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Tumeurs testiculaires primitives


à expression endocrine
J.-M. Kuhn

Une proportion non négligeable des tumeurs primitivement testiculaires se développe à partir de
contingents cellulaires qui possèdent, au moins potentiellement, une capacité de synthèse hormonale.
Lorsqu’elle existe, cette sécrétion, qu’il s’agisse de stéroïdes ou de peptides, peut être responsable de
manifestations endocriniennes susceptibles de précéder de longue date l’extériorisation de la tumeur.
Parmi les trois situations cliniques qui peuvent être observées, la mise en évidence d’une masse scrotale
sans signe endocrinien d’accompagnement évident est la plus fréquente. L’enquête endocrinienne se jus-
tifie néanmoins à titre diagnostique et surtout en raison de sa valeur de marqueur pronostique et de
paramètre de suivi thérapeutique. Ailleurs, c’est le tableau endocrinien qui attire l’attention, qu’il s’agisse
d’une pseudopuberté précoce isosexuelle chez l’enfant, de signes de féminisation, de troubles érectiles ou
d’infertilité chez l’adulte. L’évaluation hormonale, dont les résultats auront une forte valeur diagnostique,
se justifie alors à la fois en raison de la nature des signes d’appel et, comme dans la situation précédente,
par sa valeur ajoutée d’indicateur pronostique et de suivi thérapeutique. Enfin, tumeur testiculaire et
signes endocriniens sont d’emblée associés. L’enquête hormonale, qui aura pour objectif de relier l’un à
l’autre, garde dans cette situation tout son intérêt pronostic et de suivi de l’efficacité du traitement.
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Mots-clés : Tumeur testiculaire ; Pseudopuberté précoce ; Gynécomastie ;


Inclusions surrénaliennes intratesticulaires ; Bloc enzymatique en 21-hydroxylase ; Tumeur à cellules de Leydig ;
Choriocarcinome ; Séminome ; Tumeur à cellules de Sertoli ; hCG ; 17-␤-estradiol ; Testostérone ; Inhibine B

Plan dans l’interstitium. Schématiquement, les tumeurs testiculaires


sont classées en tumeurs germinales, séminomateuses ou non
■ Introduction 1 séminomateuses, et en tumeurs stromales. Les gonadoblastomes,

empruntant des caractéristiques de l’une et l’autre catégorie, sont
Situations devant faire évoquer le diagnostic 2
des tumeurs mixtes (Tableau 1).
■ Identification des masses ou tumeurs non primitivement Les néoplasies testiculaires primitives se développent le plus
testiculaires 2 fréquemment entre 15 et 35 ans [1] . Elles représentent 2 % de
■ Précision du type de tumeur testiculaire primitive 3 l’ensemble des carcinomes de l’homme [2] . Elles se manifestent
■ Tumeurs du stroma testiculaire spécialisé 4 majoritairement par une augmentation isolée du volume de la
Tumeurs à cellules de Leydig 4 glande. C’est le cas de 90 % des tumeurs testiculaires développées
Tumeurs à cellules de Sertoli 6 à partir des cellules germinales qui sont par ailleurs silencieuses
sur le plan endocrinien, leur sécrétion se limitant à la production
■ Tumeurs germinales à expression endocrine 7 de facteurs paracrines [3] .
Choriocarcinomes testiculaires 7 Dans les autres cas, la tumeur conserve un potentiel sécrétoire
Séminomes testiculaires 9 emprunté au type cellulaire dont elle dérive. La sécrétion tumorale
■ Autres tumeurs testiculaires à expression endocrine 9 est alors responsable de tableaux cliniques, biologiques ou clinico-
■ Conclusion 9 biologiques particuliers à forte valeur diagnostique et pronostique
(Tableau 2). La sécrétion hormonale de la tumeur peut être res-
ponsable de signes susceptibles de précéder de plusieurs années
l’apparition clinique de la masse tumorale. À la diversité des pro-
 Introduction fils hormonaux possibles s’associe une variété de tumeurs dont
les caractéristiques histologiques se répartissent entre bénignité
Les tumeurs testiculaires primitives peuvent se développer à par- totale et extrême malignité. Si une minorité de tumeurs germi-
tir des deux grands contingents cellulaires de la gonade mâle : les nales produisent des hormones actives, les tumeurs développées
cellules germinales, d’une part, les cellules du stroma spécialisé, à partir des cellules stromales gardent le plus souvent la fonction-
d’autre part. Ces dernières incluent les cellules de Sertoli situées à nalité sécrétoire de la cellule originelle (cellules de Leydig ou de
l’intérieur des tubes séminifères et les cellules de Leydig localisées Sertoli).

EMC - Urologie 1
Volume 9 > n◦ 1 > janvier 2016
http://dx.doi.org/10.1016/S1762-0953(15)73062-1

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18-650-B-20  Tumeurs testiculaires primitives à expression endocrine

