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Résumé : Les tumeurs urothéliales de la voie excrétrice supérieure (TVES) sont rares et leur traitement
dépend du risque carcinologique, de la localisation tumorale (calicielle ou urétérale) et du terrain. La
néphro-urétérectomie (NUT) avec excision d’une collerette vésicale périméatique est le traitement de
référence des TVES à haut risque quelle que soit leur localisation. Cependant, selon les dernières recom-
mandations de l’European Association of Urology et de l’Association française d’urologie, le traitement
conservateur doit être privilégié pour les TVES à bas risque en indication impérative mais aussi élective car
il permet de réduire la morbidité associée à la NUT sans compromettre les résultats oncologiques. Chez
les patients ayant une TVES à haut risque sur rein unique, le traitement conservateur doit être discuté au
cas par cas.
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Plan Introduction
■ Introduction 1 Les tumeurs urothéliales de la voie excrétrice supérieure (TVES)
■ Épidémiologie 1
sont rares et leur traitement dépend du risque carcinologique, de
la localisation tumorale (calicielle ou urétérale) et du terrain. Les
■ Diagnostic 2 indications et les principes du traitement conservateur des TVES
Uroscanner 2 sont présentés dans cet article.
Cystoscopie et cytologie urinaire 2
Urétérorénoscopie souple (URSS) 2
■ Classification pronostique 2 Épidémiologie
■ Indications, contre-indications 2
Urétéroscopie 3 Les tumeurs de la voie excrétrice supérieure (TVES) sont des
Urétérectomie segmentaire 4 tumeurs rares, avec une incidence entre un et deux cas pour
100 000 habitants par an [1, 2] . Le pic d’incidence des TVES se situe
■ Traitement endoscopique : urétéroscopie souple 4
entre 70 et 90 ans, avec une prédominance masculine nette et un
Installation 4
rapport homme/femme compris entre 1,5 et 2,8 [1] . Dans environ
Cystoscopie diagnostique et mise en place de la gaine urétérale 4
deux tiers des cas, la localisation est pyélocalicielle. Lorsque les
Exploration des cavités pyélocalicielles et de l’uretère 4
tumeurs sont urétérales, elles sont plus fréquemment localisées
Biopsies tumorales et photovaporisation tumorale 5
dans l’uretère distal. Les tumeurs sont multifocales dans 7 à 23 %
■ Technique chirurgicale de l’urétérectomie segmentaire par des cas et, plus rarement, bilatérales (2 à 8 %) [1] . Un antécédent de
voie ouverte 5 lésion vésicale est retrouvé chez 12 à 30 % des patients. Les réci-
Tumeurs de l’uretère lombaire 5 dives après traitement radical sont localisées dans la vessie dans
Tumeurs de l’uretère iliaque 5 un tiers des cas [3] .
Tumeurs de l’uretère pelvien 5 Il existe des facteurs carcinogènes exogènes propres au trac-
Lésions étendues de l’uretère 6 tus urinaire supérieur, incluant la néphropathie analgésique et
■ Technique chirurgicale de l’urétérectomie segmentaire la néphropathie des Balkans due à l’ingestion accidentelle ou
mini-invasive par voie robot-assistée 6 l’utilisation en pharmacopée de l’acide aristolochique [4, 5] . Des
TVES de l’uretère lombaire 7 prédispositions génétiques peuvent également être associées au
TVES de l’uretère iliaque et pelvien 8 risque de développer une TVES. Le syndrome human non polypo-
Lymphadénectomie 8 sis colorectal carcinoma (HNPCC ou syndrome de Lynch) est une
■ Résultats oncologiques 9
forme familiale de cancers colorectaux comptant pour 1 à 5 %
de ces lésions [1, 6] . Une mutation impliquée dans la réparation
■ Complications 9 des mésappariements de l’acide désoxyribonucléique (ADN) est
Endoscopie 9 responsable de ce syndrome dont les TVES sont la troisième loca-
Urétérectomie segmentaire 9 lisation la plus fréquemment retrouvée (environ 5 %) après les
■ Suivi oncologique 10 localisations colorectales et endométriales. Le diagnostic repose
■ Conclusion 10 sur une confirmation moléculaire en criblant l’intégralité des
gènes MSH2 et MLH1.
