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ANNPAT-1484; No. of Pages 5 ARTICLE IN PRESS

Annales de pathologie (2020) xxx, xxx—xxx

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ARTICLE ORIGINAL

Étude des caractéristiques

épidémiologiques cliniques et
anatomopathologiques de l’adénocarcinome
gastrique chez une population Marocaine
Study of epidemiological clinical and pathological characteristics of gastric
adenocarcinoma in a Moroccan population

H. Amrani Hassani Joutei a,b,∗, W. Mahfoud a,c,

I. Sadaoui a,d, T. Fechtali b, H. Benomar a

a
Laboratoire d’anatomo-histo-pathologie, institut Pasteur-du-Maroc, 1, rue Louis-Pasteur,
B.P. 20100 Casablanca, Maroc
b
Laboratoire de neurosciences pathologies intégrées et substances naturelles, faculté des
sciences et techniques, B.P. 650 Mohammedia, Maroc
c
Laboratoire de biologie et santé URAC 34, faculté des sciences Ben’Msik, B.P. 7955
Casablanca, Maroc
d
Laboratoire de génétique médicale, faculté de médecine et de pharmacie, B.P. 915
Casablanca, Maroc

Accepté pour publication le 28 avril 2020

MOTS CLÉS Résumé L’adénocarcinome gastrique demeure l’une des dix premières causes mondiales de
Adénocarcinome mortalité avec un pronostic péjoratif. Le but de notre travail est de décrire les caractéristiques
gastrique ; épidémiologiques de l’adénocarcinome gastrique à travers une étude rétrospective, observa-
Maroc ; tionnelle étalée sur une période d’un an. Cent-vingt-et-un cas ont été acheminés au Laboratoire
Épidémiologie ; d’anatomie pathologique de l’IPM-Casablanca, dont 98 ont été retenus pour cette étude. On a
Pronostic ; noté une nette prédominance masculine et les patients âgés de plus de 50 ans représentaient
Dépistage la tranche d’âge prédominante (62 %) (p-value = 0,03). La taille moyenne de la tumeur était de
5,17 ± 2,16 cm, et la plupart des patients ont été diagnostiqués aux stades TNM avancés avec
un taux de 72,44 %. En absence de symptômes spécifiques, l’ADK est un cancer du sujet âgé
souvent diagnostiqué à un stade tardif minimisant ainsi les chances de tout traitement curatif.
L’adoption d’une politique de dépistage dans notre région nous serait probablement bénéfique.
En effet, l’intérêt du dépistage annuel au moins chez les personnes âgées de plus de 50 ans
doit être évalué.
© 2020 Publié par Elsevier Masson SAS.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : hana.gradzie1@gmail.com (H. Amrani Hassani Joutei).

https://doi.org/10.1016/j.annpat.2020.04.014
0242-6498/© 2020 Publié par Elsevier Masson SAS.

Pour citer cet article : Amrani Hassani Joutei H, et al. Étude des caractéristiques épidémiologiques cliniques et
anatomopathologiques de l’adénocarcinome gastrique chez une population Marocaine. Annales de pathologie (2020),
https://doi.org/10.1016/j.annpat.2020.04.014
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2 H. Amrani Hassani Joutei et al.

KEYWORDS Summary Stomach cancer is essentially represented by gastric adenocarcinomas. It remains

Gastric one of the world’s top ten causes of death with a poor prognosis. The aim of our work is to
adenocarcinoma; describe the epidemiological characteristics of gastric adenocarcinoma through a retrospective,
Morocco; observational study over a period of one year. One hundred and twenty one cases were sent to
Epidemiology; the Pathology Laboratory of the IPM-Casablanca, 98 were selected for this study. There was a
Prognosis; male predominance. Patients aged over 50 years represented the predominant age group (62%)
Screening (P-value = 0.03). The average tumor size was 5,17 ± 2,16 cm, and most patients were diagnosed
in the advanced TNM stage with a rate of 72.44%. In the absence of specific symptoms, gastric
adenocarcinoma is a cancer of elderly, frequently diagnosed at a late stage, minimizing the
chances of any curable treatment. The adoption of a screening policy in our area would probably
be beneficial. Indeed, the benefit of annual screening at least among people aged over 50 years
should be assessed.
© 2020 Published by Elsevier Masson SAS.

