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Université de La Rochelle – Département Génie Civil – Cours de climatisation (D.

Hernot)

L'AIR HUMIDE : PROPRIETES ET


DIAGRAMMES

TABLE DES MATIERES

3.4) Volume spécifique


0) INTRODUCTION

3.5) Enthalpie spécifique


1) HYPOTHESES DE BASE

3.6) Température humide


2) COURBE DE SATURATION

4) DIAGRAMMES DE L'AIR HUMIDE


3) GRANDEURS DE L'AIR HUMIDE

4.1) Température humide


3.1) Masse d'air sec

4.2) Enthalpie - humidité


3.2) Humidité absolue

4.3) Zone sursaturée


3.3) Humidité relative

5) MELANGE

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L'AIR HUMIDE : PROPRIETES ET


DIAGRAMMES
0) INTRODUCTION (Retour table)

L'étude des propriétés physiques et thermodynamiques du mélange air - vapeur d'eau (air humide) est
fondamentale en climatisation.

La concrétisation des relations existant entre les différents paramètres descriptifs, sous forme
analytique ou sous forme de diagrammes, constitue l'outil de base des calculs de conception et de
dimensionnement des installations.

De nombreux ouvrages traitent de ce sujet, déjà abordé en cours de Thermodynamique.

1) HYPOTHESES DE BASE (Retour table)

On admet que les gaz constituant l'air atmosphérique ont un comportement thermodynamique
correspondant au modèle des gaz parfaits. Ils respectent notamment les lois suivantes :

- loi de Mariotte :

P.V = C t à température constante,


- loi de Gay-Lussac :

V = V0 (1 + α .θ ) à pression constante, sous la forme


T
V = V0 , T étant la température absolue,
T0

- loi de Charles :

P = P0 (1 + β .θ ) à volume constant, sous la forme


T
P = P0 , T étant la température absolue.
T0

L'équation d'état correspondante s'écrit :

P.V = n. R. T
n étant le nombre de moles considérées. Sachant que le volume molaire d'un gaz parfait est de 22,4
litres dans les conditions "normales" de température (0 [°C]) et de pression (101 325 [Pa]), la
constante des gaz parfaits R s'exprime par :

P0 .V M 101325 × 22,414 × 10 −3
R= = = 8,314
T0 27316
,

valeur souvent arrondie à :

R = 8,32 [J/mole.K]

L'air est un mélange de nombreux composants gazeux auxquels s'ajoutent des poussières en
suspension et des aérosols. On n'envisage qu'une composition simplifiée de l'air comportant :

- l'air sec, constitué de 79% d'azote et de 21% d'oxygène, en composition volumique,

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- la vapeur d'eau, en quantité variable.

Le mélange de gaz parfaits respecte la loi de Dalton : la pression totale d'un mélange est égale à la
somme des pressions partielles de chacun des constituants. La pression partielle est la pression
qu'aurait le constituant s'il occupait seul, à même température, le même volume que le mélange.

Pour chaque constituant on a :

P1.V = n1 . R. T
P2 .V = n2 . R. T
P3 .V = n3 . R. T , etc.

P1 , P2 , P3 étant les pressions partielles.

Par sommation, on obtient :

P.V = ( P1 + P2 + P3 ).V = ( n1 + n2 + n3 ) R.T

Un mélange de gaz parfaits peut donc être considéré comme un gaz unique de caractéristiques
équivalentes. Pour l'air sec, on peut adopter une masse molaire fictive égale à :

M = 22,414 × 10 −3 × 1,293
M = 28,96 × 10 −3 ≈ 29 × 10 −3 [kg/mole]
3
puisque la masse volumique de l'air à 0 [°C] est de 1,293 [kg/m ]. Ou encore, pour une "mole" d'air
constituée de 0.79 mole d'azote (masse molaire 28 [g]) et 0.21 mole d'oxygène (masse molaire 32
[g]) :

M = (0,79 × 28) + (0,21 × 32)


M = 28,84 ≈ 29 [g]

Pour la vapeur d'eau ( H 2 O ) la masse molaire est de ( 2 × 1) + 16 = 18 [g/mole].

La pression totale de l'air (pression atmosphérique) varie en fonction des conditions météorologiques,
mais aussi en fonction de l'altitude. Les diverses relations entre les paramètres descriptifs de l'air
humide faisant intervenir la valeur de la pression atmosphérique, il est important d'en connaître la loi
de variation. On adopte généralement :

 288 − 6,5 H 
5, 255

Patm = 1,01  105 [Pa]


 288 

l'altitude H étant donnée en [km].