La symptomatologie clinique des TVES est pauvre. Le signe cli- sensibilité de détection, notamment pour les lésions de petite
nique le plus fréquent est l’hématurie macroscopique dans 70 à taille [18] et de CIS [19] .
80 % des cas [7] . Certains auteurs restent réservés sur l’utilisation de l’URSS pour
les tumeurs infiltrantes ou localement avancées. Lorsque l’on
compare la survie après une néphro-urétérectomie précédée ou
Diagnostic non d’une URSS diagnostique, on observe une association statisti-
quement significative entre la pratique d’une URSS diagnostique
Uroscanner et l’existence d’une récidive vésicale [20, 21] . Cependant, ces réci-
dives sont essentiellement de faibles stade et grade et leur impact
L’examen de référence pour le diagnostic des TVES est le scanner sur la survie n’est pas démontré [22, 23] . Les sociétés savantes sug-
abdominopelvien quatre temps (phases sans préparation, cortico- gèrent donc de limiter l’indication de l’URSS diagnostique aux
médullaire, néphrographique et excrétoire) appelé uroscanner. La strictes recommandations [6, 8] .
bonne résolution spatiale et temporelle de l’uroscanner permet
une exploration complète des reins et de l’arbre urinaire, avec une
étude mixte de la lumière des voies urinaires et de la paroi. Les sen-
sibilité, spécificité et précision de l’uroscanner pour la détection
des TVES sont supérieures à 93 % dans la plupart des études [8, 9] .
“ Point fort
Cependant, dans une étude de Gallioli et al., les performances du
scanner pour la caractérisation et la stadification des TVES était • Bilan paraclinique des TVES :
moins bonne, avec une sensibilité de seulement de 52,1 % [10] . ◦ uroscanner,
En cas de contre-indication au scanner injecté (allergie au pro- ◦ cytologie urinaire et cystoscopie,
duit de contraste ou insuffisance rénale sévère), une uro-imagerie ◦ urétéroscopie souple avec biopsie.
par résonance magnétique peut être prescrite, avec une sensibilité
de 75 % pour les tumeurs de moins de 2 cm [11] .
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Traitement conservateur des tumeurs de la voie excrétrice supérieure 41-152
Traitement conservateur
Urétéroscopie souple Ouverte Mini-invasif
Uréterectomie segmentaire
Abord percutané
Récidive IPOP
Surveillance rapprochée
TVES
Urétérale Rénale
Bas risque Haut risque Bas risque Haut risque Bas risque Haut risque Bas risque Haut risque
Figure 2. Arbre décisionnel. Type de prise en charge en fonction de la gravité et de la localisation des tumeurs urothéliales de la voie excrétrice supérieure
(TVES). URSS : urétérorénoscopie souple ; NUT : néphro-urétérectomie totale.
après éradication complète de la tumeur ont été étudiées en trai- pour les TVES à bas risque, et ce quelle que soit la loca-
tement du CIS résiduel [25, 26] . Ces instillations semblent diminuer lisation tumorale, selon les recommandations de l’EAU [14] .
la fréquence des récidives locales sans amélioration de la survie L’urétéroscopie souple doit être privilégiée car elle permet de
uniquement pour lésions de CIS (2 % de l’ensemble des TVES). visualiser l’intégralité de la voie excrétrice supérieure [29] . L’AFU
Chez les patients présentant des TVES à bas risque sans localisa- recommande l’URSS en première intention pour les TVES à bas
tion vésicale, les instillations semblent réduire le risque de récidive risque des cavités pyélocalicielles (CPC) et de l’uretère lombaire
locale avec une bonne tolérance [27] . Le faible niveau de preuve de ou iliaque. Les risque de sous-estimation du stade tumoral ainsi
ces études (niveau de preuve 4) n’a pas permis d’établir de recom- que le risque de récidive (6 à 71 %) ou de progression (15 à 21 %
mandation en faveur de l’utilisation des instillations dans cette en cas de récidive) doivent être connus et expliqués au patient [30] .
indication [12, 14, 28] . Les patients doivent être informés de l’intérêt de réaliser une URSS
second look précoce six à huit semaines après le traitement ini-
Urétéroscopie tial [31] .
