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Pathologie tumorale

I/- Terminologie :

Tuméfaction excroissance diffuse souvent mal délimitée – peut être réactionnelle ou tumorale
Tumeur croissance localisée, généralement bien délimitée à la palpation – peut être bénigne ou maligne
Néoplasie croissance « nouvelle » synonyme de tumeur ‘’maligne ou bénigne’’
Cancer Tumeur maligne

II/- généralités-pseudotumeur : Le terme « tumeur » désignait autrefois toute augmentation de volume localisé
déformant un organe ou une partie du corps. Elle réunissait des lésions différentes :

 Des collections liquidiennes dans des cavités préformées (kystes)


 Des tuméfactions d’origine inflammatoire (pseudotumeurs inflammatoires) (exp botryomycome; chéloide)
 Des hypertrophies tissulaires d’origine dystrophique dues à des troubles nutritionnels, endocriniens ou
vasculaires entraînant des troubles de la trophicité des tissus (goitre thyroïdien, gynécomastie par trouble
endocrinien)
 Malformations congénitales pseudo-tumorales : exp : Vestiges (kyste du canal thyréoglosse), Nevi
mélanocytaires congénitaux, Hamartomes

Ne pas confondre cancer et néoplasie

Cancer : synonyme de tumeur maligne

Néoplasie : synonyme de néoplasme et de tumeur sans préjuger de la nature bénigne ou maligne

(Oncologie vient de *oncos* = masse = volume)

III/- Définition d’une tumeur :

 Définition actuelle de Tumeur : le terme de tumeur (synonyme : « néoplasme » ou « néoplasie ») désigne


actuellement une prolifération cellulaire excessive aboutissant à une masse tissulaire en excès ressemblant plus
ou moins au tissu normal homologue (adulte ou embryonnaire), ayant tendance à persister et à croître,
témoignant de son autonomie biologique.

Le développement et l’homéostasie d’un tissu sont sous le contrôle de la prolifération, de la différenciation et de la


mort cellulaire programmée : Echappement à ce contrôle → processus cancéreux.

 Cancer : prolifération anormale, anarchique, échappant aux lois de l’homéostasie


 Carcinogenèse : processus qui aboutit à la transformation d’une cellule normale en une cellule cancéreuse

1. Homéostasie tissulaire : pour son maintien, il existe,

Les gènes de maintien de l'integrité


Les proto-oncogènes Les anti-oncogènes
du génome
•Voies stimulatrices de la •Voies inhibitrices de la prolifération
prolifération cellulaire cellulaire

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2. Gènes impliqués dans la cancérogénèse :

Stimulent la division cellulaire, sont


Les proto-oncogènes Ras, Bcl2, C-myc, HER2
donc immortalisant ou transformant
Les anti-oncogènes ou gènes Inhibent la division cellulaire
P53, Rb, WT1
suppresseurs de tumeurs
Codent pour un complexe
Les gènes de maintien de l’intégrité
multifonctionnel capable de Msh2, msh6
du génome
surveiller l’intégrité du génome

Normalement Cancer
division cellulaire régulée, positivement et négativement, altérations génétiques perturbant l’équilibre entre
par l’expression de nombreux gènes stimulation et inhibition de la prolifération cellulaire

3. Définition du processus cancéreux : le cancer est une prolifération cellulaire anormale, anarchique qui échappe
aux lois de l’homéostasie, ayant une origine le plus souvent monoclonale. C’est un phénomène fatal, irréversible
dont le point de départ est la cellule cancéreuse.

4. Définition de la cellule cancéreuse : c’est une cellule anormale, douée d’un pouvoir de multiplication indéfinie et
incontrôlé, ayant tendance à détruire et à envahir les tissus avoisinants. Le cancer est une pathologie de l’ADN
dans laquelle les cellules accumulent des altérations génétiques aboutissant à des anomalies morphologiques et
biologiques. Parmi les caractéristiques fondamentales des cellules cancéreuses :
 la perte de l’adhésion intercellulaire
 la perte de l’inhibition de contact
 le caractère éternel (cad l’immortalité de la cellule) ; cette cellule se caractérise par des :
 anomalies morphologiques.
 anomalies de la croissance et de la différenciation.
 anomalies génétiques.

