Vous êtes sur la page 1sur 10

 7-104-A-40

Prise en charge endoscopique


de la pancréatite aiguë
A. Hedjoudje, F. Prat

Résumé : La pancréatite aiguë, définie comme une inflammation aiguë pancréatique, est une maladie
fréquente, imprévisible et potentiellement mortelle. Une douleur abdominale typique associée à l’élévation
de la lipasémie à plus de trois fois la normale suffisent pour établir le diagnostic. L’endoscopie digestive
joue un rôle d’importance croissante dans la prise en charge de la pancréatite tant à la phase aiguë que
pour la prise en charge des complications tardives telles que les pseudokystes ou les collections de nécrose.
Cet élargissement des indications est le fruit du développement de l’échoendoscopie interventionnelle et
d’innovations telles que les prothèses d’apposition ainsi que d’une meilleure connaissance de la place de
la sphinctérotomie endoscopique et du choix des méthodes de renutrition. De nombreux essais cliniques
ont permis de modifier considérablement le paradigme de prise en charge des patients souffrant de
pancréatite aiguë. De nouvelles stratégies thérapeutiques ont été élaborées dans lesquelles l’endoscopie
digestive joue un rôle de premier plan. L’objectif de cette revue de littérature est de clarifier le rôle et les
indications de l’endoscopie dans la prise en charge de la pancréatite aiguë et de ses complications.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Pancréatite aiguë ; CPRE, Prothèses endoscopiques ; Nécrose pancréatique ; Pseudokystes ;


Surinfection ; Déconnexion pancréatique

Plan scopiques jouent un rôle majeur. Malgré les progrès de la prise en


charge, la PA sévère reste associée à un taux de mortalité élevé.
■ Introduction 1 Est présenté dans cette revue un panorama des stratégies théra-

peutiques actuelles de prise en charge de la PA, en particulier de
Définition et épidémiologie 1
la place des techniques endoscopiques.
■ Physiopathologie de la pancréatite aiguë 2
■ Classification des collections pancréatitiques 2
■ Traitement endoscopique d’urgence 3  Définition et épidémiologie
Quelle est la place de la sphinctérotomie endoscopique en
urgence au cours de la pancréatite aiguë biliaire ? 3 La PA est la troisième pathologie digestive la plus fréquente
Nutrition entérale par sonde nasogastrique (sans endoscopie) et la première cause d’hospitalisation en gastroentérologie dans
ou nasojéjunale (nécessitant une endoscopie) 4 les pays développés [1] . Aux États-Unis, par exemple, elle entraîne
■ Traitement endoscopique des complications tardives 4 presque 300 000 admissions et coûte environ 2,7 milliards de dol-
Histoire du drainage des collections 4 lars chaque année [2] . Dans le monde, la PA est la première cause
Prise en charge des pseudokystes 4 d’hospitalisation pour pathologie digestive et son incidence, en
Prise en charge des coulées de nécrose circonscrites augmentation, est estimée à 34 pour 100 000 personnes par année
(walled-off necrosis) 6 dans les pays développés [3] . La PA est définie par l’association d’au
Syndrome de déconnexion pancréatique 8 moins deux critères parmi les suivants :
Diagnostic et histoire naturelle 8 • douleur typique ;
■ Conclusion et perspectives 8 • amylasémie ou lipasémie supérieure à trois fois la limite supé-
rieure de la valeur normale ;
• imagerie tomodensitométrique mettant en évidence des aspects
caractéristique de PA [4] .
 Introduction La sévérité de la pancréatite est généralement définie selon la
classification d’Atlanta [4] , préconisation reprise notamment par
La pancréatite aiguë (PA) est une maladie fréquente, impré- l’European Society of Gastrointestinal Endoscopy (ESGE) [5] : la
visible et potentiellement mortelle. Le pronostic dépend forme simple est caractérisée par l’absence de nécrose et/ou de
principalement du développement de défaillances d’organe dysfonction d’organe, la forme modérément sévère est caractéri-
et d’une infection secondaire de la nécrose pancréatique ou sée par la présence d’une dysfonction d’organe transitoire (< 48 h)
péripancréatique. Au cours des 10 dernières années, le traitement et/ou de complications locales, enfin, la forme sévère est caractéri-
de la PA a évolué vers une approche multidisciplinaire, adaptée à sée par la présence de dysfonction(s) d’organe persistante(s) et/ou
chaque cas et moins invasive, dans laquelle les techniques endo- de nécrose pancréatique [4] .

EMC - Hépatologie 1
Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2020
med MEHERZI http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1976(21)43933-1
7-104-A-40  Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë

Tableau 1.
Les principales causes de pancréatite aiguë.
Lithiase biliaire
Alcool
Mécanique non lithiasique Vatériennes et périvatériennes (imputabilité inconstante) : Ampullome (généralement invasif),
diverticule, kyste cholédocien,
dysfonction du sphincter d’Oddi
Canalaires pancréatiques : Tumeurs intracanalaires papillaires et
mucineuses du pancréas (canal principal)
Autres obstacles canalaires : calcul
pancréatique, sténose, parasites (ascaris)
Métabolique Hypercalcémie
Hypertriglycéridémie
Médicamenteuses : Azathioprine, pentamidine steroids,
sulfamethoxazole-trimethoprim, erythromycin, rifampicin,
hydrochlorothiazide, furosémide, sulfasalazine, mésalazine,
mercaptopurine, tétracycline, opiates, valproic acid,
carbamazépine, octréotide, énalapril, etc.
Infections Virales : Oreillons, Coxsackie A, CMV, VZV, HSV,
hépatite B
Bactéries : Mycoplasmes, légionnelles, leptospires,
salmonelles
Parasites : Ascaris, Cryptosporidium, toxoplasma
Génétiques PRSS 1 : Protease serine 1 (gène du trypsinogène cationique)
SPINK 1 : sérine protéase inhibitor kazal type 1
CFTR : cystic fibrosis transmembrane conductance regulator
(mucoviscidose)
Chymotrypsin-C
Calcium sensing receptor
Claudin 2
Post-CPRE
Auto-immune : PAI type 1 et 2
Autres causes Traumatisme abdominal
Ischémie mésentérique
Chirurgie (rate, rein gauche, duodénopancréas, etc.)
Anomalies anatomiques congénitales (hors kyste du
cholédoque) : Pancreas divisum (rarement cause isolée de PA),
pancréas annulaire

CMV : cytomégalovirus ; VZV : virus de la varicelle et du zona ; HSV : herpes simplex virus ; CPRE : cholangiopancréatographie rétrograde par voie endoscopique ; PAI :
pancréatite auto-immune ; PA : pancréatite aiguë.

 Physiopathologie radicaux libres majorent les lésions pancréatiques [8] . La PA sévère


