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pratique

Dyspnée : l’anamnèse a-t-elle


encore sa place dans l’évaluation ?

La dyspnée est une des principales causes de consultation


médicale. La rapidité d’un diagnostic fiable garantit une prise
en charge adéquate et une minimalisation des risques, parfois
vitaux, encourus par le patient. Malgré l’utilisation d’un nombre
croissant de biomarqueurs tels que troponines I, D-dimères,
BNP (Brain natriuretic peptide) et plus récemment l’apéline, mar-
queur endocrine du parenchyme pulmonaire, l’anamnèse
Rev Med Suisse 2006 ; 2 : 2598-604 reste primordiale dans l’évaluation du patient dyspnéique. De-
puis le début des années 90, des chercheurs ont tenté de com-
A.-L. Bonvin prendre la dyspnée par son langage en analysant les expres-
sions verbales utilisées par les patients, puis en les reliant pro-
P. M. Soccal gressivement à des situations physiopathologiques données.
La connaissance de ce langage «dyspnée» permet au praticien
Drs Paola M. Soccal et
Anne-Laure Bonvin de rompre la barrière de communication avec son patient et de
Service de pneumologie lui offrir une prise en charge optimale et rapide de sa dyspnée.
Dr Anne-Laure Bonvin
Service de médecin interne générale
Département de médecine interne
Dr Paola M. Soccal
Service de chirurgie thoracique INTRODUCTION
Département de chirurgie
HUG, 1211 Genève 14 Après l’arrivée sur le marché de plusieurs marqueurs spécifi-
paola.soccal@hcuge.ch ques permettant d’identifier rapidement les principales causes
de la dyspnée et la poursuite des travaux scientifiques dans
ce domaine,1 on est en droit de se demander si l’anamnèse a
encore une place prépondérante dans la prise en charge du
Dyspnea : is medical history still useful for patient dyspnéique. On dit en effet, que l’anamnèse est l’élément prédictif à
its evaluation ?
75% de l’étiologie de la dyspnée. Cela est-il encore vrai ?
Dyspnea is a common symptom and a major
cause of medical consultation. Fast and re-
La dyspnée, aiguë ou chronique (durée 쏜 1 mois) est un motif fréquent de
liable diagnostic work-up warrants minimiza- consultation médicale. Le tableau 1 résume les principales causes de la dys-
tion of the risks, sometimes vital, incurred by pnée. Dans près de 70% des cas, l’étiologie est cardiorespiratoire et dans 30%
the patient. Despite a growing number of bio- des cas, elle est multifactorielle. Une dyspnée aiguë peut survenir de novo ou être
markers including troponins I, D-dimers, BNP le fait d’une aggravation d’un état pathologique préexistant ; exacerbation d’une
and more recently Apelin, a lung endocrine bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), poussée d’insuffisance car-
parenchymal marker, medical history remains
diaque ou d’hypertension pulmonaire, aggravation d’une maladie neuromuscu-
the cornerstone of dyspnea clinical work-up.
Since the early 90’s, clinical investigators have
laire, etc. Les points clés sont l’appréciation d’un risque vital avec sa prise en
tried to better understand dyspnea by its lan- charge et parallèlement, la recherche diagnostique, gage d’un traitement spéci-
guage. Verbal expressions used by dyspneic fique, rapide et efficace. L’interrogatoire, l’examen clinique, la SaO2, la spirogra-
patients have been analyzed and progressi- phie, l’ECG et la radiographie pulmonaire permettent de régler un très grand
vely linked to given pathophysiological situa- nombre de situations, les autres explorations (échographie cardiaque, tomoden-
tions. Becoming more fluent with the language

verte de biomarqueurs spécifiques tels que le brain natriuretic peptide (BNP) pour
sitométrie thoracique, etc.) dépendent de l’orientation diagnostique. La décou-
of dyspnea would allow physicians to break
down any communication barriers and provide
the best care possible to patients with dysp- le cœur, et la commercialisation de tests permettant de le doser en moins de 20
nea. minutes ont suscité un intérêt majeur chez tout médecin confronté au problème
du diagnostic différentiel de la dyspnée.

