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Cours de Thermodynamique n° 5

Colonne de gauche = discours tenu aux élèves, pas forcément écrit au tableau.
Colonne de droite = illustrations du propos de la colonne de gauche, écrites au tableau ou montrées sur transparents.

Voir l'Introduction aux cours de thermodynamique pour situer ce cours dans son contexte.

Transformations quasi -statiques.


Deuxième principe de la thermodynamique.
Pré-requis : 1er principe de la thermodynamique

A retenir :
* Expression du 2nd principe de la thermodynamique.
* Détermination de la réversibilité d'une transformation à l'aide des variations d'entropie.

1. Insuffisance du 1 er principe. 1. Insuffisance du 1er principe.


La physique est une science qui essaye, entre autres, de Moteur thermique monotherme :
prévoir des événements. Or on s'est aperçu relativement
rapidement que le premier principe de la
thermodynamique ne suffisait pas pour tout prévoir : une air
transformation théorique, écrite sur le papier, peut ambiant
simplement se révéler être irréalisable, sans que cela chaleur gagnée travail fourni
n'apparaisse clairement dans les équations : pour un cycle de ∆U = 0 W = -Q
de transformations par exemple, on a ∆U = W + Q = 0 qui l'air ambiant
implique que l'on peut avoir W > 0 (et donc Q < 0) tout
autant que W < 0 et Q > 0, or il y a souvent des signes W
Q
obligatoires pour W ou Q, chose que ne fait pas apparaître
le 1er principe.
dispositif jamais vu
Exemple : Moteur thermique monotherme
Un moteur est une machine cyclique. Le terme
"monotherme" indique qu'il est en contact avec une seule
source de chaleur (l'air ambiant par exemple). On a donc
∆U = 0 e Q + W = 0. Or un moteur est une machine qui
assure W ≤ 0, cela implique donc que Q ≥ 0 : le moteur
absorbe de la chaleur de l'air...pas de problème...sauf qu'on
n'a jamais réussi à réaliser cela...chose que le 1 er principe
n'avait pas prévue. Il faudra donc trouver un second
principe pour résoudre le problème. Cela passe par la
notion de transformation quasi-statique puis ensuite par la
notion de transformation réversible.

2. Transformations quasi -statiques. 2. Transformations quasi-statiques.


Effectuons la compression isotherme à To d'un gaz
parfait de P1 à P2 de 3 manières : voir ½ page de droite. 1ère transfo :
Calculons le travail reçu par le fluide lorsqu'on effectue les
3 types de transformations indiquées : m1

1ère transformation : m2
on passe brusquement de P1 à P2. On a alors Wbrusq =
V2 V2 V2 P1
∫ –P ext = ∫ –P .dV
2 –P2 . ∫ .dV = P2.(V1-V2) = P2.V2
V1
.dV =
V1 V1
P2
⎛ V1 ⎞ te
| –1| . Or V1/V2 = P2/P1 (car PV = n.R.To = C ) d'où : P1 = m1.g/S P2 = m2.g/S
⎝ V2 ⎠
⎛P ⎞
W = P .V . 2 –1 ⎛ P⎞
brusq 1 1 | | Wbrusq = P1.V1 | 2 –1|
⎝ P1 ⎠ ⎝ P1 ⎠

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2ème transformation : la compression est effectuée en 2 2ème transfo :


étapes.
m1
W =W +W
⎛ 2.P ⎞ .V ⎛ P2 –1 ⎞= 2×m1
étape 11' 1'2 = P1.V 1 | 1 –1 | + P 1' 1' | | m2
P 2P
⎛ P2 ⎞ P1
P .V car P .V ⎝ 1 ⎠ ⎝ 1 ⎠
1 1| | 1' 1' = P1.V1 P1’
⎝ 2P1 ⎠
P2
⎛ P2 ⎞
Wétape = P1.V1 | P1 = m1.g/S
|1
⎝ 2P P1’ = 2.P1 P2 = m2.g/S