 Le cancer se caractérise par l’envahissement progressif de l’organisme par des cellules anormales : les cellules
cancéreuses.
 Les cellules cancéreuses échappent aux mécanismes de l’homéostasie tissulaire
 Ces cellules cancéreuses vont acquérir la capacité à proliférer indéfiniment

Comme règle générale, une tumeur invasive est capable de former des métastases. Il y a toutefois deux exceptions
notables :

▪ le carcinome basocellulaire de la peau, qui est invasif mais ne donne pas de métastase.
▪ le glioblastome qui est fortement agressif et invasif, donne exceptionnellement des métastases mais de très
mauvais pronostic vu son siège et son évolution souvent fatale.

5. Le cancer : est le résultat de,


 Trouble de la croissance cellulaire par une prolifération excessive et une absence de régulation
 Résistance aux stimuli qui induisent l’apoptose par diminution de la mort cellulaire « physiologique »
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 Comportement autonome par le non-respect des règles de la « société cellulaire »
 D’où le Retentissement sur le fonctionnement des tissus normaux

La cellule cancéreuse est une cellule transformée ou mutée, ayant accumulée différentes altérations génétiques
aboutissant à des anomalies morphologique, biologique et comportementale.

6. Cancer et génétique :
 Le cancer est une maladie génétique Toutes les formes de cancer sont associées à des mutations qui peuvent
être des :
 anomalies chromosomiques
 délétions (perte des allèles)
 monosomie, polysomie
 translocations
 mutations ponctuelles
 Certains cancers sont associés aux anomalies épi génétiques : par hyper méthylation du promoteur (Ilots CpG++)

IV/- Composition d’une tumeur : le tissu tumoral est constitué de,

 De cellules tumorales : cellules prolifératives anormales ; autonomes → Tissu tumoral


 D’un tissu de soutien fait de cellules mésenchymateuses et de substances extra cellulaires dans lequel
baigne la vascularisation tumorale (néo-vaisseaux) : Stroma tumoral, tissu nourricier et de soutien non
tumoral provenant de l’hôte (Les cellules du stroma ne présentent pas les anomalies génétiques des cellules
tumorales)

Le tissu cancéreux Le stroma tumoral


Cellule cancéreuse : support de la malignité. Cellule Définition : tissu conjonctivo vasculaire nourricier et de
ayant subi : soutien formé à partir de tissu conjonctivo- vasculaire
 Modification nucléo-cytoplasmique. normal de l’hôte.
 Anomalies génétiques et moléculaires. composition de stroma :
stroma adaptatif : proche du tissu conjonctif normal
Cellules normale se transforme en cellule cancéreuse  Ex : hépatocarcinome : Stroma hyperplasique :
sous l’influence de divers facteurs, épaisse fibre collagènes
exemple : Facteurs héréditaire :  Ex : cancer squirrheux du sein : Stroma
 polype colique familiale. hypoplasique : rare
 Xéroderma pigmentosum.  Ex : LMNH digestifs
Stroma remanié : calcique (sein) – myxoide
(liposarcome), cartilagineux - amyloïde.
 Ce stroma remanié comporte un :
 Intérêt diagnostique : ex : carcinome médullaire
thyroïde ou dans l’UCNT
 Intérêt pronostique : considéré comme une
réaction de défense de l’hôte.

