Vous êtes sur la page 1sur 6

F O R M A T I O N C O N T I N U E

//
ÇA Y EST ! MON MARI PERD L A TÊTE !
EXAMEN PHYSIQUE ET BILANS PARACLINIQUES

En raison de son résultat de 24/30 au test de Folstein, vous craignez que M. Gagnon soit bel
et bien atteint d’un trouble neurocognitif majeur. Vous aimeriez déterminer de quel type il s’agit.
Pour ce faire, vous l’examinez et lui prescrivez des examens de laboratoire. Que devez-vous
rechercher à l’examen et quelles analyses de laboratoire devez-vous lui prescrire ?

Christian Bocti et Alexandra Murray

VRAI FAUX

1. Avant de procéder à l’examen physique, vous pouvez obtenir une foule d’infor-
mations simplement en observant le patient. ( (

2. L’évaluation d’un trouble neurocognitif exige toujours un examen neurologique


de dépistage ciblé et un examen cardiovasculaire. ( (

3. Un trouble de la démarche évoque un autre diagnostic que la maladie d’Alzheimer. ( (

4. Des tests faciles et rapides permettent de déceler les signes de parkinsonisme. ( (

5. La présence d’un réflexe primitif à l’examen physique est toujours anormale. ( (

6. Au cabinet, il est difficile d’évaluer les praxies. ( (

7. Un bilan sanguin est toujours inclus dans l’évaluation des patients atteints d’un
trouble neurocognitif. ( (

8. Un examen d’imagerie cérébrale doit être prescrit à tous les patients. ( (

9. L’IRM présente plusieurs avantages par rapport à la tomodensitométrie dans


l’évaluation clinique d’un trouble neurocognitif. ( (

10. Il faut rechercher les biomarqueurs dans le liquide céphalorachidien ou prescrire


une tomographie à émission de positons avec traceurs de plaques d’amyloïde. ( (

Le Dr Christian Bocti, neurologue, est spécialisé dans les troubles cognitifs à la Clinique de mémoire
de l’Hôpital et centre d’hébergement Argyll du CIUSSS de l’Estrie–CHUS. La Dre Alexandra Murray,
médecin de famille, exerce dans les soins aux personnes âgées au CISSS de la Côte-Nord, à Baie-Comeau.

lemedecinduquebec.org 29
1. AVANT DE PROCÉDER À L’EXAMEN
PHYSIQUE, VOUS POUVEZ OBTENIR UNE FOULE ÉLÉMENTS À VÉRIFIER
D’INFORMATIONS SIMPLEMENT EN OBSERVANT TABLEAU I
À L’EXAMEN D’UN PATIENT
LE PATIENT. VRAI. CHEZ QUI ON SOUPÇONNE
Pour un médecin de famille, l’évaluation d’un patient ayant UN TROUBLE NEUROCOGNITIF
un trouble cognitif demande beaucoup de temps. Il doit donc
profiter de toutes les occasions pour recueillir le plus d’in-
h Apparence générale
formations possible.
h Poids
h Démarche
Le patient a-t-il de la difficulté à respecter ses rendez-vous ? h Nerfs crâniens
Est-ce que son hygiène personnelle ou son habillement h Signes extrapyramidaux
semble négligé ? A-t-il perdu du poids ? Se tourne-t-il vers h Trouble du mouvement
sa conjointe lorsque vous lui posez une question ? Tous ces h Signe du motoneurone supérieur
éléments peuvent constituer des signes de perte d’autono- h Réflexes primitifs
mie liés à un déclin cognitif et méritent votre attention. h Examen cardiovasculaire