L’approche endoscopique percutanée est de moins en moins
Lorsqu’elle est réalisable, l’urétéroscopie avec photovaporisa- utilisée du fait de l’amélioration du matériel chirurgical dédié
tion laser est le traitement conservateur de première intention à l’URSS. Néanmoins, cette approche est envisageable pour les
“ Point fort
• Le traitement conservateur est indiqué systématique-
ment pour les TVES à bas risque chez les patients avec deux 2 3
reins fonctionnels quelle que soit la localisation tumorale. 1
• La NUT avec excision d’une collerette vésicale est le
traitement de référence des TVES à haut risque. 4
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Traitement conservateur des tumeurs de la voie excrétrice supérieure 41-152
d’image explique probablement en partie la durée opératoire dopé par des ions holmium). La photovaporisation se fait de
réduite lors de l’utilisation d’urétéroscopes numériques en compa- proche en proche, avec idéalement une énergie de 1 J environ,
raison avec les urétéroscopes optiques [41] . Même si leur utilisation 10 à 15 Hz et une longue durée d’impulsion laser. La destruction
ne se traduit pas par une diminution de la survie sans récidive, de de la tumeur se fait en rapprochant la fibre proche des tissus cibles.
nombreux auteurs sont d’accord pour dire que les urétéroscopes Dans la mesure du possible, la tumeur ne doit pas être touchée au
numériques sont supérieurs pour la détection et le traitement des risque d’entraîner un saignement et d’altérer la visibilité. En cas de
TVES [39] . lésion pédiculée, la partie charnue du corps de la tumeur est retirée
En cas de réalisation préalable d’une urétéropyélographie rétro- à l’aide d’une pince panier ou crocodile, et son site d’implantation
grade, la vision est gênée par le produit de contraste et il est est photovaporisée. Les paramètres du laser sont choisis pour réa-
nécessaire de laver les CPC par une irrigation continue à pres- liser de la coagulation afin d’éviter tout saignement imposant un
sion constante et suffisante (sans dépasser 40 cmH2 O). Celle-ci arrêt de l’intervention, faute de visibilité. Il convient donc de choi-
est obtenue au mieux à l’aide de pompe à pression automati- sir une fréquence importante (10 à 14 Hz) pour une énergie faible
sée. Une pompe manuelle peut également permettre à l’opérateur (4 à 6 J).
de réaliser des surpressions si nécessaire. L’exploration doit être
méthodique afin de n’omettre aucun calice. Elle débute le plus
souvent au groupe caliciel supérieur, puis aux groupes moyen et Technique chirurgicale
inférieur en s’aidant de l’amplificateur de brillance pour se repérer.
L’exploration des CPC doit être réalisée sans instrument dans le de l’urétérectomie segmentaire
canal opérateur afin de ne pas limiter la déflexion de l’endoscope.
Une fois l’exploration complète et les lésions identifiées, une cyto-
par voie ouverte
logie urinaire sélective au contact de la tumeur est réalisée et les
instruments peuvent être introduits. La réalisation de la cytolo-
Tumeurs de l’uretère lombaire
gie dès l’introduction de l’urétéroscope dans les CPC, irrigation Le patient est installé en décubitus latéral de 45 à 90◦ , le bras
coupée, entraîne un risque d’hémorragie a vacuo qui peut par la ipsilatéral reposant perpendiculairement sur un appui-bras (en
suite gêner l’exploration. L’uretère est ensuite exploré en reculant prenant soin d’éviter toute élongation du plexus brachial). La
progressivement l’endoscope et la gaine urétérale. jambe supérieure est en extension sur la jambe inférieure, les
zones d’appui étant protégées par des coussins de gélose. L’angle
costo-iliaque est ouvert par angulation du plateau articulé de la
Biopsies tumorales et photovaporisation table opératoire ou par mise en place d’un billot sous le flanc
tumorale opposé. Le maintien du patient est assuré par des appuis fessiers,
scapulaires et pubiens, et des bandes adhésives fixées sur les zones
Une fois la ou les tumeurs identifiées, celles-ci doivent pectorales et pubiennes permettant un repositionnement peropé-
systématiquement être biopsiées afin d’avoir une preuve anato- ratoire si nécessaire. Le chirurgien, placé du côté dorsal du patient,
mopathologique du caractère tumoral. La présence d’un haut réalise une incision oblique en bas et en dehors à partir de la pointe
grade tumoral sur la biopsie est corrélée au caractère infiltrant de la de la dixième côte, plus moins étendue selon la localisation de la
tumeur dans 62 à 100 % des cas selon les séries [42–44] . Dans ce cas, zone cible, située à deux travers de doigts de la crête iliaque et de
la réalisation du traitement conservateur n’est plus recomman- l’épine iliaque antérosupérieure (EIAS).
