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GINGIVECTOMIE

SUR 1 SECTEUR DE 1 A 3 DENTS,


DE 4 A 6 DENTS OU DE PLUS DE 6 DENTS

Classement CCAM : 07.02.05.02


Codes : HBFA006 - HBFA007 - HBFA008 - HBFA009 - HBFA010 - HBFA011

NOVEMBRE 2005

Service évaluation des actes professionnels

2 avenue du Stade de France – 93218 Saint-Denis La Plaine CEDEX – Tél. : 01 55 93 70 00 – Fax : 01 55 93 74 00 – http://www.has-sante.fr
N° SIRET : 180 092 041 00011 – Code APE : 751 C
Gingivectomie

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Haute Autorité de santé


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Tél. : +33 (0)1 55 93 70 00 - Fax +33 (0)1 55 93 74 00

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© Haute Autorité de santé - 2005

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Gingivectomie

L’EQUIPE

Ce dossier a été réalisé par le Dr Françoise Saint-Pierre, Chef de projet au


Service évaluation des actes professionnels

La recherche documentaire a été effectuée par Melle Gaëlle Fanelli, Documentaliste, avec
l'aide de Mmes Julie Mokhbi et de Valérie Serriere-Lanneau, Assistantes-documentalistes,
sous la direction du Dr Frédérique Pagès, docteur ès sciences.

L’organisation de la réunion et le secrétariat ont été réalisés par Félix Muller.


--------------------------------------------------------------------------

Pour tout contact au sujet de ce dossier :


Tél. : 01 55 93 71 12
Fax : 01 55 93 74 35
E-mail : contact.seap@has-sante.fr

Service évaluation des actes professionnels


Chef de service, Dr Sun Hae Lee-Robin
Adjoint au chef de service, Dr Denis Jean David, docteur ès sciences

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Gingivectomie

TABLE DES MATIERES


L’EQUIPE .......................................................................................................................................3
SYNTHESE .....................................................................................................................................5
INTRODUCTION ...............................................................................................................................7
I. OBJECTIF .............................................................................................................................7
II. SAISINE ................................................................................................................................7
RECHERCHE DOCUMENTAIRE ..........................................................................................................8
I. SOURCES D’INFORMATIONS ...................................................................................................8
II. STRATEGIE ET RESULTATS DE LA RECHERCHE ........................................................................8
CONTEXTE .....................................................................................................................................10
I. DESCRIPTION TECHNIQUE ......................................................................................................10
II. PATHOLOGIES-CIBLES/POPULATION/INDICATIONS/..................................................................11
III. STRATEGIE DE PRISE EN CHARGE/TECHNIQUES ALTERNATIVES ................................................12
IV. SITUATION/CONDITION ACTUELLE DE LA PRISE EN CHARGE EN FRANCE ...................................12
V. NOMENCLATURES ETRANGERES ............................................................................................12
ANALYSE CRITIQUE DES DONNEES DE LA LITTERATURE ....................................................................13
I. CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES .................................................................................13
I.1. Efficacité de l’acte ............................................................................................................................13
I.2. Conclusion ........................................................................................................................................14
II. SECURITE, COMPLICATIONS DE L’ACTE ...................................................................................14
III. PLACE DE L’ACTE DANS LA STRATEGIE THERAPEUTIQUE .........................................................15
IV. IMPACT EN SANTE PUBLIQUE ..................................................................................................15
AVIS DU GROUPE DE TRAVAIL ..........................................................................................................16
I. VOTE ....................................................................................................................................16
II. DISCUSSION ..........................................................................................................................18
III. CONCLUSIONS DU GT............................................................................................................18
ANNEXES .......................................................................................................................................19
I. METHODE GENERALE D’EVALUATION DES ACTES PAR LE SERVICE EVALUATION DES ACTES
PROFESSIONNELS..................................................................................................................19

II. MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL .........................................................................................21


III. AUTRES ANNEXES .................................................................................................................21
REFERENCES .................................................................................................................................22
AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE ..........................................................................................24

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Gingivectomie

SYNTHESE
I. Données de la littérature

Contexte
Indications
- Poches supra-osseuses persistant après des mesures d’hygiène, et après différentes modalités
thérapeutiques non chirurgicales (détartrage et surfaçage) visant à retirer la plaque bactérienne dentaire.
- Hyperplasie gingivale d’origine médicamenteuse résistant à des mesures de prévention.
- Allongement coronaire préprothétique sans résection osseuse.

Pathologies-cibles / Population
Des données précises sur la population-cible éligible à la gingivectomie ne sont pas identifiées ; par contre des
données concernant la gingivite sont disponibles. La gingivite est retrouvée dès l’enfance ; sa prévalence et sa
sévérité augmentent à l’adolescence avec un pic à la puberté. Dans des enquêtes épidémiologiques
transversales américaines, la gingivite est présente chez 40 à 60 % des écoliers. Chez 47 % d’adultes mâles et
39 % d’adultes femmes (18-64 ans), au moins un site qui saigne au sondage est retrouvé.
La prévalence des gingivites et leur potentielle gravité pour le parodonte doivent conduire les cliniciens à
identifier les facteurs de risque : colonisation par certaines bactéries pathogènes, tabac, diabète, âge, stress.
Une amélioration de l’hygiène buccale réduit les risques de gingivite donc de parodontopathies. Cette réduction
de l’inflammation parodontale a été observée durant ces quarante dernières années dans les pays développés.
Des données épidémiologiques concernent l’hyperplasie gingivale chez les patients sous antiépileptique
(phénytoïne) : le taux de prévalence varie entre 36 et 63 %.

Morbi-mortalité/qualité de vie
L'existence d'arguments indirects en faveur d'une possible relation de causalité entre la maladie parodontale et
l'endocardite infectieuse a conduit à recommander une prophylaxie de l'endocardite infectieuse, chez les
patients ayant maladie. parodontale et une cardiopathie à risque d'endocardite infectieuse. Concernant la
maladie coronaire, l'accident vasculaire cérébral, les sinusites, les pathologies pulmonaires et l'accouchement
prématurée, les données sont encore plus préliminaires. Celles-ci ne permettent pas de conclure formellement
que la maladie parodontale est un facteur de risque pour ces différentes situations au cours desquelles un
examen clinique de la cavité buccale est simplement recommandé.
La gingivectomie peut être réalisée pour des raisons de santé parodontale et pour des raisons esthétiques, afin
d’améliorer les résultats de traitements restaurateurs avec valorisation du sourire.
Ces dernières années, les liens entre les maladies orales et la qualité de vie ont été explorés. Il est apparu que
la santé orale contribuait d’une manière importante au bien-être de l’individu, tant sur le plan biologique que
psychosocial.
Ainsi, la mauvaise haleine, une douleur et/ou un saignement gingival, des difficultés pour mastiquer ont un
impact sur la qualité de vie quotidienne.
D’autre part, l’esthétique dentaire a un effet direct sur les scores de l’échelle OHRQoL (Oral Health Related
Quality of Life). Ainsi, des individus avec des conditions esthétiques dentaires favorables, avaient des scores
plus élevés en ce qui concernait leur apparence sociale et leur confiance en eux, les résultats étant toutefois
corrélés au degré de prise de conscience de sa santé orale par chaque individu.

