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Principes du

Diagnostic des
cancers

Dr BENMEHIDI
Médecin spécialiste en oncologie
EPH MEDEA
Objectifs
Comprendre les principaux syndromes révélateurs
du cancer.
Savoir que le diagnostic de certitude d’un cancer est
anatomopathologique.

l’importance de l’examen clinique pour le


diagnostic, et la préparation d’un bilan pré-
thérapeutique.

Connaître l’intérêt et les limites des principaux


examens complémentaires.
Circonstances de découverte

 Précoce : Lors d’un examen systématique

 Semi précoce : du au signes d’alarmes d’un


cancer.

 Tardive
Signes révélateurs
Syndrome de masse
.

Tumeur en elle-même constitue un symptôme révélateur soit


directement soit par les troubles qu'elle provoque. Comme le
cancer envahit le tissu voisin, la masse est irrégulière et
souvent dure au palper.

On peut citer comme exemples


 ‘Boule' dans le sein,
 Tumeur cérébrale et œdème cérébral consécutif (HIC)
 Dysphagie
 Troubles mictionnels
 Troubles digestifs variés par compression du grêle ou du colon
par une tumeur colique ou ovarienne,
 Gros testicule non douloureux typique d'un cancer
Invasion locale
La tumeur cancéreuse envahit l'organe
. atteint
localement , en perturbe rapidement l'aspect et les
fonctions:
 Phénomène de la peau d'orange lorsque le cancer

du sein envahit la peau.


 Dysphonie par atteinte des cordes vocales par un

cancer du larynx.
 Dysphagie des cancers œsophagiens et ORL.
 Dyspepsie des tumeurs gastriques.
 Constipation des tumeurs coliques.
Le cancer envahit le tissu environnant provoquant :
 Œdème de compression (gros bras des tumeurs mammaires,

phlébite des tumeurs pelviennes, ascite des tumeurs


ovariennes, syndrome cave supérieur dans les tumeurs
médiastinales),
 Dyspnée des cancers du poumon, ou des métastases

pulmonaires,
 Lymphangites carcinomateuses du poumon réduisant

l'amplitude des mouvements respiratoires utiles,


 Douleurs par atteinte des nerfs périphériques.
Hémorragie
• Hémoptysie de la tumeur bronchique,
• Hématémèse et méléna de la tumeur gastrique,
• Hématurie des tumeurs vésicales, rénales, urétrales ou
prostatiques,
• Hémospermie des tumeurs prostatiques,
• Rectorragies des tumeurs rectales,
• Métrorragies du cancer du col (avec son caractère
particulier provoqué ),
• Ménorragies et métrorragies des cancers du corps utérin
• Ascite hémorragique des tumeurs ovariennes (ou des
tumeurs digestives),
• Pleurésie hémorragique des métastases pleurales
Toute hémorragie mérite
exploration, même en
présence d'un traitement
anticoagulant.
Nécrose
C'est la conséquence de la mauvaise
vascularisation . Elle se complique
fréquemment de :
 Difficultés de cicatrisation
 De surinfection,
 De mauvaises odeurs très caractéristiques

(tumeurs ORL, tumeurs génitales),


 Fistules spontanées ou après traitement,
 Nodules de perméation
Evolution à distance
 La découverte du cancer par sa métastase survient
dans 15% des cas environ.
 Métastases ganglionnaires
 Métastases hépatiques
 Métastases pulmonaires
 Métastases cérébrales
 Autres
Autre circonstances de découverte
Signes généraux
 Asthénie , Anorexie, Amaigrissement
 Fièvre au long cours: Le cancer est une cause fréquente de fièvre
au long cours (> 3 semaines). Elle peut avoir plusieurs origines :
Infection traînante favorisée par la tumeur
Volumineuse tumeur nécrotique
Production par la tumeur de substances pro-inflammatoires
et pyrogènes
Evaluation état général +++
Syndrome paranéoplasique
 l’ensemble des manifestations qui ne sont pas la consequence
directe de l’extension tumorale et se produisent à distance de la
tumeur. Elles sont très souvent révélatrices du cancer.
Classiquement, les symptômes régressent lorsque la tumeur est
traitée efficacement et réapparaissent en cas de rechute
 Syndromes paranéoplasiques endocriniens : ils sont dus à
la production d’hormones par la tumeur( Syndrome de Cushing,
Syndrome de Schwartz-Bartter, Hyperparathyroïdie)
 Syndromes paranéoplasiques neurologiques :
 Atrophie cérébelleuse responsable d’un syndrome cérébelleux subaigu. Elle
s’observe au cours du cancer du poumon, de l’ovaire, et du sein
 Syndrome myasthénique .
 Polynévrite sensitive .
 Encéphalite
 Autres syndromes paranéoplasiques : leur
mécanisme n’est pas toujours connu.
 Polyglobulie consécutive à la production
d’érythropoeïtine par un cancer du rein.
 Cholestase en l’absence de métastase hépatique au
cours d’un cancer du rein.
 Ostéo-arthropathie hypertrophiante pneumique
compliquant un carcinome bronchique non à petites
cellules
 Manifestations cutanées : en particulier l’acanthosis
nigricans en rapport avec un adénocarcinome
digestif.
A retenir :
Principaux symptomes
 Tumeur
 Douleur
 Saignement
 Modification de la fonction d’organe
 Signes généraux