2. L’ÉVALUATION D’UN TROUBLE NEUROCOGNITIF Tableau des auteurs.


EXIGE TOUJOURS UN EXAMEN NEUROLOGIQUE
DE DÉPISTAGE CIBLÉ ET UN EXAMEN
CARDIOVASCULAIRE. VRAI. une hydrocéphalie normotensive et un trouble neurocognitif
L’examen neurologique de dépistage ciblé permet de détecter associé à un syndrome parkinsonien1. Vous devez cepen-
deux grandes catégories d’anomalies : 1. les signes de lésions dant rester vigilant, puisque la maladie d’Alzheimer peut
focales, associés à un accident vasculaire cérébral ou à une coexister avec ces maladies. On parle alors d’un « trouble
tumeur cérébrale ; 2. les signes de parkinsonisme, présents neurocognitif mixte ».
principalement dans la maladie à corps de Lewy, dans les
autres troubles neurocognitifs associés aux syndromes par- L’hydrocéphalie normotensive se caractérise par l’apparition
kinsoniens dans le parkinsonisme vasculaire. d’un trouble de la démarche et d’une incontinence urinaire.
La démarche est magnétique (petits pas collés au sol) et
L’examen cardiovasculaire apporte quantité d’information, associée à un élargissement du polygone de sustentation.
tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Les éléments Ces symptômes peuvent précéder les troubles cognitifs de
suivants doivent être vérifiés systématiquement : les signes type sous-corticaux, c’est-à-dire ralentissement de la vitesse
vitaux (portez une attention particulière à la fréquence car- de traitement de l’information et atteinte des fonctions com-
diaque), l’examen du cœur, la recherche de souffles vasculaires plexes de l’attention.
ainsi que les pouls périphériques. La découverte de maladies
cardiovasculaires concomitantes accroît la présomption cli- Une démarche parkinsonienne, caractérisée par une instabi-
nique d’un trouble neurocognitif vasculaire. Il devient alors lité posturale, des petits pas, une diminution du balancement
important de bien maîtriser les facteurs de risque afin de pré- des bras et parfois de la festination évoque un trouble neu-
venir l’évolution de la maladie. Une hypertension mal maîtrisée rocognitif associé à un syndrome parkinsonien (tableau II).
(surtraitée ou sous-traitée) peut entraîner des répercussions Dans ce groupe de maladies, les chutes surviennent généra-
non négligeables sur les fonctions cognitives. Une hypoten- lement tôt dans l’évolution. D’autres découvertes à l’examen
sion orthostatique peut également orienter le diagnostic et les peuvent être présentes, comme une atteinte des mouvements
soins aux patients. Si vous envisagez de prescrire un inhibiteur extraoculaires verticaux ou l’apparition précoce d’une dysau-
de l’acétylcholinestérase, vous devez d’abord vous assurer de tonomie importante, d’une dysphagie ou d’une dysarthrie.
l’absence d’une bradycardie, une contre-indication à ce trai-
tement en raison du risque de bloc de conduction (tableau I). Les troubles neurocognitifs vasculaires entraînent souvent
des troubles de la démarche, qui varient selon la localisation
3. UN TROUBLE DE LA DÉMARCHE ÉVOQUE de l’atteinte. Il faut être à l’affût des déficits neurologi­ques
UN AUTRE DIAGNOSTIC QUE LA MALADIE focaux qui peuvent transparaître dans la démarche, comme
D’ALZHEIMER. VRAI. une spasticité, une parésie, une ataxie ou bien une hémi-
La démarche des patients atteints de la maladie d’Alzheimer négligence. Une atteinte vasculaire sous-corticale diffuse
demeure normale durant plusieurs années. Ce n’est qu’au (leucoaraïose ou lacunes multiples), en plus d’être associée à
stade avancé qu’apparaît une apraxie à la marche. La survenue un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information,
précoce d’un trouble de la démarche évoque donc d’au­tres peut également être la cause d’un parkinsonisme vasculaire
diagnostics, comme un trouble neurocognitif vasculaire, qui donne une démarche semblable à celle que nous avons