Tableau 1. la pseudopuberté précoce chez l’enfant à l’infertilité, à la


Types histologiques des tumeurs primitivement testiculaires pouvant être dysfonction érectile ou au syndrome de féminisation chez
responsables d’une expression endocrinienne. l’adulte. Chacune de ces présentations doit amener à recher-
Tumeurs du stroma testiculaire spécialisé (1 à 2 % des tumeurs cher la présence d’une tumeur testiculaire. Lorsque c’est le
testiculaires primitives) cas, elle est souvent aisément mise en évidence clinique-
ment. Néanmoins, une lésion de petite taille peut rester
Tumeurs à cellules de Leydig
difficile à identifier même par un examen clinique soigneux.
Tumeurs à cellules de Sertoli
La réalisation d’examens complémentaires, au premier rang
Tumeurs germinales (95 % des tumeurs testiculaires primitives) desquels se place l’échographie à haute définition, doit per-
Séminomes purs mettre de rattacher la symptomatologie endocrinienne à la
Dysembryomes tumeur testiculaire ; certaines tumeurs primitivement testi-
Choriocarcinomes culaires occultes ou involutives [31] peuvent être révélées par
Tératomes des métastases (notamment ganglionnaires) dont la sécrétion
Tumeurs composites (4/10) d’hormone gonadotrophine chorionique (hCG) est responsable
Gonadoblastomes des anomalies endocriniennes. Dans une telle situation, des
Tumeurs neuroendocrines primitives du testicule examens radiologiques précis (échographie, imagerie par réso-
nance magnétique [IRM]) de la région testiculaire, au besoin
répétés, ou si nécessaire l’examen anatomopathologique d’une
métastase, permettent d’identifier le foyer testiculaire initial,
Tableau 2. d’y rattacher les métastases sécrétrices et de traiter l’ensemble
Différentes sécrétions hormonales décrites au cours des tumeurs tes- comme une authentique tumeur testiculaire ;
ticulaires primitives révélées ou accompagnées par des symptômes • des examens d’imagerie, réalisés pour une autre raison, peuvent
endocriniens cliniques et/ou biologiques. amener à la découverte inattendue d’une tumeur testicu-
laire. Des « incidentalomes » testiculaires, correspondant à des
Sécrétion tumorale Types tumoraux Références
tumeurs possédant un potentiel sécrétoire, peuvent ainsi être
Hormones stéroïdes révélés sur des radiographies standards s’il s’agit d’une lésion
Testostérone T à cellules de Leydig, T à [4–7] partiellement calcifiée [32] , par l’échographie [33] ou par la tomo-
cellules de Sertoli graphie par émission de positons-scan (TEP-scan) [34, 35] . La
17-␤-estradiol T à cellules de Leydig, T à [8–13] démarche consiste alors à vérifier si cet « incidentalome »
cellules de Sertoli, s’accompagne d’anomalies endocriniennes ;
gonadoblastomes • enfin, certaines situations particulières, qui s’expriment par
Progestérone T à cellules de Leydig [14] une symptomatologie endocrinienne, sont sous-tendues par
[15, 16]
un substratum génétique (blocs enzymatiques surrénaliens,
DHEA
syndrome de McCune-Albright). L’identification de l’anomalie
-4-androstènedione T à cellules de Leydig [15]
génétique rend souhaitable, au cours de son évaluation ou de
[17] sa surveillance, d’effectuer une recherche prospective de la pré-
Cortisol T à cellules de Leydig
Hormones peptidiques sence d’une lésion tumorale testiculaire [36, 37] .
[18, 19]
hCG Choriocarcinomes,
séminomes
Inhibine B T à cellules de Leydig, T à [20]
 Identification des masses
cellules de Sertoli
PTHrp Séminomes [21, 22] ou tumeurs non primitivement
EPO Séminomes [1, 23]
testiculaires
[24]
Prolactine Dysembryomes, tératomes
HPL Dysembryomes, tératomes [25] Cette étape de la démarche diagnostique est, en principe, aisé-
[26] ment franchie lorsqu’une masse testiculaire est associée à des
ACTH Dysembryomes, tératomes
anomalies endocriniennes cliniques et/ou biologiques. Reste alors
[27]
Calcitonine Dysembryomes, tératomes à préciser de quel type est la tumeur, élément déterminant pour
[28]
Big IGF-2 T à cellules de Leydig le choix de l’attitude thérapeutique et l’évaluation pronostique.
Autres Lorsque la symptomatologie est uniquement locale (masse
Sérotonine Carcinoïdes [29, 30] testiculaire) ou s’exprime exclusivement par les manifestations
endocriniennes sans qu’une tumeur testiculaire puisse être mise
T : tumeur ; DHEA : déhydroépiandrostérone ; hCG : hormone gonadotrophine en évidence, un certain nombre de diagnostics différentiels
chorionique ; PTHrp : parathyroid hormone-related protein ; EPO : érythropoïétine ; doivent être envisagés.
HPL : hormone lactogène placentaire ; ACTH : adrenocorticotrophic hormone ; IGF :
insulin-like growth factor.
En présence d’une masse scrotale en apparence isolée, le recueil
des antécédents médicaux, des prises médicamenteuses, un exa-
men clinique soigneux et complet, la détermination de certains
 Situations devant faire évoquer marqueurs plasmatiques et la réalisation d’examens de visualisa-
tion doivent permettre d’écarter ce qui n’est pas lié à une tumeur
le diagnostic primitivement testiculaire même s’il existe une anomalie du pro-
fil hormonal. Ainsi, examen clinique et échographie doivent
Quatre principales situations amènent à évoquer le diagnostic permettre d’établir le diagnostic de séquelles d’épididymite, de
de tumeur testiculaire primitive à expression endocrine : kyste épididymaire, d’hydrocèle ou de varicocèle. Un contexte
• le signe révélateur peut être une augmentation de volume d’un général de néoplasie peut amener à rattacher une masse testi-
hémiscrotum. Si la démarche diagnostique conclut à la présence culaire à une métastase du foyer d’origine (hématologique ou
d’une tumeur testiculaire, il convient de préciser par un examen solide).
clinique complet et la mesure de certains paramètres biolo- La mise en évidence d’une augmentation bilatérale du volume
giques si cette lésion est responsable d’une sécrétion hormonale du contenu des bourses amène à évoquer d’autres hypothèses
anormale qui peut servir à la fois d’élément diagnostique et de diagnostiques.
marqueur de suivi ; Les tuméfactions intrascrotales liées au développement de reli-
• au contraire, des anomalies endocriniennes, cliniques et/ou quats surrénaliens ectopiques s’observent dans des contextes
biologiques peuvent révéler l’affection. La sécrétion tumo- pathologiques particuliers qui ont en commun une élévation de
rale peut aboutir à des tableaux cliniques variés allant de la sécrétion d’adrenocorticotrophic hormone (ACTH). La persistance

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A B
Figure 1. Aspect par résonance magnétique nucléaire de reliquats surrénaliens intrascrotaux bilatéraux, mimant cliniquement des tumeurs testiculaires
(d’après [39] ) (A, B). Inclusions surrénaliennes (flèches) et parenchymes testiculaires (têtes de flèches).

de reliquats de tissu surrénalien le long du trajet migratoire du Tableau 3.


testicule embryonnaire et l’effet trophique de l’ACTH, sécrétée Situations au cours desquelles est observée une augmentation bilatérale
en excès lors de blocs enzymatiques surrénaliens [38] , expliquent du volume scrotal associée à des anomalies endocriniennes.
l’apparition de ces tumeurs intrascrotales. Les critères de diagnos- Types des masses Situations prédisposantes
tic incluent : intrascrotales bilatérales
• le contexte, le bloc enzymatique surrénalien, de forme
« classique », qui a souvent été précédemment identifié ; Tumeurs à cellules de Leydig Rares formes bilatérales
• la bilatéralité des masses tumorales (en outre parfois multiples), Tumeurs à cellules de Sertoli Syndrome de Peutz-Jeghers
situation de loin la plus fréquente [39] (Fig. 1), même s’il existe Syndrome de Carney
des formes unilatérales susceptibles de mimer l’aspect d’une Inclusions surrénaliennes Blocs enzymatiques surrénaliens
tumeur primitivement testiculaire ; et intratesticulaires
• les résultats de la mesure des taux plasmatiques d’ACTH et des
Macro-orchidies non Syndrome de McCune-Albright
précurseurs stéroïdiens du cortisol.
tumorales
La régression du volume tumoral, et consécutivement la nor-
malisation de la fertilité, est possible après inhibition adéquate Hypothyroïdie primaire non traitée
de la sécrétion corticotrope. Cela peut n’être cependant obtenu Syndrome de l’X fragile
qu’au prix de l’utilisation de doses « supraphysiologiques » de Adénome hypophysaire sécréteur de
dexaméthasone, ce qui n’apparaît pas souhaitable, ces moda- FSH
lités thérapeutiques exposant aux inconvénients classiques de Acromégalie
la corticothérapie prolongée. Même après freinage adéquat de
la sécrétion d’ACTH, la régression du volume tumoral est FSH : follicle stimulating hormone.
souvent inconstante et pose alors de difficiles problèmes diag-
nostiques (d’autant qu’une possible association d’authentiques l’adulte. Ces dernières peuvent se développer dans des sites aussi
tumeurs à cellules de Leydig à un bloc enzymatique surréna- variés que le système nerveux central, le médiastin, le tube digestif
lien en 11-␤-hydroxylase [37] a été montrée) et thérapeutiques. ou le rein [18] .
De façon anecdotique, la reviviscence de reliquats surrénaliens
intrascrotaux a été décrite au cours de syndromes de Nelson
(développement d’un adénome hypophysaire corticotrope dans  Précision du type de tumeur
les suites d’une surrénalectomie bilatérale) [40] .
Une hypertrophie testiculaire bilatérale peut s’observer dans testiculaire primitive
certains autres cadres pathologiques (Tableau 3) susceptibles de
s’inscrire dans un contexte génétique (syndrome de McCune- La tumeur testiculaire affirmée et les autres causes
Albright [41] , syndrome de l’X fragile [42] ) ou non (hypothyroïdie d’intumescence scrotale écartées, reste à préciser le type de
primaire non traitée [43] , adénome hypophysaire sécréteur de la lésion. Cela conditionne l’attitude thérapeutique, le pronostic
follicle stimulating hormone [FSH]). Cette dernière situation et les modalités de la surveillance. Cette étape repose sur le recueil
caractérisée sur le plan biologique par une élévation des d’un certain nombre d’éléments clés :
taux plasmatiques de FSH et d’inhibine B a pu être obser- • l’âge du patient ;
vée chez l’adolescent [44] et chez l’adulte [45, 46] , mais reste • ses antécédents personnels ;
exceptionnelle. • les éventuelles prises médicamenteuses ;
Lorsque ce sont les symptômes endocriniens qui sont révé- • les données de l’examen clinique ;
lateurs, la recherche d’une tumeur testiculaire est la règle. • les résultats d’un certain nombre d’examens complémentaires
L’évaluation clinique, complétée par une échographie, peut de première ligne.
cependant ne rien révéler alors que la production de stéroïdes est Fonction du mode de présentation initial, ils peuvent inclure la
anormale. Cette situation peut correspondre à une production tes- mesure des taux plasmatiques des stéroïdes sexuels (17-␤-estradiol
ticulaire non tumorale de stéroïdes sexuels. Entrent dans ce cadre [E2 ], testostérone [T], etc.), d’hormones peptidiques (FSH, LH,
la « testotoxicose » de l’enfant, liée à une mutation activatrice hCG, inhibine B, etc.), de marqueurs tumoraux (␣-fœtoprotéine,
du récepteur de la luteinizing hormone/hormone gonadotrophine ␤-hCG, lactodéshydrogénase (LDH), neuron specific enolase (NSE),
chorionique (LH/hCG) exprimé par les cellules de Leydig et les phosphatases alcalines placentaires), et des examens de visualisa-
tumeurs extratesticulaires sécrétrices d’hCG de l’enfant ou de tion (échographie, IRM, etc.).