Introduction acheminés au laboratoire de l’IPM-Casablanca. Tous les

L adénocarcinome gastrique constitue le type histologique
du cancer gastrique le plus fréquent. Son incidence est
en diminution depuis 50 ans dans les pays occidentaux.
Cependant, bien que leur incidence annuelle ait notable-
ment décrue, il demeure l’une des dix premières causes
mondiales de mortalité liée au cancer [1], il représente
la deuxième cause de mortalité par cancer dans le monde
[2,3]. En Afrique, une méta-analyse a montré une incidence
plus augmentée en Afrique Sub-saharienne par rapport à
l’Afrique du nord [4]. Quant au Maroc, les seules études
valables permettant d’avoir une idée préliminaire sur son
incidence sont celles qui émanent du registre d’oncologie de
Rabat [5] et du registre de cancers de la ville de Casablanca
[6], ils montrent, en effet, qu’il constitue le 6-7éme cancer
au Maroc, et le deuxième cancer digestif après les cancers
colorectaux. Son incidence au Maroc reste plus faible que
celle dans les pays développés [7], et se rapproche de celle
des pays du Maghreb [8].
La symptomatologie des adénocarcinomes gastriques est
souvent trompeuse, ce qui explique le diagnostic de la
tumeur à un stade tardif. Le pronostic est donc mauvais
avec une survie à 5 ans inférieure à 30 % dans les pays
développés, et inférieure à 20 % dans les pays en voie de
développement, d’où l’intérêt du dépistage précoce [9—11].
L’objectif de cette étude est de dresser le profil épidé-
miologique de l’adénocarcinome gastrique dans la région
Casablanca-Rabat, de déterminer les facteurs cliniques,
biologiques et pathologiques de la tumeur, et de montrer
l’intérêt de la mise en place d’un programme de dépistage
organisé.
Matériel et méthodes
Collecte de données : nous avons réalisé une étude
rétrospective observationnelle étalée sur une période d’un
an (janvier 2013—décembre 2013). Cent-vingt-et-un tis-
sus paraffinés concernant des patients Marocains ayant
subi une gastrectomie partielle ou totale pour un cancer
gastrique, ont été récoltés des archives d’anatomie patho-
logique de 6 laboratoires de la région Casablanca-Rabat, puis
échantillons ont subi un examen histologique pour confirmer
le diagnostic du type adénocarcinome gastrique, et 98 cas
ont été retenus.
Description de l’étude : c’est une étude descriptive des
différents caractères épidémiologiques et des différentes
caractéristiques biologiques et pathologiques de la tumeur.
Pour chaque patient, une fiche de renseignements cliniques
dûment remplie a été établie par le médecin. Elle concerne
des données sur l’âge du patient au moment du diagnostic,
le sexe, le type et la taille de la tumeur, le type histolo-
gique selon la classification de Lauren, le grade (taux de
différenciation), la profondeur de la tumeur, les métastases
ganglionnaires, la présence de métastases à distance, le
stade selon la classification TNM, et souvent les symptômes
accompagnant la maladie.
Considération éthique : l’approbation du Comité des
Recherches Scientifiques à l’IPM-Maroc a été accordée pour
cette analyse réalisée à partir des dossiers archivés, qui ont
été pseudonymés.
Analyse statistique : les variables quantitatives ont été
décrites en termes de moyenne et d’écart type et les varia-
bles qualitatives en termes de pourcentage. Pour comparer
deux groupes, le test paramétrique classique Khi2 a été uti-
lisé. Les résultats étaient considérés significatifs lorsque la
valeur de p était inférieure à 0,05. L’analyse statistique a
été effectuée par le logiciel Epi-Info version 6,04.
Résultats
L’étude a concerné 98 cas d’adénocarcinomes gastriques, le
diagnostic a été évoqué après l’apparition ou la persistance
de symptômes peu spécifiques, dont les plus communs ont
été l’anémie, des douleurs épigastriques, les vomissements
et l’hématémèse. Les caractéristiques épidémiologiques de
ces patients sont énumérées dans le Tableau 1.
Âge et sexe
L’âge moyen des patients, dans notre série, est
58 ± 12,04 ans (extrêmes : 26—86 ans). Les patients
âgés de plus de 50 ans représentaient la tranche d’âge