Efficacite
- Niveau de preuve : littérature de niveau II et IV.
- Principaux résultats : des cas d’exérèse gingivale ont été décrits en présence d’hypertrophie gingivale
d’origine médicamenteuse ou génétique, et pour réaliser une élongation coronaire préprothétique.
Dans le traitement de la maladie parodontale, l’efficacité de la gingivectomie avec amélioration des paramètres
cliniques parodontaux est limitée aux poches peu profondes (< 4 mm).

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Gingivectomie

Sécurité
Principales complications : un préjudice esthétique avec une sensibilité du collet peut survenir à la suite de
récessions gingivales importantes. Il existe un risque majeur de bactériémie et d’endocardite infectieuse.
L’antibiothérapie prophylactique est recommandée pour les patients à risques.

Place dans la stratégie de prise en charge (dont techniques alternatives)


- Pour le traitement des poches parodontales supra-osseuses, les mesures d’hygiène et le retrait mécanique
non chirurgical de la plaque bactérienne dentaire (détartrage, surfaçage) sont l’étape thérapeutique initiale pour
prévenir, arrêter et contrôler l’inflammation et la maladie parodontale. En l’absence d’amélioration, les
gingivectomies seront le traitement de deuxième intention, à visée curative pour les poches parodontales
supra-osseuses peu profondes.
- La gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique.
- La gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies médicamenteuses, chez des
patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et inhibiteurs calciques après échec des mesures de
prévention ; la modification du traitement ayant été discutée avec le médecin.

II. Nomenclatures françaises et étrangères


L’acte est inscrit à la NGAP, à la nomenclature américaine et à la nomenclature québécoise.

III. Avis rendu par le groupe de travail


- Avis rendu : avis favorable sans recommandations sous réserve d’acceptation du nouveau libellé.
- Commentaires : le groupe souhaite fusionner les actes de « gingivectomies externe et interne » en un seul
libellé de « gingivectomie », en ne modifiant pas les trois secteurs distincts, car il n'y a pas de différence
technique entre les actes.
- Libellé proposé : « Gingivectomie sur un secteur de 1 à 3 dents ».

CONCLUSION SUR LE SERVICE ATTENDU ET SON AMÉLIORATION


Les données de la littérature montrent l’efficacité de la gingivectomie avec amélioration des paramètres
cliniques parodontaux pour les poches peu profondes.
Des cas d’exérèse gingivale ont été décrits en présence d’hypertrophie gingivale d’origine médicamenteuse ou
génétique, et pour réaliser une élongation coronaire préprothétique.
Aucune étude n’a été identifiée concernant l’impact de l’acte sur la population.
Toutefois, les données sur la prévalence de la pathologie dans la population générale, ses conséquences sur la
santé buccale et générale du sujet, ainsi que sur sa qualité de vie, conduisent à considérer que le Service
attendu est suffisant.
L'Amélioration du service attendu est jugée mineure (niveau 4).

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Gingivectomie

INTRODUCTION

I. OBJECTIF
L’évaluation des actes a pour objectif de donner un avis sur leur inscription (et ses
conditions éventuelles) à la Classification commune des actes médicaux (CCAM). Cet avis
doit tenir compte de l’efficacité et de la sécurité de ces actes et des conditions d’exécution.
L’avis émis ne concerne pas la décision d’admettre ces actes au remboursement.
La méthode proposée par la Haute Autorité de santé (cf. annexe I) pour émettre un avis sur
les actes de la CCAM est fondée sur :
1. les données scientifiques identifiées concernant l’efficacité et la sécurité des actes ;
2. les comparaisons avec les actes inscrits dans les nomenclatures d’autres pays ;
3. l’avis de professionnels réunis dans un groupe de travail.

II. SAISINE

Les libellés suivants sont proposés à l’inscription par la CNAMTS :

- « Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de 1 à 3 dents » ;


- « Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de 4 à 6 dents » ;
- « Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de plus de 6 dents » ;
- « Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de 1 à 3 dents » ;
- « Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de 4 à 6 dents » ;
- « Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de plus de 6 dents. »

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Gingivectomie

RECHERCHE DOCUMENTAIRE

I. SOURCES D’INFORMATIONS
Bases de données bibliographiques consultées :
- Medline (National Library of Medicine, États-Unis).
Autres sources :
- Cochrane Library (Royaume-Uni) ;
- National Guideline Clearinghouse (États-Unis) ;
- HTA Database (International Network of Agencies for Health Technology Assessment –
INAHTA).

II. STRATEGIE ET RESULTATS DE LA RECHERCHE


La stratégie de recherche est construite en utilisant, pour chaque sujet, soit des termes issus
d’un thésaurus (descripteurs du MESH), soit des termes du titre ou du résumé (mots libres).
Ils sont combinés en autant d’étapes que nécessaire à l’aide des opérateurs « ET » « OU »
« SAUF ». Ils sont également combinés avec les termes descripteurs de type d’étude.
Le tableau 1 présente la stratégie et les résultats de la recherche, en termes de nombre de
références obtenues par type d’étude et par sujet sur une période donnée.

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Gingivectomie

Tableau 1. Stratégie et résultats de la recherche documentaire.


Type d'étude/Sujet Période Nbre de
Termes utilisés références

Recommandations Pas de limite – M:0


juillet 2004
Étape 1 Gingivectomy
ET
Étape 2 Guideline* [descripteur, type de document] OU Practice Guideline OU
Health Planning Guideline OU Recommendation [titre] OU Consensus
Development Conference OU Consensus Development Conference, NIH
OU Consensus Conference [titre] OU Consensus Statement [titre]
Méta-analyses, Revues de littérature Pas de limite – M:1
juillet 2004
Étape 1
ET
Étape 3 Meta-analysis [descripteur, type de document, titre] OU Review
Literature [descripteur, type de document] OU Systematic Review [titre]
Études contrôlées Pas de limite – M : 52
juillet 2004
Étape 1
ET
Étape 4 Controlled Clinical Trial [descripteur, type de document] OU Randomized
Controlled Trial [descripteur, type de document] OU Single-blind Method
OU Double-blind Method OU Random Allocation OU Random* [titre] OU
Controlled Study OU Major Clinical Study OU Cross-Over Studies OU
Crossover Procedure
Études de cohorte Pas de limite – M : 43
juillet 2004
Étape 1
ET
Étape 5 Cohort Studies OU Cohort Analysis OU Longitudinal Study(ies) OU
Follow-Up Studies OU Follow Up OU Prospective Study(ies)
Essais cliniques Pas de limite – M : 15
juillet 2004
Étape 1
ET
Étape 6 Clinical Trials OU Clinical Trial[type de document] OU Case-Control
Studies OU Retrospective Studies OU Comparative Study
Littérature francophone Pas de limite – P:0
juillet 2004
Étape 7 Gingivectomie
Nombre d’articles cités 22
M : Medline ; P : Pascal.

