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"Chapitre Tumoral :

Les mécanismes cachés


derrière la carcinogenèse"
Sources : Diapo d’anapath 2023-2024

1 Pathologie Tumorale

2 Bases Des Classifications Et Moyens Diagnostiques Des Tumeurs

3 Mécanisme de la carcinogenèse

4 Etiologie des cancers

5 Progression Tumorale

6 Tumeurs Epitheliales glandulaires

7 Tumeurs Epitheliales malpighiennes et urothéliales

8 Tumeurs mésenchymateuses

9 Les Lymphomes

10 Tumeurs nerveuses et mélanocytaires

Tumeurs embryonnaires
11

Découvrez l'univers captivant de la pathologie tumorale. Ce


chapitre vous invite à explorer les classifications, les diagnostics
et les mystères qui entourent la carcinogenèse. Comprenez les
mécanismes de la progression cancéreuse et dévoilez les secrets
des tumeurs spéciales. Une plongée enrichissante dans le monde
complexe de l'oncologie vous attend.
Introduction
Principe de la classification
Moyens diagnostiques et théranostiques des tumeurs
Conclusion

I. Introduction
❖ La classification des cellules cancéreuses peut se baser sur l'apparence morphologique des cellules par
rapport aux cellules normales.
❖ Son rôle est d’établir :
• L’origine cellulaire de la tumeur
• Le caractère évolutif de la tumeur: bénigne / maligne •
• Le grade et pronostic
• Un guide thérapeutique
❖ La classification des cellules cancéreuses, basée sur des caractéristiques telles que la taille, la forme, et la
différenciation cellulaire, permet d'évaluer la nature agressive ou indolente d'une tumeur. Cette information
est cruciale pour anticiper la réponse probable à un traitement donné. Des tumeurs bien différenciées
peuvent indiquer une réponse plus favorable à certains traitements, tandis que des tumeurs moins
différenciées pourraient nécessiter des approches thérapeutiques plus agressives.
❖ Aider à prévoir la réponse à une thérapie ciblée (théranostique) et évaluation de la maladie résiduelle après
traitement.

But de la classification
▪ Reproductible: Critères diagnostiques bien établis
▪ Universellement applicable : nomenclature uniforme - Communication multidisciplinaire
▪ Dynamique : Adaptée aux progrès émergents : (nouvelles techniques……)

II. Principe de la classification

Les trois types de classifications souvent utilisées en oncologie :

Classification Classification Classification


histo-génétique pronostique moléculaire

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1. Classification histogénétique
❖ Basée sur l'origine, la localisation ou siège anatomique de la tumeur, la morphologie : l'aspect histologique
(type) de la tumeur, le comportement évolutif de la tumeur (malin, bénin, in situ, ou borderline).

Nomenclature

❖ Chaque type de tumeur est désigné par:


Un préfixe ou un qualificatif correspondent à la différenciation tumorale
▪ Adén : tumeur à différenciation glandulaire •
▪ Angi : tumeur à différenciation vasculaire •
▪ Osté: tumeur à différenciation osseuse •
▪ Lip : tumeur à différenciation adipocytaire.

Le suffixe ome désigne une tumeur bénigne :


▪ Adénome , angiome, lipome , ostéome

Carcinome désigne une tumeur épithéliale maligne:


▪ Adénocarcinome, carcinome épidermoïde

Le terme sarcome désigne une tumeur maligne du tissu conjonctif qui peut être différencié:
▪ liposarcome, angiosarcome, Ostéosarcome rhabdomyosarcome, leiomyosarcome

Exception!
- Les termes : lymphome, mélanome, séminome désignent des tumeurs malignes.
- Le terme de tératome ne préjuge pas de la bénignité ou de la malignité.

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3
2. Classification pronostique pathology TNM : pTNM
❖ Est établie après l’examen anatomopathologique
❖ Évalue le stade d’un cancer par l’établissement d’un bilan d’extension.
❖ Se base sur 03 critères : • p (pathology), T:Tumor (tumeur), N : Node (ganglion), M: Metastasis (métastase)
T ▪ Taille de la Tumeur et son d’extension dans l’organe d’origine
▪ Présence ou non d’un envahissement ganglionnaire
N
(N0 : Ganglion non envahi • N1 : Ganglion envahi)
▪ Présence ou non de métastases viscérales
M
(M0 : pas de métastases • M1 : Présence de métastases)

3. Classification moléculaire ou histo-moléculaire


❖ Prend en compte les données morphologiques, immunohistochimiques, moléculaires.
❖ Permet un diagnostic plus objectif des tumeurs
❖ Impose une bonne connaissance des altérations génétiques à rechercher
❖ De nombreux facteurs biologiques pronostiques et/ou prédictifs d’efficacité (ou d’inefficacité) des
traitements permettent un choix thérapeutique « à la carte » avec en corollaire une amélioration de la
survie des patients.
❖ Ce « guidage moléculaire » permet d’éviter de délivrer des traitements toxiques, onéreux sans chance
d’efficacité.

But de la Classification moléculaire


▪ Déterminer les altérations de l’ADN dans les cancers.
▪ Affiner un diagnostic.
▪ Mieux prédire et comprendre le comportement de certains sous-types de tumeurs.
▪ Ajuster les traitements.
▪ Cibler la prescription de nouveaux traitements dans les tumeurs.
▪ La sélection des patients à un traitement le plus adapté.
Exemples : Classification moléculaire du cancer du sein /Classification moléculaire du cancer du colon /
Classification des tumeurs hypophysaires /Classification moléculaire des gliomes.

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III. Moyens diagnostiques et théranostiques des tumeurs

1. Cytologie

❖ Le prélèvement cytologique représente une réserve non négligeable de cellules tumorales pour la
recherche de marqueurs moléculaires, et a actuellement une place dans la prise en charge diagnostique
d’une tumeur.
❖ La cytologie ne doit pas être négligée dans certaines situations; Les experts en pathologie pulmonaire ont
montré la faisabilité du diagnostic moléculaire sur prélèvements cytologiques, et notamment sur les culots d’inclusion.

2. Histologie

❖ Est la méthode de référence, la plus rapide et la plus fiable pour :


• Reconnaître une tumeur (typage histologique)
• Dépister une lésion précancéreuse
• Préciser le profil évolutif de la tumeur (grade, stade, limites)
❖ Nécessite des échantillons de bonne qualité représentatifs de la tumeur et n’ayant pas subi d’altérations
pendant leur prélèvement ou leur acheminement
❖ La coloration standard est : HE (Hémateine Eosine) de bonne qualité

3. Histologie / Histochimie

❖ De nombreuses techniques complémentaires, morphologiques ou non, peuvent être utilisées pour


confirmer ou préciser le diagnostic.
❖ Des colorations spéciales ; souvent utiles au diagnostic
❖ Permettent la mise en évidence de particularités de cellules tumorales
telles que des substances ou un contingent structural,
❖ Exemple :
• Bleu Alcian : mucosécrétions : adénocarcinomes •
• Rouge Congo : les dépôts amyloïdes dans le carcinome médullaire de la thyroïde

4. Immunohistochimie (IHC)

❖ Est un examen complémentaire permettant de préciser un diagnostic et de qualifier


au mieux une tumeur
❖ Apporte des informations complémentaires pronostiques et thérapeutiques.
❖ Consiste à révéler sur coupe histologique, par réaction antigène-anticorps, la
présence de récepteurs antigéniques bien définis.
❖ Les différents marqueurs utilisés sont :
• Pancytokératines (AE1AE3): épithélial
• Actine Muscle Lisse (AML) : Cellule muscle lisse
Marqueurs à • Myoglobines : tissu musculaire strié
différenciation • CD45, CD3, CD20: tissu lymphoïde
cellulaire / • TTF1: thyroïde, poumon
tissulaire • PS100: tissu nerveux
• HMB45: mélanocytes
• Chromogranine, Synaptophysine: cellues /tissu endocrines

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Marqueurs
• Ki67
pronostiques
Institution de traitements spécifiques suite aux anomalies détectées à l’examen
Marqueurs
immunohistochimique: ex: Her2, CD20, CD117, RE, ALK, EGFR
thérapeutiques
- Immunothérapie : Traitement émergent → sélection des patients: PD-1; PD-L1

IHC a une valeur pronostique ou thérapeutique : expression des récepteurs hormonaux


renseignent sur la réponse à un traitement anti hormonal, la surexpression de Her2 renseigne
sur la réponse à une thérapie ciblée .

5. Biologie Moléculaire

❖ Parfois, une étude en biologie moléculaire s’impose en complément de l’immunohistochimie, pour affiner le
traitement de la maladie
❖ Exemples :
• La FISH (Fluorescent In Situ Hybridization) pour le cancer du sein
• La recherche de mutation du gène KRAS en cas de cancer colorectal
• La recherche de mutation de l’EGFR dans le cancer du poumon
• La recherche de la mutation du c-KIT dans les tumeurs stromales gastro-intestinales « GIST »
• La recherche de la mutation du BRCA dans cancer de l’ovaire
❖ Les différentes méthodes utilisées pour identifier les anomalies moléculaires sont :
Le séquençage de l’ADN ou de
L’immunohistochimie (IHC) L’hybridation in situ (ISH)
l’ARN
Elle permet de voir si un gène Il identifie les mutations ou les
Elle détecte la présence et la présente des anomalies, telles translocations survenues dans les
quantité de certaines protéines qu’une amplification ou une gènes. (KRAS, EGFR, CKIT
cellulaires : Her2, CD20…. translocation FISH, CISH, SISH ouCD117)
(ALK, Her2).

Le recueil de matériel tumoral de bonne qualité, a vec préservation de la morphologie et de


l’ADN reste une étape primordiale dans la prise en charge optimale du patient.

❖ La recherche de l’altération moléculaire qui servira de cible nécessite classiquement :


1. Un prélèvement de la tumeur (biopsie……) •
2. Une analyse du prélèvement pour s’assurer qu’il est bien constitué de cellules tumorales (histologie)
3. Une extraction des acides nucléiques (ADN, ARN) de ces cellules,
4. L’analyse de ces acides nucléiques par différentes techniques en fonction de ce que l’on cherche,
❖ La qualité de l'échantillon tissulaire (biopsie ou résection chirurgicale) est primordiale quelle que soit
l'analyse effectuée.
❖ La mise en évidence de ces anomalies permet la prescription d’une thérapie ciblant cette mutation et
améliorant ainsi le pronostic des patients.
❖ L’analyse et l’interprétation des résultats et, finalement, le choix d’un médicament en fonction des anomalies
identifiées

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Moyens théranostiques

❖ Les marqueurs théranostiques sont des marqueurs qui permettent d’identifier les patients qui ont le plus de
chance de répondre à un traitement.
❖ En complément du diagnostic et des facteurs pronostiques anatomo-cytopathologiques, des paramètres
sont aujourd’hui indispensables pour le choix ou/et la surveillance du traitement institué.

Moyens utilisés :
L’examen immunohistochimique (Her2, CD20) - La biologie moléculaire

Conclusion
❖ L’examen anatomopathologique exige pour une prise en charge optimale des patients:
• Des prélèvements de bonne qualité, bien préservés (conservation de la morphologie) pour obtention
des techniques complémentaires fiables.
• Histochimie, immunohistochimie, biologie moléculaire
❖ Les tumeurs sont classées en fonction du type histologique, et du caractère bénin ou malin en adoptant les
classifications histologiques et les recommandations internationales en vigueur aboutissant à des
informations :
Diagnostiques – Pronostiques - Thérapeutiques
❖ La corrélation anatomoclinique (clinique, imagerie, biologie, anatomopathologique) est indispensable →
création des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire « RCP » (cliniciens, imageur, pathologiste,
biologiste).

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Généralités
Limites du processus tumoral
Tumeurs bénignes et tumeurs malignes
Conclusion

I. Généralités

❖ La tumeur est la prolifération quantitativement et qualitativement anormale des cellules, qui va donner
ensuite un clone tumoral.
❖ C’est une poursuite de la prolifération après arrêt du stimulus responsable.
❖ La tumeur ressemble plus ou moins au tissu normal ; « Notion de différenciation tumorale »
❖ Ayant tendance à persister et à croître, échappant aux mécanismes de contrôle de croissance tissulaire :
Notion d'autonomie biologique.
- Oncologie : vient du mot «Oncos » = masse ou tumeur
- Tumeur : Tissu néoformé résultant du processus tumoral
- Néoplasie : néoformation tissulaire excessive et anormale dont la croissance échappe au contrôle
homéostatique de l’organisme.

II. Limites du processus tumoral


Pseudo tumeur inflammatoire Dystrophie Malformations
C’est une masse ou une lésion qui
ressemble à une tumeur, mais qui
C’est une dégénérescence ou une
n'est pas en réalité une tumeur C’est une anomalie
altération progressive des tissus
maligne. Il s'agit souvent d'une morphologique ou structurelle qui
d'un organe ou d'une structure
réaction inflammatoire localisée se manifeste par une déviation ou
spécifique dans le corps.
dans un tissu particulier, et la une altération anormale dans le
Elle est acquise et secondaire à un
masse peut présenter des développement d'un organe, d'un
trouble métabolique
similitudes avec une tumeur lors tissu ou d'une partie du corps.
Exemple : Goitre thyroïdien –
de l'imagerie médicale. Exemple : choristome -
Dystrophie mammaire –
Exemple : Granulome à corps hamartome
Hypertrophie de la prostate
étranger – Botryomycome –
chéloïde

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Dystrophie mammaire
Dystrophie mammaire
La lésion n'est pas aussi bien limitée qu'une
tumeur bénigne, Lobules , hypertrophie et atrophie, kystisation des
1. tissu fibreux (blanc nacré), s'étendant dans galactophores, métaplasie. fibrose +++, autour des
le tissu adipeux., sans caractère infiltrant lobules, faisant disparaître le tissu adipeux.
2. Canaux galactophoriques kystiques

Goitre
Hypertrophie de la glande thyroïde

III. Tumeurs bénignes et tumeurs malignes


❖ 2 grandes catégories de tumeurs sont individualisées sur leur potentiel évolutif :
Tumeurs bénignes - Tumeurs malignes ou cancer

Tumeurs bénignes Tumeurs malignes


❖ Mal limitées,
❖ Capable de détruire et d’envahir les tissus
❖ Restent localisées, bien limitées, circonscrites
préexistants
❖ Refoulent les tissus préexistants
❖ Franchit la membrane basale d’un revêtement,
❖ L’exérèse chirurgicale complète permet la
migre à travers la matrice extracellulaire et
guérison
infiltre les tissus sous-jacents
❖ Peu de retentissement sur l’état général
❖ Franchit la capsule des organes
❖ Dissémination métastatique

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A. Exemple de bénignité

Opacité homogène à bords réguliers


refoulant le tissu mammaire voisin (avec
liseré clair de sécurité)

Tumeur bien limitée encapsulée

B. Exemple de malignite : Critères morphologiques de malignité (par macroscopie)

Remaniements nécrotico-hémorragiques

NB: Exception Tumeur de potentiel évolutif intermédiaire

❖ C’est une tumeur avec un comportement biologique entre celui d'une tumeur bénigne et d'une tumeur
maligne.
❖ Ces tumeurs peuvent présenter certaines caractéristiques qui suscitent une inquiétude quant à leur
potentiel de croissance ou de récidive, mais elles ne sont pas considérées comme malignes au sens strict.
❖ Autrement dit, ce sont des tumeurs bénignes ayant certains caractères d'agressivité.

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Exemple des tumeurs de potentiel évolutif intermédiaire :
Fibromatoses Adénomes du colon ou du rectum
❖ Aspect histologique bénin
❖ Ce sont des lésions précancéreuses ou tumeurs à
❖ Mal limitée et infiltrent les tissus voisins
malignité potentielle
❖ Tendance à la récidive

Certains cancers (infiltrants) ont une évolution locale sans donner de métastases :
✓ Carcinome basocellulaire
✓ Gliome cérébral
Les tumeurs « borderline de l'ovaire »
❖ Ce sont des tumeurs qui comportent certaines anomalies, microscopiques, communes avec « les cancers » :
tumeur à la limite de la malignité ou à faible potentiel de malignité
❖ Découvertes généralement à un stade précoce de kyste limité à l'ovaire et peuvent, ainsi, être confondues
avec des lésions bénignes et des possibilités de récidive tardives.

Macroscopie

Polype recto colique : adénome Tumeur borderline : Multiloculaire de l’ovaire

Fibromatose Adénome tubuleux rectocolique


Fibroblastes réguliers infiltrant le muscle et le tissu adipeux

Carcinome basocellulaire Tumeurs borderline de l’ovaire

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Caractères histologiques et cytologiques

1. Tumeurs bénignes – Microscopie


❖ Reproduit fidèlement le tissu d’origine
❖ Conserve l’architecture du tissu L’examen anatomocytopathologique ou
❖ Pas d’anomalies cytonucléaires histologie et cytologie des tissus est
❖ Pas de mitoses atypiques indispensable pour l’identification des
❖ Pas d’infiltration des tissus voisins
caractères de malignités/bénignités des tissus
❖ Pas d’emboles
❖ Pas de stroma tumoral

2. Tumeurs malignes
❖ Désorganisation architecturale du tissu
❖ Signes cellulaires (cytologiques) de malignité
❖ Infiltration des tissus voisins (emboles)
❖ Stroma réaction

Caractères histologiques et cytologiques de malignité

Anomalies cytonucléaires Mitoses atypiques


Mitoses atypiques

Embole vasculaire Infiltration nerveuse

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1. Différenciation cellulaire

❖ L’apparence des cellules cancéreuses diffère de celle des cellules normales (différenciation) et autres
caractéristiques de la tumeur comme la taille et la forme des cellules et leur disposition
❖ La différenciation correspond au degré de développement des cellules cancéreuses et à leur degré
d'organisation dans le tissu ou l'organe.
❖ On compare les cellules cancéreuses aux cellules normales d'un tissu ou d'un organe.

2. Degré de Différenciation cellulaire

❖ Le degré de ressemblance histologique et cytologique de la cellule tumorale/ au tissu d’origine


établissement d’un Degré de différenciation cellulaire :

Moyennement
Bien différencié Peu différencié Indifférencié
différencié

❖ Ces informations vont permettre l’établissement d’un GRADE Histologique = facteur histopronostique
❖ Exemple : cancer du sein, cancer du colon…

Tumeurs épithéliales malpighiennes Tumeurs épithéliales glandulaires

Carcinome épidermoïde bien différencié Adénocarcinome bien différencié

Critères de distinction T. Bénignes / T. Malignes

Tumeurs bénigne Tumeurs malignes

Bien limitée Mal limitée


Encapsulée Non encapsulée
Histologiquement semblable au tissu Plus ou moins semblable au tissu d'origine (bien,
d'origine moyennement, peu différencié)
Cellules régulières Cellules irrégulières (cellules cancéreuses)
Croissance lente Croissance rapide
Refoulement sans destruction des tissus Envahissement des tissus voisins
voisins
Pas de récidive locale après exérèse Récidive possible après exérèse supposée totale
complète
Pas de métastase Métastase(s)

❖ Critères morphologiques de bénignité et de malignité

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Critères morphologiques de bénignité et malignité

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Adénofibrome du sein
❖ Tumeur bénigne mixte :
❖ Composante épithéliale + composante mésenchymateuse

Caractères moléculaires de la cellule cancéreuse


▪ Le cancer est une pathologie de l’ADN faisant intervenir des perturbations de la prolifération, de la différenciation
cellulaire, et de l’organisation tissulaire.
▪ C’est un phénomène irréversible au cours duquel la cellule transmet ses anomalies génétiques à la descendance
formant un clone cellulaire qui va acquérir de plus en plus d’anomalies aboutissant à la résistance et à la
progression du néoplasie cellulaire.
▪ Dans la cellule cancéreuse il y a rupture permanente de l'équilibre entre les signaux intracellulaires :
▪ Activation de voies stimulatrices
▪ Suppression des voies inhibitrices
▪ La coexistence de plusieurs événements est nécessaire à la transformation cancéreuse.
▪ L'activation de nouveaux oncogènes se poursuit tout au long de la progression tumorale : processus multi-étage.

IV. Conclusion
❖ Plusieurs types de tumeurs sont reconnus ; leurs aspects morphologiques et leurs profils évolutifs sont
variables.
❖ Le pathologiste joue un rôle important dans :
▪ Le dépistage
▪ Le diagnostic
▪ Le pronostic
▪ L’indication thérapeutique
❖ De nombreux progrès ont été réalisés dans la compréhension des mécanismes de la carcinogénèse
tumorale aboutissant à de nouvelles perspectives thérapeutiques.

