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CANCER BRONCHO-PULMONAIRE

PRIMITIF (CBPP)

Professeur BROU-GODE

Université Félix Houphouët Boigny


UFRSMA
Département Médecine et Spécialités médicales
OBJECTIFS :

1. – Définir le cancer broncho-pulmonaire primitif


2. – Citer 6 facteurs de risque du CBPP
3. – interpréter correctement l’image radiographique de l’atélectasie
4. – Décrire les signes cliniques et paracliniques du CBP proximal
du sujet de la cinquantaine tabagique
5. – Enoncer les moyens du traitement palliatif du CBPP
PLAN :
INTRODUCTION

I. GENERALITES
II.DIAGNOSTIC POSITIF
III.DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

IV.BILAN D’EXTENSION

V.BILAN DU TERRAIN

VI.TRAITEMENT

CONCLUSION
DEFINITION :

 Le cancer broncho-pulmonaire primitif est une prolifération


anarchique, et indéfinie de cellules cancéreuses issues de la
différenciation anormale de cellules épithéliales d’origine bronchique,
détruisant l’architecture du poumon.
 Il s’agit d’une pathologie redoutable et un véritable problème de
santé publique.
INTERÊT
Il est quadruple :

Epidémiologique :
CBPP est un cancer évitable
principal facteur de risque : tabagisme
• en CI : prévalence en milieu urbain ˃ à 36% selon AKA-DANGUY et col

Diagnostic :
 tardif au stade de métastases, car signes du CBPP non spécifiques
INTERÊT
 Thérapeutique :
 stade de métastases le traitement est essentiellement palliatif
 Pronostic :
 extrêmement redoutable,
 18,2% de l’ensemble de décès par cancer dans le monde
 Seul espoir de lutte = prévention (arrêt ou éviction du tabagisme)
I – GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie
 Au plan mondial (l’OMS)
CBPP cancer le plus répandue dans le monde depuis 1985
 incidence annuelle : 13,5 millions de nouveaux cas par an.

Au plan africain


I – GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie

 En Côte d’Ivoire :
 prévalence hospitalière de 3,8%
âge moyen de survenue :
• 60 ans chez l’homme
• 68 ans chez la femme
Genre
• nette prédominance masculine
• sex-ratio = 6,8 selon Aka-Danguy et col. En 2019.
Mortalité
• Autour de 30% en hospitalisation (selon Aka-Danguy et col. En 2019)
I – GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie

I – 1 – 1 Facteurs de risque
 CBPP : premier rang des cancers pouvant être prévenus
 Facteurs de risques évitables

I – 1 – 1 – 1 Tabac

Actif ou passif
facteur de risque majeur
 représente 80% des facteurs de risque incriminés dans la survenue du CBPP.
Trois facteurs importants du tabagisme actif, associés au risque de survenue d’un
CBPP
I – GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie
I – 1 – 1 Facteurs de risque
I – 1 – 1 – 1 Tabagisme actif
 précocité : âge de début entre 12 et 19 ans en (Aka-Danguy et col.)
 durée de l’exposition au tabac
 nombre de cigarettes fumées par jour
Nombre de PA = nombre de cigarettes fumées par jour x le nombre
d’années d’exposition / 20
- Le seuil cancérigène est de 20 PA ; c'est-à-dire un paquet de cigarette fumé par jour pendant 20
ans.

- Il existe la susceptibilité individuelle qui fera que certains feront un cancer en dessous de 20
PA.
I – GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie
I – 1 – 1 Facteurs de risque
I – 1 – 1 – 2 Autres facteurs de risque

Cannabis
 contient 20 fois plus d’hydrocarbures polycycliques que la cigarette
Exposition professionnelle
 travailleurs des mines de charbon, nickel, fer etc.
Pollution domestique
 exposition à la fumée de bois ou de charbon (le benzène et le
formaldéhyde qu’elle contient sont cancérigènes)
I– GENERALITES
I – 1 – Epidémiologie
I – 1 – 1 Facteurs de risque
I – 1 – 1 – 2 Autres facteurs de risque

Pollution atmosphérique
 exposition aux gaz d’échappement des véhicules, des centrales
industrielles, des centrales thermiques etc.
Activité agricole
 Il s’agit de l’exposition aux pesticides (herbicides, fongicides,
rongicides, engrais végétaux).
I– GENERALITES
I – 2 physiopathologie

Membrane basale non


franchise

Figure 1 : les différents stades de la transformation de la cellule normale en cellule cancéreuse