BIOMARQUEURS ET DYSPNÉE
L’utilité des biomarqueurs a principalement été étudiée pour le tri étiologique
des dyspnées aiguës.2 Toutefois, les patients souffrant d’une BPCO ou d’une
insuffisance cardiaque (IC) représentant la majorité des patients consultant pour

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Tableau 1. Diagnostic différentiel de la dyspnée

Causes respiratoires Causes cardiaques Autres

Dyspnée aiguë Bronchospasme Ischémie myocardique

Embolie pulmonaire Insuffisance cardiaque

Pneumothorax Tamponade cardiaque

(Broncho)-pneumonie

Obstruction des voies aériennes

Aspiration

Anaphylaxie

Dyspnée chronique BPCO, asthme, bronchiectasies Insuffisance cardiaque Déconditionnement physique

Pathologie tumorale primaire ou secondaire Insuffisance coronarienne Causes psychogéniques

Obstruction des voies aériennes Arythmie cardiaque Anémie

Epanchement pleural Maladies péricardiques Reflux gastro-œsophagien


Maladies restrictives : Valvulopathies Acidose métabolique
• obésité morbide
• maladies neuromusculaires (cypho-
scolioses, myopathies, myasthénie, SLA)
• séquelles chirurgie, TBC
• maladies infiltratives diffuses

Hypertension artérielle pulmonaire Cirrhoses


Maladies thyroïdiennes

une dyspnée chronique et leur nombre ne cessant d’aug- dicine en 2004 ont confirmé ces résultats.7 Ainsi, un taux de
menter, on utilise aussi fréquemment ces biomarqueurs BNP 쏝 100 pg/ml permet quasiment d’éliminer le diagnos-
dans le contexte d’exacerbation de dyspnée chronique.1,3 tic d’IC. La valeur prédictive négative (VPN) passe de 89%
Parmi les marqueurs à usage clinique, il y a des molécules pour un taux sérique de 100 pg/ml à 96% pour un taux à 50
qui sont spécifiques d’un organe (poumon ou cœur) et pg/ml. A l’opposé, un taux sérique de BNP supérieur à 150
d’autres non spécifiques, mais qui restent néanmoins très pg/ml est très évocateur d’IC avec une VPP de 83%, alors
utiles dans la stratégie diagnostique de la dyspnée. Parmi que des valeurs au-delà de 400 pg/ml permettent d’asseoir
celles-ci, les D-dimères dont la valeur prédictive négative le diagnostic d’ICA. Dans le cadre de l’hypertension pulmo-
pour l’embolie pulmonaire est de 97% si leur taux sérique naire, le suivi des taux de BNP permet aussi de détecter
est 쏝 500 ng/ml. Ainsi, face à une probabilité clinique faible une aggravation des pressions artérielles pulmonaires.8,9
ou moyenne d’embolie pulmonaire, les D-dimères per- Un nouveau marqueur tissulaire, l’apéline, a été isolé et

Ligand endogène du récepteur de l’APJ (angiotensin receptor-


mettent d’exclure ce diagnostic sans besoin d’autres exa- caractérisé pour la première fois à la fin des années 90.