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Gingivectomie

CONTEXTE

I. DESCRIPTION TECHNIQUE
La gingivectomie a été longtemps le traitement de choix pour éliminer chirurgicalement les
poches parodontales supra ou infra-osseuses. Ses indications ont été ensuite réduites ; elle
est désormais utilisée pour éliminer le tissu gingival en excès, afin d’obtenir un contour
gingival esthétiquement harmonieux et compatible avec les manœuvres d’hygiène
individuelles et professionnelles. Elle est préconisée en présence d’un approfondissement
pathologique du sillon gingival, sans migration de l’attache épithélioconjonctive, et avec une
hauteur de gencive kératinisée supérieure à 5 mm, incluant 3 mm de gencive attachée (1).
La gingivectomie est indiquée en chirurgie parodontale préprothétique pour réaliser une
élongation coronaire, en présence d’une longue attache épithéliale ou en cas de sulcus
approfondi. Il faut alors s’assurer que les dimensions des tissus supracrestaux sont
compatibles avec le maintien de la santé parodontale en respectant les concepts des
dimensions biologiques (1).
La gingivectomie peut être réalisée dans des cas d’hyperplasies médicamenteuses chez des
patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et inhibiteurs calciques. Avant de
recourir à la gingivectomie, des mesures de prévention sont mises en place, et si possible le
traitement modifié avec le médecin.
Deux techniques opératoires sont décrites : la gingivectomie à biseau interne et externe ;
elles se différentient par la direction de l’incision.
La gingivectomie peut concerner 1 ou plusieurs dents.
1 – Gingivectomie à biseau externe
Elle s’adresse à une gencive hyperplasique ou hypertrophique, et ne doit être réalisée qu’en
présence d’une gencive attachée suffisante. Réalisée rarement, cette technique est contre-
indiquée en présence d’une récession gingivale ou d’une gencive fine, en raison du risque
de fenestration gingivale sur l’os alvéolaire.
La profondeur des sillons gingivaux est matérialisée par des points sanglants, réalisés à
l’aide d’une sonde parodontale graduée ; ces points refléteront le contour final de la gencive
marginale, et seront un repère précieux pour le tracé d’incision.
L’incision est oblique, apico-coronaire, et forme un angle de 45° avec la surface dentaire ;
elle traverse toute l’épaisseur des tissus mous vers le tracé des points sanglants jusqu’au
contact dentaire. Elle est festonnée, et doit recréer le contour gingival en harmonie avec le
contour existant des collets dentaires. Ensuite par un mouvement de traction en direction
coronaire, le tissu gingival en excès est excisé d’un seul tenant, et le tissu de granulation et
le tartre résiduel sont éliminés. Après obtention de l’hémostase, un pansement parodontal
est réalisé pour protéger la plaie, puis retiré 8 à 10 jours plus tard (2).
2 – Gingivectomie à biseau interne
Elle est indiquée pour les élongations coronaires, la réalisation d’un surfaçage avec excision
du tissu de granulation, pour visualiser les furcations. Elle favorisera le réattachement
conjonctif, et assure un meilleur confort postopératoire du patient par rapport à la
gingivectomie à biseau externe. Le tracé d’incision matérialisé par la réalisation de points
sanglants se situe à distance du bord gingival, en fonction de la quantité de gencive à
éliminer. Plus la quantité est importante, plus l’incision, oblique, festonnée et corono-apicale,
s’éloigne du bord gingival en restant toutefois coronaire par rapport à la base du sillon
gingival (2).

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Gingivectomie

Le tissu marginal est excisé ; les tissus de granulation et le tartre sont éliminés, et après
obtention de l’hémostase, un pansement parodontal est réalisé pour protéger la plaie, puis
retiré 8 à 10 jours plus tard (2).

II. PATHOLOGIES-CIBLES/POPULATION/INDICATIONS/
Données épidémiologiques
La gingivite est retrouvée dès l’enfance ; sa prévalence et sa sévérité augmentent à
l’adolescence avec un pic à la puberté. Dans des enquêtes épidémiologiques transversales
américaines (3), la gingivite est présente chez 40 à 60 % des écoliers. Chez 47 % d’adultes
mâles et 39 % d’adultes femmes (18-64 ans), au moins un site qui saigne au sondage est
retrouvé.
La prévalence des gingivites et leur potentielle gravité pour le parodonte doivent conduire les
cliniciens à identifier les facteurs de risque : colonisation par certaines bactéries pathogènes,
tabac, diabète, âge, stress (4).
Une amélioration de l’hygiène buccale réduit les risques de gingivite donc de
parodontopathies conséquentes. Cette réduction de l’inflammation parodontale a été
observée durant ces quarante dernières années dans les pays développés (5).
Des données épidémiologiques concernent l’hyperplasie gingivale chez les patients sous
antiépileptique (phénytoïne) : le taux de prévalence varie entre 36 et 63 % (6).

Données de morbi-mortalité
Une revue systématique de la littérature (7) a souligné les facteurs responsables de
l’extraction de dents. Pour la tranche d’âge 40-45 ans, les extractions résultent
essentiellement des caries dentaires. À un âge plus avancé, les maladies parodontales sont
autant responsables des extractions que les caries. En moyenne, l’auteur conclut que les
parodontopathies sont responsables à 30-35 % de la perte des dents, tandis que les caries
sont impliquées dans 50 % des cas.
Des études récentes ont mis en évidence l’association de la maladie parodontale avec
d’autres maladies. Un rapport (8) souligne que les parodontopathies peuvent être des
facteurs de risque pour d’autres maladies ou situations telles que des troubles respiratoires,
la naissance avant-terme et le diabète. Il en résulte des recommandations sur le suivi
obstétrical, sur le contrôle glycémique du diabète, ainsi que la nécessité d’une consultation
dentaire chez les patients ayant une sinusite ou une maladie pulmonaire.
Une étude de cohorte prospective a montré que les parodontopathies pourraient contribuer à
la survenue d’artériosclérose carotidienne (9).

Données de qualité de vie


La gingivectomie peut être réalisée pour des raisons de santé parodontale et pour des
raisons esthétiques, afin d’améliorer les résultats de traitements restaurateurs avec
valorisation du sourire.
Ces dernières années, les liens entre les maladies orales et la qualité de vie ont été
explorés. Il est apparu que la santé orale contribuait d’une manière importante au bien-être
de l’individu, tant sur le plan biologique que psychosocial (10).
Ainsi, la mauvaise haleine, une douleur et/ou un saignement gingival, des difficultés pour
mastiquer ont un impact sur la qualité de vie quotidienne.

