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Médecine interne
Pr. F. HAMIDA-Ramdane
Objectifs pédagogiques
1. Connaître les données épidémiologiques actuelles du cancer du poumon
primitif dans le monde
2. Connaître les facteurs étiologiques
3. Connaître les différentes formes histologiques et leurs particularités évolutives
4. Connaître les principales manifestations révélatrices ainsi que les syndromes
paranéoplasiques les plus fréquents
5. Savoir reconnaître les aspects les plus caractéristiques en imagerie
thoracique
6. Connaître les investigations nécessaires au bilan d'un cancer du poumon et
les hiérarchiser en fonction de leur degré d’invasivité.
7. Connaître les principales options thérapeutiques en fonction du stade «
localisé », « localement avancé » ou « disséminé »
8. Connaître les principaux éléments d’opérabilité
9. Connaître les bases de l’oncogenèse sur lesquelles reposent les thérapies
ciblées et l’immunothérapie.
10. Connaître les principales modalités d'évaluation de la thérapeutique et du suivi
post thérapeutique.
Plan
I. Introduction
I.1.Définition
I.2. Epidémiologie
I.3. Facteurs de risque
I.4. Formes histologiques
II. Diagnostic et bilan initial du cancer broncho-pulmonaire
II.1. Circonstances de découverte
II.2. démarche diagnostique
III. Confirmation du diagnostic :
Examen anatomopathologique
IV. Bilan d’extension du CBP
Classification TNM
V. Bilan pré thérapeutique
VI. Prise en charge thérapeutique
Les armes thérapeutiques
Les indications
Le suivi
Conclusion/ Références
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Les Cancers Broncho-pulmonaires
Primitifs
I/ Introduction
I.1.Définition
Le cancer broncho-pulmonaire est un cancer qui touche le poumon et les bronches.
C'est une tumeur maligne (cancéreuse), primitive (dont le point de départ se situe sur
une bronche), développée à partir des cellules qui tapissent la paroi des bronches).
I.2. Epidémiologie
Le cancer bronchique est le cancer le plus fréquent dans le monde, son incidence
mondiale était estimée à 1,8 millions de nouveaux cas en 2012. C’est aussi la cause
la plus fréquente de décès par cancer, avec 1.6 millions de décès soit 19,4% du total
des décès par cancer.
L’âge moyen au diagnostic varie selon les pays et le niveau de soins, il est estimé à
65 ans chez l’homme et à 64 ans chez la femme.
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Des expositions professionnelles peuvent être en cause : L’amiante est le plus
souvent incriminée, Autres composés chimiques et/ou physiques, (arsenic,
nickel, chrome, gaz moutarde, bischlorométhyléther, silice, cadmium…)
Les cancers bronchiques à petites cellules (CPC) : est une tumeur maligne
épithéliale neuroendocrine de haut grade de malignité. Il représente 15 % de tous les
cancers primitifs du poumon. Ils sont étroitement liés à la consommation
tabagique. Sensible à la chimiothérapie.
Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) : ils représentant plus
de 80 % des cancers du poumon. Ils regroupent:
Les adénocarcinomes, représentant actuellement 60 % des cas
Les carcinomes épidermoïdes, représentant 30 % des cas
Les carcinomes à grandes cellules, plus rares
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Une altération inexpliquée de l’état général
Une maladie thromboembolique sans circonstance favorisante.
Une dysphonie
Une douleur thoracique
Un syndrome de Pancoast Tobias associant une névralgie cervico-
brachiale C8-D1 et des troubles sympathiques avec un myosis, un
ptosis et une énophtalmie (syndrome de Claude Bernard Horner) lyse
costale pouvant révéler une tumeur de l’apex.
Un syndrome paranéoplasique :
Syndrome endocrinien :
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L’hypercalcémie peut être liée soit à un envahissement osseux, soit à
l’hypersécrétion d’un peptide dont l’activité est proche de celle de la parathormone, le
parathormone-related peptide.Le tableau de l’hypercalcémie associe douleurs
abdominales, anorexie, nausées, vomissements, somnolence, confusion.
Gynécomastie
Hyperthyroïdie
Dépistage
Les populations cibles : Fumeurs, antécédents de cancer pulmonaire
ou ORL
Le téléthorax inefficace
TDM plus efficace.