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Quatre-vingt-dix-sept pour cent de ces lésions sont unilatérales et


Testostérone 2 la majorité d’entre elles est bénigne. Les 10 % de formes malignes
17-β-estradiol sont l’apanage de l’adulte plus âgé (âge moyen au diagnostic :
inhibine 63 ans) [4] . La survenue d’une TCL apparaît favorisée par certains
facteurs prédisposant comme la cryptorchidie [5] ou la défaillance
3
sertolienne. Quelques cas ont été rapportés au cours du syn-
drome de Klinefelter [4] . La symptomatologie emprunte ses signes
4 au volume tumoral, d’une part, aux sécrétions hormonales de
la lésion, d’autre part. Associés, ils donnent un tableau évoca-
5 teur alors qu’à l’inverse, dissociés ou incomplets, ils rendent le
1 diagnostic plus difficile.
6
La forme typique se caractérise par l’association d’une tumeur
testiculaire unilatérale et de signes endocriniens cliniques et bio-
7 logiques évocateurs.
Chez l’enfant, c’est un tableau de pseudopuberté précoce (sur-
17-β-estradiol venant habituellement entre 5 et 9 ans), associant virilisation,
inhibine accélération de la croissance et de la maturation osseuse, qui
attire l’attention. La gynécomastie n’est observée que dans 10 %
8 des cas [4] . L’examen testiculaire retrouve une asymétrie testicu-
laire qui est confirmée par l’échographie. Celle-ci révèle une
image arrondie hypoéchogène correspondant à la lésion tumo-
9 rale. La testostéronémie est élevée et peut atteindre des valeurs
s’inscrivant dans la fourchette normale de l’adulte. Elle peut
s’associer à une élévation des taux plasmatiques de déhydroépian-
drostérone ou de -4-androstènedione [15] . Bien qu’une induction
de la spermatogenèse ait pu être mise en évidence au contact
Figure 2. Organisation histologique du testicule humain adulte nor- de la tumeur, c’est la prolifération tumorale qui est responsable
mal. 1. Récepteur de la follicle stimulating hormone ; 2. récepteur de de l’augmentation unilatérale du volume gonadique. La sécré-
la luteinizing hormone ; 3. cellules de Leydig ; 4. cellules péritubulaires ; tion de T par les cellules tumorales est responsable du tableau
5. cellules de Sertoli ; 6. spermatogonie ; 7. spermatocyte ; 8. spermatides ; de pseudopuberté précoce dont la gynécomastie est le plus sou-
9. spermatozoïde. vent absente en raison du caractère privilégié de la sécrétion
d’androgènes.
L’association de ce tableau clinique à une tumeur testiculaire
 Tumeurs du stroma testiculaire unilatérale permet d’écarter un certain nombre de diagnostics. En
effet, les inclusions intrascrotales pseudotumorales de reliquats
spécialisé surrénaliens chez des patients atteints d’un bloc enzymatique (res-
ponsable d’une pseudopuberté précoce), sont quasi constamment
Tumeurs à cellules de Leydig bilatérales. Les rares tumeurs à cellules de Sertoli se différencient
des TCL par l’association à une gynécomastie dans 25 % des cas ou
Située au sein de l’interstitium testiculaire (Fig. 2), la cellule de par leur inscription dans le contexte symptomatique du syndrome
Leydig mature est le lieu de production des stéroïdes sexuels (T de Peutz-Jeghers ou du complexe de Carney. Les diagnostics de
et E2 ). La T est majoritairement libérée dans la circulation tandis « testotoxicose » ou de pseudopuberté précoce s’inscrivant dans
qu’une part mineure est soit transformée in situ par aromatisa- un syndrome McCune-Albright ne s’associent pas à une tumeur
tion en E2 , soit 5␣ réduite en dihydrotestostérone (DHT) avant testiculaire. Ces deux entités, respectivement liées à des mutations
d’être sécrétée. La présence au sein de la cellule de Leydig des activatrices du récepteur de la LH [48, 49] et de la sous-unité ␣s de la
enzymes nécessaires à cette synthèse a été confirmée par immu- protéine G [50] , intéressent en effet l’ensemble du tissu leydigien
nohistochimie et par des approches de biologie moléculaire. La qui est hyperplasique mais non tumoral [36] . Au demeurant, les
stéroïdogenèse ne représente cependant pas la seule sécrétion mécanismes physiopathologiques présidant au développement
de la cellule de Leydig qui est également capable de produire d’une TCL chez l’enfant apparaissent assez fréquemment sous-
de nombreux peptides dont l’inhibine et des dérivés de la pro- tendus par l’existence d’une mutation somatique du récepteur
opïomélanocortine. de la LH qui se trouve activé de façon constitutive [4, 5, 47] . La
La synthèse et la sécrétion de T sont sous le contrôle de la mutation habituellement retrouvée se situe au « point chaud » 578
LH hypophysaire. Celle-ci stimule la stéroïdogenèse leydigienne et aboutit au remplacement de l’acide aspartique par une histi-
après liaison à son récepteur métabotropique positivement cou- dine [51–54] . La conséquence en est une mise en route prématurée
plé à l’adénylyl-cyclase. La liaison de la LH à ce récepteur induit et indépendante de la LH de la stéroïdogenèse leydigienne [55] .
une cascade d’événements intracellulaires : activation de la 20-22 Fait intéressant, la substitution de ce même acide aminé par
P450scc (enzyme de clivage de la chaîne latérale du cholestérol), une glycine ou une tyrosine est responsable d’une pseudopuberté
de la protéine StAR, du récepteur périphérique des endozépines, précoce dont le substratum n’est pas tumoral mais lié à une hyper-
etc., ensemble d’événements qui aboutit à la production de T plasie leydigienne plus ou moins diffuse [51, 52, 56, 57] . Les TCL de
(Fig. 3). l’enfant sont bénignes et peuvent être traitées par simple énu-
Le rétrocontrôle exercé sur la sécrétion gonadotrope s’effectue cléation [58–60] .
principalement au niveau de l’hypothalamus. Elle implique la Chez l’adulte, ce sont le plus souvent des signes de fémi-
T et ses métabolites actifs DHT et E2 . Ce dernier est également nisation qui attireront l’attention. La gynécomastie, uni- ou
capable d’exercer, chez l’homme, une rétroaction négative directe plus souvent bilatérale, caractéristique par son évolutivité et
sur la sécrétion hypophysaire de FSH. C’est par leur action intra- sa sensibilité, est présente chez environ un patient sur trois [8] .
testiculaire et leur interférence avec les mécanismes régulateurs L’hyperœstrogénie est responsable de l’hyperpigmentation et de
physiologiques des fonctions gonadiques que les sécrétions hor- l’élargissement des aréoles mamelonnaires. La palpation retrouve
monales provenant d’une tumeur à cellules de Leydig (TCL) vont un tissu glandulaire sensible, sans galactorrhée ni adénopathie
être responsables des symptômes cliniques et de profils biolo- dans les aires de drainage lymphatique. Une fois sur quatre,
giques particuliers. la gynécomastie s’accompagne d’une diminution de la libido
Les TCL sont rares. Elles ne représentent en effet que 1 à et/ou d’une dysfonction érectile. Certains cas d’infertilité ont été
3 % des néoplasies testiculaires [4, 47] . Cinquante à 55 % d’entre révélateurs de TCL [61] . L’examen clinique attentif des organes
elles s’observent entre 15 et 50 ans, 25 % chez l’homme plus génitaux externes est essentiel. Il permet de retrouver une asy-
âgé et un peu moins de 20 % chez l’enfant entre 5 et 9 ans. métrie testiculaire, d’autant plus marquée que le testicule non