dée pour les indications électives, et le traitement de référence L’espace rétropéritonéal est abordé après section des trois plans
reste la NUT. Différentes pinces de tailles variables sont dispo- successifs représentés par les muscles obliques externes et interne
nibles pour la réalisation de biopsies lors d’une urétéroscopie [45] . (incisions perpendiculaires) et transverse (dont les fibres sont
Lors de l’utilisation du panier de nitinol 2,2 CH, la tumeur est parallèles à l’incision), puis refoulement vers l’avant du péritoine
piégée dans les mailles et enlevé par traction douce. En raison adhérent à l’uretère. Après mobilisation de ce dernier et individua-
du plus petit calibre du panier, l’échantillonnage des lésions dans lisation sur lacs, la lésion tumorale est repérée par la palpation et
les calices les plus difficiles à atteindre a probablement plus de une ligature est réalisée 1 à 2 cm en amont et en aval. Le seg-
chances de réussir ; en revanche, les lésions plus volumineuses ment isolé est réséqué aux ciseaux, après isolement du champ
sont plus difficiles à biopsier avec cet outil. opératoire, et est envoyé en analyse anatomopathologique extem-
La pince BIGopsy® doit être introduite dans le l’urétéroscope poranée pour analyse tumorale (type, stade, grade) et vérification
par voie rétrograde, à l’abouchement du canal operateur situé près des marges oncologiques chirurgicales.
de l’optique avant que l’urétéroscope soit introduit dans la gaine. L’urétéro-urétérostomie est réalisée sans tension pour mini-
En effet, l’extrémité de la pince étant de calibre 6 CH, elle ne peut miser le risque ischémique et fistulaire. Si elle est aisée pour
être introduite par voie antérograde traditionnelle. Le calibre de la des résections de longueur inférieure ou égale à 4 cm, elle peut
pince BIGopsy® empêche une irrigation par le canal opérateur et nécessiter un décollement rénal pour les défects supérieurs. Les
contraint le plus souvent à utiliser une gaine d’accès urétérale. Un extrémités urétérales sont spatulées et suturées par des points sépa-
autre inconvénient de ce dispositif est sa rigidité, de sorte que le rés de fil résorbable non tressé 4/0 ou 5/0 après cathétérisme par
prélèvement des lésions peut être rendu difficile si une déflection une endoprothèse afin de diminuer le risque de sténose. Selon
importante était nécessaire. les constatations peropératoires, l’espace rétropéritonéal peut être
Dans une étude sur 302 biopsies, les pinces 3 CH ont permis de drainé pendant 24 à 48 heures (Fig. 4A).
diagnostiquer (74,9 %) des échantillons contre 50 sur 61 (81,9 %)
dans le groupe BIGopsy® et 22 sur 22 (100 %) dans le groupe du
2,2 CH nitinol [45] . Tumeurs de l’uretère iliaque
Comme cela a été montré pour le traitement des calculs [46] , la
position du canal opérateur de l’urétéroscope souple doit être prise Le patient est installé en décubitus dorsal, un billot peut éven-
en compte lors de la planification préopératoire, en particulier en tuellement être placé sous la fesse ipsilatérale. L’incision cutanée
cas de lésions du pôle inférieur. Par analogie aux résultats présen- incurvée est une laparotomie de McBurney élargie. L’abord rétro-
tés par Villa et al. pour les calculs, un urétéroscope avec un canal péritonéal (cf. supra) permet de repérer l’uretère à son croisement
opérateur à 3 heures devrait être privilégié pour traiter les lésions avec les vaisseaux iliaques (artère iliaque externe pour l’uretère
calicielles inférieures du rein gauche alors qu’un canal opérateur droit, artère iliaque commune pour le gauche). Les modalités de
à 9 heures devrait être privilégié pour traiter des lésions calicielles la résection et de l’urétéro-urétérostomie sont analogues à celles
inférieures du rein droit [46] . décrites pour l’uretère lombaire (Fig. 4B).