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Introduction
Rappel
Mécanismes de la carcinogénèse
Bases moléculaires de la carcinogénèse
Mécanismes épigénétiques
Cancer et angiogenèse
Immunité anti-tumorale
Prédisposition génétique du cancer
Conclusion

I- Introduction
❖ L’homéostasie est un processus de régulation par lequel l'organisme maintient les différentes constantes du
milieu intérieur (ensemble des liquides de l'organisme) entre les limites des valeurs normales.
❖ Le développement et l’homéostasie d’un tissu sont sous le contrôle de la prolifération, de la différenciation
et de la mort cellulaire, l’échappement à ce contrôle va être la cause du développement d’un processus
cancéreux.

Définition :

Cancer : prolifération anormale, anarchique, échappant aux lois de l’homéostasie

Carcinogenèse : processus qui aboutit à la transformation d’une cellule normale en une cellule cancéreuse

II- rappel
❖ La prolifération cellulaire est principalement sous le contrôle de 3 types de gènes :

Les proto-oncogènes : Les anti-oncogènes :


Les gènes de maintien de
voies stimulatrices de la voies inhibitrices de la l'intégrité du génome
prolifération cellulaire prolifération cellulaire

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❖ Le cycle cellulaire passe par 4 phases initiales :
Phase G1 (pré- Synthèse des protéines et croissance cellulaire, la cellule augmente de taille et
synthétique) prépare la division de la cellule
Phase S (synthétique) La cellule duplique son matériel génétique
Phase G2 (post Contrôle de la réplication de L’ADN et préparation de la division cellulaire
synthétique)
Phase M (mitose) Séparation de l’adn et division en 2 cellules filles

❖ L’apoptose :
❖ C'est un mécanisme cellulaire, normal, intrinsèquement programmé,
par lequel des cellules s'autodétruisent en réponse à un signal interne.
❖ Elle est régulée par des protéines anti-apoptotiques (Bcl2) et de
protéases pro-apoptotiques (les caspases).
❖ La cellule normale a la capacité de reconnaitre les lésions de son ADN,
de les réparer ou de mourir par apoptose

❖ La sénescence réplicative :
❖ C’est un processus physiologique qui fait que toute cellule normale
doit mourir après un certain nombre de divisions.
❖ Elle est basée sur le raccourcissement des « télomères » (terminaisons
ADN des chromosomes) qui se produit normalement à chaque division.
❖ La télomérase (enzyme ribonucléoprotéique avec activité reverse
transcriptase) catalyse la synthèse et l’extension de l’ADN télomérique
pour répliquer les télomères.
❖ La télomérase est absente dans les cellules somatiques, cependant elle
reste active dans les cellules germinales et dans les cellules
néoplasiques.
❖ La télomérase empêche la sénescence et l’apoptose aboutissant à l’immortalisation de la cellule.

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En résumant le rappel :

Les régulateurs du cycle cellulaire

Le
Les facteurs de
Les médiateurs de microenvironnem
Les proto- Les gènes croissance et les
l'inflammation ; Les hormones en tissulaire et le
oncogènes suppresseurs signaux de
cytokines système immun
transduction
de l'hote

Dans les conditions physiologiques les étapes régularisées de la prolifération cellulaire sont - schématiquement
présentées comme suit :
Mécanismes régulateurs positifs Mécanismes régulateurs négatifs
❖ Liaison d’un facteur de croissance à son récepteur
spécifique sur la membrane cellulaire ❖ Entre les différentes étapes du cycle cellulaire se
❖ Activation transitoire et limitée du récepteur situent des points de contrôle ou check point qui
déterminant l’activation des différentes protéines ont pour but de vérifier l’intégrité de la
impliquées dans la transduction du signal transmission du l’ADN de la cellule mère vers les
❖ Transduction du signal vers le noyau cellules filles en faisant intervenir des anti-
❖ Induction et activation au niveau du noyau de oncogènes et de gênes réparateurs.
facteurs de transcription
❖ Activation de division cellulaire

Les promoteurs génotoxiques (carcinogènes) :


- Les virus (EBV, Papilloma V…)
- Les radiations (ionisantes et UV)
- Carcinogénèse chimique (tabac – aniline – métaux…)
- Cytokines
- Facteurs de croissance
- Hormones (estrogènes…)

III. mécanismes de la carcinogenèse : evolution clonale


❖ Initiation : une cellule devient « immortelle »
❖ Promotion : un clone de cellules acquiert les caractéristiques qui vont lui permettre de créer un cancer
➢ Ces 2 étapes forment la phase asymptomatique, la phase du dépistage.
❖ Progression : invasion locale et métastases1, c’est la phase clinique symptomatique !
Donc la carcinogenèse est multi-étape.

1
Métastase : Un cancer métastatique est un cancer qui s'est propagé de l'endroit où il est d'abord apparu à une autre
partie du corps. Le cancer d'origine est appelé tumeur primitive. Le cancer qui se développe dans une autre partie du corps
est appelé cancer métastatique.

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IV. Bases moléculaires de la carcinogenèse

1. Bases génétiques

❖ Lorsque l’ADN des cellules est lésé, plusieurs gènes de réparation vont intervenir pour sa réparation.
❖ La mutation héréditaire des gènes aboutit à un défaut de réparation de l’ADN, qui va donner des mutations
dans le génome des cellules somatiques.
❖ Ce type de mutation des gènes de réparation est de ;
➢ Activation des oncogènes stimulant la prolifération cellulaire
➢ Inactivation des gènes suppresseurs de cancer
❖ Alors, il y aura une expression des protéines mutées et perte de protéines régulatrices d’où une tumeur
maligne !

A. Les oncogènes :
❖ Ce sont une catégorie de gènes dont
l'expression favorise la survenue de cancers.
❖ Ce sont des gènes qui commandent la
synthèse d'oncoprotéines, protéines
stimulant la division cellulaire ou inhibant la
mort cellulaire programmée (apoptose), ce
qui déclenche une prolifération
désordonnée des cellules.

❖ Mécanismes d’activation des proto-oncogènes :

❖ Atteinte d’un seul gène (il suffit qu'un des deux allèles soit muté) : gène dominant = mutation / amplification
= activation des proto-oncogènes = stimulation de la prolifération cellulaire = prolifération tumorale

❖ Mécanismes d’action des proto-oncogènes :

❖ En général, on considère qu'il existe trois grands types de modifications génétiques qui peuvent altérer un
protooncogène :
Les mutations : Les amplifications géniques : Rearrangement chromosomique
deletion ou mutation ponctuelle Formation d’une protéine normale ou translocation :
donnant une protéine hyperactive produite en quantité très Donnant soit une protéine normale
produite en quantité normale augmentée en quantité très augmenté ou
Par ex : ras – arbB Par ex : k-ras - c-erbB protéine de fusion hyperactive ou
hyper-transcrite
Par ex : bcr/abl – myc

❖ Dans tous les cas, on obtient un produit hyperactif qui stimule la division cellulaire de sorte qu'elle échappe
à la régulation normale.

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Exemple d’oncogène : l’hyper-expression de HER2 entraine la croissance cellulaire anormale

- HER2 est le nom plus connu du gène ErbB2. HER2, ou HER2/neu, signifie human epidermal growth
factor receptor 2, c'est-à-dire récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain.

- Le travail du HER2 est de contrôler une protéine située à la surface des cellules qui les aide à croître.

- L’hyperexpression de HER2 persiste tout au long de la m aladie, elle conduit à la division et à la


croissance cellulaire anormale

- La surexpression du récepteur HER2 est retrouvée chez 12 à 20 % des femmes atteintes d'un cancer
du sein = cible pour thérapie : herceptine 2 pour le cancer du sein

B. Les anti-oncogènes = gènes suppresseurs


❖ Les gènes suppresseurs de tumeur sont des gènes normaux qui ralentissent la croissance et la division des
cellules, réparent les erreurs dans l'ADN et régulent l’apoptose.
❖ Les anti-oncogènes agissent principalement en phase G1 / S.

❖ Mécanismes d’inactivation des anti-oncogènes

❖ L’atteinte d’un seul gène ne suffit pas dans les anti-oncogènes (gènes récessifs), donc atteinte des 2 gènes
par mutation/délétion = inactivation des 2 copies du gène suppresseur de tumeur
❖ Les mécanismes :
➢ Mutation ponctuelle donnant une protéine inactivée (la mutation peut-être héréditaire (germinale
transmise) ou sporadique (de novo)
➢ Délétion chromosomique = protéine absente

De nombreux gènes suppresseur de tumeurs ont été caractérisés :


Gènes Fonctions Maladie familiale Maladie sporadique
DCC Cell surface interactions Inconnue Cancer du colon
WT1 Transcription Tumeur de Wilms Cancer du poumon
Rb1 Transcription Rétinoblastome Cancer du poumon à petites cellules
Cancer du côlon, du sein, du
P53 Transcription Syndrome de Li-Fraumeni
poumon

2
Herceptine est an anticorps monoclonal recombinant spécifique des récepteurs HER2/neu, utilisé comme médicament
anticancéreux dans certaines formes de cancer du sein.

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▪ Coopération entre les oncogènes

❖ Heureusement, une seule mutation peut être nécessaire mais pas suffisante. Il y a une coopération entre
oncogènes et entre gènes suppresseurs. C’est un jeu entre gain de prolifération et perte de frein.
❖ Les oncogènes n’ont pas tous la même capacité. Les cellules cancéreuses ont deux caractéristiques, elles
sont immortelles et transformantes in vitro => capacité à proliférer de façon continue et responsable de la
progression tumorale in vivo. Un seul oncogène ne suffit pas pour développer ces capacités : il faut de la
coopération entre oncogène.
❖ L’accumulation des mutations au niveau des différents oncogènes potentialisent leur effet transformant.
Exemple : C-my + C-ras

C. Gènes de réparation de l’ADN


❖ La réparation de l'ADN est un ensemble de processus par lesquels
une cellule identifie et corrige les dommages aux molécules d'ADN
qui codent son génome.

❖ SRM = NER3

❖ Il s’agit d’un système de réparation de mutations induites par des


carcinogènes environnementaux (UV, carcinogènes chimiques…)
❖ Cette réparation se fait par un système de réparation de l’ADN :
SRM = système de réparation des mésappariements, qui est couplé
à l’ADN polymérase et répare les incorporations de bases fautives
dans les séquences répétées.
❖ Par ex : le dommage est l’insertion des bases AT au cours de la
réplication = le SRM la corrige par délétion

❖ Complexe multiprotéique hMSH2, hMLH1, PMS1, PMS2, hMSH6


❖ Altération du SRM est importante = Taux de mutations dans la Cellule tumorale augmente = Vitesse
d’accumulation taux mutations dans oncogènes et gènes suppresseurs accélèrent :
➢ SRM +/- pas d’altération de la réparation
➢ SRM -/- Instabilité des séquences microsatellites, accumulation mutations ponctuelles dans les gènes :
HNPCC, syndrome de Lynch

D. Activation des télomérases


❖ Les télomérases sont responsables du pouvoir prolifératif indéfini des cellules tumorales.
❖ Une activité télomérase est retrouvée dans 85 % des cancers humains.

3
NER : nucleotide excision repair

21
E. Résistance à la mort cellulaire
❖ Les cellules normales qui se divisent dans l’organisme, ont également la capacité intrinsèque de déclencher
leur propre suicide selon la mort cellulaire programmée ou l’apoptose. Ce processus biologique permet le
renouvellement de ces cellules en évitant leur accumulation.
❖ Il est aisé d’imaginer que l’inhibition de l’apoptose puisse favoriser le développement de cancers en
augmentant la survie cellulaire et en permettant ainsi l’accumulation des « accidents » génétiques impliqués
dans la transformation maligne.

V. Mécanismes épigénétiques
❖ Anomalies de méthylation de l’ADN :
➢ Hypo ou hyper méthylation peux modifier
la transcription d’un gène de structure
normale
➢ On les appelle mécanismes épigénétiques
par opposition aux mécanismes génétiques

VI. Cancer et angiogenèse


❖ Les cellules tumorales acquièrent également la
capacité de développer un réseau vasculaire
dédié leur permettant non seulement de satisfaire
leur besoin en oxygène et en nutriments pour leur
croissance, mais également de former un micro-
environnement spécifique dans lequel cellules
endothéliales de la paroi vasculaire et cellules
tumorales peuvent interagir.
❖ Toute cellule, au sein d’un tissu, a besoin pour sa
survie et son fonctionnement :
➢ D’un apport adéquat en oxygène et en
nutriments métaboliques
➢ D’un système efficace pour l’élimination des «
déchets » du métabolisme cellulaire
❖ La cellule doit résider à proximité d’un réseau vasculaire

Phases précoces du développement tumoral = Vaisseaux du tissu normal environnant = Développement


au-delà d’une certaine taille (~2 mm3) = Recrutement de nouveaux vaisseaux = ANGIOGENESE
TUMORALE« switch » angiogénique

22
VII. Immunité anti-tumorale
❖ Le développement d'une tumeur résulte de l'équilibre entre une réponse immunitaire antitumorale ayant la
capacité d'éliminer les cellules néoplasiques dès leur formation et les mécanismes d'échappement au
système immunitaire.
❖ La réponse immune joue un rôle majeur dans la défense de l’organisme contre les tumeurs, et est
probablement responsable du contrôle et de la majorité des tumeurs.
❖ Effecteurs de la réponse immune antitumorale
➢ L’immunité innée, lymphocytes NK interféron gamma
➢ L’immunité adaptative, reconnaissance de molécules spécifiques produites par la tumeur.
❖ Échappement des tumeurs à la réponse immune :
➢ Immuno-sélection : sélection au cours du temps des sous-clones tumoraux ayant acquis des mécanismes
d’échappement à la réponse immune.
➢ Une immuno-subversion (induction d’une tolérance spécifique) mettant en jeu des phénomènes plus
complexes de coopération intercellulaire

VIII. Prédisposition génétique aux cancers


❖ RECONNAISSANCE DE LA PREDISPOSITION GENETIQUE : 5-10% des tumeurs suspectés devant :
- Plus de 3 cas de tumeur chez des parents de 1er et 2eme degré
- Age de survenue précoce < 40 ans
- Association avec un phénotype évocateur (NB : transmissible selon un mode Mendélien).
- Gènes de forte pénétrance de transmission autosomique dominante.
- Gènes de faible pénétrance bien tolérés chez la plupart des porteurs.

Exemples :
- C’est un cancer embryonnaire de la rétine, héréditaire dans 40% des cas.
Rétinoblastome
- Il est dû à l’inactivation des 2 allèles de l’antioncogéne Rb1
Néphroblastome
- C’est un Kc4 de l’enfant
(Tumeur de wilms)
- Héréditaire dans 5% des cas par des mécanismes de prédisposition complexes
antioncogéneWT1
Cancer héréditaire - 3 génes impliqués : BRCA1,2,3
du sein et / de - Se caractérise par sa survenue à un âge précoce, le plus souvent bilatéral ou
l’ovaire multifocal agressif avec rôle des stimuli hormonaux
- 04 gènes jouent un rôle dans la carcinogénèse colorectal : APC, Cox-2, SCC/Sma
et des Gènes de réparation
Cancer colorectal - Maladies héréditaires prédisposant au Kc colorectal : polypose familiale colique
juvénile, syndrome de PEUTZ JEGHERS, Polypose adenomateuse familiale

4
Kc : tumeur !

23
- Cancer colique héréditaire non polyposique
Syndrome de
- Mutation germinale de 06 gènes réparateurs de l’ADN (gène MMR) avec un Kc
Lynch
extra colique (endomètre) dans le lynch II
NEM :
- NEM1 : l’anti-oncogène par 11q 13. Touche la parathyroïde, du pancréas endocrine,
Néoplasie de la corticosurrénale et de la thyroïde.
endocrinienne - NEM2A : incrimine l’oncogène R et (10q 11), Cancer médullaire de la thyroïde,
multiple phéochromocytome,
- NEM2B : phéochromocytome, neuromes cutanés.

Neurofibromatose - Maladie de VON RECKLING HAUSEN.


type 1 - Anti-oncogène NF1 (17q 11).
Mélanome familial - Anti-oncogène MTS1 (9p21), et anti-oncogène 1p
- Caractérisée par une extrême sensibilité au soleil et aux rayons ultra-violets, et
Xéroderma
par une élévation considérable du risque de cancers cutanés si une
pigmentasum
photoprotection adéquate n'est pas mise en oeuvre

IX. Conclusion
❖ Le cancer est une prolifération cellulaire incontrôlée généralement monoclonale
❖ La carcinogénèse est un phénomène complexe et multifactoriel qui fait intervenir des agents exogènes et
endogènes ; elle se fait en plusieurs étapes et résulte de l’accumulation progressive d’anomalies de gènes
responsables du contrôle de la prolifération, de la différenciation cellulaire et de l’apoptose.
❖ Elle implique également l'ensemble des interactions réciproques entre les cellules cancéreuses et leur
environnement

24
Rétinoblastome Néphroblastome

Cancer de l’ovaire Cancer colorectal

Neurofibromatosis Mélanome familial

xéroderma pigmentosumsyn Cancer du sein

‫كثير ممن خلق تفضيلا كبير‬


ٍ ‫الحمد هلل الذي عافانا مما ابتلى به غيرنا و فضلنا على‬

25
Généralités et rappels
Données épidémiologiques
Incidence
Conclusion

I. Généralités et rappels

❖ Le développement et l’homéostasie d’un tissu sont sous contrôle de la prolifération, de la différenciation et


la mort cellulaire (apoptose)
❖ L’échappement à ce contrôle détermine le processus cancéreux
❖ Le cancer est une prolifération cellulaire anormale, anarchique, échappant aux lois de l’homéostasie.
❖ La carcinogenèse est le processus qui aboutit à la transformation d’une cellule normale en une cellule
maligne.
❖ L’identification des différents facteurs incriminés dans la carcinogenèse ➔ nouvelle stratégie de dépistage
et de prévention et moyens thérapeutiques plus efficaces et moins agressifs.

Le cycle cellulaire/cycle mitotique


❖ C’est la durée de vie d’une cellule d’une mitose à l’autre. Elle est de 04 phases :

G2 (post
G1 (présynthétique) S (synthétique) M (mitotique)
synthétique)

26
L’apoptose :
❖ C’est la mort cellulaire programmée
❖ Phénomène physiologique qui survient à un stade précis de la maturation d’une cellule.
❖ Elle est génétiquement déterminée, réprimée par l’oncogène bcl2.
❖ 02 protéines jouent un rôle clé : p53, c- myc ,..etc

Mutations de p53➔ pas d’apoptose ➔ prolifération tumorale.

II. Données épidémiologiques

1- Fréquence :
❖ Pays industrialisés : 20% des décès, 2eme cause de mortalités après les maladies cardiovasculaires

2- Répartition géographique :
❖ Variation d’une région à l’autre.
▪ Carcinome du nasopharynx ➔ plus fréquent au Maghreb
▪ Cancer gastrique (estomac) ➔ plus fréquent au Japon
▪ Cancer colorectal : plus fréquent en Europe Occidentale et Amérique du Nord
▪ Mélanome ➔ « Australie (race blanche, climat) »
▪ Carcinome cutané ➔ selon la pigmentation cutanée (plus fréquent chez la population blanche)
❖ Étude sur les populations d’immigrations ➔ tendance à adopter l’incidence des cancers des pays hôtes
▪ Ex : japonais immigrants à Hawaï ➔ incidence d’un cancer gastrique a diminué
❖ Cancer du penis ; exceptionnel chez les circonscis
❖ Cancer du col : fréquence augmentée avec précocité des rapports sexuels et nombre de partenaires

Cette très grande variété dépend des facteurs extrinsèques et des conditions de vies

III. Incidence
❖ Le cancer est la 2ème cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires dans les pays industrialisés.
❖ Cancer du poumon et les cancers digestifs sont plus fréquents chez l’homme.
❖ Cancers du sein, de la vésicule biliaire et de la thyroïde sont plus fréquents chez la femme.

1. Étude de l’incidence, prévalence et des facteurs de risque

❖ Le risque de cancer varie selon :

Des facteurs
environnementaux,
Le sexe L'age Les pays Le temps
alimentaires,
infectieux

27
❖ Les cancers augmentent avec l’âge +++
❖ Pic de plus grande fréquence après 60 ans
❖ Les cancers de loin les plus fréquents (80%) sont les cancers épithéliaux (adénocarcinomes, carcinomes
épidermoïdes).
❖ Les épithéliums sont des tissus se renouvelant périodiquement et les premiers exposés aux carcinogenèses
exogènes.