30 Le Médecin du Québec, volume 52, numéro 1, janvier 2017


F O R M A T I O N C O N T I N U E
//
TROUBLES NEUROCOGNITIFS CONSIGNES DE PANTOMIMES
TABLEAU II ASSOCIÉS AUX SYNDROMES POUR L’EXAMEN PHYSIQUE
TABLEAU III
PARKINSONIENS* D’UN PATIENT SOUPÇONNÉ
D’UN TROUBLE NEUROCOGNITIF2
Maladie à corps de Lewy
Hallucinations visuelles, fluctuations cognitives, anomalie Dites au patient de faire semblant de :
du sommeil paradoxal, sensibilité aux neuroleptiques h se brosser les dents ;
h se brosser les cheveux ;
Paralysie supranucléaire progressive
h clouer un clou ;
Ophtalmoplégie supranucléaire (initialement, diminution
h claquer des doigts ;
des saccades verticales), posture en extension, dysphagie
h souffler une chandelle.
et dysphonie précoces
Dégénérescence corticobasale Exemples d’erreurs
Trouble du mouvement affectant initialement un membre, h Utilise le membre en guise d’objet (ex. : un doigt en guise
signes corticaux (ex. : apraxie unilatérale, extinction sensitive de brosse à dents), distances mal évaluées, mouvements
à la double stimulation tactile) inadéquats

Atrophie multisystémique
Dysautonomie importante précoce, ataxie cérébelleuse,
parfois le seul paramètre qui diminue avec les répétitions en
dysphagie ou dysphonie précoces, signes pyramidaux
présence d’une bradykinésie.
* Tableau parkinsonien symétrique (sauf dans la dégénérescence corti-
cobasale) avec absence de tremblements et chutes tôt dans l’évolution 5. LA PRÉSENCE D’UN RÉFLEXE PRIMITIF
de la maladie À L’EXAMEN PHYSIQUE EST TOUJOURS
Tableau des auteurs. ANORMALE. FAUX.
Les réflexes primitifs, à l’exception du réflexe de préhension,
peuvent être présents chez un adulte sans maladie cérébrale.
décrite plus haut, mais en général sans bradykinésie aux Ils ne constituent donc pas des indicateurs fiables d’une ano-
membres supérieurs. Les réflexes ostéotendineux peuvent malie du lobe frontal s’ils sont analysés de façon isolée. Leur
être vifs et asymétriques. valeur dans l’examen physique d’un trouble neurocognitif
est donc limitée. Néanmoins, en relation avec les antécé-
4. DES TESTS FACILES ET RAPIDES dents du patient et les autres indices cliniques, la présence
PERMETTENT DE DÉCELER LES SIGNES de plusieurs réflexes primitifs peut appuyer un diagnostic
DE PARKINSONISME. VRAI. d’atteinte frontale.
La rigidité peut être mise en évidence par la manœuvre de
rotation passive du poignet et du coude à la recherche d’une 6. AU CABINET, IL EST DIFFICILE D’ÉVALUER
résistance involontaire au mouvement de « roue dentée ». LES PRAXIES. FAUX.
Attention au tremblement essentiel qui peut donner une L’apraxie est une difficulté à exécuter des gestes volontaires,
impression de « roue dentée » sans rigidité. en l’absence de problème moteur ou perceptuel primaire, de
trouble gnosique ou de compréhension.
L’instabilité posturale peut, quant à elle, être évaluée par
l’épreuve de traction (pull-back test). Il faut d’abord deman- Pour évaluer ce domaine, il faut d’abord demander au patient
der au patient de se tenir debout bien droit. Ensuite, il faut se d’effectuer une pantomime d’utilisation d’objets, c’est-à-dire
positionner derrière lui et, en s’appuyant contre un mur, tirer de « faire semblant » (tableau III2). Une difficulté à cet examen
brusquement ses épaules vers l’arrière afin de vérifier ses signifie une apraxie au moins légère. Ensuite, il est possible
réflexes posturaux. Il faut, bien entendu, lui expliquer le test de poursuivre l’examen en lui demandant d’imiter une série
au préalable ! Un patient aux réflexes posturaux normaux ne de gestes sans signification avec les mains (figure). Lorsque
fera pas plus d’un pas en arrière pour maintenir son équilibre. des erreurs surviennent, on parle d’une apraxie au moins
modérée. Enfin, l’apraxie est importante quand le patient
La bradykinésie peut être facilement évaluée par des mouve- éprouve de la difficulté avec les objets réels. Cette dernière
ments alternés rapides, comme la pince pouce-index. Il faut information est toutefois plus ardue à vérifier en cabinet,
alors regarder l’amplitude et le rythme. Règle générale, une mais elle peut être repérée à l’anamnèse ou à l’évaluation par
personne normale réussit à faire quinze mouvements rapides un ergothérapeute.
de la pince pouce-index en cinq secondes. L’amplitude est