Pour citer cet article : Amrani Hassani Joutei H, et al. Étude des caractéristiques épidémiologiques cliniques et
anatomopathologiques de l’adénocarcinome gastrique chez une population Marocaine. Annales de pathologie (2020),
https://doi.org/10.1016/j.annpat.2020.04.014
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Étude des caractéristiques épidémiologiques cliniques 3

Tableau 1 Caractéristiques clinico-pathologiques des patients atteints d’adénocarcinome gastrique par rapport au sexe.
Clinical and pathological features of patients with gastric adenocarcinoma according to gender.
Caractéristiques de la tumeur Sexe Valeur de p
n = 66 (%) n = 32 (%) Total (%)
(homme) (femme)
Taille de la tumeur
Taille < 5 cm 29 43,94 23 71,88 52 53,06 0,09
Taille ≥ 5 cm 37 56,06 9 28,13 46 46,94
Type histologique
Type Intestinal 21 31,82 6 18,75 27 27,55 0,02
Type Diffus 25 37,88 7 21,88 32 32,65
Type Mixte 20 30,3 19 59,38 39 39,8
Grade
Bien différencié 21 31,82 3 9,38 24 24,49 0,027
Moyennement différencié 16 24,24 14 43,75 30 30,61
Peu différencié 29 43,94 15 46,88 44 44,9
pT
pT1 10 15,15 3 9,38 13 13,27 0,142
pT2 10 15,15 11 34,38 21 21,43
pT3 28 42,42 9 28,13 37 37,76
pT4 18 27,27 9 28,13 27 27,55
pN
pN0 15 22,73 12 37,5 27 27,55 0,235
pN1 18 27,27 8 25 26 26,53
pN2 17 25,76 9 28,13 26 26,53
pN3 16 24,24 3 9,38 19 19,39
pM
pM0 64 96,97 30 93,75 94 95,92 0,45
pM1 2 3,03 2 6,25 4 4,08
Stade TNM
Stades I/II 16 24,24 11 34,37 27 27,55 0,04
Stades III/IV 50 75,76 21 65,63 71 72,45

prédominante (62 %) par rapport aux patients âgés de
moins de 50 ans (p = 0,03). Une prédominance masculine est
observée. En effet, 66 hommes (67,34 %) contre 32 femmes
(32,66 %) ont été recensés, soit un sexe ratio de 2,06.
Taille de la tumeur
La taille de la tumeur varie entre 2,5 et 11 cm avec une
moyenne de 5,17 ± 2,16 cm. La taille de la tumeur est
inférieure à 5 cm chez 29 patients de sexe masculin et
23 patients de sexe féminin. Par contre, la taille de la
tumeur supérieure ou égale à 5 cm a été retrouvée chez
37 patients de sexe masculin vs 9 de sexe féminin. De
manière générale, 53,06 % des patients ont une taille de
la tumeur inférieure à 5 cm contre 46,94 % ayant une taille
supérieure ou égale à 5 cm, p-value = 0,09.
Type histologique
Parmi tous les patients, 27 cas soit un taux de 27,55 % pré-
sentaient un type intestinal selon la classification de Lauren,
32 cas, soit un taux de 32,65 % sont de type diffus, et 39 cas
soit un taux de 39,80 % sont de type mixte, valeur de p = 0,02.
Grade de la tumeur
Quant au grade de la tumeur, 44 patients ont été diagnos-
tiqués avec un adénocarcinome peu différencié, avec une
fréquence statistiquement significative de 44,9 % (valeur de
p = 0,027), contre 30,61 et 24,49 % moyennement et bien
différenciées, respectivement.
Stade TNM
Pour la plupart, les patients ont été diagnostiqués aux stades
TNM avancés. En effet, 71 patients, soit un taux de 72,45 %
ont été diagnostiqués aux stades III et IV (valeur de p = 0,04).
Quant à l’invasion ganglionnaire locorégionale (pN), il existe
une répartition approximativement égale des patients en
N0, N1, N2, N3, 27 (27,55 %), 26 (26,53 %), 26 (26,53 %),
19 (19,39 %), respectivement. En outre, 4 cas (4,08 %) uni-
quement présentaient des métastases à distance (pM) au
moment du diagnostic.
Discussion et conclusion
Le cancer de l’estomac est un cancer agressif dont le pro-
nostic est extrêmement grave. Il est caractérisé par une
importante disparité géographique. Sa symptomatologie cli-
nique est très polymorphe et rarement évocatrice, souvent
source du retard diagnostique et de prise en charge théra-
peutique [12].
Dans notre étude, le diagnostic de l’adénocarcinome a
été fait après l’apparition ou la persistance de symptômes,
peu spécifiques dont les plus communs sont l’anémie, des
douleurs épigastriques, les vomissements et l’hématémèse.
Ceci rejoint les données rapportées par les différentes
études réalisées, affirmant que les symptômes sont souvent

