000 10800 11.11 2 11.11
130 130000 10800 12.04 3 12.04
115 115000 10800 10.65 4 10.65
82 82000 10800 7.59 5 7.59
60 60000 10800 5.56 6 5.56
24 24000 10800 2.22 7 2.22
8 0.00

N.B : t = tr + tc = 7+1 = 8 Δt

Nous aurons ainsi l’hydrogramme unitaire ci-dessous.


48

Fig. Hydrogramme unitaire calculée

V-3-4. L’utilité de l’hydrogramme unitaire

Pour un bassin versant donné, une fois que son hydrogramme unitaire est
soigneusement établi, alors tous les autres hydrogrammes afférents à n’importe quelle
averse, seront aisément calculés. En effet, tout autre hydrogramme ne sera que le multiple
de l’hydrogramme unitaire prescrit pour ce bassin.
Exemple : Soit l’exemple spécifique précédent. Etant donné l’hydrogramme unitaire gu
déjà déterminé (en supposant bassin idéal), calculer la courbe Q(t) afferente à
l’averse de h1 = 5mm; h2 = 28mm; h3 = 44mm et h4 = 3mm.

Δt gu(m3/s) h1 h2 h3 h4 Q(m3/s)
5mm 28mm 44mm 3mm
0 0.00 0 0 0 0 0
1 5.37 26.85 0 0 0 26.85
2 11.11 55.55 150.36 0 0 205.91
3 12.04 60.2 311.08 236.28 0 607.56
4 10.65 53.25 337.12 488.84 16.11 895.32
5 7.59 37.95 298.20 529.76 33.33 899.24
6 5.56 27.8 212.52 468.6 36.12 745.04
7 2.22 11.1 155.68 333.96 31.95 532.69
8 0 0 62.16 244.64 22.77 329.57
9 0 0 0.00 97.68 16.68 114.36
10 0 0 0 0 6.66 6.66
11 0 0 0 0 0 0

Conclusion : Nous trouvons les mêmes résultats!


49

CHAPITRE VI : ANALYSE STATISTIQUE ET


PREDETERMINATION DES CRUES

VI-1. INTRODUCTION

VI-1-1. Les événements hydrologiques et les méthodes d’analyse

Les événements hydrologiques ont des particularités dans le temps comme dans
l’espace. Dans le temps, certains événements sont circonstantiels, d’autres sont périodiques.
Dans l’espace, certains ont un caractère semblable, d’autres ont un caractère particulier. Les
méthodes analysées de ces événements dépendent donc de leur caractère :
- Des fois, on combine le caractère périodique dans le temps, avec le caractère semblable
dans l’espace et on fait une analyse sur base des données.
- Des fois, on combine le caractère circonstancie dans le temps avec le caractère
particulier dans l’espace et on fait une déduction par calculs statistiques.
- Des fois, avec seulement le caractère semblable dans l’espace, on fait une déduction par
données géographiques.

VI-1-2. Les statistiques hydrologiques

Parmi les événements hydrologiques, il y en a qui peuvent être bien déterminés et


d’autres qui sont circonstantiels. Ces derniers, avec une longue période d’observation, on se
rend compte qu’ils suivent aussi la loi statistique. Les analyses qu’on fait avec les données
recueillies sur les différentes stations, combinées avec les probabilités, font ce qu’on appelle
“les statistiques hydrologiques”.

VI-1-3. Caractéristiques des statistiques hydrologiques

(1) La loi statistique ne s’applique que sur un grand nombre de cas d’un événement
quelconque.
(2) On ne peut qu’estimer la situation moyenne d’un événement, mais on n’estime jamais le
résultat d’une expérience isolée.
(3) Plus les cas sont nombreux, plus la loi statistique y est bien appliquée, plus le résultat
est fiable.

VI-2. QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES

VI-2-1. Evénement, probabilité, fréquence

Pour les statistiques hydrologiques, on distingue 3 sortes d’événements à savoir :


- Un événement qui doit nécessairement arriver
- Un événement qui ne peut jamais arriver
- Un événement aléatoire qui peut arriver ou ne peut pas arriver.

