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SYNTHÈSE DES NOUVELLES

POST’U (2019)

RECOMMANDATIONS
Traitement du cancer du pancréas
(recommandations en cours
de labellisation INCa – 2019)
; Alain Sauvanet
() Pôle des Maladies de l’Appareil digestif, Service de Chirurgie Hépatobiliaire et Pancréatique,
Hôpital Beaujon, 100 Boulevard Général Leclerc 92110 Clichy.
E-mail : alain.sauvanet@aphp.fr

— définir les critères de résécabilité et


Introduction de non résécabilité ;
Conflits d’intérêt
— 
s tandardiser les techniques de
(3 dernières années) : Elsevier (rédac- prélèvement et définir des critères
teur), Mayoli Spindler (orateur sympo- L’incidence de l’adénocarcinome
pancréatique (ADCP) est en hausse en de qualité et de lecture pour les
sium), Novartis (orateur symposium) examens anatomo-cytopatholo­
France avec environ 14 000 nouveaux
cas en 2017. Malgré des progrès giques ;
Mots-clés
récents, l’ADCP est associé à un très — 
d éfinir les indications et les
Adénocarcinome pancréatique, traite-
mauvais pronostic avec une survie nette modalités techniques du drainage
ment d’induction, traitement adjuvant
standardisée sur l’âge d’environ 10 % biliaire ;
Abréviations à 5 ans. L’ADCP pourrait devenir la — définir les critères d’évaluation de
2e cause de mortalité par cancer digestif la réponse thérapeutique ;
ACHBT  : Association de Chirurgie-
en 2020 dans les pays occidentaux.
H é p a to - B i l i o - Pa n c ré a t i q u e e t — définir la place de soins de support
Transplantation Hépatique Le traitement curatif de l’ADCP a long- tout au long du parcours de soins ;
ADCP : adénocarcinome du pancréas temps reposé sur la seule chirurgie — standardiser la surveillance.
AFSOS : Association francophone pour qui est rarement possible du fait de
la fréquence très élevée de l’exten- Ce texte traite particulièrement du
les soins oncologiques de support
sion loco-régionale (ganglionnaire et bilan pré-thérapeutique, des indica-
CA 19-9 : Antigène carbohydrate 19-9 tions du traitement chirurgical, du
vasculaire) et métastatique (surtout
DPC  : duodénopancréatectomie traitement adjuvant et des traite-
hépatique) (1). La chimiothérapie a
céphalique ments en situation métastatique.
des indications à visée curative ou
FFCD : Fédération Française d’Endos- palliative larges (2-5). Il faut actuel-
copie Digestive lement 6 à 9 semaines en moyenne
INCa : Institut national du cancer après le premier symptôme (le délai
IRM  : imagerie par résonance étant fonction du type de symptômes Bilan préthérapeutique
magnétique et du type de spécialiste consulté)
NO : Niveau de preuve scientifique pour faire le diagnostic de cancer du
Diagnostic positif
RCP : Réunion de concertation pluri- pancréas métastatique en France. Le
disciplinaire délai entre le début des symptômes Les symptômes les plus fréquents de
et la mise en route d’un traitement a l’ADCP sont l’asthénie, l’anorexie et
RPC  : recommandations pour la
un impact sur la survie (6, 7). Il faut la perte de poids, marquant le début
pratique clinique
poser les indications sur des examens de la maladie chez 50 % des patients
SFCD : Société Française de Chirurgie
d’imagerie récents et performants en et présents au diagnostic chez
Digestive
particulier afin de limiter le risque de environ 85 % d’entre eux. Les autres
SFED : Société Française d’Endoscopie signes fréquents sont les douleurs
laparotomie non thérapeutique du fait
Digestive abdominales (80 %) et les signes en
de la découverte per-opératoire d’une
SFP : Société Française de Pathologie rapport avec l’obstruction biliaire
contre-indication, laparotomie inutile
SFR : Société Française de Radiologie qui a probablement un impact négatif (55 %).
SIAD : Société d’Imagerie Abdominale sur la survie. L’objectif des recom- Compte tenu de sa faible sensibilité,
et Digestive mandations nationales de bonnes l’échographie ne doit pas être utilisée
SNFGE : Société Nationale Française pratiques pour le diagnostic, le trai­ pour le diagnostic d’ADCP (8,  9).
de Gastroentérologie tement et le suivi des patients atteints L’exactitude globale de la TDM (8, 9)
SPG : spléno-pancréatectomie gauche d’ADCP était d’aider l’ensemble des pour le diagnostic est autour de 90 %
TDM : tomodensitométrie praticiens impliqués à : avec une sensibilité globale non
TEP, PET, PET-Scan  : tomographie — standardiser les examens diagnos- inférieure à celle de l’IRM. Du fait de
par émission de positons (Positron tiques et le bilan d’extension, les ses performances et d’une plus grande
Emission Tomography) critères de lecture ; disponibilité, la TDM est l’examen de