Lorsque le traitement ablatif endoscopique est techniquement
faisable et indiqué, il doit être fait dans le même temps que l’URSS Tumeurs de l’uretère pelvien
diagnostique, et la lésion doit être photovaporisée par un laser
du spectre des infrarouges ayant une pénétration tissulaire de La chirurgie carcinologique conservatrice du bas uretère suit
0,5 mm, le laser holmium-YAG (cristal d’ytrine–alumine–grenat les mêmes principes que ceux de l’urétérectomie distale de la
1 2
A B
Figure 4. Voies d’abord en chirurgie ouverte.
A. Installation pour les lésions de l’uretère lombaire.
B. Incisions pour les lésions de l’uretère pelvien. 1. Incision de Gibson ; 2. laparotomie médiane sous-ombilicale ; 3. incision de Pfannenstiel.
NUT. Une sonde vésicale est mise en place au premier temps de nellement envisagée quand les techniques de substitution ont
l’intervention afin de pouvoir faciliter l’abord qui est idéalement échoué ou sont contre-indiquées.
extrapéritonéal. Celui-ci est réalisé par une incision antérolatérale
oblique étendue de l’EIAS à l’épine du pubis (incision de Gibson),
une incision de Pfannenstiel ou par une laparotomie médiane
sous-ombilicale. Ces deux dernières ont l’avantage de permettre Technique chirurgicale
un décollement vésical controlatéral lorsqu’une réimplantation
sur vessie psoïque est envisagée. Afin de respecter les règles car-
de l’urétérectomie segmentaire
cinologiques (cf. supra), la portion intramurale de l’uretère ainsi mini-invasive par voie
que le méat doivent être réséqués. La réalisation d’une collerette
vésicale ayant montré un bénéfice oncologique lors d’une NUT,
robot-assistée
il semble raisonnable d’appliquer ce principe en chirurgie conser-
vatrice. Les recommandations européennes et françaises ne se pro-
Deux voies d’abord sont envisageables : extra- ou intravésicale. noncent pas sur l’utilisation d’approches mini-invasives ou
La première consiste en une dissection de l’uretère jusqu’à son ouvertes pour l’urétérectomie segmentaire.
abouchement dans la vessie. Après traction sur ce dernier, la colle- Bien que la voie d’abord robotique ait été largement adop-
rette vésicale de 1 à 2 cm est réséquée après avoir placé au préalable tée pour la NUT, Clements et al. ont montré que son utilisation
deux clamps. L’approche intravésicale permet d’assurer une exé- était moins répandue pour l’urétérectomie segmentaire [49] . Sur
rèse complète du méat dont le repérage peut être facilité par la 692 patients opérés d’une urétérectomie segmentaire pour TVES,
mise en place d’une sonde urétérale, mais nécessite la réalisa- seulement 55 (8 %) l’avaient été par voie robotique. Cependant,
tion d’une taille vésicale et impose un drainage vésical plus long l’AFU et l’EAU recommandent de privilégier la voie ouverte. Par
en postopératoire. L’anastomose sans tension est réalisée selon analogie aux recommandations de privilégier la voie ouverte pour
la technique de Lich-Gregoir ou Politano-Leadbetter protégée par les TVES de haut risque localement avancées (cT3/T4 et/ou cN+)
une sonde endo-urétérale. Une longueur du trajet sous-musculaire nécessitant une NUT et en l’absence de données solides en faveur
suffisante est nécessaire à l’obtention d’un système antireflux effi- de la voie robotique, il est probablement souhaitable et prudent
cace. Ce dernier, au vu de la généralisation de l’utilisation des de privilégier la voie ouverte pour les urétérectomies segmen-
urétéroscopes souples, gêne peu le suivi endoscopique et pourrait taires « de nécessité » pour des tumeurs de haut risque localement
avoir un intérêt en termes de récidives lorsque se développent des avancées (cT3/T4 et/ou cN+), en cas de rein unique fonctionnel
lésions vésicales métachrones. En cas de résection plus étendue ou anatomique. Une étude rétrospective de Campi et al. a mon-