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LH/hCG Figure 3. Éléments de la mécanique molécu-


laire intervenant dans l’activité hormonale de
la cellule de Leydig humaine mature. LH/hCG :
R Gs AC luteinizing hormone/hormone gonadotrophine cho-
+ PKA- rionique ; MRAP : melanocortin 2 receptor accessory
MRAP + PAP7
AMPc Rlα protein ; Gs : protéine Gs ; AC : adenylyl-cyclase ; ATP :
adénosine triphosphate ; AMPc : acide adénosine
ATP monophosphorique cyclique ; StAR : protéine StAR ;
COOH + EZ : endozépines ; PBR : récepteur des endozépines ;
EZ EZ
Cholestérol PKA-R1 : protéine kinase A ; PAP 7 : protéine PAP-7 ;
PKA- P450scc : enzyme de clivage de la chaîne latérale du
NH2 Rlα
cholestérol.
StAR P +
PAP7 P

StAR
PBR PBR
P450SCC

Prégnénolone

Testotérone 17-β-estradiol

l’homme adulte demeure néanmoins à ce jour inconnue. En


particulier, la recherche de mutations somatiques responsables
est le plus souvent négative [64] , alors que des anomalies de
l’arrangement chromosomique apparaissent d’observation fré-
quente [65] . La mutation 578 décrite chez l’enfant n’a, à ce jour, été
retrouvée qu’exceptionnellement chez l’homme adulte [66] . Une
mutation activatrice de la protéine Gs ␣ (R201C) a été décrite dans
deux cas [6, 67] . Dans l’un d’entre eux, le profil hormonal avait la
particularité d’associer une hypertestostéronémie à l’inflation du
taux d’estradiol [6] . Ont été également identifiées des mutations
germinales touchant le gène de la fumarate-hydratase (N64T et
M411I) qui ont fait suggérer la possibilité de leur rôle physiopa-
thologique dans le développement tumoral par le biais de liens
unissant hypoxie et angéïogenèse [66] .
La sécrétion préférentielle d’E2 , fréquemment observée chez
l’adulte, est liée à une aromatisation intratumorale excessive de
la T. L’expression des gènes codant respectivement l’aromatase et
les récepteurs des œstrogènes a été démontrée au sein de cellules
de Leydig humaines normales et tumorales [68–70] . Le blocage de
l’activité de l’aromatase de cellules leydigiennes tumorales œstro-
Figure 4. Aspect échographique d’une tumeur testiculaire à cellules de génosécrétrices, étudiées in vitro, démontre bien que la T est le
Leydig. Parenchyme testiculaire (flèche) et tumeur (tête de flèche). précurseur immédiat de la synthèse d’E2 par ces tumeurs. Il a
été suggéré que l’élévation du taux d’E2 intratesticulaire puisse
être impliqué dans le processus de tumorigenèse [70] . Au demeu-
rant, cette élévation est source à la fois d’une inhibition de
tumoral est volontiers hypotrophique, ou d’identifier la tumeur certaines activités enzymatiques (17-␣ hydroxylase, 17-20 des-
sous forme d’un noyau dur et insensible au sein d’un testicule. molase) et d’une réduction de la spermatogenèse [71] . Ce dernier
L’échographie, systématique, confirme la présence d’une image effet explique vraisemblablement l’infertilité observée dans un
arrondie hypoéchogène au sein du testicule hypertrophié (Fig. 4). certain nombre de cas [72] . L’hyperœstrogénie systémique, qu’elle
Typiquement, le profil hormonal associe une élévation relative ou soit relative ou absolue, est responsable du syndrome clinique de
absolue de l’estradiolémie et une réduction du taux de base des féminisation et du profil particulier de la sécrétion gonadotrope.
gonadotrophines prédominant sur celui de la FSH [9, 62] . La testo- Si la fréquence des pulses spontanés de LH n’apparaît pas modifiée
stéronémie est d’autant plus abaissée que le taux d’E2 est élevé. par l’hyperestradiolémie, l’amplitude des pics de LH est d’autant
Élément important du diagnostic, le taux d’hCG plasmatique plus réduite que le taux d’E2 est élevé [63] . L’abaissement de la T
est normal [61] . Assez paradoxalement, compte tenu de l’inflation est ainsi directement lié au freinage E2 -dépendante de la sécrétion
œstrogénique, le taux de sex hormone binding globulin est le plus de LH (Fig. 5). En revanche, l’abaissement préférentiel des taux
souvent normal. Enfin, dans un nombre non négligeable de TCL, de FSH n’apparaît que partiellement lié à l’hyperestradiolémie.
les taux d’inhibine plasmatique sont élevés. Il peut s’agir, comme Il pourrait en effet s’expliquer par une action combinée de l’E2 ,
sur certains modèles animaux, de l’inhibine A, qui constitue alors d’une part, et de l’inhibine B plasmatique, d’autre part, au niveau
un simple marqueur car elle n’est pas biologiquement active [63] , hypophysaire [20] . La responsabilité de la sécrétion tumorale est
ou de l’inhibine B reconnue comme responsable du rétrocontrôle rétrospectivement démontrée par le retour sept fois sur dix d’une
sur la sécrétion hypophysaire de FSH [20] . fertilité normale spontanée après l’énucléation élective de la
Certains modèles animaux suggèrent que les TCL pourraient tumeur [73] .
s’inscrire dans le cadre d’affections génétiques, d’autres que Dans les formes typiques, l’association de stigmates cliniques
la surexpression de l’aromatase serait un mécanisme initiateur opposés en fonction de l’âge, et l’identification clinique et/ou
du développement tumoral. Si l’intervention de ces méca- échographique d’une masse testiculaire unilatérale et d’un profil
nismes est plausible, la physiopathologie exacte des TCL de hormonal évocateur permettent d’aboutir aisément au diagnostic