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première intention. Il est important seuils très élevés  : CA  19-9  >  20  N — e n cas de lésion évocatrice de
de noter que l’exploration TDM d’un avec cholestase et >  200  N sans cancer, non accessible à une
patient suspect d’ADCP requiert une cholestase. Quand le diagnostic exérèse d’emblée et non métasta-
technique d’exploration spécifique d’ADCP est cer tain, le dosage tique, afin d’obtenir une certitude
(acquisitions multiphasiques après pré-thérapeutique du CA  19-9 est histologique ;
injection de produit de contraste, utile car une élévation au-delà de — en cas de lésion douteuse en TDM +
reconstructions multiplanaires) afin 100 à 160 UI/mL selon les études IRM, même si elle semble résécable,
d’optimiser l’évaluation du staging et (ictère et diabète absents ou traités) afin de limiter le risque de pancréa-
de l’extension vasculaire (10). La TDM est prédictive d’une maladie méta- tectomie abusive.
doit idéalement être réalisée avant la statique parfois non visible en
mise en place de toute prothèse biliaire imagerie. Le dosage d’ACE est inutile. L’EE de contraste est utile en cas de
afin de ne pas altérer ses perfor- difficulté diagnostique ou de repérage
mances et l’évaluation de la réséca- L’IRM est utile pour les lésions appa- de la lésion à biopsier (avis d’experts).
bilité (avis d’experts). La demande de raissant isodenses au pancréas en Pour le traitement des prélèvements,
TDM doit préciser clairement qu’une scanner  (14). Comme pour la TDM, les techniques hybrides permettant
lésion du pancréas est recherchée. Le l’exploration IRM doit être réalisée une approche cytologique (mono-
contexte clinique, les données anato- idéalement avant la mise en place de couche ou cytobloc) et histologique
mopathologiques, endoscopiques, le prothèse biliaire du fait des artefacts sont recommandées. En cas de biopsie
taux des marqueurs biologiques, ainsi induits. négative, la décision de réaliser une
que la présence ou non d’un ictère nouvelle biopsie dépend du contexte
Le diagnostic d’ADCP peut être for- et doit être prise en RCP :
et la fonction rénale doivent être
tement suggéré par la conjonction
mentionnés. Une TDM avec explo- — en cas de forte suspicion (terrain,
des éléments cliniques (âge, terrain,
ration techniquement satisfaisante clinique, biologie, TDM) pour
ictère, AEG), biologiques (CA 19-9) et
du pancréas doit être réalisée dans une lésion résécable d’emblée, la
les résultats de l’imagerie en coupe
les 3 semaines précédant tout geste décision d’une pancréatectomie
(TDM et IRM). La mise en évidence au
chirurgical ou même toute présenta- sans preuve histologique peut être
scanner d’un syndrome de masse tissu-
tion en RCP. L’absence de respect des prise si l’IRM hépatique ne montre
laire pancréatique hypodense, prenant
pré-requis techniques ci-dessus impose pas de lésion secondaire ;
le contraste à la phase tardive, avec
de refaire une TDM selon la technique — en cas de tumeur border-line ou
dilatation canalaire d’amont (double
recommandée. Le compte rendu de localement avancée, la confirma-
dilatation canalaire biliaire et pancréa-
la TDM doit être structuré selon les tion histologique est indispensable
tique dans les tumeurs de la tête du
modèles de la SIAD et de l’American pour autoriser un traitement d’in-
pancréas, simple dilatation canalaire
Pancreatic Association (9, 10). Cette duction ;
pancréatique dans les tumeurs de la
structu­ r ation permet d’améliorer
queue) pose le diagnostic avec une — 
e n cas de doute diagnostique
l’exactitude de l’interprétation nota-
sensibilité et une spécificité de 90 %, (lésion non tumorale ou tumeur
mment pour l’évaluation de la résé-
plus élevés encore s’il existe une d’une autre nature, mais résécable),
cabilité. Il faut décrire les éventuels
extension vasculaire (10). Certains des la décision doit être prise au cas par
contacts avec les vaisseaux importants
diagnostics différentiels sont « chirur­ cas (selon : le terrain, le diagnostic
(tronc cœliaque et ses branches, artère
gicaux  » (tumeur neuroendocrine, différentiel éventuels et le type de
et veine mésentérique supérieures,
tumeur solide et pseudopapillaire) ce chirurgie envisagé).
veine porte, variations anatomiques),
qui fait que le risque d’opérer à tort un
chiffrer ces contacts (plus ou moins de Bilan d’extension
malade ayant une tumeur non chirur­
180°), noter une déformation ou une Il repose sur la TDM qui a de bonnes
gicale (bénigne) du pancréas est de
sténose éventuelle. En cas de lésion performances pour l’évaluation de la
7 % dans les séries récentes (15). La
pancréatique identifiée, il faut aussi résécabilité avec une sensibilité entre
TEP-TDM, bien que non invasive, n’est
réaliser immédiatement une TDM 86 à 96 % et une spécificité de 88 %
pas un examen de référence pour le
thoracique. (10, 17). Le délai entre la TDM et la
diagnostic positif d’ADCP du fait
Le dosage du CA 19-9 sérique a une notamment d’un nombre important chirurgie ne doit pas dépasser 3 ou
trop faible valeur prédictive positive de faux-positifs et de faux-négatifs 4 semaines afin de limiter le risque
au seuil de 37 UI/mL pour permettre dans les diagnostics différentiels que de métastases hépatiques ou péri-
le diagnostic précoce d’ADCP et, en sont la pancréatite chronique, la pan- tonéales découvertes en peropératoire
présence d’une lésion pancréatique, créatite auto-immune et la recherche (7, 10). Pour les tumeurs non méta-
pour différencier un adénocarci- de composants invasives au sein des statiques, la TDM permet de classer
nome d’une lésion bénigne (11-13). TIPMP (16). les ADCP en cancer résécable, de résé-
Au seuil de 37  UI/mL, la sensibilité cabilité limite, ou localement avancé.
L’échoendoscopie a des indications Plusieurs classifications existent,
est d’environ 80  % et la spécificité
de plus en plus larges, non pour mais la plus utilisée est la classifi-
de 90  % environ. Le nombre élevé
évaluer la résécabilité de la lésion, cation NCCN  (9) dont l’utilisation
de faux positifs est lié au diabète ou
car la TDM et l’IRM sont plus perfor- est recommandée (avis d’experts).
surtout à la cholestase et une partie
mantes  sur ce point  (16-18), mais Schématiquement, selon cette classi-
des faux-négatifs s’explique par la
pour la caractériser et la biopsier : fication, une tumeur est classée :
non expression du CA 19-9 en cas
de groupe sanguin Lewis négatif. — e n cas de lésion évocatrice de — Résécable en l’absence de contact
La quasi-certitude du diagnostic ne cancer et accessible à une exérèse entre la tumeur les vaisseaux
semble possible, en présence d’une d’emblée si un traitement néo-­ suivants  : tronc cœliaque, artère
lésion pancréatique, que pour des adjuvant est décidé en RCP ; hépatique, artère et veine mésenté­

