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Classification des tumeurs testiculaires


M. Nourieh, Y. Allory

Résumé : La classification de l’Organisation mondiale de la santé (2016) des tumeurs des voies urinaires
et des organes génitaux masculins actualisée 12 ans après la version précédente (2004) est un progrès
dans la compréhension de la tumorigenèse, la génétique et le pronostic des tumeurs testiculaires. Les
modifications principales concernent la classification des tumeurs germinales, qui sont les tumeurs les plus
fréquentes, selon leur origine présumée dans des lésions de néoplasie germinales in situ (NGIS), nouveau
nom pour la lésion précurseur des tumeurs germinales. On distingue ainsi les tumeurs prépubertaires non
dérivées de la NGIS des tumeurs postpubertaires dérivées de la NGIS, tout en reconnaissant l’existence
de rares tératomes bénins de type prépubertaire chez l’adulte. La tumeur spermatocytaire est désormais
le terme remplaçant le séminome spermatocytaire. Le spectre des tumeurs trophoblastiques est élargi.
Les tumeurs des cordons sexuels et du stroma sont souvent bénignes. Les autres formes de tumeurs
testiculaires et les tumeurs paratesticulaires sont rares.
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Mots-clés : Tumeurs testiculaires ; Tumeurs germinales ; Tumeurs des cordons sexuels ;


Néoplasie germinale in situ ; Classification OMS 2016 ; Orchidectomie

Plan Ce chapitre évoque les différents types des tumeurs testicu-


laires selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé
■ Introduction 1 (OMS) révisée en 2016 [10] .
■ Classification des tumeurs testiculaires 1
Tumeurs germinales 1
Tumeurs des cordons sexuels et du stroma 8  Classification des tumeurs
Tumeurs mixtes germinales et du cordon sexuel et du stroma
Tumeurs diverses de testicule
10
11
testiculaires
Les tumeurs hématologiques 11 Tumeurs germinales
Tumeurs des tubes collecteurs et du rete tetsis 11
Tumeurs des structures paratesticulaires 11 La classification de l’OMS est la plus utilisée au niveau interna-
Tumeurs mésenchymateuses du cordon spermatique tional. La dernière édition fait apparaître deux groupes de TG avec,
et des annexes testiculaires 12 d’une part, les TG issues de lésions précurseurs dites « néoplasie
Métastases 13 germinale in situ » (NGIS) et, d’autre part, des TG non dérivées de
■ Classification « tumor, node, metastasis » 13 la NGIS [7] .
■ Conclusion 13
Tumeurs germinales dérivées de néoplasie
germinale in situ
Elles sont les tumeurs les plus fréquentes chez les adultes de
moins de 40 ans dans les pays industriels [7] . Pour des raisons thé-
 Introduction rapeutiques, on distingue deux groupes : la TGS ou le séminome
pur et les TGNS qui peuvent comporter plusieurs contingents
Le cancer primitif de testicule ne représente que moins de 1 % tumoraux dont le séminome.
des cancers chez l’homme mais il est la tumeur la plus fréquente La TGS et le carcinome embryonnaire sont deux versants malins
chez l’adulte jeune [1] avec 71 105 nouveaux cas dans le monde de la cellule souche germinale pluripotente. Les autres TGNS
dont 23 987 en Europe et 3211 en France en 2018 [2, 3] . Le pic comme la tumeur vitelline, le tératome et le choriocarcinome
d’incidence se situe entre 20 et 34 ans [4] . Le cancer testiculaire sont considérées comme des tumeurs différenciées du carcinome
représente 3,6 % des tumeurs malignes chez l’enfant de moins de embryonnaire [11] .
15 ans avec un pic d’incidence entre 0–4 ans [5] . Les tumeurs ger-
minales (TG) représentent plus de 90 % des tumeurs testiculaires Facteurs de risque des tumeurs germinales et prédisposition
malignes. Elles sont reparties chez l’adulte entre TG séminoma- génétique
teuses (TGS) dans environ 55 % des cas et TG non séminomateuses Les facteurs de risque associés aux TG sont l’histoire familiale,
(TGNS) dans environ 45 % des cas [6] . Les tumeurs bénignes sont l’antécédent d’une TG controlatérale, l’hypofertilité, la dysgénésie
rares [7] . Les TG sont les tumeurs les plus observées chez l’enfant testiculaire, l’hypospade et la cryptorchidie. Il s’y ajoute des fac-
mais la TGS est beaucoup moins fréquente que chez l’adulte [8, 9] . teurs de risque professionnels et environnementaux. Il est estimé

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que 25 % des TG sont attribuées à une prédisposition génétique [7] aux noyaux de grand taille, angulés avec des figures mitotiques.
mais les cas familiaux sont peu nombreux ne représentent que Les cellules de Sertoli peuvent être présentes et souvent dépla-
1,9 % des cas dans les pays nordiques qui sont les pays les plus cées vers la partie centrale des tubes. Les spermatides matures
touchés en Europe [12] et se déclarent deux à trois ans plus tôt. sont absents [17] . Les cellules tumorales se détachent parfois de la
Le risque chez un enfant d’un père atteint d’une TG est multiplié membrane basale et réalisent un infiltration pagétoïde des tubes
par 4 alors que le risque chez la fratrie est multiplié par 6 à 10. normaux ou du rete testis [7] .
Le risque est plus élevé chez les jumeaux monozygotes que les L’immunohistochimie augmente la sensibilité de détection de
hétérozygotes [7] . ces lésions car elles expriment les marqueurs c-KIT, PAPL, OCT4
Plusieurs anomalies génétiques augmentent le risque des TG. de manière intense et diffuse [17] . L’anticorps SALL4 est également
Une microdélétion de la région AZFc du chromosome Y est pré- informatif [20] .
sente dans 2 à 3 % des cas et multiplie le risque par deux à trois Néoplasies germinales intratubulaires de type spécifique.
fois probablement par son association avec l’infertilité [7] . D’autres La signification de cette lésion n’est pas bien établie car elle pour-
anomalies du développement sexuel ont été identifiées comme le rait représenter un stade préinvasif ou une colonisation rétrograde
mosaïsme des chromosomes sexuels (45, X/46XY), les mutations secondaires des tubes séminifères par la tumeur invasive ou même
du gène des récepteurs androgéniques et d’autres gènes comme un stade intermédiaire entre la NGIS et la TG invasive [7] .
KIT, KITLG, KRAS et SRY impliqués dans la différenciation des Séminome intratubulaire. Il s’agit d’une prolifération de cellules
organes génitaux (ovaire ou testicule) et dans le développement germinales ayant un aspect histologique et un profil immunohis-
des cellules de Sertoli [7, 11] . tochimique identiques à celui de la TGS et comblant totalement
la lumière des tubes séminifères [22] . Ces lésions sont observées au
Néoplasie germinale non invasive voisinage d’une TGS dans 30 % de cas et d’une TGNS dans 15 %
Néoplasie germinale in situ. En 1972, Skakkebæk a décrit des des cas [7] .
lésions correspondant à des spermatogonies anormales observées Les tumeurs non séminomateuses intratubulaires. La majorité de
sur les biopsies testiculaires des hommes infertiles qui ont déve- ces lésions observées dans 7 % des cas au voisinage d’une TG
loppé par la suite des TG [13] . Leur nom a évolué de « carcinome in souvent non séminomateuse concernent le carcinome embryon-
situ » à « néoplasie germinale intratubulaire inclassée » mais pour naire intratubulaire. Les tubes séminifères sont expansifs et
éviter toute confusion avec une lésion « indifférenciée » et pour complètement comblés par des cellules tumorales de grande
leur donner un nom dérivé de la racine « germinale », le terme taille, pléomorphes, exprimant CD30 comme le carcinome
NGIS a été adopté à l’unanimité par les pathologistes référents de embryonnaire avec des foyers de nécrose et de calcifications intra-
l’OMS [7, 14] . tubulaires [7, 17] .
La NGIS désigne les cellules germinales « gonocyte-like » Le carcinome embryonnaire intratubulaire est rarement observé
bordant la partie basale des tubes séminifères et conservant de manière isolée sans composante invasive, ce qui suggère qu’il
l’expression des marqueurs de cellules germinales embryon- s’agit d’une colonisation rétrograde des tubes séminifères par les
naires [7] . Durant la spermatogenèse, les cellules germinales cellules tumorales invasives ou d’une lésion précurseur rapide-
primordiales deviennent des spermatogonies matures. Elles ment progressive vers un carcinome invasif [22] .
expriment les marqueurs de plasticité comme KIT, NANOG et Les cellules trophoblastiques intratubulaires sont parfois
OCT3/4 (POU5F1) ainsi que la phosphatase alcaline placentaire rencontrées dans le parenchyme adjacent d’une TGS, parti-
(PAPL) [11] . Cette expression, observée au niveau des cellules culièrement le séminome à cellules syncytiotrophoblastiques
germinales primordiales pluripotentes chez le fœtus décline et rarement dans les TGNS. Elles sont mises en évidence en
progressivement à partir de 17–18 semaines de grossesse et immunohistochimie avec l’anticorps de ␤-hormone chorionique
durant la maturation normale des gonocytes pour disparaître gonadotrope (␤hCG) [23] .
complètement à la phase de spermatogonie où les marqueurs La tumeur vitelline intratubulaire et le tératome intratubulaire
de différenciation comme VASA, MAGE-4A et TSPY sont expri- sont exceptionnels [7] .
més [11, 15] . Durant le développement in utero, certaines cellules
germinales primordiales ayant habituellement une grande acti- Formes pures des tumeurs germinales invasives
vité de prolifération deviendraient incapables de se multiplier sous Tumeurs germinales séminomateuses.
l’influence de certains facteurs génétiques ou environnementaux Le séminome. Le séminome pur représente un peu plus que la moi-
perturbant leur maturation et bloquant le développement vers les tié de ces tumeurs et se déclare plus tardivement que les TGNS,
stades les plus matures. Ces cellules « immatures » pluripotentes vers 39 ans en moyenne [6] . Il est exceptionnellement observé
restent quiescentes pendant l’enfance et reprennent l’activité de chez les enfants ayant un trouble de développement sexuel et
prolifération sous la stimulation hormonale pendant la puberté rarement chez les patients de plus de 70 ans [7] . Cliniquement,
qui conduirait à la NGIS [15, 16] . le patient présente une masse testiculaire palpable parfois asso-
La NGIS est observée chez 0,4–0,8 % de la population mascu- ciée à des douleurs localisées. La maladie bilatérale est très rare
line [15] et chez 0,5–6 % des patients infertiles [17] . Elle est présente et ne représente que 2 % des cas [24] . Environ 3 % des patients
de manière diffuse ou focale dans environ 90 % des cas dans présentent des douleurs dorsales liées à la maladie métastatique
le parenchyme testiculaire adjacent à une TG [18] . Elle est égale- rétropéritonéale.
ment observée dans le testicule controlatéral chez environ 5 % L’échographie testiculaire met en évidence une lésion intra-
des patients ayant une TG unilatérale et chez 18 % des patients parenchymateuse, hypoéchogène, homogène, parfois lobulée
âgés de moins de 40 ans, ayant une TG et une atrophie testiculaire ou multinodulaire avec des calcifications dans 30 % des cas
controlatérale [19] . et des kystisations dans 10 %. La tumeur peut être d’assez
Environ 50 % des NGIS progressent vers une TGS ou une grande taille pour occuper la totalité du testicule [25] . Chez les
TGNS [20] . patients ayant une tumeur métastatique, l’échographie testicu-
Cliniquement, la NGIS isolée se présente par des douleurs laire peut montrer un parenchyme testiculaire normal ou avec
testiculaires ou, dans 80 % des cas, par des microlithiases intra- une petite lésion ou seulement des calcifications évoquant un
parenchymateuses qui peuvent être détectées à l’échographie phénomène de régression tumorale [25] . La tomodensitométrie
testiculaire [7] . Les microlithiases ne sont pas considérées comme (TDM) thoraco-abdomino-pelvienne est pratiquée afin d’évaluer
des facteurs de risque car elles s’observent chez 2,4 % des hommes la maladie métastatique, surtout en localisation rétropéritonéale.
suivis pour une infertilité et chez 5 % des hommes chez qui La tumeur du testicule droit draine vers le territoire inter-aortico-
l’échographie testiculaire est réalisée pour d’autres raisons [17] . cave en dessous de la veine rénale. La tumeur du testicule gauche
L’incidence de la NGIS chez les patients porteurs de microli- draine vers les ganglions para-aortiques et préaortiques [25] .
thiases n’est pas connue mais une surveillance proche annuelle Le dosage des marqueurs tumoraux est recommandé systé-
ou semestrielle pourrait être envisagée lorsqu’elles sont bilatérales matiquement avant et après l’orchidectomie pour ses valeurs
ou accompagnées des facteurs de risque des TG [17, 21] . diagnostique et pronostique. La valeur postopératoire est à la
Histologiquement, la partie basale des tubes séminifères est base de la classification pronostique car la reconnaissance de la
colonisée par des cellules au cytoplasme abondant et claire et demi-vie de chaque marqueur permet d’évaluer sa décroissance