2) COURBE DE SATURATION (Retour table)

Lorsque l'on échauffe de l'eau à pression constante, on constate que pendant toute la durée de
l'ébullition la température ne varie pas. A chaque valeur de la pression correspond une valeur de la
température de changement d'état liquide - vapeur. Il y a coexistence de l'état liquide et de l'état
vapeur, c'est la température saturante (Fig 2.0.a) .

La courbe reliant θs à P est la courbe de saturation. Elle permet aussi, réciproquement, de


déterminer à quelle pression Ps (pression de saturation) la coexistence liquide-vapeur est possible
pour une température θ donnée (Fig 2.0.b).

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Il n'existe pas d'expression analytique théorique de la courbe de saturation. Elle est établie
expérimentalement et traduite soit par une table de valeurs (table de la vapeur), soit par une
formulation mathématique approchée. Ceci explique les légères différences numériques observées
selon les ouvrages.

Pour la coexistence eau liquide - vapeur, on peut utiliser la forme classique suivante :

7,62 θ
Log Ps = + 2,79 [Pa]
241 + θ
Pour la coexistence glace - vapeur on a :

9,76 θ
Log Ps = + 2,79 [Pa]
273 + θ
Les valeurs données par la courbe de saturation restent utilisables dans le mélange que constitue l'air
humide, à condition de considérer la pression partielle de vapeur d'eau. Seule une petite partie de la
courbe est utile en climatisation, de -20 à 60 [°C] par exemple.

Θ [°C] Pvs [Pa] Θ [°C] Pvs [Pa]


0 610.7 40 7 374.0
5 872.1 45 9 580.7
10 1 227.5 50 12 333
15 1 704.5 55 15 739
20 2 337.0 60 19 918
25 3 166.1 65 25 008
30 4 241.3 70 31 161
35 5 620.9 75 38 548

3) GRANDEURS DE L'AIR HUMIDE (Retour table)

3.1) MASSE D'AIR SEC (Retour table)

L'air humide est constitué par le mélange d'air sec et de vapeur d'eau. Dans toutes les évolutions que
l'air humide peut subir, soit dans une centrale de traitement d'air, soit dans un local, la masse d'air sec
est conservée. Par contre la quantité de vapeur peut varier suite à une humidification ou un
assèchement de l'air.

C'est pour cette raison que la référence utilisée pour toutes les grandeurs de l'air humide est l'unité de
masse d'air sec (ou le débit massique d'air sec).

Il est vrai que dans un local, la respiration des occupants remplace une partie de l'oxygène de l'air par
du dioxyde de carbone, de même pour la présence d'une combustion. Cependant l'influence de ces
réactions chimiques reste assez faible en général, pour que l'hypothèse de conservation de la masse
d'air sec soit acceptable.

3.2) HUMIDITE ABSOLUE (Retour table)

L'humidité absolue (ou humidité spécifique, ou rapport de mélange) est égale à la masse de vapeur
d'eau associée à une unité de masse d'air sec :

mv
w= [kgv/kgas]
mas

Pour de l'air saturé, la valeur ws de l'humidité absolue correspond à la quantité maximale de vapeur
pouvant être associée à un kilogramme d'air sec. Tout apport supplémentaire se traduirait par

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l'apparition d'eau à l'état liquide. En pratique, ce liquide se fixe sur les poussières en suspension dans
l'air pour créer de minuscules gouttelettes et générer un brouillard (si la température reste positive).

L'humidité absolue peut être mise en relation avec la pression partielle de vapeur. La pression
atmosphérique est égale à la somme des pressions partielles d'air sec et de vapeur :

Patm = Pv + Pas

et pour un certain volume d'air humide :

Pv .V = nv . R. T et Pas .V = nas .R.T


-3
La masse molaire fictive de l'air étant égale à 28,96 10 [kg/mole] on a :

mas
nas =
28,96 10 −3

et pour la vapeur :

mv
nv =
18 10 − 3

D'une part :

mv
Pv .V = R.T
18 10 −3

d'où
18 10 −3 Pv .V
mv =
R.T
D'autre part :

28,96 10 −3 Pas .V
mas =
R. T
d'où

28,96 10 −3 ( Patm − Pv )V
mas =
R. T
On en déduit la relation :

mv 18 10 −3 Pv
w= = −3 ⋅
mas 28,96 10 Patm _ Pv

Pv
w = 0,622
Patm − Pv

A la table des pressions saturantes, on peut faire correspondre une table des humidités absolues
saturantes ws .