I– GENERALITES
I – 2 Physiopathologie

Franchissement
de la membrane
Vaisseau
basale x
 Cerveau
sanguins
 Foie
 Surrénales
 Reins
 os
I– GENERALITES
I – 3 Anatomo-pathologie

On distingue :
deux entités histologiques différentes du point de vue thérapeutiques et
pronostic, ce sont :
Cancers broncho-pulmonaires non à petites cellules
• 80% de l’ensemble des CBPP
• bon pronostic,
•peut se guérir par une exérèse chirurgicale si découvert à un stade
précoce
I– GENERALITES
I – 3 Anatomo-pathologie
 les cancers bronchiques « non à petites cellules »
(CBNPC)

Ils sont eux même séparés principalement en 3 sous-types


histologiques

 Les adénocarcinomes

 C’est un cancer périphérique se développant au dépend des bronchioles.


L’ADK est le sous-type le plus fréquent des CBNPC, avec une fréquence
comprise entre 40 et 50%
I– GENERALITES
I – 3 Anatomo-pathologie
 les cancers bronchiques « non à petites cellules » (CBNPC
 les carcinomes épidermoïdes

• Il occupe actuellement la 2ième position position après l’ADK et représente environ 30 à 35%
des CBNPC
• Le carcinome épidermoïde est de siège le plus souvent proximal.
• Macroscopiquement, il réalise le plus souvent l’aspect de bourgeon endo-bronchique décrit en
chou-fleur, obstruant la lumière endo-bronchique avec des remaniements nécrotico-
hémorragiques et un aspect gris-blanchâtre, friable

 les carcinomes à grandes cellules


Le carcinome à grandes cellules représente 5-10% de tous les CBNPC. Il se localise
préférentiellement en périphérie du poumon et se présente sous forme d’une masse volumineuse,
nécrotique

.
I– GENERALITES
I – 3 Anatomo-pathologie
Cancers broncho-pulmonaires à petites cellules

• 20% de l’ensemble des CBPP.


• évolution rapide vers les métastases
• mauvais pronostic.
• cancers chimio sensibles,
•Traitement essentiellement basé sur la chimiothérapie.
II – DIAGNOSTIC POSITIF
II – 1 Type de description : cancer broncho-pulmonaire proximal
du sujet de la cinquantaine tabagique

II – 1 – 1 Circonstances de découverte
 variables, il peut s’agir :
découverte fortuite en l’absence de toute symptomatologie, lors d’un bilan
d’embauche
II – 1 – 1 Circonstances de découverte
 Devant des signes fonctionnels respiratoires peu spécifiques :

 la toux, chez le tabagique, doit alarmer : ténacité, caractère rebelle à toute thérapeutique

 l’hémoptysie : maître symptôme, classiquement de faible abondance, répétée, se


résument à des crachats hémoptoïques

 la dyspnée : d’installation progressive, apparait au cours de l’évolution de la maladie

 le wheezing : il s’agit de sifflements inspiratoire et expiratoire, audibles, pouvant être de


timbre variable et qui traduise l’obstruction de la lumière bronchique par la tumeur
II – 1 – 1 Circonstances de découverte
 Devant des signes d’envahissement locorégional qui sont :
 la douleur thoracique, dite rebelle aux antalgiques usuels (c'est-à-dire non
calmée par le paracétamol où l’acide acétylsalicylique)
 le syndrome cave supérieur, traduit un envahissement médiastinal du cancer
avec compression de la veine cave supérieure ; il associe
o œdème de la partie supérieure du thorax, du visage, du cou, appelé œdème en
pélerine ;
o comblement des creux sus claviculaire, avec turgescence des veines jugulaires,
o une circulation veineuse collatérale (lacis veineux visibles sur le thorax)
o associe des signes neurologiques (vertiges, céphalées, bourdonnement
d’oreilles, parfois omnibulation, somnolence).
II – 1 – 1 Circonstances de découverte
 Le syndrome de Claude Bernard-Horner, traduit un envahissement
médiastinal de la tumeur avec compression du nerf sympathique ; il associe
o un ptosis, paralysie du muscle lisse de la paupière supérieure entrainant son
affaissement
o un myosis, la paralysie du muscle lisse de la pupille va entrainer une constriction
de celle-ci
o une enophtalmie, c’est un enfoncement anormal de l’œil dans l’orbite

