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Imagerie des tumeurs malignes


primitives bronchopulmonaires :
apport de l’imagerie à la stratégie
et à la surveillance thérapeutique
C. Beigelman-Aubry, W. Yang

Le cancer bronchopulmonaire est la plus grande cause de mortalité d’origine tumorale dans le monde
avec un taux de survie inversement proportionnel au stade de la tumeur. Un diagnostic précoce et un
bilan d’extension initial de qualité sont les garants d’un traitement optimal par chirurgie. La
tomodensitométrie est l’imagerie essentielle au cours du bilan initial et du suivi évolutif, avec un apport
indiscutable des dernières générations de scanners multidétecteurs autorisant de multiples techniques de
reconstruction à partir d’une acquisition volumique. L’imagerie par résonance magnétique est dédiée
essentiellement à l’exploration rachidienne, cardiopéricardique, parfois cérébrale, osseuse périphérique et
surrénalienne. Ces techniques, qui n’apportent que des informations morphologiques, souffrent de
performances limitées en termes de caractérisation tissulaire. Une corrélation aux données fonctionnelles
de la tomographie à émission de positons s’avère très pertinente lors du diagnostic initial. Malgré une
résolution spatiale inférieure à celle de la tomodensitométrie, la tomographie à émission de positons a le
potentiel de détecter des métastases occultes ganglionnaires et extrathoraciques. Une meilleure
stadification initiale est ainsi obtenue grâce aux informations couplées des deux techniques. La preuve
formelle de la nature d’une anomalie détectée en imagerie doit être obtenue afin d’optimiser le choix
thérapeutique. Au cours du suivi évolutif, la place de la tomographie à émission de positons apparaît
également indéniable, en particulier dans la différenciation fibrose versus récidive, de même que dans
l’évaluation de l’efficacité d’une chimiothérapie.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Cancer bronchopulmonaire ; Tomodensitométrie ; Imagerie par résonance magnétique ;


Tomographie à émission de positons

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 Le cancer bronchopulmonaire, la plus fréquente des tumeurs
¶ Généralités. Données épidémiologiques 2 malignes, est la plus grande cause de mortalité d’origine
tumorale dans le monde [1-4]. Le taux de survie global reste
¶ Rappel anatomopathologique 2
sombre à 5 ans, d’une valeur de 14 %. Seuls 25 % des cancers
Adénocarcinomes 2
sont opérables, le taux de survie des patients opérés ne dépas-
Carcinomes épidermoïdes 3
sant pas 25 % à 5 ans. De nouvelles thérapeutiques paraissent
Carcinomes pulmonaires neuroendocrines 3
Carcinomes indifférenciés à grandes cellules 5
néanmoins prometteuses.
Tumeurs composites 5 Une identification histologique correcte et la qualité du bilan
initial sont nécessaires à une gestion optimale de cette affection,
¶ Bilan d’extension 5
au même titre que l’évaluation physiologique en cas d’indica-
Évaluation du T 6
tion chirurgicale. Une bonne évaluation de l’extension tumorale
Évaluation du N 8
Évaluation du M 10
est déterminante pour le choix de la thérapeutique la plus
Cas particulier des cancers à petites cellules 12 adaptée : chirurgie, radiothérapie et/ou chimiothérapie [5] .
L’imagerie permet, en outre, de déterminer le pronostic,
¶ Aspects radiologiques post-thérapeutiques 12
d’apprécier l’efficacité de la thérapeutique utilisée et de réaliser
Après chirurgie 12
un suivi évolutif.
Après radiothérapie 13
Après chimiothérapie 14 Bien que l’avènement de la tomodensitométrie (TDM) à
acquisition volumique ait considérablement amélioré la qualité
¶ Rechute néoplasique 14
de la stadification préthérapeutique, l’apport de cette méthode
¶ Fibrose versus récidive 15 reste limité. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) garde
¶ Conclusion 15 des indications très spécifiques. Une sélection optimale des
patients réellement opérables est actuellement effectuée grâce à

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la combinaison de ces techniques, de la tomographie à émission


de positons (TEP), de la thoracoscopie vidéoassistée et de la
■ Rappel anatomopathologique
médiastinoscopie [1-4, 6]. La nomenclature des carcinomes bronchopulmonaires (CBP)
Après un rappel de données épidémiologiques et anatomopa- repose essentiellement sur la classification de l’Organisation
thologiques, la classification TNM actuelle sera exposée, et les mondiale de la santé (OMS) révisée en 1999.
performances respectives des imageries développées.

■ Généralités. Données “ Point important


épidémiologiques
Nomenclature des carcinomes broncho-
Le cancer bronchopulmonaire est la première cause de pulmonaires selon la classification de l’OMS
mortalité par cancer chez l’homme et d’une grande fréquence 1. Adénocarcinomes dont carcinomes bronchio-
également chez la femme. Aux États-Unis, le cancer broncho- loalvéolaires
pulmonaire est la cause la plus fréquente de décès d’origine 2. Carcinomes épidermoïdes
tumorale quel que soit le sexe [4]. Alors que le taux de décès 3. Carcinomes pulmonaires neuroendocrines :
d’origine tumorale bronchopulmonaire a diminué chez
– 3.1.Tumeurs carcinoïdes typiques et atypiques
l’homme en moyenne de 1,8 % par an au cours de la dernière
décennie, une augmentation de l’incidence de ces tumeurs est
– 3.2. Carcinomes à petites cellules
observée chez les femmes [2]. – 3.3. Carcinomes neuroendocrines à grandes cellules
Le cancer bronchopulmonaire est fatal dans plus de 90 % 4. Carcinomes indifférenciés à grandes cellules
des cas, environ 75 % des patients atteints présentant des 5. Tumeurs composites
symptômes avancés de la maladie au moment du diagnostic.
Le tabagisme, responsable de 87 % des cas de cancer broncho-
pulmonaire observés, est un facteur de risque majeur du carci- Les carcinomes non à petites cellules représentent environ
nome bronchopulmonaire [7] ; cela concerne plus parti- 80 % des carcinomes bronchopulmonaires [10]. De façon nota-
culièrement les carcinomes épidermoïdes, les carcinomes à petites ble, il existe une tendance à l’augmentation de la prévalence des
et à grandes cellules. Le risque de cancer du poumon ne diminue adénocarcinomes et à la diminution de celle des carcinomes
pas avant de nombreuses années après arrêt de l’intoxication épidermoïdes.
tabagique.
La survie est directement liée au stade clinique de la maladie
au moment du diagnostic. La survie à 5 ans est de 61 % pour
Adénocarcinomes (Fig. 1, 2)
le stade IA, 38 % pour le stade IB, 34 % pour le stade IIA, 24 % Ce sont les cancers bronchopulmonaires les plus communs,
pour le stade IIB, 13 % pour le stade IIIA, 5 % pour le stade IIIB avec une fréquence de 31 % rapportée dans la littérature [11]. Il
et 1 % pour le stade IV [8]. s’agit du type histologique le plus fréquent chez les femmes et
Une résection chirurgicale précoce de la tumeur est souvent les sujets non fumeurs quel que soit le sexe. Le taux de survie à
associée à un pronostic plus favorable. L’approche thérapeutique 5 ans pour les adénocarcinomes opérés est de 30 à 40 %
optimale consiste à réséquer les cancers bronchopulmonaires environ. Ils sont typiquement de siège périphérique et d’une
non à petites cellules ne présentant pas de dissémination taille inférieure à 4 cm [12]. Ils se développent parfois sur une
métastatique décelable [9]. cicatrice préexistante. Une production de mucus peut être

Figure 1. Adénocarcinome pulmonaire primitif du lobe inférieur gauche révélé par des métastases cérébelleuses découvertes à l’occasion de céphalées. La
lésion est de contours spiculés, une bronche étant visible au sein de la tumeur et partiellement obstruée. Le diagnostic a été obtenu par fibroscopie avec
biopsies.
A. Coupe axiale centrée sur le lobe inférieur gauche.
B. Reconstruction coronale centrée sur le champ pulmonaire gauche.
C. Reconstruction sagittale.

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Figure 2. Adénocarcinome pulmonaire primitif


lobaire supérieur droit T2N0Mx révélé par une
toux et des hémoptysies persistantes malgré l’em-
bolisation. Reconstruction coronale en fenêtre mé-
diastinale en mode de projection d’intensité maxi-
mum, projetant les voxels de plus haute densité
(vaisseaux, os) sur un plan 2D (A). Reconstruction
coronale en fenêtre parenchymateuse (B). Cet adé-
nocarcinome est développé sur le système bulleux
apical du lobe supérieur droit. Noter les bulles
d’emphysème controlatérales.

Figure 3. Carcinome bronchioloavéolaire. Coupe axiale centrée sur


l’apex du lobe supérieur gauche. L’aspect est celui d’un nodule mixte avec
composante tissulaire centrale et verre dépoli périphérique.