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modifications du déficit androgénique lié à l’âge [79] ou encore


GnRH plus atypiques : hypoglycémies par élévation du taux plas-
matique d’IGF-2 libre [28] , sécrétion de précurseurs hormonaux
+ stéroïdiens : progestérone [14] , 4 -androstènedione [16] , hypertes-
Hypothalamus
tostéronémie [6] , syndrome de Cushing ACTH-indépendant [17] .
Hypophyse Assez curieusement, alors que les cellules de Leydig normales
et tumorales sont le siège de la synthèse de peptides dérivés de
la pro-opïomélanocortine [80] , aucun syndrome de Cushing par
- - sécrétion ectopique d’ACTH n’a été décrit au cours des TCL.
LH FSH L’identification de la lésion responsable, à l’aide des moyens préa-
lablement mentionnés, apparaît d’autant plus importante que
ces lésions malignes, même traitées, ne permettent qu’une survie
- moyenne de quatre ans après leur diagnostic. Les métastases sont
ganglionnaires trois fois sur quatre, pulmonaires une fois sur deux
et dans un tiers des cas hépatiques ou osseuses. Il est par ailleurs
T Testicules E2 important de signaler que certaines lésions définies comme histo-
+ Tissu logiquement bénignes sont susceptibles de métastaser des années
mammaire
après leur exérèse.
Le traitement de première ligne de ces lésions est chirurgical.
- Une tumeur unilatérale, pour laquelle tous les arguments réunis
sont en faveur de la bénignité, reposera soit sur l’orchidectomie
unilatérale, soit beaucoup mieux sur l’énucléation tumorale dont
le suivi à long terme a montré l’excellence des résultats chez
Spermatogenèse l’enfant [59, 60] et chez l’homme de moins de 65 ans [60, 81] . Le choix
de l’une ou l’autre méthode, qui peut être orienté par le résultat
Figure 5. Mécanisme physiopathologique du profil hormonal plasma-
d’une cytologie à l’aiguille fine en préopératoire [82] , dépend donc
tique observé au cours des tumeurs testiculaires à cellules de Leydig
à la fois du volume de la tumeur mais également du contexte et
sécrétrices d’œstrogènes de l’homme adulte. GnRH : gonadotropin relea-
plus particulièrement de l’âge du patient. L’ablation de la lésion
sing hormone ; LH : luteinizing hormone ; FSH : follicle stimulating hormone.
permettra un retour à la normale de l’équilibre hormonal après
une phase transitoire d’hypogonadisme attestée par l’inflation
de TCL. Ce tableau idéal est néanmoins souvent pris en défaut du taux des gonadotrophines [74, 83] . Consécutivement, les symp-
en raison d’une expression clinique atypique, d’un profil hor- tômes révélateurs (gynécomastie, infertilité, troubles érectiles)
monal non classique ou d’interprétation difficile, ou encore de doivent disparaître. Le traitement des TCL malignes, en règle plus
l’absence de tumeur identifiable cliniquement ou même indétec- volumineuses et porteuses d’éléments suspects sur le plan histolo-
table à l’échographie. gique, peut faire discuter le curage ganglionnaire rétropéritonéal
Si chez l’enfant le tableau est assez stéréotypé, nombreuses sont en complément de l’orchidectomie si aucune métastase n’a été
les formes atypiques de TCL de l’adulte. Dans 10 % des cas, le mise en évidence sur le bilan d’extension préopératoire. Pour
tableau se limite à la tumeur testiculaire qui est retrouvée au cours les formes métastasées d’emblée, il n’y a pas de traitement satis-
d’un examen clinique réalisé pour d’autres raisons, voire même à faisant [84] . Les essais thérapeutiques effectués avec le Mitotane®
l’autopsie. n’ont pas permis d’allonger franchement la durée moyenne de
À l’inverse, les signes cliniques de féminisation peuvent être survie.
présents mais la tumeur testiculaire impalpable. Une TCL peut en En résumé, les TCL s’expriment par des tableaux variés, assez
effet donner des signes endocriniens patents alors que le petit stéréotypés en fonction de l’âge du patient. Chez l’enfant, où elles
volume tumoral ne permet pas son identification clinique. La sont quasi constamment bénignes, la mise en route de la stéroïdo-
précession pendant plusieurs années de la gynécomastie avant genèse leydigienne est responsable d’une pseudopuberté précoce
l’extériorisation clinique de la tumeur est une situation loin d’être isosexuelle. L’activation de la chaîne de synthèse stéroïdienne est
exceptionnelle [47, 74] . L’échographie testiculaire est alors un exa- fréquemment sous-tendue par l’existence d’une mutation activa-
men clé à la fois par son innocuité et par ses performances. Elle trice du récepteur de la LH ou de la sous-unité ␣s de la protéine
permet de détecter sous forme d’une image arrondie hypoécho- G. Le pronostic n’est pas tumoral mais a ses répercussions endo-
gène des tumeurs de petite taille ou dont la localisation au centre criniennes en termes de croissance staturale. Le traitement repose
de la glande les rend inaccessibles à la palpation [9, 75] . Cet examen sur l’énucléation chirurgicale de la lésion. Chez l’adulte, lorsque
doit être répété si une première investigation s’avère négative, la la lésion testiculaire s’exprime sur le plan endocrinien, la produc-
tumeur pouvant s’extérioriser sur le plan échographique plusieurs tion d’œstrogènes par les cellules tumorales induit un syndrome
mois après un premier bilan. Un tiers des tumeurs impalpables de féminisation, éventualité la plus fréquente. Il peut précéder de
du testicule sont des TCL [76] . Si nécessaire, un examen par IRM plusieurs années l’identification de la lésion responsable. Ailleurs,
peut être réalisé. L’injection de produit de contraste est suivie c’est une tumeur testiculaire qui est le symptôme révélateur. Enfin,
d’un renforcement marqué et homogène de l’image, particularité les deux signes peuvent s’associer et conduire alors aisément au
caractéristique des TCL [77] . diagnostic. Les examens hormonaux de base (T, E2 , LH, FSH, hCG)
Enfin, le profil hormonal de base peut être intégralement nor- et l’échographie testiculaire, examen clé, doivent permettre de
mal ou se limiter à une inflation des gonadotrophines. Un tel le confirmer. À l’inverse des formes de l’enfant, fréquemment
profil peut être lié à la modestie ou à l’intermittence de la liées à une altération génétique, la physiopathologie de la TCL
sécrétion tumorale, ou encore à l’association à un hypogona- de l’adulte n’est pas clairement élucidée. Le traitement de ces
disme primaire [4] ou à une cryptorchidie [4, 78] . Les symptômes tumeurs repose, en règle, sur leur énucléation chirurgicale, 90 %
de féminisation étant susceptibles d’apparaître longtemps avant d’entre elles étant bénignes. Les formes malignes, parfois dissémi-
l’identification de la tumeur, il faudra avoir recours aux examens nées d’emblée, s’observent chez l’homme âgé. La seule possibilité
précités et savoir au besoin les répéter. curative est chirurgicale, les traitements médicaux par kétocona-
L’avancée en âge s’accompagne fréquemment d’un tableau zole ou Mitotane® s’avérant inefficaces à contrôler le processus
plus ou moins prononcé d’hypoandrisme dont fait partie la tumoral.
gynécomastie. L’abaissement du rapport T/E2 , facteur physiopa-
thologique déterminant de cette évolution, s’observe également
au cours des TCL. Dans ce contexte, la responsabilité d’une Tumeurs à cellules de Sertoli
TCL devra être d’autant moins méconnue que c’est à cet âge
que s’accroît la proportion des lésions malignes. Elles peuvent Située au sein du tube séminifère, la cellule de Sertoli joue
être responsables de tableaux empruntant les stigmates des un rôle clé dans la spermatogenèse et est également source de