2. Facteurs de risque

❖ Les cancers sont des maladies multifactorielles. L’étude des mécanismes biologiques qui sont à l’origine des
cancers (ou cancérogenèse) a permis d’identifier un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque
de cancer.
❖ La transformation d’une cellule normale en une cellule cancéreuse peut être induite par de nombreux
facteurs liés aux modes de vie, à l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.

A. Les facteurs de risque liés à l’environnement

Autres agents
infectieux Carcinogènes
Virus oncogènes Agents physiques
(Helicobacter Pylori chimiques
- Shistosomes)

1. Virus oncogènes
❖ Le rôle des agents infectieux dans la survenue de certaines tumeurs est bien connu. Ils seraient
responsables > de 4 % des cancers à l’échelle mondiale. Les principaux sont :
▪ Les papillomavirus humains (HPV),
▪ Les virus des hépatites B et C
▪ Le virus d’Epstein-Barr (EBV),
▪ Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)

A. Les papillomavirus humains (HPV)

❖ Associés au développement de cancers de la zone anogénitale : cancers du col de l’utérus, de l’anus, du


pénis et de la cavité orale (en particulier de l’oropharynx).
❖ Environ 70 % des cancers du col de l’utérus sont attribuables à deux papillomavirus humains (HPV 16, HPV
18).
❖ Actuellement, il existe des vaccins contre ces HPV.

Facteurs de risque du Cancer du col utérin :


Précocité des rapports sexuels, Multiplicité des partenaires, Multiparité

28
B. Les virus des hépatites B et C

❖ Ils sont responsables de 70 à 80 % des cancers du foie (hépato-carcinome).


❖ Ils augmentent aussi le risque de lymphomes non hodgkiniens.
❖ Il existe un vaccin contre le virus de l’hépatite B.

29
C. le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)

❖ Augmente fortement les risques de sarcome de Kaposi et de cancer du col de l’utérus.


❖ L’infection par le VIH apparait aujourd’hui également associée à un accroissement du risque de plusieurs
autres cancers : lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens, cancers de l’anus, de la peau, du poumon, du
foie...

D. Le Virus d’Epstein-Barr (EBV)

❖ À l’origine de lymphomes de Burkitt, de lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens, de cancers du


nasopharynx

30
2. Autres agents infectieux

A. L’helicobacter pylori

❖ La bactérie Helicobacter pylori


❖ Est responsable d’au moins 80 % des cancers de l’estomac et des lymphomes gastriques non hodgkiniens.
❖ Cette infection s’acquiert pendant l’enfance et toucherait en France 20 à 50 % de la population.
❖ Toutefois, elle n’induit un cancer que dans environ 1 % des cas.
❖ Il existe des traitements pour éradiquer H. Pylori.

B. les schistosomes

❖ Provoquent des cancers du foie et de la vessie.

31
3. Carcinogènes chimiques à action directes
❖ Ne nécessitent aucune transformation préalable pour exercer leur pouvoir cancérigène
❖ Amiante : isolant utilisé dans les bâtiments➔ mesothliome pleural
❖ Arsenic : ➔ agriculture (pesticide) cancers cutanés et pulmonaires
❖ Agents alkylants ➔ médicaments provoquant des cancers pulmonaires, larynx, vessie.

Ils ne sont pas nocifs par eux-mêmes mais transformés dans l’organisme ; ils donnent naissance à des
métabolites qui sont cancérigènes.

❖ Hydrocarbures aromatiques polycycliques :


o Constituants naturels du charbon et du pétrole
o Peuvent être issus de la combustion incomplète de matières organiques diverses telles que les
carburants, le bois, le tabac… Dans l’environnement (air, eau, aliments…),
❖ Colorants azoïques
❖ Contaminations de la nourriture et additifs alimentaires
❖ Aflatoxines : produit par aspergillus falvus.

4. Agents physiques
A. Radiations ultraviolets
❖ Cancers de la peau surtout et les parties du corps exposées au soleil : marins, paysans, sujets à la peau
claire.

B. Radiations ionisantes
❖ Radiotherapie : cancers de la thyroïde opéré irradiation du cou
❖ Angiosarcomes du foie après utilisation de thorotrast5

C. Radioactivité :
❖ Cancers de la thyroïde et leucémie chez les survivants d’Hiroshima et Nagazaki.

D. Traumatismes répétés
❖ Peuvent être aggravant en raison des remaniements inflammatoires et hémorragiques qu’ils suscitent ➔
tumeurs mélaniques

E. Les radiations ionisantes


❖ Apparaissent systématiquement à partir d’une certaine dose, variable selon l’organe ou le tissu touché ;
❖ Sont d’autant plus sévères que la dose est élevée.
❖ Ce type d’effet s’observe lors des accidents nucléaires, comme :
❖ EX : aux abords de la centrale de Tchernobyl.
❖ Favorisent les mutations et les cassures chromosomiques.

5
Thorotrast est un produit de contraste radiologique

32
F. Rayonnements ultraviolets
❖ L’exposition aux rayonnements ultraviolets (UV), du soleil ou artificiel (cabine UV) est le principal facteur des
cancers de la peau :
▪ Carcinomes (épidermoide, basocellulaires)
▪ Mélanome
❖ Les doses excessives d’UV agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des dommages irréversibles
dans les gènes des cellules exposées : ➔ des cassures de l’ADN, impossibles à réparer

B. Les facteurs de risque liés à l’hôte

Les risques liés aux


comportements :
Facteurs génétiques
Tabac - Alcool - Facteurs hormonaux
et états précancéreux
Habitudes
alimentaires

33
Les risques liés aux comportements

1. Tabac
❖ Le tabac est associé aux cancers du :
Voies
L’œsophage
Poumon aériennes Larynx Pharynx La vessie Col utérin
(avec l’alcool)
supérieures

❖ Le tabac majore les autres facteurs de risque de cancer du poumon, ainsi que l’amiante, le radon, l’arsenic,
le nickel et la pollution atmosphérique.

2. La consommation d'alcool
❖ Le cancer du sein+++
❖ Les cancers (colorectal, de la cavité buccale, du pharynx, du foie, de l’œsophage et du larynx).

3. Les habitudes alimentaires


❖ L ’excès de viande rouge augmente le risque de cancer colorectal.
❖ La présence de nitrites (conservateur) dans les charcuteries, semble contribuer à ce risque ;
❖ L ’excès de sel et d’aliments salés expose à un sur-risque de cancer de l’estomac.
❖ Des apports conséquents en fruits et légumes (au moins cinq par jour) est un facteur protecteur vis-à-vis des
cancers des voies aérodigestives supérieures et de l’estomac.
Des apports en fibres (fruits et légumes, céréales complètes, oléagineux…), réduisent le risque de cancer du
côlon et du rectum.
❖ La consommation quotidienne de produits laitiers est associée à la prévention du cancer colorectal.

4. La sédentarité, L’absence d'activité physique, le surpoids et l’obésité


❖ Cancer du côlon, du sein (avant et après la ménopause) et de l’endomètre
❖ Cancer de l’œsophage, cancer du rein, du rectum, du pancréas ….

34
Facteurs hormonaux
Chez la femme Chez l’homme
Œstrogènes : Agent promoteur et mitogène :
❖ Cancer du sein
❖ Cancer de l’endomètre
❖ Cancer de l’ovaire Androgènes : Cancer de la prostate

Traitement Hormonal Substitutif chez la femme


ménopausée :
❖ Cancer du sein
❖ Cancer de l’endomètre

Facteurs génétiques et états précancéreux


❖ Il existe des mutations génétiques transmissibles au sein des familles qui augmentent le risque de
développer certains cancers : les mutations congénitales.
❖ Ces mutations sont présentes dès la naissance et se retrouvent dans toutes les cellules de l’organisme.
❖ Être porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes ne se traduit pas systématiquement par l’apparition d’un
cancer, mais augmente le risque d’en développer ➔ une prédisposition génétique.
Environ 5 % des cancers auraient une origine héréditaire > 80 gènes de prédisposition génétique aux
cancers ont été identifiés

A/ États précancéreux

❖ Les états précancéreux sont des changements subis par les cellules qui les rendent plus susceptibles de
devenir cancéreuses.
❖ Ces états ne sont pas encore cancéreux, mais les changements anormaux dans les cellules pourraient se
transformer en cancer s’ils ne sont pas traités.
❖ Exemples :
– Le syndrome de Lynch, ou cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC), est le type le
plus courant de syndrome du cancer colorectal héréditaire. Un ou plusieurs polypes apparaissent
dans le côlon ou le rectum.

Ces syndromes sont causés par un gène muté, ou modifié, qui peut être transmis.
Polypose rectocolique ❖ Maladie autosomique dominante ➔ à la malignité par mutation du gène APC qui
familiale est un anti oncogène localisé sur 5q
❖ Maladie autosomique récessive .
Xeroderma ❖ Lésion épidermique de type verruqueuse confluente parfois pigmentée dominant
pigmentosum au visage et aux mains .
❖ Se transforme en carcinome épidermoïde ou mélanome sous l’influence des UV
Maladie ostéogénique ❖ D’étiologie mal définie , la prolifération sous forme de chondrome ➔
d’OLLIER Transformation en chondrosarcome

35
❖ Maladie autosomique dominante se manifeste par des lésions polymorphes
Neurofibromatose de intéressant les téguments ( naevus mélanique) et le tissu nerveux ( neurofibrome
Von Recklinghausen ).
❖ La transformation en schwannomes malins est possible .
❖ Une prédisposition familiale est impliquée dans 10 % des cas Les gènes
Mélanome cutané
identifiés sont CDKN2A et CDK4

B/ Facteurs génétiques

❖ Le risque de développer un cancer est très élevé en cas :


– De syndrome de Li-Fraumeni causé par des mutations du gène suppresseur de tumeur TP53.
– 70 % des hommes et 100 % des femmes atteints de ce syndrome auront un cancer avant l’âge
de 70 ans
• Cancer du sein,
• Sarcomes osseux et des tissus mous
• Tumeurs cérébrales.
– D’autres cancers, plus rares, ont toujours une origine héréditaire.
• Exemples
– Les rétinoblastomes (mutation du gène RB1),
– Les tumeurs du rein (tumeur de Wilms due à une mutation du gène WT-1).
• Le risque de cancer du sein est élevé (40 % à 80 %) chez une femme porteuse d’une mutation sur le
gène BRCA1 ou du BRCA2,

CONCLUSION
❖ Plusieurs facteurs sont incriminés dans la genèse des cancers
❖ Le pathologiste joue un rôle important dans :
Le dépistage - Le diagnostic - Le pronostic - L’indication thérapeutique
❖ Différents facteurs de risque conduisent au développement d'un cancer :
Facteurs chimiques - Facteurs physiques - Viraux - Héréditaires
❖ Ces facteurs génétiques sont responsables de prédispositions familiales aux cancers, un test génétique est
envisagé lorsque le risque de cancer d’origine génétique est particulièrement élevé. Il permet de
rechercher une ou plusieurs mutations sur des gènes de prédisposition et d’évaluer les risques pour la
personne de développer un cancer dans un contexte de famille à risque.

36
Introduction
Les étapes du développement d’un carcinome
Classification TNM
Conclusion

I. Introduction
❖ Le cancer est une pathologie de l’ADN faisant intervenir des perturbations de :

la différenciation l'organisation
la prolifération
cellulaire tissulaire
❖ C’est un
phénomène irréversible au cours duquel la cellule transmet ses anomalies génétiques à la descendance
formant un clone cellulaire qui va acquérir de plus en plus d’anomalies aboutissant à la résistance et à la
progression du néoplasie cellulaire.
❖ L’histoire naturelle d’un cancer peut être divisée schématiquement en plusieurs étapes :

4. Dissémination des
1. Transformation 2. Expansion clonale 3. Croissance + cellules cancéreuse
cancéreuse d'une de la cellule invasion locale et à distance du foyer
cellule cancéreuse loco-régionale tumoral initial =
métastase

37
II. Les étapes du développement d’un carcinome
Lésions précancéreuses :
Carcinome in situ Carcinome invasif
Dysplasie

1. Lésions précancéreuses

❖ Ce sont des modifications intra-épithéliales acquises qui se caractérisent par une :


- Désorganisation de l’architecture de l’épithélium avec : Une perte de la maturation et de la
stratification habituelle.
- Des atypies cyto-nucléaires.
- Des mitoses.

Remarque : Il n’y a pas d’infiltration du chorion sous -jacent et la membrane basale de l’épithélium est
toujours respectée !
❖ Ce sont des lésions associées à un risque significativement élevé de survenue de cancer.
❖ Elles ne sont pas décelées à l’œil nu « infra cliniques »
❖ Décrites que dans les épithéliums (col utérin, tube digestif, voies aériennes, glande mammaire, voies
urinaires...)
❖ Le temps de progression est long et permet la prévention / dépistage

Par exemple : Frottis cervico utérin « FCU » : cancer du col de l’utérus


❖ Peuvent être observés au cours :
D 'un état inflammatoire chronique D 'infections virales Des tumeurs bénignes
- Gastrite chronique à
- Cancer du col de l’utérus : Précédé de
Helicobacter pylori.
lésions précancéreuses : L’agent
- Endobrachyœsophage par
pathogène est Le papillomavirus - Adénomes
reflux acide chronique.
humain (HPV) surtout le type 16 et 18 rectocoliques
- Maladies inflammatoires
qui sont les plus incriminés (95%) =
chroniques intestinales.
condylome (koïlocyte)

Terminologies et historique
❖ Différentes terminologies utilisées :

Lesion intraépithéliale /
Néoplasie intra-épithéliale dysplasie :
Dysplasie :
(NIE) : bas grade (dysplasie légère)
légère, modérée, sévère
de grade I, II, III haut grade (dysplasie
modérée - dysplasie sévère)

38
Caractères microscopiques
La dysplasie peut être diagnostiquée par l'examen cytologique et/ou histologique :
Architecture tissulaire Cytologie
- Augmentation de la densité cellulaire. - Anisocytose + anisocaryose7.
6

- Diminution de la différenciation cellulaire. - Rapport nucléo-cytoplasmique : N/C ↑


- Anomalies de la polarité cellulaire. - Augmentation de l’activité mitotique.
- Désorganisation de l'épithélium.

❖ On doit reconnaître une dysplasie mais aussi indiquer son grade

Le grade a pour but d'évaluer le pronostic pour guider l'attitude thérapeutique !

Exemple : col de l’utérus

Classification histologique
. Lésion intra-épithéliale de bas grade (CIN1).
. Lésion intra-épithéliale de haut grade (CIN2 ,CIN3, CIS).

Classification cytologique
. LSIL : Low-grade squamous intraepithelial lesions: CIN1.
. HSIL: High grade Squamous Intraepithelial Lesion: CIN2,
CIN3 .

6
Anisocytose : irrégularité de la taille des cellules.
7
Anisocaryose : irrégularité de la taille des noyaux.

39
2. Carcinome in Situ

❖ C’est la prolifération de cellules épithéliales cancéreuses qui ne franchit pas la membrane basale de
l'épithélium, et donc n'envahit pas le tissu conjonctif.
❖ C’est un carcinome qui a tous les caractères cytologiques du cancer sauf qu’il respecte la membrane basale
et donc il ne donne pas de métastases.

Localisations
❖ Des CIS sont celles des dysplasies
Muqueuses malpighiennes : Urothélium : Muqueuses digestives : Glandes et canaux
- Col utérin vessie +++ - Adénomes +++, excréteurs :
- Peau (maladie de - Muqueuse plane : - Sein.
Bowen) ➢ sur une métaplasie - pancreas
- Lèvre, bouche, intestinale gastrique
- Larynx, bronches ➢ bas œsophage
(endobrachyœsophage)

Diagnostic
❖ La distinction entre carcinome in situ et dysplasie sévère ou de haut grade est difficile et parfois impossible
❖ Le point important du diagnostic de CIS est l'intégrité de la membrane basale = absence d'envahissement
du chorion.
❖ Le dépistage est surtout dans la phase des carcinomes in situ+++.

40
3. Carcinome invasive

❖ Les cellules tumorales envahissent le tissu conjonctif selon un processus actif et complexe, lié à l'acquisition
de nouvelles propriétés biologiques. Les cellules cancéreuses forment le parenchyme tumorale.
❖ Le stroma tumoral est un tissu conjonctivo-vasculaire nourricier et de soutien qui se développe à partir du
tissu normal de l'hôte ; indispensable à la croissance tumorale. Il est néofromé et non tumoral.

3. La cellule cancéreuse
Les caractères morphologiques : Caractères fonctionnels et métaboliques
- Anisocytose. Conservation des fonctions normales :
- Anisocaryose. – Élaboration de kératine dans les carcinomes
- ↑ du rapport nucléo cytoplasmique épidermoïdes
- Irrégularité des noyaux, noyaux monstrueux – Élaboration de mélanine dans les mélanomes
polyploïdes. Perte des fonctions normales
- Répartition inégale de la chromatine. – Les cellules ne présentent aucun caractère
- Nucléoles volumineux, parfois multiples. morphologique évocateur d’une origine tissulaire =
- Anomalie des mitoses. cancer indifférencié
Acquisition de nouvelles fonctions :
Les propriétés : – Sécrétion de substance à action hormonale
- Perte de l’adhésivité. – Sécrétion d’enzyme protéolytique à action
- Perte de l’inhibition de contact. hormonale
- Agressivité des cellules cancéreuses vis-à-vis des – Apparition de nouveaux antigènes
cellules normales. – Perte de contrôle de potentiel de croissance
- Caractère éternel « immortalisation ». – Propriétés destructrices et envahissantes
- Modifications des caractères antigéniques des – Propriétés métastatiques et thromboplastiques
constituants membranaires.
- Perte des caractères normaux et acquisition
d’antigènes de surface.

Les marqueurs tumoraux :


❖ α foetoproteine : cancer du foie,
❖ L'antigène carcino-embryonnaire (ACE) : Cancers : du poumon, du pancréas et gastrique
❖ Β HCG : Choriocarcinome
❖ Immunoglobulines : Myélome Intérêt :
Dépistage et surveillance de ces cancers
❖ PSA : cancer de la prostate

Comportement évolutif du cancer


❖ Est fonction:
– De la réponse de l’hôte (réaction immunologique),
– Du taux de croissance
– Du degré de différenciation.

41
4. Le stroma tumoral
❖ Au-delà d’une certaine taille, les foyers tumoraux nécessitent une adaptation de leur microenvironnement
aboutissant à la formation d’un tissu conjonctif et inflammatoire : « Stroma tumoral ».
Définition : Tissu conjonctif néoformé non tumoral fourni par l’hôte
Composition :
• De cellules conjonctives (fibroblastes et
myofibroblastes)
• d’une MEC avec des fibres de collagène et élastiques
• de vaisseaux et de nerfs
Rôle : assure le soutien et la nutrition des cellules
tumorales
Soutien : charpente fibreuse
Nutrition : angiogenèse
Bien individualisé dans les carcinomes
Remaniements constants

Variation du stroma tumoral

• Dans certaines tumeurs ; le stroma s’adapte à la différenciation de


Stroma adaptative la tumeur
• Ex: stroma sinusoidal dans les tumeurs endocrines

• très riche en fibres de consistance dure (linite gastrique, cancer du


Stroma fibreux
sein)

Stroma oedémateux • appelé aussi myxoide

• Riche en lymphocytes,associé à un meilleur pronostic


Stroma lymphocytaire
• Ex: cancer du côlon

Stroma pauvre • il donne une nécrose

Stroma inflammatoire • mastite granulomateuse

Stroma avec dépos d'origine


• l'origine tumorale peut-etre : calcosphérite, dépots amyloides.
tumorale

Stroma avec métaplasie


osseuse ou chondroide

42
L’invasion tumorale

A. Les mécanismes
❖ Elle fait intervenir plusieurs mécanismes :
Ancrage cellulaire à la matrice Dégradation de la matrice
Migration des cellules cancéreuses
extra-cellulaire extracellulaire

1. Ancrage cellulaire à la matrice extra-cellulaire


- Les cellules normales sont liées entre elles et à la matrice extracellulaire par des systèmes de jonction et
par des molécules d’adhésion.
- La modulation d’expression des molécules d’adhésion et la diminution des jonctions intercellulaires entre
les cellules tumorales participent à l’invasion tumorale.
- La capacité des cellules tumorales à se dissocier dépend aussi de leur degré de différenciation.
2. Dégradation de la matrice extracellulaire
- Cette protéolyse fait intervenir des enzymes sécrétées par les cellules cancéreuses et/ou par des cellules
du stroma.
- Ces enzymes sont notamment des métalloprotéases matricielles8 (MMP).
- Le processus fait également intervenir une rupture d’équilibre entre ces enzymes et leurs inhibiteurs.
3. Migration des cellules cancéreuses
- Passe par l’accumulation de microfilaments sous la membrane plasmique, permettant des déplacements
par pseudopodes.
- Fait intervenir également des facteurs chimiotactiques produits de la dégradation de la matrice extra-
cellulaire : Cytokines et facteurs de croissance.
- Lors de la phase d’invasion s’élabore le stroma. À partir du moment où le cancer devient invasif, les
cellules cancéreuses peuvent disséminer à distance pour former des métastases.