objectivée. Une réaction desmoplastique est fréquente, pouvant


entraîner une rétraction de la plèvre adjacente [13].
Les carcinomes bronchioloalvéolaires (2 à 10 % des CBP)
peuvent produire de la mucine, avec un type d’envahissement
caractéristique sans destruction de l’architecture pulmonaire. Figure 4. Carcinome épidermoïde excavé pT1N0M0 découvert au
Des lésions en verre dépoli ou mixtes (Fig. 3), co-associant des cours du bilan de surveillance 6 ans après lobectomie supérieure gauche
densités centrales tissulaires et du verre dépoli périphérique de pour adénocarcinome bronchique T1N0M0. Coupe en fenêtre parenchy-
contours volontiers bien nets, un nodule pulmonaire de densité mateuse pulmonaire centrée sur le champ pulmonaire gauche. Le patient
tissulaire contenant des clartés pseudobulleuses ou une pseudo- a pu être traité par lobectomie inférieure gauche.
cavitation sont les aspects les plus fréquemment rencontrés. Les
verres dépolis focaux et les nodules mixtes ont un temps de
doublement plus long que les nodules solides. L’aspect peut Carcinomes pulmonaires neuroendocrines [16]
également être celui de nodules pulmonaires multiples diffus de Ils réalisent un spectre allant du carcinoïde typique, forme la
taille variable, d’une condensation alvéolaire avec ou sans plus favorable, au carcinome à petites cellules, forme la plus
bronchogramme aérique, ou des hyperdensités en verre dépoli péjorative.
disséminées associées à des réticulations [14].
Un spectre de prolifération épithéliale existerait dans le Tumeurs carcinoïdes
poumon allant de l’hyperplasie bénigne ou adénome à l’hyper- Elles comportent essentiellement :
plasie adénomateuse atypique à l’adénocarcinome. • les tumeurs carcinoïdes typiques, bien différenciées, qui sont
des tumeurs de malignité réduite d’évolution lente, pouvant
Carcinomes épidermoïdes (30 % métastaser à distance et récidiver après traitement chirurgical.
Ces tumeurs sont le plus souvent centrales avec une compo-
des carcinomes bronchopulmonaires) sante endo- et transbronchique. Des calcifications sont
Ils sont de topographie centrale en rapport avec les bronches rencontrées dans 26-33 % des cas [17] . Un rehaussement
proximales dans 60 à 80 % des cas, une minorité étant de siège marqué après injection de produit de contraste en TDM, bien
périphérique et pouvant être associée à des bronchectasies ou à qu’inconstant, doit faire suggérer le diagnostic ;
des cicatrices. Ces tumeurs peuvent être de grande taille, et sont • les tumeurs carcinoïdes atypiques, étant également des
fréquemment excavées [15, 16] (Fig. 4). La composante tumorale carcinomes neuroendocrines bien différenciés (Fig. 5).
endobronchique peut générer une obstruction bronchique et un La survie à 5 ans est de 95 % pour les carcinoïdes typiques
collapsus postobstructif non infectieux lobaire ou segmentaire, alors qu’elle est de 57-66 % pour les carcinoïdes atypiques [17].
avec de possibles bronchectasies et/ou bronchiolectasies et
impactions mucoïdes. Des composantes nécrotiques avec
Carcinomes à petites cellules (Fig. 6)
excavation secondaire sont fréquemment observées, avec des Ils représentent environ 15 % des CBP [15], leur proportion
réactions desmoplastiques variables. ayant diminué au cours de la dernière décennie. Le temps de

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Figure 5. Tumeur carcinoïde atypique. Les densités tissulaires tumorales sténosent le tronc intermédiaire, la bronche lobaire moyenne et une segmentaire
de la pyramide basale droite. Les composantes endo- et péribronchiques sont parfaitement évaluées et corrélées à l’endoscopie. Noter la déformation du tronc
intermédiaire très bien objectivée en endoscopie virtuelle.
A. Reformation coronale oblique en fenêtre médiastinale.
B. Reformation sagittale oblique en fenêtre pulmonaire.
C. Endoscopie virtuelle.

Figure 6. Carcinome à petites cellules. L’extension aux différentes structures anatomiques est parfaitement effectuée en tomodensitométrie avec injection
de produit de contraste. Le retentissement sur l’arbre trachéobronchique est très bien évalué grâce aux différentes reconstructions, en particulier les sténoses
et les déformations, prédominant au niveau du tronc intermédiaire. Noter l’émoussement de la carène, dont l’apparence normale est un éperon fin et régulier.
A. Topogramme de face.
B. Coupe axiale en fenêtre médiastinale.
C. Reconstruction coronale en mode de projection d’intensité minimum.
D. Reconstruction 3D avec extraction de l’arbre trachéobronchique.

doublement de ces tumeurs est rapide, avec développement cas. La majorité des carcinomes à petites cellules est de topogra-
précoce de métastases disséminées [18] . Il existe une forte phie centrale. Leur présentation classique est une volumineuse
corrélation avec le tabagisme avec, au plan moléculaire, une masse hilaire avec possible extension et adénopathies médiasti-
délétion du bras court du chromosome 3p dans la majorité des nales. Une masse parenchymateuse non contiguë peut être

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observée dans plus de 41 % des cas [19], avec une exceptionnelle Tableau 1.
excavation. Ils s’étendent le long de la paroi bronchique, dans Classification TNM actuelle (d’après Montain et al.).
les tissus adjacents et les lymphatiques, et forment une masse Tumeur primitive (T)
charnue présentant des zones extensives de dégénérescence
myxoïde et d’hémorragie, sans réaction desmoplastique [13]. TX Présence de cellules malignes dans les expectorations ou
le lavage bronchoalvéolaire mais non visualisée que ce soit en
Carcinomes neuroendocrines à grandes cellules fibroscopie ou en imagerie

C’est le troisième type de carcinomes pulmonaires T0 Pas de tumeur primitive retrouvée


neuroendocrines. Tis Carcinome in situ
T1 Tumeur inférieure ou égale à 3 cm dans son plus grand axe,
Carcinomes indifférenciés à grandes cellules entourée par le poumon ou la plèvre viscérale, sans envahis-
(9 % des carcinomes bronchopulmonaires) sement endoscopique plus proximal qu’une bronche lobaire
Ils apparaissent volontiers sous forme d’une volumineuse T2 Tumeur présentant l’une des caractéristiques suivantes :
masse périphérique, fréquemment nécrotique, de croissance – plus grand axe supérieur à 3 cm
rapide avec métastases précoces médiastinales et cérébrales. Les – envahissement d’un tronc souche à plus de 2 cm de
carcinomes à grandes cellules ou à cellules géantes sont des la carène
carcinomes non à petites cellules faiblement différenciés. Ce
– envahissement de la plèvre viscérale
type de tumeur est diagnostiqué histologiquement après
exclusion d’une différenciation épidermoïde ou adénocarcino- – atélectasie ou pneumonie obstructive s’étendant à la région
hilaire mais ne concernant pas l’ensemble du poumon
mateuse [11]. Une composante neuroendocrine sera recherchée
de principe par immunohistochimie au sein des carcinomes à T3 Tumeur quelle que soit sa taille, présentant l’une des caracté-
cellules géantes, l’expression radiologique étant identique à celle ristiques suivantes :
des carcinomes à grandes cellules [13]. – envahissement direct de la paroi thoracique, incluant les
tumeurs de l’apex, du diaphragme, de la plèvre médiastinale,
Tumeurs composites du péricarde pariétal
– localisation à moins de 2 cm de la carène, sans envahisse-
Elles associent plusieurs types histologiques différents (voir
ment de celle-ci
supra).
– atélectasie complète ou pneumonie obstructive d’un
poumon
■ Bilan d’extension T4 Tumeur quelle que soit sa taille, présentant l’une des caracté-
ristiques suivantes :
Le rôle de l’imagerie dans l’évaluation du bilan d’extension
initial est majeur. Une résection chirurgicale carcinologique – envahissement du médiastin, du cœur, des gros vaisseaux,
de la trachée, de l’œsophage, du rachis, ou de la carène
complète offrant la meilleure chance de guérison, un bilan
d’extension de qualité est essentiel pour une sélection optimale – association à un épanchement néoplasique pleural ou
des patients concernés. péricardique
Ce bilan d’extension est fondé sur la classification TNM, – présence de nodules pulmonaires tumoraux satellites situés
effectuée selon l’International System for Staging Lung Cancer. dans le même lobe que la tumeur primitive
Le T concerne la taille, la localisation et l’extension de la Atteinte ganglionnaire locorégionale (N)
tumeur, le N la présence et la localisation des atteintes gan-
NX Absence de conditions minimales requises pour classer
glionnaires, et le M la présence ou l’absence de métastases à
l’envahissement ganglionnaire
distance. Il est à noter que les nodules tumoraux satellites situés
dans le lobe de la tumeur primitive sont actuellement classés N0 Absence de métastase ganglionnaire
T4, et les nodules tumoraux métastatiques dans les autres lobes N1 Métastases ganglionnaires au niveau des ganglions péribron-
sont classés M1 [8] (Tableau 1). chiques et/ou des ganglions hilaires homolatéraux ou exten-
La très bonne évaluation préopératoire par les méthodes sion directe aux ganglions intrapulmonaires
d’imagerie actuelles et la médiastinoscopie, ainsi que la qualité
des techniques chirurgicales font que plus de 90 % des tumeurs N2 Métastases au niveau des ganglions médiastinaux homolaté-
sont réséquables lors de la thoracotomie. Une classification raux et/ou sous-carénaires
anatomopathologique définitive est déterminée après éventuel N3 Métastases au niveau des chaînes ganglionnaires médiastina-
traitement chirurgical. les ou hilaires controlatérales, ou atteinte des ganglions
Le stade tumoral dépend de la combinaison particulière des sus-claviculaires, ou scalènes homo- ou controlatéraux
caractéristiques de T, N, et M. Lorsque l’extension ne peut être
Atteinte métastatique à distance (M)
évaluée pour l’un des items, on y rajoute le suffixe X (TX, NX,
MX). Les stades cliniques I, II, certains III A et IIIB type Mx Absence de conditions requises pour la recherche de métas-
T4N0 sont opérables [5]. Cette stadification est fondée sur les tases
données de toutes les investigations effectuées avant la thora- M0 Absence de métastase
cotomie pour résection. Une stadification postopératoire est
effectuée intégrant les données anatomopathologiques. M1 Métastase(s) à distance, incluant la présence de nodules pul-
monaires tumoraux situés dans un autre lobe que la tumeur
Le bilan d’extension locorégionale est essentiellement assuré
primitive
par la TDM.
Le protocole recommandé en TDM consiste en une acquisi- CLASSIFICATION EN STADES
tion volumique reconstruite avec une épaisseur de coupes Stade 0 Carcinome in situ
voisine de 1 mm avec chevauchement tous les 0,5 mm environ
des apex aux culs-de-sac costodiaphragmatiques postérieurs. Stade I IA : T1 N0 M0
Cela permet l’obtention d’une imagerie en volume, sans aucune IB : T2 N0 M0
discontinuité anatomique, avec une bonne résolution spatiale. Stade II IIA : T1 N1 M0
Si certaines études suggèrent que l’injection de contraste n’est
IIB : T2 N1 M0, T3 N0 M0
pas indispensable pour le bilan initial [20], une telle injection de
produit de contraste est nécessaire pour l’évaluation de l’exten- Stade III IIIA : T3 N1 M0, T1 N2 M0, T2 N2 M0, T3 N2 M0
sion médiastinale, en particulier vasculaire. De façon habituelle, IIIB : T4 tout N M0, tout T N3 M0
une injection de 80 à 90 ml de produit de contraste est effec-
Stade IV Tout T, tout N, M1
tuée à un débit de 2 à 3 ml/s avec un délai de 30 secondes. La