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Tumeurs testiculaires primitives à expression endocrine  18-650-B-20

A B
Figure 6.
A. Aspect échographique d’une forme calcifiante à grandes cellules d’une tumeur testiculaire à cellules de Sertoli (flèche).
B. Pour comparaison, une échographie d’un testicule au parenchyme normal (flèche) (d’après [86] ).

synthèse hormonale. Elle produit de nombreux facteurs para-


crines, vecteurs de la communication intercellulaire au sein du
testicule, participe à la synthèse d’inhibine et dispose d’un cer-
tain potentiel de stéroïdogenèse. La FSH constitue le principal
facteur endocrinien régulant son activité. En retour, inhibine B
et E2 exercent une rétrorégulation négative sur la sécrétion hypo-
physaire de FSH.
Les tumeurs testiculaires à cellules de Sertoli sont encore plus
rares que les TCL. Exceptionnelles chez l’adulte, elles ne repré-
sentent que 4 % des néoplasies testiculaires prépubertaires [85] .
Considérées comme des lésions bénignes chez l’enfant, elles sont 1
bilatérales dans presque la moitié des cas. Les rarissimes formes
malignes sont observées après l’âge de 25 ans [85] .
Le tableau endocrinien d’accompagnement, présent une fois
sur deux, peut prendre le masque d’une pseudopuberté précoce
isosexuelle [7] , ou à l’inverse d’un syndrome de féminisation [10]
en fonction de la capacité de synthèse hormonale [11] ou
d’aromatisation de la T en E2 par les cellules tumorales [12] . Le profil
hormonal observé emprunte tout ou partie des stigmates décrits
pour les TCL dans leurs formes à expression endocrinienne. Peut
ainsi être mise en évidence une inflation des taux plasmatiques Figure 7. Microcalcifications intraparenchymateuses (flèche) mises en
d’E2 et/ou de T indépendamment de toute influence gonadotrope. évidence sur une échographie réalisée pour confirmer la présence d’une
Les lésions testiculaires développées primitivement aux dépens tumeur testiculaire à cellules de Leydig suspectée cliniquement (tête de
des cellules de Sertoli s’accompagnent fréquemment d’une aug- flèche) (image aimablement fournie par L. Sibert [service d’urologie, CHU
mentation du taux plasmatique d’inhibine B [20] qui, chez l’adulte, Rouen]). 1. Tumeur.
intervient dans la réduction préférentielle du taux de FSH observée
dans de telles circonstances [63] . L’échographie identifie une lésion recueil d’échantillons spermatiques [90] . Dans l’intervalle, le reten-
hypoéchogène plus ou moins bien définie, homogène et fréquem- tissement de la sécrétion tumorale sur la croissance staturale peut
ment siège de calcifications centrales [86] (Fig. 6). Les tumeurs à être contrôlé par la prescription de kétoconazole ou d’un inhibi-
cellules de Sertoli n’ont cependant pas l’exclusivité des microcalci- teur de l’aromatase [91] .
fications intratesticulaires qui peuvent être notamment observées
avec d’autres types tumoraux (Fig. 7).
A été signalée dans quelques cas l’intégration de ce type de  Tumeurs germinales à expression
tumeurs dans le cadre d’un syndrome de Peutz-Jeghers (polypose
gastro-intestinale, pigmentation cutanéomuqueuse [87] ), en parti- endocrine
culier pour la forme calcifiante à grandes cellules [88] ou dans celui
du complexe de Carney (myxomes cardiaques, taches pigmen- Les tumeurs développées à partir des cellules germinales repré-
taires cutanées, hypersécrétions hormonales, schwannomes [89] ). sentent la très large majorité (90 %) des tumeurs testiculaires. Elles
Ces affections sont respectivement liées à une mutation inacti- regroupent les séminomes (45 % des tumeurs testiculaires) qui
vatrice du gène répresseur de tumeur STK11 et de celui codant atteignent préférentiellement l’adulte de 25 à 55 ans, les tumeurs
la sous-unité régulatrice 1A de la protéine kinase A (PKAR1A), res- non séminomateuses (choriocarcinomes, carcinomes embryon-
ponsable d’un emballement du système de la voie de signalisation naires, tératomes et tumeurs vitellines) qui surviennent chez
intracellulaire dépendante de l’acide adénosine monophospho- l’adulte plus jeune et les tumeurs mixtes dont le pronostic est
rique cyclique. conditionné par le contingent cellulaire le plus agressif. À l’opposé
Le traitement de première ligne d’une tumeur unique repose, de leur caractère majoritaire, seule une minorité d’entre elles
si possible, sur son énucléation sinon sur l’orchidectomie unilaté- s’expriment cliniquement sur le plan endocrinien.
rale. La prise en charge des lésions bilatérales est plus complexe,
l’ablation chirurgicale des lésions restant la meilleure approche.
À défaut d’une chirurgie sélective des tumeurs, la bénignité
Choriocarcinomes testiculaires
habituelle des formes de l’enfant peut faire envisager le geste chi- Il s’agit de tumeurs rares, développées à partir du tropho-
rurgical de façon différée après initiation de la spermatogenèse et blaste primitif. Elles sont d’évolution rapide, témoin de leur haute

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GnRH Hypothalamus

Hypophyse

- Tissu
LH FSH mammaire

-
+

T Testicules E2

hCG hCG +
-

Figure 9. Scanner abdominal révélant la présence de métastases


ganglionnaires préaortiques (flèche) d’un choriocarcinome testicu-
laire cliniquement indétectable et révélé par ses signes endocriniens
Spermatogenèse d’accompagnement.
Figure 8. Mécanisme physiopathologique du profil hormonal plas-
matique observé au cours des tumeurs testiculaires sécrétrices
d’hormone gonadotrophine chorionique (hCG) chez l’homme adulte.
GnRH : gonadotropin releasing hormone ; LH : luteinizing hormone ; FSH : fol-
licle stimulating hormone.