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Θ [°C] ws[kgv/kgas] Θ [°C] ws[kgv/kgas]


-3 -3
0 3.77 10 40 48.82 10
-3 -3
5 5.401 10 45 64.95 10
-3 -3
10 7.63 10 50 86.20 10
-3 -3
15 10.64 10 55 114.38 10
-3 -3
20 14.68 10 60 152.19 10
-3 -3
25 20.06 10 65 203.82 10
-3 -3
30 27.17 10 70 276.24 10
-3 -3
35 36.53 10 75 381.94 10

3.3) HUMIDITE RELATIVE (Retour table)

L'humidité relative, ou degré hygrométrique, est défini comme le rapport de la pression partielle de
vapeur dans l'air à la pression partielle de vapeur saturante à la même température :

Pv
ϕ= , souvent indiquée en % (noté ϕ % ).
Pvs

ϕ % varie de 0 (air sec) à 100% (air saturé). La relation :

Pv
w = 0,622
Patm − Pv

donne immédiatement :

ϕ . Pvs
w = 0,622
Patm − ϕ . Pvs

ϕ% . Pvs
w = 0,622
100. Patm − ϕ% . Pvs

On peut aussi définir le degré de saturation (ou saturation relative) :

w
ε= , souvent indiqué en % (noté ε % ).
ws

Comme ϕ % , ε % varie de 0 (air sec) à 100% (air saturé). Cependant la stricte égalité entre ces deux
grandeurs n'est vraie qu'aux limites. On a en effet :

ϕ . Pvs
Patm − ϕ . Pvs ϕ ( Patm − Pvs )
0,622
ε= =
Pvs Patm − ϕ . Pvs
0,622
Patm − Pvs

ou

100.ϕ% ( Patm − Pvs )


ε% =
100. Patm − ϕ% . Pvs

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En pratique l'écart numérique entre les valeurs reste faible.Par exemple pour ϕ % =50% à 25 [°C] la
pression de vapeur vaut 3 166 [Pa]. On a donc:
100 × 50(101 325 − 3166)
ε% = = 49,2 %
100 × 101 325 − 50 × 3166

On admet généralement ε = ϕ et ε % = ϕ % ce qui revient à considérer que Patm >> Pvs .

3.4) VOLUME SPECIFIQUE (Retour table)

Le débit massique d'air sec est conservé et sert de référence aux calculs des évolutions de l'air.
Cependant le débit volumique d'air (humide) transporté dans l'installation doit être connu, par exemple
pour vérifier la vitesse de circulation ou choisir le ventilateur. Il est donc nécessaire de déterminer le
volume spécifique v qui représente le volume d'air humide correspondant à un kilogramme d'air sec :

V
v= 3
[m ah/kgas]
mas

On sait que :

28,96 10 −3 ( Patm − Pv )V
mas =
R. T
d'une part, et

Pv
w = 0,622
Patm − Pv

soit :

w. Patm
Pv =
0,622 + w

d'autre part. On obtient :

V R. T
v= =
mas 28,96 10 −3 ( Patm − Pv )

soit :

R. T
v=
 w. Patm 
28,96 10 −3  Patm − 
 0,622 + w 

d'où :

462 T (0,622 + w)
v=
Patm

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3.5) ENTHALPIE SPECIFIQUE (Retour table)

Les évolutions de l'air se faisant à pression totale constante, l'énergie calorifique transférée entre l'air
et les équipements est égale à la variation enthalpique de l'air. On prend conventionnellement comme
référence (h=0 [kJ/kgas]) le mélange à 0 [°C], eau à l'état liquide. A partir de cet état, on doit
comptabiliser :

- la chaleur sensible portée par l'air sec à la température θ ,


- la chaleur latente de vaporisation de l'eau,
- la chaleur sensible portée par la vapeur à la température θ .