Tenir compte du patient

 Antécédents familiaux
 Intoxication éthylotabagique
 Antécédents personnels
 Dépistage
Les urgences:

 Occlusion ou perforation digestives


 Compression médullaire
 Hypertension intra-cranienne
 Insuffisance rénale aiguë obstructive
 Syndrome cave supérieur
 Hypercalcémie
c l i ni q u e
Ex a m e n

a- L’interrogatoire
 précis, objectif
 ATCD et habitudes
 Début et ancienneté des signes
b-Examen physique

 Complet
 Méthodique
 Simple
1- Inspection:
Caractéristiques de la tumeur:
Bourgeonante,ulcérante,induration,infiltration
Taille ,cotours,coloration,écoulement

2-Palpation:
• Adénopathies et leur caractéristiques(palpation de

toutes les aires ganglionnaires)


• Ascite

3- Percussion et l’auscultation surtout pulmonaire


recherchant une matité (Pleurésie néoplasique)
4- Touchers pelviens:
Toucher rectal
Toucher vaginal
Toucher combinés
Examens complémentaires
1- Explorations radiologiques

A/La radiographie pulmonaire:


Cet examen simple est très utile pour le diagnostic de
tumeurs primitives, de métastases pulmonaires, des
localisations Pleurales ou des lésions pariétales, ainsi que
Pour l'étude des complications infectieuses ou des
fibroses pulmonaires post –thérapeutiques.
B/ Les radiographies osseuses standard

soit une tumeur primitive, soit plus souvent des


métastases qui peuvent être:
 lytiques (métastases d'un cancer du rein, du

poumon, des voies aéro-digestives, etc.),


 condensantes (métastases d'un cancer du sein,

de la thyroïde ou de la prostate),
 mixtes.
C/Le scanner

 Examen de choix dans le diagnostic des cancers ORL,


thorax, abdomen et pelvis
 Permet de repérer les lésions supérieures à 1 cm ,le

renforcement de contraste est une caractéristique


des lésions malignes
 Inconvénients :(Injection d’iode, Coût élevé, manque

de sensibilité et spécificité pour les tumeurs


infracentimétriques)
D/ Imagerie par resonance magnetique (IRM)
Donne des résultats intéressants dans les
tumeurs neurologiques et osseuses

 Sa sensibilité est supérieure à la TDM


pour l’exploration de l’encéphale, du
rachis, du pelvis, des parties molles des
membres

-Contre indications : pacemakers et corps


métalliques
E/Echographie

 Examen peu couteux, simple, non invasif


 Ses principales indications sont le cancer de la

thyroïde, les métastases hépatiques ou


pancréatiques, le diagnostic des tumeurs pelviennes
(ovaire),ou superficielles (testicule).
 Sonde endorectale: pour le cancer de la prostate,
 Sonde endovaginale: pour les cancers gynécologiques
 Echo-endoscopie
 Permet la réalisation des biopsies
f-Explorations isotopiques:

1-la scintigraphie osseuse: détecté les métastases avant l’apparition


des signes radiologiques, utilise le technétium 99 qui va se fixer
sur le remaniement osseux , se présente comme des images
d’hyperfixation qui peuvent s’observer dans les pathologies
bénignes
Utile dans le cancer du sein, thyroïde, poumon, prostate, sarcomes

2-La scintigraphie thyroidienne :

3-La scintigraphie fonctionelle : cardiaque(contraction ventriculaire),


perfusion pulmonaire (embolie pulmonaire)