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Des séquences pondérées en T2, T1 sans et avec injection de


gadolinium, en incidences adaptées selon la localisation
lésionnelle, sont requises. Des antennes de surface dédiées
seront utilisées lorsque l’on recherche une extension rachi-
dienne, en particulier intracanalaire (antenne rachis), ou lorsque
l’on étudie une tumeur de l’apex (antenne neurocervicale).
La tomographie à émission de positons (TEP), utilisant le
fluorodéoxyglucose marqué au fluorine 18 ( 18 F), et la TEP
couplée au scanner (TEP-TDM) sont utilisées de plus en plus
fréquemment en routine pour le diagnostic et le bilan d’exten-
sion des sujets porteurs d’un cancer bronchopulmonaire. La TEP,
exprimée en SUV (standardized uptake value), détecte les zones
d’activité métabolique augmentée en rapport avec la lésion
tumorale, avec une captation du fluorodéoxyglucose (FDG)
proportionnelle à l’agressivité tumorale et à la vitesse de
croissance [21]. L’insuffisance des informations anatomiques de
la TEP liée à sa faible résolution spatiale peut être compensée
par la fusion des données fonctionnelles de la TEP et des
données morphologiques de la TDM [10]. La supériorité de la
TEP-TDM dans le bilan d’extension des tumeurs bronchopul-
monaires par rapport à la TEP seule et la TDM a été démontrée,
avec une modification de classification des stades entre 26 et
30 % des cas.
La TEP ou la TEP-TDM s’avèrent ainsi pertinentes chez tous
les patients potentiellement opérables ne présentant pas à
Figure 7. Carcinome à grandes cellules franchissant la grande scissure
l’évidence de métastase, qui ne sont ni N3 ni T4 non opérable,
droite. Reconstruction coronale en fenêtre parenchymateuse pulmonaire
et qui ne présentent pas de comorbidité majeure. L’objectif est
centrée sur le champ pulmonaire droit. Cette reconstruction, ici en mode
d’améliorer le staging initial, en particulier par la précision des
de projection d’intensité minimum, permet d’affirmer l’extension de la
atteintes ganglionnaires et la détection de métastases occultes
tumeur du lobe supérieur droit au niveau du segment apical du lobe
extrathoraciques, la nature secondaire des anomalies détectées
inférieur. Noter les lésions d’emphysème pulmonaire.
devant être prouvée avant toute décision thérapeutique. Ainsi,
des métastases occultes extrathoraciques ont été révélées chez
11 à 14 % des patients dont l’indication opératoire avait été
durée d’acquisition est d’environ 8 secondes. Cette exploration posée avec un changement de thérapeutique dans plus de 40 %
thoracique est volontiers combinée à celle de l’exploration du des cas grâce à la TEP [22], et une réduction des thoracotomies
foie et des surrénales au temps porte, les modalités devant être inutiles [5]. Malgré une excellente valeur prédictive négative, la
adaptées à l’équipement disponible. valeur prédictive positive de la TEP est faible. Il en est de même
En cas de syndrome cave supérieur et/ou de suspicion pour le PET-TDM. Cela est expliqué par les faux positifs liés à
d’extension à la veine cave supérieure, la technique idéale est de des phénomènes inflammatoires ou à des maladies granuloma-
réaliser une injection bibrachiale à un débit de 2 ml/s et un teuses. Les faux négatifs doivent également être connus,
délai d’injection de 35 secondes avec une acquisition dans le concernant en particulier certains types tumoraux à faible
sens caudocrânial. Les portions vasculaires sténosées, occluses métabolisme tels que les carcinomes bronchioloalvéolaires.
ou envahies, ainsi que la circulation collatérale sont alors très En complément des techniques d’imagerie précitées, les autres
bien analysées. Il est possible de réaliser l’exploration abdomi- méthodes pouvant intervenir dans l’évaluation du bilan
nale dans un second temps à un temps porte avec les scanners d’extension sont l’échographie abdominale, la scintigraphie
de dernière génération. Si l’équipement ne le permet pas, un osseuse et l’échoendoscopie.
second passage tardif sur le thorax peut être proposé après une
première acquisition classique avec injection unibrachiale. Les Évaluation du T
fenêtres médiastinale, parenchymateuse pulmonaire et osseuse
doivent être analysées systématiquement afin d’optimiser les
Généralités
informations diagnostiques obtenues par cette technique. La
quasi-isotropie des voxels permet, en outre, d’effectuer des L’évaluation du T précise :
reconstructions multiplanaires 2D en épaisseur simple ou en • les dimensions d’un nodule ou d’une masse ;
tranches (Slabs) et 3D en mode rendu volumique, qui peuvent • l’absence ou la présence de nodules satellites ;
compléter et renforcer les informations obtenues en coupes • l’absence, la présence, et l’extension d’une atélectasie ;
axiales (Fig. 7). Il est ainsi pertinent d’analyser de façon • l’envahissement des structures adjacentes.
systématique le rachis en reconstruction sagittale en fenêtre Cette évaluation relève essentiellement de la TDM grâce à la
osseuse. L’endoscopie virtuelle peut préciser certaines extensions qualité de sa résolution spatiale et à la possibilité de reconstruc-
tumorales endotrachéales ou endobronchiques. tions bi- et tridimensionnelles dans tous les plans de l’espace.
L’IRM, avec sa haute résolution en contraste, garde des La TDM avec injection de produit de contraste peut, dans
indications précises, en cas de suspicion d’extension au rachis, nombre de cas, différencier la tumeur d’une atélectasie postobs-
aux cavités cardiaques ou au péricarde, ou lorsque l’on souhaite tructive, le poumon collabé présentant un rehaussement
explorer une zone frontière telle que la région apicale ou supérieur à celui de la tumeur [13] . Parfois, une convexité
juxtadiaphragmatique. Certaines indications telles que les anormale d’une scissure en regard d’une masse tumorale
extensions intracardiaques, qui étaient du seul domaine de centrale, analogue au signe de S de Golden, est mise en évi-
l’IRM, peuvent néanmoins actuellement être parfaitement dence, facilitant cette différenciation entre tumeur et atélectasie
analysées en TDM, sans ou avec gating cardiaque. La recherche postobstructive (Fig. 8). L’IRM est rarement nécessaire dans cette
d’une extension cardiopéricardique reste une indication de indication mais peut être requise.
l’IRM, lorsque la TDM ne peut répondre de façon formelle, des La limitation de la résolution spatiale de la TEP est un facteur
séquences dynamiques en écho de gradient pouvant être utiles limitant concernant l’évaluation de la taille de la tumeur et les
dans ce cadre. L’excellente résolution spatiale actuelle des rapports aux éléments avoisinants, en particulier l’évaluation
scanners de dernière génération permet en outre une évaluation d’une éventuelle extension à la paroi thoracique ou au médias-
exhaustive de tumeurs de l’apex, juxtadiaphragmatiques ou tin. La TEP peut aider néanmoins à délimiter le tissu tumoral
pariétales. d’une atélectasie poststénotique, la différenciation entre tumeur

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Figure 8. Carcinome épidermoïde du lobe supé-


rieur gauche avec atélectasie en distalité. Coupes
axiales en fenêtre médiastinale (A) et parenchyma-
teuse pulmonaire (B). Noter l’obstruction bronchi-
que de la bronche lobaire supérieure gauche, l’as-
pect plus hypodense du syndrome tumoral (flè-
che) silhouetté par une convexité anormale de la
grande scissure en regard et l’aspect plus dense du
trouble de ventilation en aval de la tumeur. Un
petit bronchogramme liquide est visible au sein du
trouble de ventilation.

et trouble de ventilation en distalité n’étant pas toujours était supérieure à 90°, 65 % s’il existait une déformation de la
possible en TDM [23]. La TEP permet également de visualiser des structure médiastinale, 71 % si un bourgeon intraluminal était
nodules au sein de l’atélectasie, cela pouvant donc classer le mis en évidence et 100 % si l’étendue du contact était supé-
patient en T4. rieure à 180° [31]. Ainsi, à titre d’exemple, un bourgeon accou-
Les lésions focales en verre dépoli ou mixtes, non détectées ché par la veine pulmonaire dans l’oreillette gauche ne
en TEP, sont du seul domaine de la TDM. représente pas forcément un envahissement de celle-ci.
Les contours, le contenu lésionnel, avec possible nécrose ou Il est à souligner que ces études sont anciennes, la fréquence
excavation sont aisément précisés, de même que les rapports des chimiothérapies néoadjuvantes empêchant une réévaluation
avec les structures de voisinage. Les rapports avec l’axe trachéo- actuelle de ces signes à partir des données de l’examen TDM
bronchique doivent être confirmés par bronchoscopie. L’éva- initial.
luation de l’extension par rapport aux scissures bénéficie En acquisition volumique, les rapports avec la carène, les
largement des reformations multiplanaires et parfois bronches souches, lobaires, segmentaires et sous-segmentaires
tridimensionnelles. sont parfaitement précisés, avec un apport considérable des
reconstructions en mode de projection d’intensité minimum
Caractéristiques du T (mIP) d’obliquité variable, qui consistent à projeter sur un plan
les voxels dont la valeur d’atténuation est la plus faible,
Les caractéristiques du T sont développées dans le Tableau 1. correspondant aux voxels de densité aérique. L’endoscopie
Certains points méritent d’être notés. virtuelle, dont le rôle reste modéré, peut être effectuée en cas de
Ainsi, bien que les tumeurs T1 soient les plus aisées à doute sur une déformation et/ou une anomalie du relief
réséquer techniquement, les rapports avec l’artère pulmonaire endoluminal, en cas de sténose infranchissable par l’endoscope
principale doivent être précisés, une artérioplastie pulmonaire réel, avec possibilité de rétroscopie. Cette technique ne remplace
ou une pneumonectomie pouvant être justifiée dans certains en aucun cas l’endoscopie réelle. La reconstruction 3D par
cas [24]. extraction de l’arbre trachéobronchique peut également préciser
Les tumeurs de moins de 3 cm situées en dedans d’une ces données (Fig. 6).
scissure incomplète entre deux lobes sont classées T1 et non T2. La recherche d’une extension péricardique ou vasculaire est
Une résection chirurgicale de certaines tumeurs T4 est effectuée dans le même temps. Les signes suspects d’envahisse-
possible en l’absence de dissémination systémique et en cas de ment vasculaire sont une occlusion, une sténose circonféren-
bonne condition physique, le contrôle local de la maladie étant tielle ou un bourgeon endoluminal. Une atteinte du tronc de
l’un des points les plus importants pour améliorer la survie [25, l’artère pulmonaire, de l’artère pulmonaire gauche moins de
26] . Un bénéfice a ainsi été rapporté en cas d’intervention
1 cm après son origine, de l’artère pulmonaire droite en amont
chirurgicale sur des lésions envahissant l’oreillette gauche, la du tronc médiastinal antérieur classe la tumeur en T4. Les
veine cave supérieure, les gros vaisseaux, les corps vertébraux, la déformations des cavités cardiaques, des vaisseaux et de la
trachée, la carène et l’œsophage chez des patients trachée sont suspectes d’envahissement.
sélectionnés [25]. L’IRM permet de rechercher ou de confirmer une extension
Dans la version la plus récente de l’« International Staging péricardique, une atteinte endocavitaire cardiaque pouvant être
System », les nodules satellites dans le même lobe que la tumeur appréciée en TDM ou en IRM. En cas de contre-indication à
sont classés T4, ce qui peut impliquer un pronostic plus l’injection d’un produit de contraste iodé, l’IRM peut réaliser
médiocre que justifié [27]. Ces nodules ne contre-indiquent pas une exploration vasculaire satisfaisante grâce à des séquences de
la lobectomie ni le traitement chirurgical curatif prévu, les flux et à des acquisitions dynamiques avec injection de gadoli-
nodules étant réséqués dans la même pièce opératoire. nium. Un scanner sans injection complètera les données de
l’IRM pour l’étude du parenchyme pulmonaire. Les contre-
Extension tumorale directe au médiastin indications à l’IRM seront toujours gardées à l’esprit.
Les performances de la TDM et de l’IRM restent limitées, avec
des valeurs de sensibilité, de spécificité et de fiabilité respecti-
Extension à la plèvre
vement de 40-84 %, 57-94 % et de 56-89 % pour la TDM et de La mise en évidence d’une densité linéaire reliant la tumeur
59-90 %, 75-87 % et 50-93 % pour l’IRM [28, 29]. à la surface pleurale « the pleural tail », qui correspond à la
Une haute probabilité de résécabilité de la tumeur est obser- rétraction pleurale vers la tumeur, comporte le plus souvent des
vée en cas de contact de moins de 3 cm avec le médiastin et/ou éléments fibreux, rarement accompagnés d’un envahissement
de moins de 90° avec l’aorte descendante et/ou le respect d’un tumoral. Ce signe est fréquemment rencontré au cours des
plan graisseux médiastinal de clivage [30]. Une étude rapporte adénocarcinomes et de certains carcinomes épidermoïdes, et
des valeurs prédictives positives de 56 % si l’étendue du contact parfois observé en cas de nodules bénins [13].