 Une dysphonie, par compression du nerf récurrent gauche qui va


entrainer une paralysie des cordes vocales
II – 1 – 1 Circonstances de découverte
En dehors des signes fonctionnels respiratoires et les signes locorégionaux, la
découverte du CBPP peut se faire devant

 signes généraux, ce sont :


 L’asthénie, elle est fréquente, physique et intellectuelle (diminution de la
capacité de concentration et de mémorisation).
 L’amaigrissement, peut être un signe révélateur, il en général associé à une
anorexie
 une apyrexie (absence de fièvre)
II – 1 – 1 Circonstances de découverte
 devant un syndrome paranéoplasique, ce sont :

 L’hippocratisme digital,
• c’est la plus fréquente des manifestations ostéoarticulaires paranéoplasiques,
• déformation qui touche l’extrémité du doigt ;
• l’ongle a un aspect bombé, décrit en verre de montre, associé à une hypertrophie
de la dernière phalange donnant un aspect en “baguette de tambour”

• L’ostéoarthropathie hypertrophiante pneumonique de Pierre-Marie et


Bamberger ; c’est une périostose engainante et irrégulière de la diaphyse des os
longs.
II – 1 – 2 Interrogatoire

Il permet de rechercher :
•dans l’identité :
oUn âge supérieur à 50 ans
oUne profession exposante (mineurs, agriculteurs etc.)

•Dans l’histoire de la maladie :


oLa chronicité des symptômes et leurs descriptions
oLe contexte apyrétique
II – 1 – 2 Interrogatoire
 Dans les antécédents
Rechercher :
o un tabagisme actif (nombre de PA supérieur à 20) ou passif
o d’autres facteurs de risque (exposition aux pesticides, feu de bois etc.)

 Aux éléments anamnestiques s’ajoutent des signes physiques


recherchés à l’examen physique.
II –1 – 3 Examen physique

Il s’effectue sur un patient dévêtu jusqu’à la ceinture. Il débute toujours par :


 Examen de l’état général, qui comprend :

▪l’appréciation de l’état général par le status performance (PS)


▪la prise des constantes qui sont :
o la température, on note l’absence de fièvre
o la tension artérielle exprimée en mmHg
o Le pouls exprimé en pulsation par min
o Le poids et la taille permet de calculer l’indice de masse corporelle (IMC = poids
(kg)/taille² (m)
 Examen pleuro-pulmonaire
Il est symétrique et comparatif et comprend quatre temps :
 L’inspection :
Elle apprécie la morphologie du thorax à la recherche :
o asymétrie par affaissement d’un hémithorax
o syndrome cave supérieur : un œdème prédominant à la partie supérieure de
l’hémithorax pouvant s’étendre au cou et au visage et comblant les creux sus
claviculaires, avec turgescence des veines jugulaires, et une circulation veineuse
collatérale
ohippocratisme digital
o signes de détresse respiratoire (un battement des ailes du nez, un tirage
intercostal et sus sternal)
 Examen pleuro-pulmonaire

Palpation :
On apprécie
▪la fréquence respiratoire qui doit être prise sur une minute et qui est
exprimée en cycles / min ; associée à la saturation pulsée en oxygène et
en air ambiant exprimé en pourcentage
▪les vibrations vocales sont augmentées du coté atteint
On recherche
▪un œdème cutané à la partie supérieure du thorax
 Examen pleuro-pulmonaire

Percussion :
• On retrouve une matité du côté atteint
Auscultation
• Le murmure vésiculaire est aboli du coté atteint

• Au total à la fin de l’examen physique pleuropulmonaire on retrouve


un syndrome d’atélectasie qui comprend :
 Examen pleuro-pulmonaire

Le syndrome d’atélectasie

•A l’inspection : un affaissement de l’hémithorax

•A la palpation : VV augmentées du côté atteint

•A la Percussion : matité du côté atteint

•A l’auscultation : MV aboli du côté atteint


 Examen des autres appareils
o l’examen spléno-ganglionnaire
• On recherche des adénopathies superficielles dans les aires
ganglionnaires cervicales, sus claviculaires, axillaires dont on
appréciera la taille, le nombre, la consistance et la sensibilité ;
• On recherche également une splénomégalie (augmentation du volume
de la rate)
o l’examen de l’appareil digestif
• Il permet de rechercher une hépatomégalie (augmentation du volume du
foie) dont on appréciera, la surface, le bord inférieur et la sensibilité
 Examen des autres appareils
- l’examen de l’appareil neurologique
On recherche un trouble de la conscience par le score de Glasgow, un
syndrome méningé, un déficit sensitivo-moteur.