Pour citer cet article : Amrani Hassani Joutei H, et al. Étude des caractéristiques épidémiologiques cliniques et
anatomopathologiques de l’adénocarcinome gastrique chez une population Marocaine. Annales de pathologie (2020),
https://doi.org/10.1016/j.annpat.2020.04.014
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4 H. Amrani Hassani Joutei et al.
tardifs et trompeurs, d’où la gravité de ce cancer [12,13].
Ils peuvent apparaître simultanément et sont dominés par
l’altération de l’état général, les épigastralgies et les vomis-
sements. L’hémorragie digestive haute et la dysphagie sont
moins notées [12,13].
L’âge des patients dans notre série, tout sexe confondu
varie de 26 à 86 ans avec un âge moyen de 58 58 ± 12,04 ans.
La majorité des auteurs considère le cancer gastrique en
tant que cancer de l’Homme âgé, ce qui corrobore avec
les résultats obtenus dans notre étude [14,15]. En effet,
l’âge moyen des patients atteints de cancer gastrique, varie
souvent entre 50 et 70 ans [14—16].
Dans notre étude, une prédominance masculine (67,34 %)
des patients atteints de cancer gastrique a été observée
avec un sexe ratio de 2,06. Le cancer de l’estomac consti-
tue un problème de santé publique dans certaines régions
du monde particulièrement, l’Asie du Sud-Est et l’Europe
de l’Est. Paradoxalement, pour la plupart des autres pays,
l’incidence est faible et en constante diminution. Mais par-
tout dans le monde, il existe une forte prépondérance
masculine qui concerne particulièrement l’homme de plus
de 65 ans [17,18]. Le sex-ratio varie généralement entre
1,4 et 2 en faveur de l’homme [16,19,20]. Selon certains
auteurs, cette prédominance masculine serait due aux habi-
tudes toxiques qui sont dans la majorité des cas liés au
tabagisme et/ou à l’alcoolisme, qui constituent les causes
majeures de cette pathologie et, à un degré moindre, à
l’exposition professionnelle et environnementale aux sub-
stances cancérigènes plus importante chez les hommes que
chez la femme [21—23].
D’après certains auteurs, la taille moyenne de la tumeur
est de 6 cm. En outre et selon les mêmes auteurs, une
tumeur mesurant au moins 5 cm serait de mauvais pronostic
[24,25]. La taille de la tumeur varie dans notre série entre
2,5 et 11 cm avec une moyenne de 5,17 ± 2,16 cm, révélant
ainsi un pronostic péjoratif.
En revanche, la plupart des patients étaient diag-
nostiqués aux stades TNM avancés III et IV, ce qui
concorde avec les données de certains auteurs [14,26]. Par
contre, l’association japonaise du cancer gastrique affirme
qu’environ 40 % des cas appartiennent aux stades I et II rela-
tivement curable. Ceci est dû aux campagnes de dépistage
annuel du cancer gastrique au Japon [1]. Au Maroc, le cancer
gastrique ne bénéficie pas du dépistage de masse comme il
est établi au Japon où les populations sont à haut risque, le
diagnostic est par conséquent souvent tardif : au cours du
bilan étiologique d’une anémie, d’une altération de l’état
général, de douleurs ou troubles digestifs non spécifiques,
ou enfin dans le bilan étiologique d’une métastase ganglion-
naire, hépatique ou pulmonaire. Lorsque le diagnostic est
soulevé par examen fibroscopique, il révèle souvent une
tumeur consistante et profonde à traitement difficile et à
pronostic réservé [27,28].
Quant à l’invasion ganglionnaire locorégionale, une
répartition à peu près égale des patients à N0, N1, N2, N3
(27,55 %, 26,53 %, 26,53 %, 19,39 %, respectivement) a été
observée, à l’opposé des études publiées précédemment
[28].
Concernant les métastases à distance, elles sont de