Si on adopte les valeurs moyennes suivantes :

- chaleur massique de l'air sec :


cas ≈ 1 [kJ/kgas.K]
- chaleur massique de la vapeur :
cv ≈ 1,83 [kJ/kgv.K]
- chaleur latente de vaporisation :
Lv ≈ 2500 [kJ/kgv]

l'enthalpie spécifique de l'air humide peut s'écrire :

h = θ + w (2500 + 1,83θ ) [kJ/kgas]

Pour les températures habituellement rencontrées en climatisation, on constate que la chaleur


sensible apportée par la vapeur est négligeable devant la chaleur latente :

h ≈ θ + 2500.w [kJ/kgas]

3.6) TEMPERATURE HUMIDE (Retour table)

La température humide (ou température thermodynamique) n'est pas une caractéristique directe de
l'air. On peut en donner plusieurs définitions, se prêtant plus ou moins à une interprétation physique.

Considérons la chute d'une goutte d'eau dans de l'air aux caractéristiques toujours identiques (une
goutte d'eau dans un très grand volume d'air). Au début de sa chute, instant t0, la goutte est à la
température θe0 , l'air étant à la température θa < θe 0 . θa est la "température sèche" de l'air.

Il se crée autour de la goutte une zone d'air saturé de vapeur d'eau, à la température de la goutte. On
est en présence de deux types de transferts (Fig 3.6.a) :

- un transfert convectif entre la goutte et l'air,


- un transfert évaporatif entre la goutte et l'air.

Pour compenser le transfert de vapeur, de l'eau liquide s'évapore vers la couche saturée. La chaleur
latente de vaporisation est donnée par la goutte d'eau qui se refroidit. Dans le même temps, la goutte
est aussi refroidie par le transfert convectif. Aux instants t1, t2, t3 de sa chute, la goutte se trouve donc
aux températures θe1 > θe 2 > θe3 .

A un instant t4, on a θe 4 = θa . La goutte continue ensuite à se refroidir par évaporation dans l'air, mais
se réchauffe au détriment de l'air, le transfert convectif s'étant inversé.

Si la chute se poursuit indéfiniment, la goutte trouve une température d'équilibre correspondant à


l'égalité entre sa perte de chaleur par évaporation et son gain de chaleur par convection. Cette
température θe∞ est la température humide de l'air θh . On a θh ≤ θa , et sa valeur dépend de la
température de l'air (transfert convectif) et de son humidité (transfert évaporatif). Elle est indépendante

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de la température initiale de l'eau, et on peut montrer qu'elle n'est pas fonction de la géométrie de la
goutte.

Dans le cas particulier d'un air saturé, le transfert évaporatif est nul (puisque l'air ne peut plus accepter
de vapeur) et la température humide est alors égale à la température de l'air.

Deux exemples concrets illustrent cette définition.

Soit un bac d'eau alimentant une rampe de pulvérisation à fort débit (Fig 3.6.b). Seule une petite
fraction de l'eau est évaporée, le reste retombant dans le bac pour être à nouveau pulvérisé, etc. La
rampe est placée dans un flux d'air toujours renouvelé. Ces multiples pulvérisations dans l'air
correspondent donc à une chute se poursuivant indéfiniment dans de l'air aux caractéristiques toujours
identiques.

Ce "laveur à eau recyclée" correspond bien au schéma de la définition. La température de l'eau du bac
tend donc rapidement vers la température humide de l'air, quelle que soit sa température au début de
la pulvérisation.

Soient deux thermomètres, l'un ordinaire et un autre dont la partie sensible est entourée d'un coton
mouillé (Fig 3.6.c). On souffle de l'air sur ces deux thermomètres. Le thermomètre ordinaire indique la
température de l'air. La boule de coton mouillé du thermomètre humide se comporte comme la goutte
d'eau de la définition. Sa température tend donc rapidement vers la température humide de l'air,
inférieure à la température sèche indiquée par le thermomètre ordinaire. La comparaison des deux
valeurs est significative de l'humidité de l'air. Les deux valeurs sont égales pour de l'air saturé, l'écart
est maximal pour de l'air sec. Ce couple de thermomètres constitue un psychromètre, destiné à
mesurer température et humidité de l'air.

4) DIAGRAMMES DE L'AIR HUMIDE (Retour table)

Les relations analytiques définies précédemment suffisent pour traiter l'ensemble des calculs relatifs
aux évolutions thermiques et hydriques de l'air. L'usage de tables numériques permet de traiter
l'essentiel des applications (Fig 4.0.a)(Fig 4.0.b). Cependant la visualisation graphique de ces
évolutions constitue une aide à la conception et à la compréhension des systèmes de climatisation.