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Gingivectomie

D’autre part, l’esthétique dentaire a un effet direct sur les scores de l’échelle OHRQoL (Oral
Health Related Quality of Life). Ainsi, des individus avec des conditions esthétiques
dentaires favorables, avaient des scores plus élevés en ce qui concernait leur apparence
sociale et leur confiance en eux, les résultats étant toutefois corrélés au degré de prise de
conscience de sa santé orale par chaque individu (11).

III. STRATEGIE DE PRISE EN CHARGE/TECHNIQUES ALTERNATIVES


- Pour le traitement des poches parodontales supra-osseuses, le retrait mécanique non
chirurgical de la plaque bactérienne dentaire (détartrage, surfaçage) est l’étape
thérapeutique initiale pour prévenir, arrêter et contrôler l’inflammation et la maladie
parodontale. En l’absence d’amélioration, les gingivectomies seront le traitement de
deuxième intention à visée curative pour les poches parodontales supra-osseuses peu
profondes.
- La gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique.
- La gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies
médicamenteuses, chez des patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et
inhibiteurs calciques après échec des mesures de prévention ; la modification du traitement
ayant été discutée avec le médecin.
Dans une enquête de la CNAMTS sur la fréquence des actes bucco-dentaires (12), les actes
de parodontologie les plus fréquents correspondaient à un traitement chirurgical du
parodonte (64,8 %). Dans ce groupe, la préparation parodontale (14,4 %) correspondait
dans 66,4 % des cas à une gingivectomie.

IV. SITUATION/CONDITION ACTUELLE DE LA PRISE EN CHARGE EN FRANCE


L’acte « Gingivectomie étendue à un sextant (de canine à canine, de prémolaire à dent de
sagesse) » est inscrit à la Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).

V. NOMENCLATURES ETRANGERES
L’acte est inscrit à la nomenclature américaine et à la nomenclature québécoise.

Tableau 2. Comparaisons avec les nomenclatures étrangères.


Nomenclature Code Libellé
Américaine (CPT 2004) D4210 Gingivectomy or gingivoplasty- four or more contiguous teeth or
bounded teeth spaces, per quadrant
D4211 Gingivectomy or gingivoplasty- one to three teeth, per quadrant
D7971 Excision of pericoronal gingiva
Australienne (MBS 2003) Non identifié
Belge (2004) 1729 Gingivectomie étendue à une mâchoire, sur une région d’au
moins 6 dents
Québécoise (2005) 5202 Gingivectomie

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Gingivectomie

ANALYSE CRITIQUE DES DONNEES DE LA LITTERATURE

I. CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES


L’analyse de la littérature est basée sur 3 essais contrôlés randomisés (17,15,20), 5 études
rétrospectives et série de cas (16-19,21) et 2 revues de littérature (6,13) (tableau 9, en annexe 3).

I.1. Efficacité de l’acte


La gingivectomie a pour objectif d’éradiquer des poches, et de créer un sulcus et un contour
gingival physiologique. Les indications sont réduites ; elles incluent l’hypertrophie ou
hyperplasie gingivale, ainsi que les fausses poches et poches parodontales supra-osseuses
peu profondes (< 4 mm).
Les contre-indications sont la présence de défauts infra-osseux, un épaississement de l’os
alvéolaire marginal et l’absence (ou zone étroite) de gencive attachée (13). Le préjudice
esthétique doit également être pris en considération.
 Éradication des poches
La gingivectomie s’accompagne d’une réduction significative de l’index de plaque, de l’index
gingival (p < 0,001), du fluide gingival (p < 0,05) et des profondeurs de poche (p < 0,001).
Quand les profondeurs de poche sont égales ou supérieures à 3 mm, la gingivectomie est
plus efficace qu’un traitement non chirurgical. Toutefois, l’efficacité du traitement est
significativement moindre (p < 0,001) pour les poches profondes (5-8 mm) (14).
Une étude (15) a comparé les résultats obtenus chez des patients avec défauts infra-osseux,
traités par gingivectomie versus lambeau de Widman modifié.
La réduction dans la profondeur au sondage était en moyenne de 3 mm pour les deux
modalités de traitement, et était significative par rapport aux valeurs de départ (p < 0,001) ;
un gain d’attache moyen significatif (1,22 à 1,35 mm) était observé par rapport aux valeurs
de départ (p < 0,01), sans différence significative selon les modalités de traitement
(p > 0,05). La gingivectomie était accompagnée d’une récession gingivale plus importante
(1,92 mm) par rapport au lambeau (1,57 mm).
Les résultats de cinq modalités thérapeutiques, lambeau positionné apicalement avec ou
sans chirurgie osseuse, lambeau de Widman avec ou sans chirurgie osseuse et
gingivectomie sans résection osseuse, ont été comparées dans une étude (16), en termes de
potentiel de guérison des tissus parodontaux. Toutes ces techniques ont montré une
efficacité à des degrés variés, la gingivectomie s’accompagnait de profondeurs de poches
réduites (toutefois avec une valeur de poche moyenne la plus haute, comparée aux autres
traitements), d’une plus grande réduction de la hauteur de l’os alvéolaire (2,7 mm versus 0,3
à 1,9 mm) et d’une moindre régénération des défauts infra-osseux (0,5 mm versus 0,9 à
3,1 mm). La gingivectomie s’accompagnait d’une perte d’attache moyenne de 0,4 mm dans
les zones avec des poches initiales infra-osseuses.

Réparation gingivale après excision


Dans l’étude de Wennström (17), un mois après excision chirurgicale de toute la zone de
gencive kératinisée et attachée, la cicatrisation des sites traités s’était effectuée par
deuxième intention et une nouvelle zone de gencive kératinisée ; à 9 mois était observé,
toutes les zones vestibulaires traitées avaient reconstitué une zone de gencive kératinisée,
mais la quantité de gencive attachée nouvellement formée était moins constante. L’examen
effectué 3 mois après la chirurgie a révélé que la gencive marginale et le niveau d’attache

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Gingivectomie

clinique avaient significativement migré apicalement, de respectivement 0,9 et 0,4 mm


(p < 0,05), mais aucune autre modification n’intervenait entre 3 et 9 mois.

 Chirurgie préprothétique : élongation coronaire


La chirurgie préprothétique requiert le plus souvent une combinaison de gingivectomie et de
résection osseuse.
Cependant, des cas utilisant la technique de gingivectomie interne, pour des raisons
esthétiques et pour améliorer les résultats de traitements restaurateurs, ont été rapportés
dans la littérature (18).