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32-460-A-10 ¶ Imagerie des tumeurs malignes primitives bronchopulmonaires : apport de l’imagerie à la stratégie et à la surveillance thérapeutique

Figure 9. Carcinome bronchopulmonaire du l’apex droit. Incidence coronale en pondération T1 sans (A) puis avec injection de gadolinium (B). Malgré
l’absence de lyse corticale en tomodensitométrie (TDM), un hyposignal se rehaussant après injection de gadolinium des deux vertèbres adjacentes au
syndrome tumoral était considéré comme suspect d’extension au niveau de la spongieuse osseuse. Aucune lésion néoplasique n’a été retrouvée histologi-
quement (clichés du docteur Stéphane Lenoir, Institut mutualiste Montsouris).

Des épanchements pleuraux sont présents chez plus d’un tiers technique [38]. Des coupes TDM en acquisition dynamique ont
des patients porteurs d’un carcinome non à petites cellules lors également été suggérées afin de préciser l’extension pariétale [39],
du diagnostic initial [11]. La plupart des épanchements sont liés mais un envahissement pariétal ne peut, là encore, être diffé-
à une extension tumorale (T4), mais un épanchement pleural au rencié d’adhérences pleurales bénignes.
contact d’une tumeur peut être en rapport avec une réaction À l’heure actuelle, la TDM spiralée, grâce à sa résolution et à
inflammatoire secondaire à une pneumonie obstructive, une ses possibilités de reconstructions multiplanaires, concurrence
obstruction veineuse ou lymphatique. Des épaississements les résultats apportés par l’IRM. De façon notable, en l’absence
irréguliers, nodulaires, circonférentiels, atteignant la plèvre de lyse corticale, des anomalies de signal de la spongieuse
médiastinale suggèrent une carcinomatose pleurale. osseuse des corps vertébraux peuvent être objectivées en IRM,
La TEP peut également participer à la caractérisation des mais l’interprétation de ces signaux reste délicate, un envahis-
anomalies pleurales [32]. sement tumoral n’étant pas toujours retrouvé (Fig. 9).
Dans tous les cas, la nature maligne de l’épanchement doit
être affirmée par la mise en évidence de cellules malignes par Cas particulier des tumeurs de l’apex
ponction ou biopsie pleurales [33]. pulmonaire [40]
Ces tumeurs représentent 2 à 5 % des cancers pulmonaires,
Extension à la paroi thoracique
avec une prédominance de carcinomes épidermoïdes et des
Le diagnostic d’envahissement pariétal initial est important à adénocarcinomes. Les symptômes dans le cadre des syndromes
effectuer en vue d’une planification correcte du geste chirurgi- de Pancoast sont en rapport avec des phénomènes compres-
cal. Certaines régions sont essentielles à analyser, en particulier sifs [41] et/ou une extension tumorale directe aux vaisseaux sous-
les régions juxtarachidiennes à la recherche d’une extension claviers, au plexus brachial, à la cage thoracique ou à la chaîne
dans un trou de conjugaison ou de l’espace épidural, cette sympathique cervicothoracique. L’envahissement tumoral de la
dernière localisation récusant un geste chirurgical. À l’inverse, chaîne sympathique et du ganglion stellaire, responsable du
une erreur diagnostique concernant le diagnostic d’extension syndrome de Claude Bernard-Horner, est retrouvé chez plus de
pariétale costale a peu de conséquences chirurgicales. En cas 60 % des patients porteurs d’une telle tumeur. Une radiculopa-
d’extension pariétale, une résection en bloc de la masse et de la thie C8 ou T1 peut être révélatrice. Un envahissement costal ou
paroi thoracique adjacente est nécessaire, cela étant corrélé à vertébral survient dans 33 à 50 % des cas.
une augmentation de la morbidité et de la mortalité [34]. Les incidences longitudinales, coronales et surtout sagittales
Les limites de la TDM et de l’IRM sont connues pour cette sont les plus informatives pour la recherche d’une extension
évaluation [35]. Quelles que soient les combinaisons de signes vasculaire, plexique et scalénique. En IRM, les incidences axiales
utilisées en TDM, la douleur thoracique était un signe plus ont pour objectif de rechercher une extension aux trous de
spécifique et fiable dans l’étude de Glazer [36]. Seules une conjugaison et à l’espace épidural, seul critère absolu de contre-
lyse osseuse ou une masse dans les parties molles extratho- indication chirurgicale [5].
raciques permettent d’affirmer une extension pariétale [9]. Une Cependant, là encore, l’IRM est largement concurrencée par
lecture en fenêtre osseuse doit ainsi être systématiquement les performances actuelles de la TDM volumique (Fig. 10),
effectuée en cas de contact pariétal. l’évaluation de l’extension vertébrale restant une indication
L’IRM offre une meilleure résolution en contraste que la TDM indiscutable de l’IRM [42]. Une extension dans un corps vertébral
entre la tumeur, les éléments pariétaux thoraciques, la graisse et n’est plus a priori une contre-indication chirurgicale [43].
les muscles. Un envahissement pariétal thoracique doit être
suspecté en pondération T2 devant des plages d’hypersignal
s’étendant de la tumeur à la paroi thoracique ou des hypersi-
Évaluation du N
gnaux de la paroi thoracique d’épaisseur normale ou augmen- Le bilan d’extension ganglionnaire médiastinal dans l’évalua-
tée [37]. Ces hypersignaux ne sont néanmoins pas spécifiques. La tion des cancers non à petites cellules conditionne la prise en
détection d’un isosignal à la tumeur au niveau de la paroi charge thérapeutique et le pronostic [44]. Il doit principalement
thoracique en pondération T1 avec interruption de l’hypersignal différencier les patients N3 inopérables des patients N2 dont
de la graisse normale serait le signe le plus sensible et le plus l’envahissement ganglionnaire reste suffisamment limité pour
spécifique [35]. permettre un curage ganglionnaire [45]. Il est à noter que les
La création d’un pneumothorax a été proposée afin d’évaluer N2 peuvent bénéficier d’une chimiothérapie première avant
une éventuelle extension pariétale thoracique. Son invasivité et tout geste chirurgical et que certains N2 sont considérés comme
son manque de spécificité ne font pas recommander cette inopérables.

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Imagerie des tumeurs malignes primitives bronchopulmonaires : apport de l’imagerie à la stratégie et à la surveillance thérapeutique ¶ 32-460-A-10

Figure 10. Tumeur de l’apex pulmonaire.


A. Coupe sagittale en tomodensitométrie (TDM) avec injection de produit de contraste.
B. Coupe sagittale proche du même plan en imagerie par résonance magnétique (IRM) en pondération T2. L’envahissement du second espace intercostal par
la masse tumorale, très hétérogène, avec remaniement nécrotique, est évident en scanner. L’analyse des corticales costales est de surcroît mieux analysable
avec cette technique (coupes osseuses non fournies, leur destruction étant évidente en A) (clichés du docteur Stéphane Lenoir, Institut mutualiste Montsouris).