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SYNTHÈSE DES NOUVELLES
RECOMMANDATIONS
riques supérieures, veine porte) ; ou L’extension ganglionnaire à distance un drainage biliaire est indiqué en
lorsqu’il existe un contact veineux (principalement latéro-aortique dont cas d’ictère associé aux conditions
isolé < 180° et sans irrégularité des l’envahissement a le même pronostic suivantes  (26)  : hyperbilirubinémie
contours ni déformation, permet- que des métastases d’autres sites) sévère (seuil compris entre 250 et
tant une reconstruction veineuse. et l’extension péritonéale, présentes 300  µmol/l-Grade  C), angiocholite,
— De résécabilité limite («  border- chez respectivement 9 à 15 % et 5 % insuffisance rénale liées à l’hyper-
line resectable  ») s’il existe au des malades ayant un ADCP résé- bilirubinémie et nécessité de différer
moins un critère: contact < 180°de cable sont plus difficiles à détecter la chirurgie (bilan d’opérabilité,
circonférence avec l’AMS ou le TC, (1,  22,  23). Pour l’extension gan­ renutrition, chimiothérapie néo­ad-
contact <  180° de circonférence glionnaire à distance, la sensibilité juvante) (avis d’experts). La voie
avec VMS ou VP avec déformation de la TDM est d’environ 25 % et celle d’abord rétrograde endoscopique
ou irrégularité des contours, ou du PET FDG de 10 à 60 % avec une doit être privilégiée en raison de sa
contact >  180° de circonférence spécificité des 2 examens d’environ plus faible morbidité immédiate (27),
avec VMS ou VP, ou thrombose 80-85 % (24). Un doute sur une exten- de l’absence de sur-risque de carci-
veineuse permettant toutefois une sion ganglionnaire à distance impose nose péritonéale et de la possi-
reconstruction veineuse. un picking ganglionnaire, idéalement bilité de confirmer le diagnostic par
par laparoscopie, avec un examen his- brossage cytologique ou biopsie.
« localement avancée » s’il existe
—  tologique extemporané dont la sen- Les stents métalliques courts ≤ 6cm
au moins un critère : sibilité est d’environ 70  %  (23). La doivent être préférés aux stents
- au niveau artériel, contact > 180° détection de la carcinose péritonéale longs et aux stents plastiques (28).
avec AMS ou TC ou contact avec par l’imagerie a été mal étudiée. Seule Aucune recommandation entre
la première artère jéjunale ; pour la laparoscopie a de bonnes perfor- stent métallique couvert et stent
les lésions corporéo-caudales, mances (sensibilité pour la détection métallique non couvert ne peut
contact  >  180° avec AMS ou TC, des métastases hépatiques et péri- être formulée, sauf si le diagnostic
contact avec le TC avec atteinte tonéales d’environ 85 %-90 %) mais n’est pas confirmé au moment du
aortique ; elle garde des indications sélectives drainage biliaire (dans ce cas il
(suspicion de métastases en imagerie faut privilégier un stent métallique
 
- au niveau veineux, occlusion
sans confirmation histologique, couvert extractible dans l’hypothèse
longue de la VMS ou de la VP ou
tumeur >  3-4  cm, CA  19-9 élevé) où de nouveaux prélèvements
reconstruction impossible.
(1, 13). seraient nécessaires). En cas d’échec
La TDM thoracique est également de l’abord endoscopique rétrograde,
nécessaire car elle détecte des métas- Malgré les limites de la TDM et de il est recommandé d’utiliser la voie
tases pulmonaires isolées dans 2 à 6 % l’IRM pour la détection des métas- échoendoscopique ou percutanée
des cas (19). tases, la TEP FDG systématique n’est sans qu’il soit possible d’émettre
pas recommandée pour le bilan d’ex- une préférence. Avant traitement
Une laparotomie non thérapeutique tension initial d’un ADCP résécable. néo-adjuvant ou d’induction, un
altère l‘état général et peut retarder La TEP FDG est utile dans le bilan drainage biliaire est indiqué en cas
le début de la chimiothérapie en cas préthérapeutique d’un ADCP locale- de symptômes cliniques (ictère,
de complications postopératoires. ment avancé en TDM, pour la détec- angiocholite, prurit) (Grade C). Les
Il est donc nécessaire de diminuer tion de métastases non visibles en modalités techniques du drainage
au maximum le risque de mécon- TDM (avis d’experts). sont identiques à celles des tumeurs
naître des métastases hépatiques ou en attente de chirurgie à visée
péritonéales occultes. L’IRM hépa- curative. En situation palliative,
tique doit être systématique, non un drainage biliaire est indiqué
seulement pour caractériser toute Traitement de l’ictère en cas de symptômes et un abord
lésion hépatique atypique en TDM, endoscopique rétrograde mettant
mais aussi car elle découvre des en place un stent métallique doit
métastases occultes chez 10  % des Les modalités du traitement de être choisi en première intention.
malades sans lésion hépatique visible l’ictère dépendent du projet théra- Aucune recommandation entre
en TDM (20). L’IRM pourrait ainsi, en peutique, ce qui justifie une stent métallique couvert et stent
améliorant la sélection des malades, présentation précoce en RCP. Les métallique non couvert ne peut être
être associée à une meilleure survie indications du drainage biliaire émise, sauf si le diagnostic n’est pas
sans récidive. Pour avoir de bonnes pré-opératoire doivent être sélec- confirmé au moment du drainage
performances, l’IRM doit inclure des tives, car il augmente la morbidité biliaire. Dans ce cas, un stent couvert
coupes axiales, d’épaisseur inférieure de la chirurgie et peut entraîner extractible est préférable, malgré
à 5 mm, en séquences pondérées en des complications graves comme un risque supérieur de migration,
T1 sans et après injection de chélates la pancréatite nécrosante retar- dans l’hypothèse où de nouveaux
de gadolinium, T2 et diffusion. d a n t , vo i re c o n t re - i n d i q u a n t prélèvements seraient nécessaires
L’injection d’un produit de contraste définitivement, les traitements à (avis d’experts). En cas d’échec de
hépato-spécifique semble utile en visée curative  (25). À l’inverse, en la voie endoscopique rétrograde,
cas de doute entre abcès hépatique cas de chirurgie curative, la mise il est recommandé d’utiliser un
(post-angiocholitique) et métastase. en place d’une prothèse biliaire et abord guidé par échoendoscopie de
La preuve histologique de la métas- le délai nécessaire à la régression préférence à la voie percutanée (avis
tase doit être obtenue chaque fois que de l’ictère (environ un mois) ne d’expert).
possible car il existe un faible risque diminuent pas la survie à distance.
de faux-positif de l’IRM (20, 21). Avant chirurgie à visée curative,