 Exérèse d’hypertrophie gingivale


Des cas d’hypertrophie gingivale, d’origine génétique ou d’origine médicamenteuse ont été
rapportés dans la littérature :
- un cas d’hyperplasie gingivale fibreuse génétique traitée par gingivectomie ne montre
aucune récidive, 36 mois après la chirurgie (19) ;
- dix patients avec une hyperplasie gingivale fibreuse d’origine médicamenteuse (traitement
par ciclosporine A et Nifedipine) sont traités soit par gingivectomie, soit avec un lambeau
parodontal. À 6 mois et 1 an, les profondeurs au sondage sont significativement moindres
(p ≤ 0,05) dans le groupe lambeau versus groupe Gingivectomie (2,48 ± 0,34 mm versus
4,87 ± 0,79 mm et 3,22 ± 0,65 mm versus 6,40 ± 1,02 mm, respectivement) (20) ;
- une étude clinique et histologique (21) a été conduite sur 8 patients traités avec un
antiépileptique : le Dilantin® (phénytoïne) et après gingivectomie. Les résultats ont montré
que le contrôle quotidien de la plaque ne prévenait pas la réapparition de changements
microscopiques hyperplasiques liées au Dilantin®. Par contre, ces mesures d’hygiène
contrôlaient la réponse inflammatoire, et limitaient ainsi l’hypertrophie gingivale. Une revue
de littérature (6) souligne à son tour l’importance du suivi et des soins préventifs appropriés
pour réduire la sévérité de l’hyperplasie gingivale résultant de la prise de Dilantin®.

I.2. Conclusion
Les indications de la gingivectomie sont réduites ; elles incluent la chirurgie préprothétique
pour élongation coronaire, l’hypertrophie gingivale d’origine médicamenteuse ou génétique
et l’éradication des poches parodontales. Dans la maladie parodontale, l’efficacité de la
gingivectomie avec amélioration des paramètres cliniques parodontaux est limitée aux
poches peu profondes (< 4 mm).

II. SECURITE, COMPLICATIONS DE L’ACTE


L’indication de la gingivectomie doit être bien posée, car un préjudice esthétique avec une
sensibilité du collet peut survenir à la suite de récessions gingivales importantes (13).
Il existe un risque majeur de bactériémie et d’endocardite infectieuse. L’antibiothérapie
prophylactique est recommandée pour les patients à risques (22).

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Gingivectomie

III. PLACE DE L’ACTE DANS LA STRATEGIE THERAPEUTIQUE


- Pour le traitement des poches parodontales supra-osseuses, les mesures d’hygiène et le
retrait mécanique non chirurgical de la plaque bactérienne dentaire (détartrage, surfaçage)
sont les étapes thérapeutiques initiales pour prévenir, arrêter et contrôler l’inflammation et la
maladie parodontale. En l’absence d’amélioration, les gingivectomies seront le traitement de
deuxième intention à visée curative pour les poches parodontales supra-osseuses peu
profondes.
- La gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique.
- La gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies
médicamenteuses, chez des patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et
inhibiteurs calciques après échec des mesures de prévention ; la modification du traitement
ayant été discutée avec le médecin.

IV. IMPACT EN SANTE PUBLIQUE


Aucune étude n’a été identifiée concernant l’impact de l’acte sur la population.

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Gingivectomie

AVIS DU GROUPE DE TRAVAIL

Treize professionnels ont participé au groupe de travail (cf. liste en annexe).

I. VOTE

« Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de 1 à 3 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 3. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 3. Répartition des notes et médiane.

NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE


Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 2 1 1 2 7 9

Après discussion Médiane


N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

« Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de 4 a 6 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 4. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 4. Répartition des notes et médiane.

NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE


Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 3 1 1 1 7 9

Après discussion Médiane


N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

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Gingivectomie

« Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de plus de 6 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 5. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 5. Répartition des notes et médiane.

NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE


Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 3 2 1 1 6 9
Après discussion Médiane
N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

« Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de 1 a 3 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 6. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 6. Répartition des notes et médiane.


NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE
Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 4 1 1 1 6 9
Après discussion Médiane
N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

« Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de 4 à 6 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 7. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 7. Répartition des notes et médiane.


NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE
Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 4 1 1 1 6 9
Après discussion Médiane
N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

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Gingivectomie

« Gingivectomie à biseau interne sur un secteur de plus de 6 dents »

La répartition des notes et la médiane des deux tours de vote sont présentées sur le
tableau 8. Au premier tour avant discussion, la médiane des notes se situe en faveur de
l’inscription de cet acte, ainsi qu’après discussion du groupe de travail.

Tableau 8. Répartition des notes et médiane.


NE PAS INSCRIRE INDÉCISION INSCRIRE
Notation 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Avant discussion Médiane
N* = 13 4 1 1 1 6 9
Après discussion Médiane
N* = 12 3 9 9
N* : Nombre de répondants.

II. DISCUSSION

Le groupe souligne que les indications sont désormais réduites, et il précise que la
gingivectomie consiste, par définition, à enlever de la gencive sans toucher à l’os.
La littérature est ancienne.
Le groupe souhaite fusionner les actes « gingivectomies externe et interne » en un seul
libellé « gingivectomie », en ne modifiant pas les trois secteurs distincts.
D’autre part, le groupe ne trouve pas justifié d’avoir créé un libellé à part intitulé « Exérèse
d’hypertrophie gingivale » qui consiste aussi en une gingivectomie.

III. CONCLUSIONS DU GT

Avis favorable sans recommandations, sous réserve d’acceptation du nouveau libellé.

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Gingivectomie

ANNEXES

I. METHODE GENERALE D’EVALUATION DES ACTES PAR LE SERVICE EVALUATION


DES ACTES PROFESSIONNELS

La méthode proposée par la Haute Autorité de santé pour émettre un avis sur les actes de
la CCAM est fondée sur :
1. les données scientifiques identifiées concernant l’efficacité et la sécurité des actes ;
2. les comparaisons avec les actes inscrits dans les nomenclatures d’autres pays ;
3. l’avis de professionnels réunis dans un groupe de travail.

1. Données scientifiques identifiées concernant l’efficacité et/ou la sécurité des actes


Une recherche documentaire approfondie a été effectuée par interrogation systématique
des bases de données bibliographiques médicales et scientifiques, sur une période
adaptée à chaque thème. En fonction du thème traité, la recherche bibliographique
automatisée est complétée par l’interrogation d’autres bases de données spécifiques si
besoin. Une étape commune à toutes les études consiste à rechercher systématiquement
les recommandations pour la pratique clinique, conférences de consensus, revues
systématiques, méta-analyses et autres travaux d’évaluation déjà publiés au plan national
et international. Tous les sites Internet utiles (agences gouvernementales, sociétés
savantes, etc.) ont été explorés. Les documents non accessibles par les circuits
conventionnels de diffusion de l’information (littérature grise) ont été recherchés par tous
les moyens disponibles. Par ailleurs, les textes législatifs et réglementaires pouvant avoir
un rapport avec le thème ont été consultés. Les recherches initiales ont été mises à jour
jusqu’au terme du projet. L’examen des références citées dans les articles analysés a
permis de sélectionner des articles non identifiés lors de l’interrogation des différentes
sources d’informations. Enfin, les membres des groupes de travail et de lecture ont
transmis des articles de leur propre fonds bibliographique. Les langues retenues sont le
français et l’anglais. Le chapitre « Recherche documentaire » présente le détail des
sources consultées, ainsi que la stratégie de recherche propre à chaque acte ou groupe
d’actes.