8
Les métalloprotéases matricielles (MMP) constituent une famille de protéases impliquées dans la dégradation
protéolytique de nombreuses protéines de la matrice extracellulaire mais aussi de protéines non matricielles. Ces protéases
jouent un rôle important et complexe dans plusieurs étapes de la progression cancéreuse telles que la croissance tumorale,
la prolifération des cellules cancéreuses et leur caractère invasif, la dissémination métastatique et l’angiogenèse.

43
B. Modes d’invasion
Invasion locale
Au niveau des épithéliums : Un cancer invasif détruit les tissus normaux et utilise
– Franchissement de la membrane basale. Préférentiellement les voies de moindre résistance
pour se propager :
Extension de proche en proche par : – Espaces conjonctifs lâches,
– Mobilité des cellules cancéreuses. – Espaces péri-nerveux,
– Destruction des structures préexistantes par des – Capillaires lymphatiques et sanguins, parois
protéases. veineuses.
Les cellules cancéreuses peuvent se disperser de
Organe plein (foie, reins) : façon isolée dans le tissu conjonctif, très à distance de
= Forme une masse arrondie, unique. la masse tumorale principale = exérèse large de la
tumeur.
Organe creux (Tube digestif) : Certains tissus conjonctifs résistent longtemps à
= Envahit plus ou moins rapidement et l’envahissement : périoste, disques intervertébraux,
successivement les différents plans de la paroi. cartilage épiphysaire...

Invasion générale : Métastases


❖ Les métastases sont des foyers cancéreux secondaires, développés à distance de la tumeur primitive, et
dont la croissance est autonome, indépendante de celle de la tumeur primitive.
❖ Peuvent être
– Révélatrices d’une tumeur primitive jusque-là asymptomatique (Précessive)
– Contemporaines de la tumeur primitive (synchrones)
– Métachrones : survient au cours de l’évolution d’un cancer traité parfois très tardivement
Différentes étapes de la dissémination métastatique :

Détachement
Intravasation Survie et
cellulaire et
: passage Survie dans prolifération
invasion de la Extravasation
dans la la circulation dans un site
matrice extra-
circulation étranger
cellulaire

44
▪ Mécanismes moléculaires impliqués dans ces différentes étapes

Détachement cellulaire - Perte de l’ancrage cellulaire


et invasion de la matrice - Dégradation de la matrice extra-cellulaire (protéases)
extracellulaire - Facteurs de mobilité
- Passage dans le courant sanguin ou lymphatique
Intravasation ➢ Petits vaisseaux induits par l’angiogenèse
➢ En périphérie de la tumeur dans les petits vaisseaux lymphatiques.
- Dans la circulation les cellules cancéreuses ne prolifèrent pas. Elles doivent
résister à des agressions mécaniques : pression sanguine, élongation et friction
dans les capillaires.
- Elles ont tendance à s’agréger pour résister aux agressions (emboles
Survie dans la néoplasiques).
circulation - Les cellules cancéreuses sont en contact avec les cellules circulantes du
système immunitaire (natural killer, lymphocytes T cytotoxiques) qui lysent une
grande partie d’entre elles.
- L’agrégation plaquettaire parfois induite au contact des cellules tumorales
pourrait les protéger des agressions mécaniques, les isoler des cellules
cytotoxiques et favoriser leur adhésion aux parois vasculaires.
- La cellule tumorale provoque
➢ La rétraction des cellules endothéliales découvrant ainsi les protéines de
Extravasation
la membrane basale.
➢ Fixation à la membrane basale par l’intermédiaire de récepteurs.
➢ Dégradation des protéines et perforation de la membrane basale.
- Nécessité de molécules d’adhésion afin de s’ancrer dans le tissu
Invasion d’un nouveau - Nécessité de facteurs de croissance sécrétés par le milieu ;
territoire - Nécessité d’échapper à la réponse immunitaire anti-tumorale
- Nécessité d’une néovascularisation

▪ Différentes voies de migration


1. Extension lymphatique
❖ C’est la voie la plus fréquente de dissémination des carcinomes. La métastase ganglionnaire se fait selon le
drainage ganglionnaire normal de la région atteinte.
2. Extension hématogène
❖ La diffusion par voie sanguine est commune aux sarcomes, aux carcinomes et aux mélanomes.
1- type cave: Sein, rein, utérus ==== poumon puis autres organes.
2- type porte: Colon, estomac ==== foie puis poumon ou autre.
3- type pulmonaire: Cancer broncho-pulmonaire === V. pulmonaires puis cœur gauche et circulation
générale.

45
3. Essaimage direct par une cavité naturelle
❖ Envahissement du feuillet, puis rupture associée à un épanchement souvent hémorragique.
4. Gaine des nerfs
❖ Cancer de la prostate
5. Transplantation
❖ Trajet de ponction de biopsie

Localisation préférentielle des métastases en fonction des tumeurs primitives


Tumeur primitive Fréquence métastatique
Cancer broncho-pulmonaire Foie, encéphale, os, surrénales, peau
Cancer du sein Os, poumon, plèvre, foie, péritoine
Colon, estomac Foie, péritoine
Prostate Os
Thyroïde Os, poumon
Rein Os, poumon

▪ Aspect macroscopique des métastases

❖ L’existence de masses multiples dans le poumon ou le foie est un argument macroscopique pour suspecter
le diagnostic de métastases, alors qu’une masse unique évoque plutôt une tumeur primitive.
❖ Par rapport à la tumeur primitive la morphologie peut être :
▪ Identique.
▪ Moins différenciée voire dédifférenciée.
▪ Plus mature (rare, surtout après radiothérapie).
❖ La localisation et l'analyse histologique peuvent orienter la recherche de la tumeur primitive
▪ Une adénopathie cervicale peut révéler, entre autres tumeurs, un lymphome ou une métastase d'un
carcinome épidermoïde de l'oropharynx.
▪ L'expression de TTF-1 par un adénocarcinome pulmonaire est en faveur d'une origine primitive plutôt
que d'une métastase, ou l'expression de la PSA au sein d'une métastase osseuse d'un adénocarcinome
est en faveur d'une origine prostatique.

Facteurs histopronostiques

❖ Facteurs classiques ❖ Nouveaux facteurs


✔ Différenciation tumorale (grade 3 peu ≠) ✔ Modes d’extension expansif ou invasive
✔ Type histologique: à cellules indépendantes.... ✔ Infiltrat lymphoïde
✔ Envahissement vasculaire
✔ Engainement péri nerveux

46
III. Classification TNM
❖ Le TNM est un système de classification des tumeurs cancéreuses solides de l'Union internationale contre le
cancer (UICC). C'est le système de classification le plus fréquemment utilisé en oncologie. L'utilisation de ce
type de classification permet aux médecins d'avoir un langage universel pour décrire le cancer.

N : ganglions lymphatiques.
M: métastases.
T : tumeur. Il décrit la propagation du
cancer aux ganglions Il décrit la propagation du
Il décrit la taille de la tumeur lymphatiques entourant cancer à d’autres parties du
principale (primitive). l’organe. corps par le sang ou le
Il indique aussi si la tumeur a système lymphatique.
N0 signifie que le cancer ne
envahi d’autres parties de s’est propagé à aucun M0 signifie que le cancer ne
l’organe atteint de cancer ou ganglion lymphatique voisin. s’est pas propagé à d’autres
des tissus entourant l’organe. parties du corps. M1 signifie
T0, Tis, T1, T2, T3, T4 N1, N2 ou N3 signifie que le que le cancer s’est propagé à
cancer s’est propagé aux d’autres parties du corps.
ganglions lymphatiques.

IV. Conclusion
❖ Plusieurs types de tumeurs sont reconnues ; leurs aspects morphologiques et leurs profils évolutifs sont
variables.
❖ De nombreux progrès ont été réalisés dans la compréhension des mécanismes de la cellules cancéreuses
permettant la proposition à de nouvelles perspectives thérapeutiques.

47
Introduction
Tumeurs malpighiennes
Tumeurs urothéliales
Conclusion

I. Introduction
❖ Les tumeurs épithéliales sont les plus fréquentes, elles peuvent être bénignes ou malignes, elles se
développent à partir des épithéliums des revêtements : épiderme, muqueuses.
❖ Il y a 3 types de revêtements touchés par ces tumeurs :
– Malpighien : épiderme, larynx, col utérin, muqueuses malpighiennes du tube digestif (cavité buccale,
pharynx, œsophage, canal anal)
– Urothélial : Paramalpighien= transitionnel : voies excrétrices urinaires
– Glandulaire : constituant les tumeurs métaplasiques.

II. Les tumeurs malpighiennes


1. Les tumeurs malpighiennes bénignes

A/ Les Papillomes

❖ Macroscopiquement : c’est une tumeur végétante, exophytique9 souvent


framboisée sur les muqueuses
❖ Se trouve en saillie du revêtement malpighien : cutané (verrue vulgaire) ou
muqueux
❖ Fréquemment d’origine virale (HPV : papillomavirus humain)
❖ En microscopie : 3 critères sont requis pour le diagnostic
➢ L ’hyperpapillomatose : les crêtes épithéliales sont allongées, la couche basale est très sinueuse : c’est
une prolifération exagérée des papilles dermiques due à la croissance tumorale
➢ L ’hyperacanthose : l’épithélium malpighien est épaissi au niveau du corps muqueux de Malpighi
(couche des cellules épineuses productrices de kératine) ;
➢ L ’hyperkératose : la couche de kératine est épaissie (dans l’épiderme).

9
Qualifie une lésion, néoplasique ou non, dont la croissance est presque totalement extériorisée, végétante
(structure végétale ressemblant à une plante) sans grande tendance envahissante en profondeur

48
✓ Orthokératose : en cas de squames anucléées.
✓ Parakératose : si les squames ont conservé des noyaux pycnotiques.

❖ Le papillome est une lésion bénigne donc :


o L’architecture générale de l’épithélium est préservée,
o L’intégrité de la membrane basale est partout respectée,
o Il n’y a pas d’atypies cytonucléaires franches, mais les mitoses sont plus nombreuses que
normalement.
o La différenciation malpighienne et la maturation kératosique restent normales ou voisines de la
normale dans toute l’épaisseur de la prolifération épithéliale.

B/ Les condylomes

❖ C’est une tumeur qui siège sur les muqueuses malpighiennes


❖ Son mode de transmission est essentiellement sexuel, par le virus HPV
❖ Siège :

• Exocol utérin, vagin, vulve, zone ano-rectale, pénis.


• Plus rarement : pharyngo-laryngé (contamination du nouveau-né lors du passage de la filière génitale).

❖ Macroscopie : les condylomes peuvent être acuminés (en chou-fleur ou en crête de coq), ou plans.
❖ Microscopie :

• Prolifération épithéliale malpighienne plus ou moins intense


• Augmentation du volume du tissu conjonctif sous-jacent (qui peut être plus importante que la
prolifération épithéliale)
• Aspects cytopathogènes en rapport avec l’infection virale.

❖ Evolution : la plupart de ces tumeurs sont bénignes et ne récidivent pas après exérèse.
❖ Certaines cependant constituent des états précancéreux = carcinome épidermoïde (avec une phase de
carcinome in situ préalable) :
▪ C’est en particulier le cas des condylomes plans génitaux, qui sont à l’origine de la presque totalité des
cancers du col utérin,
▪ Plus rarement de certaines papillomatoses des voies aériennes supérieures.

Les papillomes et les condylomes sont parfois multiples : papillomatose (laryngée, fosses
nasales), condylomatose (génitale).

49
2. Tumeurs malpighiennes malignes ou « carcinomes »

❖ Le carcinome est une tumeur maligne formée de cellules épithéliales néoformées capable de provoquer
des métastases à distance. Elle peut apparaître en un endroit quelconque de l’organisme contenant de
l’épithélium :
Epithélium de transition (voies
Epithélium de revêtement Epithélium glandulaire
urinaires)
❖ Différenciation squameuse =
carcinome épidermoïde
❖ Différenciation basale = Adénocarcinome Carcinome transitionnel
carcinome basocellulaire

Hormis le carcinome basocellulaire qui ne s’observe que dans le revêtement cutané, tous les
autres carcinomes malpighiens sont nommés carcinomes épidermoïdes.

▪ Le carcinome épidermoïde

❖ C’est une tumeur maligne qui peut se développer dans n’importe quel organe ou tissu composé
d’épithélium squameux.
❖ Macroscopie : on distingue 3 formes : bourgeonnante, ulcéro-bourgeonnante ou ulcéro-infiltrante
❖ Siège : peau, muqueuses : buccale, col utérin, anus, voies aérodigestives supérieurees (larynx et pharynx),
poumons…
❖ Microscopie :

• Malignité : on a des perturbations architecturales + signes cytologiques de malignité


• La différenciation malpighienne est variable (bien, moyennement, peu ou
indifférencié)
• La maturation se fait par : kératinisation (carcinome mature = kératinisant)
Le type le plus répandu reste le carcinome épidermoïde cutané.

1. Carcinomes cutanés
❖ C’est un terme général pour tous les carcinomes qui se développent sur la peau.
❖ Ils sont généralement visibles, faciles à prélever et à diagnostic précoce.
❖ Il existe deux grands types de carcinomes cutanés :
1. Carcinome épidermoïde cutané
2. Carcinome basocellulaire
❖ Le facteur de risque principal est l’exposition prolongée au soleil

50
❖ Siège : régions découvertes : visage, oreilles, nuques, dos des mains
❖ Le carcinome basocellulaire touche des personnes plus âgées avec une localisation préférentielle pour le
visage
❖ Plusieurs lésions précancéreuses sont connues :
• Kératose solaire ( ou sénile)
• Radiodermite
• Cicatrice de brûlure
• Ulcères cutanés chroniques

Une condition génétique : Le Xeroderma Pigmentosum favorise l’apparition de multiples tumeurs


cutanées

Carcinome épidermoïde cutané Carcinome basocellulaire


Survient sur les lésions précancéreuses citées
Siège Visage++
plus haut
Souvent ulcérée entourée de petites
Tumeur ulcéro-végétante, plus ou moins
Macroscopie surélévations (perles)
infiltrante
Rarement plane « cicatricielle »
Les cellules ressemblent aux ¢ basales de
Reproduit la structure d’un épithélium
Histologie l’épiderme et sont rangées en lobules à
malpighien kératinisé
disposition palissadique périphérique
Extension locale ++
Métastase ganglionnaire tardive Locale et lente
Métastase viscérale rare Ne métastase jamais = malignité locale.
Evolution
Donne des excroissances épaisses et Guérison si exérèse totale, sinon récidive
locale
squameuses qui ne guérissent pas.

51
2. Carcinomes épidermoïdes des muqueuses
❖ Ils sont classés selon leur siège :
Voies aéro-digestives
Bronches Col utérin Œsophage
sup
Pharynx, larynx, cavité Métaplasie
Siège - -
buccale malpighienne 10
Forme
bourgeonnante
Tumeur végétante puis Ulcéro-infiltrante et Ulcéro-infiltrante
Macro Destruction du
infiltrante végétante et nécrotique
parenchyme +
nécrose
Tabac, alcool, mauvaise
Facteur de hygiène bucco-dentaire Infection à HPV
TABAC ALCOOL
risque Lésions précancéreuses Condylome
(leucoplasie, dysplasie)
Inopérable
Métastases
Métastases diffuses Métastases gg et à Extension locale
Evolution ganglionnaires puis
(gg, foie, os, distance Méta gg
viscérales
cerveau, surrénales)
Selon le dépistage
Pronostic - Mauvais Mauvais
et la vaccination

III. Les tumeurs urothéliales


❖ Se développent à partir du revêtement urothélial : voies excréto-urinaires : bassinet, uretères et vessie, où
elles sont le plus fréquentes (95%)

1. Tumeurs urothéliales non invasives


❖ D’architecture papillaire :

➢ Le papillome :
– Petite taille, unique bénin
– De croissance exophytique ou endophytique
– Fines papilles : urothélium d’épaisseur et
d’architecture normale
– Absence de dysplasie cellulaire

• 10
L’épithélium des bronches, de type glandulaire (pseudostratifié cilié) subit une métaplasie malpighienne (devient
un épithélium malpighien), le plus souvent sous l’effet du tabagisme, ce qui favorise l’apparition de carcinomes
bronchiques.

52
La tumeur urothéliale papillaire de faible potentiel de malignité: Augmentation légère et régulière de
l’épaisseur de l’urothélium avec quelques dysplasies cellulaires

➢ Carcinome urothélial papillaire :


Bas grade Haut grade
> à 06 couches, désorganisation architecturale > à 06 couches, désorganisation marquée + atypies
discrète + atypies cytologiques modérées (atteinte cytologiques évidentes (atteinte de tout l’épaisseur
des 2/3 du revêtement) du revêtement : perte de la structure papillaire)
❖ D’architecture Plane = Carcinome in situ : c’est un carcinome agressif, de haut grade, avec un haut risque
de progression vers un cancer invasif.

2. Tumeurs urothéliales invasives


❖ Ce sont des tumeurs qui envahissent la couche musculaire de la vessie avec un potentiel métastatique.
❖ Microscopie : Le contingent invasif est souvent de morphologie hétérogène peut être de type:

➢ Urothélial classique « de transition » = 90% des cancers de la vessie.


➢ De différenciation différente: malpighienne(carcinome squameux), glandulaire (adénocarcinome)…

IV. Conclusion
❖ Les tumeurs épithéliales malpighienne sont les plus fréquentes.
❖ Elles se développent aux dépend des revêtements malpighiens (cutané, muqueuses ou à
partir des épithéliums glandulaires en métaplasie épidermoïde (bronches)
❖ Présentent des aspects morphologiques communs (carcinome épidermoïde)
❖ Des particularités morphologiques et évolutives sont reconnues pour certains cancers de siège cutané
(carcinome basocellulaire)
❖ Les tumeurs urothéliales sont particulières par rapport à leur caractère invasif ou non, on remarque une
conservation de l’architecture papillaire chez toutes les tumeurs urothéliales sauf le carcinome de haut
grade et la tumeur invasive.

53
Introduction
Les tumeurs des tissus mous
Tumeurs squelettiques
Diagnostic des tumeurs mésenchymateuses
Conclusion

I. Introduction
❖ Se développent à partir des tissus de soutien (muscles, tissu adipeux, vaisseaux…).
❖ Sont bénignes ou malignes.
❖ Les tumeurs bénignes des tissus mous sont plus fréquentes que les sarcomes estimés à 3000 cas/1 million
d’habitants
❖ Les sarcomes des tissus mous sont des tumeurs rares représentant <1% des cancers (50 cas/1millon
d’habitants)
❖ Les tumeurs osseuses ont une corrélation à la radiologie ++++

II. Les tumeurs des tissus mous


❖ Les tumeurs des tissus mous sont des tumeurs qui se développent aux dépens du tissu conjonctif, des
muscles lisses ou du tissu adipeux

1. Tumeurs bénignes

❖ Sont plus fréquentes que les sarcomes et estimées à 3000 cas/1 million d’habitants
❖ Sont représentées par :
Les tumeurs
Les tumeurs Les tumeurs vasculaires
Les lipomes < de 30% Myofibroblastiques
fibrohistiocytaires (30%) (10%) • Autres
/fibroblastiques

54
Macroscopie :
o Formations arrondies ou lobulées à limites nettes.
o Limitées par une capsule fibreuse les séparant du tissu adjacent •
o Refoulé , subit des phénomènes d’atrophie par compression. •
Caractères o La présence de cette capsule permet l’énucléation totale de la tumeur. • Ces tumeurs
communs réalisent parfois des foyers multiples se développant indépendamment les uns des
autres
Microscopie :
▪ Ces tumeurs sont constituées le plus souvent de tissus matures.

1. Tumeurs bénignes du tissu adipeux

Lipome
❖ C’est la tumeur des tissus mous la plus fréquente chez
l’adulte (rare dans la population pédiatrique) •
❖ Touche l’homme entre 50 et 70ans •
❖ Siège de prédilection :

▪ Tissu sous-cutané de l’épaule et de la fesse,


▪ La cavité abdominale.
✓ Macroscopie :
Formation tumorale arrondie, à limites nettes,
encapsulée. de coloration jaunâtre, de taille variable
pouvant atteindre des dimensions importantes
(plusieurs centimètres de diamètre).