V/- Progression tumorale :

 La progression tumorale est liée essentiellement à l’accumulation d’anomalies génétiques et à la sélection de


clones tumoraux les plus agressifs ayant acquis la capacité d’envahir des tissus avoisinants et de disséminer dans
l’organisme sous forme de métastase.
 La formation de métastase est liée aux interactions de la cellule maligne avec son microenvironnement
représentée essentiellement par les phénomènes de protéolyse et de néo-angiogenèse.
 Manifestations locales des tumeurs :
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 masse
 ulcère sans tendance à la guérison
 hémorragie
 Douleur localisée ou diffuse
 crises d’épilepsie
 dysfonctionnement du système nerveux central
 perforation
 destruction de l’os
 inflammation
 perte de fonction moteur/senteur localisée
 oedème
 obstruction

 Il est traditionnel d'opposer les tumeurs suivant leur retentissement sur l'organisme en introduisant la notion
de :
▪ bénignité : quand la tumeur n'a pas de retentissement grave sur l'organisme (lipome, adénofibrome mammaire,
myome utérin)
▪ malignité : quand la tumeur a un retentissement plus ou moins rapide sur l'organisme et peut entraîner la mort
par cancer (récidives et métastases incurables) ou par ces complications.

VI/- Caractéristiques générales des :

Tumeurs bénignes Tumeurs malignes


Macroscopiquement : elle bien limitée et encapsulée, Macroscopiquement, Mal limitée, non encapsulée.
d'exérèse simple. envahit les tissus voisins. Son exérèse complète est
difficile.
Microscopiquement : ressemble à la structure Microscopiquement, Ne ressemble plus en rien au tissu
matricielle. Les cellules sont régulières. Au cours de son qui lui a donné naissance. C'est une caricature du tissu
évolution, strictement locale : matriciel dont la structure fait intervenir la notion
 croissance lente d'indifférenciation ou d'anaplasie. Les cellules ont les
 refoule les tissus voisins sans les détruire caractères de la cellule cancéreuse La tumeur maligne à
 ne récidive pas localement si son exérèse a été une évolution :
complète  Locorégionale en détruisant les tissus voisins et
 ne donne pas de métastase. en récidivant sur place après exérèse
 Générale en se compliquant de métastases

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VII/- Formes de croissance :

Nodule Lésion plane


exophytique

Lésion ulcéro-
Lésion
cratériforme polypoide

Lésion hémi
circonférentiel Aspect
papillaire
frangé

VIII/- Différences entre tumeurs malignes et tumeurs bénignes :

Tumeurs bénignes Tumeurs malignes


Bien limitée Mal limitée
Encapsulée Non encapsulée
Histologiquement semblable au tissue d’origine +/- semblable au tissu d’origine (différenciation,
Différenciation aberrante)
Cellules régulières Cellules irrégulières (cellules cancéreuses)
Croissance lente Croissance rapide
Refoulement sans destruction des tissus voisins Envahissement des tissus voisins
Pas de récidive locale après exérèse complète Récidive possible après exérèse supposée totale
PAS DE MÉTASTASE MÉTASTASE

IX/- Caractères fondamentaux des tumeurs :

 Prolifération cellulaire excessive/ d’où la notion de Clonalité


 Masse tissulaire ressemble +/- à un tissu normal → Différentiation tumorale
 Bien différenciée : ressemble nettement au tissu normal
 Peu différenciée : la ressemblance est lointaine ou focale
 Indifférenciée, ou anaplasique
 Autonomie tumorale, La prolifération se poursuit après arrêt du «stimulus » qui lui a donné naissance
 Succession d’événements génétiques/Le génome des cellules tumorales acquiert des allèles mutants
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X/- Classification des tumeurs :

La classification des tumeurs est fondée sur :

 Organe ou Tissu d’origine


 Type histologique
 Degré de malignité

Le diagnostic est fondé sur :

 Histologie
 Techniques complémentaires (IHC, Biologie moléculaire)
1. Critères de différenciation et pronostic :
 Certaines cellules cancéreuses se rapprochent de la cellule normale dont elles dérivent, car elles présentent des
similitudes morphologiques et fonctionnelles réalisant une tumeur bien différenciée qui est de bon pronostic.
 D’autres tumeurs par contre ont perdu tout caractère susceptible de rappeler le tissu d’origine on parle de
tumeur anaplasique de mauvais pronostic.
 D’autres tumeurs rappellent plus ou moins la cellule normale on parle de tumeur moyennement différenciée.