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dégénérées. Une sélection des patients Tumeurs résécables
Traitement chirurgical est nécessaire afin de limiter la
mortalité opératoire. La DPC et dans Il s’agit selon la classification NCCN
une moindre mesure la PG ont une de tumeurs sans extension vasculaire
Généralités mortalité qui s’élève nettement après ou avec un contact veineux <  180°
75 ou 80  ans ou en cas de comor- et sans déformation de la lumière
Le but de l’exérèse d’un ADCP est d’ob- vasculaire (9). Il faut noter que dans
tenir l’exérèse complète d’une tumeur bidité sévère (insuffisance rénale,
insuffisance hépatique ou hyperten- la classification de l’ASCO il s’agit de
localisée avec des marges de résection tumeurs sans contact vasculaire sur la
saines. La résection R0 (distance entre sion portale sévère, cardiopathie avec
insuffisance cardiaque, insuffisance TDM, ce qui constitue une définition
les marges et la tumeur > 1 mm) est plus stricte (8). L’intervention est soit
associée a un meilleur pronostic avec respiratoire) (32, 33). L’âge seul n’est
pas une contre-indication mais doit une DPC, soit une SPG, avec lympha­
une survie médiane entre 30 et 40 mois dénectomie régionale, enlevant les
(29, 30). La marge de résection la plus justifier d’une évaluation onco-géri-
atrique et d’un bilan d’opérabilité ganglions péripancréatiques et ceux
importante en terme pronostique est situés au contact du tronc cœliaque et
la marge rétrovasculaire constituée pour identifier les comorbidités aggra-
vantes. Un score ASA élevé (3 ou 4) de l’artère mésentérique supérieure du
par la lame rétroporte  (tissu grais- même côté que la tumeur. Une lympha­
seux, lymphatique et nerveux situé est une contre-indication relative à la
pancréatectomie. Malgré le mauvais dénectomie élargie aux ganglions
en arrière de l’axe veineux mésentéri- cœlio-mésentériques contro-latéraux
co-porte et au contact de l’AMS) (30). pronostic de l’ADCP, il n’est pas souhai-
table de proposer la chirurgie chez à la tumeur et lombo-aortiques n’est
Le plus souvent, l’exérèse est macro- pas recommandée, car elle augmente
scopiquement complète, mais en un patient dont le risque prévisible
de mortalité dépasse 10  % car, en la morbidité globale de l’intervention
raison d’une distance entre les marges sans modifier le staging, ni améliorer
et la tumeur <  1  mm, l’exérèse est l’absence de décès, la morbidité sera
importante, limitant les possibilités de le pronostic à distance (22). La prise
classée R1 avec alors une survie peu en charge postopératoire doit être
différente de celle obtenue avec une chimiothérapie adjuvante et la qualité
de vie postopératoire. centrée sur le dépistage et un traite-
marge de 0 mm. Dans la pratique, ce ment efficace des complications post
résultat imparfait est acceptable, car opératoires (fistule pancréatique et
il permet dans certains cas une survie Tous les patients doivent être préparés
à l’intervention par une immunonu- ses conséquences telles qu’hémor-
prolongée avec une survie actuarielle ragie par érosion vasculaire et sepsis,
à 5 ans de 10 % à 15 % (30). trition, afin de limiter le risque de
complications infectieuses. La correc- gastroparésie, dénutrition) car elles
Il n’y a pas d’intérêt à réaliser une tion préopératoire d’un ictère sévère, ont une valeur pronostique négative,
exérèse macroscopiquement incom- une renutrition avec correction d’une même indépendamment de la réalisa-
plète  (R2) ou celle d’une tumeur insuffisance exocrine et l’équilibration tion ou non d’une chimiothérapie adju-
métastatique (métastases hépatiques, d’un diabète sont souvent nécessaires. vante. Toutefois, malgré la sélection
péritonéales, ou ganglionnaires inter réalisée, environ 25 % des patients ne
aortico-cave) car la survie obtenue Une antibioprophylaxie périopéra- reçoivent pas de chimiothérapie adju-
est équivalente à celle sous chimio- toire à base de céphalosporines de vante (34, 35). Histologiquement, les
thérapie avec une médiane d’environ 3 e génération est recommandée adénocarcinomes réséqués sont dans
12 mois. (Grade C). Chez les patients préalable- 3/4 des cas environ classés T3 en raison
ment traités par un drainage biliaire d’un envahissement de la graisse péri
L’intervention la plus fréquente pour préopératoire, une antibiothérapie pancréatique ou de la paroi duodénale
ADCP est la duodéno-pancréatectomie périopératoire au moins de 5 jours et N+ et sont donc des indications
céphalique (DPC). Dans des centres à adaptée à l’écologie bactérienne locale claires à une chimiothérapie adjuvante.
forte activité, la mortalité de la DPC et secondairement aux prélèvements
pour ADCP est de 4 à 5  % à J90 et Ces éléments ainsi que les fréquentes
de bile peropératoire est recom-
la morbidité précoce de 50  % dont récidives métastatiques précoces
mandée (Grade C).
20-25 % de fistules pancréatiques qui sont des arguments en faveur d’une
prolongent l’hospitalisation (30-32). En peropératoire, toute lésion suspecte chimiothérapie néo-adjuvante. Cette
La DPC expose également à un risque de métastases et un échantillonnage modalité de traitement, dont l’in-
de diabète de novo d’environ 20  % des ganglions interaorticocaves térêt n’est actuellement que suggéré
et d’insuffisance exocrine d’environ doivent être adressés en histologie par des études méthodologiquement
50 %. La voie d’abord laparoscopique extemporanée (grade C). En cas de imparfaites (36) est en cours d’évalu-
n’améliore pas les résultats de la DPC. métastase prouvée, une dérivation ation dans plusieurs essais de phase
Pour les tumeurs corporéo-caudales, gastrojéjunale peut être proposée en III dont l’essai français PANACHE
l’intervention est une pancréatec- cas de risque de sténose duodénale comparant chirurgie d’emblée à
tomie gauche (PG) avec splénectomie immédiat ou très probable (Grade C). chimiothérapie néo-adjuvante par
(SPG) faite par laparotomie ou par Il n’est pas possible de formuler des FOLFOX ou par FOLFIRINOX.
laparoscopie, avec une mortalité à recommandations concernant la
Tumeurs de résécabilité limite
J90 pouvant atteindre 4 %, un risque réalisation d’une dérivation biliaire
(borderline)
de fistule pancréatique d’environ chirurgicale, l’indication dépendant
20  % et un risque de diabète de de la présence ou non d’une prothèse Une résection d’emblée n’est pas
novo. La duodéno-pancréatectomie bilaire, de son type et de sa longueur recommandée en cas de cancer
totale (DPT) est exceptionnellement et de la facilité d’accès et de réali- du pancréas borderline du fait du
indiquée pour ADCP, sauf dans de sation d’une anastomose sur la voie risque élevé de marge positive dont
rares cas de tumeurs intracanalaires biliaire pédiculaire (avis d’experts). l’impact pronostique négatif est établi