✓ Microscopie
Lobules découpés par des travées conjonctivo-
vasculaires identiques à celles d’un tissu adipeux
normal. • Ces lobules sont constitués de cellules
arrondies, de grande taille à cytoplasme optiquement
vide par dissolution des graisses. Les noyaux sont de
petite taille, aplatis, déjetés en périphérie et ne
présentant pas d’anomalies.

Lipomatose
❖ Est une prolifération diffuse de tissu adipeux. Sa
classification est basée sur des données cliniques et la
distribution anatomique.
❖ Siège : tronc, tête , cou, abdomen, pelvis •
❖ Rare •
❖ Enfant < 2ans mais peut affecter l’adulte •

55
✓ Macroscopie :
Peu circonscrite, jaune identique au tissu adipeux
normal (différence : siège et répartition de la graisse)

✓ Microscopie :
Lobules et amas d’adipocytes matures pouvant
infiltrer d’autres structures comme « Tissu musculaire
strié »

Hibernomes
❖ Tumeur montrant une différenciation en graisse brune. •
❖ Rare : < à 2% des tumeurs bénignes et 1% des tumeurs
adipeuses •
❖ Siège : Les régions inter-scapulaires et cervicales basses,
Les creux axillaires et poplités, la cuisse, la paroi
abdominale et le médiastin des adultes jeunes. •

✓ Macroscopie :
Bien circonscrit , vaguement lobulaire, d’aspect brun
à jaune.

✓ Microscopie :
Lobules séparés des cloisons richement vascularisées,
• Les cellules tumorales adipeuses brunes riches en
micro vacuoles comportent un cytoplasme
éosinophile granuleux,
Lipoblastome
❖ Définition : • Néoplasme bénin de la graisse
embryonnaire. Peut être localisé ou diffus avec une
tendance aux récidives si l’exérèse n’est pas complète, •
❖ Siège : le tronc et les extrémités +++ •
❖ Survient principalement dans la petite enfance et chez
le jeune enfant avec 75 à 90 % des cas survenant avant
l'âge de 3 ans •

✓ Macroscopie : 2 à 5cm de diamètre, lobulé , jaune à


blanc ou brun avec parfois des remaniements
kystiques •
✓ Microscopie : Architecture lobulaire séparés par des
septa fibrovasculaires,. Les zones myxoïdes
présentent une vascularisation pléxiforme, avec des
cellules mésenchymateuses primitives.

56
2. Les tumeurs myofibroblastiques / fibroblastiques

Fibromatose desmoïde
❖ Elle est localement agressive mais non métastasiante, c’est un Néoplasme (myo)fibroblastique profond ,
infiltrant ayant latendance à la récidive
❖ Siège: Extrémités (30-40% des cas), paroi abdominale (20% des cas), rétropéritoine (15% des cas)
❖ Incidence: <04 patients / (Femme avec un age : 37- 39ans)
❖ Étiologie: Facteurs génétiques et Facteurs physiques ( traumatisme, chirurgie, grossesse)
✓ Microscopie : Caractérisée par des faisceaux de bandes de cellules myofibroblastiques et fibroblastiques
infiltrant les tissus mous environnants,sans atypies cytonucléaires etsans images de mitoses anormales.
Les vaisseaux sont à paroi fine , béants

Fibrome des gaines et des tendons


❖ Définition • C’est une prolifération fibroblastique /myofibroblastique nodulaire bénigne souvent attachée
au tendon (gaine) •
❖ Rare : 20-50ans •
✓ Microscopie: • Lésion bien circonscrite , de cellularité faible faite de faisceaux de cellules fusiformes
contenus dans un fond collagénique.

Fibromatose coli
❖ Est une prolifération fibreuse bénigne survenant dans le muscle sternocléidomastoïdien des nourrissons.
Certains cas évoluent vers un raccourcissement du muscle, entraînant une torticolis.
❖ Rare, l'incidence est de 0,3 à 2,0 % des naissances vivantes •
✓ Microscopie: Prolifération fibroblastique paucicellulaire englobant des fibres musculaires striés
atrophiques

57
Fibromatose palmaire et fibromatose plantaire
❖ Définition : Sont une prolifération fibroblastique/ myofibroblastique nodulaire bénigne apparaissant au
niveau de la face palmaire des mains et des doigts ou impliquant l’aponévrose plantaire •
❖ Survient chez l’adulte avec une prédominance masculine •
✓ Microscopie : • La prolifération évolue dans l’épaisseur de l’aponévrose palmaire /plantaire sous forme
isolée ou multiples , les nodules comportent des cellules fusiformes contenues dans un stroma
collagénique

3. Tumeurs bénignes des vaisseaux sanguins et lymphatiques

Hémangiomes
❖ Siège : Peau , l’os, le système nerveux central, viscères (foie, poumon, rate).
(angiome)
❖ Apparaît le plus souvent à la naissance, Adolescent et adulte jeune,
❖ ♀=♂

✓ Macroscopie :

❖ Formation tumorale mal limitée, non encapsulée, de couleur rouge foncée pouvant
atteindre des dimensions importantes au niveau du visage, des extrémités des
membres. Consistance spongieuse.

✓ Microscopie :

❖ L’hémangiome caverneux : siège le plus souvent au niveau de la langue, foie, muscle


strié, réalisant une formation tumorale faite de cavités de taille variable, limité par une
couche de cellules endothéliales.
❖ Hémangiome capillaire ou juvénile : siège le plus souvent au niveau de la peau et de la
muqueuse, constitué de capillaires sanguins collabés.

Lymphangiomes
❖ Découvert au jeune âge voire même à la naissance,
❖ Siège : au niveau du cou, de la langue, des lèvres, du plancher buccal et des creux
axillaires
❖ Kyste lymphatique, lymphangiomatose.
❖ Comme les hémangiomes, ils peuvent être capillaires ou caverneux

58
Tumeurs bénignes du tissu musculaire lisse : Léiomyome

❖ Age : adulte d’âge moyen


❖ Sexe : femme
❖ Siège : Paroi utérine, tube digestif (intestin grêle, estomac), extrémités , tissus sous cutané ou muscle strié,
rétropéritoine

✓ Macroscopie :

❖ Tumeur bien encapsulée, ferme, la tranche de section montre un aspect plein , blanchâtre fasciculé,
tourbillonnant

✓ Microscopie :

❖ La structure est faite de fibres musculaires lisses, réunies en faisceaux enchevêtrés en tout sens et séparés
par des cloisons conjonctives.
❖ Une sclérohyalinose en plaque, des dépôts calcaires, des foyers de nécrose et d’hémorragie ne sont pas
rares dans les léiomyomes volumineux.

Tumeurs bénignes du tissu musculaire strié : rhabdomyome

❖ C’est un néoplasme bénin des tissus mous montrant une différenciation musculaire striée ,
❖ 02 types : Rhabdomyome adulte - Rhabdomyome foetal
❖ C’est une tumeur rare
❖ Age : Rhabdomyome adulte : 60 ans (33 – 80ans) / Rhabdomyome fœtal: âge médian: 21ans
❖ Age Siège:
▪ Tête et cou (espace parapharyngé, glandes salivaires, larynx cavité buccale et tissus mous)
▪ Autres localisations: Vessie, extrémités, vagins

✓ Macroscopie :
❖ Bien limitée, arrondie (ou sphérique) lobulaire brune, de 1,5 à 7,5 cm (M: 3cm).
✓ Microscopie :
❖ La tumeur est constituée de cellules polygonales (fibres musculaires au diamètre très élargie),fréquemment
granuleux, fortement acidophile (rhadomyome adulte). La présence de cellules avec une double striation
cellules musculaire striées (rhdomyblaste immature= rhadomyome fœtal) );

59
4. Tumeurs malignes des tissus Mous « Les sarcomes » :
❖ Les tumeurs mésenchymateuses malignes représentent un groupe hétérogène de tumeurs développées à
partir des tissus de soutien : tissus conjonctifs, vasculaires, ou adipeux.
❖ Ces tumeurs se définissent par les tissus qu’elles reproduisent.
❖ Les sarcomes des tissus mous sont des tumeurs rares représentant <1% des cancers (50 cas/1millon
d’habitants),

▪ De diagnostic parfois difficile particulièrement sur biopsie


▪ Recours à l’immunohistochimie et la biologie moléculaire
▪ Actuellement une cinquantaine de sous-types des sarcomes différents dont certains sont caractérisés
par la présence de transcrits de fusions spécifiques.

❖ Clinique et évolutif

▪ Progression rapide
▪ Évolution spontanée généralement défavorable /
▪ Survenue de métastases. La dissémination se fait le plus souvent parvoie sanguine veineuse . grande
fréquence de certaines métastases (pulmonaire en particulier).
macroscopique : Les aspects sont variables en fonction (De la topographie • Du type de
tumeur) • il s’agit souvent d’un aspect blanchâtre, de consistance dure, • Constituent
Caractères une masse polycyclique ferme avec des plages hémorragiques ou nécrotiques •
communs Envahissant le plus souvent les tissus voisins.
Histologiques • Le diagnostic reposera sur un ensemble d’éléments • La densité
cellulaire, • Existence d’atypies, • Le Nombre de mitoses

Liposarcome

❖ Il se développe à partir de cellules adipeuses.


❖ Les cellules tumorales sont jeunes, de petite taille, avec inclusions lipidiques plus ou moins apparentées.
❖ Epidémiologie :La plus fréquente des tumeurs malignes du tissu mou, se développe à tout âge, mais surtout
chez l’adulte et le sujet âgé avec une légère prédominance masculine (aucun facteur étiologique n’a pu
être mis en cause).
❖ Siège dans les tissus mous profonds de la cuisse et des membres inférieurs, de l’épaule et des creux
axillaires, Il présente l’aspect d’une tumeur bosselée, faite de masses nodulaires de taille variable plus ou
moins accolées les unes aux autres. Il peut réaliser également une grosse masse circonscrite encapsulée.
✓ Macroscopie
❖ De couleur et de consistance variable, il prend à la coupe un aspect blanc – jaunâtre ou rosé avec une
architecture lobulée dont les lobules sont séparés par des cloisons conjonctives provenant de la capsule.
Ces lobules sont de consistance molle ou fluctuante plus rarement ferme, on note par endroits des foyers
nécrotico-hémorragiques.

✓ Microscopie :

La classification de l’OMS distingue (2021) plusieurs types de LPS :


Tumeur lipomateuse atypique/liposarcomes bien différencié - Liposarcome dédifférencié
Liposarcomes myxoïde - Liposarcomes pléomorphe - Liposarcomes pléomorphe myxoïde

60
Leiomyosarcome :

❖ Age moyen de diagnostic : 52ans


❖ 25% des sarcomes utérins
✓ Macroscopie :
❖ Masse tumorale, isolée, mal limitée, blanc –grisâtre, avec des remaniements nécrotiques et hémorragiques
✓ Microscopie :
❖ Tumeurs cellulaires
❖ Cellules fusiformes à cytoplasme éosinophile à noyau ovoïde, chromatine épaisse et irrégulière
❖ Atypies et activité mitotique variable
❖ Emboles vasculaires : 10 à 20% des cas

Le Rhabdomyosarcome :

❖ C’est la tumeur mésenchymateuse maligne la plus fréquente de l’enfant (60 à 70 % d’entre elles) ;
❖ Reproduit des cellules musculaires striées( rhabdomyoblastes plus ou moins bien différenciés, des
myofibrilles, avec ou sans striation double)
❖ Siège : les régions de la tête, du cou et génito-urinaire.
❖ Selon le siège et les aspects microscopiques on individualise 03
formes :
▪ Rhabdomyosarcome polymorphe
▪ Alvéolaire
▪ Embryonnaire (sarcome embryonnaire).
❖ Doit être confirmer par immunohistochimie
❖ Le pronostic de ces tumeurs est lié à l’histologie, la taille et l’absence
de métastase au diagnostic, l’âge de l’enfant, la localisation et
l’opérabilité.
❖ Leur traitement associe chimiothérapie, chirurgie et, selon les circonstances, une radiothérapie.

61
Angiosarcome & sarcome de Kaposi

▪ Angiosarcome

❖ C’est une prolifération mésenchymateuse maligne de nature vasculaire.


❖ Siège : observé au niveau des viscères (foie, rate, glande mammaire), de
l’os et de la peau, il est plus rare dans les tissus mous, peuvent être
plurifocaux.
❖ Epidémiologie : survient à tout âge, surtout chez l’adulte jeune, incidence
élevée de l’angiosarcome du foie chez les ouvriers travaillant dans les
usines de traitement de chlorure de polyvinyle.

▪ Sarcome de Kaposi : angiosarcomatose multiple.

❖ C’est une prolifération néoplasique mésenchymateuse maligne présumée


d’origine virale.
❖ Epidémiologie : fréquente en Afrique souvent observé dans les pays du
bassin méditerranéen, atteint surtout le sujet de sexe masculin.
❖ Il se présente classiquement sous deux formes anatomo-clinique : la
forme la plus commune observée chez l’adulte entre 40 et 70 ans, se
traduit par des lésions cutanées en nodules ou en plaques siégeant
surtout au niveau des extrémités des membres inférieurs, peuvent intéresser aussi les membres supérieurs
et le thorax. Une forme plus rare observée chez l’enfant, avec localisation ganglionnaire, d’évolution rapide
fatale.
❖ Une fréquence marquée de sarcome de kaposi est observée chez le sujet porteur de SIDA.

Les tumeurs des tissus squelettiques


Tumeurs bénignes chondrogéniques

❖ Age : 10 et 50 ans
❖ Siège : dans les petits os de la main (phalanges et métacarpes) et du pied (orteils, métatarses). métaphyse
des os longs (fémur, humérus).
❖ Peut-être unique ou multiple (maladie d’Ollier).
✓ Macroscopie :
❖ Masse lobulée faite de nodules solides ou kystiques, brillants, translucides, blanc – bleuâtres, parfois
opalescents ou nacrés. Les aspects kystiques résultent de la dégénérescence myxoïde. On peut également
observer des foyers d’ossification et des foyers de calcification.

62
✓ Microscopie :
❖ Aspect de cartilage hyalin, de structure lobulée. Les lobules sont limités par des faisceaux de tissu
conjonctivo-vasculaire, en cellularité il est peu dense. Les cellules qui constituent ces lobules sont plus
grandes que les chondrocytes normales, sans anomalies cytologiques.

Tumeurs bénignes ostéogéniques

▪ Ostéome :

❖ Siégeant surtout au niveau des os du crâne et de la face.


❖ Survient généralement chez le sujet adulte de sexe masculin.
❖ Peu fréquent, souvent asymptomatique, se développant très lentement.
❖ Sa localisation la plus fréquente est à l’intérieur des sinus crâniens.
✓ Microscopie : travées osseuses relativement matures et lamellaires
régulières.

▪ Ostéome ostéoïde :

❖ Toujours de petite taille (< 1 cm de diamètre)


❖ Particulièrement douloureuse
❖ À prédominance masculine typique de la seconde enfance, de l’adolescence et
de la jeunesse.

Tumeurs malignes ostéogéniques

▪ Ostéosarcome :

❖ C’est une prolifération néoplasique mésenchymateuse maligne de cellules


susceptibles de produire de la substance osseuse.
❖ Epidémiologie : Tumeur maligne primitive, l plus fréquente dans l’os observée
surtout chez le sujet jeune.
❖ Radiologiquement : Les signes de malignité sont caractéristiques : plages
d’ostéolyse ou de condensation, rupture corticale, éperon périosté, envahissement
des parties molles, images d’ostéogénèse anarchique en « feu d’herbe ».
❖ Siège : Essentiellement au niveau de la métaphyse d’os longs « près du genou, loin
du coude » ; on l’observe au niveau de l’extrémité inférieure du fémur, de l’extrémité supérieure du tibia, de
l’extrémité supérieure de l’humérus et de l’extrémité inférieure du radius, l’os iliaque et les côtes peuvent être
éventuellement son siège.

63
✓ Macroscopie :
❖ Il réalise une masse tumorale blanchâtre tantôt molle ou fiable encéphaloïde, tantôt plus ferme avec des foyers de
fibrose et d’ossifications.
❖ Histologie : Prolifération cellulaire, avec élaboration directe de substance ostéoïde voire osseuse avec des mitoses
atypiques, substance chondroïde ou chondroblastique. On retrouve par ailleurs des cellules géantes de type
ostéoclastes.
❖ Evolution : Le pronostic est mauvais. Métastase par voie sanguine au foie, poumon et aux os.

Tumeurs malignes chondrogéniques

▪ Chondrosarcome

❖ C’est une prolifération mésenchymateuse maligne faite de cellules cartilagineuses plus ou moins bien
différenciées.
❖ Epidémiologie : Observée surtout chez l’adulte et le sujet âgé se développe dans l’os sain ou porteur de
lésion préexistante telle que le chondrome de la chondromatose
❖ Siège : Au niveau du thorax et des extrémités supérieures des membres (fémur, os iliaque, humérus,
omoplate). En revanche il est rare dans les parties distales des membres.
✓ Macroscopie :
❖ Il se présente comme une masse tumorale de volume souvent important, à limites peu nettes, d’aspect
lobulé. A la coupe il présente un aspect translucide ou opaque avec des zones dures calcifiées mêlées à des
plages de tissus de consistance molle voire liquide avec des remaniements hémorragiques et kystiques.
✓ Microscopie :
❖ Les critères de malignité portent essentiellement sur les anomalies cytologiques : présence de cellules à
noyau volumineux, richesse en cellules binuclées voire monstrueuses, à distance des foyers de nécrose.
❖ La tumeur bien différenciée à faible degré de malignité est parfois difficile à distinguer du chondrome

64
Diagnostic des tumeurs mésenchymateuses
❖ Le prélèvement biopsique est actuellement obligatoire pour :
▪ Établir la malignité •
▪ Évaluer le type, le sous type histologique ainsi que le grade du sarcome •
▪ L’examen immunohistochimique pertinent peut être une aide précieuse pour le diagnostic •
▪ La place de la biologie moléculaire dans le diagnostic des tumeurs des tissus mous est bien établie •
▪ La prise en charge d’une décision thérapeutique •
❖ Le clinicien doit suivre les guidelines des recommandations internationales pour la prise en charge des
sarcomes •
❖ La prise en charge optimales des tumeurs osseuses nécessite une corrélation anatomoclinique et
particuliérement radiologique

Conclusion
❖ Les sarcomes sont rares •
❖ de diagnostic délicat nécessitant une étude anatomopathologique minutieuse •
❖ un examen immunohistochimique complémentaire confirmant le diagnostic.
❖ La biologie moléculaire occupe actuellement une place prépondérante
❖ une prise en charge multidisciplinaire est impérative dans ces cas particulier

65
Introduction et rappel histologique d’un ganglion normal
Facteurs étiologiques
Présentation clinique/biologique
Diagnostic anatomo-pathologique
Lymphomes B
Lymphomes T
Lymphome de Hodgkin
Bilan d’extension
Conclusion

I. Introduction et rappel histologique d’un ganglion normal


❖ Les lymphomes sont des néoplasies lymphoïdes malignes caractérisées par la prolifération clonale de
cellules lymphoïdes. Ils forment un groupe de cancers qui présentent une grande diversité sur le plan
clinique, anatomopathologique, immuno-phénotypique, cytogénétique et moléculaire.
• Hétérogénéité : ils peuvent se manifester de différentes manières et présenter une variabilité importante
dans leur comportement clinique et leur réponse au traitement.
• Tous les âges : Les lymphomes peuvent survenir à tout âge, bien que certaines formes soient plus
fréquentes à des stades spécifiques de la vie.
• Siège ganglionnaire ou extra-ganglionnaire : Les lymphomes peuvent se développer dans les ganglions
lymphatiques (ganglionnaires) ou en dehors des ganglions (extra-ganglionnaires), affectant divers organes
et tissus du corps.
• Diagnostic multidisciplinaire : Le diagnostic des lymphomes est souvent multidisciplinaire, impliquant des
spécialistes en hématologie, en anatomopathologie, en radiologie et en immunologie. L'examen
anatomopathologique des tissus affectés est crucial pour établir le type spécifique de lymphome et orienter
le plan de traitement.
• Deux groupes principaux : les lymphomes non hodgkiniens (LNH) et la maladie de Hodgkin (MH). Les
lymphomes non hodgkiniens englobent une grande variété de sous-types, tandis que la maladie de
Hodgkin se caractérise par la présence de cellules de Reed-Sternberg dans les ganglions lymphatiques.