évolue classiquement en deux phases aux profils de morbidité
de la pancréatite aiguë différents : les complications précoces sont la conséquence de la
phase inflammatoire précoce de la pancréatite, et sont à l’origine
La PA est caractérisée par une réponse inflammatoire locale de défaillances viscérales, tandis qu’à une phase plus tardive, les
et systémique de sévérité variable. La majorité des patients ont complications septiques et tout particulièrement la surinfection
une forme peu sévère évoluant de manière favorable en quelques de coulées de nécrose déterminent le pronostic (Fig. 1).
jours. En revanche, 20 % des patients développent une forme
modérée à sévère caractérisée par la présence de nécrose pancréa-
tique ou péripancréatique ou par une dysfonction d’organe. Bien
que la physiopathologie de la PA ne soit pas totalement élucidée,
 Classification des collections
l’hypothèse principale est l’activation de la trypsine, une enzyme pancréatitiques
protéolytique, dans les cellules acinaires pancréatiques, condui-
sant à l’autodigestion de la glande et à l’activation d’une cascade L’autodigestion de la glande pancréatique et de son environ-
inflammatoire. Les causes pouvant induire cette activation sont nement immédiat (la « graisse péripancréatique ») entraîne la
principalement la lithiase biliaire et des agents toxiques, l’alcool formation de pancreatic fluid collections (PFC). La classification des
étant au premier plan de cette catégorie (Tableau 1). La PA survient PFC est essentielle pour une prise en charge adéquate. Le premier
lorsque les mécanismes intracellulaires protecteurs empêchant système de classification généralisé a été élaboré en 1993 par une
l’activation du trypsinogène ou inhibant la trypsine sont dépas- réunion de consensus international à Atlanta (États-Unis) et a été
sés. Après l’activation du trypsinogène en trypsine par les cellules désigné sous le nom de « critères d’Atlanta » [9] . Ces critères per-
acinaires pancréatiques, plusieurs enzymes comme l’élastase, la mettaient de classer les PFC en collections aiguës ou chroniques,
phospholipase A2 et le complément sont activés induisant une les collections chroniques étant ensuite divisées en nécrose pan-
inflammation locale via différents médiateurs comme les inter- créatique, pseudokystes et abcès pancréatiques.
leukines (IL) 1, 6 et 8, entre autres [6] . Le tumor necrosis factor Cependant, avec l’amélioration de la compréhension physiopa-
(TNF)-␣ est également libéré par les macrophages et sa production thologique et des outils de diagnostic, il est devenu évident qu’un
est corrélée à la sévérité de la PA [7] . système organisationnel plus détaillé était nécessaire. Plus préci-
Localement, l’activation des cellules endothéliales modifie sément, un système qui fasse la distinction entre les collections à
la perméabilité membranaire et induit la migration transen- contenu exclusivement liquide d’une part, et celles provenant de
dothéliale des leucocytes qui relargue alors d’autres facteurs la nécrose et/ou contenant des composants solides d’autre part.
cytotoxiques. L’altération des échanges gazeux et la production de Un nouveau système de classification a donc été élaboré, connu

2 EMC - Hépatologie
Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë  7-104-A-40

Phase précoce Phase tardive Figure 1. Phases de la pancréatite aiguë.


Cascade inflammatoire Sepsis
Translocations Complications liées
bactériennes aux collections
100 %
Apparition des complictions

Place du traitement
instrumental

Complications en lien
avec les coulées
inflammatoires

Complications en
avec le syndrome
inflammatoire

Avant la 4e semaine Après la 4e semaine Plusieurs mois

sous le nom de critères d’Atlanta révisés [4] . Comme les critères trique allemand [14] remettait en cause ces premiers résultats.
d’Atlanta originaux, les collections liquidiennes postpancréa- L’étude, conçue pour inclure uniquement les patients présentant
tiques sont classées comme aiguës (survenant moins de 4 semaines des signes d’obstruction biliaire définis par des critères clinico-
après l’épisode de pancréatite) ou chroniques (survenant plus de radiologiques, ne montrait pas de bénéfice d’une CPRE précoce
4 semaines après l’épisode de pancréatite). Cependant, dans les plus ou moins la SE (dans les 72 h suivant l’apparition des symp-
critères révisés, les collections aiguës et chroniques sont subdivi- tômes) par rapport à un traitement conservateur. Dix ans plus
sées en fonction de la présence de nécrose dans la collection. Les tard, deux nouveaux essais contrôlés randomisés, l’un argen-
collections aiguës sont divisées en quatre catégories et détaillées tin et l’autre chinois, confirmaient l’absence de bénéfice de la
dans le Tableau 2 : CPRE précoce chez les patients présentant une obstruction biliaire
• collection liquidienne aiguë péripancréatique ; clinicoradiologique sans angiocholite associée [15, 16] .
• collection nécrotique aiguë ; Deux méta-analyses ont été publiées en 2008 [17, 18] . La pre-
• pseudokyste pancréatique ; mière a révélé que la CPRE précoce, comparée à un traitement
• nécrose circonscrite ou encapsulée (walled-off necrosis). conservateur chez les patients souffrant de PA légère ou sévère, ne
La formation d’une collection péripancréatique se produit fré- diminuait pas l’incidence des complications pancréatiques locales
quemment au cours des PA comme des pancréatites chroniques. ni le taux de mortalité [17] . La seconde méta-analyse a été conçue
Elles se résolvent spontanément dans plus de 50 % des cas et, pour annuler l’effet confondant de l’angiocholite aiguë et n’a
par conséquent, une approche attentiste est souvent la bonne démontré aucun avantage de la CPRE précoce par rapport au
décision en l’absence de symptômes. traitement conservateur en termes de complications et de mor-
talité chez les patients présentant une PA modérée ou sévère [18] .
La conclusion à tirer de ces études est que la CPRE précoce est
 Traitement endoscopique indiquée chez les patients atteints de PA s’il existe des preuves
cliniques d’angiocholite aiguë associée, mais pas chez ceux qui
d’urgence ont une cholestase isolée. Si la cholestase peut refléter la persis-
Quelle est la place de la sphinctérotomie tance d’un calcul biliaire obstructif, elle peut également être due
à un œdème de l’ampoule de Vater secondaire au passage récent
endoscopique en urgence au cours du calcul dans le duodénum et on peut donc s’attendre à une
de la pancréatite aiguë biliaire ? amélioration au cours des premiers jours d’admission. Une choles-
tase persistante sans angiocholite peut nécessiter une CPRE, mais
La place de la cholangiopancréatographie rétrograde par voie généralement pas en situation aiguë.
endoscopique (CPRE) en phase aiguë de la PA biliaire a suscité Dans une autre méta-analyse conduite par Tse et al. en 2012 [19] ,
beaucoup de controverse. Le primum movens de la PA biliaire étant les auteurs ne retrouvaient pas de bénéfice de la CPRE dans la PA
la migration suivie de l’enclavement temporaire ou durable d’un biliaire de manière générale concernant la mortalité et le risque
calcul dans l’ampoule de Vater, il est logique de penser qu’un de complications locales ou systémiques. De la même manière,
désenclavement très précoce du calcul obstruant le carrefour en analyse en sous-groupe, les auteurs identifiaient en revanche
biliopancréatique est susceptible de prévenir ou d’enrayer la cas- un bénéfice de la CPRE en cas d’angiocholite ou d’obstruction
cade délétère de la PA sévère. À partir des années 1980, la CPRE et biliaire.
la sphinctérotomie (SE) commençaient à s’ancrer dans la pratique Plus récemment, l’étude néérlandaise APEC [20] incluait
courante pour le traitement de la lithiase de la voie biliaire princi- 232 patients présentant une PA sévère sans angiocholite ran-
pale. Au début des années 1990, la CPRE plus ou moins la SE a été domisés en deux groupes : CPRE urgente avec sphinctérotomie
proposée comme une intervention pouvant être bénéfique chez (n = 118) ou traitement conservateur (n = 114). Le critère de
les patients présentant une PA d’origine biliaire suite à la publica- jugement principal était un score composite associant morta-
tion de deux essais contrôlés randomisés, l’un du Royaume-Uni et lité et complications majeures définies comme une défaillance
l’autre de Hong Kong qui comparaient la réalisation d’une CPRE persistante d’organe, la survenue d’une angiocholite, d’une bac-
plus ou moins la SE précoce (dans les 48 à 72 h suivant l’admission) tériémie, d’une pneumopathie, d’une surinfection de nécrose
à un traitement conservateur [10, 11] . Les deux essais démontraient pancréatique ou d’une insuffisance pancréatique dans les 6 mois.
que la SE précoce était associée à une réduction des complications Le critère d’évaluation principal est apparu chez 45 (38 %) des
sans pour autant affecter la mortalité, mais les bénéfices n’étaient 117 patients du groupe CPRE et chez 50 (44 %) des 113 patients
apparents que chez les patients dont on prédisait une forme du groupe de traitement conservateur (risque relatif : 0,87 ; inter-
sévère de pancréatite. Certaines données suggèrent que la durée valle de confiance [IC] 95 % : 0,64–1,18 ; p = 0,37). L’analyse des
de l’obstruction biliaire, plutôt que la gravité prévue de la PA, composantes individuelles de la survenue de complications
est le déterminant le plus important du résultat [12, 13] . Quelques retrouvait en revanche une diminution du risque de PA biliaire
années plus tard, un nouvel essai contrôlé randomisé multicen- secondaire puisqu’il n’apparaissait aucun nouvel épisode chez les