Chaque article est analysé selon les principes de la lecture critique de la littérature, afin
d'affecter à chacun un niveau de preuve scientifique figurant dans la classification
proposée par la Haute Autorité de santé.

Niveau de preuve scientifique (niveau I à IV)


I Essais comparatifs randomisés de forte puissance, méta-analyse,
analyse de décision.
II Essais comparatifs randomisés de faible puissance ou non randomisés,
études de cohorte.
III Études cas-témoins.
IV Études rétrospectives, séries de cas, études épidémiologiques descriptives.
Études comparatives avec des biais.

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Gingivectomie

Les documents sont analysés à l’aide de grilles de lecture, destinées à apprécier leur
qualité méthodologique et leur niveau de preuve scientifique. Ils sont retenus ou non en
fonction de ces critères.

2. Comparaisons avec les actes inscrits dans des nomenclatures d’autres pays
Les données concernant les nomenclatures de quatre pays sont utilisées.
Quatre nomenclatures ont une structure proche de celle de la CCAM, une codification et
une tarification par acte :
• aux États-Unis, la Current Procedural Terminology (CPT) ;
• en Australie, le Medicare Benefits Schedule Book (MBS) ;
• en Belgique, la Nomenclature des prestations de santé (Institut national
d'assurance maladie-invalidité) ;
• au Canada, la nomenclature québécoise.

Pour chaque acte, l’existence d’un libellé décrivant l’acte concerné (que la formulation soit
identique ou approchante) est recherchée dans les nomenclatures américaines,
australiennes et belges. Les libellés identifiés sont recensés, et retenus comme une
information positive en faveur de l’inscription de l’acte.

3. Avis de professionnels réunis dans un groupe de travail


Les sociétés savantes sont consultées pour connaître les travaux réalisés sur les actes, et
pour proposer des personnes susceptibles de participer au groupe de travail. Ce groupe
de travail est composé d’une quinzaine de professionnels de différentes spécialités, de
différents modes d’exercice (CHU ou CHG, spécialistes libéraux) et de différentes
localisations géographiques. Ce groupe se réunit une fois, et travaille en tenant compte
des résultats de l’analyse de la littérature et des comparaisons internationales. L’avis du
groupe est recueilli par une méthode de consensus formalisé d’experts, réalisé en 2 tours
de notation. Chaque professionnel, avant la réunion, note son avis sur une échelle de 1 à
9 (1, 2,3 : acte à ne pas inscrire ; 4, 5, 6 : non-décision ; 7, 8, 9 : acte à inscrire). Lors de
la réunion, la seconde cotation a lieu (sur la même échelle) après discussion. La médiane,
les extrêmes des 2 tours de notation et la synthèse de la discussion sont intégrés dans le
dossier d’évaluation, après validation du groupe de travail.
Un Chef de projet de la Haute Autorité de santé coordonne l’ensemble du travail, et en
assure l’encadrement méthodologique.
La Haute Autorité de santé, après examen et validation des dossiers par la Commission
d’évaluation des actes de la Haute Autorité de santé, émet un avis basé sur les données
de la littérature, les comparaisons internationales et l’avis des professionnels de santé.

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- 20 -
Gingivectomie

II. MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL


Le groupe de travail s’est réuni le 15 décembre 2004.

L’avis du groupe de travail présenté dans ce dossier a été validé par chacun de ses
membres listés ci-dessous :

Dr François ALCOUFFE – Cabinet dentaire – Parodontiste – 75 – PARIS.


Dr Jean-Luc ARDOUIN – Cabinet dentaire – Parodontiste – 44 – ST-ANDRÉ-DES-EAUX.
Dr Alain BORGHETTI – MCU-PH – Faculté d'Odontologie de Marseille – Parodontiste –
13 – MARTIGUES.
Dr Estelle CARRE – Cabinet dentaire – Parodontiste – 44 – NANTES.
Dr Hervé DROGOU – Cabinet dentaire – Parodontiste – 56 – PLOEMEUR.
Dr Bernard-Marie DURAND – MCU-PH – Faculté d'Odontologie de Lyon – Parodontiste –
01 – MONTLUEL.
Dr Jean-Louis GIOVANOLLI – Cabinet dentaire – Parodontiste – 75 – PARIS.
Dr Dominique GUEZ – MCU-PH – Faculté d'Odontologie de Paris V – Parodontiste –
75 – PARIS.
Dr Serge LAVERNHE – Cabinet dentaire – Parodontiste – 46 – FIGEAC.
Dr Paul MATTOUT – Cabinet dentaire – Paro-Implantologiste – 13 – MARSEILLE.
Dr Yves REINGEWIRTZ – Cabinet dentaire – Parodontiste – 67 – SCHILTIGHEIM.
Dr Jean-Luc SAUVAN – Cabinet dentaire – Parodontiste – 92 – BOURG-LA-REINE.
Dr Xavier STRUILLOU – Cabinet dentaire – Parodontiste – 75 – PARIS.

III. AUTRES ANNEXES


Tableau 9. Résumé des articles analysés.

er
1 auteur (nom de l’étude) Année Niveau de Nombre de
preuve patients

(13)
American academy of Periodontics 1996 Revue de
littérature
Wennstrom (17) 1983 IV 6
Waite (14) 1976 II 28
(16)
Rosling 1976 IV 50
(15)
Proestakis 1992 II 14
(18)
Breault 1999 IV 3
Bittencourt (19) 2000 IV 1
(20)
Pilloni 1998 II 10
(21)
Donnenfeld 1974 IV 8
(6)
Pihlstrom 1990 Revue de
littérature

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- 21 -
Gingivectomie

REFERENCES

La présentation des références a été établie avec le Service documentation, selon l’application des
règles de Vancouver et en deux colonnes.