4-La scintigraphie peropératoire


 5-Le petscan
imagerie qui s’intéresse plus au fonctionnement
d’un organe qu’à sa structure utilise le 18fluoro
deoxy glucose (18FDG)qui sera détecter dans
l’organisme, semble intéressant dans la détection des
tumeurs médiastinales ou abdominales, et aussi pour
évaluer avec précision les limites de la tumeur
2-Examens endoscopiques:
Occupent une place essentielle dans les cancers digestifs,
urinaires
 Oesogastroduodénoscopie

 Rectosigmoidoscopie,colonoscopie

 Cystoscopie

 Hystéroscopie

Permet : Description de la lésion


Effectuer des biopsies
Extension en profondeur(classification)
Parfois examen sous anesthésie générale avec risque d’infection ,
de perforation et hémorragie.
3-Les examens de laboratoire:
 Les examens sanguins sont indispensables dans le
diagnostic des maladies hématologique(Gammapathies
monoclonales, myélomes multiples,…)
 Le dosage de B-HCG dans le choriocarcinome
placentaire, B-HCG et alpha foetoproteine dans les
tumeurs testiculaires ou ovariennes, la thyroglobuline
dans les tumeurs thyroïdiens ,ACE dans les tumeurs
digestifs(colorectaux),PSA(prostate)

 Certains bilans sont nécessaires (bilan phosphocalcique,


bilan hépatique, LDH)
le diagnostic de certitude d’un
cancer est anatomopathologique.
1. Moyens d’obtenir des échantillons
tissulaires
: Biopsies non chirurgicales
– Par voie endoscopique.
– Par voie percutanée :
 Sous le contrôle de la vue : tumeur cutanée, du sein, ganglion

superficiel, biopsie ostéomédullaire.


 Sous contrôle radiologique : micro-biopsie mammaire.

 Sous contrôle échographique : nodule hépatique.

 Sous contrôle tomodensitométrique : nodule pulmonaire

périphérique, nodule hépatique, adénopathie profonde,


tumeur osseuse
Biopsies chirurgicales :
◦ Du fait des conditions anatomiques : tumeur
cérébrale, tumeur profonde située au contact de
gros vaisseaux

◦ Echecs successifs de plusieurs biopsies non


chirurgicales.
◦ Si la biopsie à l’aiguille fait courir un risque de
dissémination tumorale : cancers de l’ovaire, du
rein.

◦ Afin de réaliser simultanément une exérèse de la


tumeur (" biopsie-exérèse ")

2. Place de l’examen cytologique

 L’examen cytologique consiste à étudier la


morphologie de cellules étalées sur une lame.

 Elles peuvent être obtenues soit par


cytoponction à l’aiguille fine de la tumeur, par
frottis (col de l’utérus) ou à partir d’un liquide
biologique. L’examen cytologique peut
permettre d’affirmer la malignité mais ne peut
remplacer totalement l’examen
anatomopathologique
4. Rôles de l’examen anatomopathologique

 Affirmer le diagnostic de malignité.


 Préciser le type histologique de la tumeur : l’étude

immunohistochimique est souvent utile en complément


de l’analyse standard
 Préciser le siège de la tumeur primitive à partir du

prélèvement d’une métastase, lorsque celui-ci n’est pas


évident cliniquement. L’immunohistochimie est parfois
utile.
 Identifier des facteurs de mauvais pronostic, associés à

un risque accru de rechute locale ou à distance :


 Grade histo-pronostic : les critères utilisés sont variables d’une tumeur à
l’autre (grade de Scarff – Bloom et Richardson dans le cancer du sein, grade
de Gleason dans le cancer de prostate…).

 Taille de la tumeur et importance de l’extension aux tissus adjacents,


permettant d’établir le stade TNM post-opératoire
– Présence d’emboles tumoraux vasculaires ou lymphatiques.
– Présence de cellules métastatiques dans les ganglions lymphatiques
satellites de la tumeur : c’est un paramètre majeur associé au risque de
métastase à distance.
 Evaluer la qualité de l’exérèse chirurgicale : toutes les limites d’exérèse sont-
elles saines ?
 Guider la thérapeutique : la présence de récepteurs aux oestrogènes et à la
progestérone sur les cellules d’un cancer du sein indique l’efficacité
potentielle de l’hormonothérapie
5.Classifications anatomopathologiques