⎛ P 2⎞
Wétape = P1.V1 |
3 transformation : la compression est progressive ⇒ P
ème
⎝ 2P| 1
= Pext à chaque instant, donc P est parfaitement définie ⎠
V2 V2
3ème transfo :
avec P.V = nR.To et donc Wprog =
∫ –P ext .dV ∫ –P.dV
V1 m1
=
V1 m2
V2 ⎛ V1 ⎞
dV V2
1 = n.R.To × ln
= ∫V1 –nR.To. V = –n.R.To. ∫V1 V dV |⎝ 2 ⎠ P1
|V
⎛ ⎞
d'où : W prog1= 1P||.V .ln P2 P2
⎝ P1

Cette troisième transformation est dite "quasi-statique" car P1 = m1.g/S P2 = m2.g/S
elle est en théorie infiniment lente : les échanges d'énergie
avec l'extérieur (ici l'absorption de travail et l'évacuation
de chaleur) doivent être infiniment petits pour la réaliser. ⎛P⎞
Wprog = P1.V1.ln |
2|
⎝ P1
On peut alors tracer W en fonction de P2/P1 : on remarque ⎠
alors que la compression quasi-statique isotherme exige le Cette transformation est dite quasi-statique.
minimum d'énergie mécanique (1).
En représentant ces 3 transformations dans le plan P(V), la pression interne est, à chaque, instant, en équilibre
on remarque que toutes les étapes intermédiaires se mécanique, avec la pression extérieure : Pext = Pgaz
retrouvent sur l'isotherme To.
On peut tracer les W en fonction de P2/P1 :
Une transformation non quasi-statique ne peut pas se
représenter dans le plan P(V) puisque P n'est pas W
clairement définie durant la transformation (P est Wétape
Wbrusq
différente en différents points du gaz étudié) . A la rigueur
on peut représenter dans le plan P(V) une transformation
non quasi-statique par des points (et non des lignes) pour
lesquels P est bien définie car on a attendu suffisamment Wprog
longtemps (2) pour que la pression du gaz se stabilise.
Toutes les transfo qu'on a vues dans les cours
précédents étaient en fait implicitement quasi- 12 P2
statiques. P1
Pour le calcul du travail échangé par le gaz avec ⇒ C'est la transformation quasi-statique qui exige le
l'extérieur, cela ne pose cependant pas de difficulté car on moins de travail pour se réaliser.
sait que son calcul ne fait intervenir que la pression
extérieure et non la pression du gaz lui même, rappelons Représentation dans le plan P(V) des trois
V2 transformations étudiées :
que W = – P .dV !!! (on suppose ici que seules les P P P
∫ ext V1 P2
forces de pression apportent du travail au gaz : on étudie P2 1
rmation étant
les transfo thermo-mécaniques). Cette quasi- 2.P1 isotherme,
transfo statique P1 on verra
P1
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qu'il s'agit d'une transformation dite "réversible".
P.V = nRTo
2
Devant le temps dit "de relaxation" τ du système.

V V V
transfo 1 transfo 2 transfo 3

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remarques :
Toutes les transformations que l'on a étudiées (isochore,
• Une transformation quasi-statique est infiniment lente,
isobare etc.) étaient implicitement quasi-statiques, donc
donc elle est toujours, en toute rigueur, irréalisable !
représentables dans le plan P(V) : à chaque instant,
En pratique une transformation est quasi-statique si
l'équilibre thermodynamique est réalisé.
elle s'effectue sans frottement en une durée >> temps
de relaxation du système (qlq µs pour les gaz).
• Le travail échangé par le gaz avec l'extérieur ne
correspond à la surface situé sous la courbe P(V) que
si la transformation est quasi-statique, car dans ce cas
Pext = Pgaz à chaque instant.
3. Transformations réversibles

3. Transformation s réversibles. à T = Cte : on ajoute les masselottes (transfo quasi-statique)


Une transformation 1-2 est réversible si on peut faire le ⇒ travail reçu = Wprog > 0
trajet 2-1 en passant par le même chemin que 1-2 : on a
alors Q21 = -Q12 et W21 = -W12 Une transformation
m1
réversible est obligatoirement quasi-statique :
m2
P 2 transfo réversible : les
trajets 1-2 et 2-1 sont
faisables. P1,
T masselottes
1 P2, T