Littérature analysée

1. Kanan M, Dridi SM. Les gingivectomies. Real 11. Klages U, Bruckner A, Zentner A. Dental
Clin 2000;11(2):169-79. aesthetics, self-awareness, and oral health-
related quality of life in young adults. Eur J
2. Delcourt-Debruyne E, Genon P. Gingi- Orthod 2004;26(5):507-14.
vectomies : mise au point. J Parodontol
1984;3(1):53-72. 12. Caisse Nationale de l'Assurance Maladie de
Travailleurs Salariés, Direction Déléguée aux
3. Epidemiology of periodontal diseases. Risques, Direction du service médical, Pole
Position paper. J Periodontol 1996;67:935-45. nomenclature-département dentaire. Fréquence
des actes bucco-dentaires selon les libellés de la
4. Papapanou PN. Risk assessments in the classification commune des actes médicaux.
diagnosis and treatment of periodontal diseases. Paris: CNAMTS; 2003.
J Dent Educ 1998;62(10):822-39.
13. American Academy of Periodontology.
5. Jenkins WM, Papapanou PN. Epidemiology of Periodontal literature reviews. A summary of
periodontal disease in children and adolescents. current knowledge. Chicago: AAP; 1996.
Periodontol 2000 2001;26:16-32.
14. Waite IM. A comparison between
6. Pihlstrom B. Prevention and treatment of conventional gingivectomy and a non-surgical
Dilantin®-associated gingival enlargement. regime in the treatment of periodontitis. J Clin
Compend Contin Educ Dent Periodontol 1976;3(3):173-85.
1990;14(Suppl):S506-10.
15. Proestakis G, Söderholm G, Bratthall G,
7. Papapanou PN. Periondontal diseases: Kullendorff B, Gröndahl K, Rohlin M, et al.
epidemiology. Ann Periodontol 1996; 1(1):1-36. Gingivectomy versus flap surgery : the effect of
the treatment of infrabony defects. A clinical and
radiographic study. J Clin Periodontol
8. Agence Nationale d'Accréditation et
1992;19(7):497-508.
d'Évaluation en Santé. Parodontopathies :
diagnostic et traitements. Paris: ANAES; 2002.
16. Rosling B, Nyman S, Lindhe J, Jern B. The
healing potential of the periodontal tissues
9. Desvarieux M, Demmer RT, Rundek T, following different techniques of periodontal
Boden-Albala B, Jacobs DR, Papapanou PN, et surgery in plaque-free dentitions. A 2-year
al. Relationship between periodontal disease, clinical study. J Clin Periodontol 1976;3(4):233-
tooth loss, and carotid artery plaque : the Oral 50.
Infections and Vascular Disease Epidemiology
Study (INVEST). Stroke 2003;34(9):2120-5.
17. Wennström J. Regeneration of gingiva
following surgical excision. A clinical study. J Clin
10. Locker D. Oral health and quality of life. Oral
Periodontol 1983;10(3):287-97.
Health Prev Dent 2004;2(Suppl 1):247-53.

Haute Autorité de santé/Service évaluation des actes professionnels/Novembre 2005


- 22 -
Gingivectomie

18. Breault LG, Fowler EB. Smile enhancement 21. Donnenfeld OW, Stanley HR, Bagdonoff L.
via internal gingivectomies. Gen Dent A nine month clinical and histological study of
2000;48(2):184-8. patients on diphenylhydantoin following
gingivectomy. J Periodont 1974;45(8):547-57.
19. Bittencourt LP, Campos V , Moliterno LFM,
Ribeiro DPB, Sampaio RK. Hereditary gingival 22. American Heart Association, Dajani AS,
fibromatosis : review of the literature and a case Taubert KA, Wilson W , Bolger AF, Bayer A, et
report. Quintessence Int 2000;31(6):415-8. al. Prevention of bacterial endocarditis.
Recommendations by the American Heart
20. Pilloni A, Camargo PM, Carere M, Carranza Association. Circulation 1997;96(1):358-66.
FA, Jr. Surgical treatment of ciclosporine A- and
nifedipine-induced gingival enlargement :
gingivectomy versus periodontal flap. J
Periodontol 1998;69(7):791-7.

Nomenclatures françaises et étrangères

American Medical Association. Current Procedural


Terminology 2004 (CPT 2004). Chicago (IL) : Régie de l’assurance maladie du Québec. Manuel
AMA ; 2004. des médecins spécialistes. Mise à jour 61.
Janvier 2005. http :
Australian government. Department of Health and //www.ramq.gouv.qc.ca/fr/professionnels/manuels/
Ageing. Medicare benefits schedule book. 150/000_complet_acte_spec.pdf [consulté le 17-
Canberra : Commonwealth of Australia ; 2003. 02-2005].

Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité. Union des caisses nationales de sécurité sociale.
Nomenclature des prestations de santé. Bruxelles : Nomenclature enrichie à l'usage des praticiens
INAMI ; 2004. conseils. Paris : UCANSS ; 2000.

Régie de l’assurance maladie du Québec. Manuel Union des caisses nationales de sécurité sociale.
des médecins omnipraticiens. Mise à jour 51. Nomenclature générale des actes professionnels
Janvier 2005. http : des médecins, chirurgiens-dentistes, sages-
//www.ramq.gouv.qc.ca/fr/professionnels/manuels/ femmes et auxiliaires médicaux. Nomenclature des
100/000_complet_acte_omni.pdf [consulté le 17- actes de biologie médicale. Paris : UCANSS ; 2
02-2005].

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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau externe sur un secteur


de 1 à 3 dents

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA006

Libellé proposé par la HAS : Gingivectomie sur un secteur de 1 à 3 dents

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu est considéré suffisant. En conséquent, l’avis de la HAS, sur l’inscription de l’acte à la
liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est favorable avec les précisions
suivantes :

1. Indications principales :
- Poches supra-osseuses persistant après des mesures d’hygiène, et après différentes modalités
thérapeutiques non chirurgicales (détartrage et surfaçage) visant à retirer la plaque bactérienne
dentaire ;
- hyperplasie gingivale d’origine médicamenteuse résistant à des mesures de prévention ;
- allongement coronaire préprothétique sans résection osseuse.

2. Gravité de la pathologie :
Les parodontopathies sont responsables à 30-35 % de la perte des dents.
Les parodontopathies peuvent être un facteur de risque pour l'endocardite infectieuse.
La qualité de vie peut être affectée par la santé orale.

3. Caractère curatif et symptomatique de la technique :


Traitement à visée curative pour les poches parodontales supra-osseuses peu profondes, à visée
esthétique préprothétique et à visée symptomatique dans les hyperplasies gingivales
médicamenteuses.

4. Place dans la stratégie thérapeutique :


- Les gingivectomies demeurent le traitement de deuxième intention pour les poches parodontales
supra-osseuses peu profondes en l’absence d’amélioration après des mesures d’hygiène, et après
retrait mécanique non chirurgical de la plaque bactérienne dentaire ;
- la gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique ;
- la gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies médicamenteuses,
chez des patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et inhibiteurs calciques après échec des
mesures de prévention ; la modification du traitement ayant été discutée avec le médecin.

5. Amélioration du service attendu : Mineure.

6. Population-cible :
Données précises sur la population-cible non disponibles.

7. Modalités de mise en œuvre :


La mise en œuvre du traitement exige un contrôle adéquat de la plaque par le praticien et le
patient, ainsi qu’un programme prédéfini de maintenance.

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Gingivectomie

8. Exigences de qualité et de sécurité :


Néant.
9. Objectifs des études complémentaires nécessaires et recueils correspondants d’information :
Sans objet.

10. Réalisation de l’acte soumis à l’accord préalable du service médical en application des
dispositions prévues par l’art. L. 315-2 :
La HAS ne se prononce pas sur ce point pour cet acte.

11. Motif de proposition de modification de libellé :


La revue de littérature montre que peu d’auteurs marquent la distinction entre gingivectomie externe
ou interne.
D’autre part, le groupe de travail souhaite fusionner les actes de gingivectomies externe et interne en
un seul libellé « gingivectomie », car il n'y a pas de différence technique entre les actes.