Rappel histologique d’un ganglion normal

❖ La structure complexe du ganglion lymphatique facilite le filtrage de la lymphe, la rencontre des cellules
immunitaires avec les agents pathogènes, et la coordination des réponses immunitaires humorales et
cellulaires. Les follicules lymphoïdes dans le cortex et les cordons médullaires sont des zones clés où les
lymphocytes B et T sont activés et se différencient en cellules effectrices

66
• Capsule fibreuse : Le ganglion est enveloppé par une capsule fibreuse dense qui le sépare des tissus
environnants.
• Cortex :
o Follicules lymphoïdes : Le cortex renferme des agrégats de cellules appelés follicules lymphoïdes. Ces
structures contiennent principalement des lymphocytes B et sont importantes pour la production
d'anticorps.
o Zone paracorticale : Entre les follicules, on trouve la zone paracorticale, qui est riche en lymphocytes T.
Les lymphocytes T jouent un rôle central dans la réponse immunitaire cellulaire.
• Sinus subcapsulaire : Situé sous la capsule, le sinus subcapsulaire est une zone où la lymphe pénètre dans
le ganglion. Il contient des cellules immunitaires, notamment des macrophages, qui participent à la
capture des particules étrangères.
• Trabécules : Des extensions de la capsule, appelées trabécules, pénètrent dans le ganglion, fournissant un
support structurel et transportant des vaisseaux sanguins.
• Médullaire :
o Cordons médullaires : Ces régions contiennent des lymphocytes T, des plasmocytes (cellules
productrices d'anticorps), des cellules dendritiques et d'autres cellules immunitaires.
o Sinus médullaire : Les sinus médullaires facilitent le drainage de la lymphe à partir des cordons
médullaires vers les vaisseaux lymphatiques efférents.
▪ Vaisseaux lymphatiques :
o Canaux lymphatiques afférents : Ces vaisseaux transportent la lymphe du tissu environnant vers le
ganglion.
o Canaux lymphatiques efférents : Ils transportent la lymphe filtrée hors du ganglion vers d'autres
ganglions ou organes lymphoïdes.

67
II. Facteurs étiologiques
❖ Les lymphomes sont des cancers du système lymphatique qui peuvent résulter de divers facteurs
étiologiques.
Exposition aux pesticides : Certains pesticides et produits chimiques peuvent
Facteurs environnementaux être associés à un risque accru de lymphomes. L'exposition professionnelle à
ces substances peut être un facteur de risque.
• Déficit immunitaire : Les individus ayant un système immunitaire affaibli,
tels que ceux infectés par le VIH, sont plus susceptibles de développer des
lymphomes.
• Patients transplantés : Les personnes ayant subi une greffe d'organe sont
Statut immunitaire exposées à des médicaments immunosuppresseurs pour éviter le rejet de
l'organe, ce qui peut augmenter le risque de lymphomes.
• Maladies auto-immunes : Certaines maladies auto-immunes, comme la
maladie cœliaque, la thyroïdite Hashimoto et le syndrome de Sjögren, sont
associées à un risque accru de lymphomes.
❖ Virus :
• EBV (virus d'Epstein-Barr) : Ce virus est associé à certains types de
lymphomes, notamment le lymphome de Burkitt et le lymphome de
Hodgkin.
• HTLV-1 (virus de la leucémie des cellules T humaines de type 1) : Ce virus
est lié à certains lymphomes à cellules T.

HHV-8 (virus herpès humain de type 8) : Il est associé à des lymphomes
Agents infectieux
chez les personnes atteintes du virus de l'immunodéficience humaine
(VIH) et à certains lymphomes chez les personnes non infectées par le
VIH.
❖ Bactéries :
• Helicobacter pylori : Cette bactérie est associée à certains lymphomes
gastriques, en particulier le lymphome MALT (tissu lymphoïde associé
aux muqueuses).
Certains lymphomes peuvent avoir une composante génétique, bien que les
Très rares formes familiales
formes familiales restent rares.
Dans de nombreux cas, la cause spécifique des lymphomes reste inconnue, et
Le plus souvent méconnue ils peuvent survenir de manière sporadique sans lien évident avec des facteurs
de risque connus.

Remarque : Il est essentiel de comprendre que l'exposition à ces facteurs ne garantit pas
nécessairement le développement de la maladie. De nombreux individus exposés à des facteurs de
risque spécifiques ne développent pas de lymphomes, tandis que certains patients diagnostiqués avec
un lymphome n'ont pas d'antécédents apparen ts de facteurs de risque connus. Le développement de
ces cancers est souvent multifactoriel, impliquant une interaction complexe entre divers facteurs
génétiques et environnementaux.

68
III. Présentation clinique/biologique
❖ Syndrome tumoral superficiel ou profond : Les lymphomes peuvent entraîner la formation de tumeurs

▪ Adénopathies superficielles : Les ganglions lymphatiques superficiels, tels que ceux situés dans le cou
(cervicales) ou les aisselles (axillaires), peuvent devenir élargis et palpables.
▪ Adénopathies profondes : Certaines formes de lymphomes peuvent affecter les ganglions lymphatiques
plus profonds dans le corps, et ces adénopathies ne sont pas facilement palpables lors d'un examen
physique standard. Elles peuvent être détectées par des examens d'imagerie médicale.

❖ Manifestations cliniques selon l'organe atteint :

Si le lymphome est extra-ganglionnaire, les symptômes dépendront de l'organe touché. Par exemple, un
lymphome gastrique peut provoquer des symptômes gastro-intestinaux, tandis qu'un lymphome pulmonaire
peut causer des problèmes respiratoires.

❖ Parfois forme leucémique :

Certains lymphomes peuvent se présenter sous une forme leucémique, où les cellules cancéreuses circulent
dans le sang et la moelle osseuse. Cela peut entraîner des symptômes systémiques tels que fatigue, fièvre et
perte de poids.
❖ Le lymphome se manifeste principalement par un syndrome tumoral (adénopathies +++, tumeurs extra-
ganglionnaires), par des signes généraux et des signes biologiques (syndrome inflammatoire). Cependant
ces signes ne sont pas constants.

Fièvre non expliquée >38°C, >7 jours :


Biologie
Asthénie : La fatigue persistante, ou La présence d'une fièvre persistante
asthénie, est un symptôme courant des sans cause apparente peut être un
lymphomes. Elle peut être sévère et indicateur de l'activité du lymphome.
altérer la qualité de vie du patient Cela peut être associé à une réponse Syndrome inflammatoire : Cela se
inflammatoire systémique traduit souvent par une
augmentation des marqueurs
inflammatoires dans les analyses
sanguines.
Signes généraux

Amaigrissement >10% du poids du LDH élevés : L'élévation des taux de


corps en 6 mois: Une perte de poids Sueurs : Les sueurs nocturnes excessives, lactate déshydrogénase (LDH) est un
significative sans cause apparente peut en particulier celles qui trempent les marqueur fréquemment observé
être un symptôme alarmant. Elle est draps et les vêtements de nuit, peuvent dans les lymphomes. Cela peut
souvent associée à des modifications être un symptôme caractéristique des refléter la croissance rapide des
métaboliques liées à la présence du lymphomes cellules cancéreuses et la destruction
cancer. des tissus

IV. Diagnostic anatomo-pathologique


❖ Le diagnostic anatomopathologique des lymphomes est réalisé par un pathologiste qui analyse les
échantillons de tissus prélevés lors d'une biopsie. Le pathologiste classifie le lymphome, évalue son origine,
détermine le pronostic et guide le choix thérapeutique.

69
Types de prélèvements

▪ Ganglion dans sa totalité : Lorsque c’est possible, il est préférable de prélever le ganglion dans sa
totalité. Cela permet une évaluation complète de la structure et de la composition cellulaire du ganglion.
▪ Localisations extra-ganglionnaires : Pour les lymphomes touchant des sites autres que les ganglions, des
biopsies sont réalisées dans des localisations spécifiques :
o Biopsies ORL (Oto-rhino-laryngologiques) : Pour les lymphomes affectant les voies respiratoires
supérieures.
o Biopsies digestives : Pour les lymphomes gastro-intestinaux.
o Biopsies cutanées : Pour les lymphomes cutanés ou impliquant la peau.
o Autres localisations selon les symptômes présentés.
▪ Localisations profondes : Des ponctions-biopsies peuvent être réalisées pour des localisations profondes,
en particulier si la prise de tissu par biopsie traditionnelle n'est pas facilement accessible.

Conditions de biopsie +++ :


▪ Prélèvement large /ganglion entier : Fixation adéquate +++ étude en paraffine (histologie/ morphologie Immuno-
histochimie +++ Cytogénétique et biologie moléculaire)
▪ Faire une empreinte étude cytologique

Macroscopie

❖ Les ganglions sont augmentés de taille avec un aspect plein blanchâtre en «chair de
poisson».
❖ Ils sont parcourus parfois par des trousseaux fibreux.
❖ Les remaniements nécrotico-hémorragiques sont également fréquents

Histopathologie

❖ Infiltration diffuse et/ou nodulaire des cellules lymphoides effaçant l’architecture normale de l’organe
atteint
❖ L’étude immunohistochimique nécessaire au diagnostic des néoplasies lymphoïdes permet de préciser
l’origine des cellules et le phénotype : CD20 pour les lymphocytes B matures CD3 pour les lymphocytes T
❖ Les lymphomes peuvent être classifiés en fonction de la cellule d'origine, ce qui distingue principalement les
lymphomes B des lymphomes T en fonction du type de lymphocyte impliqué.
❖ Les lymphomes sont des cancers du système lymphatique, caractérisés par une prolifération anormale et
incontrôlée de cellules lymphoïdes. Ces cellules peuvent être de différents stades de maturation, ce qui
signifie qu'elles peuvent provenir de différentes étapes du développement des cellules lymphoïdes.
❖ Ces cancers se développent généralement dans les organes lymphoïdes, tels que les ganglions
lymphatiques, mais ils peuvent également apparaître en dehors de ces zones, affectant d'autres organes du
corps.
❖ Les cellules malignes peuvent être d'origine B (environ 80 % des cas) ou T/NK (environ 20 % des cas),
correspondant aux différents types de lymphocytes.

70
❖ Contrairement à certains cancers qui prennent la forme de tumeurs solides dans un organe spécifique, les
lymphomes peuvent se manifester sous la forme de tumeurs solides, mais souvent dans le contexte de
ganglions lymphatiques élargis. Ces ganglions peuvent être palpables et visibles à l'extérieur du corps.
❖ La classification des lymphomes en fonction du type de lymphocyte d'origine (B, T ou NK) est cruciale pour
déterminer le traitement approprié, car les lymphomes B et T peuvent avoir des caractéristiques distinctes
et répondre différemment aux traitements
C'est la localisation principale des lymphomes ganglionnaires, et ils
Lymphomes ganglionnaires peuvent affecter divers groupes de ganglions à différents endroits du
corps.
▪ Tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT): Cela inclut des
localisations telles que l'estomac (lymphome du MALT gastrique), les
poumons, les glandes salivaires, etc. Ces lymphomes sont souvent
associés à des surfaces muqueuses.
▪ Parties molles : Les tissus mous du corps, tels que les muscles et les
Lymphomes extra-ganglionnaires tissus sous-cutanés.
▪ Os : Certains lymphomes peuvent toucher le système osseux.
▪ Peau : Les lymphomes cutanés peuvent se développer dans la peau.
▪ Système nerveux central (SNC) : Il peut y avoir des lymphomes
primaires du SNC, c'est-à-dire des lymphomes qui commencent dans
le cerveau, la moelle épinière ou les yeux.

❖ Certains lymphomes peuvent adopter une présentation leucémique, envahissant la moelle osseuse et le
sang. Ce phénomène se caractérise par la prolifération anormale de précurseurs lymphoïdes.
▪ Les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) représentent une forme aiguë, avec une prolifération
incontrôlée de cellules immatures, ce sont des lymphoblastes.
▪ La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une forme chronique caractérisée par la multiplication
excessive de cellules lymphoïdes matures. Le diagnostic implique des analyses sanguines et des
évaluations de la moelle osseuse.

71
Chaque lymphome est défini par plusieurs caractéristiques distinctives :
▪ Localisation : Ganglionnaire ou extra-ganglionnaire, indiquant s'il se développe principalement dans les ganglions
lymphatiques ou en dehors de ces zones.
▪ Taille des cellules : Les cellules peuvent être classées comme petites, moyennes ou grandes, ce qui contribue à
déterminer le type de lymphome.
▪ Morphologie : Cette caractéristique décrit l'aspect microscopique des cellules, telles que les lymphocytes, les
centrocytes, les plasmocytes, les centroblastes et les immunoblastes.
▪ Architecture de la prolifération : Le motif de croissance peut être nodulaire, diffuse ou mixte, fournissant des
informations sur la distribution des cellules malignes.
▪ Phénotype B ou T et immunophénotype complet : La classification selon le type de lymphocyte d’origine
B ou T, et l'immunophénotype complet identifient les protéines spécifiques présentes à la surface des cellules.
▪ Présence ou non d'une anomalie cytogénétique typique : Certaines altérations génétiques spécifiques peuvent
être caractéristiques de certains types de lymphomes.
▪ Expression d'un ou plusieurs oncogènes particuliers : Certains gènes liés à la croissance cellulaire peuvent être
exprimés de manière anormale, contribuant à la transformation maligne.

La cytogénétique et la biologie moléculaire

❖ Sont des domaines d'étude essentiels dans


l'évaluation des lymphomes, car elles permettent
d'analyser les altérations génétiques et moléculaires
spécifiques associées à ces cancers. Ces techniques
jouent un rôle clé dans le diagnostic, la classification,
le pronostic et le suivi des patients atteints de
lymphome.

V. Lymphomes B
❖ Selon la classification de l’OMS 2017 plusieurs entités anatomo-cliniques ont été déterminées :
Les lymphomes à cellules B représentant 85% des néoplasies lymphoïdes, on en distingue 2 types :
Lymphomes précurseurs B / Lymphomes matures B)

1. Les lymphomes B précurseurs

❖ C’est la prolifération anormale de cellules B immatures appelées lymphoblastes.


❖ Principalement représenté par le lymphome lymphoblastique, également appelé leucémie aiguë
lymphoblastique (LBL/LAL).
❖ Plus fréquent chez l'enfant et se manifeste cliniquement par un syndrome tumoral.
❖ Localisations possibles : Moelle osseuse, sang, ganglions, peau, os.
❖ C'est une urgence diagnostique nécessitant une prise en charge rapide.

72
1. Morphologie :
▪ Infiltration diffuse ou nodulaire.
▪ Caractérisée par des lymphoblastes : taille moyenne, chromatine fine, nucléole parfois présent, cytoplasme
très réduit, indice mitotique élevé.

2. Phénotype :
▪ CD79a+, CD20+, TdT+ (terminase deoxyribonucléotidyl), CD34+/-, CD10+.
▪ La positivité pour ces marqueurs immunohistochimiques aide à caractériser les cellules lymphoïdes et à
confirmer le diagnostic de lymphome B précurseur.

Ce sous-type de lymphome B précurseur est particulière ment fréquent chez les enfants. La
morphologie des cellules et l'expression de marqueurs phénotypiques spécifiques sont des
éléments clés pour le diagnostic. La présence d'une prolifération rapide de cellules immatures
justifie le caractère urgent de l'évaluation diagnostique et de la prise en charge thérapeutique.

2. Lymphomes B matures

Les lymphomes B à petites cellules


❖ Touchent surtout l’adulte
❖ Ont une évolution généralement indolente (plusieurs années)
❖ Peuvent évoluer vers un lymphome à grandes cellules
❖ La taille des cellules tumorales ne dépasse pas la taille de trois lymphocytes.

Certains de ces lymphomes mâtures ont la capacité de se transformer en une forme plus agressive,
souvent un lymphome à grandes cellules B.

❖ Les entités les plus fréquentes :

Le lymphome • Prolifération de petits lymphocytes B matures


lymphocytique B/ • Exprimant CD20, CD5 et le CD23.
leucémie lymphoïde • Evolution sur un mode chronique, mais peuvent se transformer en lymphome à
chronique (LLC B) grandes cellules B (= syndrome de Richter)

• Il est parmi les plus fréquents des lymphomes.


• C’est un mélange de petites cellules (centrocytes) et de grandes cellules
(centroblastes).
Le lymphome folliculaire • Il est CD20+, CD10+, BCL6+
• La translocation chromosomique t(14;18) est très fréquente, responsable de la
surexpression de la protéine anti-apoptotique Bcl2.
• Le lymphome folliculaire peut se transformer en lymphome agressif

73
• Il dérive des cellules situées en périphérie des centres germinatifs.
• Il est lié à une translocation chromosomique t(11 ;14) qui induit une
surexpression de cycline D1, entrainant une anomalie du contrôle du cycle
cellulaire.
Le lymphome à cellules
• Ils sont CD20+, CD5+, Cycline D1+ •
du manteau
• Il est de plus mauvais pronostic que les autres lymphomes B matures à petites
cellules
• Localisation: ganglionnaire ou extraganglionnaire : rate, moelle osseuse, gastro-
intestinal (polypose lymphomateuse…)
• Localisation: extra-ganglionnaires (rate, estomac, poumon….)+++ ou
ganglionnaires
• Prolifération de petits lymphocytes B matures, CD20+, CD5-.
Les lymphomes B de la
• Evolution indolente pendant de longues années, peuvent se transformer en
zone marginale
lymphomes à grandes cellules.
• L’atteinte gastrique (lymphome du MALT de faible grade) est le plus souvent
liée à une infection par Helicobacter pylori

Lymphomes B à grandes cellules

Les lymphomes B diffus à grandes cellules


Les lymphomes de BURKITT
‘LBDGC’
▪ Le plus fréquent des lymphomes ▪ Urgence thérapeutique, touche essentiellement l’enfant
▪ Se voient chez l’adulte jeune, le sujet âgé ▪ Localisation: mâchoire+++, abdominale ou ganglionnaire
et même l’enfant ▪ Associé à l’EBV (Epstein Barr Virus) dans 90%
▪ Primitifs ou se développent sur un ▪ Cellules matures de taille moyenne
lymphome à petites cellules ▪ Ki67 à 100%
▪ Prolifération de centroblastes, ▪ Translocation t(8 ;14), plus rarement t(2 ;8) ou t(8 ;22),
immunoblastes, cellules pléomorphes ou responsable d’une surexpression de l’oncogène MYC
anaplasiques ▪ Répondent favorablement à une chimiothérapie lourde
▪ Agressifs ▪ Il en existe 2 formes :
▪ Pronostic amélioré par la thérapie ciblée Forme endémique Forme sporadique
anti-CD20 - Afrique équatoriale, - Autres régions du monde
Papouasie-Nouvelle-Guinée
- Association à EBV: > 90% - Association à EBV 20%
- Enfant 4-7 ans - Enfants et adultes jeunes
- Siège : maxillaire et autres - Siège : Abdominal +++
os de la face (orbite) +++ : 50 (Iléon distal, caecum, ovaire,
à 70% des cas testicule, rein)

74
NB : Au nord de l’Afrique, on a les deux formes endémique et
sporadique.

Classification clinique évolutive des Lymphomes B

Lymphomes B indolents Lymphomes B agressifs

▪ Le lymphome lymphocytique / leucémie ▪ Lymphomes B diffus à grandes cellules


lymphoïde chronique ▪ Lymphome de Burkitt
▪ Le lymphome lympho-plasmocytaire ▪ Lymphome à cellules du Manteau
▪ Le lymphome folliculaire
▪ Le lymphome de la zone marginale, MALT

VI. Lymphomes T
❖ Les lymphomes T sont plus rares que les lymphomes B et se divisent en deux principales catégories : les
lymphomes T précurseurs et les lymphomes T matures.

Lymphomes T précurseurs Lymphomes T matures


▪ Lymphome T lymphoblastique / LAL T
▪ Adolescent, adulte jeune, hommes+++
▪ Localisation ganglionnaire (LT NOS, angio-
▪ Prolifération de lymphoblastes CD3 +,TdT
immunoblastique,….) ou extra-ganglionnaire
▪ Localisation: thymus +++, ganglion, moelle
(mycosis fongoide, L T/NK de type nasal …)
osseuse, gonades, SNC
▪ Urgence thérapeutique

75
VII. Lymphome de Hodgkin
❖ Le lymphome de Hodgkin (LH) se divise en deux principaux sous-types : le lymphome de Hodgkin classique
(cHL) et le lymphome de Hodgkin nodulaire à prédominance lymphocytaire (NLPHL).
❖ C’est un type de cancer qui affecte le système lymphatique, une partie du système immunitaire. Ce
lymphome se caractérise par la présence de cellules anormales appelées cellules de Reed-Sternberg, qui
sont de grandes cellules atypiques, dans les ganglions lymphatiques.