Un système de standardisation de la classification des chaînes Tableau 2.


ganglionnaires ou lymphonœuds régionaux a été effectué en Topographie des ganglions selon la classification internationale.
1997 afin d’unifier les systèmes antérieurs développés par Ganglions N2, siégeant tous en dedans de la plèvre médiastinale
l’American Joint Committee on Cancer (AJCC) et l’American 1. Ganglions médiastinaux supérieurs, situés au-dessus d’une ligne hori-
Thoracic Society/North American Lung Cancer Study Group zontale passant par le bord supérieur du tronc veineux brachiocéphali-
(ATS/LCSG) (Tableau 2) [45]. que gauche, de trajet ascendant à gauche en prétrachéal, en regard de
D’une façon générale, le diagnostic d’adénopathie est défini la partie médiane de la trachée.
par une valeur de petit axe ganglionnaire supérieure à 10 mm. 2. Ganglions paratrachéaux supérieurs, situés au-dessus d’une ligne ho-
Des ganglions infracentimétriques des angles cardiophréniques rizontale tangentielle au bord supérieur de la crosse aortique et au-
et de siège rétrocrural doivent également être considérés, n’étant dessous de la limite inférieure du groupe ganglionnaire n° 1.
que rarement visibles à l’état normal. Il en est de même pour 3. Ganglions prévasculaires et rétrotrachéaux, pouvant être désignés 3A
des ganglions de 8 mm des chaînes 2D et 2G. et 3B ; les ganglions médians sont considérés comme homolatéraux.
Les limitations de cette caractérisation par la taille des 4. Ganglions paratrachéaux inférieurs ; à droite, ils siègent à droite de
la partie médiane de la trachée entre une ligne horizontale tangente au
ganglions sont bien connues. La sensibilité de la TDM a une
bord supérieur de la crosse de l’aorte et une ligne passant par la bronche
valeur de 41 à 79 % (patients ayant des ganglions envahis avec
souche droite à hauteur de la bronche lobaire supérieure, contenus au
scanner anormal) et la spécificité de 65 à 84 % (patients sans sein de l’enveloppe pleurale médiastinale ; à gauche, les ganglions para-
extension ganglionnaire avec scanner normal) [28, 46]. trachéaux siègent à gauche de la partie médiane de la trachée entre une
Aucun critère ne permet de différencier les lésions inflamma- ligne horizontale tangentielle au bord supérieur de la crosse de l’aorte et
toires des lésions tumorales. Les adénopathies inflammatoires une ligne passant par la bronche souche gauche à hauteur du bord supé-
sont plus fréquentes dans les tumeurs centrales que dans les rieur de la bronche lobaire supérieure gauche, en dedans du ligament
tumeurs périphériques et/ou lorsqu’il existe une atélectasie ou artériel, et contenus au sein de l’enveloppe pleurale médiastinale.
une pneumonie. Les adénocarcinomes sont plus souvent Ces ganglions peuvent être séparés en un sous-groupe supérieur, défini
métastasés dans des ganglions de taille normale, les cancers par une ligne horizontale passant par la trachée tangentielle au bord
épidermoïdes s’accompagnant plus fréquemment d’adénopa- céphalique de la veine grand azygos, et un sous-groupe inférieur, entre
thies inflammatoires [9] . Des antécédents tuberculeux ou la limite sus-décrite et la limite inférieure de la chaîne n° 4.
silicotiques ou des pathologies associées telles que des bron- 5. Ganglions de la fenêtre aortopulmonaire, situés en dehors du liga-
chectasies peuvent également être source d’adénopathies. ment artériel, de la crosse de l’aorte, de l’artère pulmonaire gauche en
amont de sa première branche, en dedans de l’enveloppe pleurale mé-
En outre, l’absence d’adénopathies visible n’exclut pas la
diastinale.
possibilité de métastases. Ainsi, jusqu’à 21 % des ganglions
6. Ganglions para-aortiques (aorte ascendante ou phrénique), siégeant
infracentimétriques sont malins, alors que 40 % des ganglions
à la partie antérieure et latérale de l’aorte ascendante et de la crosse de
supracentimétriques sont bénins [47]. l’aorte ou du tronc artériel brachiocéphalique, au-dessous d’une ligne
L’examen TDM réalise une cartographie des adénopathies tangentielle au bord supérieur de la crosse de l’aorte.
(Fig. 11), selon la classification internationale actuelle des 7. Ganglions sous-carénaires, situés sous la carène, mais non associés
régions ganglionnaires du médiastin. Ces informations sont aux bronches ou aux artères lobaires inférieures dans le poumon.
corrélées à celles du TEP, ayant, dans ce cadre, une place 8. Ganglions para-œsophagiens (en dessous de la carène), de topogra-
indiscutable avec une meilleure sensibilité et spécificité que la phie para-œsophagienne, à droite ou à gauche de la ligne médiane, ex-
TDM. La plupart des études et méta-analyses ont en effet prouvé cluant les ganglions sous-carénaires.
la supériorité de la TEP par rapport au scanner dans la détection 9. Ganglions du ligament pulmonaire, situés dans le ligament pulmo-
des ganglions pathologiques [22, 48-50] et leur caractérisation [51] naire, incluant ceux de la paroi postérieure et de la portion inférieure de
(Fig. 12). En outre, la TEP-TDM, par sa meilleure localisation la veine pulmonaire inférieure.
anatomique, peut aider à mieux différencier une tumeur en Ganglions N1, siégeant tous en aval de la réflexion pleurale médias-
N1 versus N2 [10] . De surcroît, 15 % des tumeurs classées tinale et en dedans de la plèvre viscérale
initialement N2 se sont avérées être des N3 occultes, non 10. Ganglions hilaires, incluant les ganglions lobaires proximaux, en
détectées cliniquement ni par médiastinoscopie avec, là encore, aval de la réflexion pleurale médiastinale et les ganglions adjacents au
un apport indiscutable de la TEP-TDM. Une valeur prédictive tronc intermédiaire à droite ; en radiographie, l’ombre hilaire peut être
négative de la TEP aux environs de 95 % est rapportée dans la créée par l’élargissement des ganglions hilaires et interlobaires.
littérature [22]. La valeur prédictive positive se situe, quant à elle, 11. Ganglions interlobaires, situés entre les bronches lobaires.
à 80 %, cela justifiant une preuve histologique par médiastino- 12. Ganglions lobaires, adjacents à la partie distale des bronches lobaires.
scopie en cas de fixation en TEP [52]. 13. Ganglions segmentaires, adjacents aux bronches segmentaires.
Cela permet de prévoir la meilleure voie d’abord, par médias- 14. Ganglions sous-segmentaires, situés autour des bronches sous-
tinoscopie, médiastinotomie antérieure, vidéothoracoscopie, segmentaires.

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Figure 11. Adénopathie nécrotique de la chaîne 8 para-œsophagienne


droite (flèche) d’un adénocarcinome pulmonaire nécrosé. Noter la mé-
tastase costale droite (flèche courbe).

Figure 13. Métastases pulmonaires multiples d’un adénocarcinome


lobaire inférieur gauche. Reconstruction sagittale en mode de rendu
d’intensité maximum en fenêtre parenchymateuse pulmonaire centrée
sur le champ pulmonaire droit.

La mise en évidence préopératoire d’adénopathies hilaires est


également importante puisqu’elle participe à la planification
opératoire ainsi qu’à l’évaluation du pronostic du patient. Des
segmentectomies ou des résections réglées ne peuvent en effet
être proposées chez des patients dont la fonction respiratoire est
limite qu’en cas de T1N0, avec un meilleur pronostic en
l’absence de métastase(s). Une convexité anormale de l’interface
ganglion-poumon en fenêtre parenchymateuse pulmonaire
affirme le caractère anormal du ganglion sans caractère discri-
minant de nature [53].

Évaluation du M
Les métastases peuvent survenir très précocement au cours de
la progression naturelle d’un cancer [1]. L’attitude à adopter dans
leur recherche n’est pas uniforme. Elle est fonction de la nature
histologique de la tumeur, les adénocarcinomes et carcinomes
mixtes ayant une propension à métastaser supérieure à celle des
carcinomes à grandes cellules, eux-mêmes métastasant plus que
les carcinomes épidermoïdes [54] . Les résultats d’une méta-
Figure 12. Métastase ganglionnaire N2 d’un adénocarcinome lobaire analyse [55] ont démontré que lorsque l’évaluation clinique est
supérieur gauche. L’adénopathie de la chaîne récurentielle de 12 mm de normale, la probabilité de métastases décelées par imagerie est
petit axe mal individualisée sur la coupe tomodensitométrie (TDM) axiale inférieure à 3 %.
sans injection de contraste (A) présente une captation intense au fluoro-
désoxyglucose (FDG) (B), cela étant d’emblée suspect en tomodensito- Métastases pulmonaires
métrie par émission de positons (TEP) (clichés du docteur Fabien Vaylet,
Elles sont recherchées lors de l’examen TDM du thorax
Hôpital des Armées, Percy).
(Fig. 13). Le problème de la spécificité des nodules pulmonaires
reste essentiel. Il est à noter que les nodules situés dans les
autres lobes que la tumeur primitive sont considérés comme des
biopsie transthoracique, ponction-aspiration par voie transœso- métastases dans la nouvelle classification TNM. En fait, seules
phagienne ou transcarénaire sous guidage échoendoscopique ou une résection chirurgicale ou une ponction transthoracique
lors de la thoracotomie. Le diagnostic définitif de métastase ne permettent de différencier une réelle métastase (même histolo-
repose que sur l’anatomopathologie à partir des prélèvements gie que la tumeur primitive) d’une tumeur primitive synchrone
obtenus. (histologie différente de la tumeur primitive), qui peut être
Ainsi, la mise évidence d’adénopathies détectées en TDM ou guérie par simple chirurgie [56].
d’une fixation anormale en TEP, celle-ci étant indiquée lorsque
le patient est opérable, requiert une vérification histologique
Métastases extrathoraciques
avant la résection chirurgicale de la tumeur [42].
L’existence d’une extension extracapsulaire, qui ne peut Selon les recommandations actuelles, la recherche de métas-
également être affirmée que sur les données histologiques, tases extrathoraciques doit être ciblée selon les symptômes
est un facteur de pronostic défavorable [53] . Une telle cliniques avec la méthode la plus adaptée : en général, scanner
extension peut être suspectée en cas de confluence des cérébral, scintigraphie osseuse, échographie ou scanner abdomi-
adénopathies. naux. Les stades cliniques I et II sans anomalie clinique ne

