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verte de biomarqueurs spécifiques tels que le brain natriuretic peptide (BNP) pour
sitométrie thoracique, etc.) dépendent de l’orientation diagnostique. La décou-
of dyspnea would allow physicians to break
down any communication barriers and provide
the best care possible to patients with dysp- le cœur, et la commercialisation de tests permettant de le doser en moins de 20
nea. minutes ont suscité un intérêt majeur chez tout médecin confronté au problème
du diagnostic différentiel de la dyspnée.
BIOMARQUEURS ET DYSPNÉE
L’utilité des biomarqueurs a principalement été étudiée pour le tri étiologique
des dyspnées aiguës.2 Toutefois, les patients souffrant d’une BPCO ou d’une
insuffisance cardiaque (IC) représentant la majorité des patients consultant pour
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Tableau 1. Diagnostic différentiel de la dyspnée
(Broncho)-pneumonie
Aspiration
Anaphylaxie
une dyspnée chronique et leur nombre ne cessant d’aug- dicine en 2004 ont confirmé ces résultats.7 Ainsi, un taux de
menter, on utilise aussi fréquemment ces biomarqueurs BNP 쏝 100 pg/ml permet quasiment d’éliminer le diagnos-
dans le contexte d’exacerbation de dyspnée chronique.1,3 tic d’IC. La valeur prédictive négative (VPN) passe de 89%
Parmi les marqueurs à usage clinique, il y a des molécules pour un taux sérique de 100 pg/ml à 96% pour un taux à 50
qui sont spécifiques d’un organe (poumon ou cœur) et pg/ml. A l’opposé, un taux sérique de BNP supérieur à 150
d’autres non spécifiques, mais qui restent néanmoins très pg/ml est très évocateur d’IC avec une VPP de 83%, alors
utiles dans la stratégie diagnostique de la dyspnée. Parmi que des valeurs au-delà de 400 pg/ml permettent d’asseoir
celles-ci, les D-dimères dont la valeur prédictive négative le diagnostic d’ICA. Dans le cadre de l’hypertension pulmo-
pour l’embolie pulmonaire est de 97% si leur taux sérique naire, le suivi des taux de BNP permet aussi de détecter
est 쏝 500 ng/ml. Ainsi, face à une probabilité clinique faible une aggravation des pressions artérielles pulmonaires.8,9
ou moyenne d’embolie pulmonaire, les D-dimères per- Un nouveau marqueur tissulaire, l’apéline, a été isolé et
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poumon ou cœur, de la dyspnée. L’anamnèse fine reste expression verbale particulière. Le tableau 2 montre les
donc décisive pour le diagnostic définitif et la stratégie thé- expressions les plus fréquemment relevées chez les
rapeutique. patients dyspnéiques. Afin de faciliter l’analyse des don-
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Deux processus parallèles permettent donc de percevoir 6. La sensation de besoin ou de soif d’air (groupe «faim»)
la dyspnée, l’un faisant plutôt l’intégration sensori-motrice La nécessité urgente de reprendre sa respiration aug-
de la dyspnée, alors que le second module son intensité. mente avec la PCO2 pour une même ventilation minute.
Une meilleure compréhension de ces mécanismes devrait En effet la sensation de dyspnée est plus importante durant
permettre d’envisager des interventions thérapeutiques une hyperpnée hypercapnique que durant une hyperpnée
visant à modifier leur perception si le traitement de la provoquée par un exercice. Ceci tend à prouver que la
cause de la dyspnée est insuffisant. On pense en particulier sensation de dyspnée est différente selon qu’elle résulte
aux interventions affectives ou cognitives. Dans les études d’un acte volontaire (médiée par des voies corticales)
sur la douleur, on sait par exemple que la modulation de durant l’effort physique ou de réflexe (médiée par le tronc
la douleur modifie son intégration corticale. cérébral) dans l’hypercapnie. Durant l’hypercapnie les dé-
charges corollaires du tronc provoquent un besoin, une soif
d’air qui est très différente de la dyspnée d’effort.
COMPRENDRE LA DYSPNÉE PAR SON
Il est important de remarquer que : a) les situations
LANGAGE 18 physiopathologiques associées à plus d’un descriptif sug-
Revenons à présent sur les expressions les plus fréquem- gèrent que la dyspnée n’est pas une sensation simple mais
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