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SYNTHÈSE DES NOUVELLES
RECOMMANDATIONS
(Grade  C) (34,  35). En cas d’ADCP distance, mais un biais lié à une meil- après traitement d’induction doivent
borderline veineux, un traitement leure sélection des malades pourrait être discutées dans une RCP spécial-
d’induction est recommandé même expliquer ce résultat (39). Pour évaluer isée et justifient une prise en charge
si la résection pancréatique et vascu- la résécabilité secondaire d’une tumeur dans un centre à haut volume afin de
laire est techniquement possible car borderline préalablement traitée par limiter le risque de l’intervention (32).
une résection veineuse est associée à chimiothérapie avec ou sans radio-­
un moins bon pronostic (Grade C). Des chimiothérapie, il est recommandé de Le terme « border-line » est également
études comparatives non randomisées, réaliser une TDM thoraco-abdo­mino- utilisé chez des patients ayant une
une revue systématique (36) et un pelvienne (Grade C) et une IRM hépa- opérabilité limite en raison de leur
essai randomisé (37) ont montré tique avec séquences de diffusion (avis âge et/ou de leurs comorbidités ou
que pour les tumeurs associées à une d’experts). L’appréciation de la résé- ayant une tumeur suspecte d’être
extension veineuse, la survie après cabilité secondaire doit reposer sur un métastatique (nodule hépatique non
résection était meilleure en intention faisceau d’arguments cliniques (dispa­ caractérisable, CA 19-9 > 300 UI/L en
de traiter après traitement d’induction rition des douleurs), biologiques (dimi- l’absence d’ictère). Une IRM ou une
qu’après chirur­gie d’emblée. nution du CA 19-9 sérique, évaluée cœlioscopie exploratrice peut aider
en tenant compte de la correction de à poser le diagnostic de maladie
En cas d’ADCP borderline artériel métastatique. Sinon une période de
l’ictère et d’un éventuel diabète) et
un traitement néoadjuvant est aussi chimiothérapie « néo-adjuvante » peut
radiologiques. En TDM, une réduction
recommandé (Grade C). En effet, les être justifiée pour corriger les comor-
même partielle du contact entre la
tumeurs ayant une extension artéri- bidités qui peuvent l’être en vue de
tumeur et un axe artériel ou veineux
elle (tronc cœliaque, artère hépatique, l’intervention, ou prendre du recul sur
péri-pancréatique et une diminution de
artère mésentérique supérieure) sont la maladie pour éviter d’opérer une
taille tumorale sont associées avec une
associées à une extension le long des maladie métastatique.
forte probabilité d’obtenir une résec-
lymphatiques et des plexus nerveux
tion R0 (40) ; de même, une interface
péri artériels rendant très improb- Tumeurs localement avancées
entre la tumeur et le parenchyme
able une résection R0 (36). Seules les L‘efficacité des traitements antitu-
pancréatique adjacent qui reste ou
DPC avec résection et reconstruction moraux (en particulier l’association
devient bien délimité, semble associée
de l’artère hépatique ou les SPG avec Folfirinox, éventuellement complétée
à une plus grande probabilité d’obtenir
résection du tronc cœliaque sans par une radio chimiothérapie) permet
une réponse histologique complète ou
reconstruction sont des indications d’obtenir une résécabilité secondaire
quasi-complète. Enfin, une diminution
potentielles de résection artérielle. dans 20-25 % des cas (38). La réséca-
significative des paramètres quanti-
Le traitement pré-opératoire, appelé tatifs sur la TEP réalisée 8 semaines bilité n’est appréciée que secondaire-
traitement d’induction, comprend après la fin du traitement d’induction ment, parfois après des traitements
après confirmation histologique semble associée à une bonne réponse prolongés. Comme pour les tumeurs
du diagnostic et éventuel drainage histologique et un meilleur pronostic de résécabilité limite, il est souvent
biliaire, une chimiothérapie systémique après résection. Une exploration chiru- difficile d’évaluer la réponse tumorale
éventuellement suivie d’une radio rgicale en vue d’une résection n’est pas sur la seule TDM. C’est un faisceau
chimiothérapie, dans le but de « stéri­ recommandée en cas de progression d’arguments associant une bonne
liser » la tumeur au contact des axes radiologique locale ou loco-régionale évolution clinique (disparition des
artériels et de transformer la tumeur ou à distance (Grade C). Il est recom- douleurs et reprise de poids sous
de résécabilité limite en tumeur résé- mandé de proposer une exploration chimiothérapie), une baisse du CA
cable avec des marges saines. De très chirurgicale en vue d’une résection à 19-9, une réponse tumorale (ou du
nombreux traitements ont été évalués tous les patients ayant une absence moins l‘absence de progression), une
depuis une vingtaine d’années et ont de progression en TDM et un taux réponse en PET-TDM au 18FDG et
permis que 30-40 % des tumeurs de de CA 19-9 sérique bas initialement l’absence de métastases hépatiques
résécabilité limite deviennent résé- (<  10  N en l’absence de diabète en IRM qui font décider d’une lapa-
cables avec une survie après résec- décompensé ou d’obstruction biliaire) rotomie exploratrice, qui est la seule
tion comparable à celle des tumeurs ou diminuant de façon significative à pouvoir affirmer la résécabilité.
résécables d’emblée. Actuellement, la (< 50 %) sous traitement préopératoire
(Grade C). À ce jour, il n’existe toute- Prise en charge postopératoire
chimiothérapie d’induction la mieux
évaluée est l’association Folfirinox qui fois pas de moyen parfaitement fiable La chirurgie des ADCP, et plus particu­
permet d’obtenir, après 6 à  8 cures pour évaluer la réponse histologique, lièrement celle des tumeurs borderline
pour les tumeurs borderline, des taux ce qui explique qu’après dissection au et localement avancées, nécessite une
de résécabilité secondaire de l’ordre de contact des artères et éventuellement dissection au contact des artères, la
60-65 % (38, 39). Pour les patients ne biopsie pour histologie extemporanée, résection de la majorité des tissus
pouvant recevoir du Folfirinox, il n’y le taux de laparotomies non thérapeu- situés dans la région cœliaque, en
a pas de consensus sur le traitement tiques soit d’environ 15-20 % et, qu’en particulier des lymphatiques et plexus
d’induction à proposer. histologie définitive, il existe sur la nerveux, ce qui induit un risque
pièce de pancréatectomie une réponse de fuite lymphatique, de diarrhée
Le rôle de la radiothérapie et plus histologique complète dans environ motrice, et majore le risque de dénu-
e x actement d’une association 15 % des cas (39). trition en post opératoire (30, 31).
radio-chimiothérapie est plus discuté.
La radiochimiothérapie (50 ou 54 Du fait des difficultés de leurs indi- Le dépistage et le traitement de l’in-
Grays associés à la prise de capécit- cations, leur complexité technique et suffisance pancréatique exocrine et
abine) pourrait améliorer le taux de leur risque augmenté (résection endocrine après pancréatectomie
de résection R0 et ainsi la survie à vasculaire), les pancréatectomies pour cancer sont nécessaires, en