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A B
Figure 1. Aspect macroscopique et histologique du séminome.
A. Nodule blanchâtre, bien limité et homogène. Parenchyme testiculaire normal (astérisque).
B. Infiltration par des cellules tumorales de grande taille entourant un tube séminifère (astérisque). Infiltrat lymphocytaire dans le stroma (flèche).

post-thérapeutique [21] . L’alphafœtoprotéine (AFP) n’est pas aug- Formes pures des tumeurs germinales non séminoma-
menté dans la TGS pure. Le taux de l’hCG totale (hCGt) peut teuses.
apparaître élevé avec des valeurs inférieures à 1000 mIU/ml dans Carcinome embryonnaire. Le carcinome embryonnaire (CE) est
10–20 % des TGS qui comportent quelques cellules syncytiotro- présent dans 87 % des TGNS. La forme pure représente moins
phoblastiques [7] . Le taux peut être également augmenté en cas de 16 % des TG. Il survient chez les hommes jeunes (âge moyen :
d’élévation de la sous-unité ␤ de l’hormone lutéinisante (LH) ou 32 ans) et rarement chez l’enfant, sauf pour les patients ayant des
de production pituitaire de la ␤hCG. Le pronostic s’établit à l’aide troubles de développement sexuel.
des valeurs de l’hCGt [21] . Le taux de lactate déshydrogénase (LDH) Cliniquement, le patient présente une masse testiculaire de
reflète le volume tumoral et il est augmenté dans 80 % des cas [7] . croissance rapide, parfois douloureuse, qui peut emmener à la
La TGS se présente macroscopiquement comme une masse confondre avec une torsion. Environ 10 % des tumeurs sont
solide, bien limitée, souvent lobulée, blanchâtre et homogène diagnostiquées dans un stade métastatique, avec une localisation
qui peut envahir les structures paratesticulaires dans 10 % des souvent rétropéritonéale et parfois supra-diaphragmatique. Dans
cas [7] (Fig. 1). Une irrégularité du parenchyme testiculaire adjacent les formes pures, les taux des marqueurs sériques hCGt et AFP ne
pourrait indiquer la présence d’un séminome intratubulaire [24] . sont pas élevés. Les LDH, PAPL et CA19-9 peuvent être augmentés.
Histologiquement, la TGS se compose de nids de cellules tumo- L’aspect radiologique du CE est celui d’une masse intrates-
rales séparés par des cloisons fibreuses qui contiennent un infiltrat ticulaire, d’aspect hétéroéchogène avec ou sans calcifications
inflammatoire lymphocytaire parfois abondant ou associé à une intratumorales [28, 29] .
réaction granulomateuse épithélioïde et gigantocellulaire. Les cel- Macroscopiquement, le testicule peut être augmenté de volume
lules tumorales sont monotones et possèdent un cytoplasme clair et occupé par une lésion hétérogène comportant souvent de la
et un noyau rond ou polygonal avec un nucléole central [7, 24] nécrose et de l’hémorragie. L’extension extratesticulaire s’observe
(Fig. 1). Les variantes tubulaire, microkystique, à cellules en bague dans 25 % des cas [7, 24] .
à chaton, plasmocytoïde et à cellules rhabdoïdes sont sans signi- L’aspect histologique du CE est variable, pouvant associer des
fication clinique ou pronostique [7, 24] . aspects solide, tubulaire, glandulaire et papillaire. Les cellules
Des cellules syncytiotrophoblastiques peuvent s’observer de tumorales possèdent un cytoplasme amphophile sans limites
manière dispersée au sein de la tumeur [24] . cytoplasmiques distinctes et un noyau de grande taille, irrégu-
En immunohistochimie, la TGS exprime les marqueurs des cel- lier avec un ou plusieurs nucléoles (Fig. 2). Les mitoses et la
lules germinales embryonnaires : PALP, c-KIT, OCT3/4, SOX17, nécrose confluente sont fréquentes [24] . Quelques cellules syn-
SALL4 et podoplanine (D2-40). Les pancytokératines et CD30 sont cytiotrophoblastiques dispersées peuvent être observées au sein
typiquement négatifs ainsi que le marquage avec l’anticorps anti- de la tumeur entraînant une augmentation modérée de taux de
AFP [7, 24] . l’hCGt [7] .
Le pronostic des TGS pures est excellent avec un taux de sur- En immunohistochimie, les cellules tumorales expriment les
vie à cinq ans de 95 % pour les tumeurs de stade I [7] . La taille pancytokératines, CD30, OCT3/4, SALL4, pancytokératines et
de la tumeur et l’invasion stromale du rete testis sont considérées SOX2. Le CD30 reste le marqueur le plus sensible et le plus spé-
comme des facteurs de rechute tumorale. L’invasion stromale du cifique du CE mais le marquage peut devenir négatif après la
rete testis augmente entre 1,7 et 3,4 fois le risque de rechute tumo- chimiothérapie [7, 16] (Fig. 2).
rale si la tumeur mesure plus de 4 cm [26] , même si certaines études Le pronostic du CE est plus péjoratif que celui du séminome et
ont contesté cette valeur pronostique indépendante. Environ tous il est directement lié au stade mais surtout à la présence d’invasion
les séminomes de stades localisés sont curables par la chirurgie vasculaire et au pourcentage de CE dans les TGNS mixtes [26] .
avec ou sans traitement adjuvant [21] . Le pronostic des séminomes, Tumeur vitelline de type postpubertaire. Elle représente environ
même à un stade métastatique, est également favorable [27] . 60 % des tumeurs germinales chez l’enfant [9] et que 0,6 % des
Séminome à cellules syncytiotrophoblastiques. Il représente TGNS pure chez l’adulte, mais elle s’observe dans 44 % des TGNS
10–20 % des cas et comporte de nombreuses cellules multinu- mixtes [7] . L’âge au diagnostic est entre 15 et 40 ans mais des cas
cléées de type syncytiotrophoblastique, isolées ou en petits amas plus tardifs sont reportés [7] .
responsables d’une augmentation du taux de l’hCGt qui peut Il est difficile d’attribuer une présentation clinique à la tumeur
atteindre 4000 mIU/ml [7] . vitelline (TV) de type postpubertaire en dehors de TGNS mixte.

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A B

C D
Figure 2. Aspect macroscopique et histologique d’une tumeur germinale non séminomateuse mixte.
A. Nodule hétérogène, lobulé avec des foyers hémorragiques.
B. Choriocarcinome : deux types de cellules : cellules mononuclées et cellules multinuclées autour de l’hémorragie.
C. Tumeur vitelline avec un corps de Schiller-Duval (flèche).
D. Carcinome embryonnaire : prolifération papillaire et tubulaire avec atypie marquée.

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Figure 2. (suite) Aspect macroscopique et histologique d’une tumeur germi-


nale non séminomateuse mixte.
E. CD30 : marquage membranaire diffus dans le carcinome embryonnaire.