ne permettant pas une anastomose urétérovésicale sans tension, tré des résultats périopératoires encourageants chez 15 patients
la réalisation d’une vessie psoïque ou d’un lambeau de Boari-Kuss opérés d’une urétérectomie segmentaire robot-assistée. Selon les
peut être associée. Cette dernière approche, envisageable lorsque auteurs, la technologie robotique permet d’effectuer un curage
le segment réséqué est de l’ordre de 10 cm, est à proscrire en cas de ganglionnaire ainsi qu’une résection complète, donnant la possi-
lésion vésicale synchrone ou en cas de vessie de faible capacité. Ces bilité d’une analyse histopathologique optimale de la tumeur dans
techniques d’anastomose urétérovésicale, décrites dans les article son ensemble suivie d’une reconstruction précise [50] adaptée à la
de Bruyère et al. [47] et Savoie et al. [48] , ne sont pas développées ici localisation tumorale.
(Fig. 4B). Quatre grands principes doivent être respectés lors d’une urété-
rectomie segmentaire robot-assistée :
• la dissection urétérale atraumatique, no touch ;
• l’identification des limites de la tumeur urétérale (avec ou sans
Lésions étendues de l’uretère urétéroscopie peropératoire) ;
Une prise en charge conservatrice s’écarte alors des indications • l’isolement du segment urétéral atteint par ligature en amont et
oncologiques (cf. supra) et n’est envisagée qu’en cas de néces- en aval avant la résection afin d’éviter la dissémination tumo-
sité d’épargne néphronique. Elle comprend essentiellement les rale [51] ;
plasties iléales (selon Monti). L’autotransplantation est exception- • la résection urétérale avec 1 à 2 cm de marge de sécurité.
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Traitement conservateur des tumeurs de la voie excrétrice supérieure 41-152
1 2 3 4 1 2 3 4
7 cm
7 cm
4 cm
5 cm
12 mm : trocart optique 8 mm : trocart robotique 8 mm : trocart robotique 12 mm : trocart utilisé par l’assistant
12 mm : trocart utilisé par l’assistant
Figure 5. Position des trocarts dans l’urétérectomie segmentaire lapa- Figure 6. Position des trocarts dans la l’urétérectomie segmentaire
roscopique robot-assistée de l’uretère lombaire droit avec Da Vinci Si® . laparoscopique robot-assistée de l’uretère lombaire droit avec Da Vinci
1. Caudal ; 2. crête iliaque ; 3. rebord costal ; 4. crânial. Xi® . 1. Caudal ; 2. crête iliaque ; 3. rebord costal ; 4. crânial.
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Traitement conservateur des tumeurs de la voie excrétrice supérieure 41-152
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Figure 10. Anastomose urétérovésicale de Lich-Gregoire robot-
assistée. 1. Stent urétéral.
Résultats oncologiques
Une méta-analyse de Seisen et al. au sein du groupe de travail
sur les TVES de l’EAU a comparé les résultats oncologiques des
traitements conservateurs (URSS et urétérectomie segmentaire) à
la NUT [24] . Leurs résultats suggèrent l’absence de différence signi-
ficative en termes de survie spécifique ou pour tout autre résultat
oncologique entre l’urétérectomie segmentaire et la NUT, alors
que seuls les patients présentant des tumeurs de bas grade et non
invasives avaient des survies spécifiques similaires après urétérec-
tomie segmentaire ou NUT, malgré un risque accru de récidive
locale lié à la gestion endoscopique des TVES. Drainage droit Drainage gauche
Les résultats oncologiques après urétérectomie segmentaire et Figure 11. Aires de curage ganglionnaires. 1. Inter-aortico-cave ; 2. pré-
NUT ont été comparés dans dix études (4278 patients) [33, 35, 54–60] . cave ; 3. préaortique ; 4. para-aortique ; 5. paracave ; 6. iliaque commune ;
Les groupes urétérectomie segmentaire et NUT étaient significa- 7. iliaque externe.