Pour une valeur donnée de la pression atmosphérique (qui doit être indiquée explicitement), deux
grandeurs seulement sont indépendantes et suffisent à définir l'état de l'air humide. Les autres s'en
déduisent directement, et l'on peut donc envisager une représentation plane des caractéristiques de
l'air. Souvent, c'est l'altitude pour laquelle le diagramme a été construit qui est indiquée, plutôt que la
pression atmosphérique correspondante.

Différentes présentations graphiques sont utilisées, qui diffèrent essentiellement par le choix des
grandeurs choisies pour la construction du diagramme.

4.1) TEMPERATURE – HUMIDITE (Retour table)

On a longtemps utilisé, surtout dans les milieux professionnels, des diagrammes portant en abscisse
la température et en ordonnée l'humidité absolue ( θ ,w). De tels diagrammes sont (ou ont été) édités
par la société Carrier (Fig 4.1.a)(zoom), le CoSTIC, l'Ashrae. On le trouve également dans l'ouvrage
de G.Porcher.

On porte donc dans ce référentiel la courbe de saturation, puis les courbes d'égale humidité relative.

Les relations analytiques permettent de constater que les courbes iso-volume spécifique (isochores)
ne sont pas des droites. Dans le domaine utile du diagramme, une approximation linéaire de ces arcs
d'hyperboles très tendus est cependant acceptable.

Il en est de même pour les courbes iso-enthalpie (isenthalpes). Pour améliorer la précision de
l'approximation linéaire, on peut utiliser des axes non orthogonaux (92,5 degrés sur le diagramme
Porcher), ce qui améliore en outre la lisibilité.

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Le diagramme Carrier ne propose pas de lignes isenthalpes, mais donne une échelle de l'enthalpie de
l'air saturé à la même température humide. Un réseau de courbes indique sur le diagramme la
correction à apporter pour de l'air non saturé. Cette correction (négative) est généralement négligée.
Cette méthode est justifiée par l'allure des courbes d'égale température humide. Les courbes iso-
température humide ne sont pas toujours représentées afin de ne pas surcharger le diagramme. On
constate qu'elles constituent un réseau quasi parallèle à celui des isenthalpes.

4.2) ENTHALPIE – HUMIDITE (Retour table)

Ces diagrammes, initialement utilisés par les thermodynamiciens sous le nom de diagramme de Molier
(Fig 4.2.a)(zoom) sont désormais d'usage général et sont diffusés par l'AICVF ou le CoSTIC (Fig
4.2.b)(zoom).

Généralement le référentiel portant en abscisse l'enthalpie et en ordonnée l'humidité absolue (h,w)


n'est pas orthogonal, afin d'améliorer la lisibilité de la zone utile. L'angle des axes est souvent de 30
degrés et l'axe d'enthalpie est déporté.

On porte donc dans ce référentiel la courbe de saturation, puis les courbes d'égale humidité relative.

L'expression reliant l'enthalpie à l'humidité montre que les courbes iso-température (isothermes) sont
des droites non parallèles. Ce détail permet d'identifier à coup sûr un diagramme enthalpie-humidité.
Un angle de 30 degrés entre les axes permet d'avoir l'isotherme 20 [°C] quasiment verticale, ce qui
facilite l'utilisation du diagramme. Attention, la droite portant l'échelle des températures n'est pas un
axe constructeur du diagramme !

Comme précédemment, les isochores ne sont linéaires que par approximation, et les courbes iso-
température humide sont assimilables à des droites parallèles aux isenthalpes.

4.3) ZONE SURSATUREE (Retour table)

Au delà de la courbe de saturation, l'air est dit sursaturé, c'est à dire qu'il est composé d'air sec, de
vapeur d'eau en quantité correspondant à la saturation , et d'eau supplémentaire qui ne peut donc pas
être à l'état vapeur. Selon la température (positive ou négative si l'on néglige les phénomènes de
surfusion) l'eau supplémentaire est à l'état liquide, sous forme de micro gouttelettes enrobant une
poussière en suspension, ou solide sous forme de cristaux de glace. On est donc en présence de
brouillard ou de brouillard givrant. Dans les deux cas la quantité d'eau en suspension reste faible, une
trop grande quantité entraînant la chute des gouttelettes (pluie ou neige).