25
particulier pour améliorer l’état — dans le cas d’un traitement néoad- duction, son efficacité est suggérée
général des patients et leur tolérance juvant, l’évaluation de la régression mais non démontrée. Une chimio-
au traitement adjuvant. Il n’est tumorale (score CAP) ; thérapie adjuvante permettant d’ob-
pas possible de recommander une — 
p résence d’engainement péri- tenir, cumulée avec la chimiothérapie
modalité spécifique (exploration nerveux ; d’induction, une durée totale de trai­
fonctionnelle ou test thérapeutique) tement de 6 mois peut être proposée
— p résence d’embole vasculaire et
pour le diagnostic de l’insuffisance si l’état général le permet (8) (Avis
l’envahissement des vaisseaux
exocrine postopératoire. d’experts). Chez les patients ayant eu
(Veine mésentérique supérieure ou
une résection R1, la radiothérapie ou
Après DPC, il est également recom- porte, vaisseaux spléniques) ;
la radio-chimiothérapie post-opéra-
mandé de dépister et traiter une — 
a tteinte des marges de résec- toire n’ont pas fait preuve de son
diarrhée motrice, surtout si la DPC tions (empreinte de la veine efficacité et ne doivent pas être
a comporté une résection vascu- mésentérique supérieure, lame proposées en dehors d’un essai théra-
laire ou si le traitement par extraits rétro-porte/empreinte de l’artère peutique (Grade A). Aucune thérapie
pancréatiques n’est pas efficace mésentérique supérieure, la face ciblée n’a montré son intérêt dans
(Grade  B). Après duodénopancréa- postérieure, les recoupes pancréa- l’ADCP opéré et ce traitement n’est
tectomie totale, il faut prévenir la tique, biliaire, digestives haute et pas recommandé (Grade A).
dénutrition, équilibrer le diabète en basse) et pour chacune la distance
limitant particulièrement le risque entre la limite et la cellule tumorale Malgré le peu d’études spécifiques
d’hypoglycémie (Grade C), et prévenir la plus proche. aux cancers sur TIPMP, l’indica-
les complications ulcéreuses par IPP tion de la chimiothérapie adjuvante
au long cours (avis d’experts). Traitement adjuvant semble justifiée également dans cette
La chimiothérapie adjuvante améliore indication. Toutefois, pour les petites
Analyse anatomo-pathologique la survie et est recommandée quel lésions invasives (T1 ou lésions micro-
L’examen histologique de la pièce de que soit le stade de la maladie invasives), le faible pourcentage de
résection doit être standardisé et tenir (Grade  A). Depuis 2018, la chimio­ patients de ce type inclus dans les
compte des évolutions thérapeutiques thérapie adjuvante par 6  mois de essais randomisés de phase  III ne
récentes (traitement d’induction, FOLFIRINOX est le standard quel permet de répondre formellement à
résection vasculaire). que soit le stade de la maladie chez la question.
les patients en bon état général
L’encrage de la pièce de pancréa- Traitement des formes
(OMS  0  1) qui ne présentent pas
tectomie est recommandé  (30) car métastatiques
de contre-indication au 5FU ou à
il permet une meilleure évaluation
l’irinotecan (Grade A). En cas d’im- Traitement des symptomes
de l’invasion des marges (Grade C).
possibilité d’administrer une tri-chi- obstructifs
Pour les pathologistes généralistes et
miothérapie (mauvais état général ou
en formation, un encrage multicou- Le drainage biliaire est nécessaire en
contre-indication à un des produits
leur, par le chirurgien, facilite la prise cas de bilirubine > 1,5 fois la normale.
de chimiothérapie), une monochimi-
en charge de la pièce et améliore la La voie endoscopique rétrograde est
othérapie par gemcitabine ou 5FU
description des marges atteintes (avis recommandée en première intention
(dont l’efficacité est équivalente)
d’experts). Le chirurgien doit repérer (Grade  B) en mettant en place un
ou une association gemcitabine
par un fil toute section ou patch de stent métallique de préférence à un
+ capecitabine doit être proposée
veine porte/mésentérique supérieure stent plastique (27, 28) (Grade A). En
(Grade  A)  (41). Le traitement
(avis d’experts). cas d’échec de la voie endoscopique
adjuvant après résection R1 doit être
rétrograde, il faut utiliser un
La méthode de coupe axiale de la identique à celui que l’on admini­
abord guidé par échoendoscopie
pièce (perpendiculaire au duodénum) stre après résection R0 (Grade  A).
de préférence à la voie percutanée
permet une meilleure analyse de la La chimiothérapie post-opératoire
(Grade C). Aucune recommandation
pièce avec une analyse des marges plus doit être initiée dans les 12 semaines
entre stent métallique couvert et stent
précise, d’analyser plus de ganglions suivant la chirurgie (Grade B) (42).
métallique non couvert ne peut être
(et de trouver plus de ganglions méta- Cette phase doit être mise à profit, si
émise (Grade A).
statiques) et de mieux visualiser des nécessaire, pour améliorer la condi-
engainements périnerveux (Grade C). tion générale du malade et permettre Concernant les sténoses duodénales,
Enfin, Il est recommandé de rédiger ainsi la réalisation complète des Il est recommandé de mettre en place
un compte rendu standardisé car il 6  mois de traitement (Grade  C). Le un stent duodénal de préférence à une
améliore sa qualité globale, notam- bilan avant chimiothérapie adju- gastrojéjunostomie chirurgicale en
ment son exhaustivité (Grade B) : vante doit comprendre au minimum cas de faible espérance de vie anti­
un TDM thoraco-abdominopelvien cipée (maladie métastatique) ou de
— description de la pièce ; et un dosage du CA 19-9 sérique qui mauvais état général peu compatible
— protocole de macroscopie (encrage, permettent de s’assurer de l’absence avec une chimiothérapie palliative
coupes axiales) ; de récidive précoce de la maladie (Grade  C). À l’inverse, en cas d’es-
— type histologique de la tumeur, en (Avis d’experts). Aucun biomarqueur pérance de vie prolongée (maladie
précisant les variants histologiques ; prédictif de l’efficacité de la chimio- localement avancée) ou de bon état
thérapie adjuvante, quel qu’en soit le général compatible avec une chimio-
— taille de la tumeur ; type, ne peut être recommandé actu- thérapie palliative une gastrojéjunos-
— différentiation (bien (>  85  % de ellement. Concernant le traitement tomie chirurgicale, si possible par voie
glandes tumorales)/moyennement/ adjuvant chez les patients ayant reçu laparoscopique, peut être proposée
peu (< 50 % de glandes tumorales) ; un traitement néoadjuvant ou d’in- (Grade C).