P1 = m1.g/S P2 = m2.g/S
V
exemple : On décide de retirer les masselottes : on change donc le
On prouvera (voir exercice plus loin) qu'une compression signe de Wprog qui devient < 0 :
quasi-statique est réversible à condition d'être isotherme ou
à condition que le cylindre soit adiabatique : il suffira, m1
pour aller "en sens inverse" d'enlever petit à petit les
m2
masses élémentaires posées sur le piston et on se
retrouvera à l'état initial.
P1,
Qu'en est - il pour un cycle de transformations ? T
Un cycle est réversible s'il peut être décrit dans les 2 sens (horaire P2, T
et trigonométrique) dans le plan P(V).
Exemple : si le cycle ABC était tel que WABC > 0 avec QAB > 0 et P2 = m2.g/S
P1 = m1.g/S
QBC < 0, alors le cycle CBA sera tel que WAB = -WBA, QBA = -
QAB et QCB = -QBC.
On verra que seul le cycle de Carnot (2 isothermes et 2
On retrouve le même volume initial, la même
adiabatiques) est le seul cycle théoriquement réversible. pression initiale etc.. : la compression quasi-statique
isotherme est dite réversible.

P Sens horaire et sens


D C P 2
trigo possibles ⇒
cycle réversible.
B 1
A
V V sens bleu et rouge
P
Attention : "réversible" ne signifie pas qu'une machine peut possibles ⇒ réversible
tourner dans les 2 sens, il s'agit en fait ici de la signification
réversibilité "moteur / frein" comme "moteur synchrone / D
C
alternateur" etc.
Il suffit d'une seule transfo non réversible pour que tout le cycle
entier ne soit pas réversible.
B
A
Contre - exemple :
On comprime brusquement un gaz ⇒ W12 > 0. Ce dernier
V
évacue alors la chaleur Q12. Si on apporte alors la chaleur Si un seul sens est possible ⇒ transfo quasi-statique (car
Q21 = - Q12, on s'aperçoit que le gaz ne revient pas à sa entièrement représentée dans le plan P(V) mais non
position initiale : W21 s -W12 ⇒ transfo non réversible. réversible.
De même l'expérience de Joule n'est pas réversible (le
refroidissement de l'eau ne fait pas remonter la masse !).
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4. Deuxième principe de la thermodynamique. 4. Le deuxième principe de la thermodynamique.


Prenons le cas d'un gaz qui évolue de manière cyclique Dispositif avec 2 sources : "froide" et "chaude"
dans un cylindre muni d'un piston et prenons 2 sources de (thermostats T2 et T1) (s T du gaz)
chaleur . .
Dans ce cas, des dispositifs plus ou moins compliqués
permettent de générer du travail. D'où l'énoncé du 2nd transfo 1-2transfo 2-3
T2
principe de la thermodynamique : Q2∆U = 0Q1
T
T1
2nd principe de la thermodynamique :
Il faut au moins deux sources de chaleur pour réaliser un source source froide
moteur thermique chaude
W
Cet énoncé n'est pas mathématique, ce qui en limite pour
le moment la portée, mais cela énonce clairement que le |W| = |Q2| - |Q1|
moteur monotherme (contact avec une seule source de ou W = -Q2 - Q1
chaleur) ne peut pas fonctionner
Production de travail possible avec 2 sources de chaleur ⇒
5. Variation d'entropie et irréversibilité.
5.1. Transformation cyclique réversible. 2nd principe de la thermodynamique :
On s'aperçoit que, lors d'un cycle réversible réalisée avec Il faut au moins deux sources de chaleur pour réaliser un
deux thermostats (= température constante : par exemple moteur thermique
l'air ambiant chaud et un lac d'eau froide) une quantité
reste constante, intégralement transférée de la source
chaude vers la source froide. 5.1. Transfo cyclique réversible.
Cette quantité, qui reste constante pour une transfo Sources = thermostats (températures constantes). Les
réversible, est le rapport Q2rév/T2 = Q1rév/T1 (au signe transfo 1-2 et 2-3 sont supposées réversibles :
près). Comme toute constante en physique (3), on lui
donne un nom : Entropie que l'on note S : T2 Q2rév ∆U = 0Q1rév
Lors de la transfo 1-2 on a
Q2rév T
transfo 2-3
Sreçue ≥0 T1
T2
thermostat thermostat
Le gaz du piston, comme toute transformation cyclique transfo 1-2
chaud froid
(réversible ou non), ne va pas garder cette entropie : il la
transfère intégralement à la source froide et perd ainsi W
l'entropie qu'il avait reçue :
Q1rév Q2 Q1
Sperdue ≤0
T1 Observation ⇒ rév
= rév