Mais l’augmentation du taux de l’AFP, souvent au-delà de et nécrotiques [29] . Macroscopiquement, le CC se présente
100 ng/ml, apporte une forte corrélation clinico-pathologique [7] . comme une masse unique ou multifocale avec des remanie-
Macroscopiquement, la TV se présente comme une masse, bien ments hémorragiques et nécrotiques abondants. Une invasion
limitée, solide ou partiellement kystique, de couleur blanche gri- vasculaire peut être visualisée [24] . L’aspect histologique du CC
sâtre avec une surface luisante et des remaniements myxoïdes [24] . est assez particulier. Il associe des cellules trophoblastiques
Les cellules germinales malignes se différencient pour res- mononucléées (les cellules cytotrophoblastiques et les cel-
sembler morphologiquement aux structures extra-embryonnaires lules cytotrophoblastiques intermédiaires qui représentent les
comme le sac vitellin, l’allantoïde et le mésenchyme extra- cellules cancéreuses) et des cellules syncytiotrophoblastiques
embryonnaire [7] . plurinucléées. Les cellules trophoblastiques mononucléées ont
La TV comporte plusieurs variantes architecturales qui peuvent un cytoplasme clair ou éosinophile pâle et des limites cytoplas-
s’associer dans la même masse tumorale. Les variantes réticu- miques bien distinctes. Leur noyau convoluté, vésiculaire, peut
lée et microkystique sont les plus fréquentes [7, 24] . Les deux contenir jusqu’à quatre nucléoles. Les cellules syncytiotropho-
caractères morphologiques les plus pathognomoniques sont : blastiques sont des cellules de grande taille, avec un cytoplasme
les globules hyalins intracytoplasmiques ou extracellulaires et abondant éosinophile, dense et un ou plusieurs noyaux for-
les dépôts irréguliers de la membrane basale. Les corps de tement nucléolés. Les cellules tumorales entourent des larges
Schiller-Duval sont fréquemment observés et constitués de cel- zones d’hémorragie et de nécrose (Fig. 2). Les emboles tumo-
lules tumorales disposées en manchon autour des vaisseaux [7, 24] raux sont fréquemment rencontrés [31] . Une hyperplasie des
(Fig. 2). Anciennement, Teilum qui a décrit en 1959 la ressem- cellules de Leydig est souvent observée dans le parenchyme
blance morphologique entre les structures périvasculaires de la testiculaire adjacent provoquée par l’augmentation du taux
TV et les sinus endodermiques du placenta en donnant à ces de l’hCG [7] . En immunohistochimie, les cellules cytotropho-
formations le nom « corps de Schiller-Duval » liant le nom du blastiques expriment SALL4, P63 et le lactogène placentaire
Dr Walter Schiller qui a décrit ces formations dans les tumeurs humain (human placental lactogen [HPL]). Les cellules syncy-
mésonéphriques ovariennes et l’embryologiste M. Duval qui les a tiotrophoblastiques expriment hCG, glypican-3, inhibine et
décrites dans le placenta chez les rongeurs [30] . HPL. Le choriocarcinome n’exprime pas OCT3/4 [7, 31] . Le CC
En immunohistochimie, les cellules de la TV expriment AFP est la tumeur germinale la plus agressive et se présente en
dans 80 % des cas, SALL4 et Glypican 3 dans environ 100 % des stade avancé et avec des métastases viscérales précoces et
cas. L’expression des anticorps OCT3/4 et CD30 est typiquement des complications hémorragiques. L’augmentation de taux de
négative [7] . l’hCGt supérieur à 50 000 IU/l est un facteur prédictif à la
Il est difficile de déterminer le pronostic de la TV pure en raison réponse thérapeutique [7] . Ainsi, 79 % des patients ayant un CC
de sa rareté et les résultats des études réalisées sur des petites séries pure ou prédominant dans une TG mixte et traités par orchidec-
sont controversés. tomie et chimiothérapie décèdent dans les trois ans qui suivent
Tumeurs trophoblastiques. le diagnostic. Le pronostic d’un CC avec métastase pulmonaire
• Choriocarcinome (CC). Le CC est la forme la plus fréquente semble moins péjoratif que celui d’un CC avec métastase extra-
des tumeurs trophoblastiques. Il présente une différenciation pulmonaire et la réponse à la chimiothérapie est meilleure [31] .
qui ressemble au chorion extra-embryonnaire. Le CC pure est • Tumeurs trophoblastiques non choriocarcinomateuses. Elles
rare et ne représente que 0,2 à 0,6 % des TG. Il est diagnos- présentent une différenciation trophoblastique autre que le CC.
tiqué chez les patients entre 20 et 39 ans [31] . La plupart des La tumeur trophoblastique du site placentaire (TTSP) est extrê-
cas se présentent avec des métastases ganglionnaires ou vis- mement rare et décrite chez des patients âgés de 16 mois à
cérales et un taux d’hCGt supérieur à 50 000 IU/l qui peut 39 ans, souvent après une chimiothérapie pour une TG mixte.
atteindre 899 000 IU/l [7, 31] . Contrairement aux autres TG, le Le taux de l’hCG peut être élevé. Cette tumeur est consti-
CC tend à se propager par voie sanguine plus fréquemment tuée de cellules dyscohésives, comportant un énorme noyau
vers le poumon, le foie, le tube digestive et le cerveau [31, 32] . et un cytoplasme abondant et éosinophile. Les cellules syn-
Les signes cliniques dépendent de la localisation métastatique cytiotrophoblastiques sont absentes. L’invasion vasculaire est
comme l’hémoptysie, l’hémorragie gastro-intestinale, la dys- fréquente. Le profil immunohistochimique est celui de tro-
fonction neurologique et l’anémie. L’augmentation simultanée phoblastes intermédiaires de site d’implantation placentaire.
des taux de LH et de TSH est responsable d’une gynécomas- Les cellules tumorales expriment ␤-hCG, GATA-3, inhibine et
tie dans 10 % des cas et de thyrotoxicité [7, 32] . L’examen focalement HPL. P63 est négatif [33] . La tumeur trophoblas-
clinique de testicule retrouve une tumeur souvent unilaté- tique épithélioïde (TTE) testiculaire est également rare mais
rale, parfois de grande taille qui peut atteindre 10 cm [32] . elle est la tumeur trophoblastique non choriocarcinomateuse
L’aspect radiologique est celui d’une masse hétérogène en rai- d’origine testiculaire la plus fréquente. Elle est décrite chez les
son de la présence d’importants remaniements hémorragiques patients entre 19 et 42 ans après une chimiothérapie pour une

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TG du testicule. Elle est composée de nids ou de nodules de 20 % des cas durant la surveillance après l’orchidectomie.
cellules trophoblastiques mononucléées, d’aspect squamoïde, Le taux de survie à dix ans après la résection complète de
avec un cytoplasme abondant et des limites cytoplasmiques la masse résiduelle après une chimiothérapie est proche de
distinctes mais sans jonctions intercellulaires visibles ni de kéra- 95 % [35] ;
tine. Elles expriment P63, GATA-3 et inhibine et n’expriment ◦ tératome avec contingent malin de type somatique. C’est un téra-
pas HPL [33] . La tumeur trophoblastique kystique (TTK) se ren- tome qui développe une composante secondaire de type
contre dans le curage rétropéritonéale réalisé pour une masse carcinome ou sarcome ressemblant à celle observée dans
résiduelle post-chimiothérapie. Le taux de l’hCG est normal ou les autres organes. Le terme « tératome avec transformation
modérément augmenté [7] . Histologiquement, cette tumeur est maligne » n’est plus accepté car le tératome testiculaire chez
faite de cellules trophoblastiques, mononucléées entourant des l’adulte est considéré comme une tumeur maligne d’emblée.
espaces kystiques à contenu fluide. Elles expriment GATA-3 et Cette composante maligne de type somatique s’observe dans
l’inhibine et expriment moins HPL [34] . Il a été montré que ces 3 à 6 % des TG testiculaires primitives chez les patients
tumeurs avaient une origine commune qui est le CC testicu- âgés entre 15 et 68 ans et dans 12–18 % des cas chez les
laire. Mais leur comportement semble moins agressif que celui patients opérés d’un curage rétropéritonéal ou présentant
du CC [33] . D’autres types histologiques ont été décrits récem- une récidive tardive ou après une chimiothérapie [7, 35] . Le
ment comme la tumeur trophoblastique inclassée et le CC caractère histologique est la présence d’une composante de
régressif. type carcinome ou sarcome, en particulier le rhabdomyo-
• Tératome : sarcome dans plus de 50 % des cas, le chondrosarcome, le
◦ tératome de type postpubertaire. C’est une tumeur germinale carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome de type non
maligne composée de plusieurs types tissulaires dérivés des spécifique ainsi que le carcinome neuroendocrine, le neuro-
trois feuillets embryonnaires : endoderme, mésoderme et blastome et la tumeur neuro-ectodermique primitive (PNET)
ectoderme. Il peut être exclusivement composé de tissus qui ressemble à la PNET du système nerveux central et ne
matures ou comporte en partie un tissu immature [7] . Le téra- comporte pas la translocation du chromosome 22 qui est
tome pur représente moins de 5 % des TG de l’adulte [24] spécifique à la PNET périphérique. Les patients peuvent occa-
et environ 23 % des TG chez l’enfant [9] . Le patient pré- sionnellement développer un néphroblastome et rarement
sente une masse testiculaire souvent solide et irrégulière, deux contingents malins distincts de type somatique [7, 35] .
parfois avec des métastases. Les marqueurs sériques sont nor- En immunohistochimie, les celles tumorales du contingent
maux en l’absence d’autre contingent non séminomateux [7] . malin de type somatique expriment les mêmes marqueurs
L’échographie testiculaire montre une masse kystique cloi- spécifiques du sarcome ou du carcinome des autres organes et
sonnée avec des zones solides et parfois des calcifications [35] . perdent l’expression des marqueurs embryonnaires comme
Des zones cartilagineuses, fibreuses ou cicatricielles peuvent PAPL, OCT3/4 et AFP mais elles peuvent garder une expres-
être également reconnaissables [7] . L’examen macroscopique sion variante de SALL4 [7] . La présence d’un contingent malin
met en évidence un nodule ferme avec une alternance des de type somatique, si ce contingent n’est pas limité à la
zones kystiques et solides. Les kystes sont remplis de kéra- tumeur testiculaire primitive, est associée à un pronostic
tine, ou d’un liquide séreux ou muqueux. Les zones solides péjoratif, à une augmentation du risque de mortalité et une
peuvent intéresser un tissu cartilagineux sous forme de résistance à la chimiothérapie. Le pronostic ne dépend pas
matériel translucide, blanc grisâtre. Des poils ou un tissu pig- du type histologique mais plutôt de la charge tumorale et de
menté comportant de la mélanine et des foyers d’hémorragie la localisation métastatique. L’exérèse complète de la masse
et de nécrose peuvent être également observés [35] . His- métastatique reste le meilleur traitement et la chimiothérapie
tologiquement, il s’agit d’une prolifération épithéliale et doit être adaptée au type histologique du contingent malin
mésenchymateuse comportant des éléments matures bien de type somatique [7, 35] .
différenciés ressemblant à leurs contreparties tissulaires nor-
males et d’autres éléments immatures de type fœtal. Les Tumeurs germinales non séminomateuses mixtes
éléments matures dérivés de l’ectoderme sont représentés Les TGNS sont rarement pures. Les TG mixtes représentent envi-
par un épithélium malpighien et par un tissu nerveux. ron 70 % des TGNS et associent plusieurs composantes tumorales
Les éléments dérivés de l’endoderme concernent un épi- germinales dont au moins une composante non séminomateuse.
thélium glandulaire entérique ou respiratoire ou d’autres L’âge médian du patient est de 30 ans. Les patients ayant une
parenchymes glandulaires comme le parenchyme pancréa- TGNS à prédominance de CE sont plus jeunes que ceux ayant une
tique, prostatique ou thyroïdien. Les éléments dérivés du TG mixte à prédominance de séminome. Les marqueurs sériques
mésoderme sont représentés par un tissu cartilagineux, reflètent les composantes tumorales : AFP pour la TV et hCG pour
osseux, adipeux et musculaire. Le tissu immature intéresse le CC.
un neuro-épithélium ressemblant à celui de tube neural L’aspect radiologique varie selon la proportion de chaque
embryonnaire ou des blastèmes avec des structures tubu- tumeur et concerne une masse hétérogène avec des composantes
laires rappelant le rein ou le poumon primitifs. Un stroma solide et kystique [28] .
d’aspect embryonnaire non spécifique peut être également L’aspect macroscopique dépend de sa composition. Des zones
observé [35] . Contrairement au tératome prépubertaire et blanches grisâtres peuvent correspondre à une composante sémi-
au tératome ovarien qui partagent le même aspect histo- nomateuse alors que les éléments non séminomateux sont
logique avec le tératome postpubertaire, ce dernier semble souvent associés à des foyers de nécrose et d’hémorragie et à des
avoir une origine et une voie de cancérogenèse différentes kystisations [7] (Fig. 2).
et communes avec les autres TG testiculaires. La présence L’aspect histologique des différents contingents est identique à
de lésions de NGIS et d’amplification de 12p justifient cette celui des formes pures. L’utilisation de l’immunohistochimie est
hypothèse [36] . En immunohistochimie, les différents types fortement recommandée pour préciser le pourcentage de chaque
histologiques peuvent exprimer PAPL et SALL4 ainsi que les composante tumorale dont le pronostic et la prise en charge théra-
marqueurs spécifiques des différentes structures épithéliales peutique en dépend [7] . Deux aspects distincts des TG mixtes sont
et mésenchymateuses. Le tératome peut renfermer égale- décrits : le polyembryome et l’embryome diffus et représentent
ment des cellules syncytiotrophoblastiques qui expriment des formes intriquées du CE et de la TV à proportions variables
l’hCG [7] . Les métastases surviennent dans 29 à 76 % des (polyembryome) ou égales (embryome diffus) [7] .
cas au diagnostic initial. Ensuite, les métastases rétropéri- Le pronostic des TG mixtes dépend du pourcentage du CE et du
tonéales sont observées dans l’évolution de 20 à 30 % des CC et de l’invasion vasculaire et/ou du rete testis qui peuvent
tératomes testiculaires purs de stade I et de 75 % des téra- prédire le potentiel métastatique des TGNS de stade I. La pré-
tomes de stade IIA. La présence d’un tératome au niveau de la sence d’une TV ou d’un tératome est associée à un faible risque
tumeur testiculaire primitive prédit une réponse incomplète de métastase. L’invasion stromale du rete testis et du hile testicu-
à la chimiothérapie. Le taux de survie globale pour le téra- laire est associée à un stade plus avancé ou métastatique d’emblée.
tome pur est excellent mais la récidive tumorale survient dans La présence d’une invasion vasculaire peut déterminer la prise en