tivement différents dans certaines études (antécédent de cancer
de vessie, localisation tumorale, hydronéphrose, caractère mul-
tifocal). Dans l’ensemble, aucune différence significative n’était Cornu et al. [29] . Le taux de sténose urétérale est évalué à 11 % avec
constatée entre les deux groupes en termes de survie spécifique à 48 sténoses sur les 450 traitements conservateurs endoscopiques
trois ans, à cinq ans ou lors du dernier suivi. Ces résultats étaient de lésion urétérale et calicielle recensés dans la littérature [66] .
similaires dans les analyses de sous-groupes en fonction du stade
et du grade. Les taux de NUT de sauvetage après urétérectomie
segmentaire variaient de 4 à 7 %, avec un délai moyen compris Urétérectomie segmentaire
entre 33 et 54 mois.
Cinq études totalisant 529 patients ont comparé les résultats Les données de morbidité de l’urétérectomie segmentaire
oncologiques entre l’approche endoscopique et la NUT [61–65] . ouverte ou robot-assistée sont peu nombreuses mais rapportent
Dans certaines de ces études, les patients traités par urétéroscopie un taux faible de complications postopératoires en comparaison
étaient plus jeunes mais aussi avec un état général défavorable et à la NUT [50] . Les complications peropératoires possibles sont les
une plus petite taille tumorale, par rapport à ceux traité par NUT. plaies digestives ou vasculaires. Par voie robotique, les structures
De la même manière, la proportion de patients avec des tumeurs digestives doivent être mobilisées en réclinant et sans pincer. Lors
de bas grade et non invasives était plus élevée dans le groupe URSS, de la mise en place des trocarts, le risque de plaie vasculaire des
sans atteindre le seuil de significativité. Le résultat principal était
un risque accru de décès par cancer pour les patients traités par
URSS pour une TVES de haut grade. Les mêmes patients avaient
également une survie sans récidive locale et sans métastase dimi-
nuée. En outre, Grasso et al. ont constaté que 77 % des TVES de “ Point fort
bas grade récidivaient, avec un taux de progression de 15 % [63] .
• La surveillance après traitement conservateur d’une
TVES à bas risque comprend :
Complications ◦ une cystoscopie et une urétéroscopie souple avec
cytologie in situ à trois mois, à six mois, tous les six
Endoscopie mois pendant deux ans, puis tous les ans,
Le taux de complications global est estimé à 14 % par Cutress ◦ un uroscanner et une cytologie urinaire à trois mois,
et al. [66] . La réalisation d’une URSS implique la stérilité de à six mois, puis tous les ans pendant au moins cinq
l’examen cytobactériologique des urines préopératoire. En effet, ans.
il existe un risque infectieux non négligeable estimé à 9 % par
vaisseaux épigastriques existe. Afin de prévenir ce risque, on met Entre 10 et 25 % des patients ayant bénéficié d’un traitement
en place les trocarts sous contrôle de la vue. conservateur sont finalement traités par NUT au décours [61, 68] .
Sur le plan urinaire, la complication urinaire précoce la plus fré- Si la répétition d’un traitement conservateur endoscopique reste
quente est la fistule anastomotique. À plus long terme, la sténose une option en cas de récidive sans progression, la suspicion de
anastomotique ou le reflux (en cas d’anastomose urétérovésicale) lésion infiltrante lors de l’imagerie de suivi ou la présence d’un
peuvent également apparaître. grade plus élevé en cas de cytologie–biopsie doit conduire à la
réalisation d’une NUT dans les meilleurs délais.
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Traitement conservateur des tumeurs de la voie excrétrice supérieure 41-152
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Service d’urologie, GRC no 5, ONCOTYPE-URO, Sorbonne Université, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Lenfant L, Seisen T, Parra J, Vaessen C, Rouprêt M. Traitement conservateur des tumeurs de la voie
excrétrice supérieure. EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 2020;0(0):1-12 [Article 41-152].
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