2. Histologie des tumeurs :


 Tumeur ou pas ?
 architecture du tissu
 atypies cellulaires ?
 Type et origine de la tumeur ?
 Degré de différentiation ?
 Critères d’agressivité :
 mitoses
 invasion ?

En pratique, le pathologiste doit répondre à 3 questions :

 Quelle est l'origine de la tumeur ?


 Quelle est son évolution probable ?
 Quelle est son extension ?
 Les tumeurs sont divisées en 2 groupes :

Tumeurs épidermoides
(ou malpighiennes)
Tumeurs épithéliales
Tumeurs glandulaires
Tumeurs

Tumeurs conjonctives

Tumeurs lymphoides et
hématopoiétiques

Tumeurs des séreuses


Tumeurs non
épithéliales
Tumeurs du SNC, SNP

Tumeurs germinales

Tumeurs embryonnaires

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 Les différents types de tumeurs sont subdivises en fonction de leur potentiel évolutif en 2 catégories principales
:
 Tumeurs bénignes
 Tumeurs malignes
 Il existe parfois un continuum entre TB/TM :
 Tumeur d’agressivité locale (Fibromatose) : qui sont considérées comme bénignes sur le plan cytologique,
qui sont récidivantes.
 Tumeur à malignité locale (Carcinome basocellulaire), ne donne pas de métastases.

XI/- Nomenclature des tumeurs :

1. Introduction :
 Depuis la moitié du 19ème siècle, les tumeurs sont classées
 selon leur :
 Localisation
 Aspect
 Morphologie
 La classification nosologique des tumeurs est fondée sur leur
 Caractère bénin ou malin et leur différenciation

2. Elle doit être :


 Doit être simple et reproductible.
 Doit être commune cad internationale.
 Doit permettre d’établir un pronostic.
 Doit permettre de prévoir une stratégie thérapeutique.

3. Nomenclature :

Nom Tumeur = Racine + Suffixe +/- Adjectif

Racine Suffixe
origine tissulaire (différenciation)  ome → Tumeur bénigne
 Adéno : T glandulaire  carcinome → Tumeur épithéliale maligne (Ex :
 Rhabdomyo : T musculaire striée adénocarcinome)
 Leiomyo : T musculaires lisses  sarcome → tumeur maligne conjonctive (Ex :
Rhabdomyosarcome)
 matose Tumeurs multiples ou diffuses (Ex :
Angiomatose, adénomatose, leioyomatose)
 blastome tumeur embryonnaire (Ex :
Néphroblastome, neuroblastome)

Classification de quelques tumeurs épithéliales


Tissu d’origine Tumeur bénigne Tumeur maligne
Épithélium malpighien Papillome malpighien Carcinome épidermoïde
Épithélium urothélial Papillome urothélial Carcinome urothélial
Épithélium glandulaire Adénome Adénocarcinome

Classification de quelques tumeurs conjonctives


Cellules ou tissu d’origine Tumeur bénigne Tumeur maligne

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Fibroblastes Fibrome Fibrosarcome
Cellules du muscle lisse Léiomyome Léiomyosarcome
Cellules du muscle strié Rhabdomyome Rhabdomyosarcome
Adipocytes Lipome Liposarcome
Cellules endothéliales Angiome Angiosarcome
Cellules cartilagineuses Chondrome Chondrosarcome
Cellules osseuses Ostéome Ostéosarcome

Classification de quelques tumeurs dérivant d’autres tissus


Cellules ou tissu d’origine Tumeur bénigne Tumeur maligne
mélanocyte Naevus mélanome
naevocellulaire
Mésothélium Mésothéliome bénin Mésothéliome malin
Tissu méningé Méningiome Méningiome
malin
Nerf périphérique Schwannome Tumeur maligne des gaines
nerveuse périphériques
Cellule gliales Astrocytome Glioblastome

→ Exceptions :

Le suffixe "-blastome" désigne une tumeur embryonnaire (par exemple : neuroblastome ou néphroblastome). A
l’exception des :

 Les lymphomes, les mélanomes sont des tumeurs malignes.