lemedecinduquebec.org 31
FIGURE IMITATION DE GESTES ARBITRAIRES PAR LE PATIENT CHEZ QUI ON SOUPÇONNE UN TROUBLE NEUROCOGNITIF

Dites au patient : « Faites la même chose que moi ». Exemples de gestes arbitraires
 Dre Marie-Pier Villemure. Reproduction autorisée.

7. UN BILAN SANGUIN EST TOUJOURS INCLUS mine sérique qui peut révéler un aspect de l’état nutritionnel
DANS L’ÉVALUATION DES PATIENTS ATTEINTS du patient.
D’UN TROUBLE NEUROCOGNITIF. VRAI.
Un bilan sanguin de base est nécessaire chez tous les patients 8. UN EXAMEN D’IMAGERIE CÉRÉBRALE DOIT
afin de détecter les maladies concomitantes pouvant causer ÊTRE PRESCRIT À TOUS LES PATIENTS. FAUX.
ou exacerber un trouble neurocognitif (tableau IV3). Depuis 2007, le Consensus canadien sur le diagnostic et le
traitement de la démence recommande, en plus des critères du
Les autres bilans sont demandés selon la présomption cli- tableau IV3, un examen d’imagerie cérébrale pour les patients
nique. Les sérologies du VIH et de la syphilis sont réservées dont « la présence d’une maladie vasculaire cérébrale insoup-
aux patients ayant des facteurs de risque, aux jeunes patients, çonnée changerait la prise en charge clinique »3. Certaines
à ceux présentant des symptômes atypiques ou un trouble lésions qui témoignent d’accidents vasculaires cérébraux
neurocognitif d’évolution rapide. Il faut, bien entendu, songer peuvent être présentes chez des patients n’ayant jamais eu
à diriger ces patients vers des spécialistes. Le bilan hépa- de symptômes cliniques, ce qui peut modifier la prise en
tique est effectué en cas de présomption d’encéphalopathie charge des facteurs de risque. Si de petits AVC lacunaires
hépatique. Lorsque les troubles cognitifs sont intermittents, ou des changements dans la matière blanche « de modérés
il faut penser à des crises d’épilepsie focales dyscognitives et à importants » sont constatés à l’examen d’imagerie, on parle
demander une électro-encéphalographie. L’apnée du sommeil alors de troubles neurocognitifs « vasculaires » ou « mixtes ».
est aussi une affection à inclure dans le diagnostic différentiel Au contraire, un faible degré de changements de la matière
des troubles neurocognitifs. Il est alors pertinent de procéder blanche est moins susceptible d’entraîner des répercussions
à une échelle d’hypersomnolence diurne et de demander, au cliniques, puisque de tels changements touchent la plupart
besoin, une polysomnographie nocturne. des patients âgés4.

Certaines analyses sanguines peuvent également être utiles En résumé, il faut retenir que la plupart des patients devraient
dans la planification des soins, comme le dosage de l’albu- passer un examen d’imagerie cérébrale, sauf dans les cas

32 Le Médecin du Québec, volume 52, numéro 1, janvier 2017


F O R M A T I O N C O N T I N U E
//
EXAMENS PARACLINIQUES ET COMPLÉMENTAIRES DU PATIENT
TABLEAU IV
CHEZ QUI ON SOUPÇONNE UN TROUBLE NEUROCOGNITIF
h Un bilan sanguin devrait être effectué avant l’établissement d’un diagnostic initial afin de repérer les maladies concomitantes
qui pourraient diminuer les fonctions cognitives. Les éléments à vérifier sont :
• la formule sanguine ;
• la glycémie ;
• la calcémie ;
• la vitamine B12 ;
• la thyréostimuline hypophysaire (TSH) ;
• le test de la fonction rénale (créatinine) ;
• les électrolytes.

