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La République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière


Université Djilali LIABES Sidi-Bel-Abbès
faculté de médecine TALEB Mourad

DIAGNOSTIC DES CANCERS

Pr KHALDI H
Radiothérapie Oncologie
Introduction
Le diagnostic d’un cancer nécessite la réalisation de plusieurs
examens cliniques, biologiques et d’imagerie. L’ensemble de ces
examens permet de proposer au patient la stratégie thérapeutique
la plus adaptée à son cas.

Les examens de diagnostic du cancer ont pour objectif de confirmer


la présence de la maladie chez un patient présentant des
symptômes évocateurs ou un résultat positif à un test de dépistage.

Différents types d’examens peuvent être pratiqués : examens


cliniques, biologiques ou d’imagerie.
En cas de cancer avéré, ce bilan permet de caractériser le degré
d’évolution et la sévérité de la maladie. Toutes ces données sont
nécessaires pour déterminer quel sera le meilleur traitement à
proposer au malade.
Chaque localisation cancéreuse a son mode propre de
révélation tumorale.
A partir de ces signes révélateurs, il faut pratiquer un
certain nombre de procédures diagnostiques choisies
pour:
Arriver le plus rapidement possible au diagnostic.
Faire une biopsie : connaissance histologique précise.
Faire le bilan complet de la pathologie cancéreuse.
Définir le stade du cancer que l’on va devoir traiter.
Mettre en route un projet thérapeutique concerté.
Les bilans diagnostiques ont pour but :de rechercher la meilleure
efficacité pour le patient, donc arriver le plus vite possible à
prendre la bonne décision thérapeutique.

L’examen clinique complet est le premier et souvent le meilleur


moyen de faire un diagnostic précis du stade du cancer.

Un bon examen clinique permet d’éviter des examens


complémentaires inutiles.

On se doit de ne demander que les examens indispensables pour


le diagnostic et la classification du cancer.
• L’examen clinique doit être complet. Il a non
seulement pour but de diagnostiquer la
présence d’une tumeur, mais aussi de repérer
la présence éventuelle de métastases.

• Il permet en outre d’évaluer l’état du


patient afin, notamment, de définir les
possibilités thérapeutiques.
Les examens biologiques

• Un bilan sanguin et/ou urinaire complète ce premier bilan. Il permet


de mesurer des paramètres relatifs à l’état de santé général du patient, et
de doser d’éventuels marqueurs tumoraux pouvant être utiles au
diagnostic et/ou au suivi de certains cancers.
• Ces marqueurs sont généralement des molécules formées en petites
quantités par des cellules normales mais qui se retrouvent produites en
excès par les cellules tumorales. Une fois passés dans la circulation
sanguine ou dans les urines, ces marqueurs peuvent être dosés : leur
concentration est généralement dépendante du nombre de cellules
cancéreuses.
• Les marqueurs du cancer du testicule (augmentation de l’alpha-
foetoprotéine AFP, de la bêta-HCG et de la lactate déshydrogénase LDH)
sont très utiles au diagnostic et au suivi des patients.
• Le PSA est utile dans le suivi du patient avec cancer de prostate (mais
pas pour le dépistage). L’ACE peut être utile dans le suivi du cancer du
côlon.
Les examens biologiques

• Le CA125 peut être utile dans le suivi du cancer de


l’ovaire. Cependant, leur usage tend à diminuer en raison de
faux positifs ou faux négatifs. Ces marqueurs peuvent être
produits en excès lors de certaines maladies non
cancéreuses, à l’image du CA-125 (antigène tumoral 125)
élevé en cas de cancer des ovaires mais aussi chez de
nombreuses femmes sans cancer.

• Autres exemples, l’ACE (antigène carcino-


embryonnaire) souvent retrouvé en concentration
élevée chez les patients atteints de cancers du côlon, du sein,
de la thyroïde, du poumon, du rein, de l’estomac, du rectum
ou encore des ovaires, n’est pas spécifique de ces cancers.
Endoscopie
L’apparition des fibres optiques et de la lumière froide a révolutionné l’abord
endoscopique des lésions tumorales.

Des examens très pénibles autrefois sont maintenant beaucoup mieux tolérés,
pouvant être pratiqués avec ou sans anesthésie générale, et répétés si
besoin afin de permettre l’exploration des :
voies respiratoires
 Laryngoscopie
 Bronchoscopie
digestives
 œsophagoscopie
 gastroscopie
 colonoscopie
 rectoscopie
urinaires
 cystoscopie,
 urétéroscopie
génitales
 hystéroscopie
Tous ces examens permettent :
1. non seulement de décrire la lésion
2. mais surtout d’effectuer des biopsies en vue du diagnostic
anatomopathologique indispensable avant tout traitement.

Combinés à l’utilisation d’une sonde d’échographie ils permettent :


 l’étude de la profondeur de l’invasion tumorale
 la recherche d’adénopathies satellites de proximité.