 Les termes de tératome, dysembryome, gliome n'ont pas en eux-mêmes de signification pronostique (bénin ou
malin), leur nature doit être précisée en y rajoutant un qualificatif exemple tératome bénin

XII/- Moyens d’étude de la cellule cancéreuse :

1. Prélèvement :

Cytologie Histologie
FCV, ganglion, thyroïde, sein Biopsie, Pièce opératoire, autopsie
La cytologie basée sur l’étude morphologique de la L’histologie : examen clé pour le diagnostic des
cellule tumeurs

2. Colorations spéciales :

Coloration Substance Tumeur


PAS, Bleu Alcian Mucoprotéines (cellules Adénocarcinome
mucosécrétantes)
Mélanine Mélanocytes chargés de
Fontana Naevus, mélanome
mélanine (noir)
Oil Red O Graisse Liposarcome

3. Immunohistochimie : marque les Ag propres à la cell cancéreuse par des Ac monoclonaux

Molécules Type cellulaire Tumeur

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Kératine épithélial Carcinome
Vimentine conjonctif Sarcome
Chromogranine Grains neurosécrétoires Tumeur neuroendocrine
synaptophysine CPC pulmonaire
PSA prostate specific antigen Glandes prostatiques Adénocarcinome prostatique
LC antigène leucocytaire commun lymphocytes Lymphome

4. Biologie moléculaire :
 Les réarrangements chromosomiques peuvent aider au typage des lymphomes (ex : t (14 ;18) des lymphomes
folliculaire, t(8 ;14) des lymphomes de Burkit, t(2 ;5) des lymphomes anaplasiques), des sarcomes ; des
synovialosarcomes) ou des tumeurs pédiatriques.
 Les mutations d’un gène peuvent être assez spécifiques d’une tumeur (ex : gène KIT pour les tumeurs stromales
digestives).
 Les cibles thérapeutiques :
 Récepteurs hormonaux (IHC) (cancers du sein)
 HER2 dans les cancers du sein (Immunohistochimies et FISH)
 C-kit (IHC et mutations) (GIST)
 EGFR (IHC, FISH mutations) cancers du poumon et du colon
 KRAS dans le cancer du côlon…

REMARQUE :

 La transformation d’une cellule normale en cellule cancéreuse est due à une succession d’anomalies génétiques
qui se transmettent ensuite aux cellules filles.
 Ces anomalies génétiques induisent la perte de certains caractères normaux et l’apparition de nouvelles
propriétés :
 Modifications du comportement cellulaire
 Modifications de la morphologie cellulaire
 Intérêt :
 Intérêt diagnostique : ex : carcinome médullaire thyroïde ; l’UCNT ou carcinome indifférencié du nasopharynx.
 Intérêt pronostique : considéré comme une réaction de défense de l’hôte.

XIII/- Caractères morphologiques d’une cellule cancéreuse :

 Volume : taille variable (anisocaryose)


 ↑rapport nucleo cytoplasmique (N/C)
 Nombre : cellule plurinucléée (ex : HFM)
 Forme : déformé, monstrueux, bourgeonnant encoché. (ex : cellule de Reed stenberg)
Modifications du  Nucléoles : multinucléation et nucléoles volumineux multiples
noyau  Multiples, proéminents (ex : mélanome malin)
 Forme irrégulière
 Hyperchromatisme
 monstruosités
 Mitoses anormales (tripolaire)
 Épaisse irrégulière
Membrane  Invagination intranucléaire (ex : carcinome papillaire)
nucléaire  Chromatine : hyperchromasie (basophile)
 Disposée en mottes ou accolée à la membrane nucléaire.