h La neuro-imagerie structurelle (imagerie par résonance magnétique cérébrale ou tomodensitométrie) peut être utile au diagnostic
différentiel chez des patients qui manifestent un déclin cognitif présentant un des profils suivants* :
• âge inférieur à 60 ans ;
• détérioration rapide (quelques mois) et inexpliquée des facultés cognitives ou de l’état d’autonomie fonctionnelle ;
• traumatisme crânien grave survenu récemment ;
• manifestations neurologiques inexpliquées ou anomalies focales à l’examen neurologique ;
• antécédents de cancer (en particulier ceux qui donnent des métastases cérébrales) ;
• utilisation d’anticoagulants ou antécédents de troubles de la coagulation ;
• troubles de la démarche ou incontinence urinaire dans les premiers stades du déclin ;
• symptômes cognitifs ou tableau clinique inhabituels ou atypiques.

h Tests à effectuer uniquement au besoin, en fonction du contexte clinique :


• un bilan hépatique, le dosage de l’alanine aminotransférase (ALT) ;
• les tests sérologiques de la syphilis ou du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ;
• un dosage des folates.

* Un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale ou une tomodensitométrie devrait être fait si la présence d’une maladie vasculaire cérébrale
insoupçonnée est susceptible de conduire à des modifications de la prise en charge clinique.
Source : INESSS. Outil d’aide à la décision clinique : la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs. (Fiche 2). Québec : l’Institut ; 2015. 3 p. Repro-
duction autorisée.

mo­dé­rés ou graves évoluant depuis plusieurs années et où des images radiologiques. L’atrophie de l’hippocampe appuie
le diagnostic est clair. le diagnostic d’une maladie d’Alzheimer chez un patient
ayant un tableau clinique compatible. Elle peut être évaluée
9. L’IRM PRÉSENTE PLUSIEURS AVANTAGES à l’aide de l’échelle visuelle de Scheltens. L’examen d’image-
PAR RAPPORT À LA TOMODENSITOMÉTRIE rie par résonance magnétique permet d’obtenir des images
DANS L’ÉVALUATION CLINIQUE D’UN TROUBLE plus précises pour la quantification de l’atrophie, mais cela
NEUROCOGNITIF. FAUX. relève encore du domaine de la recherche.
Certaines données appuient la non-infériorité de la tomoden-
sitométrie par rapport à l’IRM5 dans l’évaluation de l’atrophie 10. IL FAUT RECHERCHER LES BIOMARQUEURS
de l’hippocampe, de l’atrophie corticale et des changements DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN OU
de la matière blanche. Ces résultats sont encore plus inté- PRESCRIRE UNE TOMOGRAPHIE À ÉMISSION
ressants quand on considère les autres avantages qu’offre la DE POSITONS AVEC TRACEURS DES PLAQUES
tomodensitométrie : meilleure accessibilité, coûts moindres, D’AMYLOÏDE. FAUX.
rapidité et acceptation des patients portant du matériel métal- Il n’y a aucune indication dans l’évaluation d’un trouble neu­
lique ou souffrant de claustrophobie6. Par contre, les risques ro­co­gni­ti­f pour demander en première ligne un examen
d’une irradiation à des rayonnements ionisants doivent par- d’ima­ge­rie fonctionnelle ou la recherche de biomarqueurs
fois être pris en compte, surtout chez les patients plus jeunes dans le liquide céphalorachidien7. Ces examens doivent être
ayant passé de multiples tomodensitométries. réservés aux rares cas où persiste une incertitude diagnos-
tique malgré une consultation en clinique spécialisée. Ainsi,
Toutefois, peu importe le type d’examen d’imagerie choisi, en deuxième et en troisième ligne, la tomographie à émis-
seul un expert pourra extraire toute l’information pertinente sion de positons au fluorodésoxyglucose peut aider à lever