D’autres examens sont plus complexes et nécessitent une anesthésie : ils ne


sont pratiqués, en général, que pour obtenir une biopsie de façon moins
traumatisante qu’une véritable exploration chirurgicale :
 Médiastinoscopie
 pleuroscopie
 laparoscopie
 arthroscopie, etc.
L’ajout de caméras de télévision permet d’objectiver les lésions
décrites et de faire participer plusieurs cliniciens à l’exploration
endoscopique.

La chirurgie abdominale par laparoscopie n’a pas encore fait sa preuve


en cancérologie, sauf:
1.pour certaines tumeurs très limitées
2.Ou dans un but diagnostic
lymphadénectomie par coelioscopie
Elle nécessite un opérateur et une équipe très entraînée.

Le risque de diffusion le long des orifices de ponction est


assez important favorisé par l’hyperpression intra abdominale, et il
n’est pas sûr que l’exérèse soit toujours carcinologiquement
satisfaisante.
RADIOLOGIE
Permet très souvent d’objectiver les lésions
soupçonnées cliniquement
Radiographie pulmonaire:
Examen simple, très utile pour le diagnostic

1. de tumeurs primitives,
2. de métastases pulmonaires
3. de localisations pleurales
4. de lésions pariétales
ainsi que l’étude des
 complications infectieuses
 fibroses pulmonaires post-thérapeutiques.
Radiographies osseuses standard
objectivent: tumeur primitive soit plus souvent des métastases qui peuvent être
1.soit lytiques
 métastases d'un cancer du rein,
 métastases pulmonaire,
 métastases des voies aérodigestives etc.,
2.soit condensantes
 métastases d'un cancer du sein
 métastases Thyroidiennes
 métastases prostatiques
3.soit mixtes.
La pratique des radiographies osseuses standard est indispensable en cas de
douleur évoquant un syndrome pré-fracturaire .

Elle permet de faire un diagnostic rapide et urgent, notamment lors des risques de
compression médullaire
Mammographie
Examen de choix pour diagnostiquer:

un cancer du sein:
tumeurs d'environ 4 à 5 mm sont souvent détectées
(tumeurs infra-cliniques) :
 image d'opacité dense,
 Stellaire
 mal limitée, au sein de laquelle on a des
microcalcifications typiques.
Scanner
Est un des examens de choix pour le diagnostic des tumeurs au niveau
 crâne
 cou
 thorax
 abdomen
 pelvis.
Les lésions dont la taille est supérieure à 1 cm, sont assez faciles à repérer.
Le renforcement du contraste de la lésion par un produit iodé est assez
caractéristique d'une lésion cancéreuse.

Le scanner permet de:


1. repérer les lésions profondes
2.proposer des ponctions biopsies.

En outre, le scanner constitue un instrument irremplaçable pour


3.définir les volumes cibles tumoraux
4. calculer la dosimétrie prévisionnelle avant la radiothérapie.
IRM (Imagerie par Résonance Magnétique)
Donne des résultats dans:
1. Tumeurs neurologiques
2. Tumeurs osseuses.
3. Pathologies tumorales thoraco-abdomino-pelviennes
(poumon, foie, rein, pancréas, pelvis…) et certaines maladies
de vaisseaux.

Les indications se multiplient pour:

Objectiver les changements induits par la chimiothérapie ou la


radiothérapie
Prédire la réponse au traitement.
Surveillance post thérapeutiques
Echographie
Moyen très intéressant pour différencier:
 Formations kystiques
 Formations creuses.
Intérêt majeur:
 Rapidité d’exécution
 Caractère non contraignant
Principales indications
 Cancer de la thyroïde
 Métastases hépatiques
 Métastases pancréatiques,
 le diagnostic des tumeurs pelviennes (ovaire),
 ou superficielles (testicule).
sondes intracavitaires sont très utiles pour certaines pathologies :
 sonde endorectale pour le cancer de la prostate
 sonde endovaginale pour les cancers gynécologiques
 sonde associée à un endoscope pour certaines tumeurs digestives,
notamment pour préciser le degré d’invasion : oesophage, rectum.
L’échographie sert :
1. pour la réalisation de biopsie
2. de ponction percutanées à l’aiguille ou au trocart.
EXPLORATIONS ISOTOPIQUES
Ce sont des explorations fonctionnelles : la qualité de
l’image est moins intéressante que sa signification.

Cependant, on ne doit pas oublier que le cancer n’est


pas la seule pathologie qui peut induire des
anomalies, et qu’il convient d’interpréter ces clichés
avec prudence.
Scintigraphie osseuse
• permet de détecter les métastases bien avant
l’apparition des signes radiologiques

• constitue ainsi un examen de 'dépistage' des


métastases osseuses
Scintigraphie thyroïdienne

Intéressante pour :
1. délimiter des nodules ‘froids’
mais aussi
2. éliminer les autres pathologies thyroïdiennes
donnant une augmentation de volume de la thyroïde.
Caméra à positrons ou pet Scan
Un certain nombre d’isotopes à courte durée de vie, émetteurs de
positrons, permettent une étude du métabolisme des tissus de
façon précise.
Compte tenu de leur forte (mais très courte) radioactivité et des
possibilités de localisation par l’étude la coïncidence, ils
détecteraient avec une grande précision les tumeurs actives
métaboliquement (consommation accrue de glucose). C'est le
principe du pet Scan.