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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau externe sur un secteur


de 4 à 6 dents

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA007

Libellé proposé par la HAS : Gingivectomie sur un secteur de 4 à 6 dents

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu est considéré suffisant. En conséquent, l’avis de la HAS, sur l’inscription de l’acte à la
liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est favorable avec les précisions
suivantes :

1. Indications principales :
- Poches supra-osseuses persistant après des mesures d’hygiène, et après différentes modalités
thérapeutiques non chirurgicales (détartrage et surfaçage) visant à retirer la plaque bactérienne dentaire ;
- hyperplasie gingivale d’origine médicamenteuse résistant à des mesures de prévention ;
- allongement coronaire préprothétique sans résection osseuse.

2. Gravité de la pathologie :
Les parodontopathies sont responsables à 30-35 % de la perte des dents.
Les parodontopathies peuvent être un facteur de risque pour l'endocardite infectieuse.
La qualité de vie peut être affectée par la santé orale.

3. Caractère préventif, curatif ou symptomatique de la technique :


Traitement à visée curative pour les poches parodontales supra-osseuses peu profondes, à visée
esthétique préprothétique et à visée symptomatique dans les hyperplasies gingivales
médicamenteuses.

4. Place dans la stratégie thérapeutique :


- Les gingivectomies demeurent le traitement de deuxième intention pour les poches parodontales
supra-osseuses peu profondes en l’absence d’amélioration après des mesures d’hygiène, et après
retrait mécanique non chirurgical de la plaque bactérienne dentaire ;
- la gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique ;
- la gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies médicamenteuses
chez des patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et inhibiteurs calciques après échec des
mesures de prévention ; la modification du traitement ayant été discutée avec le médecin.

5. Amélioration du service attendu : Mineure.

6. Population-cible :
Données précises sur la population-cible non disponibles

7. Modalités de mise en œuvre :


La mise en œuvre du traitement exige un contrôle adéquat de la plaque par le praticien et le
patient, ainsi qu’un programme prédéfini de maintenance.

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Gingivectomie

8. Exigences de qualité et de sécurité :


Néant.

9. Objectifs des études complémentaires nécessaires et recueils correspondants d’information :


Sans objet.

10. Réalisation de l’acte soumis à l’accord préalable du service médical en application des
dispositions prévues par l’art. L. 315-2 :
La HAS ne se prononce pas sur ce point.

11. Motif de proposition de modification de libellé :


La revue de littérature montre que peu d’auteurs marquent la distinction entre gingivectomie externe
ou interne.
D’autre part, le groupe de travail souhaite fusionner les actes de gingivectomies externe et interne en
un seul libellé « gingivectomie », car il n'y a pas de différence technique entre les actes.

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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau externe sur un secteur de


plus de 6 dents.

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA008

Libellé proposé par la HAS : Gingivectomie sur un secteur de plus de 6 dents

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu est considéré suffisant. En conséquent, l’avis de la HAS, sur l’inscription de l’acte à la
liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est favorable avec les précisions
suivantes :

1. Indications principales :
- Poches supra-osseuses persistant après des mesures d’hygiène, et après différentes modalités
thérapeutiques non chirurgicales (détartrage et surfaçage) visant à retirer la plaque bactérienne
dentaire ;
- hyperplasie gingivale d’origine médicamenteuse résistant à des mesures de prévention ;
- allongement coronaire préprothétique sans résection osseuse.

2. Gravité de la pathologie :
Les parodontopathies sont responsables à 30-35 % de la perte des dents
Les parodontopathies peuvent être un facteur de risque pour l'endocardite infectieuse.
La qualité de vie peut être affectée par la santé orale.

3. Caractère préventif, curatif ou symptomatique de la technique :


Traitement à visée curative pour les poches parodontales supra-osseuses peu profondes, à visée
esthétique préprothétique et à visée symptomatique dans les hyperplasies gingivales
médicamenteuses.

4. Place dans la stratégie thérapeutique :


- Les gingivectomies demeurent le traitement de deuxième intention pour les poches parodontales
supra-osseuses peu profondes en l’absence d’amélioration après des mesures d’hygiène, et après
retrait mécanique non chirurgical de la plaque bactérienne dentaire ;
- la gingivectomie est le traitement de première intention à visée esthétique préprothétique ;
- la gingivectomie est un traitement à visée curative dans des cas d’hyperplasies médicamenteuses,
chez des patients sous traitement antiépileptique, ciclosporine et inhibiteurs calciques après échec des
mesures de prévention ; la modification du traitement ayant été discutée avec le médecin.

5. Amélioration du service attendu : Mineure.

6. Population-cible :
Données précises sur la population-cible non disponibles

7. Modalités de mise en œuvre :


La mise en œuvre du traitement exige un contrôle adéquat de la plaque par le praticien et le
patient, ainsi qu’un programme prédéfini de maintenance.

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Gingivectomie

8. Exigences de qualité et de sécurité :


Néant.
9. Objectifs des études complémentaires nécessaires et recueils correspondants d’information
(études en population générale, dans les conditions réelles de mise en œuvre), Service
Rendu à apprécier ultérieurement :
Sans objet.

10. Réalisation de l’acte soumis à l’accord préalable du service médical en application des
dispositions prévues par l’art. L. 315-2 :
La HAS ne se prononce pas sur ce point pour cet acte.

11. Motif de proposition de modification de libellé :


La revue de littérature montre que peu d’auteurs marquent la distinction entre gingivectomie externe
ou interne.
D’autre part, le groupe de travail souhaite fusionner les actes de gingivectomies externe et interne en
un seul libellé « gingivectomie », car il n'y a pas de différence technique entre les actes.

Haute Autorité de santé/Service évaluation des actes professionnels/Novembre 2005


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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau interne sur un secteur


de 1 à 3 dents.

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA009

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu de l'acte est considéré suffisant. Cependant, l’avis de la HAS, sur l’inscription du
libellé à la liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est défavorable pour
fusion dans un libellé unique « gingivectomie sur un secteur de 1 à 3 dents. »

Haute Autorité de santé/Service évaluation des actes professionnels/Novembre 2005


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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau interne sur un secteur


de 4 à 6 dents.

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA010

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu de l'acte est considéré suffisant. Cependant, l’avis de la HAS, sur l’inscription du
libellé à la liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est défavorable pour
fusion dans un libellé unique « gingivectomie sur un secteur de 4 à 6 dents. »

Haute Autorité de santé/Service évaluation des actes professionnels/Novembre 2005


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Gingivectomie

AVIS DE LA HAUTE AUTORITE DE SANTE

Libellé transmis pour évaluation : Gingivectomie à biseau interne sur un secteur


de plus de 6 dents.

Classement CCAM : 07.02.05.02 Code : HBFA011

Date de l'avis : 30/11/2005

Le Service attendu de l'acte est considéré suffisant. Cependant, l’avis de la HAS, sur l’inscription du
libellé à la liste prévue des actes à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, est défavorable pour
fusion dans un libellé unique « gingivectomie sur un secteur de plus de 6 dents. »

Haute Autorité de santé/Service évaluation des actes professionnels/Novembre 2005


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