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GENERALITES SUR LE CANCER-

CLASSIFICATION DES CANCERS

Pr Ag. ABOUBACAR H. BAMBARA


ONCOLOGIE MEDICALE/UFR SDS
COURS M1 Médecine OHG
SEPTEMBRE 2023
OBJECTIFS DU COURS
1. Définir un cancer
2. Citer les buts de la classification des tumeurs cancéreuses
3. Décrire les éléments de l’étude de l’extension locale des
cancers
4. Décrire les éléments du bilan d’extension ganglionnaire des
cancers
5. Donner la classification TNM des cancers.
PLAN
I. Généralités
I.1. Définitions
I.2. Épidémiologie
I.3. Etiopathogénie
II. Classification
II.1. But
II.2. Éléments de la classification
II.3. Méthodologie générale
II.4. Les types de classification

Conclusion
3
I. GENERALITES(1)
 Le terme de tumeur est macroscopique et signifie masse
tissulaire identifiable par rapport au tissu voisin.

 Ces masses peuvent être classées en pseudotumeurs, tumeurs


bénignes, et tumeurs malignes ou cancers.

 On aboutit à une nomenclature des tumeurs selon leur tissu


d’origine et selon leur comportement.

 Tumeur bénigne ou maligne (cancer)


I. GENERALITES(2)
Le traitement du cancer est multidisciplinaire
RCP: Réunion de Concertation Multidisciplinaire
Traitement curatif ou palliatif
Le traitement du cancer peut:
- Locorégional: Chirurgie , Radiothérapie
- Général: Chimiothérapie
Chirurgien cancérologue,
Cancérologue médical
Cancérologue Radiothérapeute
Cancérologie = Oncologie
I.1. DEFINITIONS(1)
Tumeur : une néoformation tissulaire persistante, autonome, liée à
une prolifération cellulaire anormale. Cette définition élimine
donc :
-une inflammation, qui est une transformation réactionnelle à une
agression pathogène ;
- une dystrophie, qui est une malformation tissulaire.
Tumeur peut être bénigne ou maligne encore appelée cancer.
Cancer: maladie caractérisée par une prolifération anarchique cellulaire
avec possibilité de métastase.
DIVISION CELLULAIRE NORMALE
DIVISION CELLULAIRE ANORMALE
I.1. DEFINITIONS(2)
La mort de l'hôte porteur survient:
- soit en raison de complications aiguës provoquées par le
cancer (hémorragies, compression cérébrale, dyspnée majeure)
- soit en raison de l'insuffisance progressive des organes vitaux
du fait de l'abondance des métastases, (insuffisance respiratoire,
insuffisance hépatique),
- soit en raison de la dégradation massive de l'état général du
patient (cachexie).
I.2. EPIDEMIOLOGIE(1)
Selon l’OMS par le CIRC(Centre International de Recherche sur le
Cancer), fardeau mondial du cancer en 2018 ;18,1 millions de nouveaux
cas et 9,6 millions de décès.
19,3 millions de nouveaux cas de cancers qui ont été diagnostiqués dans
le monde en 2020 et près de 10 millions de décès
3 principaux cancers: Poumon, Sein, Colon-rectum, 1/3 de l’incidence du
cancer et de la mortalité dans le monde.
Deux cancers suivent: Prostate et Estomac.
Cancers du poumon, de l’estomac, du foie, et du colon entraînent le plus
grand nombre de décès chaque année.
Cancer du Poumon et du sein: chacun 2,1 millions nouveaux cas
I.2. EPIDEMIOLOGIE(2)
Cancer Nombre Nouveaux Nombre de cas de
cas décès
Poumon 2, 1 millions 1,8 millions
Sein 2,1 millions 627 000
Colon-Rectum 1,8 millions 881 000
Prostate 1,3 millions 358 989
Estomac 1 million 782 685
Foie 841 080 782 000
Col de l’utérus 569 847 311 365
Source: Globocan 2018 CA: A Cancer Journal for Clinicians
2018;0:1-31.
BF: cancers les plus fréquents: sein, col utérin, foie et prostate
Environ 30% des décès par cancer sont dus aux cinq
principaux facteurs de risque comportementaux et
alimentaires que sont:
- un indice élevé de masse corporelle,
- une faible consommation de fruits et légumes,
- le manque d’exercice physique,
- le tabagisme et la consommation d’alcool.
Le tabagisme est le facteur de risque le plus important,
entraînant dans le monde plus de 22% de la mortalité par
cancer et près de 71% des décès par cancer du poumon.
I.3. ETIOPATHOGENIE : CANCEROGENESE