EMC - Hépatologie 3
7-104-A-40  Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë

Tableau 2.
Définitions des collections liquidiennes pancréatiques d’origine inflammatoire au cours des pancréatites aiguës (selon les critères d’Atlanta révisés) [4] .
Délai de formation Débris nécrotiques Aspect à l’imagerie
Collection liquidienne aiguë < 4 semaines Non Collection homogène de densité liquidienne
péripancréatique (acute pancreatic Absence de paroi
fluid collection) Adjacent au pancréas (pas d’extension
intrapancréatique)
Pseudokyste pancréatique > 4 semaines Non Collection liquidienne bien circonscrite
(pancreatic pseudocyst) extrapancréatique
Paroi visible (encapsulée)
Densité liquidienne
Maturation nécessitant généralement au moins
4 semaines
Collection nécrotique aiguë (acute < 4 semaines Oui Hétérogénéité de densité liquidienne et non
necrotic collection) liquidienne
Localisation intra- et/ou péripancréatique
Non circonscrite, absence de paroi
Nécrose circonscrite (walled off > 4 semaines Oui Densité hétérogène liquidienne et non liquidienne
necrosis) Circonscrite, encapsulée avec paroi visible se
rehaussant après injection de produit de contraste
Intra- et/ou extrapancréatique

patients sphinctérotomisés contre dix événements dans le groupe


contrôle (p = 0,001), ainsi que du nombre d’angiocholites. Ainsi,
cet essai ne montrait pas de supériorité de la CPRE plus ou moins
la SE en urgence et entérine sa non-efficacité pour réduire la sévé-
rité de la PA biliaire, tandis que les deux indications restant valides
de la SE urgente sont la présence d’une angiocholite ou les signes
d’un obstacle persistant sur les voies biliaires (dans les 72 h).
Il est important de nuancer ces données, même si elles
s’imposent dans la pratique : en effet, aucune étude contrôlée n’a à
ce jour évalué de façon rigoureuse le rôle de l’échoendoscopie (EE)
ou de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour sélection-
ner les patients pouvant bénéficier de la CPRE en urgence. L’EE et
l’IRM sont les deux méthodes les plus efficaces pour identifier la
lithiase de la voie biliaire principale (LVBP) de façon non invasive
et éviter des sphinctérotomies inutiles. L’EE a l’avantage de pou-
voir être faite dans le même temps anesthésique que la CPRE et
peut être facilement réalisée en urgence. Il est donc possible que
l’introduction de l’EE dans l’arbre décisionnel au cours des pre- Figure 2. Sphinctérotomie endoscopique entraînant l’écoulement de
mières 48 à 72 heures suivant le début de la PA modifie l’impact pus sous pression lors d’une pancréatite aiguë biliaire avec angiocholite.
de la prise en charge endoscopique de la LVBP au cours de la PA
biliaire. Des études visant à évaluer cette stratégie sont souhai-
tables. La Figure 2 montre un écoulement de pus sous pression
lors d’une PA biliaire avec angiocholite.
 Traitement endoscopique
des complications tardives
Nutrition entérale par sonde nasogastrique Histoire du drainage des collections
(sans endoscopie) ou nasojéjunale L’histoire du traitement endoscopique des collections
(nécessitant une endoscopie) péripancréatiques a commencé en 1975 [23] , avec la publica-
tion d’un cas de ponction-aspiration de liquide intrakystique
Bien que la nutrition entérale infusée au-delà de l’angle de Treitz sous contrôle endoscopique, permise par l’existence d’un bom-
soit susceptible de diminuer la stimulation pancréatique, la mise bement de la collection visible dans la cavité gastrique. Bien que
en place d’une sonde nasojéjunale nécessite une endoscopie et le kyste soit réapparu peu après, il s’agissait du premier rapport
souvent une pose sous contrôle fluoroscopique, contrairement à d’une tentative de traitement endoscopique des pseudokystes
la sonde nasogastrique qui peut être placée au lit du patient. Des pancréatiques. Jusqu’à la fin des années 1990, la visibilité endo-
études comparant les deux modes de nutrition entérale ont été scopique d’un bombement intragastrique (ou intraduodénal)
conduites et une méta-analyse de ces études n’a montré aucune était l’une des deux conditions requises pour réaliser une kysto-
différence de mortalité et de tolérance ; cependant, cette analyse gastrostomie endoscopique, l’autre étant une distance entre la
a été limitée par la petite taille de l’échantillon (157 patients dans lumière digestive et celle de la collection liquidienne inférieure
les trois études incluses pour l’analyse) et le manque de vérifica- à 10 mm, telle qu’évaluée au scanner. Au cours des 2 décennies
tion du placement de la sonde nasojéjunale distale au ligament de suivantes, l’évolution du traitement endoscopique a été marquée
Treitz dans deux des trois études [21] . Une étude de non-infériorité par la généralisation de l’EE comme méthode de réalisation du
portant sur 78 patients randomisés pour une alimentation naso- drainage des collections pancréatiques, puis plus récemment
gastrique ou par voie nasojéjunale radiologiquement confirmée l’apparition des prothèses dites « d’apposition ».
dont le critère de jugement principal est la survenue d’une infec-
tion pendant le séjour hospitalier a été publiée. Cette étude
montre une non-infériorité de la voie nasogastrique, bien qu’il Prise en charge des pseudokystes
ait été observé un taux plus élevé de complications infec-
tieuses, de nécessité d’intervention chirurgicale pour nécrose Les pseudokystes pancréatiques ne représentent qu’une par-
infectée et de mortalité dans le groupe d’alimentation par sonde tie du spectre des collections péripancréatiques. On distinguait
nasojéjunale [22] . souvent, de façon quelque peu confuse, les pseudokystes

4 EMC - Hépatologie
Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë  7-104-A-40

rétentionnels purement liquidiens et les pseudokystes nécro-


tiques, au contenu partiellement solide. Selon la classification
d’Atlanta, on classe comme pseudokyste une collection liqui- 2
dienne encapsulée, dépourvue de débris solides, se développant
plus de 4 semaines après le début d’une PA. Il est recommandé 3
de drainer les pseudokystes lorsqu’ils persistent plus de 4 à
6 semaines, s’ils sont bien limités, ont un diamètre de plus de
60 mm et sont symptomatiques ou à l’origine de complications
comme un syndrome occlusif ou une compression extrinsèque des
voies biliaires [24, 25] . La plupart du temps, une attitude conserva- 1
trice peut suffire puisque nombre de ces collections vont régresser
spontanément sans nécessité de geste de drainage. Cette attitude 4
est d’autant plus justifiée que le drainage de collections non sté-
riles peut provoquer une infection iatrogène [26] . Lorsqu’il est Figure 3. Voies d’abord et de drainages multiples dans le traitement de
indiqué, le drainage des pseudokystes peut être réalisé par voie la nécrose pancréatique. 1. Prothèse voie biliaire principale ; 2. kystoduo-
endoscopique, chirurgicale ou radiologique. dénostomie ; 3. kystogastrostomie ; 4. drain percutané.

Drainage endoscopique ou drainage chirurgical ?