like 1), l’apéline se trouve au niveau de l’endothélium des


mens complémentaires plus invasifs et couteux. Parmi les
molécules spécifiques de la souffrance myocardique men-
tionnons la créatine-kinase MB et la troponine I, dont la petits vaisseaux de plusieurs organes dont le cœur et le
présence signe le diagnostic d’infarctus myocardique et le poumon. Il a été très récemment démontré que par com-
BNP. Le BNP et sa fraction N-terminale (NT-proBNP) sont paraison à des sujets sains, les taux sériques de l’apéline
des facteurs natriurétiques peptidiques sécrétés par les diminuent de manière significative (~ 3 fois) en cas de
myocytes ventriculaires lors de leur étirement. L’intérêt du pneumopathie chronique.10 Puisqu’il en est de même en
BNP et du NT-proBNP comme marqueurs non invasifs de cas d’IC, l’apéline à elle seule ne permet pas d’identifier la
l’insuffisance cardiaque aiguë (ICA) en urgence s’est déve- cause de la dyspnée. Toutefois, cette identification devient
loppé lorsqu’un kit de dosage rapide de ces molécules a possible si on combine le résultat de plusieurs biomar-
été commercialisé (TriageBNP®).4,5 L’étude multicentrique
BNP (breathing non properly) a démontré que les taux séri-
queurs ; ainsi qu’un taux bas d’apéline, combiné à un taux
élévé de BNP, identifie la pneumopathie chronique.
ques de BNP des patients souffrant d’ICA étaient six fois Les biomarqueurs sont et deviendront de plus en plus
supérieurs à ceux de patients souffrant d’une dyspnée aiguë précieux pour le diagnostic différentiel de la dyspnée, mais
d’une autre origine et que la performance diagnostique ils devront toujours s’intégrer dans une démarche clinique
était supérieure à celle du clinicien urgentiste (81% versus où la probabilité prétest aura été clairement établie. A ce
74%).6 D’autre études, dont une suisse regroupant plus de
200 patients et publiée dans le New England Journal of Me-
jour, ils ne permettent que rarement de poser un diagnos-
tic définitif. Au mieux, ils identifient l’organe responsable,

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poumon ou cœur, de la dyspnée. L’anamnèse fine reste expression verbale particulière. Le tableau 2 montre les
donc décisive pour le diagnostic définitif et la stratégie thé- expressions les plus fréquemment relevées chez les
rapeutique. patients dyspnéiques. Afin de faciliter l’analyse des don-

familles ou clusters puis comparées aux différents diagnostics


nées, ces expressions ont été arbitrairement regroupées en
LE LANGAGE «DYSPNÉE» présentés par les patients.12,13 Parallèlement aux études
La dyspnée peut être simplement décrite comme la chez les patients dyspnéiques, on a aussi testé des sujets
perception désagréable d’un effort respiratoire augmenté sains rendus artificiellement dyspnéiques par différents

de l’ATS, comme «une expérience subjective d’un inconfort respi-


ou de manière plus détaillée et conformément au consensus moyens imitant les causes physiopathologiques connues de