Ce sont alors des événements aléatoires qui font l’objet de notre étude.
50

Exemple :
Soit A : une variable aléatoire
n : le nombre d’expériences
m : le nombre de fois où A apparaît.

On appelle “probabilité de A” le rapport du nombre de fois d’apparition de A, sur le nombre


total d’expériences. Ce rapport est aussi appelé “fréquence” de la variable A.

m
On note : P(A) = (1)
n

VI-2-2. La formule de calcul de la fréquence


m
La formule initiale de calcul des fréquences était : P(x ≥ xp) = x100% (6)
n
Où m = numéro d’ordre décroissant des éléments de l’échantillon
n = nombre total d’éléments de l’échantillon.

N.B : Pour m = n, P = 100%

Exemple :

Un cours d’eau pendant 50 ans a comme Qmin = 10m3/s


50
Si on demande P (Q ≥ 10m3/s) on aura : P = x100% = 100%
50
Ça devient un événement qui doit nécessairement arriver, donc qui ne nous interesse
plus!Pour remédier à cette situation, les experts ont transformé la formule pour la rendre
plus fiable, et ils ont adopté la formule mathématique suivante :

m
P= x100%
n +1

VI-3-3. Comment tracer la courbe de fréquence empirique

Pour tracer la courbe de fréquence empirique, on procède comme suit :

(1) Les données sont dans un ordre quelconque suivant la chronologie des années. (on
considère la plus grande valeur trouvée pour chaque année)
(2) On reclasse les données par ordre décroissant, du plus grand au plus petit.
(3) On attribue les nº 1, 2, 3, …n depuis le plus grand jusqu’au plus petit.

m
(4) On calcule P = x100% Pour m =1,2,….n .
n +1
51

(5) Sur la famille des fréquences, on marque les points (P i, xi). A chaque xi figurant dans
l’échantillon correspond un Pi calculé par la formule indiquée.
(6) On obtient les points de la courbe éparpillés comme ci-dessous :

Fig. Allure de la courbe des fréquences

(7) On choisit une courbe qui semble être la plus corrélative entre ces différents points et on
la garde comme la courbe de fréquence de cet échantillon.

N.B: Disposition pratique

Données Traitement Calcul


Années Xi Nº xi m
P= x100%
n +1
1990 . 1 .
1991 . 2 .
. . 3 .
. . 4 .
. . 5 .
.
. . .

VI-3-4. Exemple type

Une station de jaugeage d’un certain cours d’eau a fourni les données des débits maximum
annuels comme ci-dessous :

Année 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965
Qm3/s 1800 530 590 1460 2440 490 1060 1790 1480 2770 1420 410 2010 2200 3400 1300

Année 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979
Qm3/s 3080 946 430 857 421 4500 2800 846 1400 1100 740 360 1470 690
52

On demande de tracer la courbe de fréquence de ces débits à la station de l’exutoire.

On a:

Données Traitement Calcul


Années Q(m3/s nº Q(m3/s P (%)
1950 1800 1 4500 3.2
1951 530 2 3600 6.5
1952 590 3 3400 9.7
1953 1460 4 3080 12.9
1954 2440 5 2800 16.1
1955 490 6 2770 19.4
1956 1060 7 2440 22.6
1957 1790 8 2200 25.8
1958 1480 9 2010 29.0
1959 2770 10 1800 32.3
1960 1420 11 1790 35.5
1961 410 12 1480 38.7
1962 2010 13 1470 41.9
1963 2200 14 1460 45.2
1964 3400 15 1420 48.4
1965 1300 16 1400 51.6
1966 3080 17 1300 54.8
1967 946 18 1100 58.1
1968 430 19 1060 61.3
1969 857 20 946 64.5
1970 421 21 857 67.7
1971 4500 22 846 71.0
1972 2800 23 740 74.2
1973 846 24 690 77.4
1974 1400 25 590 80.6
1975 1100 26 530 83.9
1976 740 27 490 87.1
1977 3600 28 430 90.3
1978 1470 29 421 93.5
1979 690 30 410 96.8
53
54

VI-4. LA COURBE DES FREQUENCES CALCULEE

VI-4-1. Les paramètres très importants de la répartition

Soit une suite des valeurs mesurées sur une station quelconque x1; x2; x3; …; xn.
1 n
On a: La valeur moyenne x : x =  xi
n i =1

L’écart type  : C’est la valeur qui représente l’intensité de la divergence des


Valeurs d’une suite donnée.