Le drainage chirurgical par kystogastrostomie ou kystojé- Considérations techniques
junostomie implique une procédure de chirurgie ouverte ou La prise en charge endoscopique des pseudokystes a évolué
laparoscopique dans laquelle une anastomose est créée entre la au cours du temps, avec une approche désormais quasi exclusi-
cavité kystique et l’estomac ou l’intestin grêle en utilisant des vement échoendoscopique. Pourtant, une méta-analyse de 2014
sutures ou des dispositifs d’agrafage. Historiquement, le drainage regroupant les résultats de quatre études ne trouvait pas de
chirurgical était un moyen efficace de traitement, avec des taux de différence significative en comparant le drainage transmural
récidive des pseudokystes compris entre 2,5 et 5 % mais associé à conventionnel au drainage guidé échoendoscopiquement [35] . La
un taux de complications atteignant jusqu’à 30 % dans certaines popularité du drainage guidé échoendoscopiquement est liée à la
études [27] . possibilité d’évaluer la collection en temps réel et de s’affranchir
L’apparition des nouvelles techniques endoscopiques, d’abord des limites liées au drainage endoscopique pur, comme la distance
sans puis avec guidage échoendoscopique, a permis la comparai- maximale entre la lumière digestive et la collection, ou le risque
son des approches chirurgicale et endoscopique. Plusieurs essais de blesser un vaisseau. En effet, lors du drainage guidé par EE,
contrôlés randomisés ont montré que le drainage endoscopique le pseudokyste est d’abord visualisé à l’aide d’un échoendoscope
est supérieur à la chirurgie pour le drainage des pseudokystes. linéaire pour déterminer la meilleure fenêtre de ponction. Selon
Ainsi, dans une étude monocentrique britannique conduite par la localisation de la collection pseudokystique, il est possible de
Varadarajulu et al. [28] dans laquelle 40 patients ont été randomisés ponctionner celle-ci à travers l’estomac (le plus fréquent) ou à
entre un groupe traité endoscopiquement et l’autre par chirurgie travers le duodénum (Fig. 3). Le mode Doppler peut être utilisé
traditionnelle, aucun des patients ayant reçu le traitement endo- pour vérifier l’absence de vaisseaux sur la trajectoire de ponction
scopique n’a eu de récidive de pseudokyste, contre un patient prévue. Cette précaution est particulièrement utile lorsqu’il existe
traité chirurgicalement. Les auteurs ne retrouvaient pas de dif- une hypertension portale segmentaire et des voies de dérivation
férence entre les groupes en termes de succès du traitement, de veineuse péripancréatiques. Après la ponction du pseudokyste par
complications ou de taux de réintervention. La durée du séjour à une aiguille de 19 gauges, le trajet est dilaté au ballonnet ou plus
l’hôpital était plus courte pour les patients ayant eu un traitement souvent électrocautérisé à l’aide d’un « cystostome », avant de
endoscopique (2 versus 6 j ; p < 0,001). Enfin, le coût total moyen mettre en place un ou deux stents plastiques à double queue
était deux fois moindre pour les patients traités par endoscopie de cochon assurant la vidange du pseudokyste dans la lumière
par rapport à ceux traités par chirurgie. D’autres études rétrospec- digestive (Fig. 4). Une alternative aux prothèses à double queue
tives produisent des résultats équivalents [29] . Dans la méta-analyse de cochon est le choix d’une prothèse métallique d’apposition
conduite par Szakó et al. [30] , 15 articles comparant le drainage chi- (lumen-apposing metal stent [LAMS]) (Fig. 5). Ces prothèses ont
rurgical au drainage endoscopique ont été inclus. Une différence été développées à partir de 2011 et sont caractérisées par une
significative a été constatée dans la durée de séjour postopératoire armature métallique recouverte de plastique, comme les stents
(–4,61 j ; IC 95 % :–7,89–1,33 ; p = 0,006) et la durée de séjour expansifs couverts utilisés ailleurs, mais avec la particularité de
totale (–3,67 j ; IC 95 % : –5,00-–2,34 ; p < 0,001) en faveur de collerettes larges et d’une « selle » (c’est-à-dire le corps ou portion
l’endoscopie. intermédiaire entre les collerettes) très courte, permettant ainsi
le rapprochement de deux parois pour en assurer l’accolement
sans fuite de contenu. En théorie, le diamètre plus important
Drainage endoscopique ou drainage percutané ? (15–20 mm) des LAMS permet un meilleur drainage des col-
Le drainage percutané implique la mise en place d’un cathé- lections dans le tractus gastro-intestinal. L’avantage théorique
ter de drainage dans le pseudokyste sous contrôle radiologique, d’une LAMS pour le drainage endoscopique des pseudokystes
généralement par scanner ou échographie. Le drainage percu- pancréatiques est toujours débattu. Une revue systématique avec
tané a également été comparé au drainage endoscopique dans méta-analyse n’a pas trouvé de meilleurs résultats après le drainage
de nombreuses études [31–33] . Dans une étude rétrospective chez endoscopique transluminal des pseudokystes pancréatiques avec
81 patients comparant le drainage percutané à la prise en des stents métalliques concernant le taux de succès clinique ou le
charge endoscopique, les taux de succès technique et les taux risque d’événement indésirable [36] . Cependant, aucune des études
d’événements indésirables étaient équivalents entre les tech- incluses n’était randomisée et la plupart étaient rétrospectives.
niques, mais les taux de réintervention et de réadmission à Une prothèse d’apposition, si elle permet de drainer efficacement
l’hôpital étaient inférieurs, les séjours étaient plus courts chez les les collections pancréatiques en un temps, est aussi plus coûteuse
patients drainés par voie endoscopique [34] . Dans la méta-analyse et ces prothèses ne peuvent pas être laissées en place au-delà de
de Szakó et al. [30] , le drainage endoscopique paraissait supérieur quelques semaines en raison du risque d’érosion vasculaire. Les
au drainage radiologique pour le risque de récidive du pseudo- stents plastiques à double queue de cochon devraient être préfé-
kyste (odds ratio [OR] : 0,23 ; IC 95 % : 0,08–0,66 ; p = 0,006) sans rés pour les pseudokystes pancréatiques simples, étant donné leur
différence significative concernant la mortalité, le taux de succès excellent profil de sécurité et la possibilité de laisser ces stents plas-
clinique ou le risque de complication. Il faut également noter, en tiques à double queue de cochon in situ plusieurs années, voire
défaveur du drainage radiologique, un risque de pérennisation de indéfiniment, ce qui a également l’avantage de prévenir efficace-
fistule pancréatique cutanée sur le trajet du drain externe. ment la récidive [37] .

EMC - Hépatologie 5
7-104-A-40  Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë

A B C D
Figure 4. Drainage par mise en place de prothèses plastiques double queue
de cochon.
A. Repérage puis ponction de la collection sous contrôle échoendoscopique.
B. Mise en place d’un fil guide.
C. Dilatation du trajet.
D. Vision endoscopique du fil guide.
E. Déploiement des prothèses plastiques double queue de cochon (vision endo-
scopique).
F. Aspect fluoroscopique des prothèses plastiques double queue de cochon entre
la collection et la cavité gastrique.

E F

Figure 5. La prothèse d’apposition (lumen-


apposing metal stent [LAMS]) (flèche).
A. Vue en expansion complète.
B. Vue radiologique.

A B

Prise en charge des coulées de nécrose


circonscrites (walled-off necrosis)
Les coulées de nécroses circonscrites (ou encapsulées) sont
définies selon les « critères d’Atlanta » comme des collections
encapsulées de nécrose pancréatique ou péripancréatique possé-
dant une paroi bien définie, identifiable en tomodensitométrie
(TDM). Elles se constituent progressivement après la phase aiguë Au début À la fin
de la pancréatite et ne sont pas à maturité avant 4 semaines à
partir du début de la PA. Contrairement aux pseudokystes de
nature liquidienne, les coulées de nécrose contiennent un maté-
riel tissulaire solide qui ne s’élimine pas spontanément en cas de
drainage instrumental. Les coulées nécrotiques peuvent régres-
ser spontanément, mais peuvent devenir compressives comme
les pseudokystes, ou bien s’infecter, complications responsables
d’une large part de la mortalité au-delà des 4 premières semaines
d’évolution des PA [38] . Il est alors nécessaire de procéder à Figure 6. Images de nécrosectomie endoscopique.
l’élimination des séquestres nécrotiques par des méthodes méca-
niques (Fig. 6).
d’insuffisance pancréatique séquellaire [39–41] . Un changement de
stratégie a été observé au cours des années 2000 et 2010 avec
Escalade thérapeutique ou nécrosectomie
l’avènement des approches mini-invasives, d’abord percutanée
ouverte ? rétropéritonéale puis perendoscopique. L’étude pivot Pancreati-
Le traitement classique de la nécrose pancréatique infectée tis, Necrosectomy versus Step up Approach (PANTER) [42] conduite
était la nécrosectomie par chirurgie ouverte, dans laquelle le chi- par le groupe néerlandais d’étude du pancréas (Dutch Pancreatitis
rurgien extrayait manuellement les séquestres. Cette technique Study Group) incluait 88 malades ayant une infection de nécrose
était associée à une morbimortalité élevée et à un risque majeur randomisés en deux stratégies :