L’utilisation des isotopes à positons pour:


1. des tumeurs thoraciques
2. des tumeurs abdominales
3. des atteintes ganglionnaires…
4. et aussi pour évaluer avec précision les extensions de la
tumeur.
Anatomie Pathologique
Le diagnostic de cancer exige toujours:
une biopsie
examen anatomopathologique

La connaissance des techniques d’anatomo-


pathologie est indispensable pour bien
comprendre le cancer.
– Cytologie
– Biopsies préopératoires
– Examen extemporané
– Pièces opératoires
Étude microscopique

1.précise le type histologique rencontré

2.effectue une étude de la différenciation en vue d'un grading

3.précise l'état des limites d'exérèse

4. précise l'état d'envahissement des ganglions, et notamment


les ruptures capsulaires.
Classification histologique
Schématiquent on distingue:

Les tumeurs solides Celles-ci se répartissent en 4 grandes catégories, qui


peuvent parfois se combiner.

Les épithéliomas Leur point de départ est un épithélium. Ils représentent 90% de
tous les cancers. On distingue :
1. Carcinomes malpighiens ou épidermoïdes, dont le point de départ est un
épithélium de Malpighi :
 Peau
 Œsophage
 VADS
 Col utérin
 Poumons
2. Adénocarcinomes, dont le point de départ est un épithélium glandulaire,
exocrine ou endocrine sein, prostate, colon (le plus souvent mucineux),
estomac, thyroïde, poumons
3. Carcinomes excréto-urinaires ou transitionnels voies urinaires excrétrices
(uretère, vessie, urètre)

Pour la plupart des épithéliomas, on distingue des formes plus ou moins


différenciées avec tout un système de grading qui essaie d'être le plus reproductible
possible d'un observateur à l'autre.
Les sarcomes
Ce sont des tumeurs issues des structures mésenchymateuses
1. Fibrosarcome
2. Liposarcome
3. Léiomyosarcome
4. Rhabdomyosarcome
5. Ostéosarcome
6. Chondrosarcome
7. Synoviolosarcome

Les tumeurs neuroectoblastiques


Tumeurs du système nerveux central :
1. gliomes
2. épendymome,
Tumeurs des méninges: Méningiome
Tumeur des ganglions nerveux:synmpathoblastome
Tumeur des gaines de Schwann:schwannome
Tumeur du système mélanogénique: mélanome
Tumeur du système endocrinien diffus:apudome
Tumeurs de structure embryonnaire
Les dysembryomes sont plus ou moins matures :
 neuroblastome,
néphroblastome,
Choriocarcinome
1. placentaire,
2. testiculaire,
3. ovarien
4. extra-gonadique
tératome immature.

Tumeurs hématopoïétiques
classées selon le type histologique dont elles sont issues:
Leucémies lymphoblastiques
Leucémies non lymphoblastiques
Lymphomes Hodgkin
Lymphomes non hodgkinien
Myélomes etc.
Les stades de la maladie

• Les tumeurs malignes sont classées en fonction de leur stade d’évolution grâce au
système TNM. Ce système prend en compte l’évolution locale et la taille (T) de la
tumeur, son extension aux ganglions lymphatiques voisins (N, pour « node
», ganglion en anglais) et son éventuelle dissémination sous forme de métastases
(M). Pour chacun de ces trois paramètres, la tumeur est caractérisée par un
chiffre indiquant :
• l’envahissement local : de T1 à T4 selon la sévérité ;
• le nombre de ganglions lymphatiques régionaux envahis : de N0 (pas de ganglion
atteint) à N3 lorsque de nombreux ganglions sont atteints ;
• l’absence (M0) ou la présence (M1) de métastases.
Les tests moléculaires

• Ils visent à identifier d’éventuelles anomalies génétiques dans les tumeurs des
patients pour orienter la stratégie de traitement, à déterminer la possibilité pour
un malade d’accéder à une thérapie ciblée, ou encore à suivre la maladie
résiduelle.

• Le nombre de biomarqueurs prédictifs augmente rapidement avec le


développement clinique de nouvelles thérapies ciblées. Actuellement, plus de la
moitié des thérapies ciblées autorisées disposent d’un biomarqueur conditionnant
leur prescription.

• Par exemple, on recherche systématiquement pour le cancer du sein, une


amplification de HER2/neu (traitement par trastuzumab), et pour le cancer du
côlon, l’absence de mutation de RAS (traitement par cetuximab).

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