26
SYNTHÈSE DES NOUVELLES
RECOMMANDATIONS
Traitement oncologique (LV5FU2 ou capecitabine) peut être Soins de support
recommandée (Grade B). On ne peut
Traitement de 1re ligne Pour améliorer l’adhésion et la
recommander l’allègement en cas de
tolérance à la chimiothérapie pallia-
Pour les patients en très bon état chimiothérapie de 1re ligne par gemci­
tive, Il est recommandé de rechercher,
général (PS  0-1) âgés de moins de tabine-nabpaclitaxel (Avis d’experts).
d’évaluer et de traiter précocément
75 ans, sans comorbidité cardio-vascu-
Traitement de seconde ligne les principaux symptômes invalidants
laire ni ictère porteurs d’un adénocar-
que sont la douleur, la dépression, la
cinome pancréatique métastatique,
L’utilisation d’un traitement de dénutrition et la cachexie (Grade B).
l’utilisation d’une chimiothérapie de
seconde ligne est recommandée L’évaluation itérative impliquant le
première ligne par FOLFIRINOX  (5)
chez les patients en bon état général patient et son entourage, la sensibi­
ou gemcitabine-nabpaclitaxel  (43)
(PS  0-1). Son bénéfice modeste n’a lisation de l’ensemble des profession-
est recommandée (Grade  A). Pour
été démontré que chez des patients nels intervenant dans le parcours, leur
les patients en état général médiocre
traités par gemcitabine en 1re ligne intégration à la construction multidis-
(PS 2) ou âgés de plus de 75 ans, le
(Grade  A). L’association de 5FU et ciplinaire du projet de soins ainsi qu’un
traitement recommandé est la gem-
oxaliplatine ou de 5FU-leucovorine- suivi par une équipe spécialisée en soins
citabine ou l’association gemcitabine
Irinotecan nanoliposomal peut être de supports-soins palliatifs permet
+/- nabpaclitaxel (41, 43) (Grade A).
recommandée chez les patients en bon d’apporter une réponse adaptée. La
Pour les patients présentant une
état général (PS 0-1) ayant progressé combinaison soins de supports et chimi-
cholestase (bilirubine totale > 1,5 fois
sous gemcitabine (Grade  A)  (44). othérapie palliative doit toujours être
la valeur normale), aucun traitement
On ne peut pas recommander l’util- discutée pour apporter et maintenir
de chimiothérapie ne peut être recom-
isation de FOLFIRI en seconde ligne une meilleure qualité de vie au patient
mandé. L’utilisation d’un schéma de
après progression sous gemcitabine (Avis d’experts). Lorsque ces traite-
chimiothérapie à doses adaptées
(Grade C). Le FOLFIRINOX n’est pas ments sont peu efficaces et/ou généra-
peut toutefois être envisa­gée après
recommandé (Grade C). Il n’existe pas teurs d’effets indésirables importants,
avoir optimisé le drainage biliaire
d’autres facteurs prédictifs que l’état il est recommandé de discuter en RCP
(Grade  C). Pour les patients en
général permettant d’identifier les de techniques interventionnelles ayant
mauvais état général (PS 3), une prise
patients pouvant bénéficier d’un trai­ montré leur efficacité pour diminuer
en charge palliative seule, sans chi-
tement de seconde ligne (Grade B). les doses d’antalgiques et améliorer
miothérapie, est recommandée (Avis
l’état général du patient (Grade C).
d’experts).
Après progression sous FOLFIRINOX, Le dépistage précoce et la prise en
Malgré l’absence de preuve sur l’in- un schéma à base de gemcitabine peut charge de la dépression (Grade C), de
térêt de l’allègement thérapeutique, être recommandé chez des patients l’anorexie et de la dénutrition (grade B)
la pause est une option envisageable en bon état général (PS  0-1)  (44) est recommandée. Le dépistage et
après 4 à 6 mois de FOLFIRINOX (Avis (Grade  C). L’inclusion des patients la prise en charge des phénomènes
d’experts). Dans ce cas, une chimio- dans les essais thérapeutiques doit thrombo-emboliques doivent être la
thérapie par 5FU en monothérapie être encouragée. règle (Grade B).