malignité. La quasi-totalité de ces tumeurs sécrète de l’hCG, indui-


sant consécutivement une stimulation de la stéroïdogenèse des
cellules de Leydig du tissu testiculaire non tumoral par activation
de leur récepteur LH/hCG.
Dans la forme typique, le diagnostic est en règle aisé devant
l’association d’une tumeur testiculaire rapidement évolutive (avec
souvent présence de métastases dès le premier examen) à des
signes endocriniens, conséquences cliniques de la sécrétion tumo-
rale d’hCG. La symptomatologie révélatrice peut revêtir l’aspect
d’une pseudopuberté précoce isosexuelle chez l’enfant, chez qui
le choriocarcinome est heureusement rare puisqu’il ne repré-
sente que 4 % des tumeurs testiculaires prépubertaires. Chez
l’adulte, la découverte se fera devant une tumeur testiculaire dont
l’association à une gynécomastie devra faire déterminer le taux
d’hCG plasmatique, élément biologique clé du diagnostic.
À un taux mesurable d’hCG plasmatique, le profil hormonal
associe une augmentation de celui d’E2 à un chiffre élevé, nor-
mal ou paradoxalement bas de la testostéronémie [18] . La diversité
Figure 10. Échographie testiculaire à haute définition révélant la pré-
des profils hormonaux observables apparaît la résultante de la
sence d’une tumeur testiculaire sécrétrice d’hormone gonadotrophine
combinaison des effets stimulants de l’hCG sur la production
chorionique (tête de flèche) non décelable à l’examen clinique. Paren-
de T et d’E2 , et d’un phénomène de désensibilisation du récep-
chyme testiculaire (flèche).
teur LH/hCG au-delà d’une concentration d’hCG supérieure à
3500 U/l [18] . Les taux bas, voire indétectables, des gonadotro-
phines plasmatiques (Fig. 8) s’expliquent par le puissant effet taire. Le cathétérisme sélectif des veines spermatiques n’a aucun
frénateur synergique de la T et l’E2 sur la sécrétion hypophysaire intérêt localisateur en raison de la très longue demi-vie plasma-
de LH et FSH. tique de l’hCG. Enfin, le profil hormonal évocateur (élévation
Le choriocarcinome peut s’avérer de diagnostic moins aisé. En des taux plasmatiques de T et d’E2 en l’absence de taux déce-
effet, la tumeur primitive peut être imperceptible à l’examen lables de gonadotrophines) peut être lui aussi atypique et dissocié.
clinique, les manifestations cliniques se résumant aux signes L’absence d’augmentation de la testostéronémie s’observe avec les
endocriniens ou à l’extériorisation de localisations secondaires [31] . taux d’hCG les plus élevés et sont la conséquence du phénomène
La sécrétion d’hCG est alors le fait des métastases, le plus souvent sus-cité de désensibilisation. Le profil stéroïdien et gonadotrope
ganglionnaires, d’une tumeur testiculaire cliniquement impercep- observé peut donc s’apparenter à celui des TCL dont le pronostic
tible ou d’une tumeur extragonadique (espace rétropéritonéal, est tout autre. Cela souligne toute l’importance de la détermina-
encéphale, médiastin) qui, bien que sécrétrice d’hCG, s’inscrit tion du taux d’hCG plasmatique dans de telles circonstances.
dans le cadre du diagnostic différentiel. Si le profil hormonal Exceptionnellement, la considérable élévation du taux d’hCG
confirme la sécrétion anormale d’hCG, il faut à la fois localiser le a pu induire une hyperthyroïdie. Celle-ci a été rattachée à l’action
foyer primitif et évaluer la dissémination tumorale. Les réponses TSH-like de la sécrétion tumorale d’hCG, situation comparable à
à ces deux questions sont apportées par les investigations radiolo- ce qui a été observé au cours d’hyperthyroïdie hCG-induite de la
giques. La tomodensitométrie thoracoabdominale (Fig. 9) permet grossesse [92, 93] .
de préciser l’extension et l’échographie testiculaire à haute résolu- Le pronostic du choriocarcinome reste sombre. L’efficacité du
tion de détecter des lésions testiculaires de quelques millimètres de traitement qui allie chirurgie et chimiothérapie est appréciée sur
diamètre cliniquement imperceptibles (Fig. 10). L’examen par IRM la mesure du taux d’hCG plasmatique, marqueur clé du diagnostic
des gonades n’apporte en règle aucune information supplémen- et du suivi.

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Symptômes révélateurs

Masse Signes
testiculaire endocriniens

Examen clinique

Masse testiculaire
Échographie
réellement isolée

Marqueurs hormonaux
Imagerie
Testostérone, 17-β-estradiol
Figure 11. Aspect échographique d’un séminome testiculaire, respon- (bilan d’extension)
LH, FSH, hCG, inhibine B
sable d’une sécrétion tumorale d’hormone gonadotrophine chorionique
(cercle) (image aimablement fournie par L. Sibert [service d’urologie,
CHU Rouen]). Parenchyme testiculaire (flèche), microcalcifications (tête
de flèche). Marqueurs diagnostiques
Tumeur + signes
α-fœtoprotéine
endocriniens
β-hCG
Séminomes testiculaires
Le séminome est la plus fréquente des tumeurs testiculaires
humaines. La mise en évidence d’une grosse bourse constitue le Imagerie Marqueurs pronostiques
mode de révélation le plus fréquent. Sur l’échographie, l’aspect (bilan d’extension) LDH, NSE, PAP
est celui d’une lésion hypoéchogène pouvant comporter un ou
plusieurs nodules confluents parfois accompagnés de microcal- Figure 12. Arbre décisionnel. Étapes de la démarche diagnostique des-
cifications périphériques, siège d’une vascularisation anarchique tinée à préciser si une tumeur testiculaire est responsable d’une sécrétion
(Fig. 11). Bien que le séminome ne se développe pas à partir de cel- hormonale anormale ou si un tableau endocrinien clinique et/ou bio-
lules testiculaires endocrines, une sécrétion anormale d’hCG est logique est lié à la présence d’une tumeur primitivement testiculaire.
retrouvée dans 10 à 25 % des cas [19] . Cela peut être le fait de lésions LH : luteinizing hormone ; FSH : follicle stimulating hormone ; hCG : hormone
possédant une composante choriocarcinomateuse ou de sémi- gonadotrophine chorionique ; LDH : lactodéshydrogénase ; NSE : neuron
nomes en apparence purs [94] . L’évolutivité du séminome étant specific enolase ; PAP : phosphatase acide prostatique.
très inférieure à celle du choriocarcinome, la production tumorale
d’hCG, susceptible d’apparaître à tous les stades de la maladie,
peut induire l’apparition d’une gynécomastie ou de troubles de cellules qui s’apparentent aux cellules de Sertoli. La cryptorchidie
la spermatogenèse [3] . Agissant par voie endocrine ou paracrine, est le plus souvent bilatérale et la présence d’une gynécomas-
dernier mécanisme suggéré par la fréquence de l’hyperplasie ley- tie est fréquente, ce qui suggère l’existence d’une production
digienne péritumorale, elle induit une sécrétion combinée de T tumorale d’E2 [13] . Le risque essentiel du gonadoblastome est sa
et d’E2 responsable à la fois des symptômes cliniques et d’un frei- dégénérescence, potentielle évolution qui impose son exérèse chi-
nage de la sécrétion gonadotrope. Lorsqu’il est présent, le profil rurgicale [97] .
endocrinien du séminome peut donc emprunter partie ou totalité En sus de l’hCG, les dysembryomes et les tératomes peuvent
des stigmates du choriocarcinome ou de la TCL [95] . Ont été rap- être responsables de sécrétions hormonales inattendues comme
portées ponctuellement d’autres sécrétions séminomateuses très la prolactine [24] , l’hormone lactogène placentaire [25] ou la calcito-
atypiques : parathyroid hormone-related protein (PTHrp) inductrice nine [27] . Un cas de syndrome de Cushing par sécrétion ectopique
d’une hypercalcémie paranéoplasique [21, 22] ou érythropoïétine d’ACTH par une tumeur testiculaire imparfaitement classable sur
responsable d’une polyglobulie [1, 23] . le plan histologique a été rapporté [26] .
Le traitement repose sur la chirurgie complétée par une Exceptionnellement, certaines tumeurs carcinoïdes testicu-
radiochimiothérapie en fonction du stade évolutif. Cet abord laires apparaissent responsables d’un syndrome d’hypersérotoni-
thérapeutique a considérablement amélioré le pronostic de ces nergie [29, 30] .
tumeurs. Chez l’adulte jeune peut se poser la question d’effectuer Sécrétions situées à la frontière de l’endocrinologie car consti-
au préalable des recueils spermatiques aux fins de cryoconserva- tuées de peptides biologiquement inactifs, les chaînes ␤ de l’hCG
tion, même si l’ablation d’un seul testicule ne compromet en peuvent être produites par les choriocarcinomes et certains sémi-
théorie pas la fertilité ultérieure, le testicule restant obéissant nomes [98] . Elles servent de marqueurs tumoraux au même titre
aux lois de l’hypertrophie compensatrice. En effet, la fertilité des que l’␣-fœtoprotéine pour les tumeurs développées aux dépens
patients atteints de cancer du testicule apparaît inférieure à celle du sac vitellin, également retrouvée à des taux détectables dans
de leurs alter ego sains avant même que le diagnostic de carcinome la moitié des carcinomes embryonnaires et des tératomes, et dans
testiculaire ne soit posé [96] . quelques cas de choriocarcinomes ou de séminomes.