1. Carcinomes
Tumeurs développées aux dépends de l’épithélium
 Epithélium malpighien : carcinome épidermoïde
 Epithélium glandulaire : adénocarcinome
 Epithélium transitionnel : carcinome

paramalpighien
 Structures canalaires : cystadénocarcinome
2. Sarcomes
Tumeurs issues de structures mésenchymateuses
 Ostéo/chondrosarcome : os/cartilage
 Léiomyosarcome : muscle lisse
 Angiosarcome : vaisseaux…

3. Tumeurs ectodermiques
 Neuroectodermiques
: gliomes, astrocytome,
épendymome, schwanome, méningiome
4. Dysembryomes
 Tumeurs reproduisant des tissus embryologiques
 Neuroblastome, néphroblastome,

tératocarcinome, choriocarcinome
5. Autres
 Mélanome
 Tumeurs du système hématopoiétique
Bilan d’extension

 Extension locorégionnale
 Recherche de métastases

 Retentissement sur l’état général

 Recherche de tares associées


1-L’extension loco-régionale:
a-L’extension locale:
Tumeur superficielles visibles et palpable:
Diamètre du nodule mammaire, Localisation
Rapport contractés avec la peau(adherance, envahissement cutané…)
Mobilité
Radiologique : mammographie
Tumeur partiellement accessible à l’examen clinique:
En cas de cancer du col utérin c’est le toucher vaginal apprécie
l’induration son caractère bourgeonnant ou ulcéré ,son extension aux
cul de sac vaginaux et aux parois du vagin
L’examen au spéculum permet de définir les dimensions de la tumeur, le
toucher rectal permet d’aprecier l’extension vers la cloison recto
vaginale
Cancers profonds inaccessibles:
L’extension est appréciée par seulement les examens complémentaires
b-Extension lymphatique régionale:
Accessible à l’examen clinique le cas du cancer
du sein ou la palpation des aires ganglionnaires
axillaires est indispensable , les cancers des
VADS dont les territoire de drainage
lymphatique sont essentiellement cervicaux
Non accessible à l’examen clinique
La lymphographie
L’exploration scannographique
Exp d’évaluation de l’extension locorégionale

Cancer du sein :Dimensions cliniques et mammographique


Adhérence superficielle et profonde
Adénopathies axillaires et sus claviculaires
Cancer du col: Examen au spéculum
Toucher pelviens
Cystoscopie
Rectoscopie, UIV,
Cancer du colon: Coloscopie
Scanner, IRM
Chirurgie
Cancer du rectum: Toucher rectal
Rectosigmoidoscopie
Echographie endorectale
Scanner , parfois UIV, cystoscopie
C-Extension à distance:
Elle est fonction du risque de métastase, lui-même fonction du
siège de la tumeur primitive et des facteurs pronostiques

 Le bilan d’extension comprend le plus souvent:


◦ Radiographie de thorax, ou mieux TDM thoracique.
◦ Echographie ou TDM abdominal.
◦ Scintigraphie osseuse si cancer " ostéophile " : sein, prostate,
rein, poumon.

 Les autres examens sont demandés uniquement sur signes


d’appel.
 Mise en évidence des foyers métastatique

Métastases osseuses: douleur spontanée ou provoquée lors de la


palpation osseuse, par fois fracture spontanée
Scintigraphie et radiostandards
Métastases hépatiques: clinique gros foie, dur ,nodulaire par fois
douleureux, l’échographie complétée par un scanner et examens
bilogiques
Métastases neuroméningées: signes clinique d’HIC, scanner et
IRM , étude cytologique du LCR .
Métastases médullaires hématopoeitiques devant une cytopénie
(ponction ou biopsie de moelle)
Classification

 Classifications TNM+++

A visée Pronostic et Thérapeutique++

 Autres classifications
pronostic
 Liés au patient
Etat général = Performance Status de l’OMS
Age
Comorbidité
 Liés à la tumeur

Taille
Localisation
Multifocalité
Type histologique
Degré de différenciation
Grade histopronostique
Récepteurs hormonaux
Mutation oncogène ou antioncogène
 Liés à l’extension tumorale
Envahissement locorégional
Envahissement métastatique
Marqueurs tumoraux (LDH)
 Liés à la prise en charge médicale
Précocité du diagnostic
Multidisciplinarité de la prise en charge
Arrêt d’une exposition à risque
Caractère complet de la chirurgie
conclusion

Une approche pluridisciplinaire est le


gage d’une prise en charge de
qualité.

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