lorsque le gaz reçoit Q2rév lors de la transformation 1-2, on T2 T1


dit que l'entropie du gaz s'accroît de ∆S12 (variation ⇒ le moteur "transfert" la quantité |Q2rév|/T2 de la source
d'entropie du gaz lors de la transformation 1-2). On a donc chaude à la source froide. Cette quantité s'appelle
"entropie" S reçue puis perdue par le gaz au cours du
∆S12 = Q2rév/T2. cycle
T2
Lorsque le gaz perd Q1rév (transfo 2-3) l'entropie du gaz a
donc diminuée de Q2rév/T2 = ∆S12 T ∆S23 = Q1rév/T1 T1
∆S23 = Q1rév/T1.
source source froide
chaude transfo 1-2 transfo 2-3
Lors d'un cycle, l'état final du gaz est identique à l'état
initial, son entropie "d'origine" n'a donc pas variée, même
si le cycle est non réversible, donc ∆S ∆S12 + ∆S23 = 0
pour toute transformation cyclique ⇒ S est donc une zone hachurée rouge : entropie perdue par le thermostat T2
variable d'état ⇒ elle peut être donnée par des tables zone hachurée noire : entropie reçue puis perdue par le gaz
(tracées expérimentalement en effectuant des zone hachurée bleue : entropie reçue par le thermostat T1
transformations réversibles bien calibrées).
Caractéristique d'une transfo 1-2 réversible :
L'entropie Q2rév/T2 cédée par le thermostat chaud est
3
De même la quantité de mouvement, définie par p intégralement récupérée par le gaz dont l'entropie
m×v , est une quantité qui se conserve lors d'un choc. Cette augmente alors de ∆S12 = Q2rév/T2.
quantité p, comme l'entropie, possède une interprétation Même remarque avec la transformation 2-3
physique assez vague.

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Remarque 1 :
∆S12 = -n.R.ln(P2/P1) (< 0 car P1<P2).
En notation différentielle on a δQ = T.dS comme on
rév

avait δW = –P.dV pour le travail, cela permet de dire que 2. S Q12 car air = thermostat or = -W
= Q
froide 12 12
Q = surface décrite par le trajet de la transformation dans To
le plan T(S) : c'est plus précis que les tables pour calculer ⇒ Sfroide = -W12/To = ∆S12
Q mais il faut garder à l'esprit que la valeur de Q trouvée
ainsi est la chaleur échangée en supposant que la 3. Sfroide = ∆S12 ⇒ l'entropie perdue par le gaz est
transformation est réversible, ce qui, en pratique, n'est entièrement gagnée par la source froide ⇒ la
qu'une approximation de la réalité.
transformation est donc réversible. On peut ici remarquer
que pour une transfo 1-2 réversible ∆S12 - Q12/To = 0.
Remarque 2 : l'entropie perdue par le thermostat chaud
vaut S
2 δQ2
rév 1 2 δQ2 = Q2rév or S
= =
perdue ∫1 T2 T2 perdue
rév
T2 6. Formulation mathématique du 2nd principe
∫ 1

est constante quelle que soit la transfo qu'il subit (ne


dépend que de l'état 1 et 2) ⇒ Q2rév est constante quelle On a vu que
que soit la transfo subie (car T2 = Cste) et en particulier : ∆S12 ≥ Q2/T2 e ∆S12 - Q2/T2 ≥ 0
sur le chemin réel emprunté par la transfo 1-2 : cela ∆S23 ≥ Q1/T1 e ∆S23 - Q1/T1 ≥ 0
implique que la chaleur Q2rév est identique à la chaleur Q2
réellement perdue par le thermostat chaud. Ainsi, pour un En notant ∆S ∆S12 + ∆S23 = variation totale d'entropie
Qperdue ou reçue
entre les états 1 et 3 on a donc :
thermostat on a toujours Sperdue ou reçue =
Tthermostat