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 Mitoses anormales nombreuses.
 ↑N/C
 Basophilie (↑ de la synthèse protéique).
Modification du  Aspect granuleux (modification du mitochondrie et RE).
cytoplasme  Disparition des caractères de différenciation
 Acidophilie : Production de kératine (Ex : Carcinome épidermoïde)
 Vacuolaire : Production de mucus (Ex : Carcinome à cell en bague à chaton)
Anomalies quantitatives :
Cellules cancéreuses souvent aneuploïdes
Anomalies qualitatives :
Anomalies  Translocations :
chromosomiques  cancers hématopoïétiques+++
 Leucémie myéloïde chronique : 9-22 ‘’chromosome Philadelphie’’
 Délétions : chr 13 Rétinoblastome
 Amplification : Neuroblastome
 Modifications des constituants glycolipidiques et glycoprotéiques
Modifications de
 Modifications des caractères antigéniques des constituants membranaires et acquisition
la membrane
d’Ag de surface absente des cellules normales.
cellulaire
 ↓ voire absence des jonctions intercellulaires

XIV/- Caractères biologiques de la cellule cancéreuse :

Conservation des fonctions Acquisition de fonctions nouvelles


normales : sécrétions anormales

Adénocarcinome muco Hormones : ACTH-ADH-FSH-


secrétant → mucus. LH…
Carcinome épidermoide → Ig : certains LMNH(
kératine plasmocytomes)
Mucus : cellules en bague à
Mélanome malin → mélanine.
chatons.

αfp : cancer du foie

PSA: cancer de prostate .


Phosphatases acides : cancers
ostéolytique=diagnostics
biologique et surveillance des
malades.

XV/- Comportement de la cellule cancéreuse en culture :

Agressivité de la cellule Caractère éternel de la cellule


Perte de l’inhibition de contact Perte de l’adhésivité cellulaire
cancéreuse cancéreuse
•Prolifération et •Perte de molécules d’adhésion : •Pouvoir de destruction et de •Pouvoir de multiplication
multiplication/chevauchement E cadhérine, selectine dissémination des tissus voisins indéfini d’où le caractère
des cellules éternel cad son immortalité
(Cellule cancéreuses se
multiplient indéfiniment )

XVI/- Evaluation du pronostic d’un cancer :

 La classification des tumeurs en fonction de l’organe d’origine et de leur type histologique fournit des
informations importantes pour évaluer leur pronostic.
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 Toutefois, d’autres paramètres permettent de préciser le potentiel évolutif :
 Degré de différenciation (grade)
 Degré d’extension (stade tumoral)
 Marqueurs moléculaires

 Différenciation :
 Caractères morphologiques ou fonctionnels d'un tissu tumoral qui font qu'il est plus ou moins proche d'un tissu
normal de référence. La classification des tumeurs se fait en fonction de leur différenciation.
 La différenciation du tissu tumoral n'est pas nécessairement celle du tissu qui a donné naissance à la tumeur.
 Les cellules tumorales expriment le plus souvent des caractères phénotypiques rappelant les cellules normales
de l'organisme. Ces caractéristiques peuvent être morphologiques, enzymatiques ou immunohistochimiques.
 Le tissu tumoral tend à reproduire la structure et la fonction d’un tissu normal :
 Soit le plus souvent, l’aspect du tissu dont les cellules tumorales sont originaires
 Soit plus rarement un tissu différent : la tumeur est dite métaplasique (voir remarque)
Ex : la muqueuse bronchique est bordée d’un épithélium cylindrique cilié. Les tumeurs bronchiques peuvent
être des tumeurs à différenciation glandulaire ou des tumeurs à différenciation malpighienne (ressemblant à
un épithélium malpighien).

REMARQUE :

Métaplasie : transformation d’un tissu normal en un autre tissu normal d’architecture et de fonction différente.
Exemples :

 Muqueuse bronchique (épithélium cilié vers malphigien)


 Muqueuse cervicale (glandes mucosécrétantes vers malphigien)
 Muqueuse gastrique (glandes gastriques vers glandes intestinales)
 Une tumeur bénigne est souvent bien différenciée. La différenciation d'une tumeur maligne est variable.
 Parfois les tumeurs peuvent exprimer un phénotype absent dans leur organe d'origine (ostéosarcome
mammaire par exemple). Il faudra alors prouver qu'il ne s'agit pas d'une métastase.