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Classification des tumeurs testiculaires  18-650-A-11

charge thérapeutique et la nécessité d’une chimiothérapie adju- Tumeurs germinales non dérivées de la néoplasie
vante pour les tumeurs de stade I [7, 26] . germinale in situ
Le taux de survie spécifique à 15 ans des TGNS de stade I est
Elles correspondent aux tumeurs initialement décrites dans les
proche de 100 % mais le taux de récidive varie de 14 à 44 %
classifications précédentes comme TG de type I (ou pédiatriques)
selon la présence d’invasion vasculaire ou non. La chimiothéra-
et la TG de type III (anciennement appelée séminome spermato-
pie par un ou deux cycles de bléomycine, étoposide et cisplatine
cytaire). L’OMS préconise d’appeler le tératome et la TV dérivés
(BEP) réduit le taux de récidive à 3 % et le pronostic est excellent
de la NGIS « de type postpubertaire » en raison de leur prédomi-
après ce traitement et la résection de la masse résiduelle [21] . La
nance chez l’adulte et les tumeurs non dérivées de la NGIS « de
stratégie du traitement des TGNS métastatiques repose sur la clas-
type prépubertaire ». Le suffixe « type » est ajoutée dans l’idée que
sification du groupe collaboratif international sur les tumeurs
de rares tumeurs patho-génétiquement identiques surviennent en
germinales (International Germ Cell Cancer Collaborative Group
dehors de leurs tranches d’âge spécifiques. Ces tumeurs ne par-
[IGCCCG]) [37] . Cette classification établie en 1997 a été revue et
tagent pas la même épidémiologie avec les TG dérivées de la NGIS
présentée en 2019 au congrès de l’European Society for Medical
ni les altérations génomiques connues comme l’amplification du
Oncology (ESMO) et la nouvelle classification devrait être publiée
12p [34] .
en 2021.
Tumeur spermatocytaire
Appelée précédemment « séminome spermatocytaire » le nom
Tumeurs germinales ayant régressé ou de type inconnu « tumeur spermatocytaire » (TS) lui a été attribué pour éviter
Cette entité déjà connue sous le nom de « burned-out tumor » toute confusion avec le séminome classique qui a un comporte-
correspond à une tumeur testiculaire ayant spontanément ment plus agressif et nécessite un traitement adapté. Cette tumeur
régressé, parfois en présence d’une masse rétropéritonéale sans indolente ne représente que 1 % des TG testiculaires et survient
lésion testiculaire évidente [22] . chez les patients dont l’âge moyen est supérieur à celui de la TGS
Ce phénomène intéresse moins de 5 % des TG testiculaires et (52–59 ans pour la TS versus 40 ans pour la TGS). Mais des cas
se manifeste cliniquement par des symptômes en rapport avec chez des patients plus jeunes ont été décrits. Les TS bilatérales
la masse rétropéritonéale, le plus souvent par des douleurs dor- synchrones ou métachrones représentent 5 à 9 % des cas.
sales associées à une augmentations des marqueurs sériques des Il n’y a pas d’association avec la cryptorchidie ni la prédisposi-
TG [7] . À l’échographie testiculaire, l’aspect est non spécifique et tion ethnique comme dans les autres TG dérivées de la NGIS.
intéresse une zone hypo- ou hyperéchogène, d’aspect cicatriciel Cliniquement, le patient présente une masse testiculaire non
ou ischémique et moins fréquemment des calcifications [7, 28] . douloureuse avec des marqueurs sériques normaux. Les méta-
L’examen histologique du testicule met en évidence la pré- stases ne sont pas décrites dans la forme classique même en
sence d’une cicatrice, des microlithiases ou d’une spermatogenèse présence d’emboles tumoraux, mais elles surviennent dans envi-
altérée et plus spécifiquement des lésions de NGIS résiduelles ron 50 % des TS ayant une transformation sarcomateuse, souvent
et des calcifications intratubulaires pouvant témoigner d’un CE par propagation sanguine vers le poumon [7, 24, 34, 40] .
intratubulaire nécrosé et calcifié. Dans la plupart des cas, un L’échographie testiculaire met en évidence une masse bien limi-
infiltrat inflammatoire lymphocytaire est présent suggérant un tée, hétérogène, majoritairement solide hypo- et hyperéchogène
mécanisme inflammatoire contre la tumeur responsable de cette avec des zones kystiques [40] .
régression spontanée [22, 38] . Macroscopiquement, la masse est polylobée ou multinodulaire,
Malgré la régression et la petite taille de la lésion testiculaire pri- de consistance molle, de couleur rose ou brun bronzé avec des
mitive, la tumeur se présente initialement en stade métastatique et aspects gélatineux et des microkystes. Elle est souvent limitée au
le pronostic n’est pas parfaitement étudié. La prise en charge est parenchyme testiculaire et dépasse rarement la vaginale. Lorsqu’il
similaire aux TG non régressives. Toute masse rétropéritonéale, y a une composante sarcomateuse, des foyers solides, charnus avec
surtout avec une élévation des marqueurs sériques, est évoca- nécrose peuvent être reconnaissables [40] .
trice d’une TG testiculaire jusqu’à preuve de contraire. Le testicule À l’examen histologique, la TS est faite de nodules séparés par
ipsilatéral doit être soigneusement examiné. L’orchidectomie ipsi- des larges cloisons fibreuses et œdémateuses. L’architecture est
latérale est conseillée avant la chimiothérapie. On note que moins massive, pseudofolliculaire, microkystique, insulaire ou trabécu-
de 10 % des métastases sont controlatérales à la tumeur primi- laire. Elle est composée de trois types de cellules : des cellules
tive [39] . de petite taille, rondes au noyau régulier et non nucléolé et
au cytoplasme peu abondant, des cellules de taille moyenne au
noyau rond fortement nucléolé et des cellules de grande taille uni-
ou multinucléées avec un cytoplasme abondant éosinophile. Un
“ Point fort développement intratubulaire est également présent dont l’aspect
est différent de celui du séminome intratubulaire, sans signe
d’atrophie ou de NGIS dans les tubes adjacents.
• Les tumeurs germinales dérivées de la NGIS sont les L’utilisation du terme « anaplasique » pour les cas présentant
tumeurs testiculaires les plus fréquentes. des cellules intermédiaires avec un macronucléoles, une acti-
• Les hommes atteints d’un séminome ont en moyenne vité mitotique élevée et des corps apoptotiques est actuellement
déconseillée car leur comportement clinique et biologique n’est
dix ans de plus que les hommes atteints d’une TGNS.
pas différent de la ST classique [7, 40] .
• Les TGNS sont souvent mixtes et l’échantillonnage de
La transformation sarcomateuse est rare et survient sous forme
la pièce opératoire est important pour rapporter le pour- du sarcome de type non spécifique, du rhabdomyosarcome et
centage de chaque composante. rarement du chondrosarcome [40] .
• La tumeur vitelline est associée à une augmentation du En immunohistochimie, la TS exprime SALL4 et c-KIT est positif
taux d’AFP alors que le choriocarcinome est associé à une dans deux tiers des cas. Elle n’exprime pas OCT3/4, PAPL, CD30,
augmentation importante du taux d’hCGt. hCG et AFP [33, 40] .
• Le tératome peut être mature ou immature sans signifi- Le diagnostic différentiel comporte le séminome classique et le
cation clinique. CE, mais également et surtout chez les sujets âgés le lymphome et
• La plupart des tumeurs germinales dérivées de la NGIS les métastases [40] .
Contrairement aux TG dérivées de la NGIS, la TS ne présente
comporte une amplification ou un isochromosome 12p.
pas d’amplification ou un isochromosome 12p mais une amplifi-
• La taille tumorale et l’invasion stromale du rete testis
cation du gène DMRT1 qui se situe dans la région 9p21.3. D’autres
pour les séminomes, l’invasion vasculaire et le pourcentage anomalies génomiques sont décrites comme le gain des chro-
de carcinome embryonnaire et de choriocarcinome pour mosomes 1 et 20 et la perte du chromosome 22. La mutation
les TGNS sont des éléments de mauvais pronostic. activatrice décrite des gènes EGFR3 et HRAS pourrait être liées à
l’âge du patient [7, 34, 40] .