4,08 % dans notre série, rejoignant les données de la lit-
térature qui démontrent également que la survie, au cours
du cancer gastrique localement avancé, est meilleure que
celle des cancers gastriques avec des métastases à distance.
La chance de survie diminue en effet avec le nombre de
site de métastases [12,29]. Ces métastases à distance sont
le plus souvent des métastases hépatiques en raison du
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drainage dans la veine porte. D’autres zones de dissémina-
tion fréquentes, incluent les poumons en raison du drainage
lymphatique des tumeurs adjacentes à la jonction oeso-
cardiaque et les ganglions lymphatiques intra-abdominaux.
Les métastases d’adénocarcinomes gastriques rectales sont
également rapportées dans la littérature, alors que les
métastases intestinales sont très rarement observées dans
des études post-mortem [30,31].
Les principales limites de notre étude correspondent à
son caractère transversal descriptif menant à des biais de
sélection, aussi à l’absence de données concernant les fac-
teurs de risque et d’autres caractéristiques de la tumeur
dans les fiches des patients. La création de fiches de recueil
des données préopératoires et postopératoires se révèlent
donc très utile.
De manière générale, le nombre de cas d’ADK gastriques
retrouvé dans notre étude, par rapport à la période étudiée,
reste relativement élevé, d’où l’intérêt de la réalisation
d’un programme actif de prévention supporté par les autori-
tés sanitaires du pays. En fait, ce dernier n’est envisageable
que dans les pays où l’incidence du cancer gastrique est
très élevée, c’est le cas du Japon [32]. S’il est logique de se
concentrer sur la prévention primaire dans ces pays, il y a
une incertitude sur les moyens employés : modification du
style de vie et du régime alimentaire (moins de conserves,
plus de fruits et de légumes) et une augmentation des règles
d’hygiène ou éradication d’Helicobacter pylori. Si un pro-
gramme actif de prévention est justifié au Japon, le sera-t-il
au Maroc ? Dans ce pays, une vrai question se pose, celle de
savoir si le dépistage ne justifie pas la mise en place par les
autorités sanitaires d’une politique nationale, ou alors est-il
préférable d’insister sur le contrôle de qualité des examens
endoscopiques, pour renforcer l’efficacité de la détection
précoce, au cours des examens dits « opportunistes ».
En guise de conclusion, l’adénocarcinome gastrique
représente le type histologique du cancer gastrique le
plus fréquent. En absence de symptômes spécifiques,
l’adénocarcinome gastrique est un cancer du sujet âgé sou-
vent diagnostiqué à un stade tardif à pronostic péjoratif,
minimisant ainsi les chances de tout traitement curatif. Le
dépistage annuel réalisé au Japon, pays à haut risque, per-
met de diagnostiquer 40 % des tumeurs à un stade superficiel
et de diminuer par conséquent le taux de mortalité due au
cancer gastrique. L’adoption d’une pareille politique dans
notre région nous serait probablement aussi bénéfique, et
l’intérêt de la sensibilisation du grand public, et de la réali-
sation de campagne de dépistage annuel au moins chez les
personnes âgées de plus de 50 ans doit être évalué. Il serait
aussi opportun d’insister de manière générale sur le contrôle
de qualité des examens endoscopiques, afin de renforcer
l’efficacité de la détection précoce.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs ne pas avoir de liens d’intérêts.
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