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Imagerie des tumeurs malignes primitives bronchopulmonaires : apport de l’imagerie à la stratégie et à la surveillance thérapeutique ¶ 32-460-A-10

requièrent pas la recherche de métastases extrathoraciques, à


l’inverse des stades IIIA et IIIB. Dans tous les cas, une preuve
formelle de la nature métastatique des anomalies détectées en
imagerie s’impose avant d’exclure un geste chirurgical [42].
Le scanner peut s’avérer plus performant que la TEP dans la
détection de micrométastases parenchymateuses pulmonaires,
en raison de sa meilleure résolution spatiale. Néanmoins, la TEP
permet de détecter des métastases occultes autres et de détermi-
ner la nature de lésions équivoques identifiées par l’imagerie
conventionnelle. En outre, si la TEP a fortement diminué les
indications de scintigraphie osseuse, elle n’est, en revanche, pas
indiquée dans la recherche de lésions secondaires cérébrales en
raison de la captation élevée du parenchyme cérébral normal.
Métastases cérébrales
Elles sont recherchées systématiquement dans les cancers non
à petites cellules par de nombreuses équipes, même chez un
patient asymptomatique. Cette attitude reste discutée, la grande
majorité des sujets porteurs de métastase(s) cérébrale(s) présen-
tant des signes et des symptômes neurologiques [5], avec une
fréquence rapportée de 18 % dans les carcinomes non à petites
cellules [54]. L’IRM est plus sensible pour la détection des lésions,
en particulier au niveau de la fosse postérieure. Elle est réalisée
en cas de doute en TDM, en cas de discordance entre la clinique
et la TDM, ou pour vérifier le caractère unique d’une métastase
en préthérapeutique. Une résection chirurgicale d’une métastase
cérébrale unique peut alors être envisagée. Figure 14. Métastase osseuse iliaque gauche d’un adénocarcinome
pulmonaire primitif. Aspect en fenêtre parties molles (A) et osseuse (B).
Métastases hépatiques
Elles sont recherchées par échographie, si nécessaire complé-
tée par un examen TDM. En cas de doute, une ponction- La TEP peut également aider à différencier les lésions surré-
biopsie guidée par imagerie doit être réalisée. Une exploration naliennes bénignes des lésions malignes [60]. En particulier, une
image surrénalienne douteuse qui ne fixe pas au TEP ne sera pas
des surrénales, des reins et du pancréas à la recherche de
ponctionnée.
localisations secondaires est également effectuée lors de l’écho-
Si des critères formels sont retrouvés, une confirmation
graphie et/ou du scanner.
histologique n’est pas requise. Toute incertitude diagnostique
Métastases surrénaliennes doit faire pratiquer une ponction-biopsie afin d’obtenir une
preuve histologique formelle. En cas d’hypertrophie surréna-
Elles sont fréquentes, en particulier dans les cancers à petites lienne homolatérale à une tumeur pulmonaire opérable, l’exé-
cellules et les adénocarcinomes. La détection d’une anomalie rèse de la surrénale pathologique peut être réalisée lors de la
des surrénales dans un tel contexte pose néanmoins le problème thoracotomie. L’identification d’une métastase surrénalienne est
de sa nature, étant donné la fréquence des adénomes non particulièrement importante, car une amélioration de la survie
fonctionnels. Ettinghausen et al. rapportent une fréquence de a été rapportée en cas de résection d’une telle métastase isolée.
masse surrénalienne unilatérale détectée en TDM dans le cadre Des traitements par radiofréquence sont également proposés par
d’un bilan d’extension d’un carcinome non à petites cellules certaines équipes [61].
opérable de 5 à 10 %. Les lésions décelées correspondent à une
métastase dans 40 % cas et à une lésion bénigne dans 60 % des Métastases osseuses
cas [57]. Elles sont symptomatiques dans la plupart des cas. Leur
Certains aspects en imagerie peuvent être utiles pour amélio- fréquence varie de 8 à 20 %. La scintigraphie osseuse est une
rer la caractérisation tissulaire. méthode rapide, sensible mais peu spécifique pour la recherche
Les adénomes non fonctionnels ont en règle générale une de ces métastases. Ainsi, il est souvent nécessaire de corréler les
taille inférieure à 3 cm, une densité spontanée de moins de foyers d’hyperfixation à d’autres méthodes d’imagerie, qu’il
10 unités Hounsfield (UH) ou présentent une diminution de s’agisse de la radiographie conventionnelle, de la TDM (Fig. 14),
prise de contraste supérieure à 50 % sur des coupes effectuées de l’IRM ou de la TEP. Une biopsie osseuse doit être réalisée en
10 minutes après la première acquisition [58]. Une taille supé- cas de doute diagnostique.
rieure à 3 cm, des contours irréguliers, un rehaussement Lymphangite carcinomateuse
périphérique après injection de produit de contraste avec
nécrose centrale hypodense, le caractère bilatéral, orientent plus La lymphangite carcinomateuse est une infiltration maligne
des lymphatiques et du tissu conjonctif périlymphatique. Elle se
vers le caractère malin de la masse. Un envahissement de la
présente le plus souvent sous la forme d’un épaississement
veine cave inférieure est également un signe quasiment formel
péribronchovasculaire coassocié à des lignes septales épaisses
de métastase.
plus ou moins nodulaires, volontiers asymétrique (Fig. 15). Il est
Pour les lésions qui restent indéterminées, un examen IRM à noter que, lorsqu’elle siège dans le même lobe, sur une
doit être effectué lorsque l’on ne dispose pas d’une TEP. Une tumeur proximale, elle ne modifie pas la conduite thérapeuti-
lésion en isosignal en pondération T2 est probablement béni- que. Lorsqu’elle est diffuse, elle requiert des biopsies bronchi-
gne, un hypersignal T2 n’étant pas discriminant [59]. Après ques multiples.
injection de gadolinium, une prise de contraste très discrète et En plus du bilan d’extension stricto sensu d’une tumeur
fugace est mise en évidence dans les adénomes bénins, le opérable, l’imagerie se doit de préciser l’état du parenchyme
rehaussement étant marqué et persistant dans les métastases. pulmonaire dans sa globalité, et plus particulièrement l’état de
Surtout, les adénomes apparaissent en hyposignal sur les celui qui est supposé rester après chirurgie. Seront également
séquences en écho de gradient en « out of phase », cela corres- précisées les éventuelles variantes anatomiques, en particulier
pondant à la suppression du signal graisseux présent en leur l’existence d’une veine pulmonaire gauche unique en cas de
sein. cancer à gauche. Les vaisseaux artériels pulmonaires doivent

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32-460-A-10 ¶ Imagerie des tumeurs malignes primitives bronchopulmonaires : apport de l’imagerie à la stratégie et à la surveillance thérapeutique

La surveillance repose essentiellement sur la radiographie


standard quotidienne. Dès que l’état du patient le permet, des
clichés en incidence postéro-antérieure doivent être réalisés. La
loge de pneumonectomie, remplie d’air en fin d’intervention, se
comble progressivement par un liquide de substitution appa-
raissant sous la forme d’un niveau hydroaérique. Le niveau
monte de deux espaces intercostaux par jour, le niveau liquide
ne devant pas dépasser le moignon bronchique dans les 72 pre-
mières heures. Des clartés aériques périphériques peuvent être
notées chez un tiers des patients asymptomatiques [9].
Le médiastin, élargi du fait du curage ganglionnaire, est en
position médiane puis rapidement attiré du côté opéré. L’inter-
prétation doit donc tenir compte de la date d’intervention. Un
refoulement médiastinal en controlatéral doit faire envisager
une complication. Un pneumopéricarde peut être visualisé
lorsque la pneumonectomie est étendue à l’espace péricardique.
Il doit disparaître spontanément en quelques heures. Un
syndrome alvéolaire précoce et fugace peut être observé au
niveau du poumon restant. Un collapsus partiel peut également
être visualisé en cas de rééquilibration excessive des pressions
intrathoraciques.
Au niveau pariétal thoracique, on retrouve les remaniements
en rapport avec la voie d’abord au niveau du quatrième ou du
cinquième espace intercostal, avec ou sans résection costale. Un
emphysème pariétal est toujours présent.
Complications précoces. Le plus souvent annoncé par une
symptomatologie clinique bruyante, leur diagnostic radiologique
repose, là encore, principalement sur les clichés standards, le
Figure 15. Lymphangite carcinomateuse homolatérale chez un patient plus souvent réalisés au lit du patient. La comparaison des
porteur d’un adénocarcinome bronchopulmonaire lobaire inférieur droit clichés est essentielle.
affirmée par biopsies bronchiques. Reformation coronale centrée sur le Les hémorragies postopératoires sont en règle générale
champ pulmonaire droit. Noter les lignes septales nodulaires et l’épaissis- secondaires à un saignement pleural ou intercostal diffus
sement péribronchique. favorisé par les grands décollements extrapleuraux. Le diagnos-
tic est essentiellement clinique. La radiographie objective
l’apparition rapide d’une opacité au sein d’une poche de
également être analysés systématiquement à la recherche d’une pneumonectomie aérée.
embolie pulmonaire asymptomatique, qui n’est pas La hernie cardiaque est une complication rare, gravissime,
exceptionnelle. survenant après une intervention élargie avec ouverture du
péricarde. Un sac péricardique vide, une latéralisation de la
Cas particulier des cancers à petites cellules pointe du cœur pouvant faire un angle droit avec le médiastin,
Le bilan consiste essentiellement à apprécier le caractère un déplacement anormal des cathéters, une incisure du bord
localisé au thorax ou disséminé, les formes disséminées étant de droit du médiastin, un bombement hémisphérique anormal du
pronostic plus défavorable que les formes localisées. bord droit du cœur sont des signes classiques.
Soixante à 80 % des patients présentent des métastases L’empyème se traduit par un tableau infectieux. La radiogra-
extrapulmonaires au moment du diagnostic [62]. Les localisa- phie objective la disparition des petits niveaux hydroaériques
tions secondaires les plus fréquentes sont osseuses, hépatiques, normaux avec apparition d’un grand niveau liquide signifiant la
médullaires osseuses, cérébrales et rétropéritonéales. liquéfaction réelle du « gel » de substitution. Un refoulement
La médiane de survie spontanée est de 3 mois, le pronostic médiastinal, un épaississement pleural et une hyperdensité de la
étant nettement amélioré après traitement. Les formes localisées graisse extrapleurale peuvent être observés. Une extériorisation
sont traitées par radiothérapie et chimiothérapie, avec un taux du processus par la cicatrice de thoracotomie est possible, sous
de guérison d’environ 20 % et une médiane de survie d’environ la forme d’un empyème de nécessité [63].
18 mois. Les formes disséminées sont essentiellement traitées La fistule bronchopleurale est une complication observée
par chimiothérapie, avec une médiane de survie d’environ dans 3 % des cas, deux tiers de ces fistules survenant entre le
9 mois. 4e et le 22e jour postopératoire, plus fréquemment à droite du
fait de la proximité entre le moignon bronchique et la loge de
pneumonectomie. La radiographie permet un diagnostic plus
■ Aspects radiologiques précoce que la clinique dans 50 % des cas [64]. Une baisse de
niveau du liquide de substitution, des clartés centrales au
post-thérapeutiques contact du moignon, le déplacement controlatéral du médiastin
et l’augmentation de l’emphysème pariétal traduisent la brèche
Après chirurgie et l’entrée d’air piégée dans l’hémithorax opéré. La baisse du
niveau liquide correspond aussi en partie à l’issue de liquide à
La chirurgie d’exérèse pour cancer comprend les pneumonec-
tomies et les lobectomies. Les segmentectomies, non satisfaisan- travers la fissuration du moignon bronchique. Le syndrome
tes sur le plan carcinologique, doivent être réservées aux alvéolaire controlatéral et les petits nodules de contours flous
patients présentant des contre-indications à une exérèse plus témoignent de la diffusion bronchogène secondaire du liquide
large. venant de la fistule.
Un chylothorax peut être observé en cas de pneumonectomie
Pneumonectomies gauche lors de l’alimentation du patient.
Les fistules œsopleurales sont rarissimes, prédominant à
Phase postopératoire immédiate droite. Elles sont de même expression radiologique que les
Aspects normaux. Ces aspects doivent être parfaitement fistules bronchopleurales. La TDM permet un bilan exhaustif
connus afin de détecter au mieux les éventuelles complications. des lésions, en particulier au niveau du médiastin.