6 EMC - Hépatologie
Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë  7-104-A-40

• escalade thérapeutique consistant en traitement mini-invasif succès technique de la LAMS de 98 % (96–99 %), un taux de succès
de drainage percutané suivi de débridement rétropéritonéal clinique de 93 % (89–96 %) et un taux d’événement indésirable
vidéoassisté puis de nécrosectomie ouverte si nécessaire ; de 13 % (9–20 %) incluant migration de l’endoprothèse (4,2 %),
• ou nécrosectomie chirurgicale ouverte d’emblée. hémorragie (2,4 %) et occlusion de l’endoprothèse (1,9 %).
Le critère de jugement principal composite regroupant le décès Pourtant, le meilleur niveau de preuve disponible provient d’un
et les complications sévères était présent chez 40 % des malades essai randomisé comparant l’efficacité du drainage transluminal
bénéficiant de la stratégie step-up contre 69 % avec la stratégie endoscopique avec LAMS à des stents plastiques à double queue
classique. de cochon chez des patients présentant une nécrose encapsulée,
Malgré un taux de mortalité non diminué (19 contre 16 % ; surinfectée et symptomatique [48] . Dans cette étude, 31 patients
p = 0,70), le groupe escalade thérapeutique présentait moins de recevaient une LAMS (n = 31) et 29 les prothèses plastiques.
complications séquellaires (hernies, diabète de novo), et moins de Les auteurs ne trouvaient pas de différence significative entre les
défaillance d’organe (12 contre 40 % ; p = 0,002). Point très impor- groupes concernant le nombre total d’interventions réalisées (2
tant dans cette étude, le drainage seul (sans nécrosectomie) était contre 3 ; p = 0,192), le succès du traitement, les événements cli-
suffisant pour 35 % des patients du groupe escalade thérapeutique. niques indésirables, les réadmissions, le coût global du traitement.
Dans la réévaluation à plus long terme de ces patients publiée par Bien que la durée de l’intervention ait été plus courte (15 contre
Hollemans et al. [43] , les auteurs retrouvaient moins d’insuffisance 40 min ; p < 0,001), les événements indésirables liés au stent (32,3
pancréatique exocrine dans le groupe traité par escalade théra- contre 6,9 % ; p = 0,01) et les coûts de l’intervention (12 155 contre
peutique (17 versus 39 % ; p = 0,047) et une tendance vers moins 6609 dollars américains ; p < 0,001) étaient plus élevés avec le
d’insuffisance pancréatique endocrine (40 versus 63 % ; p = 0,053). système LAMS.
Suite à l’étude PANTER, le même groupe a rapporté les résul- Ainsi, il n’existe pas à ce jour de preuve d’une supériorité des
tats de l’étude Pancreatitis Endoscopic Transgastric versus Primary LAMS sur une technique plus classique.
Necrosectomy in Patients with Infected Pancreatic Necrosis (PEN- Par conséquent, les dernières lignes directrices consensuelles
GUIN). Cette étude multicentrique visait à évaluer l’évolution du recommandent soit le choix des LAMS, avec le retrait systéma-
syndrome inflammatoire associée aux complications graves de la tique du stent LAMS après 4 semaines pour minimiser les risques
PA après drainage endoscopique ou nécrosectomie ouverte [44] . Les de complications, soit celui des stents en plastique à double queue
auteurs montraient une diminution du syndrome inflammatoire de cochon pour le drainage transluminal endoscopique, selon les
plus rapide et plus importante après la procédure de nécrosec- habitudes et préférences de l’utilisateur [49] .
tomie endoscopique comparativement au traitement chirurgical,
une diminution des taux de décès (20 versus 80 % ; p = 0,03),
de défaillance d’organe (0 versus 50 % ; p = 0,03) et de fistule
Planification des actes
pancréatique (10 versus 70 % ; p = 0,02). Les préconisations actuelles consistent à traiter les collections
Par la suite, l’essai Transluminal Endoscopic Step-up Approach liquidiennes aiguës nécrotiques à plus de 4 semaines de distance
versus Minimally Invasive Surgical Step-up Approach in Patients du premier jour de la pancréatite afin que la collection murisse et
with Infected Pancreatic Necrosis (TENSION) [45] en 2018 s’encapsule [26] . Le fondement rationnel de ces recommandations
comparait chez 418 patients une stratégie d’escalade thérapeu- provient de l’ère de la nécrosectomie chirurgicale qui était le geste
tique endoscopique (drainage endoscopique puis nécrosectomie réalisé en première intention. Il a été observé que les interventions
endoscopique) à une escalade chirurgicale (drainage percutané plus précoces étaient associées à des complications, notamment
suivi d’un drainage par débridement rétropéritonéal vidéoassisté). de péritonite, liées à l’absence d’encapsulation et d’accolement
Cette étude n’a pas montré de différence significative en termes de à la paroi digestive [50–52] . Des données endoscopiques récentes
mortalité et de morbidité majeure (43 contre 45 %), mais la durée confirment cette stratégie. Dans une cohorte rétrospective de Tri-
moyenne d’hospitalisation était plus courte (53 jours contre 69 j ; kydanathan et al. [53] , les auteurs trouvent que les patients ayant
p = 0,01) pour la stratégie endoscopique, et les patients traités un drainage précoce avaient un taux de mortalité plus important
selon l’approche endoscopique développaient moins de fistules (13 versus 4 %, p = 0,02), un recours à une nécrosectomie chirurgi-
pancréaticocutanées (5 contre 38 %). cale ouverte plus important (7 versus 1 %, p = 0,04), ainsi qu’une
Enfin, l’essai contrôlé randomisé MISER [46] a comparé la durée de séjour en unité de soin intensif et hospitalisation plus
chirurgie mini-invasive (débridement rétropéritonéal par lapa- longue. Il est toutefois important de mentionner que les groupes
roscopie ou par vidéo) à l’approche endoscopique progressive. étaient différents puisque les patients ayant bénéficié d’un drai-
Là encore, cet essai n’a montré aucune différence en termes de nage précoce présentaient plus de défaillance rénale (43 versus
mortalité (9 % avec l’approche endoscopique par paliers contre 32 %, p = 0,09), plus de défaillance respiratoire (41 versus 22 %,
6 % avec la chirurgie mini-invasive) et de nouvelle défaillance p = 0,005) et étaient plus souvent en état de choc (7 versus 1 %,
d’organe (6 contre 9 %), mais l’approche endoscopique progres- p = 0,03). Dans une autre série rétrospective de faible effectif, 19
sive permettait de réduire le taux de complications majeures (12 patients non consécutifs ayant bénéficié d’une intervention endo-
contre 41 %), notamment la probabilité de fistule entérale et scopique précoce sur une collection nécrotique ont été comparés
pancréaticocutanée (0 contre 28 %). à un groupe bénéficiant d’un drainage à distance. L’âge médian
Ainsi, cette série d’essais contrôlés de haute qualité au cours des des collections au moment de l’intervention endoscopique ini-
2 dernières décennies a permis d’asseoir la position de la méthode tiale était de 23 jours (15–27 j). Onze des 19 patients avaient une
endoscopique comme la référence dans le traitement de la nécrose nécrosectomie endoscopique dans le même temps. Une améliora-
pancréatique compliquée. tion clinique était observée chez 17 patients (83 %), mais la durée
totale de prise en charge était plus longue pour l’intervention pré-
coce comparée au groupe contrôle (103 contre 69 jours ; p = 0,042),
Quel appareillage privilégier ? avec une mortalité nulle et des taux d’effets indésirables similaires
Le traitement endoscopique de la pancréatite nécrosante infec- à ceux du groupe contrôle [54] . Il est cependant important de sou-
tée a évolué rapidement au fil des années. Les prothèses de type ligner les limites de cette étude, à savoir le caractère sélectif et
LAMS du fait de leur plus gros diamètre ont rapidement séduit non consécutif de la population étudiée que les auteurs ont essayé
les utilisateurs qui ont apprécié la plus grande facilité des gestes de limiter par appariement. Enfin, un essai contrôlé randomisé
permis par la large ouverture de ces prothèses. publié récemment [55] incluant au total 104 patients répartis en
Six études portant sur 504 patients ont comparé les perfor- deux groupes : drainage précoce et drainage classique. Le critère
mances des prothèses métalliques d’apposition aux prothèses de jugement principal est un indice de complication (Compre-
plastiques. Les risques relatifs de succès technique et clinique et hensive Complication Index Score) entre 0 et 100 %. Cet indice
le risque d’événement indésirable étaient respectivement de 1,71 était mesuré à 57 % dans le groupe drainage précoce et à 58 % dans
(0,38–7,37), 0,37 (0,20–0,67) et 0,39 (0,18–0,84) en faveur de la le groupe drainage classique (–1 % [–12 à 10], p = 0,90). La mor-
prothèse métallique d’apposition (LAMS). talité était de 13 % dans le groupe drainage précoce contre 10 %
Une méta-analyse récente conduite par Hammad et al. [47] dans le groupe à drainage classique (p = 0,02). Le nombre moyen
incluant onze études portant sur 688 patients montre un taux de d’interventions était plus élevé dans le groupe drainage précoce