ratoire composé de sensations qualitativement distinctes et d’inten-


la dyspnée (retenir son souffle, inhaler du CO2, respirer avec

sité variable».11 La complexité de cette deuxième définition


une résistance, avec une contrainte élastique, avec une aug-
mentation de la capacité résiduelle fonctionnelle, avec une
souligne la richesse d’informations qui se cachent derrière le limitation de la capacité vitale, lors d’un exercice).14,15 Cette
simple terme de dyspnée et qui fait classiquement l’objet étude a permis d’identifier les expressions verbales utili-
d’une anamnèse poussée. Quel que soit le processus phy- sées en fonction de la cause physiopathologique de la dys-
siopathologique à l’origine de la sensation de la dyspnée, pnée (tableau 2) et de démontrer par la suite, grâce à des
la perception brute de ce stimulus initial va être modelée, techniques analysant le métabolisme cérébral (potentiels
affinée par un grand nombre de modulateurs : contrôle cor- évoqués, par PET, SPECT et IRM fonctionnelle) qu’il existe
tical, contexte médical, niveaux de CO2 et de PaO2, situa- plusieurs zones cérébrales différentiellement activées selon
tion socio-économique, culture, genre, expérience person- la cause de la dyspnée.16 Les aires cérébrales impliquées
nelle, culture, etc., et restituée par le patient sous forme sont nombreuses et incluent le cortex moteur primaire (M1),
d’une description verbale variable mais aboutissant systé- l’aire prémotrice D (PMA), l’aire motrice supplémentaire, le
matiquement au terme médical de dyspnée. cervelet et le thalamus. L’analyse détaillée des résultats de
ces études sort de l’objectif de cet article. Il est toutefois
LES DESCRIPTIFS DE LA DYSPNÉE, LEURS intéressant de relever que:
• L’insula dont l’activation est bien connue dans toutes
CARACTÉRISTIQUES ET PATHOLOGIES
sortes de situations désagréables telles que douleur, faim,
ASSOCIÉES soif, émotions négatives, montre une forte activation en cas
Partant du terme «dyspnée», il incombe au médecin de de dyspnée. Cette zone, système d’alarme interne, semble
remonter le processus jusqu’au stimulus initial, la cause de donc être un composant crucial du processus de percep-
la dyspnée. C’est pour cela que nombre de chercheurs se tion de la dyspnée.
sont penchés sur les expressions verbales utilisées par le • Il existe deux voies afférentes principales, l’une inclut le nerf
patient. Un asthmatique décrit-il sa dyspnée en utilisant les vague, le tronc cérébral puis le système limbique avec les
mêmes termes qu’un insuffisant cardiaque ou même qu’un amygdales, l’insula et le cortex cingulé. Cette voie est princi-
patient souffrant de BPCO? On s’est ainsi rendu compte, palement associée aux composantes affectives de la dyspnée.
qu’une cause définie de la dyspnée stimule des régions L’autre via les muscles respiratoires, le tronc cérébral et le tha-
cérébrales déterminées et pousse le patient à utiliser une lamus semble intégrer l’intensité de la dyspnée.16,17

Tableau 2. Associations entre expression verbale, groupe descriptif et diagnostic


(Abréviations : tiré des réf.12,13,15).

Exemples de phrases Groupe descriptif Diagnostic


utilisées
BPCO Asthme Pneumopathie IC Grossesse Décondit. Maladie neuro-
interstitielle physique musculaire
«Je respire vite» Rapide
«L’air ne sort pas» Expiration
«Je respire superficiellement» Superficiel
«L’air ne rentre pas» Inspiration
«Je me sens oppressé» Serré
«Ma respiration est lourde» Lourd
«J’ai de la peine à respirer»
«Je dois respirer plus» Plus
«Je suis essoufflé» Travail
«Ma respiration est laborieuse»
«Je m’étouffe» Etouffement
«Je n’ai pas assez d’air» Faim
«Je manque d’air»

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Deux processus parallèles permettent donc de percevoir 6. La sensation de besoin ou de soif d’air (groupe «faim»)
la dyspnée, l’un faisant plutôt l’intégration sensori-motrice La nécessité urgente de reprendre sa respiration aug-
de la dyspnée, alors que le second module son intensité. mente avec la PCO2 pour une même ventilation minute.
Une meilleure compréhension de ces mécanismes devrait En effet la sensation de dyspnée est plus importante durant
permettre d’envisager des interventions thérapeutiques une hyperpnée hypercapnique que durant une hyperpnée
visant à modifier leur perception si le traitement de la provoquée par un exercice. Ceci tend à prouver que la
cause de la dyspnée est insuffisant. On pense en particulier sensation de dyspnée est différente selon qu’elle résulte
aux interventions affectives ou cognitives. Dans les études d’un acte volontaire (médiée par des voies corticales)
sur la douleur, on sait par exemple que la modulation de durant l’effort physique ou de réflexe (médiée par le tronc
la douleur modifie son intégration corticale. cérébral) dans l’hypercapnie. Durant l’hypercapnie les dé-
charges corollaires du tronc provoquent un besoin, une soif
d’air qui est très différente de la dyspnée d’effort.
COMPRENDRE LA DYSPNÉE PAR SON
Il est important de remarquer que : a) les situations
LANGAGE 18 physiopathologiques associées à plus d’un descriptif sug-
Revenons à présent sur les expressions les plus fréquem- gèrent que la dyspnée n’est pas une sensation simple mais