La cancérogénèse est l’ensemble des phénomènes conduisant


une ou plusieurs cellules normales à la tumeur maligne,
constituée de cellules authentiquement cancéreuses.
La pathogénie des cancers comporte deux niveaux :
- le premier se situe à l’échelle unicellulaire et consiste en un
événement ou plus probablement en une suite d’événements
aboutissant à la production de la première cellule (ou des
premières) maligne reproductible.
Certaines caractéristiques des cellules néoplasiques ont
permis de formuler un nombre considérable de théories de la
carcinogénèse mais les mécanismes précis de celle-ci restent
inconnus ;
- le deuxième concerne l’organisme dans son ensemble. Le
développement de la maladie cancéreuse dépend des
propriétés des clones malins et de la valeur de l’ensemble des
réactions de défense que l’organisme déploie contre eux.
Exemple: cancérogénèse du cancer du col de l’utérus
Cancérogénèse du cancer du col de l’utérus
Virus Papilloma Humain (HPV)
Durée : 10- 15 ans
II. CLASSIFICATION DES CANCERS
II.1. Buts de la classification
La classification des tumeurs a plusieurs buts de :
 prévoir le pronostic,
 établir le stade clinique du patient
 adapter la thérapeutique à la situation clinique,
 permettre des études thérapeutiques nécessaires pour la
mise en évidence un progrès thérapeutique.
 Il est indispensable de faire une classification tumorale
avant tout traitement pour permettre.
II.2. Eléments de la classification des cancers
La plupart des classifications ont une base initiale clinique.
Les éléments déterminants sont :
 - l'importance de l'envahissement local,
 - l'importance de l'envahissement à distance,
 - le type histologique et éventuellement des grades spécifiques à
ce type de cancer,
 - éventuellement des marqueurs tumoraux divers,
II.3. Méthodologie générale
Toute classification est précédée de :

- un examen clinique minutieux ,


- un bilan d’extension locale de la tumorale,
- un bilan métastatique,
- un bilan des marqueurs tumoraux ;
- éventuellement une évaluation gériatrique.
II.3.1. Extension locale
L'étude de l'extension locale a pour but de préciser le
siège et les dimensions de la tumeur, ses relations avec
les organes voisins.
Elle s'apprécie sur le volume tumoral, selon des moyens
différents adaptés à la localisation tumorale.
➢ Evaluation d'une tumeur superficielle
L'examen clinique permet souvent de préciser un certain
nombre de données.
Ainsi, pour le cancer du sein, on peut :
 - mesurer les diamètres du nodule mammaire,
 - préciser sa localisation par rapport au mamelon,
 - vérifier ses rapports avec la peau : adhérence,
envahissement cutané (phénomène de peau d'orange),
 - vérifier sa mobilité par rapport au muscle pectoral et au
gril costal,
➢ Evaluation locale d'une tumeur maligne accessible à
l'examen clinique
Une combinaison des examens cliniques et complémentaires
 Dans le cancer du col de l'utérus,
 - l'examen au spéculum permet de mesure les diamètres de la
lésion et de définir l'invasion de la cavité vaginale,
 - les touchers pelviens (surtout le toucher rectal) permettent
d'apprécier l'infiltration de la paroi vaginale et des paramètres,
 - l'urographie intraveineuse détecte une compression urétérale au
niveau des paramètres,
- la cystoscopie étudie l'atteinte vésicale éventuelle, et en cas de
doute la rectoscopie l'atteinte rectale.

Pour une bonne classification de la tumeur du col utérin,


un examen gynécologique sous anesthésie générale est
nécessaire pour permettre un examen tranquille des lésions, sur
une patiente complètement détendue.
Un tel examen est impératif pour la classification de la FIGO.
De nos jours: IRM pelvienne++++
➢ Evaluation des cancers profonds
L'inventaire nécessite la combinaison d'examens plus
complexes.
Pour le cancer colique, c'est essentiellement la coloscopie qui
permet de faire le diagnostic, et d'évaluer l'invasion
superficielle. Cependant, l'importance de l'évaluation de
l'atteinte en profondeur de la tumeur nécessite la pièce
chirurgicale
II.3.2. Bilan d’extension ganglionnaire