∆S – |⎛ Q1 + Q2|⎞ ≥
6. Formulation mathématique du 2 nd principe 0
⎝ T1T2 ⎠
de la thermodynamique
Reprenons les résultats précédents : formulation mathématique du 2nd principe de la
On a vu que lorsque la transformation est irréversible on a thermodynamique, signe " = " pour une transfo
l'entropie reçue par le gaz plus grande que l'entropie réversible.
perdue par la source chaude. Si cette chaleur Q 2 est reçue
Pour N sources de chaleurs (thermostats) on généralise à :
lors de la transformation 1→2 irréversible on a donc :

∆S – Σ Qi
N
∆S12 ≥ Q2/T2 Ti ≥ 0
i=1
chaleur gagnée température du
par le système thermostat Remarques :
• Les températures Ti sont les températures (constantes)
des sources de chaleur au moment du contact gaz-
Il y a eu création d'entropie : le gaz reçoit plus source, et non la température du gaz.
d'entropie que n'en a lâché la source chaude.
De même l'entropie perdue par le gaz est plus faible que • Transformation cyclique : ∆S = 0
l'entropie reçue par la source froide. Si le gaz perd la
chaleur Q1 pendant une transformation 2→3 irréversible
Σ Qi
N
on a |∆S | < |Q /T | et puisque Q1 et ∆S sont < 0, on a ⇒ Ti ≤ 0 ( "inégalité de Carnot").
23 1 1 23
i=1
donc :
∆S23 ≥ Q1/T1 ainsi, pour une machine cyclique réversible ditherme on
On a donc, pour 2 sources de chaleur de température T1 et Q1 Q2 Q1
trouve +
= 0 e =– c'était le cas du
T2, en notant ∆S ∆S12 + ∆S23 T1 T2 Q2
paragraphe 5.1.
T1 T2

∆S – ⎛| Q1 + Q 2|⎞≥ 0 • Transformation 1→2 adiabatique réversible :


⎝ T1T2 ⎠ Source de chaleur à la température To ⇒ ∆S12 = Q/T or Q
réversible.
Cela constitue la formulation mathématique du 2 nd
principe de la thermodynamique (pour 2 sources de
chaleur). L'égalité est obtenue pour une transformation
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= 0 (la transformation ne voie pas la source de chaleur,
puisqu'elle est adiabatique) ⇒

∆S12 = 0
C'est le même résultat qu'une transformation
cyclique : elles sont toutes deux isentropiques.

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Une transformation qui ne vérifie pas le 2nd principe est


tout simplement irréalisable.
On peut généraliser à N sources de chaleur à Ti par :

∆S – Σ Qi
N
Ti ≥ 0
i=1
Remarques :
• Pour une transformation irréversible monotherme
à To (une seule source de chaleur à To, c'est la
cas de l'exercice traité précédemment) au cours de
laquelle le gaz échange Qo avec l'extérieur , nous
avons
Qo
∆S – ≥0
To

L'égalité étant obtenue pour une transformation


réversible, on retrouve bien le résultat de l'exercice
traité précédemment.

• Pour une transformation cyclique quelconque


(irréversible ou non) nous avons ∆S = 0 (puisque
S est une fonction d'état), d'où :
1. / Toute l'entropie reçue est ensuite perdue par le gaz
N
Qi N
Qi
Σ Ti ≥ 0 s'écrit alors 0 – Σi=1 Ti ≥ 0 c à d :
2. / ∆S – i=1
inégalité de Carnot.
ΣN Qi
Ti ≤ 0
i=1

Il faut également remarquer que Q1 somme de toutes les


chaleur échangées avec la source froide de température T1,
et Q2 somme de toutes les chaleurs échangées avec la
source chaude de température T2.

Ces températures considérées dans la formulation


mathématique du 2nd principe sont les températures des
différentes sources de chaleur lors du contact du système
avec les sources. Ces températures doivent rester
constantes lors du contact avec le système, mais rien
n'interdit une évolution de température en dehors du
contact (6). Il faut également remarquer que les différentes
températures considérées ne sont pas, à priori, les
températures prises par le système au cours de ses
différentes transformations.

6
Cependant il faut remarquer que la combustion d'un
mélange gaz - essence ne constitue pas une "source de
chaleur" en terme thermodynamique, car la température
varie au cours du temps.

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7. Deux implications du 2 nd principe. 7.1. Impossibilité du moteur thermique monotherme.