- l’examen ostéo-articulaire
• On recherche une douleur osseuse à la mobilisation ; une attitude vicieuse
des membres.
 Examen des autres appareils
 Examen de l’appareil cardiovasculaire

 Il permet de rechercher une complication fréquente,


 l’embolie pulmonaire qui doit être suspecté devant
 Une hyoxémie (SatO2 <90% en air ambiant)
 une tachycardie avec un pouls supérieur à 100 batt/min ;
 une hypotension artérielle (TA diastolique inférieur à 50 mmHg ou TA
systolique inférieur à 90 mmHg)
 Une tuméfaction unilatérale d’une jambe, chaude et douloureuse
avec une perte du ballotement du mollet,
II – 1 – 4 – 1 Examens paracliniques
d’orientation
• II – 1 – 4 – 1 – 1 Radiographie thoracique de face
Haut

Gauche

Atélectasie
gauche

opacité dense homogène occupant la totalité du champ


pulmonaire gauche, sans bronchogramme aérique dont la
limite inférieure efface l’hémi coupole diaphragmatique et
comble les culs de sacs costo diaphragmatique et
cardiophrénique
et qui associe une rétraction de la trachée, avec un
pincement des espaces intercostaux
II – 1 – 4 – 1 Examens paracliniques
d’orientation
• II – 1 – 4 – 1 – 2 Endoscopie bronchique

Lésions bourgeonnantes obstruant la


lumière bronchique

Aspect endoscopique d’une lésion


BSG bourgeonnante en chou-fleur, saignant
au contact évocatrice d’un cancer
bronchique
NB : BSG : bronche souche gauche
Cette lésion permet de faire des biopsies
pour confirmer le diagnostic.
II – 1 - 4 – 2 Examens paracliniques de
confirmation

II – 1 - 4 – 2 – 1 – 1 Examen anatomo-pathologique
•La confirmation du CBPP se fait à l’examen anatomo-pathologique des
fragments de biopsies des lésions endobronchiques, examen clé, seul
examen qui permet de confirmer le diagnostic

•En dehors des biopsies bronchiques, une biopsie d’autres localisations


(biopsie d’une adénopathie superficielle, d’une biopsie pleurale, etc.)
peuvent permettre de faire le diagnostic
II – 1 – 5 Evolution

• Le cancer bronchopulmonaire proximale est une pathologie redoutable


dont l’évolution spontanée se fait vers des métastases :

- locorégionales (pleurale, médiastinale, controlatérale)


- et à distance (foie, cerveau, surrénales, reins, os)
- qui reduisent l’expérence de vie du patient et entrainent le décès.
En raison de cette modalité évolutive, le diagnostic histologique du
cancer du poumon doit être rapidement établit pour initier la prise en
charge thérapeutique.
II – 2 Formes cliniques
• II – 2 – 1 Formes selon la topographie
❖Cancer de l’apex ou syndrome de Pancoast Tobias
Opacité de l’apex droit

Associe une névralgie radiculaire C8-D1 dans le


territoire cervico-brachiale et une lyse costale
Le diagnostic est réalisé par une biopsie trans
pariétale
II – 2 – 1 Formes selon la topographie

❖cancer hilaire

Opacité hilaire à contours


irréguliers, spiculés donnant un
aspect en “patte de crabe”
II – 2 – 1 Formes selon la topographie
❖cancer médiastinal
Syndrome médiastinal :
Opacité dense homogène de tonalité hydrique
- à limite externe nette et continue
-à limite interne noyée dans le médiastin

la fibroscopie bronchique permet d’effectuer des biopsies necessaires au


diagnostic
II – 2 – 2 Formes symptomatiques

❖pneumopathie récidivante dans le même territoire

toute pneumopathie récidivante dans un même territoire doit faire


évoquer un CBPP et conduire à la réalisation d’une fibroscopie
bronchique
II – 2 – 2 Formes syptomatiques
• Pneumopathie excavée

Opacité hilaire peu dense


homogène à contours irréguliers
contenant une excavation à paroi
épaisse et à contours irréguliers
La fibroscopie bronchique est
indiquée
III – Diagnostic différentiel

III – 1 Devant un ″poumon blanc" à la radiographie thoracique


❖une pneumopathie massive

Opacité dense homogène occupant la totalité du


champ pulmonaire gauche dont la limite
inférieur n’efface pas l’hémi coupole
diaphragmatique gauche, ni ne comble les culs
de sacs costo-phréniques et cardio-phréniques,
non rétractile et contenant un bronchogramme
aérique
III – 1 Devant un “poumon blanc” à la radiographie thoracique