Dans cette zone, comme sur la courbe de saturation, température sèche et température humide sont
égales. Les isothermes constituent donc un réseau de droites parallèles aux isenthalpes (par
approximation).

Dans un diagramme enthalpie-humidité, les isenthalpes qui sont des droites constructrices du
diagramme restent évidemment utilisables dans la zone de brouillard. Dans un diagramme
température-humidité, les isenthalpes (rectilignes par approximation) se prolongent dans la zone de
brouillard, car le supplément d'enthalpie apporté par l'eau en suspension reste négligeable. Si le
brouillard est givrant, l'enthalpie est légèrement inférieure à cause de la chaleur latente de
solidification.

Quant au volume spécifique, il est également peu modifié par la faible quantité d'eau en suspension.
On admet que le volume spécifique de l'air sursaturé est égal à celui de l'air saturé à même
température. Les isochores constituent donc un réseau de droites parallèles aux isothermes.

5) MELANGE (Retour table)

Le mélange de deux airs humides de caractéristiques différentes est une opération courante dans les
installations de climatisation.

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L'air ! est caractérisé par w1


θ1
h1 , etc.

L'air " est caractérisé par w2


θ2
h2 , etc.

Le mélange peut porter sur deux masses déterminées d'air, ou plus généralement sur deux débits. On
utilise les débits massiques d'air sec qmas1 et qmas2 .

L'air résultant du mélange est caractérisé par les grandeurs w3


θ3
h3 , etc.

Trois équations de bilan peuvent être écrites :

- conservation du débit d'air sec :

qmas3 = qmas1 + qmas 2

- conservation du débit de vapeur d'eau :

qmas3 . w3 = qmas1. w1 + qmas 2 . w2

- conservation de l'énergie :

qmas3 . h3 = qmas1 . h1 + qmas 2 . h2

On en déduit les caractéristiques w3 et h3 du mélange :

q mas1 . w1 + qmas 2 . w2
w3 =
qmas1 + qmas 2

et

qmas1 . h1 + qmas 2 . h2
h3 =
qmas1 + qmas 2

Si l'on considère sur un diagramme h, w l'équation de la droite passant par ! et ", de la forme :

h = A. w + B
on obtient :

h1 − h2 h .w − h .w
h= .w + 2 1 1 2
w1 − w2 w1 − w2

En remplaçant w par w3 on constate que l'on obtient l'expression de h3 . Donc le point # est situé
sur la doite passant par ! et ".

D'autre part le rapport des longueurs :

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w3 − w1 h3 − h1  θ 3 − θ 1 
= ≠ 
w2 − w1 h2 − h1  θ 2 − θ 1 
#!/#"=

peut s'exprimer, en remplaçant w3 et h3 par leur valeur :

qmas 2
#!/#"=
qmas1

Le point de mélange # peut donc être obtenu :

- soit en utilisant les relations analytiques donnant w3 et h3 ,


- soit en réalisant une construction graphique sur le diagramme consistant à tracer le segment !"
puis à le diviser dans le rapport inverse des débits (Fig 5.0.a).

θ 3 − θ1
Le rapport #!/#" n’est pas égal à car les isothermes ne sont pas parallèles entre elles.
θ 2 − θ1
Cependant l’écart entre ces deux valeurs reste habituellement faible dans le domaine de la
climatisation.

De même, si l’on considère l’expression :

qmas1 . h1 + qmas 2 . h2
h3 =
qmas1 + qmas 2

en adoptant la relation approchée :

h ≈ θ + 2500.w [kJ/kgas]
et l’expression :

q mas1 . w1 + qmas 2 . w2
w3 =
qmas1 + qmas 2

on obtient :

qmas1 .θ1 + qmas 2 .θ 2


θ3 ≈
qmas1 + qmas 2

Cette relation simple donnant une valeur approximative de la température de mélange est utilisable
dans le domaine habituel de la climatisation

Il peut arriver que le point de mélange # se trouve dans la zone sursaturée (Fig 5.0.b). Dans se cas on
se trouve en présence de brouillard, c'est à dire d'air saturé et de gouttelettes en suspension. w
représente l'humidité spécifique totale de l'air. Bien que les diagrammes soient rarement renseignés
dans la zone sursaturée, l'utilisation des lignes isenthalpes, par assimilation aux isothermes humides,
permet de déterminer la quantité d'eau en suspension.

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