EMC - Hépatologie 7
7-104-A-40  Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë

(4,4 versus 2,6). Cet essai n’a donc pas montré de supériorité du rurgicales (kystojéjunostomie et pancréatectomie distale), mais la
drainage précoce et entérine la stratégie attentiste. pancréatectomie distale était associée à une incidence plus élevée
d’insuffisance pancréatique endocrine (OR = 3,06 ; p = 0,01).

Syndrome de déconnexion pancréatique


Définition  Conclusion et perspectives
La nécrose du parenchyme pancréatique entraîne fréquemment La sphinctérotomie endoscopique urgente est indiquée au cours
une destruction partielle ou totale de la glande : lorsque cette de la PA biliaire en cas d’angiocholite associée, indiquée au cas par
destruction siège dans la partie centrale du pancréas, les portions cas en présence d’une cholestase, et non indiquée en l’absence
droite (céphalique) et gauche (caudale) peuvent être partiellement de cholestase ou d’angiocholite indépendamment de la sévé-
ou totalement déconnectées, avec en particulier une solution de rité de la PA. L’approche endoscopique doit être privilégiée pour
continuité sur le canal pancréatique principal. On estime que ce les collections pancréatiques liquidiennes pures comme nécro-
dernier est lésé ou rompu chez 20 à 40 % des patients atteints de tiques. Le choix de la stratégie thérapeutique doit être discuté en
PA nécrosante, bien que les données fiables soient rares [56, 57] . Le concertation pluridisciplinaire entre médecin réanimateur, gas-
syndrome de déconnexion du canal pancréatique (DPDS) est une troentérologue, chirurgien viscéral, radiologue et endoscopiste
complication souvent négligée après une pancréatite nécrosante, interventionnels et être adapté au patient en prenant en compte
mais qui peut survenir également après une chirurgie, un trauma- le caractère central ou périphérique de la nécrose, le volume de
tisme abdominal, en cas de pancréatite chronique ou de cancer. cette dernière et ses complications éventuelles, ainsi que le temps
Le canal pancréatique déconnecté reste fonctionnel, ce qui peut écoulé depuis le début de la pancréatite. La combinaison de diffé-
entraîner la formation d’une collection liquidienne pseudokys- rentes techniques est souvent utile, mais on retient que l’approche
tique, d’une ascite pancréatique, la récidive ou la persistance d’une endoscopique est à privilégier lorsqu’une intervention est néces-
fistule pancréaticocutanée ou encore de douleurs pancréatiques saire.
chroniques liées à la surpression intracanalaire dans la portion
déconnectée [58] .
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
d’intérêts en relation avec cet article.
Diagnostic et histoire naturelle
Si l’opacification directe par CPRE est un bon moyen de mettre
en évidence un arrêt complet du contraste au niveau de la  Références
zone de déconnexion, la cholangiopancréatographie (CP) par
IRM (augmentée par la sécrétine) est un examen sensible pour [1] Frossard JL, Steer ML, Pastor CM. Acute pancreatitis. Lancet
évaluer l’intégrité du canal pancréatique et peut être proposée 2008;371:143–52.
à visée diagnostique en première intention [59] . Dans une série [2] Peery AF, Crockett SD, Murphy CC, Lund JL, Dellon ES, Williams JL,
de 361 patients ayant bénéficié d’un drainage endoscopique de et al. Burden and cost of gastrointestinal, liver, and pancreatic diseases
in the United States: update 2018. Gastroenterology 2019;156:254–72,
collections liquidiennes pancréatiques, une déconnexion pan-
e11.
créatique était présente chez 167 d’entre eux (46,3 %). La
[3] Xiao AY, Tan ML, Wu LM, Asrani VM, Windsor JA, Yadav D, et al.
fréquence de la déconnexion pancréatique était plus fréquente Global incidence and mortality of pancreatic diseases: a systematic
en cas de nécrose circonscrite comparée aux autres collections review, meta-analysis, and meta-regression of population-based cohort
postpancréatiques (68,3 versus 31,7 % ; p < 0,001) [57] . Par ailleurs, studies. Lancet Gastroenterol Hepatol 2016;1:45–55.
les patients présentant une déconnexion pancréatique avaient [4] Banks PA, Bollen TL, Dervenis C, Gooszen HG, Johnson CD, Sarr
également plus de chance que les autres patients d’avoir recours MG, et al. Classification of acute pancreatitis–2012: revision of the
à une chirurgie secondairement et une durée de séjour allongée. Atlanta classification and definitions by international consensus. Gut
2013;62:102–11.
Traitement de la déconnexion pancréatique [5] Arvanitakis M, Dumonceau JM, Albert J, Badaoui A, Bali MA, Barthet
M, et al. Endoscopic management of acute necrotizing pancreatitis:
Il n’existe pas de consensus concernant la prise en charge de European Society of Gastrointestinal Endoscopy (ESGE) evidence-
la déconnexion pancréatique. Une approche acceptable est le based multidisciplinary guidelines. Endoscopy 2018;50:524–46.
drainage transluminal endoscopique de la collection liquidienne [6] Gloor B, Todd KE, Lane JS, Rigberg DA, Reber HA. Mechanism of
associée à l’aide de stents en plastique à double queue de cochon, increased lung injury after acute pancreatitis in IL-10 knockout mice.
qui peuvent être laissés in situ indéfiniment pour maintenir le J Surg Res 1998;80:110–4.
drainage interne vers l’estomac. Cette recommandation est fon- [7] Frossard JL, Saluja A, Bhagat L, Lee HS, Bhatia M, Hofbauer B, et al.
dée sur les résultats d’un essai randomisé qui a révélé une plus The role of intercellular adhesion molecule 1 and neutrophils in acute
faible récurrence des collections de liquide pancréatique dans les- pancreatitis and pancreatitis-associated lung injury. Gastroenterology
quelles des stents transluminaux ont été laissés in situ (0 contre 1999;116:694–701.
38 %) [60] . Le drainage transluminal endoscopique combiné à la [8] Poch B, Gansauge F, Rau B, Wittel U, Gansauge S, Nüssler AK, et al.
pose systématique de stents sur le canal pancréatique ne sont pas The role of polymorphonuclear leukocytes and oxygen-derived free
recommandés pour la déconnexion du canal pancréatique, mais radicals in experimental acute pancreatitis: mediators of local destruc-
une prothèse transpapillaire peut être tentée chez les patients tion and activators of inflammation. FEBS Lett 1999;461:268–72.
présentant une sténose séquellaire du canal pancréatique sans [9] Bradley EL. A clinically based classification system for acute
déconnexion complète. Cependant, le taux de succès clinique de pancreatitis. Summary of the International Symposium on Acute Pan-
cette approche semble modeste autour de 25 % selon quelques creatitis, Atlanta, Ga, September 11 through 13, 1992. Arch Surg
études de faible effectif [61–63] . 1993;128:586–90.
[10] Fan ST, Lai EC, Mok FP, Lo CM, Zheng SS, Wong J. Early treatment
Dans une revue systématique avec méta-analyse réalisée par
of acute biliary pancreatitis by endoscopic papillotomy. N Engl J Med
Van Dijk et al. portant sur 21 études de cohorte observationnelles
1993;328:228–32.
et incluant un total de 583 patients, les stratégies les plus fré- [11] Neoptolemos JP, Carr-Locke DL, London NJ, Bailey IA, James
quemment rapportées comprenaient le drainage transpapillaire D, Fossard DP. Controlled trial of urgent endoscopic retrograde
endoscopique, le drainage transluminal endoscopique, le drai- cholangiopancreatography and endoscopic sphincterotomy versus
nage ou la résection chirurgicale, ou des procédures combinées. conservative treatment for acute pancreatitis due to gallstones. Lancet
Le taux de succès était de 81 % (IC 95 % : 60–92) pour le drai- 1988;2:979–83.
nage transpapillaire et 92 % (IC 95 % : 77–98) pour le drainage [12] Acosta JM, Katkhouda N, Debian KA, Groshen SG, Tsao-Wei DD,
transluminal, 80 % (IC 95 % : 67–89) pour la pancréatectomie Berne TV. Early ductal decompression versus conservative mana-
distale et 84 % (IC 95 % : 73–91) pour la kystojéjunostomie. gement for gallstone pancreatitis with ampullary obstruction: a
Les taux de réussite ne différaient pas selon les procédures chi- prospective randomized clinical trial. Ann Surg 2006;243:33–40.