➢ Evaluation clinique
Elle est rendue possible, pour certains cancers, par l'étude des
voies du drainage lymphatique.
Palpation soigneuse des aires ganglionnaires :
 - ganglions axillaires dans le cancer du sein, mais les territoires
mammaires internes ne peuvent être explorés
 - ganglions cervicaux dans les cancers ORL,
 - ganglions inguinaux des cancers de la vulve, de la verge, des
mélanomes des membres inférieurs;
➢ Evaluation paraclinique
 la lymphographie pédieuse, réservée aux lymphopathies mais
également pour certaines études aux cancers du col de l'utérus,
 - le scanner abdomino-pelvien et/ou thoracique, montrant les
ganglions augmentés de volume, à partir d'un centimètre
environ,
 - plus rarement l'échographie abdominale,
 une IRM.
 - La scintigraphie utilisant le Fluoro-glucose et la caméra à
positons est en cours d'évaluation.
➢ Evaluation chirurgicale
La chirurgie cancérologique correcte par curage
ganglionnaire permet l’obtention de ganglions et une étude
histologique de principe.
II.3.3. Bilan d’extension métastatique
Fonction des localisations préférentielles des cancers:
- TDM thoraco-abdominopelvienne
- IRM abdomino-pelvienne
- Scintigraphie osseuse
II.4. Les types de classification

II.4.1. Classification anatomo-pathologique


Cours anatomie pathologie
II.4.2. Classification par stades
Stade Description

Stade 0 Cancer in situ (non invasif)

Stade 1 Invasion très localisée, sans métastases à distance

Stade 2 Extension limitée localement et/ou atteinte ganglionnaire satellite minime

Stade 3 Atteinte locale importante et/ou atteinte ganglionnaire satellite majeure

Stade 4 Tumeur avancée localement et/ou métastases à distance


II.4.3.La classification TNM
L'UICC :Union Internationale contre le Cancer
Selon la Taille T, Ganglions régionaux N

T Description N Description
la tumeur primitive ne peut être
Tx il n'est pas possible de statuer sur les
étudiée Nx
ganglions,

T0 il n'y a pas de tumeur primitive


la recherche de ganglions satellites est
N0
négative,
T1 atteinte très limitée,

atteinte minime ganglionnaire des


atteinte plus importante (en N1
T2 ganglions proximaux,
général, la taille dépasse 2 cm)

atteinte majeure ganglionnaire des


atteinte des tissus conjonctifs N2
T3 ganglions proximaux,
voisins (fixité),
atteinte des ganglions au delà des
T4 atteinte des organes voisins. N3
ganglions proximaux.
II.4.3.La classification TNM
L'UICC : Union Internationale contre le Cancer
Selon M, présence ou non de métastase

M Description

il n'y a pas d'éléments permettant de


Mx
statuer sur les métastases,

M0 il n'y a pas de métastases à distance,

il existe une (ou des) métastase(s) à


M1
distance
III.1 Signe d’alarme des principaux cancers

Cancers Signes
Sein Nodule mammaire, modification de la peau , écoulement
mamelonnaire
Col de l’utérus Métrorragies provoquées
Dyspareunie , douleurs pelviennes
Hydrorrhées
Prostate Pollakiurie, dysurie, hématurie
Diminution du jet , douleurs pelviennes
Colon /Rectum Constipation chronique , troubles du transit , rectorragie
Poumon Toux chronique, hémoptysies, crachats hémoptoïques
CONCLUSION
Les cancers constituent un problème de santé publique ;
leur définition est histologique et le diagnostic souvent
tardif dans les pays en voie de développement.
Une bonne évaluation sur le plan clinique et
paraclinique du patient cancéreux est nécessaire pour
une classification efficiente de sa tumeur.
Cette classification est indispensable avant toute
initiative thérapeutique et est le garant du bon pronostic
post thérapeutique.
TRAVAUX DIRIGES
CLASSER PAR ORDRE DE GRAVITE DECROISSANTE
1. T1N2M0
2. T2N0M0
3. T1N0 M0
4. T1N1M0
5. T3N1M1
6. T2N1M0
7. T2N1M1
8. T3N1M0
9. T2N2M0
10. T4N2M0
TRAVAUX DIRIGES
CLASSER PAR ORDRE DE GRAVITE DECROISSANTE
1. T1N2M0
2. T3N2MO
3. T1N0 M0
4. T1N1M0
5. T3N2M1
6. T2N1MO
7. T2N1M1

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