 Autres tumeurs testiculaires  Conclusion


à expression endocrine
Si une part majoritaire des tumeurs testiculaires ne
Les gonadoblastomes sont des tumeurs qui surviennent sur s’accompagne d’aucun syndrome endocrinien clinique ou
gonades dysgénétiques. Ils sont bilatéraux dans 2 à 3 % des cas. biologique, la recherche d’une anomalie hormonale associée
Histologiquement complexes, ces tumeurs peuvent contenir des reste néanmoins justifiée dans chacun des cas où une tumeur

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testiculaire est mise en évidence, ne serait-ce que pour dispo- [7] Fox H, Reeve NL. Endocrine effects of testicular neoplasms. Invest
ser d’un marqueur évolutif (Fig. 12). Les dosages hormonaux Cell Pathol 1979;2:63–73.
s’avèrent indispensables lorsque existent des signes cliniques de [8] Gana BM, Windsor PM, Lang S, Macintyre J, Baxby K. Leydig cell
pseudopuberté précoce ou de féminisation, qui peuvent être révé- tumour. Br J Urol 1995;75:676–8.
lateurs. Dans ces circonstances, un examen clinique soigneux, [9] Kuhn JM, Mahoudeau JA, Billaud L, Joly J, Rieu M, Gancel A, et al.
complété par des examens radiologiques judicieusement choisis, Evaluation of diagnostic criteria for Leydig cell tumours in adult men
doit permettre d’identifier l’origine testiculaire des anomalies revealed by gynaecomastia. Clin Endocrinol 1987;26:407–16.
observées et, in fine, de traiter la cause. L’identification d’une [10] Gabrilove JL, Freiberg EK, Leiter E, Nicolis GL. Feminizing and non-
sécrétion hormonale anormale associée à une tumeur testicu- feminizing Sertoli cell tumors. J Urol 1980;124:757–67.
laire permet de suspecter la nature de la lésion mais également [11] Perez-Atayde AR, Nunez AE, Carroll WL, Murthy AS, Vaitukaitis JL,
d’exercer une surveillance postopératoire. L’ablation de la tumeur Watson DJ, et al. Large-cell calcifying sertoli cell tumor of the testis. An
ultrastructural, immunocytochemical, and biochemical study. Cancer
doit être suivie de l’indétectabilité du taux des marqueurs et d’un
1983;51:2287–92.
retour ad integrum de l’équilibre hormonal testiculaire.
[12] Foucault P, Carreau S, Kuczynski W, Guillaumin JM, Bardos P, Dros-
dowsky MA. Human sertoli cells in vitro lactate, estradiol-17 beta and
transferrin production. J Androl 1992;13:361–7.
“ Points essentiels [13] Fukamatsu Y, Tsukahara Y, Hayashi S, Yoshikawa F, Fukuta T. Bilate-
ral gonadoblastoma producing steroid hormones in a patient with 45,
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• Une tumeur primitive du testicule peut être révélée long- [14] Daniel L, Lechevallier E, Liprandi A, de Fromont M, Pellissier JF,
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• L’identification première d’une tumeur testiculaire doit cocious puberty Leydig cell tumor, Leydig cell hyperplasia, and adrenal
faire rechercher de principe une anomalie de l’équilibre rest tumor. Ann Clin Lab Sci 1983;13:315–20.
endocrinien, sur les plans clinique et biologique. La mise [16] Boulanger P, Somma M, Chevalier S, Bleau G, Roberts KD, Chap-
en évidence d’une sécrétion hormonale anormale aide au delaine A. Elevated secretion of androstenedione in a patient with a
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diagnostic et permet de disposer d’un marqueur de pro-
[17] Papadimitris C, Alevizaki M, Pantazopoulos D, Nakopoulou L,
nostic et de suivi. Athanassiades P, Dimopoulos MA. Cushing syndrome as the presen-
• L’échographie testiculaire est un examen radiologique ting feature of metastatic Leydig cell tumor of the testis. Urology
essentiel. En des mains expérimentées, elle permet la 2000;56:153.
détection de tumeurs cliniquement occultes et parfois de [18] Rieu M, Reznik Y, Vannetzel JM, Mahoudeau JA, Berrod JL,
très petites tailles. Kuhn JM. Testicular steroidogenesis in adult men with human cho-
• Le bilan hormonal de base doit inclure des mesures des rionic gonadotropin-producing tumors. J Clin Endocrinol Metab
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taux d’hCG, de gonadotrophines, de testostérone et de
[19] Mumperow E, Hartmann M. Spermatic cord beta-human chorionic
17-␤-estradiol plasmatiques. gonadotropin levels in seminoma and their clinical implications. J Urol
• Les tumeurs développées à partir des cellules stromales 1992;147:1041–3.
(Leydig, Sertoli) sont quasi constamment bénignes chez [20] Duparc C, Lefebvre H, Kuhn JM. Inhibine B, marqueur des tumeurs à
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• Les tumeurs stromales de l’adulte âgé et les lésions ger- [21] Metcalfe JB, Carey TC, Barry JM. Genitourinary malignancy and
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minales hormonosécrétrices ont un potentiel malin plus ou
[22] Rodriguez-Guiterrez R, Zapata-Rivera MA, Quintanilla-Flores DL,
moins prononcé. Leur mise en évidence impose de réaliser Camara-Lemarroy CR, Lavalle-Gonzalez FJ, Gonzalez-Goncalvez JG,
un bilan d’extension. et al. 1,25-dihydroxyvitamin D and PTHrP mediated malignant hyper-
• Les formes à déterminisme génétique sont essentielle- calcemaia in a seminoma. BMC Endocr Disord 2014;14:32.
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J.-M. Kuhn (jean-marc.kuhn@chu-rouen.fr).


Service d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, Centre hospitalier universitaire de Rouen, 147, avenue du Maréchal-Juin, 76230 Bois-Guillaume,
France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Kuhn JM. Tumeurs testiculaires primitives à expression endocrine. EMC - Urologie 2016;9(1):1-12 [Article
18-650-B-20].

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