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Le pronostic est excellent en raison du faible potentiel méta- sons. Environ 80 % des cas se présentent en stade localisé sans
statique mais la présence d’une composante sarcomateuse est argument clinique ou radiologique pour une extension extra-
associée à un taux élevé de mortalité [7] . testiculaire ou pour une maladie métastatique. La présentation
Le traitement des cas classiques reste l’orchidectomie à visé diag- bilatérale est extrêmement rare [9] .
nostique et thérapeutique [40] . Il n’y pas d’association avec la cryptorchidie ou les autres fac-
teurs de prédisposition des TG de type postpubertaire [7] .
Tératome de type prépubertaire, les kystes dermoïde Macroscopiquement, la tumeur est bien limitée, solide et homo-
et épidermoïde gène, grisâtre ou jaune brunâtre avec des foyers myxoïdes et des
Tératome de type prépubertaire. Il est important, pour des kystisations [7, 9] .
raisons liées au traitement et au pronostic, de distinguer le téra- À l’examen histologique, la TV de type prépubertaire présente
tome de type postpubertaire du tératome de type prépubertaire la même morphologie de la TV de type postpubertaire mais elle ne
qui est considéré comme une tumeur bénigne. L’âge seul ne per- s’accompagne ni de lésion de NGIS ni d’atrophie testiculaire ni de
met pas de faire la différence entre ces deux entités car le tératome remaniements cicatriciels d’une tumeur régressée et ne comporte
de type prépubertaire peut survenir occasionnellement chez les pas d’amplification de 12p. D’autres altérations chromosomiques
adultes. sont observées comme le gain des chromosomes 1q, 12 (p13), 20q,
Dans une étude récente, les patients ayant un tératome de type et 22 et une perte des chromosomes 1p, 4 at 6q.
prépubertaire étaient âgés de 19–70 ans avec un âge moyen de La TV de type prépubertaire semble avoir un comportement
38 ans [41] . Le tératome de type prépubertaire surviendrait avant moins agressif que celui de la TV de type postpubertaire avec
l’adolescence mais resterait indétectable du fait de son caractère un taux d’extension extratesticulaire, de métastases et de récidive
indolent [41] . plus faible et avec une sensibilité à la chimiothérapie plus mar-
Cliniquement, il s’agit d’une masse testiculaire découverte par quée. Dans les cas métastatiques, la TV de type prépubertaire suit
les parents chez l’enfant ou par le patient lui-même. L’échographie une distribution sanguine contrairement à la TV de type post-
testiculaire met en évidence une masse partiellement kystique et pubertaire qui préfère les voies lymphatiques, ce qui confirme
parfois solide [7] . la différence entre ces deux entités sur les plans biologique et
En macroscopie, la tumeur est solide ou partiellement kystique pathogénétique [22, 34] .
avec des calcifications ou parfois des fragments osseux ou carti-
lagineux. La présence de poils est typiquement observée dans les Tumeur mixte (tératome et tumeur vitelline) de type
kystes dermoïdes [7] . prépubertaire
Il s’agit d’une association d’un tératome de type prépubertaire
L’examen histologique met en évidence des tissus bien dif-
et d’une TV de type prépubertaire en l’absence de lésion de NGIS
férenciés, d’architecture organoïde, avec une nette fréquence
et d’une amplification du chromosome 12p. Il a été montré que
d’épithélium cilié ou malpighien, des fibres musculaires lisses
la TV est développée à partir d’éléments immatures du tératome.
et éventuellement un tissu glandulaire pancréatique. Les atypies
Le pronostic est excellent et le taux de survie est de 100 % après
nucléaires sont absentes. Le parenchyme testiculaire adjacent ne
un traitement adapté [7] .
présente aucun signe d’atrophie ou de dysgénésie. Les lésions
de NGIS sont également absentes ainsi que les remaniements
cicatriciels d’une tumeur ayant régressé, d’où l’intérêt d’un exa-
men histologique minutieux [34] . Le diagnostic est confirmé par
l’absence de gain du chromosome 12p. Si la réalisation de ce test “ Point fort
n’est pas possible, le patient doit être pris en charge selon les
modalités thérapeutiques concernant le tératome de type post- • La tumeur spermatocytaire est la plus fréquente des TG
pubertaire [41] . non dérivées de la NGIS et touche les patients âgés de
Des tumeurs neuroendocrines bien différenciées de type « car-
plus de 60 ans ; les diagnostics différentiels principaux
cinoïde » ont été observées dans le contexte de tératome de type
pré- ou postpubertaire et considérées comme « tératome mono- comportent les lymphomes et les métastases.
dermique » [7, 22] . Le pronostic du contingent neuroendocrine est • Le tératome et la TV de type prépubertaire sont rares
souvent favorable et les cas métastatiques sont rares et observés chez l’adulte.
dans le cadre de « carcinoïde atypique » qui présente des aspects • Absence de NGIS et d’isochromosome 12p.
histologiques de malignité : grande taille, nécrose, présence d’une
invasion vasculaire, atypie nucléaire et nombre de mitoses supé-
rieurs à 2/10 champs au fort grossissement ou index mitotique
avec l’anticorps KI67 supérieur à 2 %. L’analyse moléculaire de ce Tumeurs des cordons sexuels et du stroma
contingent neuroendocrine n’a pas mis en évidence un gain du
chromosome 12p dans les études récentes [7, 41] . Les tumeurs des cordons sexuels et du stroma (TCSS) testicu-
Kyste dermoïde. Il est considéré comme une variante spé- laires sont relativement rares mais elles représentent le deuxième
ciale du tératome de type prépubertaire qui reproduit les mêmes grand groupe de tumeurs primitives testiculaires après les TG. Leur
structures organoïdes de la peau normale. Macroscopiquement, il incidence est estimée à 2–5 % chez l’adulte et à 25 % chez l’enfant.
s’agit d’un kyste contenant la kératine et parfois des poils. His- Elles surviennent chez les patients jeunes, particulièrement dans
tologiquement, il est bordé d’un épithélium malpighien avec des un contexte syndromique. Seuls 5 à 10 % des cas sont malins et le
annexes pilo-sébacées et des glandes sudorales situées dans un stade tumor, node, metastasis (TNM) ne s’applique que sur les TCSS
tissu collagène ressemblant au derme cutané [7] . considérées comme malignes. Puisque ce comportement ne peut
Kyste épidermoïde. Ce kyste uniloculaire contient la kératine être prédit sur les critères morphologiques seuls, les deux entités,
disposée contre la paroi en lamelles. Histologiquement, la paroi bénigne et maligne, ne sont pas séparées dans la classification de
kystique est faite d’un épithélium malpighien bien différencié l’OMS 2016 [42] .
sans annexes [7] .
L’exérèse complète de ces trois lésions est curative. Tumeurs pures des cordons sexuels et du stroma
La tumeur à cellules de Leydig (TCL) est la tumeur pure la plus
Tumeur vitelline de type prépubertaire fréquente dans cette catégorie, suivie par la tumeur à cellules de
Elle représente environ 48–62 % des tumeurs testiculaires chez Sertoli (TCS), les tumeurs de la granulosa (TCG) et les tumeurs
l’enfant et survient dans sa forme pure chez les enfants et les stromales pures [43] .
nourrissons âgés de 3 mois jusqu’à 8 ans sous forme d’une masse
testiculaire unilatérale souvent découverte par les parents, asso- Tumeurs à cellules de Leydig
ciée à une augmentation du taux d’AFP au-delà de 100 ng/ml. La TCL représente environ 1–2 % des tumeurs du testicule. Elle
La valeur diagnostique de ce marqueur est limitée avant l’âge de survient à tout âge avec deux pics d’incidence entre 5 et 10 et
6 mois car il est élevé de manière physiologique chez les nourris- entre 30 et 35 ans [42] .

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A B
Figure 3. Aspect macroscopique et histologique d’une tumeur à cellules de Leydig.
A. Nodule bien limité, solide, blanc jaunâtre.
B. Nappe de cellules au cytoplasme abondant éosinophile et noyaux ronds réguliers et nucléolés, sans atypie. De rares cristaux de Reinke sont visibles (flèche).

Elle se développe aux dépens des cellules de Leydig qui occupent malin : taille supérieure à 5 cm, aspect infiltrant en bordure, atypie
l’interstitium entre les tubes séminifères et produisent la testo- nucléaire, mitoses supérieures à 3/10 champs au fort grossisse-
stérone en réponse à la stimulation de LH [44] . La production ment, invasion vasculaire et/ou nécrose [42, 44, 46] .
des hormones, la testostérone et, moins fréquemment, les estro- Ces tumeurs sont traitées par orchidectomie avec un curage
gènes, est responsable des manifestations cliniques comme la rétropéritonéal. Elles sont en général résistantes à la chimiothéra-
puberté précoce isosexuelle et la féminisation chez les enfants. pie habituelle et à la radiothérapie mais avec un taux de mortalité
Chez l’adulte, la production d’androgènes est moins notable mais de 2 % et un taux de survie à cinq ans de 90 % [42] .
la sécrétion des estrogènes est accompagnée par une gynécomas-
tie, une distribution féminine des poils, une dysfonction érectile et Tumeurs à cellules de Sertoli
une infertilité [44] . La TCL est également observée dans le contexte Tumeur à cellules de Sertoli NOS. La TCS représente environ
de cryptorchidie et de syndrome de Klinefelter [45] . Des rares asso- 1 % des tumeurs testiculaires chez l’adulte et survient en général
ciations sont décrites avec la mutation germinale de la fumarate chez les patients de plus de 30 ans. Des rares cas ont été décrits
hydratase dans le cadre du syndrome du carcinome rénal associé chez l’enfant. Elle se manifeste par une masse testiculaire parfois
à la léiomyomatose héréditaire et chez les enfants présentant une douloureuse, de croissance lente. Les manifestations hormonales
mutation activatrice des récepteurs de LH [43] . comme la gynécomastie sont rares. Des rares cas bilatéraux ont
L’examen clinique retrouve une masse unilatérale, souvent non été observés dans le cadre de la polypose adénomateuse familiale
douloureuse, solide et limitée dans le testicule [44] . suggérant une possible prédisposition génétique [42, 46] .
L’échographie testiculaire retrouve une lésion hypoéchogène et En macroscopie, la plupart de ces tumeurs mesurent entre 2 et
homogène, mesurant dans environ 68 % des cas moins de 1 cm, 5 cm de diamètre et se présentent comme une masse bien limitée
ronde ou ovale aux contours lisses avec une vascularisation péri- homogène, de couleur blanche ou jaune. Une sclérose tumorale
phérique ou mixte dans la plupart des cas [45] . marquée peut être observée dans les tumeurs de petite taille [46] .
Macroscopiquement, la tumeur est intraparenchymateuse, bien Histologiquement, il s’agit d’une tumeur à croissance nodulaire,
limitée, de couleur jaune dorée [42, 44] (Fig. 3). faite de tubes, de travées, de nids, de massifs et rarement de cellules
Histologiquement, elle est composée de cellules ressemblant isolées piégées dans des bandes de fibrose. Les cellules ont souvent
aux cellules de Leydig normales et possédant un cytoplasme un cytoplasme pâle. La variante sclérosante est connue par son
abondant éosinophile et un noyau rond nucléolé. Les cristaux stroma fibreux sur plus de 50 % de sa surface [42] . Puisque la tumeur
rectangulaires ou rhomboïdes (cristaux de Reinke) sont distinc- dans cette variante est souvent de petite taille (< 2 cm), bien limi-
tifs de cette tumeur mais ils ne sont présents que dans environ un tée et hypocellulaire, le risque de métastase est négligeable et le
tiers des cas (Fig. 3). Un aspect à cellules fusiformes (sarcomatoïde) pronostic est favorable [47] .
peut être visible [42, 44] . En immunohistochimie, les cellules tumorales expriment calré-
En immunohistochimie, les cellules expriment inhibine, calré- tinine, SF1, CD99, Melan A et WT1 et souvent pancytokératines,
tinine, Melan A, CD99 et le facteur stéroïdien 1 (SF1) [42, 44] . vimentine, PS100, chromogranine et synaptophysine. Inhibine
L’orchidectomie est le traitement du choix pour les TCL non est exprimé dans environ 50 % des cas et ␤-caténine est nucléaire
métastatiques avec la possibilité d’une orchidectomie partielle dans 60–70 % des cas [46] .
pour les tumeurs de moins de 2,5 cm. Même si la plupart de ces L’anomalie chromosomique la plus fréquente est le gain du
tumeurs sont bénignes, l’ablation chirurgicale est indiquée pour chromosome X dans environ 40 % des cas suivie par la perte des
traiter le problème d’infertilité [42] . chromosomes 2 et 19 [46] .
Tumeur à cellules de Leydig maligne. Une minorité des Environ 60–70 % des TCS NOS et sa variante sclérosante pré-
cas (environ 5 % des cas) présentant des métastases, souvent sentent une mutation du gène CTNNB1 qui code pour la protéine
rétropéritonéales, sont considérés comme des tumeurs clinique- ␤-caténine, ce qui altère la dégradation de cette protéine et
ment malignes. Les tumeurs suspectes de malignité se présentent entraîne son accumulation dans le noyau [43] .
macroscopiquement comme une masse de grande taille occupant Environ 95 % des TCS sont bénignes et l’exérèse chirurgicale est
la quasi-totalité du testicule avec des foyers d’hémorragie et de curative.
nécrose et une extension dans les structures adjacentes. Au moins Tumeur à cellules de Sertoli maligne. Environ 5 % des TCS
deux des critères suivants sont requis pour prédire le potentiel présentent un comportement malin avec des métastases. Deux