lemedecinduquebec.org 33
CE QUE VOUS DEVEZ RETENIR
h La présence d’un trouble de la démarche précoce évoque
d’autres diagnostics, comme un trouble neurocognitif FORMATION CONTINUE 2016-2017
vasculaire, une hydrocéphalie normotensive et un trouble
fmoq.org
neurocognitif associé à un syndrome parkinsonien.
h Un bilan sanguin de base est nécessaire chez tous les
patients afin de détecter les maladies concomitantes

LA GASTRO-
pouvant causer ou exacerber un trouble neurocognitif.
h La plupart des patients devraient passer un examen
d’imagerie cérébrale, sauf dans les cas de modérés à
graves évoluant depuis plusieurs années et où le dia-
gnostic est clair. ENTÉROLOGIE
le doute sur un diagnostic incertain de maladie d’Alzheimer
ET LA NUTRITION
(hypométabolisme temporopariétal) et de démence fronto- 9 ET 10 FÉVRIER 2017
temporale (hypométabolisme frontotemporal). En présence
HÔTEL DELTA QUÉBEC, QUÉBEC
d’un tableau clinique compatible, une diminution de la pro-
téine bêta-amyloïde et une augmentation des protéines tau
(dans le liquide cépha­lorachidien) peuvent être des signes
bio­chi­mi­ques d’un processus pathologique de type Alzheimer.
Toutefois, le risque de faux positifs n’est pas négligeable. Il
existe encore trop d’incertitudes sur l’évolution des sujets âgés
sains ayant des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer.

RETOUR SUR L’AMORCE


Les examens neurologiques ciblé et cardiovasculaire de
M. Gagnon sont normaux, tout comme sa démarche. Les
analyses de laboratoire ne révèlent aucune anomalie pou-
vant expliquer son tableau clinique. Sa tomodensitométrie
montre cependant une atrophie modérée de l’hippocampe
selon l’échelle de Scheltens. //

Date de réception : le 16 juin 2016


Date d’acceptation : le 7 juillet 2016

Le Dr Christian Bocti et la Dre Alexandra Murray n’ont signalé aucun


conflit d’intérêts.

BIBLIOGRAPHIE
1. Wolk DA, Dickerson BC. Clinical features and diagnosis of Alzheimer Disease.
UpToDate 2016. VOUS N’ÊTES PAS ENCORE
2. Devinsky O, D’Esposito M. Neurology of cognitive behavioral disorders. New
York : Oxford University Press ; 2003. p. 226-74.
INSCRIT À CE CONGRÈS ?
3. INESSS. Outil d’aide à la décision clinique : la maladie d’Alzheimer et les autres VOUS AVEZ JUSQU’AU
troubles neurocognitifs (fiche 2). Québec : l’Institut ; 2015. 3 p.
4. Bocti C. L’évaluation médicale des troubles cognitifs en première ligne : bilan
27 JANVIER POUR LE FAIRE.
sanguin et imagerie. Sherbrooke : CSSS-IUGS ; 2015. 41 p.
5. Wattjes MP, Henneman WJ, van der Flier WM et coll. Diagnostic imaging of
patients in a memory clinic: comparison of MR imaging and 64-detector row
CT. Radiology 2009 ; 253 (1) : 174-83.
6. Pasi M, Poggesi A, Pantoni L. The use of CT in dementia. Int Psychogeriatr 2011 ;
23 (suppl. 2) : S6-S12.
7. Moore A, Patterson C, Lee L et coll. Quatrième conférence consensuelle sur le
diagnostic et le traitement de la démence, recommandations pour les méde-
cins de famille. Médecin de famille canadien 2014 ; 60 (5) : e244-e250. NOMBRE DE PARTICIPANTS LIMITÉ

34 Le Médecin du Québec, volume 52, numéro 1, janvier 2017

Vous aimerez peut-être aussi