2.2. Biologie
Il n’existe aucun signe biologique spécifique du cancer bronchique.
Un syndrome inflammatoire est fréquemment retrouvé.
Une hyponatrémie doit faire évoquer un syndrome de Schwartz-Barrter, une
hypercalcémie des métastases osseuses ou un syndrome paranéoplasique,
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une hypokaliémie un syndrome de Cushing, une perturbation du bilan
hépatique des métastases.
Aucun marqueur tumoral n’a fait la preuve de son intérêt tant au niveau
diagnostic que pronostic dans le cancer bronchique. Les recommandations
actuelles sont donc de ne plus demander leur dosage.
2.3. Imagerie
Une radiographie du thorax (face et profil) est une première étape. Ses
performances sont limitées. : Peut montrer
Et plus rarement
Opacité parenchymateuse à distance du hile, arrondie, dense, homogène et à
limites nettes nécessitant des investigations hautement spécialisées.
Images cavitaires néoplasiques simulant un abcès mais avec une paroi
épaisse, des contours irréguliers et anfractueuses traduisant la nécrose.
Opacité nodulaire unique ou bilatérale.
Images ganglionnaires hilaires.
Images d'épanchement ou d'épaississement pleuraux.
Lyse osseuse
Toute image suspecte doit amener à la réalisation d’un scanner thoracique et une
fibroscopie bronchique dans les plus brefs délais.
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Les aspects macroscopiques
Bourgeon blanchâtre hémorragique.
Végétations.
Lésions sténosantes par infiltration tumorale ou par compression extrinsèque
de la paroi bronchique.
Le bilan d’extension est basé sur la classification TNM, doit préciser la taille et
l’extension locorégionale de la tumeur (T), la présence de métastases ganglionnaires
(N) ou de métastases thoraciques ou extra-thoraciques (M).
Apprécier systématiquement l’extension locorégionale de la tumeur sur le scanner
thoracique et la fibroscopie bronchique.
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• La recherche de lésion extra-cérébrale viscérale ou ganglionnaire est effectuée par
TEP-TDM (tomodensitométrie par émission de positons au fluorodesoxyglucose ;
• L’exploration hépatique et surrénalienne est réalisée par TDM abdominale.
A l'issue de ce bilan d'extension, la maladie sera classée dans l'un des 4 stades.
Stade I : C’est un cancer localisé dont la taille est inférieure ou égale à 4 cm,
sans atteinte ganglionnaire régionale et sans métastases
Stade II : C’est un cancer localisé dont la taille est supérieure à 5 cm et/ou qui
présente une atteinte ganglionnaire intra-pulmonaire, péribronchique ou hilaire, sans
atteinte ganglionnaire régionale et sans métastases
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VI. Prise en charge thérapeutique
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focalisée sur la tumeur pulmonaire ; son efficacité est équivalente à celle de la
chirurgie dans ce contexte.
Pour les tumeurs de stade III non opérables, c’est l’utilisation combinée de la
chimiothérapie avec la radiothérapie qui représente le standard du traitement actuel.
Pour les tumeurs de stade IV, c’est à dire associées à des métastases, le traitement
est général, utilisant la chimiothérapie, l’immunothérapie, et les biothérapies ciblées.
VII. LE SUIVI
Le suivi doit donc être adapté au patient, à son type de néoplasie, à son traitement
initial et à sa comorbidité.
VIII. Conclusion
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Le cancer bronchique est aujourd’hui le plus meurtrier des cancers de l’homme.
Il s’agit pourtant d’un cancer très largement évitable, par l’association de mesures
de prévention du tabagisme et d’exposition en milieu professionnel.
Les plus grandes craintes viennent aujourd’hui de l’évolution de la mortalité par
cancer bronchique chez les femmes, ainsi que de l’augmentation préoccupante du
tabagisme. Ces données laissent supposer une progression encore importante du
nombre et de la mortalité par cancer bronchique.
Références
OMS : Centre international de recherche sur le cancer ; communique de presse N° 263,
16.Sept 2018
HAS :Les Parcours de Soins / Juillet 2013 / Service des maladies chroniques et dispositifs
d’accompagnement des malades– INCa/Département Diffusion des bonnes pratiques et
information des malades
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