7.1. Impossibilité du moteur thermique • 1er principe :
monotherme. ∆U = W + Q = 0 pour un cycle e W = -Q. Or W <
Voir ½ page de droite. Ici on retrouve bien le résultat 0 (moteur) ⇒ Q > 0 (1)
énoncé en début du cours : il est impossible de créer un
moteur thermique monotherme.
• 2nd principe :
Machine cyclique To-monotherme ⇒ - Q/To ≥ 0 ⇒ Q/To
On remarquera cependant qu'inversement, du travail
(absorbé) peut être transformé en chaleur (rejetée) : c'est ≤ 0 ⇒ Q ≤ 0 car To > 0 (tjs) (2)
d'ailleurs très courant : frottements, allumer un feu en
frottant des bouts de bois ...etc. (1) et (2) ⇒ absurdité ⇒ impossibilité de fonctionnement

7.2. Impossibilité d'une compression isotherme (à To)


7.2. Impossibilité d'une compression isotherme (à
brusque réversible.
To) brusque réversible. ⎛ P2 ⎞
Paragraphe 3 ⇒ W brusq = P1.V1.| –1|
Voir ½ page de droite. On s'aperçoit ici qu'il est inutile ⎝ P1 ⎠
d'enlever brusquement les masses pour retrouver l'état Or transfo isotherme ⇒ ∆U = 0 ⇒ Q = -Wbrusq =
initial du gaz : la transformation n'est pas réversible (7) ⎛ P2 ⎞ Q P1.V ⎛ P2 ⎞
– P1.V1.| P1 –1| et donc
⎝ ⎠ 1
2
δQstat ⎛To
P1 ⎞ To .| –1|
Or ∆S = ∫ = n.R.ln| | (voir exercice précédent)
1
To P2
⎝ ⎠

Q
On a donc ∆S s ⇒ transformation non réversible.
To

7
Attention : il s'agit ici d'une transformation isotherme. Si
l'on comprime brusquement un gaz (dans une pompe à
vélo par exemple) et qu'on relâche presque aussitôt le
piston, on aura affaire à une transformation adiabatique
quasi-statique (la vitesse de déplacement du piston restant
faible devant la vitesse de réorganisation des molécules)
qui est réversible ⇒ état initial retrouvé ! (en négligeant
les frottements).

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Exercices sur le 2nd principe de la thermodynamique.

Exercice n°1 : variation d'entropie d’un corps plongé brusquement dans l’eau froide.
On possède un morceau de fer chauffé à T2 ≈ 77 °C dont on donne les caractéristiques suivantes : m ≈ 100g, C ≈ 0,46 J/g
(supposé indépendant de la température dans le domaine envisagé ici).
On plonge ce morceau de fer, pour le refroidir, dans un bac d'eau à la température T1 ≈ 7°C. La capacité thermique de l'eau et
la masse de l'eau sont suffisamment grandes pour que le bac d'eau réagisse comme un "source de chaleur", c'est - à - dire
comme un thermostat.

1. Calculez la variation d'entropie ΔSfer du morceau de fer lorsque sa température passe de T2 à T1. Est - ce que le fer a
reçu de l'entropie ?
2. Est - ce que cette transformation est réversible ? (justifiez).
3. Appliquez le 1er principe de la thermodynamique au système (isolé) fer + eau, déduisez -en que Qfer = - Qeau.
4. Le premier principe ne nous permet pas de connaître le signe de Qfer, montrez, en appliquant le 2nd principe au fer, que
Qfer est forcément négative.

Exercice n°2 : température d’équilibre de deux corps.


On possède un morceau de fer froid A de masse m1 ≈ 100g à la température T1 = 0°C. On le met en contact thermique avec un
morceau de cuivre chaud B de masse m2 ≈ 100g à la température T 2 ≈ 100°C. On donne pour le fer C 1 ≈ 460 J/kg et pour le
cuivre C2 ≈ 385 J/kg. Les 2 morceaux A+B forment un système isolé (pas d'échange d'énergie avec l'extérieur).

1. En appliquant le premier principe de la thermodynamique relatif au système A+B, prouvez que QA = -QB, c'est - à -
dire que la chaleur perdue par un morceau est intégralement gagnée par l'autre.

Le premier principe ne nous permet pas de savoir si la chaleur échangée par le corps chaud Q B est telle que QB > 0 ou < 0. Le
second principe va nous prouver que QB < 0 (la chaleur est perdue par le corps le plus chaud).