1. L’impossibilité de vider ses voies aériennes (groupe «expiration»)


ment utilisées par les patients dyspnéiques (tableau 2). composite, par exemple les patients BPCO et asthmatiques
ne partagent pas du tout le même type de descriptifs de
Elle est étroitement associée à l’asthme, mais pas à la leur dyspnée alors que tous deux présentent une obstruc-
tion des voies aériennes ;13 b) chaque situation se caracté-
2. La sensation de respiration superficielle (groupe «superficiel»)
BPCO.
rise par la même combinaison unique de descriptifs et c)
Ce descriptif est le plus spécifiquement utilisé par les certains descriptifs sont présents dans plus d’une situation
patients atteints de pneumopathie interstitielle et de ma- physiopathologique suggérant des voies communes dans
ladie neuromusculaire. Les sujets sains à qui on impose une le processus de perception de la dyspnée.
respiration avec une restriction thoracique, identifient éga-

3. La sensation d’oppression thoracique, de poitrine serrée (groupe


lement leur respiration comme étant rapide ou superficielle.
CONCLUSION
«serré») La dyspnée est un symptôme fréquemment rencontré
L’impression de poitrine comprimée, serrée, est retrouvée en pratique clinique. Une anamnèse détaillée reste primor-
chez 50% des asthmatiques, 13% des patients avec pneumopa- diale dans la prise en charge de ces patients et cela malgré
thie interstitielle, mais 0% des BPCO. La sensibilité est de 86% la possibilité de faire appel à des biomarqueurs dont la
dans l’asthme contre seulement 7% dans la BPCO. Pendant la spécificité et la sensibilité permettent, dans des contextes
bronchoconstriction, c’est la stimulation de récepteurs senso- particuliers, d’exclure certaines pathologies. L’optimalisation
riels dans le thorax et les voies aériennes (récepteurs à l’irrita- de la communication verbale entre le patient dyspnéique
tion et stimulation des récepteurs C par l’inflammation locale), et le praticien, gage du succès diagnostique, passe par l’ap-
qui via la stimulation du nerf vague provoque cette sensation prentissage du langage descriptif de la dyspnée et de ses
de serrement dans la poitrine. Le blocage du nerf vague fait dis- traductions physiopathologiques.

4. La sensation d’effort ou travail respiratoire (groupe «travail»)


paraître la sensation d’oppression thoracique.

Les descriptifs contenus dans ce groupe sont utilisés par


de nombreux patients dans de nombreuses pathologies.
Bien qu’ils semblent moins spécifiques, ils augmentent Implications pratiques
proportionnellement à l’exercice physique. L’augmentation
de la commande motrice vers les muscles respiratoires est > Les consultations pour dyspnée sont très fréquentes. Le pro-
perçue comme un effort. C’est donc la force générée par nostic vital peut être en jeu

5. La sensation de suffocation (groupe «étouffement»)


les muscles respiratoires qui provoque la sensation d’effort.
> Dans deux tiers des cas, la cause est cardiorespiratoire
Elle peut être décrite par des patients BPCO mais sur- > Malgré l’utilisation croissante de biomarqueurs spécifiques,
tout par des patients avec une IC. Une étude a comparé l’anamnèse reste primordiale pour les stratégies diagnostique
l’utilisation de ce descriptif chez des patients avec IC et et thérapeutique
des patients sans IC ; cette sensation est nettement plus
présente par les insuffisants cardiaques (p 쏝 0,014). Les
> La connaissance des expressions verbales utilisées par les
patients dyspnéiques garantit une prise en charge optimale et
sujets sains soumis à une résistance lors de la respiration, rapide
décrivent le même groupe de symptômes.

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