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Phase postopératoire tardive TDM, on visualise une néoscissure quasi verticale à équidistance
des parois antérieure et postérieure séparant le lobe inférieur en
Aspects normaux. La loge de pneumonectomie est totale-
arrière du lobe moyen en avant, avec horizontalisation de
ment comblée en 3 semaines à 6 mois, et le déplacement du
l’artère interlobaire [64].
médiastin est achevé au 8e mois. Une rétraction hémithoraci-
En cas de lobectomie moyenne, il existe une diminution
que, avec attraction, rotation du médiastin et surélévation
modérée de volume de l’hémithorax droit avec disparition de
diaphragmatique sont observées en radiographie convention-
l’angle cardiophrénique. Là encore, l’aspect est proche de celui
nelle. On note également une hernie du poumon controlatéral,
d’un collapsus lobaire non aéré du lobe moyen. En TDM, la
plus volontiers antérieure et plus fréquente en cas de pneumo-
néoscissure apparaît sous la forme d’une densité linéaire quasi
nectomie gauche. Le contenu de la loge est le plus souvent
horizontale.
liquidien, des calcifications pleurales de type punctiforme,
En cas de lobectomie inférieure droite, il existe une perte de
périphériques ou paramédiastinales pouvant être observées après
volume marquée de l’hémithorax concerné avec une opacité
plusieurs années.
triangulaire paramédiastinale inférieure droite et un hile de
L’apport de la TDM est certain, en particulier pour rechercher petite taille. Deux types de réorientation peuvent être obser-
des récidives tumorales précoces. À l’état normal, la loge est de vés [66]. La néoscissure séparant le lobe supérieur en haut du
densité liquidienne, rétractée dans la gouttière costovertébrale. lobe moyen en bas apparaît oblique en bas et en arrière ou en
Un niveau hydroaérique peut être visualisé en l’absence de haut et en arrière suivant l’expansion préférentielle vers le bas
caractère pathologique, sa persistance au-delà de 6 à 8 mois et l’arrière du lobe supérieur ou du lobe moyen. En TDM, la
devant néanmoins faire suspecter une complication. La paroi néoscissure ainsi que les déplacements vasculaires et bronchi-
interne de la loge est rectiligne ou concave, épousant les ques sont bien visualisés.
contours du médiastin. Un rehaussement de ses parois est En cas de lobectomie supérieure gauche, il existe une impor-
observé après injection de produit de contraste. Une rotation du tante perte de volume de l’hémithorax gauche avec hernie
bloc cardiomédiastinal est observée dans le sens antihoraire médiastinale antérieure droite marquée. Une attraction du
après pneumonectomie droite et horaire après pneumonectomie médiastin avec opacité médiastinale supérieure gauche sont
gauche. En cas de pneumonectomie gauche, une translation visualisées sur l’incidence de face. De profil, on note l’existence
médiastinale est également observée. Les clips chirurgicaux d’un bord parallèle à la paroi antérieure du thorax séparant
peuvent être visualisés, les moignons vasculaire et bronchique l’opacité antérieure de la loge de lobectomie de l’air postérieur
étant bien analysés. L’IRM peut être utile, en particulier en cas du lobe inférieur. En TDM, la rotation horaire du médiastin et
de contre-indication à une injection de produit de contraste les autres remaniements vasculaires et bronchiques sont bien
iodé. Elle autorise également une bonne visualisation des visualisés.
éléments vasculaires et bronchiques, constamment entourés En cas de lobectomie inférieure gauche, un déplacement
d’une zone de fibrose, qui ne sera pas confondue avec une marqué du médiastin et du hile vers le bas et l’arrière sont
lésion évolutive. visualisés. L’expansion du poumon controlatéral est harmo-
Complications tardives. L’empyème peut survenir des mois nieuse sans hernie.
ou des années après l’intervention. La TDM est beaucoup plus La bilobectomie supérieure droite et moyenne a les mêmes
informative que la radiologie standard, parfois normale. La loge caractéristiques que la lobectomie supérieure gauche.
de pneumonectomie présente une convexité interne anormale La bilobectomie inférieure et moyenne génère une hyperaé-
vers le médiastin, avec ou sans niveau(x) hydroaérique(s). Une ration compensatrice du lobe supérieur droit insuffisante,
fistule broncho- ou œsopleurale peut en être la cause. entraînant une rétraction hémithoracique marquée avec un hile
Les fistules bronchopleurales sont favorisées par la radiothé- de petite taille.
rapie postopératoire et les infections. Il peut également s’agir
d’un lâchage de suture par récidive tumorale. Une fistule Complications
bronchopleurale avec connexion fistuleuse à l’espace sous- Des collections ou poches pleurales séquellaires se voient
arachnoïdien a été rapportée après résection chirurgicale pour dans 20 % des cas. Une surinfection est possible. Cela se traduit
tumeur de l’apex pulmonaire [65]. par une majoration des anomalies pleurales et/ou par l’appari-
Les thromboses des moignons artériels pulmonaires sont tion de niveaux hydroaériques en leur sein. En cas de suspicion
aisément diagnostiquées en TDM spiralée avec injection de clinique, un examen TDM doit être pratiqué, du fait de sa plus
produit de contraste. Elles sont plus fréquentes à droite, les culs- grande sensibilité. Le diagnostic reste bactériologique.
de-sac vasculaires secondaires aux résections pulmonaires étant Des complications plus rares sont décrites, en particulier la
plus longs à droite qu’à gauche [63]. Ils sont rarement à l’origine possibilité de thrombose d’une veine pulmonaire d’un lobe
d’embolies pulmonaires sur le poumon restant. restant. À gauche, cet aspect correspond en fait en première
Le syndrome postpneumonectomie droite est une complica- hypothèse à la ligature d’une veine pulmonaire inférieure
tion mécanique rare. Il se manifeste sous la forme d’accès gauche unique non diagnostiquée en préopératoire. Le diagnos-
dyspnéiques et d’infections bronchopulmonaires du côté gauche tic repose sur l’angio-TDM en première intention. Des torsions
à répétition. Il s’agit d’une sténose de la bronche souche gauche de lobe restant sont également rapportées ; elles affectent
et de la partie distale de la trachée par compression extrinsèque essentiellement le lobe moyen après lobectomie supérieure
entre l’aorte et l’artère pulmonaire, secondaire à la rotation du droite. Une opacité systématisée du lobe concerné avec dépla-
médiastin qui se positionne en latérovertébral droit. Une cement du hile et répartition anormale des vaisseaux pulmonai-
trachéobronchomalacie se développe secondairement. res sont les signes classiquement décrits en radiographie
Les récidives tumorales seront abordées ultérieurement. standard. Des sténoses bronchiques après résection-anastomose
en cas de lobectomie élargie peuvent être rencontrées.
Lobectomies
Aspects normaux Après radiothérapie
L’exérèse d’un lobe entraîne une hypertrophie du ou des La radiothérapie médiastinale est indiquée en complément
lobes restants homolatéraux apparaissant hyperclairs. Cette d’une intervention chirurgicale chez les patients classés N2 et
expansion se fait dans des délais variables. Les signes de chez les patients porteurs d’un carcinome à petites cellules
rétraction hémithoracique sont ainsi plus importants en localisé au thorax. Elle peut également être utilisée chez les
postopératoire immédiat. Un pneumo- ou hydropneumothorax patients inopérables avec surdosage sur la tumeur. Une radio-
de faible abondance, un pneumomédiastin et un emphysème thérapie préopératoire est préconisée pour certains en cas de
pariétal peuvent être observés. tumeur de l’apex pulmonaire. Des traitements par radiothérapie
En cas de lobectomie supérieure droite, l’aspect est compara- conformationnelle, utilisant des données tridimensionnelles,
ble à celui d’un collapsus non aéré du lobe supérieur droit. En sont actuellement proposés par certaines équipes [67]. Cette