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18-650-A-11  Classification des tumeurs testiculaires

de ces aspects pathologiques sont requis pour prédire le poten- qui se projette dans les lumières des tubes et réalise des dépôts
tiel malin des TCS NOS du testicule : taille supérieure ou égale à éosinophiles.
5 cm, atypies nucléaires modérées à sévères, supérieures ou égales Cette lésion est bénigne et le traitement est conservateur par
à 5 mitoses/10 champs au fort grossissement, invasion vasculaire les inhibiteurs de l’aromatase. L’orchidectomie est réservée aux
et/ou nécrose tumorale [47] . cas réfractaires aux traitements hormonaux [42, 46] .
L’immunomarquage avec l’antigène épithélial membranaire
(EMA) est souvent positif dans les tumeurs métastatiques [46] . Tumeurs à cellules de la granulosa
L’orchidectomie est recommandée dans ces cas mais le curage Les TCG du testicule représentent moins de 0,5 % des TCSS et
rétropéritonéal, la chimiothérapie habituelle et la radiothérapie sont presque exclusivement unilatérales. On distingue deux types
semblent moins efficaces que pour les TG métastatiques [48] . histologiques : le type adulte et le type juvénile. Le type adulte
Le taux de survie à cinq ans est de 77 % pour le TCS métastatique touche les hommes de 16 à 83 ans et s’accompagne dans 20 % des
et le taux de mortalité spécifique au cancer est de 32 % [48] . cas d’une gynécomastie. La TCG de type juvénile est une tumeur
Tumeur à cellules de Sertoli à grandes cellules calcifiantes très fréquente chez les enfants de moins de 6 mois et survient dans
(TCSGCC). Cette tumeur bénigne survient dans la plupart des un contexte de cryptorchidie ou de dysgénésie testiculaire et peut
cas chez les adolescents et les adultes jeunes de moins de 38 ans être associée à un mosaïsme de type 45, X/47, XXY ou 45, X/46X,
(âge moyen de 16 ans). Environ 60 % des cas sont sporadiques r (Y).
mais 40 % des cas sont associés à une mutation germinale du Macroscopiquement, la tumeur est bien limitée, solide et
gène PRKAR1A dans le cadre du complexe de Carney [47] . Ces kystique, de couleur blanche ou jaunâtre. Histologiquement,
cas sont souvent bilatéraux et multifocaux alors que les TCSGCC l’architecture dans le type adulte est diffuse et microfolliculaire
sporadiques sont unilatéraux et unifocaux. réalisant les corps de Call-Exner. Les cellules tumorales se caracté-
La tumeur est découverte par l’examen clinique des testicules risent par des noyaux incisurés. Dans le type juvénile, les follicules
chez les patients présentant les manifestations du complexe de sont de taille variable et contiennent un matériel mucoïde. Les cel-
Carney comme le myxome cardiaque ou cutané, pigmentation lules ont un cytoplasme abondant et un noyau rond sans incisure.
de la peau, syndrome de Cushing, acromégalie et schwannome En immunohistochimie, elles expriment inhibine, calrétinine,
ou des manifestations hormonales dues à la production de vimentine et CD99 et peuvent exprimer FOXL2 dans des rares
l’aromatase par les cellules tumorales comme la pseudopuberté cas de type adulte avec une mutation somatique du gène FOXL2.
précoce et moins fréquemment la gynécomastie [9] . L’aromatase Toutes les TCG de type juvénile sont bénignes et se traitent par
est impliquée dans la conversion des androgènes en estrogènes [46] . orchidectomie. Les TCG de type adulte malignes sont rares et de
L’échographie testiculaire retrouve une ou plusieurs lésions taille supérieure à 4 cm avec un aspect infiltrant et une invasion
régulières et rondes, hypoéchogènes, vascularisées et partielle- vasculaire. La localisation métastatique est souvent rétropérito-
ment calcifiées [49] . néale et rarement hépatique, pulmonaire ou osseuse [42, 46] .
Macroscopiquement, La taille varie de moins de 1 cm jusqu’à
15 cm. En général, les tumeurs bénignes sont de petite taille avec Tumeur de groupe fibrothécome
un aspect lobulé ou des nodules secondaires. Elles sont de texture Appelée également « fibrome », il s’agit d’une tumeur extrême-
granuleuse et de couleur blanche ou beige [46] . ment rare unilatérale et bénigne qui s’observe chez les patients
Histologiquement, les cellules sont grandes, au cytoplasme gra- de tout âge et correspond à une prolifération tumorale des fibro-
nulaire éosinophile d’aspect proche de celui de la TCL mais blastes dérivés du stroma de testicule, ou de l’albuginé formant
la présence de calcifications et l’absence de cristaux de Reinke un nodule solide et blanchâtre de petite taille, fait de cellules fusi-
permettent de distinguer ces deux tumeurs. Une composante formes sans atypie avec une activité mitotique parfois importante
intratubulaire est observée dans 50 % des cas [47] . et un stroma fibrillaire collagène. Les cellules expriment inhibine,
En immunohistochimie, les cellules tumorales expriment de calrétinine, melan A, actine, CD34, Bcl2 et pancytokératines [46] .
manière typique inhibine, SF1 et PS100. L’expression nucléaire
de ␤-caténine est absente [46] . Tumeurs des cordons sexuels et du stroma mixtes
Les tumeurs malignes s’observent chez les patients les plus âgés et inclassées
entre 28 et 51 ans (âge moyen de 39 ans) et sans contexte syn-
dromique. Elles sont de plus grande taille, entre 2 et 15 cm, et Ce sont des TCSS qui présentent une différenciation indétermi-
présentent deux ou plus des critères suivants : taille supérieure à née ou associant plusieurs sous-types histologiques. Elles touchent
4 cm, extension extratesticulaire, nécrose, atypie nucléaire mar- des patients d’âge moyen et peuvent avoir un comportement
quée, invasion vasculaire et/ou nombre de mitoses supérieur à malin [42, 46] .
3/10 champs au fort grossissement [42] . Elles s’accompagnent d’un
envahissement des ganglions rétropéritonéaux mais la propaga- Tumeur gonadique myoïde et stromale
tion par voie sanguine est possible [46] .
Il s’agit d’une entité émergente dans la dernière classification
L’orchidectomie n’est pas toujours nécessaire, car la TCSGCC
de l’OMS avec moins de dix cas décrits dans la littérature chez
dans le complexe de Carney peut être simplement traitée par les
des patients âgés de 4 à 49 ans sans symptôme hormonal. Elle
inhibiteurs de l’aromatase [42] .
survient sous forme d’une masse testiculaire bien limitée, faite
Néoplasie intratubulaire hyalinisante à grandes cellules de
de faisceaux de cellules fusiformes sans atypie, exprimant S100,
Sertoli. C’est une prolifération intratubulaire des cellules de Ser-
SF1 et focalement la calrétinine et n’exprimant pas l’inhibine. Le
toli qui survient chez les enfants et les adolescents âgés de 4 à
pronostic est favorable après l’orchidectomie [42, 43] .
13 ans et exclusivement dans le cadre du syndrome de Peutz-
Jeghers induit par la mutation germinale du gène STK11 qui est
le seul facteur de prédisposition connu. Le patient présente une
augmentation bilatérale de la taille des testicules sans masse dis-
Tumeurs mixtes germinales et du cordon
tincte et une gynécomastie due à la production de l’aromatase sexuel et du stroma
par les cellules tumorales et, dans certains cas, un âge osseux
avancé ou un taux d’estrogènes élevé. L’échographie testiculaire
Gonadoblastome
met en évidence des lésions multiples et bilatérales, de 1 à 3 mm, C’est la seule entité reconnue dans cette catégorie qui se ren-
hyperéchogènes. contre, dans 50 % des cas, chez les patients ayant un trouble de
En macroscopie, on observe des petits foyers millimétriques, développement sexuel et, dans 20 % des cas, chez les patient de
dispersés et denses ou une lésion nodulaire mal définie et mal limi- phénotype masculin âgés de plus de 20 ans et présentant une
tée qui se manifeste exceptionnellement par une masse visible. cryptorchidie, un hypospade ou une gynécomastie ; 40 % des
Histologiquement, les tubes séminifères anormaux, dilatés et cas sont bilatéraux. Le gonadoblastome correspond à une tumeur
bordés par des cellules de grande taille avec un cytoplasme éosi- composée de cellules germinales matures et immatures ayant les
nophile vacuolisé et des noyaux ronds ou ovalaires comportant caractéristiques de la NGIS et des cellules des cordons sexuels et du
un petit nucléole. La membrane basale est épaissie et hyaline stroma ressemblant aux cellules de la granulosa. Il se transforme

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Classification des tumeurs testiculaires  18-650-A-11