❖une pleurésie de grande abondance

Opacité dense homogène de tonalité


hydrique, occupant la totalité du champ
Refoulement de
pulmonaire droit, et dont la limite
la trachée et de
inférieure efface l’hémi coupole
la bronche
diaphragmatique droite et comble les culs
souche gauche
de sacs cardiophrénique et
costodiaphragmatique, avec un
refoulement de la trachée et de la bronche
souche gauche
III – 2 – Devant une toux chronique
Eliminer
une tuberculose pulmonaire
les signes cliniques associent en dehors de la toux
chronique, des signes d’imprégnation tuberculeuse
Opacité dense homogène systématisée occupant la moitié
supérieure du champ pulmonaire droit, rétractile contenant
un bronchogramme aérique et multi excavée associée à un
infiltrat hilo-axillaire gauche : images évocatrices de
tuberculose pulmonaire

Les bacilloscopies des crachats sont positives.


III – 3 – Devant une hémoptysie récidivante
❖une greffe aspergillaire

•le plus souvent il existe un antécédent de tuberculose pulmonaire


•Hémoptysie de grande abondance récidivante, état général conservé, pas de fièvre

Opacité dense arrondie à contours


réguliers avec une paroi épaisse
surmontée d’un croissant gazeux
réalisant l’image en grelot

La sérologie aspergillaire revient positive


IV- Bilan d’extension
Il comprend :

IV – 1 Scanner thoracique injecté

permet d’apprécier :
la lésion tumorale, ses rapports avec les structures avoisinantes (plèvre,
diaphragme, gros vaisseaux du médiastin, péricarde)
Et de rechercher
une atteinte pleurale
des nodules tumoraux du côté homolatéral et controlatéral
des adénopathies médiastinales
une atteinte costale ou vertébrale
IV- Bilan d’extension
IV – 2 scanner abdomino-pelvienne

permet de rechercher :
ométastases hépatique, surrénaliennes, rénales,
oelle doit être systématique

IV – 3 Scanner cérébral
permet de rechercher des métastases cérébrales
IV- Bilan d’extension
IV – 4 Scintigraphie osseuse

• est indiquée devant toute douleur osseuse, elle permet d’objectiver les
métastases osseuses
IV- Bilan d’extension
• Au terme du bilan d’extension :

o Cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules (TNM)

 la stadification TNM de la tumeur

 le T (tumeur) représente la taille de la tumeur


 le N (node = ganglion en anglais) représente l’extension ganglionnaire de la tumeur

 le M (métastase) représente l’extension à distance de la tumeur

- les formes localisées (stade IA, IB, IIA, IIB)


- les formes localement avancées (IIIA, IIIB, IIIC)
- et les formes avancées (IVA, IVB)

o
o Cancer broncho-pulmonaire à petites cellules

- forme localisée (cancer à localisation uniquement homolatérale)

- forme disséminée (dissémination médiastinale, controlatérale ou à


distance)
V – BILAN DU TERRAIN
• V – 1 Bilan d’opérabilité
• Il ne concerne que le cancer bronchopulmonaire non à petites cellules localisé
Il comprend :
- une tomographie par émission de positons ou TEP-Scanner
• évalue l’hyperactivité mitotique des cellules cancéreuses par une
hyperfixation du fructose radioactif.
• Il permet de confirmer le caractère localisé de la lésion tumorale
- une imagerie par résonnance magnétique (IRM) cérébrale
• Plus performant que le scanner cérébral, l’IRM cérébrale, permet
d’éliminer toute atteinte métastatique du parenchyme cérébral.
V – 1 Bilan d’opérabilité

- EFR (Exploration Fonctionnelle Respiratoire)


• Comprend la spirométrie et la gazométrie artérielle
• évaluent la fonction respiratoire pour éliminer les patients à
risque respiratoire, contre-indiquant la chirurgie
- une échographie cardiaque
• elle apprécie la fonction myocardique à la recherche de cardiopathies
contre indiquant la chirurgie
V – 2 Bilan pré chimiothérapie anticancéreuse
Il comprend :