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technique permet d’avoir un meilleur contrôle local de la d’autres augmentent. La recherche de nouvelles lésions qui
tumeur, en concentrant l’irradiation par des faisceaux multiples pourrait indiquer une progression est alors essentielle.
afin de générer une distribution de dose s’adaptant strictement L’apport de la TEP dans l’évaluation de l’efficacité thérapeu-
au volume cible et d’éviter des dommages aux structures tique apparaît, là encore, pertinente, la réduction de l’activité
normales avoisinantes. du FDG après chimiothérapie semblant être corrélée à la durée
La taille et la localisation initiale de la tumeur ainsi que les de la survie [5].
éventuelles atteintes ganglionnaires doivent être précisées. Il en Les anomalies densitométriques en rapport avec les compli-
est de même pour la proximité de la tumeur par rapport aux cations de la chimiothérapie doivent être recherchées et
structures critiques telles que le poumon, le cordon médullaire, mentionnées. Il s’agit essentiellement de complications infec-
l’œsophage et le cœur qui imposent des contraintes tieuses et toxiques. Les aspects rencontrés au cours des toxicités
dose-volume [18]. médicamenteuses peuvent être un œdème pulmonaire non
Les complications sont constantes et d’autant plus précoces et cardiogénique, un dommage alvéolaire diffus, une pneumopa-
intenses que l’irradiation est importante et/ou associée à une thie interstitielle non spécifique, une pneumonie organisée
chimiothérapie. cryptogénique ou bronchiolite oblitérante avec pneumonie en
Pour des doses de 40 Gy, les signes radiologiques de pneumo- voie d’organisation, une hémorragie alvéolaire, ou des lésions de
nie radique apparaissent en 6 à 8 semaines. La TDM détecte des fibrose [5].
anomalies dès la fin de l’irradiation. Dans tous les cas, les
aspects radiologiques sont fonction du champ de radiothérapie
utilisé. Les limites externes sont classiquement linéaires et ■ Rechute néoplasique
régulières. En cas de radiothérapie conformationnelle, les bords
sont délicats à préciser. La mise en évidence de récidives est une préoccupation
Des hyperdensités en « verre dépoli » associées ou non à des majeure au cours de la surveillance post-thérapeutique. Elles
plages de condensation alvéolaire non systématisées, de mor- sont plus fréquentes et plus précoces dans les stades II et III que
phologie variable, sont visualisées. Elles correspondent aux dans les stades I. La nature histologique de la tumeur influence
lésions de pneumonie radique, fréquemment observées dans les la fréquence des récidives, un cancer bien différencié étant de
3 mois qui suivent l’irradiation. Des lésions nodulaires de pronostic plus favorable après chirurgie carcinologique complète
contours mal limités ou irréguliers, pseudométastatiques, qu’un carcinome indifférencié.
peuvent être observées au sein des zones irradiées. Une évolu- La place exacte de la TDM reste mal définie, la surveillance
tion vers la coalescence en zones de condensation alvéolaire est reposant en première intention sur la clinique, l’endoscopie, la
habituelle. Les lésions aiguës peuvent partiellement régresser biologie, les marqueurs tumoraux et le cliché standard du
sous corticothérapie mais l’évolution vers la fibrose est de règle, thorax. En règle générale, un examen TDM de contrôle est
de progression lente entre le 3 et le 12e mois après la fin de la programmé 3 ou 4 mois après la chirurgie, ce qui permet de
radiothérapie [5]. s’affranchir des remaniements postopératoires immédiats et de
À la phase tardive, il existe le plus souvent une condensation servir de référence pour les contrôles ultérieurs. Dans tous les
rétractile avec de fréquentes bronchectasies correspondant à cas, il est essentiel de connaître les détails de l’acte chirurgical,
l’aspect de fibrose postradique. Les lésions se stabilisent dans les une pleuralisation du moignon pouvant générer des aspects de
24 mois qui suivent l’irradiation, la majorité de la fibrose pseudomasses.
survenant dans les 12 premiers mois. Des aspects de fibrose L’imagerie doit repérer les anomalies densitométriques au
postradique plus atypiques et parfois trompeurs sont observés contact du moignon bronchique et/ou endobronchiques afin de
en cas de radiothérapie conformationnelle. dépister les récidives tumorales en regard des sutures. Les
D’autres aspects en rapport avec des lésions radiques sont récidives au niveau de la loge de pneumonectomie peuvent
fréquemment visualisés en TDM, sous la forme d’un épaississe- s’exprimer par des formations de densité tissulaire, et/ou un
ment pariétal œsophagien, et/ou d’un épanchement péricardi- aspect de poche sous tension, le diagnostic restant histologique
que et/ou pleural. Le diagnostic de myélite radique par (Fig. 16).
l’imagerie repose sur l’IRM.

Après chimiothérapie
Les examens radiographiques standards et TDM de contrôle
permettent une appréciation de l’importance de la régression
tumorale. La quantification exacte de cette régression peut être
d’appréciation délicate du fait de la levée d’éventuels troubles
de ventilation et de l’impossibilité de préciser la nature des
lésions nécrotiques résiduelles. En cas de traitement néoadju-
vant, une évaluation de l’opérabilité peut être effectuée.
Afin de standardiser les méthodes évaluant l’efficacité d’un
traitement, des critères ont été établis. Les critères de l’OMS,
fondés sur des mensurations bidimensionnelles, ont été rempla-
cés par le critère de RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid
Tumors) en 1994 [68]. Ce critère, unidimensionnel, consiste à
mesurer le plus grand diamètre d’une tumeur dans le plan axial.
Lorsqu’il existe plusieurs tumeurs, la somme des diamètres est
calculée pour connaître la taille totale de la tumeur. Cinq
lésions par organe peuvent être utilisées.
Avec le critère de RECIST, une réponse thérapeutique est
considérée comme complète (absence de tumeur mesurable),
partielle (diminution de taille de la tumeur d’au moins 30 %),
stable (absence de changement), ou comme maladie en progres-
sion (augmentation de taille de la tumeur supérieure à 20 %).
Les mesures des lésions cibles doivent être au mieux standardi- Figure 16. Récidive tumorale sur loge de pneumonectomie réalisée
sées, afin de minimiser les erreurs inter- et intraobservateurs pour carcinome épidermoïde classé initialement T2N0M0. Reconstruc-
pouvant conduire à une évaluation erronée de l’efficacité tion coronale en fenêtre médiastinale. Noter l’épaississement nodulaire
thérapeutique [69] . Il est à noter que la réponse peut être suggérant la malignité (flèches). Une telle atteinte est accessible par voie
hétérogène, certaines lésions diminuant de taille alors que transpariétale.

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En cas d’irradiation, une récidive peut s’exprimer par une En plus de son apport majeur dans l’évaluation du pronostic
convexité focale en regard de la limite de la fibrose, une lésion initial et le choix de la thérapeutique la plus adaptée, le rôle de
envahissant les structures de voisinage ou par un remplissage l’imagerie est essentiel dans l’appréciation de l’efficacité du
des bronchectasies au sein des zones de fibrose [70]. Le diagnos- traitement utilisé et du suivi évolutif.
tic différentiel dans ce dernier cas est celui d’une infection, des Toutes les informations obtenues doivent être intégrées au
densités visibles au sein des bronchectasies requérant alors une sein d’une approche multidisciplinaire afin d’optimiser la
bronchoscopie. gestion de tout carcinome bronchopulmonaire, de son diagnos-
Les adénopathies hilaires et médiastinales sont recherchées de tic à sa thérapeutique.
façon systématique.
Lorsque des nodules pulmonaires sont objectivés, une analyse
comparative aux examens antérieurs est effectuée. On n’omettra
pas la possibilité de deuxième cancer primitif chez ces patients.
Une miliaire métastatique, des nodules secondaires multiples,
ou une lymphangite carcinomateuse sont moins fréquemment
“ Points essentiels
retrouvés.
La tomographie à émission de positons ou, mieux, la
tomographie à émission de positons couplée à la
tomodensitométrie apporte des informations essentielles
■ Fibrose versus récidive complémentaires aux informations morphologiques
données par les techniques d’imagerie conventionnelle
Toute modification morphologique d’une fibrose chronique
que sont essentiellement la TDM et l’IRM, à un moindre
doit faire suspecter une récidive tumorale, la comparaison des
examens antérieurs successifs étant fondamentale. L’IRM peut degré, au cours du bilan initial et du suivi du carcinome
être utile lorsque la fibrose apparaît en hyposignal sur toutes les bronchopulmonaire.
séquences. Une fibrose inflammatoire ne pourra, en revanche, Toute anomalie détectée en imagerie que ce soit par une
être différenciée d’une récidive tumorale du fait de la similitude méthode morphologique et/ou fonctionnelle doit faire
de signal. démontrer la preuve de sa malignité avant de décider de la
Dans bon nombre de cas, les différentes modalités d’imagerie thérapeutique à adopter afin qu’elle soit la plus adaptée
classique ne peuvent correctement différencier des remanie- possible.
ments inflammatoires ou fibreux post-thérapeutiques de lésions
tumorales résiduelles ou récidivantes. Les gestes biopsiques,
parfois rendus nécessaires, n’ont de valeur que s’ils sont positifs
sans être dénués de risques.
La TEP est plus efficace que l’imagerie conventionnelle dans
la détection des récidives tumorales et la différenciation fibrose
versus récidive tumorale [22] . Cependant, il existe des faux .

positifs en rapport avec des remaniements inflammatoires


postradiques, raison pour laquelle un délai de 4 à 5 semaines ■ Références
après irradiation est recommandé avant la réalisation de la [1] Gurney JW. Missed lung cancer at CT: imaging findings in nine
TEP [18]. patients. Radiology 1996;199:117-22.
Un programme de suivi évolutif après traitement reste ainsi [2] Jemal A, Thomas A, Murray T, Thun M. Cancer statistics, 2002. CA
indispensable afin de détecter les complications post- Cancer J Clin 2002;52:23-47.
thérapeutiques, la survenue d’une récidive ou d’un deuxième [3] Pisani P, Parkin DM, Ferlay J. Estimates of the worldwide mortality
cancer primitif. Malheureusement, il n’existe pas de consensus from eighteen major cancers in 1985. Implications for prevention and
défini concernant ce type de surveillance en imagerie. Dans une projections of future burden. Int J Cancer 1993;55:891-903.
revue rétrospective de patients ayant bénéficié d’une résection [4] Travis WD, Lubin J, Ries L, Devesa S. United States lung carcinoma
d’un carcinome non à petites cellules classé stade I, des récidives incidence trends: declining for most histologic types among males,
ont été observées dans 27 % des cas. Plus de la moitié d’entre increasing among females. Cancer 1996;77:2464-70.
elles ont été constatées dans les 2 premières années après la [5] Munden RF, Swisher SS, Stevens CW, Stewart DJ. Imaging of the
chirurgie, 9 % des patients ayant présenté une récidive 5 années patient with non-small cell lung cancer. Radiology 2005;237:803-18.
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Le rôle de la TDM multicoupes est de plus en plus important dépistage, le diagnostic, le bilan d’extension et le suivi post-
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car il a quasiment supplanté certaines indications de l’IRM, en Sciences Flammarion; 1997. p. 390-420.
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limites de ces méthodes, en termes de sensibilité et de spécifi- Non-small cell lung cancer: dual-modality PET/CT in preoperative
cité, représentent néanmoins un obstacle majeur à une évalua- staging. Radiology 2003;229:526-33.
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mixtes de nature tumorale reste du domaine exclusif de la TDM, [13] Sone S, Sakai F, Takashima S, Honda T, Yamanda T, Kubo K, et al.
la TEP restant négative dans cette situation. Enfin, l’analyse du Factors affecting the radiologic appearance of peripheral bronchogenic
parenchyme pulmonaire et des autres éléments tels que les carcinomas. J Thorac Imaging 1997;12:159-72.
vaisseaux artériels pulmonaires est effectuée au cours du même [14] Kobayashi T, Satoh K, Sasaki M, Mitani M, Takahashi K, Ohkawa M,
examen en tomodensitométrie. Cela permet de participer au et al. Bronchioloalveolar carcinoma with widespread ground-glass
bilan préopératoire par l’évaluation d’un éventuel emphysème shadow on CT in two cases. J Comput Assist Tomogr 1997;21:133-5.
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Service de radiologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013, Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Beigelman-Aubry C., Yang W. Imagerie des tumeurs malignes primitives bronchopulmonaires : apport de
l’imagerie à la stratégie et à la surveillance thérapeutique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Radiodiagnostic - Cœur-poumon, 32-460-A-10, 2007.

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