8 EMC - Hépatologie
Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë  7-104-A-40

[13] Acosta JM, Rubio Galli OM, Rossi R, Chinellato AV, Pellegrini CA. [33] Spivak H, Galloway JR, Amerson JR, Fink AS, Branum GD, Redvanly
Effect of duration of ampullary gallstone obstruction on severity of RD, et al. Management of pancreatic pseudocysts. J Am Coll Surg
lesions of acute pancreatitis. J Am Coll Surg 1997;184:499–505. 1998;186:507–11.
[14] Fölsch UR, Nitsche R, Lüdtke R, Hilgers RA, Creutzfeldt W. Early [34] Akshintala VS, Saxena P, Zaheer A, Rana U, Hutfless SM, Lennon
ERCP and papillotomy compared with conservative treatment for acute AM, et al. A comparative evaluation of outcomes of endoscopic ver-
biliary pancreatitis. The German Study Group on Acute Biliary Pan- sus percutaneous drainage for symptomatic pancreatic pseudocysts.
creatitis. N Engl J Med 1997;336:237–42. Gastrointest Endosc 2014;79:921–8, quiz 983.e2, 983.e5.
[15] Oría A, Cimmino D, Ocampo C, Silva W, Kohan G, Zandalazini [35] Panamonta N, Ngamruengphong S, Kijsirichareanchai K, Nugent
H, et al. Early endoscopic intervention versus early conservative K, Rakvit A. Endoscopic ultrasound-guided versus conventio-
management in patients with acute gallstone pancreatitis and biliopan- nal transmural techniques have comparable treatment outcomes
creatic obstruction: a randomized clinical trial. Ann Surg 2007;245: in draining pancreatic pseudocysts. Eur J Gastroenterol Hepatol
10–7. 2012;24:1355–62.
[16] Chen P, Hu B, Wang C, Kang Y, Jin X, Tang C. Pilot study of [36] Bang JY, Hawes R, Bartolucci A, Varadarajulu S. Efficacy of metal and
urgent endoscopic intervention without fluoroscopy on patients with plastic stents for transmural drainage of pancreatic fluid collections: a
severe acute biliary pancreatitis in the intensive care unit. Pancreas systematic review. Dig Endosc 2015;27:486–98.
2010;39:398–402. [37] Bang JY, Wilcox CM, Trevino JM, Ramesh J, Hasan M, Hawes RH,
[17] Petrov MS, Uchugina AF, Kukosh MV. Does endoscopic retro- et al. Relationship between stent characteristics and treatment out-
grade cholangiopancreatography reduce the risk of local pancreatic comes in endoscopic transmural drainage of uncomplicated pancreatic
complications in acute pancreatitis? A systematic review and metaa- pseudocysts. Surg Endosc 2014;28:2877–83.
nalysis. Surg Endosc 2008;22:2338–43. [38] Baron TH, Harewood GC, Morgan DE, Yates MR. Outcome dif-
[18] Petrov MS, van Santvoort HC, Besselink MG, van der Heijden GJ, ferences after endoscopic drainage of pancreatic necrosis, acute
van Erpecum KJ, Gooszen HG. Early endoscopic retrograde cholan- pancreatic pseudocysts, and chronic pancreatic pseudocysts. Gastroin-
giopancreatography versus conservative management in acute biliary test Endosc 2002;56:7–17.
pancreatitis without cholangitis: a meta-analysis of randomized trials. [39] Tsiotos GG, Luque-de León E, Sarr MG. Long-term outcome of necro-
Ann Surg 2008;247:250–7. tizing pancreatitis treated by necrosectomy. Br J Surg 1998;85:1650–3.
[19] Tse F, Yuan Y. Early routine endoscopic retrograde cholangio- [40] Büchler MW, Gloor B, Müller CA, Friess H, Seiler CA, Uhl W. Acute
pancreatography strategy versus early conservative management necrotizing pancreatitis: treatment strategy according to the status of
strategy in acute gallstone pancreatitis. Cochrane Database Syst Rev infection. Ann Surg 2000;232:619–26.
2012;(6):CD009779. [41] Rau B, Bothe A, Beger HG. Surgical treatment of necrotizing
[20] Schepers NJ, Hallensleben ND, Besselink MG, Anten M-PG, Bollen pancreatitis by necrosectomy and closed lavage: changing patient cha-
TL, da Costa DW, et al. Urgent endoscopic retrograde cholangiopan- racteristics and outcome in a 19-year, single-center series. Surgery
creatography with sphincterotomy versus conservative treatment in 2005;138:28–39.
predicted severe acute gallstone pancreatitis (APEC): a multicentre [42] van Santvoort HC, Besselink MG, Bakker OJ, Hofker HS, Boermeester
randomised controlled trial. Lancet 2020;396:167–76. MA, Dejong CH, et al. A step-up approach or open necrosectomy for
[21] Chang Y, Fu H, Xiao Y, Liu J. Nasogastric or nasojejunal feeding necrotizing pancreatitis. N Engl J Med 2010;362:1491–502.
in predicted severe acute pancreatitis: a meta-analysis. Crit Care [43] Hollemans RA, Bakker OJ, Boermeester MA, Bollen TL, Bosscha K,
2013;17:R118. Bruno MJ, et al. Superiority of step-up approach vs open necrosec-
tomy in long-term follow-up of patients with necrotizing pancreatitis.
[22] Singh N, Sharma B, Sharma M, Sachdev V, Bhardwaj P, Mani K, et al.
Gastroenterology 2019;156:1016–26.
Evaluation of early enteral feeding through nasogastric and nasoje-
junal tube in severe acute pancreatitis: a non-inferiority randomized [44] Bakker OJ, van Santvoort HC, van Brunschot S, Geskus RB, Besselink
controlled trial. Pancreas 2012;41:153–9. MG, Bollen TL, et al. Endoscopic transgastric vs surgical necrosec-
tomy for infected necrotizing pancreatitis: a randomized trial. JAMA
[23] Rogers BH, Cicurel NJ, Seed RW. Transgastric needle aspiration of
2012;307:1053–61.
pancreatic pseudocyst through an endoscope. Gastrointest Endosc
[45] van Brunschot S, van Grinsven J, van Santvoort HC, Bakker OJ, Bes-
1975;21:133–4.
selink MG, Boermeester MA, et al. Endoscopic or surgical step-up
[24] Bradley EL, Clements JL, Gonzalez AC. The natural history of pan- approach for infected necrotising pancreatitis: a multicentre randomi-
creatic pseudocysts: a unified concept of management. Am J Surg sed trial. Lancet 2018;391:51–8.
1979;137:135–41.
[46] Bang JY, Arnoletti JP, Holt BA, Sutton B, Hasan MK, Navaneethan U,
[25] Yeo CJ, Bastidas JA, Lynch-Nyhan A, Fishman EK, Zinner MJ, Came- et al. An endoscopic transluminal approach, compared with minimally
ron JL. The natural history of pancreatic pseudocysts documented by invasive surgery reduces complications and costs for patients with
computed tomography. Surg Gynecol Obstet 1990;170:411–7. necrotizing pancreatitis. Gastroenterology 2019;156:1027–40, e3.
[26] Working Group IAP/APA Acute Pancreatitis Guidelines. IAP/APA [47] Hammad T, Khan MA, Alastal Y, Lee W, Nawras A, Ismail MK, et al.
evidence-based guidelines for the management of acute pancreatitis. Efficacy and safety of lumen-apposing metal stents in management
Pancreatology 2013;13:e1–15. of pancreatic fluid collections: are they better than plastic stents? A
[27] Parks RW, Tzovaras G, Diamond T, Rowlands BJ. Manage- systematic review and meta-analysis. Dig Dis Sci 2018;63:289–301.
ment of pancreatic pseudocysts. Ann R Coll Surg Engl 2000;82: [48] Bang JY, Navaneethan U, Hasan MK, Sutton B, Hawes R, Varadara-
383–7. julu S. Non-superiority of lumen-apposing metal stents over plastic
[28] Varadarajulu S, Bang JY, Sutton BS, Trevino JM, Christein JD, Wilcox stents for drainage of walled-off necrosis in a randomised trial. Gut
CM. Equal efficacy of endoscopic and surgical cystogastrostomy for 2019;68:1200–9.
pancreatic pseudocyst drainage in a randomized trial. Gastroenterology [49] Dhir V, Adler DG, Dalal A, Aherrao N, Shah R, Maydeo A. Early
2013;145:583–90, e1. removal of biflanged metal stents in the management of pancreatic
[29] Saul A, Ramirez Luna MA, Chan C, Uscanga L, Valdovinos Andraca walled-off necrosis: a prospective study. Endoscopy 2018;50:597–605.
F, Hernandez Calleros J, et al. EUS-guided drainage of pancrea- [50] Besselink MG, Verwer TJ, Schoenmaeckers EJ, Buskens E, Ridwan
tic pseudocysts offers similar success and complications compared BU, Visser MR, et al. Timing of surgical intervention in necrotizing
to surgical treatment but with a lower cost. Surg Endosc 2016;30: pancreatitis. Arch Surg 2007;142:1194–201.
1459–65. [51] Mier J, León EL, Castillo A, Robledo F, Blanco R. Early ver-
[30] Szakó L, Mátrai P, Hegyi P, Pécsi D, Gyöngyi Z, Csupor D, et al. sus late necrosectomy in severe necrotizing pancreatitis. Am J Surg
Endoscopic and surgical drainage for pancreatic fluid collections 1997;173:71–5.
are better than percutaneous drainage: meta-analysis. Pancreatology [52] Horvath K, Freeny P, Escallon J, Heagerty P, Comstock B, Glickerman
2020;20:132–41. DJ, et al. Safety and efficacy of video-assisted retroperitoneal debri-
[31] Adams DB, Anderson MC. Percutaneous catheter drainage compared dement for infected pancreatic collections: a multicenter, prospective,
with internal drainage in the management of pancreatic pseudocyst. single-arm phase 2 study. Arch Surg 2010;145:817–25.
Ann Surg 1992;215:571–6, discussion 576-8. [53] Trikudanathan G, Tawfik P, Amateau SK, Munigala S, Arain M, Attam
[32] Heider R, Meyer AA, Galanko JA, Behrns KE. Percutaneous drainage R, et al. Early (< 4 weeks) versus standard (≥ 4 weeks) endoscopi-
of pancreatic pseudocysts is associated with a higher failure rate than cally centered step-up interventions for necrotizing pancreatitis. Am J
surgical treatment in unselected patients. Ann Surg 1999;229:787–9, Gastroenterol 2018;113:1550–8, https://doi.org/10.1038/s41395-018-
discussion 787-9. 0232-3.