=
 (x i − x) 2
n

1
La valeur moyenne x : x =
n
 xi ne change pas
Le coefficient de divergence :

* Formule initiale : Cv =

=
 (x i − x)²
x n x²

n
* Coefficient de correction :
n −1

• Formule à appliquer dans les calculs pratiques :

• Cv =
n
.
 (x i − x)²
 CV =
 (x i − x)²
n −1 n x² (n − 1) x ²

a) Le coefficient de symétrie :

* Formule initiale : Cs =
 (x i − x) 3
=
 (x i − x) 3
n 3 nCV x
3 3

n
• Coefficient de correction :
(n − 1)(n − 2)

Formule à appliquer dans les calculs pratiques :


55

CS =
n
.
 ( xi − x) 3 ( n ) 3
(n − 1)(n − 2) n x 3C 3 (n − 1)
V

1 1 n
Quand n ≥ 20, on a :  et 1
(n − 1)(n − 2) n − 3 n −1

La formule devient :

Cs =
 (x i − x) 3
3
(n − 3)CV x
3

VI-4-4. Influence des paramètres des probabilités sur la courbe


des fréquences

(1) Quand x 2  x 1 on a :

(2) Quand Cs > 0, Cs = 0, Cs < 0, on a :


Si Cs > 0 : beaucoup de cas sont >x  la répartition est plus étendue vers la droite
Si Cs = 0 : La répartition normale  symétrique
Si Cs < 0 : beaucoup de cas sont <x  La répartition est plus étendue vers
la gauche.

(1) : Cs 0, (2) : Cs = 0 (3) : Cs < 0

VI-4-5. Comment tracer la courbe des fréquences demandée.

De nombreux types de lois de probabilité sont utilisés pour représenter la courbe des
fréquences. On peut citer à titre d’exemples la loi de GAUSS, la loi de GALTON, la loi de
PEARSON, la loi de GUMBEL, la loi de HALPHEN, la loi de SLADE etc… Dans les
analyses hydrologiques, les experts ont démontré que la loi de PEARSON III découverte en
1924 est la plus adaptée car elle représente les structures analytiques simples et de forme
assez souple pour s’ajouter facilement à de nombreux types de courbes expérimentales.
Nous allons relater brièvement les principales caractéristiques de cette loi et comment l’on
s’en sert pour tracer la courbe demandée.

Procédure pratique

1. Calculer la courbe de fréquence empirique (expérimentale).


56

2. Marquer les points de la courbe sur la feuille des fréquences

3. Calculer x

4. Calculez Cv =
 (x i − x)²
Ici, posons k i =
xi
(n − 1) x ² x

xi − x
Alors on aura : k i −1 =
x

CV =
 (k i − 1)²
n −1

5. Prendre au hasard une valeur de Cs, par ex : Cs = Cv, ou Cs = 2Cv ou Cs = 2.5Cv


ou Cs = 5Cv etc… avec x , CV et Cs lire dans le tableau PIII les valeurs de Kp
correspondant à P % = 0.01; 0.1; 0.2; 0.33; 0.5; 1; 2; 5; 10; 20; 50; 75; 90; 95 et 99 puis
calculer les xp correspondants avec la formule xpi = Kpi x

6. Tracer la courbe correspondante à la valeur de Cs choisie. Si la courbe obtenue n’est pas


corrélative avec les points des données expérimentales, alors il faut choisir une autre
valeur de Cs, recalculer de nouveau, jusqu’à ce qu’on trouve une courbe qui s’ajoute
bien avec les points des données expérimentales.

VI-4-6. Exemple : Calculer la courbe de fréquence de l’exemple précédent.

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