1. Lymphome de Hodgkin classique “cHL”

❖ Le lymphome de Hodgkin classique (cLH) est une hémopathie maligne caractérisée par une prolifération de
cellules spécifiques appelées cellules de Hodgkin et de Reed-Sternberg (HRS) qui sont de nature lymphoïde.
❖ Fréquence:
o 30 % de tous lymphomes
o 2 pics de fréquence : ✔ Adolescent et adulte jeune ✔ 4ème et 5ème décennie
❖ Siège : ganglions : région cervicale +++,médiastinale (forme bulky), axillaire et para-aortique, infiltration
splénique, pulmonaire, osseuse, hépatique…

Clinique
▪ ADP périphériques +++, parfois profondes
▪ Atteinte médiastinale initiale 60%: découverte fortuite (téléthorax) signes de compression (dyspnée, toux,
syndrome cave sup)
▪ Signes généraux : fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids
▪ Prurit inexpliqué

• Immunohistochimie : Les mêmes anticorps pour tous les sous types • CD30 +, CD15 +
• Etiologie : Virus EBV +++
• Macroscopie: aspect homogène en « chair de poisson » ou scléronodulaire avec parfois nécrose
• Histologie: effacement +/- complet de l’architecture ganglionnaire par des cellules tumorales (Reed-
Sternberg, Hodgkin, lacunaires) et un stroma granulomateux inflammatoire : lymphocytes, plasmocytes,
polynucléaires éosinophiles et histiocytes.
04 sous types histologiques de cLH
▪ Riche en lymphocytes : 5% des chl
▪ Scléro-Nodulaire : 70 - 90 % des chl
▪ A cellularité Mixte : 10-20 % des chl
▪ Avec déplétion lymphocytaire : < 5% chl

Pour résumer :
Le lymphome de Hodgkin classique (cLH) se distingue par la présence de cellules de Hodgkin et de Reed-
Sternberg (HRS) au sein d'un microenvironnement complexe, comprenant des cellules non néoplasiques
variées. Ces HRS, de nature lymphoïde B, sont reconnaissables par leur morphologie caractéristique lors de
l'examen histologique. Cliniquement, les patients présentent souvent des symptômes tels que des ganglions
lymphatiques enflés, une fièvre inexpliquée, des sueurs nocturnes, et une perte de poids. Certains facteurs de

76
risque, tels que des antécédents familiaux, une infection par le virus Epstein-Barr (EBV), une exposition à des
agents chimiques, et des maladies auto-immunes, ont été associés au développement du cLH. Une proportion
significative de cas de cLH est liée à une infection antérieure par l'EBV, en particulier dans les pays développés.

2. Lymphome Hodgkinien nodulaire à prédominance lymphocytaire /Paragranulome nodulaire de


Poppema-Lennert

❖ Définition : Néoplasie lymphoïde maligne caractérisée par:

• de grandes cellules tumorales éparses « popcorn » ou (LP) lymphocyte predominant cells


• une prolifération nodulaire et/ou nodulaire et diffuse de petits lymphocytes avec quelques histiocytes

❖ Fréquence: 10 % des lymphomes de Hodgkin •

❖ Prédominance masculine / Age: 30-50 ans •


❖ Siège: ganglions : cervical, axillaire ou inguinal - médiastin rare –
❖ Cas avancés: atteinte de la rate et moelle osseuse

VIII. Bilan d’extension

Clinique Biologique Radiologique

• Bilan biologique complet • TDM thoraco-abdomino-


• Recherche de signes généraux
(amaigrissement, fièvre, sueurs) (FNS, glycémie, bilan pelvienne
• Evaluation de l’état général du malade (indice rénal, bilan hépatique,
de performance) etc...)
• Un examen clinique complet : une palpation
de toutes les aires ganglionnaires, calcul de la
flèche hépatique et du débord splénique à la
recherche d’une hépatomégalie ou
splénomégalie.

▪ Au terme du bilan d’extension on utilise la classification d’Ann-Arbor

Classification d’Ann-Arbor
Stade I Une seule aire ganglionnaire atteinte
2 aires ganglonnaires ou plus atteintes d’un meme coté du diaphragme, en préciser
Stade II
le nombre par II(1), II(2)
Stade III Atteinte ganglionnaire sus et sous diaphragmatique
Existence d’une atteinte viscérale (cutanée, digestive, foie, poumon, moelle, os) avec
Stade IV
ou sans atteinte ganglionnaire

77
❖ En plus du stade on ajoute les lettres suivantes selon le cas :
• A : absence de signes généraux
• B : présence d’au moins 1 signe général clinique
• a : absence de syndrome inflammatoire
• b : présence d’un syndrome inflammatoire
• X : présence d’une masse de bulky (masse médiastinale) ou d’une adénopathie de plus de 10cm
• E : présence d’une atteinte viscérale de contiguité

Remarque : La présence d’une spénomégalie n’est pas considérée comme une atteinte
viscérale. Elle est plutôt comptabilisée parmi les atteintes ganglionnaires, ainsi on précisera
l’existence d’une tteinte en ajoutant la lettre S (exemple : stade IIS)

Application
Un patient agé de 42ans se présente avec une adénopathie cervicale droite de 11cm, fièvre et amaigrissement.
Après exploration, le diagnostic de lymphome de Hodgkin a été posé. Dans le cadre du bilan d’extension, vous
retrouvez en plus de l’adénopathie cervicale, des adénopathies axillaires et médiastinales avec atteinte de la
plèvre et une splénomégalie. Le bilan biologique ne retrouve pas de syndrome inflammatoire.
Classez ce patient selon la classification d’Ann-Arbor.
Classification : Stade IIIES X B a
• Il existe des atteintes ganglionnaires sus-diaphragmatiques (cervicales, axillaires, médiastinales) et sous-
diaphragmatiques (splénomégalie) : Stade III. On précise l’atteinte splénique par la lettre S.
• Il existe une atteinte viscérale par contiguïté (atteinte pleurale), on ajoute donc la lettre E.
• Il existe une adénopathie de plus de 10 cm, on ajoute donc la lettre X.
• Présence de 2 signes généraux (fièvre et amaigrissement), on ajoute donc la lettre B.
• Pas de syndrome inflammatoire, on ajoute la lettre a.

78
IX. Conclusion
❖ Les lymphomes constituent un groupe hétérogène: clinique, biologique et génétique •
❖ Le diagnostic des lymphomes repose sur l’analyse anatomo-pathologique et immuno-histochimique des
biopsies. Celle-ci dépend d’une fixation adéquate au formol tamponné à 10 %
❖ La classification OMS est basée sur une approche multidisciplinaire pour chaque entité avec une meilleure
compréhension des données histopathologiques et des présentations cliniques associées.
❖ Compte-rendu anatomo-pathologique complet de la biopsie avec immuno-histochimie. •
❖ On rappelle que dans la mesure du possible, une biopsie en condition chirurgicale doit être préférée à des
biopsies guidées par l’imagerie. Ces dernières offrent d’indéniables avantages organisationnels mais ne
permettent pas bien souvent de prélever des quantités suffisantes de matériel analysable. Elles doivent
donc être réservées à des situations urgentes et/ou lorsqu’une biopsie/exérèse n’est pas envisageable
(rapport bénéfice/risque)

79
Tumeurs du système nerveux central
Tumeurs du système nerveux périphérique
Tumeurs mélanocytaires

I. Tumeurs du système nerveux central

Généralités
❖ Les tumeurs du système nerveux central se divisent en 02 groupes :
✓ Les tumeurs extra parenchymateuses : développées à partir des méninges, appelées méningiomes.
✓ Les tumeurs intra parenchymateuses : développées à partir du tissu glial de soutien (astrocytes,
oligodendrocytes) ou d’éléments péri ou intraventriculaire (épendyme, plexus choroïde). Ces tumeurs
ont un comportement évolutif très variable.

Chaque élément anatomique contenue dans le cerveau peut donner une tumeur
❖ Classification :
❖ La classification histologique des tumeurs du SNC est établie par l’OMS .
❖ les précédentes classifications 2000, 2007, étaient essentiellement basées sur un concept histogénétique :
fondé sur des critères morphologiques souvent complétés par une étude IHC .
❖ les classifications de 2016 et 2021 incorporent des critères moléculaires dans la définition et le grading
(Classification par grade ) des lésions.

Rappel anatomique
❖ Le système nerveux central est composé de 02 parties :
✓ L ’encéphale : L'encéphale est un organe complexe fait de tissus nerveux et
de tissus de soutien spécialisés. Il est entouré de nombreux os qui forment le
crâne. La partie du crâne où loge l'encéphale est appelée boîte crânienne. La
partie inférieure de l'encéphale, soit la base, est liée à la moelle épinière.
✓ La moëlle épinière : La moelle épinière est la principale voie de
communication entre le cerveau et le reste de l’organisme. Il s’agit d’une
structure allongée, épaisse et fragile, qui s’étend du tronc cérébral vers le
bas. La moelle est protégée par le rachis (colonne vertébrale) constitué de
vertèbres. Les vertèbres sont séparées et protégées par des disques de
cartilage qui amortissent les chocs.

80
Rappel histologique
❖ Le système nerveux central est un tissu complexe réparti en substance grise et substance blanche. Il est
constitué de :
➢ Neurones
➢ Cellules gliales :
• Astrocytes: étoilées, nombreux .Ils régulent les mouvements de fluides (neurones et espace
extracellulaire),GFAP+11.
• Oligodendrocyte: responsable de la formation et de la maintenance des gaines de myéline. Les
oligodendrocytes présentent un petit noyau rond (ressemblant à celui d’un lymphocyte).
• Ependymocytes: cellules épithéliales cubiques/cylindriques ciliées qui délimitent le système ventriculaire.
Leur rôle est : la régulation de l’homéostasie entre les cavités ventriculaires et le cerveau.
• Microgliocytes: sont les macrophages résidents du SNC .

Les différentes tumeurs du SNC

1. Tumeurs gliales : Gliomes

❖ Les gliomes ou tumeurs gliales sont l'ensemble des tumeurs cérébrales, bénignes ou malignes, issues du
tissu de soutien neuronal ou glie.
❖ La masse tumorale peut être unique et circonscrite donnant l’aspect circonscrit des gliomes ou diffuse qui
est caractérisés par des cellules néoplasiques envahissant le parenchyme cérébral sans marge distincte

11
La protéine acide fibrillaire gliale ou GFAP est un filament intermédiaire présent dans certaines cellules
gliales du système nerveux central, les astrocytes notamment.

81
❖ Selon la tranche d’âge qui touchent les gliomes on distingue des
gliomes pédiatrique et des gliomes adultes. La différence entre les
deux repose sur les mutations qui sont particulières dans chaqu’un
d’eux .
❖ Voies moléculaires de la gliomagenèse :
➢ Gliomes avec mutation IDH ➢ Gliomes IDH wt (sans mutation)
• Astrocytome, IDH muté (Grade 2,3,4) • Mutations TERT
• Oligodendrogliome & Codélétion 1p19q • Mutations des gènes histones
• Amplification EGFR
• Gain du chr 7/perte du chr 10

❖ Classification OMS 2021 :

Astrocytomes diffus,IDH muté

❖ L’astrocytome est un type de gliome qui prend naissance dans les cellules gliales appelées astrocytes. Les
astrocytes entourent, soutiennent et protègent les neurones.
❖ Ces tumeurs qui ont une prédominance masculine, représentent une fréquence de 10 à 15% des tumeurs
astrocytaires. Elles surviennent à de tout âge avec un pic entre 30 – 40 ans, discrète
❖ Son siège est sus-tentorielle : la localisation la plus répondue (lobes temporaux et frontaux)
❖ La crise d’épilepsie c’est le signe clinique le plus retrouvés avec un pourcentage de 80%

82
❖ Imagerie: ❖ Histologie
✓ Des lésion cortico-sous-corticale, œdème et ✓ Prolifération d’astrocytes comportant des
effet de masse +/- atypies cyto-nucleaires modérées .
✓ Densité plus marquée que le tissu normal
Positivité à IDH

IRM Cerebrale
HE:prolifération
Cellullaire gliale

Glioblastome

❖ Le glioblastome est le cancer cérébral le plus fréquent chez l'adulte avec une fréquence de 40% des
tumeurs primitives cérébrales . Survient le plus souvent de novo
❖ Elle résulte de la transformation d’un astrocytome de grade 2 en astrocytome anaplasique de grade 3
❖ Age de survenue: pic de fréquence 45-75 ans
❖ De prédominance sus tentorielle ( lobes temporaux, pariétal, frontal et occipital)
❖ Cliniquement on assiste à une histoire clinique courte de moins de 3mois là ou l’hypertension intra
crânienne HIC et les crises d’épilepsie vient s’installer
❖ Histologie:
❖ Densité cellulaire très élevée , Atypies nucléaires marquées, Activité mitotique élevée; Prolifération micro
vasculaire avec Nécrose pseudo palissadique

HE:densité Cell elevée Proliferation microvasculaire HE:nécrose palissadique

Oligodendrogliome grade 2/3

❖ L’oligodendrogliome est un type de gliome qui prend naissance dans les cellules
gliales appelées oligodendrocytes. Les oligodendrocytes recouvrent et protègent les
nerfs.
❖ Tous les oligodendrogliomes présentent une anomalie chromosomique caractérisée
par la codélétion du bras p du chromosome 1 et du bras q du chromosome 19.
❖ Sa fréquence est rare chez l’enfant 0,8% ,avec un pic à 35-44 ans chez l’adulte
❖ Ce type des tumeurs ont un bon pronostic

83
Astrocytome pilocytique

❖ L’astrocytome est un type de gliome qui prend naissance dans les cellules gliales appelées astrocytes. Les
astrocytes entourent, soutiennent et protègent les neurones.
❖ Les astrocytomes pilocytiques représentent environ 5 à 6 % de tous les gliomes.
❖ Ils peuvent survenir à tout âge chez les enfants et les adolescents, mais l'âge médian d'un
astrocytome pilocytique est de 5 à 14 ans
❖ Son siège est représenté par les voies du nerf optique, le tronc cérébral et le cervelet
❖ Cliniquement on assiste à un syndrome d’HIC et syndrome cerebelleux12
❖ Imagerie : tumeur bien limitée solido-kystique à l’IRM
❖ Histologie : Proliferation de cell gliales allongées piloides avec des prolongements fins associée à des corps
granuleux et fibres de Rosenthal13
❖ Evolution : gliome de grade 1

2. Tumeurs épendymaires

❖ L’épendymome est un type de gliome qui prend naissance dans les cellules de l’épendyme. L’épendyme
tapisse les espaces pleins de liquide des ventricules (cavités) situés dans le cerveau et au centre de la
moelle épinière. L’épendymome se propage au liquide céphalorachidien plus souvent que d’autres gliomes
ne le font. Il ne se propage pas hors du cerveau ou de la moelle épinière.
❖ Touchent les enfants ainsi que les jeunes adultes et présente un mauvais pronostic chez les enfants de
moins de deux ans
❖ Fréquent au niveau du 4ème ventricule chez l’enfant et moelle épinière chez l’adulte
❖ Elle donne comme symptôme l’hydrocéphalie ou déficits neurologiques focaux

❖ Imagerie : Tumeur intraventriculaire bien circonscrite

❖ Histopathologie :
➢ Pseudo rosettes perivasculaires sont caractéristique
➢ Noyaux uniformes, ronds à ovoïdes avec chromatine sel et poivre
❖ Classification : L’OMS classe les épendymomes selon leurs localisations , qui présentent un aspect
morphologique , moléculaire et un âge différent particulier à chaque localisation :
➢ Épendymome supratentoriel :
✓ Épendymome supratentoriel, ZFTA fusion positive
✓ Épendymome supratentoriel, YAP1 fusion positive
➢ Épendymome de fosse cérébrale postérieure FCP :
✓ Épendymome FCP, groupe PFA
✓ Épendymome FCP, groupe PFB
➢ Épendymome spinal : Épendymome spinal, NMYC amplifié

12
Les syndromes cérébelleux regroupent les tableaux cliniques résultant d'une souffrance du cervelet ou de ses
connexions cérébrales ou médullaire donnant comme symptôme un manque de coordination des mouvements
volontaires
13
Une fibre de Rosenthal est un faisceau éosinophile épais, allongé, que l'on trouve sur la coloration du tissu
cérébral en présence d'une gliose de longue date, de tumeurs occasionnelles et de certains troubles
métaboliques

84
3. Tumeurs des plexus choroïdes

❖ Les tumeurs du plexus choroïdes sont des tumeurs papillaires intra-ventriculaires rares.. Sur le plan
anatomopathologique, trois types histologiques ont été décris : le papillome, le papillome atypique et le
carcinome.

Papillome du plexus choroïde (Grade 1)

❖ Clinique :
✓ Hydrocéphalie est le principale signe de cette tumeur
✓ Elle se localise essentiellement au niveau du ventricule latéral cher l’enfant et le quatrième ventricule
chez l'adulte
✓ La tumeur de grade 1 est une masse non cancéreuse, ou bénigne guérissable chirurgicalement
❖ Radiologie :
✓ Intraventriculaire, Polypoïde / papillaire (aspect «chou-fleur»)
❖ Histopathologie :
✓ Vraies papilles à axe fibrovasculaires
✓ Épithélium cubique simple à cylindrique

Papillome atypique du plexus choroïde (grade 2)


❖ ≥2 mitoses / 10 HPF ± Cellularité accrue, pléomorphisme nucléaire,
aspect solide

Carcinome des plexus choroïdes (Grade 3)

❖ Le carcinome des plexus choroïdes est un type rare, malin et très agressif et mortel de tumeur des plexus
choroïdes survenant presque exclusivement chez l'enfant. : vaste majorité <3 ans, certains congénitaux
❖ Il présente un taux élevé de métastases, principalement cérébrospinales
❖ Imagerie :
✓ Infiltration Intraventriculaire
✓ Désamination par le LCR

85
❖ Histopathologie :
✓ Plus solide et complexe que les papillomes
✓ Index mitotique élevé
✓ Anomalies cytonucléaires +++

4. Le méningiome

❖ Ce sont des tumeurs extra parenchymateuses de croissance lente, développées à partir des cellules
méningothéliales de l’arachnoïde. Représentent 20% des tumeurs primitives intracrâniennes
❖ Elles concernent le plus souvent les femmes à partir de 50 ans
❖ La majorité de ces tumeurs sont asymptomatiques de découverte fortuite ou par autopsie

A cause de sa localisation péri phérique le méningiome est accessible , donc facile à traiter
chirurgicalement

❖ Clinique : ❖ Grades des tumeurs méningiomes :


❖ majorité asymptomatiques (fortuite, autopsie), ou ✓ Critères majeurs :
Signes de compression selon le siège . ✓ L’activité mitotique (≥04mitoses/10 GC)
❖ Macroscopie : ✓ L’ infiltration du tissu cérébral
❖ masse plus ou moins arrondie, ferme à surface ❖ NB: Un critère majeur suffit pour passer d’un
polylobée, grisâtre, d’aspect tantôt translucide, grade 1 à 2
tantôt fibreux ✓ Critères mineurs :
❖ Microscopie : ✓ Densité cellulaire
❖ L’OMS définit 3 grades histologiques : grade 1, ✓ Rapport nucléo cytoplasmique élevé
grade 2, grade 3 ✓ Nucléoles proéminents
✓ Perte de différentiation
✓ Nécrose

méningiome(autopsie) ménigiome G1 ménigiome G2 ménigiome G2

86
II. Tumeurs du système nerveux périphériques
❖ Les tumeurs du système nerveux périphérique (TNP) comportent des tumeurs bénignes essentiellement
représentées par les schwannomes et les neurofibromes et des tumeurs malignes
❖ Les TNP sont des tumeurs développées à partir des cellules de Schwann.

Schwannome (neurinome)
❖ La plus fréquente des TNP représentant plus de 70% des cas. C’est une tumeur à croissance lente.
❖ Ils peuvent survenir à tout âge, mais prédominent entre 20 et 50 ans. Pas de différence du sexe féminin ou
masculin .
❖ Ont une prédilection pour la tête, le cou et les surfaces des membres supérieurs et inférieurs.

Macroscopie :
❖ Sont des tumeurs encapsulées, ovoïdes, excentrées par rapport au tronc nerveux.
❖ Les Tumeurs des petits nerfs sont sphériques et présentent à la coupe, une couleur rose, blanche ou jaune
et mesure habituellement moins de 5 cm
❖ Les Tumeurs de grande taille (du rétro péritoine et du médiastin), présentent des remaniements
dégénératifs secondaires tels que la kystisation et la calcification.