2. Calculez la température finale Tf des 2 corps en équilibre thermique.


3. Si l'on souhaite réaliser un dissipateur thermique (pour évacuer la chaleur perdue par un composant électronique), a -t
- on intérêt à prendre du zinc (CZn ≈ 389 J/kg) ou de l'aluminium (CAl ≈ 896 J/kg) ?
4. Calculez la variation d'entropie ΔSB du corps chaud. Le corps a - t - il perdu ou reçu de l'entropie ?
5. Est ce que la transformation est réversible ?

Exercice n°3 : variation d’entropie "de l'univers".


On possède un morceau d'aluminium froid A de masse m ≈ 100g à la température T1 = 10°C. On le met en contact thermique
avec l'air ambiant B de température T2 ≈ 20 °C. On donne pour l'aluminium C ≈ 896 J/kg.

1. Calculez la température finale Tf du morceau de fer.


2. Calculez la variation d'entropie ΔSA du morceau d'aluminium.
3. Calculez la variation d'entropie ΔSB de l'air ambiant.
4. Déduisez - en la variation d'entropie ΔSA+B de "l'univers" (système isolé). Est - ce que la transformation est réversible ?

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Réflexions personnelles.

1
Dans de nombreux ouvrages on définit l'entropie S par la relation dS δQ : c'est le cas de l'ouvrage de F. Dietzel et W.
T
Wagner "La thermodynamique facile à l'usage des thermiciens, des frigoristes et des autres…" éditions PYC livres. Je cite
(p.82 et 83 de la 7ème édition, 1998) :

…la relation q = c.(T2 - Tl) n'est pas utilisable pour représenter une quantité de chaleur du fait que, la capacité thermique
massique étant différente d'un corps à l'autre, il faudrait alors utiliser un diagramme particulier pour chaque corps […] le
S2

physicien Clausius (l822-l888) introduisit "l'entropie" S ou s qui satisfait la relation suivante : dQ = T.dS ou Q = ∫ T.dS . Il
S1

[le diagramme entropique T(S)] permet non seulement de représenter des quantités de chaleur par des surfaces mais
également de représenter des pressions ou des volumes (volumes massiques) par des courbes…

1
D'un autre côté, bien que Dietzel et Wagner ne le précisent pas, la formulation différentielle dS δQ
laisse supposer de δQ,
T
dS et T sont parfaitement définies, donc que la transformation est quasi-statique implicitement, et donc que l'on a en fait
1
dS δQ
T stat . C'est ce que semble confirmer Frederik Reif dans son "cours de Physique de Berkeley, volume 5 : physique
statistique", où il indique (relation 61, chapitre 7 paragraphe 4, repris au paragraphe "relations importantes") que l'on a
1
dS δQ
T pour toute transformation quasi-statique.

J'avoue que je suis perplexe, car d'autres auteurs, dont Claire Lhuillier et Jean Roux in "Introduction à la thermodynamique",
1
indiquent (p.123, relation 7.34 de l'ouvrage) que l'on a dS = δQ pour une transformation réversible seule et que la relation de
T
1 P
définition est en fait dS dU + dV .
T T

Faisons un calcul simple : admettons alors que l'on réalise la transformation isotherme quasi-statique (donc réversible) d'un gaz
parfait de deux manières différentes pour aller de l'état 1 à l'état 2 de même température T. On peut réaliser cette
transformation en s'arrangeant expérimentalement pour que le gaz reste sur l'isotherme T (compression lente continuellement
refroidie pour éviter l'échauffement du gaz) ou bien en réalisant un refroidissement isobare (gaz enfermé dans un cylindre à
piston mobile puis refroidi en mettant le cylindre en contact avec des glaçons) suivit d'un échauffement isochore (on bloque le
piston puis on met le cylindre au dessus d'une flamme). On obtient alors les 2 trajets (noir et coloré) suivants :

P
P2 2

1' 1
P1

V2 V1 V

1
Nous avons dU = δW + δQ = 0 ⇒ δQ = -δW = P.dV pour les 2 transformations or PV = nRT ⇒ P = nRT × et donc
V
1 2
1
1
δQ = nRT ×
V
dV . On peut calculer ∆S si on part de la définition de Dietzel et Wagner : ∆S = ∫ T δQ