EMC - Hépatologie 9
7-104-A-40  Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë

[54] Oblizajek N, Takahashi N, Agayeva S, Bazerbachi F, Chandrasekhara [59] Timmerhuis HC, van Dijk SM, Verdonk RC, Bollen TL, Bruno MJ,
V, Levy M, et al. Outcomes of early endoscopic intervention for pan- Fockens P, et al. Various modalities accurate in diagnosing a disrup-
creatic necrotic collections: a matched case-control study. Gastrointest ted or disconnected pancreatic duct in acute pancreatitis: a systematic
Endosc 2020;91:1303–9, https://doi.org/10.1016/j.gie.2020.01.017. review. Dig Dis Sci 2020.
[55] Boxhoorn L, van Dijk SM, van Grinsven J, Verdonk RC, Boermeester [60] Arvanitakis M, Delhaye M, Bali MA, Matos C, De Maertelaer V, Le
MA, Bollen TL, et al. Immediate versus postponed intervention for Moine O, et al. Pancreatic-fluid collections: a randomized control-
infected necrotizing pancreatitis. N Engl J Med 2021;385:1372–81, led trial regarding stent removal after endoscopic transmural drainage.
https://doi.org/10.1056/NEJMoa2100826. Gastrointest Endosc 2007;65:609–19.
[56] Lawrence C, Howell DA, Stefan AM, Conklin DE, Lukens FJ, Martin [61] Bakker OJ, van Baal MC, van Santvoort HC, Besselink MG, Poley
RF, et al. Disconnected pancreatic tail syndrome: potential for endo- JW, Heisterkamp J, et al. Endoscopic transpapillary stenting or
scopic therapy and results of long-term follow-up. Gastrointest Endosc conservative treatment for pancreatic fistulas in necrotizing pancrea-
2008;67:673–9. titis: multicenter series and literature review. Ann Surg 2011;253:
[57] Bang JY, Wilcox CM, Navaneethan U, Hasan MK, Peter S, Chri- 961–7.
stein J, et al. Impact of disconnected pancreatic duct syndrome on [62] Boerma D, Rauws EA, van Gulik TM, Huibregtse K, Obertop H,
the endoscopic management of pancreatic fluid collections. Ann Surg Gouma DJ. Endoscopic stent placement for pancreaticocutaneous
2018;267:561–8. fistula after surgical drainage of the pancreas. Br J Surg 2000;87:
[58] Tann M, Maglinte D, Howard TJ, Sherman S, Fogel E, Madura JA, 1506–9.
et al. Disconnected pancreatic duct syndrome: imaging findings and [63] Karjula H, Saarela A, Vaarala A, Niemelä J, Mäkelä J. Endoscopic
therapeutic implications in 26 surgically corrected patients. J Comput transpapillary stenting for pancreatic fistulas after necrosectomy with
Assist Tomogr 2003;27:577–82. necrotizing pancreatitis. Surg Endosc 2015;29:108–12.

A. Hedjoudje (Abdellah.hedjoudje@aphp.fr).
F. Prat.
Service d’endoscopie digestive, Hôpital Beaujon, AP–HP, 100, boulevard du General-Leclerc, 92110 Clichy, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Hedjoudje A, Prat F. Prise en charge endoscopique de la pancréatite aiguë. EMC - Hépatologie
2020;0(0):1-10 [Article 7-104-A-40].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

10 EMC - Hépatologie

Vous aimerez peut-être aussi