Microscopie :
❖ Il existe plusieurs variantes : Forme conventionnelle:
❖ Masses uninodulaires entourées d'une capsule fibreuse, composées de cellules tumorales de Schwann,
formant deux aspects architecturaux dans des proportions variables:
✓ des zones marquées par une cellularité dense, faites de cellules tumorales monomorphes allongées:
Zones A d’Antoni où les noyaux peuvent posséder un arrangement palissadique autours des zones
anucléées réalisant les nodules de Verocay.
✓ D’autres sont peu cellulaires lâches d’aspect myxoïde. Les cellules sont de plus petites tailles dotées d’un
noyau rond ou ovalaire: Zones B d’Antoni.
❖ Un pléomorphisme ( hyperchromasie et inclusions cytonucléaires) peut être observé dans les deux zones.
Ces atypies sont d’ordre dégénératif et ne sont pas des signes de malignité.

Evolution :
❖ Le Schwannome est une tumeur bénigne qui croît lentement. :La transformation maligne est exceptionnelle.

87
Neurofibrome
❖ Représentent entre 10 et 20% des TNP.
❖ Surviennent sans prédominance de sexe chez des adultes entre 20 et 30 ans.
❖ Ils peuvent se voir n’importe au niveau du corps
❖ Plusieurs formes de neurofibrome existent :
✓ le neurofibrome localisé solitaire de survenue sporadique représente 90% de ces formes.
✓ le neurofibrome plexiforme pathognomonique de la NF1.
❖ Macroscopie :
❖ Tumeurs luisantes blanc brunâtres.
❖ Microscopie :
❖ La tumeur est composée d’un mélange de cellules de Schwann avec des noyaux ovalaires incurvés en
«vaguelette», de cellules péri neurales et de fibroblastes qui s’agencent en faisceaux dans un fond myxoïde,
bleu alcian positif.
❖ Ils ne sont pas encapsulés

❖ Evolution : Le risque exact de dégénérescence maligne est inconnu.

III. Tumeurs mélanocytaires


❖ Les mélanocytes sont à l’état normal, des cellules pigmentaires responsables de la synthèse de la mélanine,
situées dans l’assise basale de l’épiderme où ils s’intercalent entre les cellules basales.
❖ Peuvent donner naissance à des tumeurs bénignes : naevus naevocellulaire, et à des tumeurs malignes :
mélanomes.

Tumeurs bénignes : nævus nævocellulaires


❖ Les nævus pigmentaires, encore appelés nævus mélanocytaires ou plus improprement « nævus
nævocellulaires » sont des tumeurs mélanocytaires bénignes caractérisées par une prolifération de
mélanocytes à proximité de la jonction dermoépidermique, avec un regroupement en amas ou thèques qui

les différencient des mélanocytes normaux.

❖ Cliniquement on distingue deux types de nævus :


✓ les nævus congénitaux : sont présents dès la naissance
✓ les nævus acquis : sont les plus fréquents et apparaissent pour la plupart durant l’enfance et
l’adolescence.

88
❖ Macroscopie :
❖ Sont des lésions uniques ou multiples, petites de quelques millimètres de diamètre ( rarement plus
étendues), habituellement pigmentées, parfois pileuses.
❖ À surface lisse un peu surélevée (nævus en dôme)
❖ Papillomateuse , en saillie sur le tégument (nævus muriforme ou tubéreux).

❖ Microscopie :
❖ Il s’agit d’une prolifération de cellules næviques, petites cellules arrondies au cytoplasme éosinophile peu
abondant plus ou moins chargé de pigment mélanique se groupant en amas (thèques) ou forment des nappes
cellulaires.
❖ Les formes histologiques varie selon la répartition de ces thèques :
✓ Nævus jonctionnel : les cellules se disposent de façon dispersée en nappe dans la couche basale et en
thèques prédominant dans la couche basale de l’épiderme .
✓ Nævus dermique : prolifération mélanocytaire strictement intradermique .
✓ Nævus mixte ou composé : les thèques se disposent à la fois dans le derme et à la jonction dermo-
épidermique.
❖ La bénignité est affirmée sur un faisceau de critères : la bonne individualisation des thèques dans la partie
superficielle du derme, l’absence d’infiltrat inflammatoire, l’absence d’atypie et de mitose.

Tumeurs mélanocytaires malignes : mélanomes


❖ Le mélanome cutané est une tumeur maligne du système pigmentaire qui se développe à partir des
mélanocytes Intéressant le plus souvent la peau, rarement les muqueuses (respiratoires, digestives,
génitales), la choroïde oculaire ou les structures cérébro-méningées.
❖ Ils apparaissent le plus souvent sur une peau antérieurement saine.
❖ L’exposition solaire et le phototype clair en sont les principaux facteurs de risque.
❖ Leur gravité et la fréquence des métastases, parfois révélatrices, doivent être soulignées.

89
❖ Les mélanomes sont lymphophiles14: les premières métastases sont généralement ganglionnaires.
❖ Le pronostic des mélanomes dépend de leur extension en profondeur. Le risque métastatique est d’autant
plus élevé que l’invasion est profonde.
❖ Diagnostic clinique:
❖ Un mélanome est suspecté d’autant plus que la lésion est de grande taille (plus de 6 mm), présente une
asymétrie, des contours irréguliers, une polychromie, et qu’elle évolue (taille, coloration). Ces signe cliniques
élémentaires sont facilement retenus par la règle de « l’abécédaire » :

✓ A : asymétrie
✓ B : bords irréguliers
✓ C : couleur inhomogène
✓ D : diamètre > 6 mm
✓ E : évolutivité

❖ Histologie :
❖ Prolifération de mélanocytes d’aspect pléomorphe, les cellules sont de taille et de forme variables pseudo
épithéliales et ou sarcomatoides.
❖ Présence d’un infiltrat inflammatoire lymphocytaire,
❖ •Mitoses nombreuses.
❖ •Le pigment mélanique est inconstant ➔ Le recours à l’IHC est indispensable pour prouver la nature
mélanocytaire (melan A, HMB45).

Différents types de mélanomes

Types Siège Macroscopie Microscopie


▪ lésion pigmentée,
Mélanome à extension
asymétrie, bord ▪ Mélanocytes atypiques
superficielle : touche les
irréguliers isolés ou en thèque,
adultes , peau claire à ▪ Membre, tronc
▪ Couleur inhomogène invasion pagétoide
exposition solaire
▪ Diamètre > 6mm ▪ Mitoses, inflammation
intermittente
▪ Évolutive

14
La circulation lymphatique est d'ailleurs l'une des causes principales de la dissémination des cellules
cancéreuses dans l'organisme. On parle alors de cancers lymphophiles".

90
▪ Prolifération
Mélanome de lentigineuse
Dubreuilh : touche les Mélanocytaire
▪ Visage, cou,
sujet agé , ▪ Tache plane brune atypique
cuir chevelu
exposition solaire ▪ Extension aux annexes
chronique pilaires, inflammation +
mélanophages
Mélanome
▪ Palmo
acrolentigineux :touche _ _
plantaire
F>H, adulte
▪ mélanocytes atypiques +
Mélanome nodulaire :
▪ Ubiquitaire ▪ > 1cm ▪ inflammation,
toiche les adulte
mitoses+++

Facteurs histopronostiques :
❖ Épaisseur selon Breslow:
➢ LA classification de Breslow mesure l'épaisseur maximum comprise entre les cellules superficielles de
la couche granuleuse épidermique et la base de la tumeur (cellule maligne la plus profonde). L'épaisseur
est une appréciation indirecte de la masse de la tumeur.
➢ Cellule granuleuse ➔ cellule tumorale la plus profonde
➢ Mesure depuis le fond de l’ulcération
➢ Niveau de Clark et Mihm :
❖ Le niveau de Clark est utilisé avec l'indice de Breslow pour quantifier l'invasion en profondeur des
mélanomes. Cinq niveaux ont été définis :
✓ I: intra épidermique
✓ II: invasion partielle du derme papillaire
✓ III: contact le derme réticulaire
✓ IV: invasion du derme réticulaire
✓ V: invasion de l’hypoderme
❖ Ulcération
❖ Régression
❖ Phase de croissance
❖ Type histologique
❖ Activité mitotique
❖ Emboles
❖ Invasion nerveuse
❖ Infiltrat tumoral par les lymphocytes
❖ Classification TNM (2017)

91
IV. Coclusion
❖ Différents types de tumeurs identifiés se caractérisent par :
▪ Leurs aspects morphologiques
▪ Leurs aspects épidémiologiques
▪ Leurs profils évolutifs
▪ Leurs prises en charge thérapeutique
❖ Le rôle du pathologiste est crucial puisqu’il intervient dans :
▪ Le diagnostic en se basant sur des critères histologiques bien établis
▪ Le pronostic en évaluant des facteurs importants pour la prise en charge thérapeutique selon les
recommandations internationales
❖ Émergence de nouvelles perspectives thérapeutiques.
❖ L’étude des caractéristiques moléculaires des gliomes est devenue indispensable pour la prise en charge
diagnostique et thérapeutique.
❖ Elle permet un diagnostic plus robuste, une meilleure définition du pronostic, la mise en place de
traitements plus adaptés et la réalisation d’essais thérapeutiques dans des groupes plus homogènes de
patients ce qui devrait permettre de faire des progrès plus rapides.

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Définition
Tumeurs germinales
Tumeurs du blastème
Conclusion

I. Définition
❖ Ce sont des proliférations néoplasiques bénignes ou malignes développées à partir des cellules primitives
dites embryonnaires de certains organes.
❖ 2 types de tumeurs embryonnaires :

Tumeurs embryonnaires

Tumeurs germinales Tumeurs du blastème


Issues des cellules germinales Issues de l’ébauche embryonnaire
(blastème) d’un tissu ou d’un organe

II. Tumeurs germinales


❖ Tumeurs rares, on distingue :
• Tératome mature : bénin
• Tératome immature : malin
❖ Les tumeurs germinales sont le plus souvent bénignes : ovaires +++
❖ Les tumeurs germinales malignes sont rares (1 % des cancers)
et touchent principalement le testicule de l’adulte jeune.
❖ Origine : cellules germinales primordiales. Les cellules germinales sont les cellules primitives destinées à
donner les ovules, chez la femme, ou les spermatozoïdes, chez l'homme.
❖ Localisation :
• Gonades
• Trajet de migration des cellules germinales lors de l'embryogenèse :
✓ le long de l'axe médian du corps
✓ la base du crâne (surtout épiphyse)
✓ le médiastin antérieur
✓ le rétro-péritoine
✓ la région sacro-coccygienne

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❖ Elles sont souvent curables grâce aux thérapeutiques actuelles, même au stade métastatique.
❖ Les tumeurs germinales : très variées dans
leur différenciation morphologique reproduisant
des structures observables au cours de
l’embryogenèse.
❖ Environ 50 % sont des séminomes ; les autres
variétés sont regroupées sous le nom de «
tumeurs germinales malignes non séminomateuses » :
carcinome embryonnaire, tératome immature,
choriocarcinome et tumeur vitelline.
❖ Certaines d’entre elles ont la particularité de sécréter
des marqueurs sériques utilisables pour le diagnostic
et le suivi (alpha fœto-protéine, bêta-HCG).

Classification histopathologique

❖ Qu’elles soient de localisation gonadique ou extra-gonadique, les tumeurs germinales ont le même
aspect morphologique et profil immunophénotypique . Cependant il existe des particularités
morphologiques et pronostiques spécifiques de chaque site.
❖ Les tumeurs germinales sont classées en plusieurs types histologiques.
• Lorsqu’une tumeur est composée d'un seul type, on parle de tumeur germinale pure (le plus
souvent le séminome testiculaire ou le tératome mature de l'ovaire).
• Cependant il peut exister un mélange de différents types histologiques et on parle alors de
tumeurs germinales mixtes ou complexes : quand elles sont mixtes le pronostic et plus mauvais (par
exemple: tératome immature et tumeur vitelline).

Tumeurs germinales

La tumeur Le Le carcinome Les tumeurs


Les tératomes Le séminome
vitelline choriocarcinome embryonnaire mixtes

Le tératome

❖ Sont des tumeurs germinales avec une différenciation somatique


❖ Composés de tissu dérivant des trois feuillets embryonnaires: ectoderme, endoderme et mésoderme (la
présence de plusieurs tissus matures )

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❖ Microscopiquement on a 2 types de tératome
Tératome mature Tératome immature
- Tumeurs bénignes.
- Sont les tumeurs germinales les plus fréquentes - Tumeurs malignes.
de l'ovaire (95% des tumeurs germinales - Contiennent des tissus immatures
ovariennes). incomplètement indifférenciés ressemblant à des
- Peuvent être : tissus embryonnaires (surtout des structures
• Simples (kyste épidermique, kyste dermoïde, neuroépithéliales et gliales)
kyste entéroïde)
• Complexes ou pluritissulaire associant de
multiples formations tissulaires (adultes et
matures) mésenchymateuses et épithéliales
plus ou moins organoïdes ou désordonnés
(épiderme, annexes pilo- sébacés, cellules
adipeuses, muscle lisse et strié, os, cartilage,
épithélium respiratoire et digestif,
tissu thyroïdien, dents…).

La tumeur vitelline (tumeur du sinus endodermique)

❖ Présente la morphologie du sinus endodermique ou du sac vitellin.


❖ Sécrète l'alfa-foeto-protéine qui peut être détectée dans le sérum
du sujet porteur de la tumeur et sur la coupe histologique de la
tumeur par la technique d'immunohistochimie.
❖ Elle touche surtout l’enfant : bon pronostic
❖ Mais quand elle touche l’adulte son pronostic sera plus sombre
❖ Macroscopie : tumeur mi-solide, mi-kystique avec
zones hémorragiques.
❖ Histologie : cellules claires à noyau très atypique agencées en réseau et formant des structures
papillaires endoluminales (corps péri-vasculaires de Schiller Duval), avec des globules (boules) hyalins.

Le choriocarcinome

❖ Tumeur germinale avec différenciation trophoblastique (placenta).


❖ Rare, hautement maligne et très agressive
❖ Macroscopie : tumeur solide très hémorragique.
❖ Histologie : Reproduit la structure du placenta avec 2 types de
cellules : cytotrophoblastiques et syncytiotrophoblastiques sécrétant
la béta-HCG (détectée dans le sérum et sur coupe histologique par
immunohistochimie)

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Les séminomes (Dysgerminomes)

❖ Egalement appelé dysgerminomes dans l'ovaire ou germinome en intra-cérébral


❖ C’est la tumeur germinale présentant la plus grande similitude morphologique
avec les gonies (spermatogonies et ovogonies).
❖ Tumeur germinale la plus fréquente du testicule.
❖ Macroscopie : tumeur solide bien limitée, beige, blanc crème.
❖ Histologie : cellules rondes, monomorphes à cytoplasme clair ou éosinophile riche
en glycogène à noyau central et nucléolé, associées à un stroma lymphocytaire
(lymphocytes T) qui caractérise le séminome des autres tumeurs
❖ Immunohistochimie : expriment la PLAP (phosphatase alcaline placentaire) et le C-
KIT (CD 117)
❖ Les séminomes purs sont très sensibles à la radiothérapie et à la chimiothérapie.
Remarque :
Au niveau testiculaire et ovarien on ne fait jamais de biopsie. Elle va être remplacée par une
échographie.

Carcinome embryonnaire

❖ Touche l’enfant
❖ Macroscopie : tumeur solide grise ou blanche avec
nécrose et hémorragie
❖ Histologie :formé de massifs embryonnaires à un
stade très peu différencié

Tumeurs mixtes

❖ Ce sont des tumeurs hétérogènes macroscopiquement


❖ Elles comportent un mélange de différents types histologiques au sein de
la même tumeur

III. Les tumeurs du blastème


❖ Après la naissance, normalement les cellules embryonnaires de la crête neurale ont tendance à disparaitre
donc elles deviennent matures.
❖ Le peu de cellules qui restent développent des tumeurs blastémateuses constituées de cellules immatures
semblables à celles dérivées de l'ébauche embryonnaire (blastème) d'un organe ou d'un tissu.
❖ Apparaissent le plus souvent dans l'enfance (<5 ans) mais elles touchent aussi l’adulte
❖ Constituent les tumeurs malignes solides les plus fréquentes.
❖ Sont d’évolution très rapide.
❖ Le pronostic dépend de l’âge et du stade de la maladie (mauvais pronostic en cas de métastases).

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❖ Sont parfois capables de devenir matures spontanément ou surtout sous l’effet de la chimiothérapie.

❖ Caractères généraux

- Reproduisent l’aspect d’un blastème, associant:


▪ Des zones blastémateuses indifférenciées faites de nappes de cellules rondes
▪ Des zones blastémateuses différenciées dont la différenciation varie selon le type de tumeur
de blastème
❖ On distingue 4 types : rétinoblastome, néphroblastome, hépatoblastome, neuroblastome.

Le rétinoblastome

❖ Peut être sporadique ou héréditaire.


→ Si héréditaire : elle est en rapport avec une mutation familiale d’un des allèles du gène
RB (chromosome 13) et l'atteinte est souvent bilatérale.
❖ Tumeur à petites cellules basophiles de type neuro-ectodermique qui se développe au niveau de la rétine.
❖ Traitement: énucléation associée à la chimiothérapie ou la radiothérapie selon le bilan d'extension.
❖ Les ostéosarcomes post-thérapeutiques sont fréquents
Enucléation : opération consiste à retirer
dans la zone irradiée.
l’œil ou le globe occulaire de son orbite

Le néphroblastome

❖ Tumeur solide la plus fréquente de l’enfant après les tumeurs neuroblastiques


❖ L’âge moyen de découverte est d’environ 3 ans.
❖ Le plus souvent se manifeste par un syndrome de masse intra-abdominale
découverte par les parents ou le pédiatre que l’échographie,
l’examen tomodensitométrique et/ou l’IRM rapportent à une tumeur rénale.
❖ L’âge et la topographie suffisent en règle pour poser le diagnostic
de néphroblastome qui va dès lors être d’emblée et rapidement traité
sans preuve histologique par une chimiothérapie préopératoire puis selon une
séquence intervention + chimiothérapie post-opératoire.
❖ L’intervention consiste en une néphrectomie élargie.

❖ A partir de la pièce opératoire, confirmation à posteriori du diagnostic de néphroblastome, on établit la


classification (selon la combinaison entre les composantes blastémateuses, épithéliales et stromales) et
l’histopronostic (néphroblastome de bas risque, de risque intermédiaire ou standard, ou de haut risque) et
le stade pathologique local en fonction des rapports entre la tumeur d’une part, le sinus rénal et la capsule
rénale d’autre part.

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❖ Le pronostic dépend de l’histopronostic, du stade pathologique et du stade clinique.
❖ Les métastases les plus fréquemment observées sont pulmonaires nécessitant un suivi régulier, rapproché
et prolongé.

L’hépatoblastome

❖ Tumeur maligne très rare de l’enfant


❖ Constituée d’un blastème hépatogène avec des plages mésenchymateuses et des massifs de
cellules hyperchromatiques à limites imprécises.

Le neuroblastome

❖ Les tumeurs neuroblastiques périphériques (TNP) sont les tumeurs solides les plus fréquentes de l’enfant.
❖ Surviennent à un âge moyen situé entre 2 et 3 ans.
❖ Sécrètent des catécholamines
❖ Dérivées de cellules de la crête neurale, elles sont situées soit au niveau des ganglions sympathiques soit
dans la médullo-surrénale.
❖ Prolifération de petites cellules rondes appelées neuroblastes, dont la différenciation est variable, pouvant
être accompagnées de cellules de Schwann réactionnelles.

❖ Pronostic dépend de :
▪ l’âge (favorable avant 18 mois)
▪ du stade (favorable si localisé)
▪ du statut de l’oncogène NMyc (favorable si non amplifié)
▪ et de l’histopronostic (favorable si les cellules tumorales sont
différenciées et si le taux de mitoses et de carryorhexis est bas).
❖ Traitement : est adapté en fonction de ces critères pronostiques peut comporter : abstention,
chirurgie, chimiothérapie, autogreffe selon des séquences établies par des protocoles internationaux.

IV. Conclusion
❖ Les tumeurs embryonnaires sont de 2 types : germinales et tumeurs de blastème
❖ Elles prédominent chez l’enfant et sont souvent hautement malignes.
❖ Le diagnostic est le plus souvent histologique et immunohistochimique.
❖ Le traitement repose en grande partie sur la chimiothérapie.

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1. Tumeurs colo-rectales bénignes (adénomes) :

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2. Tumeurs colorectales malignes (adénocarcinomes):




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1. Les tumeurs des glandes mammaires

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 ↑




2. Les tumeurs des glandes salivaires

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1. Adénomes :

2. Carcinomes :

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