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Cours de Thermodynamique n° 5

1 2
Q
1/ pour la transfo isotherme : T = Cte ⇒ ∆S = 12 or Q12 = nRTln(V2/V1) (voir cours précédents) donc :
T ∫δQ =
1
T
∆S = nR.ln(V2/V1)

δQ
2/ pour la transformation colorée on aurait δQ = δQP+δQV = Cp.dT + CV.dT et si on a toujours dS = on obtient :
T
∆S = ∆S + ∆S = T1 '
C × 1 dT + T C × 1 dT ⎛ T 1' ⎞ | + C ln⎛|T 1⎞ et comme on a un gaz parfait on peut
| = C ln |
1

11'
2
1' ∫ P T
T
∫ V T
T '
P
⎝ T1 ⎠
V
⎝ T 1' ⎠
T1 ' V2 1 1

écrire PV = nRT ⇒ , on en déduit ∆S = (C – ⎛V ⎞


C
= )ln | 2 | et comme CP-CV= nR on retrouve ∆S = nR.ln(V 2/V 1) bien
T V P V

1 1 ⎝V 1⎠

que l'on ait utilisé la relation δQ = T.dS pour une suite de transformations non réversibles.

Pour voir s'il s'agit là d'une coïncidence, faisons un autre calcul simple : admettons que l'on réalise la transformation
adiabatique quasi-statique (donc réversible) d'un gaz parfait : on part de l'état 1 (P 1, V1, T1) et arrivons à l'état 2 (P2, V2, T2) tel
que T2V2y-1 = T1V1y-1 (voir trajet noir de la figure ci-dessous).
On peut encore aboutir au même état final (P 2, V2, T2) en réalisant un refroidissement isobare (gaz enfermé dans un cylindre à
piston mobile puis refroidi en mettant le cylindre en contact avec des glaçons) suivit d'un échauffement isochore (on bloque le
piston puis on met le cylindre au dessus d'une flamme). On obtient alors le trajet coloré ci-dessous :

P
P2 2

1' 1
P1

V2 V1 V

2
1
On peut calculer ∆S si on part de la définition de Dietzel et Wagner : ∆S = ∫T δQ
1

2
1
1/ pour la transfo adiabatique (trajet noir) : δQ = 0 ⇒ ∆S = T ∫δQ = 0 (l'adiabatique réversible est isentropique : on le savait)
1

2/ pour la transformation colorée on a δQ = δQP+δQV δQ


= Cp.dT + CV.dT et, si on a applique encore la relation dS = pour
T
ces transformations non réversibles, on obtient : ∆S = ∆S + ∆S C × 1 dT + T C × 1 dT = C ln ⎛| T 1' ⎞ | + C ln⎛|T 2⎞ |
= T1 ' 2

11' 1' 2 ∫ P T ∫ V T P
⎝ T1 ⎠
V
⎝ T 1' ⎠
T1 ' V2 V2 T 1 T ' 1

On peut calculer T ' car PV = nRT ⇒ et donc T ' = T , d'autre part on peut calculer également T car T V y-1 =
1 = 1 1 2 2 2
T1 V1 V1
y–1

TV y-1
⇒ ⎛ V1 ⎞ y–1 y
⎛V ⎞ ⎛V ⎞ ⎛ V2 ⎞
⎛ V1 ⎞ ×T = ⎛ V .T ' ⎞= ⎛ V ⎞ × T d'où ∆S = C ln 2 – y.C ln 2 = (C – yC )× ln
T2 = '
| ×|
1 1
1 1
| | 1 | 1 | | | 1 P | | V | | P V | |
VV V V V V V
⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎝ 2⎠ ⎝ 1⎠ ⎝ 1⎠ ⎝ 1 ⎠
or on sait que CP = y.CV et donc on retrouve une nouvelle fois le résultat ∆S = 0

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Conclusion : la relation
1
dS = semble toujours vraie pour une transformation quasi-statique, que la transformation soit
δQ
T
réversible ou non ! Cela permettrait de comprendre pourquoi il est intéressant d'utiliser un diagramme T(S) pour les
transformation courantes, jamais réversibles, mais très souvent assimilables à des transformations quasi-statiques.

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