60 ans souvent dans le contexte d’une maladie diffuse. Le lym-

“ Point fort phome diffus à grande cellules B (LDGCB) est le plus fréquent.
Les autres lymphomes sont rares et comportent le lymphome de
MALT, le lymphome folliculaire, le lymphome T/NK extragan-
• La TCL et la TCS sont les plus fréquentes parmi glionnaire, le lymphome de Burkitt et le plasmocytome [42] . En
cas du LDGCB, le patient présente une masse indurée et indo-
les tumeurs des cordons sexuels et du stroma et lore, bilatérale dans 10 à 15 % de cas. L’examen macroscopique
s’accompagnent de manifestations hormonales. de l’orchidectomie met en évidence une masse solide, de couleur
• Elles sont souvent bénignes. blanche, grise ou rose occupant souvent l’ensemble du paren-
• La TCS NOS et sa variante sclérosante sont associées à chyme et envahissant l’albuginée ou l’épididyme. À l’histologie, le
la mutation de CTNNB1. LDGCB est composé de grandes cellules au cytoplasme peu abon-
• La TCSGCC bilatérale et multifocale est associée à la dant et aux noyaux atypiques fortement nucléolés. Ces cellules
mutation de PRKAR1A dans le cadre du complexe de Car- expriment CD45, CD20 et BCL2. Le traitement par orchidectomie
ney. combiné avec une chimiothérapie systémique et intrathécale avec
• La néoplasie intratubulaire hyalinisante à grande cel- ou sans radiothérapie du testicule controlatéral permet d’atteindre
lules de Sertoli s’observe exclusivement dans le cadre du une rémission complète dans 80 % des cas mais la rechute est fré-
quente. La présence d’une sclérose et l’atteinte du testicule droit
syndrome de Peutz-Jeghers.
semblent être des facteurs de bon pronostic [50] .

dans la moitié des cas en TGS et dans 8 % des cas en TGNS ou Tumeurs des tubes collecteurs et du rete
autre tumeur [43, 47] . tetsis
Ces lésions se présentent comme une masse intrascrotale parfois
Tumeurs diverses de testicule palpable et peuvent prêter à confusion avec une tumeur intrates-
Tumeurs épithéliales de type ovarien ticulaire. L’adénome du rete testis est une tumeur bénigne qui
s’observe dans une forme compacte solide ou kystique (cystadé-
Ces tumeurs souvent paratesticulaires et parfois intrates- nome) ou dans une forme particulière (cystadénome sertoliforme)
ticulaires sont morphologiquement identiques aux tumeurs qui correspond à une prolifération des tubes dilatés et bordés de
épithéliales de la surface de l’ovaire et sont classées selon la taxo- cellules de Sertoli. Les cellules de ces deux composantes expriment
nomie de l’ovaire : inhibine, suggérant une dérivation embryonnaire du rete testis à
• le cystadénome séreux ; la fois du mésonéphros et des cordons sexuels.
• la tumeur séreuse borderline ; Le carcinome du rete testis est rare et s’observe chez les sujets
• le cystadéno-carcinome séreux ; de plus de 60 ans, avec des douleurs scrotales et une hydrocèle
• le cystadénome mucineux ; dans 25 % des cas. La tumeur est de grande taille, centrée sur le
• la tumeur mucineuse borderline ; hile testiculaire avec des nodules satellites envahissant le cordon
• le cystadéno-carcinome mucineux ; spermatique. Plusieurs types histologiques sont décrits : papillaire,
• l’adénocarcinome endométrioïde ; rétiforme, sertoliforme, kaposiforme et biphasique. Le pronostic
• le carcinome à cellules claires ; est péjoratif et la survie moyenne est de huit mois [51] .
• la tumeur de Brenner.
Chez les hommes, il se peut que ces tumeurs se développent
aux dépens de reliquat du canal müllerien (appendix testis), d’une Tumeurs des structures paratesticulaires
métaplasie müllerienne du mésothélium ou de l’épithélium muci-
neux d’un tératome. L’âge moyen de l’incidence est de 45 ans. Tumeur adénomatoïde
La tumeur séreuse bordeline est la plus fréquente suivie par les Cette tumeur mésothéliale bénigne est la tumeur la plus fré-
tumeurs mucineuses. La tumeur borderline ne s’accompagne pas quente de la région paratesticulaire et s’observe souvent au
de métastase et de récidive après l’orchidectomie. Les aspects his- contact de la tête de l’épididyme ou de l’albuginée sous forme
tologiques et le profil immunohistochimique de ces tumeurs sont d’un nodule unilatéral, indolore, sauf en cas d’ischémie tumorale,
comparables à leurs contreparties ovariennes [42, 43] . de taille variable mais souvent moins de 2 cm. Histologiquement,
elle se compose de tubes, de travées et de nids de cellules cubiques
Xanthogranulome juvénile ayant un cytoplasme abondant éosinophile, parfois vacuolisé et
Cette maladie histiocytaire touche les enfants de moins de exprimant les marqueurs des cellules mésothéliales : WT1 et cal-
13 mois et se manifeste par des atteintes cutanée, oculaire et viscé- rétinine [51, 52] .
rale et rarement par une atteinte testiculaire isolée sous forme d’un
envahissement par des cellules d’aspect histiocytaire remplaçant Mésothéliome
les tubes séminifères. L’orchidectomie est curative et la maladie Il s’agit d’une tumeur maligne qui se développe aux dépens de
systémique régresse spontanément ou sous les immunosuppres- la vaginale testiculaire et touche les sujets âgés mais des cas chez
seurs [10] . l’enfant sont décrits. L’association avec l’exposition à l’amiante et
le tabagisme est variable, contrairement au mésothéliome périto-
Hémangiome néal et pleural. Le patient présente une masse palpable unilatérale
L’hémangiome intratesticulaire est extrêmement rare. Il sur- ou une hydrocèle. L’examen macroscopique retrouve une vagi-
vient chez les enfants et les adultes. Le patient présente une masse nale épaissie avec des foyers hémorragiques et un envahissement
testiculaire indolore à croissance rapide et hypervascularisée à du parenchyme testiculaire. Histologiquement, le mésothéliome
l’échographie. Cette tumeur d’origine vasculaire est souvent de peut être épithélial pur dans 60 à 70 % des cas ou biphasique
petite taille, bien limitée, de couleur rouge macroscopiquement dans 30 à 40 % cas. Les cas purement sacomatoïdes sont rares.
et présente en histologie des aspects variables : capillaire, caver- Le pronostic est réservé car 45 % des patients décèdent deux
neux, anastomosique ou épithélioïde. La tumeur est bénigne et se ans après le diagnostic. La récidive est souvent précoce locale-
traite par l’énucléation [42] . ment ou par des métastases rétropéritonéales ou à distance. Le
traitement chirurgical, la chimiothérapie et la radiothérapie sont
discutables [51, 52] .
Les tumeurs hématologiques Mésothéliome papillaire bien différencié
Le lymphome testiculaire représente 2 à 5 % des tumeurs pri- Les hommes atteints de cette variante du mésothéliome
mitives du testicule. Il s’observe chez les patients âgés de plus de sont rarement exposés à l’amiante et présentent une hydrocèle

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récidivante. La tumeur est composée de tubes et de papilles bor- tique chez 22 % des patients opérés pour une hernie inguinale.
dés d’une seule couche de cellules sans atypie marquée et sans L’exérèse chirurgicale est le traitement de choix pour les tumeurs
image d’invasion du stroma. La présence d’une invasion stro- symptomatiques ou les lésions dont le diagnostic ne peut être
male est suffisante pour classer la tumeur en mésothéliome malin. établi par l’imagerie. L’échographie met en évidence une lésion
Cette tumeur peut progresser vers un mésothéliome malin en cas bien définie, hyperéchogène. L’examen macroscopique montre
d’exérèse incomplète [52] . une masse de couleur jaune, lobulée. Elle est composée histologi-
quement d’adipocytes matures [53] .
Tumeurs de l’épididyme Le liposarcome est une tumeur maligne représentant 20 à 56 %
des sarcomes paratesticulaires. Il se déclare par une masse ingui-
Le cystadénome est une tumeur bénigne des canaux épididy-
nale souvent au niveau du cordon spermatique, indurée, indolore,
maires et se traite par une simple exérèse. La variante papillaire
à croissance lente et d’aspect non spécifique à l’échographie.
survient sporadiquement, ou dans le contexte du syndrome de
En macroscopie, la tumeur est volumineuse, jaunâtre aux bords
von Hippel-Lindau et souvent de découverte fortuite chez les
lobulés correspondant histologiquement à une prolifération de
patients âgés de 16 à 76 ans ayant une tuméfaction scrotale len-
cellules atypiques à différenciation adipocytaire. Le liposarcome
tement progressive. La tumeur se situe au niveau de la tête de
bien différencié et le liposarcome dédifférencié sont des variantes
l’épididyme et mesure entre 0,5 et 2 cm. Elle est composée de
extrêmement fréquentes. Génétiquement, les liposarcomes bien
structures kystiques comportant des axes fibrovasculaires bordés
différencié et dédifférencié comportent une amplification de la
par des cellules cubiques ou cylindriques avec un cytoplasme clair.
région 12q14-15 qui code pour les gènes MDM2, CDK4, SAS,
Les cellules expriment PAX8, anhydrase carbonique 9 et cytoké-
HMGA2 et CPM. Le liposarcome bien différencié ne donne pas
ratine 7. Sur le plan génomique, une perte de 3p et une mutation
de métastase. Les métastases sont observées dans 10 à 20 %
du gène VHL sont identifiées, même dans les cas sporadiques. Le
des cas de liposarcome dédifférencié. Environ 25 % des patients
cystadénome papillaire de l’épididyme, avec des rares exceptions,
subissent une récidive locale ou rétropéritonéale. Le traitement
est une tumeur bénigne [52] .
est chirurgical typiquement avec une orchidectomie. Les tumeurs
L’adénocarcinome de l’épididyme est une rare tumeur maligne
récidivantes ou métastatiques sont traitées par radiothérapie et/ou
décrite chez les patients d’âge variable présentant une masse de
chimiothérapie [53, 54] .
l’épididyme associée à une hydrocèle, envahissant les structures
adjacentes et parfois avec des métastases rétropéritonéales. En
raison de sa rareté, le pronostic n’est pas connu. L’exérèse chi- Tumeurs musculaires lisses
rurgicale élargie avec un curage rétropéritonéal peut améliorer le
Le léiomyome est une tumeur bénigne qui s’observe fréquem-
pronostic des tumeurs en stade précoce [52] .
ment au niveau de l’épididyme comme une lésion indolore
intrascrotale et d’aspect variable à l’échographie. En macrosco-
Carcinome épidermoïde pie, la tumeur est bien limitée, solide, blanche grisâtre. Elle se
C’est une tumeur très rare avec un seul cas bien documenté dans compose histologiquement de faisceaux musculaires lisses sans
la littérature chez un patient de 86 ans présentant une hydrocèle atypie nucléaire [54] .
chronique et un envahissement de l’épididyme [52] . En termes de fréquence, le léiomyosarcome est la deuxième
tumeur paratesticulaire maligne. Il s’observe chez les patients de
Tumeur mélanique neuro-ectodermique plus de 40 ans et se manifeste cliniquement par une tuméfaction
scrotale indolore. À l’échographie, la lésion est hypoéchogène,
Cette tumeur rare dont l’origine est la crête neurale survient
hétérogène et hypervascularisée. En macroscopie, la tumeur est
chez l’enfant et présente une différenciation épithéliale qui rap-
solide, blanche grisâtre avec des zones d’hémorragie et de nécrose.
pelle l’épithélium pigmenté de la rétine de l’embryon. Le patient
Elle est composée de faisceaux de cellules à différenciation
présente une masse indolore à croissance rapide avec une hydro-
musculaire lisse avec un pléomorphisme nucléaire, des mitoses
cèle et une augmentation de taux des catécholamines [52] . En
et de la nécrose. Le léiomyosarcome de bas grade est le plus fré-
macroscopie, la tumeur est bien limitée, focalement ou totalement
quent et peut récidiver localement mais avec un faible potentiel
pigmentée. Elle est composée de nids de cellules épithélioïdes
métastatique. Le pronostic du léiomyosarcome de haut grade est
contenant la mélanine, mêlées avec des cellules de petite taille
mauvais [53, 54] .
de type neuroblastique et entourées par un stroma fibreux. La
majorité des cas sont bénins [9] .
Tumeurs du muscle strié
Néphroblastome Le rhabdomyome paratesticulaire est une rare tumeur bénigne
Cette tumeur maligne survient chez l’enfant entre 2 mois et qui survient le plus souvent chez les adultes jeunes. Il se compose
9 ans. Le patient présente une masse de 2,5–11 cm, inguino- de rhabdomyoblastes sans atypie ni mitose.
scrotale ou adjacente d’un testicule non descendu. La tumeur Le rhabdomyosarcome est plus fréquent et survient chez
dérivée d’un tissu rénal embryonnaire ectopique partage les les enfants et les adolescents. Le rhabdomyosarcome de type
aspects histologiques et génétiques du néphroblastome rénal. embryonnaire est le plus fréquent et se compose de cellules rondes
Les tumeurs chez les enfants de plus de 3 ans peuvent être ou fusiformes et de rhabdomyoblastes exprimant la myogénine en
localement agressives ou métastatiques. Le traitement est éta- immunohistochimie. Les autres types comme le type alvéolaire,
bli selon les recommandations utilisées pour le néphroblastome pléomorphe, à cellules fusiformes ou sclérosant se distinguent par
rénal [52] . leur aspect histologique et leurs altérations génétiques. Le pronos-
tic est excellent avec un taux de survie à cinq ans de 90 % [54] .
Paragangliome
C’est une tumeur rare dont 20 % des cas sont fonctionnels avec Tumeurs fibroblastiques et myofibroblastiques
un aspect histologique similaire à celui du paragangliome extra- Elles sont des tumeurs souvent bénignes composées de cel-
surrénalien. Aucun paragangliome paratesticulaire métastatique lules avec des degrés variables de différenciation fibroblastique
n’a été documenté dans la littérature [52] . et myofibroblastique. L’ordre de fréquence des tumeurs est :
l’angiofibrome cellulaire suivi du fibroblastome de type mam-
maire et de l’angiomyxome profond [53] .
Tumeurs mésenchymateuses du cordon L’angiofibrome cellulaire se rencontre dans la région inguinale
spermatique et des annexes testiculaires ou le scrotum occasionnellement chez les patients âgés de 43 à
78 ans et mesure de 0,6 à 25 cm. Il se compose de cellules fusi-
Tumeurs adipocytaires formes sans atypie, avec des vaisseaux à paroi épaissie et un stroma
Le lipome est la tumeur paratesticulaire bénigne le plus collagène. Le traitement est l’exérèse élargie et la récidive locale
fréquente. Il s’observe fortuitement au niveau du cordon sperma- est rare [53, 54] .