•l’état général : le status performans, l’indice de masse corporelle


•l’hémogramme : le taux d’hémoglobine ; le nombre de globules rouges, et de globules
blancs, le taux des plaquettes
• le groupe ABO-Rhésus
•le bilan hépatique complet : TGO, TGP, Bilirubine totale, Bilirubine conjuguée, PAL,
Gamma GT, TP-TCA
•le bilan rénal : urée-créatinine
•l’ionogramme sanguin
•Un ECG
•Une échographie cardiaque
VI – TRAITEMENT

VI – 1 Buts :
-organiser la prise en charge thérapeutique enfonction du type
histologique et du stade d’évolution du cancer
-fournir des soins d’accompagnement au patient et à son entourage
VI – TRAITEMENT
• VI – 2 Moyens :

- réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)

Au cours de ces réunions est discutée et validée la conduite thérapeutique


qui tient compte :
- du type histologique du cancer
- du stade d’évolution du cancer

- et du bilan du terrain
VI – 2 Moyens
- Curatifs

 Chirurgie : exérèse carcinologique


▪Lobectomie, bi lobectomie ou pneumonectomie
 Chimiothérapie anticancéreuse est indiquée si le status performance est
inférieur ou égal à 2, les anticancéreux sont utilisés selon les protocoles
▪Cisplatine ou carboplatine/ Gemcitabine (CBNPC à composante
malpighienne)
▪Cisplatine ou carboplatine/Etoposide (CBPC)
▪Cisplatine ou carboplatine/Pemetrexed (Adénocarcinome)
VI – 2 Moyens

Radiothérapie : 25 à 75 grays
▪Concomitante : réalisée pendant les cures de chimiothérapies
▪Séquentielle : réalisée entre les cures de chimiothérapies

 Autres : Immunothérapie, thérapie ciblée


VI – 2 Moyens
 palliatifs (symptomatiques)
oanti-douleurs : morphiniques en première intension
 chlorhydrate de morphine 10 mg injectable en sous cutané toutes les 6
heures

 sulfate de morphine 10mg ; 30 mg comprimés deux fois par jour Pendant


toute la durée du cancer, sous contrôle de l’échelle visuelle analogique (EVA)
• Effets secondaires :
constipation opiniâtre à prévenir par un laxatif,
en cas de surdosage, dépression des centres respiratoires, somnolence
VI – 2 Moyens
 palliatifs (symptomatiques)
▪anti inflammatoires non stéroïdiens dans les douleurs osseuses
 kétoprofène 100 mg x 2 /jour
 acide niflumique 250 mg gélule x 3 /jour
o nutrition parentérale : 1200 à 1400 Kcal par jour
o prévention des thromboses veineuses
▪héparine de bas poids moléculaire : 0,4 ml/jour en sous cutané
o prévention des escarres pour les patients grabataires
▪nursing (mobilisation du patient)
▪sonde urinaire à demeure
VI – 2 Moyens
 palliatifs
o hygiène corporelle
o soutien psychologique au patient et à l’entourage
VI – 2 Moyens
 Préventifs
o Sevrage tabagique
o Eviction des autres facteurs de risques (fumée de bois, pesticides)
o Dépistage actif en cas de profession exposante (radiographie
thoracique annuelle)
VI – 3 Indications

❖Cancer bronchopulmonaire non à petites cellules


o Formes localisées : chirurgie carcinologique seule
o Formes localement avancées : chimiothérapie/ radiothérapie
concomitante ou séquentielle
o Formes avancées :
▪si status performans est inférieur ou égal à 2 : chimiothérapie
▪si status performas est supérieur à 2 : traitement palliatif seul
▪Possibilité d’immunothérapie et de thérapie ciblée au cas par
cas
VI – 3 Indications
❖cancers bronchopulmonaires à petites cellules
oformes localisées : chimiothérapie /radiothérapie et radiothérapie
cérébrale préventive
oformes disséminés :
▪Chimiothérapie seule si status performance inférieur ou égal à 2
▪traitement palliatif seul si status performans supérieur ou égale
à2
❖douleurs osseuses : morphiniques et antiinflammatoires non
stéroïdiens
Conclusion
• Le cancer bronchopulmonaire primitif est une affection redoutable
évitable,
• le facteur de risque principal, étant le tabagisme, toute chronicité de
symptômes chez un patient tabagique, impose une démarche
diagnostique devant aboutir à l’examen anatomo-pathologique de
fragments de biopsie, seul examen de certitude du cancer broncho-
pulmonaire.
• Pour prévenir cette maladie au pronostic effroyable, il faut lutter
efficacement contre le tabagisme et les autres facteurs de risque

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