 cancer reproduisant un tissu d'aspect histologique proche de celui d'un tissu normal de
l'organisme. Parfois le diagnostic de malignité est fait sur des aspects architecturaux
Cancer : (franchissement de la capsule) ou sur la présence de métastases (adénocarcinomes
bien/moyennement vésiculaires de la thyroïde)
différencié  cancer reproduisant un tissu dont l'image histologique, sans être proche de celle d'un
tissu normal de l'organisme, comporte certaines particularités qui permettent une
classification histologique au moins approximative
 cancer dont l'aspect histologique permet de classer la tumeur en carcinome (épithélial)
ou en sarcome (conjonctif) mais ne permet pas de déterminer le tissu exact d'origine.
Peu différencié /  cancer dont l'aspect histologique ne rappelle aucun tissu normal de l'organisme, au
anaplasique moins avec les méthodes histologiques conventionnelles.; d’où l’apport des colorations
spéciales, et souvent de l'immunohistochimie, la cytogénétique et de la biologie
moléculaire).

 Maturation :

Exemple du  Il est dit mature ou kératinisant en présence de sécrétion de kératine


Carcinome  La sécrétion de kératine est variable peut être importante (plages de lamelles de
malphighien ou kératine) moyenne ou discrètes (quelques cellules dyskératosiques)
épidermoïde
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 Il peut être mature (multiple tissus adultes)
Exemple du
 Il peut être immatue (présence de tissus immature essentiellement le tissu nerveux)
Tératome
 mauvais pronostic

 Le grade histopronostic :

Le grade d’un cancer se fonde sur des critères histologiques :

 Degré de différenciation tumorale


 Activité mitotique
 Degré d’atypies cytonucléaires
 Extension de la nécrose

Ces critères morphologiques sont différents pour chaque type tumoral

Grade de Scarf Bloom Richardson, Cancer du sein


Score 1 : plus de 75% de la tumeur
Formation
Score 2 : entre 10% et 75% de la tumeur
glandulaire
Score 3 : moins de 10% de la tumeur
Score 1 : petit noyau régulier
Pléomorphisme
Score 2 : légère augmentation de taille
nucléaire
Score 3 : augmentation marquée, atypies majeures
Score 1 : 0-6 mitoses par 10 champs au fort grossissement
Index mitotique Score 2 : 7-11 mitoses par 10 champs au fort grossissement
Score 3 : plus de 12 mitoses par 10 champs au fort grossissement
Les scores sont ensuite additionnés
Grade I : 3 à 5
Grade II : 6 à 7
Grade III : 8 à 9
 Stade tumoral :
 Le stade ou « degré d’extension des cancers » se fonde sur :
 Taille de la tumeur primitive et/ou son extension aux tissus et organes de voisinage (T)
 Existence éventuelle de métastases ganglionnaires régionales (N)
 Présence ou l’absence de métastase (M)
 Chacune des lettres (T, N, M) est suivie d’un chiffre :
 Variant de 0 (absent) à 4
 X en cas d’impossibilité d’évaluation
 Le score est précédé de la lettre « p » si elle est faite par un pathologist

Classification TNM des cancers, exemple cancer du colon


le niveau Tis : l’infiltration, si elle existe, ne dépasse pas la musculaire muqueuse
d’infiltration de la T1 : infiltration de la sous muqueuse
tumeur dans la T2 : infiltration de la musculeuse
paroi colique T3 : infiltration de la séreuse ou d’un organe de voisinage
détermine le T
Le nombre de N0 : pas de ganglion envahi
ganglions N1 : de 1 à 3 ganglions envahis
régionaux envahis N2 : plus de 3 ganglions régionaux envahis
détermine le N
La présence de M0 : pas de métastase à distance
métastases à M1 : présence de métastase (s) à distance quel que soit le nombre
distance détermine
le M

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 Stadification des tumeurs : (Union International Contre le Cancer)

tumeur limitée à l’organe


Stade I

Stade II tumeur localement étendue


tumeur avec extension loco-régionale
Stade III

Stade IV Métastases

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