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Classification des tumeurs testiculaires  18-650-A-11

Tableau 1. Métastases
Classification tumor, node, metastasis (TNM) des tumeurs testiculaires.
Tumeur primitive
Les métastases intratesticulaires se rencontrent essentiellement
chez les sujets âgés de manière solitaire et unilatérale ou bila-
pTx Non évaluable
térale dans environ 20 % des cas. L’origine la plus fréquente
pT0 Pas de tumeur identifiable chez l’adulte est la prostate, mais aussi le tube digestif, le rein, le
pTis NGIS poumon et le mélanome. La connaissance de l’histoire clinique,
pT1 Tumeur limitée au testicule et à l’épididyme l’âge du patient et l’examen histologique soigneux avec l’aide de
pT1a TGS pure < 3 cm a
l’immunohistochimie sont des éléments essentiels pour établir le
diagnostic [10, 42] .
pT1b TGS pure ≥ 3 cm a
pT2 Invasion de l’épididyme a , hile testiculaire a , la vaginale ou

 Classification « tumor, node,


invasion vasculaire
pT3 Invasion directe du cordon spermatique ou du canal
déférent a metastasis »
pT4 Invasion directe du scrotum
Ganglions lymphatiques régionaux La définition du stade pathologique selon la classification TNM
pNx Non évaluables
de l’American Joint Committee on Cancer (AJCC) ou l’Union pour
la lutte internationale contre le cancer (UICC) 8e édition 2017 et
pN0 Pas d’atteinte ganglionnaire
le dosage des marqueurs sériques sont indispensables pour la prise
pN1 Métastases dans ≤ 5 ganglions, toutes ≤ 2 cm de grand axe en charge thérapeutique post-orchidectomie [55, 56] (Tableaux 1, 2).
pN2 Métastases dans ≤ 5 ganglions de > 2 cm mais ≤ 5 cm de
grand axe ou dans > 5 ganglions, toutes ≤ 5 cm de grand axe

pN3
ou extension extraganglionnaire
Métastase(s) > 5 cm de grand axe
 Conclusion
Métastase à distance Les tumeurs testiculaires sont peu fréquentes. Elles touchent
pMx Non évaluable particulièrement l’homme jeune. Les tumeurs germinales sont
pM0 Pas de métastase les plus fréquentes et leur pronostic est bon avec une thérapie
pM1 Métastase à distance adaptée. Le cancer de testicule doit être suspecté devant une
masse palpable ou lors d’une échographie dans le cadre de bilan
pM1a métastase pulmonaire ou ganglionnaire en dehors du
d’infertilité ou de gynécomastie. Le bilan initial comprend une
rétropéritoine ou embole tumoral a dans le cordon
échographie scrotale bilatérale, le dosage des marqueurs tumoraux
spermatique sans invasion directe a
et une TDM thoraco-abdomino-pelvienne. L’orchidectomie est le
pM1b autre site métastatique traitement de choix et le diagnostic anatomopathologique est un
TGS : tumeurs germinales séminomateuses ; NGIS : néoplasie germinale in situ. élément essentiel pour orienter les modalités thérapeutiques et de
a
Les critères de stadification de la classification AJCC 2017 et non pris en surveillance.
compte dans la classification UICC 8e édition 2017.

Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens


Tableau 2.
d’intérêts en relation avec cet article.
Marqueurs sériques post-orchidectomie.
LDH (UI/l) hCGt (UI/l) AFP (ng/ml)
Sx Non évaluables  Références
S0 Marqueurs normaux
S1 < 1,5N et < 5000 et < 1000
[1] Ferlay J, Soerjomataram I, Dikshit R, Eser S, Mathers C, Rebelo M,
et al. Cancer incidence and mortality worldwide: sources, methods and
S2 1,5–10N ou 5000–50 000 ou 1000–10 000 major patterns in GLOBOCAN 2012. Int J Cancer 2015;136:E359–86.
S3 >1 0N ou > 50 000 ou > 10 000 [2] Bray F, Ferlay J, Soerjomataram I, Siegel RL, Torre LA, Jemal A.
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LDH : lactate déshydrogénase ; hCGt : hormone chorionique gonadotrope
humaine totale ; AFP : alphafœtoprotéine.
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sentent par une masse de taille variable souvent indolore. Le Bethesda, MD. https://seer.cancer.gov/statfacts/html/testis.html.
schwannome et le neurofibrome sont deux tumeurs bénignes [5] Steliarova-Foucher E, Colombet M, Ries LA, Moreno F, Dolya A,
extrêmement fréquentes. La tumeur maligne des gaines nerveuses Bray F, et al. International incidence of childhood cancer, 2001-10: a
est rare dans cette localisation. L’aspect histologique est similaire population-based registry study. Lancet Oncol 2017;18:719–31.
à celui observé dans les autres sites [54] . [6] Ruf CG, Isbarn H, Wagner W, Fisch M, Matthies C, Dieckmann KP.
Changes in epidemiologic features of testicular germ cell cancer: age
Autres tumeurs mésenchymateuses at diagnosis and relative frequency of seminoma are constantly and
significantly increasing. Urol Oncol Semin Orig Investig 2014;32,
L’hémangiome de type caverneux ou capillaire est rarement 33.e1–33.e6.
observé au niveau du cordon spermatique et de l’épididyme. Il se
[7] Ulbright TM, Amin MB, Balzer B, Berney DM, Epstein JI, Guo C,
présente comme une masse indolore rapidement élargie à cause de et al. Germ cell tumours. In: Moch H, Humphrey PA, Ulbright TM,
l’hémorragie intratumorale et se compose de vaisseaux sinusoïdes Reuter VE, editors. WHO Classification of Tumours of the Urinary
ou capillaires anastomosés [54] . System and Male Genital Organs. Lyon: IARC; 2016. p. 189–226.
La tumeur desmoplastique à petites cellules rondes se rencontre [8] Kusler KA, Poynter J. International testicular cancer incidence
chez les enfants et les adultes jeunes comme une lésion multino- rates in children, adolescents and young adults. Cancer Epidemiol
dulaire faite de nids de petites cellules uniformes dans un stroma 2018;56:106–11.
desmoplastique. La fusion EWSR1-WT1 est caractéristique. Les [9] Ulbright TM, Young RH. Testicular and paratesticular tumors and
localisations secondaires intra-abdominales sont fréquentes et le tumor-like lesions in the first 2 decades. Semin Diagn Pathol
pronostic est mauvais [54] . 2014;31:323–81.

EMC - Urologie 13
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14 EMC - Urologie

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Classification des tumeurs testiculaires  18-650-A-11

M. Nourieh, Praticien hospitalier (mnourieh@yahoo.com).


Département de pathologie, Groupe hospitalier Henri-Mondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 94010 Créteil cedex, France.
Y. Allory, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service.
Service de pathologie, Institut Curie, Hôpital René-Huguenin, 35, rue Dailly, 92240 Saint-Cloud, France.
Chef de service d’anatomie et cytologie pathologiques, Hôpital Foch, 40, rue Worth, 92150 Suresnes, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Nourieh M, Allory Y. Classification des tumeurs testiculaires. EMC - Urologie 2020;0(0):1-15 [Article
18-650-A-11].

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