Figure 1. Ordre des explorations : diagnostic positif, bilan d’extension et indications thérapeutiques

27
15. Gerritsen  A et al. Preoperative characteristics 28. Crippa S et al. Systematic review and
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28
SYNTHÈSE DES NOUVELLES
RECOMMANDATIONS
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JAMA. 2013; 310: 1473-81. l a S F NG E ( S o c i é té Na t i o n a l e Erwan Bories (SFED), Emmanuel
Française de Gastroentérologie), la Buc (SFCD), Christophe Cassinoto
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tive surgery for ductal adenocarcinoma copie Digestive), la FFCD (Fédération (SIAD-SFR), Jérome Cros (SFP),
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ESPAC-3 study. J Clin Oncol. 2014; 32: 504-12. la SFCD (Société Française de De La Fouchardiere (SNFGE), Jean-
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patients with pancreatic ductal adenocar- SFR), Vinciane Rebours (SNFGE),
projet a bénéficié d’un suivi et d’un
cinoma: A meta-analysis. Cancer. 2017; 123: Lilian Schwarz (SFCD), Jean-Pierre
soutien logistique de l’INCa pour leur
4680-4686. Tasu (SIAD-SFR), Stéphanie Truant
élaboration afin d’obtenir le label de (ACHBT), Véronique Vendrely (FFCD),
Méthodologie l’Institut. En Mars 2019, ces recom-

7
Marie-Pierre Vullierme (SIAD-SFR),
Plusieurs sociétés savantes se sont mandations de bonnes pratiques sont Mathilde Wagner (SIAD-SFR), Myriam
mobilisées à l’initiative de l’ACHBT en cours de relecture nationale pour Wartsky (SFR & Société Française
pour élaborer des recommandations finalisation prévue au 3ème trimestre de Médecine Nucléaire), et Alain
de bonnes pratiques sur les conduites 2019 Sauvanet (ACHBT).

Les Sept points forts


Pour le diagnostic, le bilan d’extension et en particulier pour l’éval-
uation de la résécabilité d’un ADCP, la TDM thoraco-abdominale
doit être faite selon une technique spécifique en précisant qu’une
lésion du pancréas est recherchée, idéalement avant mise en place
de toute prothèse biliaire.
Le compte rendu de la TDM doit être structuré afin d’évaluer la
résécabilité  : contact avec les vaisseaux  (tronc cœliaque et ses
branches, artère et veine mésentérique supérieures, veine porte,
variations anatomiques) et importance de ces contacts (plus ou
moins de 180°).
En cas de forte suspicion d’un ADCP résécable d’emblée, la décision
chirurgicale sans preuve histologique peut être prise en RCP.
Avant chirurgie à visée curative, les indications du drainage biliaire
sont réservées aux situations suivantes  : hyperbilirubinémie
supérieure à 250 µmol/l, angiocholite, insuffisance rénale liée à l’hy-
perbilirubinémie ou nécessité de différer la chirurgie (renutrition,
chimiothérapie néoadjuvante ou d’induction). La voie rétrograde
endoscopique doit être privilégiée.
En cas d’ADCP borderline veineux, un traitement d’induction est
recommandé même si la résection pancréatique et vasculaire est
techniquement possible.
La chimiothérapie adjuvante par 6  mois de mFOLFIRINOX est le
standard recommandé quel que soit le stade de la maladie chez les
patients en bon état général (OMS 0-1).
Pour les patients en très bon état général (OMS  0-1) en situa-
tion métastatique, une chimiothérapie de première ligne par
FOLFIRINOX ou gemcitabine-nabpaclitaxel est recommandée.

29
Questions à choix unique

Question 1
Concernant le bilan d’extension, quelle est la proposition exacte ?
❏ A. Une TDM abdominale suffit
❏ B. Il faut réaliser une TDM thoraco-abdomino-pelvienne avec injection selon un protocole spécifique
❏ C. L’IRM n’est utile qu’en cas de lésion hépatique visible en TDM
❏ D. Le dosage du CA 19-9 n’a aucun intérêt dans le bilan d’extension
❏ E. La TDM thoracique est facultative

Question 2
Concernant l’ADCP potentiellement résécable, quelle est la proposition exacte ?
❏ A. L’ordre des explorations est indifférent
❏ B. Il faut réaliser une TDM thoraco-abdomino-pelvienne avant tout geste endoscopique thérapeutique
❏ C. Une confirmation histologique est indispensable avant toute chirurgie
❏ D. Une chimiothérapie d’induction est recommandée quel que soit l’envahissement vasculaire.
❏ E. L’IRM hépatique est optionnelle

Question 3
Concernant le traitement d’induction, quelle est la proposition exacte ?
❏ A. Le terme « d’induction » est équivalent au terme « néo-adjuvant »
❏ B. Il repose uniquement sur une chimiothérapie, si possible par Folfirinox
❏ C. Il repose sur une chimiothérapie toujours suivie de radiochimiothérapie
❏ D. La TDM thoraco-abdomino-pelvienne est le seul moyen d’apprécier son efficacité et la faisabilité d’une résection
pancréatique
❏ E. Il est indiqué pour tous les cancers avec contact artériel ou veineux avec déformation ou sténose de la lumière
veineuse

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