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 9-068-A-14

Syndrome de Lynch
P.-R. Benusiglio, C. Desseignés, A. Dardenne, C. Evrevin, R. Vibert

Résumé : Le syndrome de Lynch est un syndrome majeur de prédisposition au cancer. Il est associé
à une augmentation de risque de cancer colorectal (CCR) au cours de la vie. Les femmes ont égale-
ment un risque augmenté de cancer de l’endomètre. Il existe aussi un excès d’autres cancers : estomac,
intestin grêle, pancréas, voies biliaires, voies urinaires, prostate, ovaires, peau, tumeurs cérébrales. Le
syndrome de Lynch est défini par la présence d’un variant pathogène dans le patrimoine génétique de
l’individu (constitutionnel), plus précisément dans l’un des quatre gènes de mésappariement de bases
(mismatch repair [MMR]), MLH1, EPCAM-MSH2, MSH6 et PMS2. Les cancers liés au syndrome de
Lynch sont caractérisés par un phénotype MMR-déficient, mis en évidence par une perte de l’expression
des protéines du MMR ou une instabilité microsatellite. La recherche de phénotype MMRd est devenue
systématique dans le CCR. Elle est, par ailleurs, fréquemment réalisée pour les autres localisations. La
mise en évidence d’un phénotype MMRd, sous réserve d’une hyperméthylation du promoteur de MLH1,
justifie une consultation d’oncogénétique pour une analyse constitutionnelle à la recherche d’un variant
pathogène. Seule une petite proportion des cancers de ces différentes localisations est liée au syndrome de
Lynch. L’identification du petit groupe de patients avec syndrome de Lynch est néanmoins fondamentale.
Les implications pour leur prise en charge à long terme sont en effet majeures, en termes de dépistage
futur (par exemple coloscopie biennale) ou de prévention (par exemple hystérectomie). Ces implications
ne se limitent pas au patient, puisqu’il s’agit ensuite d’identifier les autres membres de la famille avec le
syndrome, et de leur proposer des mesures de dépistage et de prévention adaptées.
© 2024 Elsevier Masson SAS. Tous les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l’exploration de textes et de données, à la formation en intelligence artificielle et aux
technologies similaires.

Mots-clés : Syndrome de Lynch ; Cancer colorectal ; Cancer de l’endomètre ; Mismatch repair ;


Instabilité microsatellite ; Prédisposition génétique au cancer ; Variant pathogène

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Le syndrome de Lynch est un syndrome majeur de prédisposi-
■ Bases moléculaires 2 tion au cancer. Il doit être connu du gastroentérologue car il est
Gènes « MMR », variants pathogènes constitutionnels 2 associé à une augmentation de risque de cancer colorectal (CCR)
Phénotype MMR tumoral 2 au cours de la vie. Les femmes ont également un risque augmenté
Phénotype MMRd non lié au syndrome de Lynch 2 de cancer de l’endomètre. On retrouve aussi un excès de cancers
■ Cancers associés au syndrome de Lynch 2
d’autres organes : estomac, intestin grêle, pancréas, voies biliaires,
Cancer colorectal 2
voies urinaires, prostate, ovaires, peau, tumeurs cérébrales.
Cancers gynécologiques 3
Le syndrome de Lynch est défini par la présence d’un variant
Cancers digestifs hors cancer colorectal 3
pathogène (VP, anciennement appelé mutation) dans le patri-
Cancers urothéliaux et de la prostate 4
moine génétique de l’individu, plus précisément dans l’un
Autres cancers 4
des quatre gènes de mésappariement de bases (mismatch repair
[MMR]), MLH1, EPCAM-MSH2, MSH6 et PMS2. On parle de VP
■ Parcours diagnostique 4 constitutionnel.
Consultation d’oncogénétique 5 Le syndrome de Lynch est initialement diagnostiqué dans le
Analyse génétique constitutionnelle 5 cadre de la prise en charge multidisciplinaire d’un cancer. Il est
■ Dépistage du cancer chez les patients avec syndrome de
retrouvé, par exemple, chez environ 3 % des patients avec CCR.
Lynch 6 Il est cependant très rare dans la population générale, avec par
Dépistage cancers digestifs 6 exemple une prévalence de 0,2 % parmi près de 50 000 partici-
Dépistage et prévention des cancers gynécologiques 7 pants à la biobanque du Royaume-Uni [1] .
Cancers urothéliaux et de la prostate 7 Le patient bénéficie d’un diagnostic de syndrome Lynch,
Autres cancers 7 puisque ce diagnostic permet une personnalisation de sa sur-
■ Perspectives futures et conclusion 7 veillance future, voire de son traitement. La famille est également
concernée. Il s’agit, en effet, d’identifier dans un second temps les

EMC - Gastro-entérologie 1
Volume 41 > n◦ 1 > janvier 2024
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1968(23)45970-6

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autres porteurs du VP dans la famille, et de leur proposer un suivi La technique de référence pour rechercher une MSI est le test
adapté. Pentaplex® . Le test consiste en l’analyse de cinq marqueurs micro-
Une mise à jour des connaissances sur le syndrome de Lynch satellites sur l’ADN tumoral. Si au moins deux marqueurs sont
est aujourd’hui indispensable, puisque les spécialistes y sont plus différents entre le tissu tumoral et le tissu normal, la tumeur est
que jamais confrontés. Il est, en effet, plus souvent diagnostiqué dite « MSI ».
qu’il y a quelques années, ceci dans un contexte par exemple Le test Pentaplex® est sensible dans les CCR et les cancers gas-
d’étude systématique dans le CCR de l’immunohistochimie (IHC) triques [8] . Sa sensibilité est cependant moindre pour les autres
des protéines du MMR et/ou de recherche d’instabilité microsatel- localisations, par exemple 56 % pour le cancer de l’endomètre [9] .
lite (MSI). Certes, ce sont les équipes d’oncogénétique qui posent Indépendamment du type de cancer, la sensibilité est également
le diagnostic sur la base d’analyses génétiques constitutionnelles. abaissée en cas de VP constitutionnel de MSH6 [10] . Son utilité est
Cependant, il revient ensuite aux gastroentérologues et aux méde- donc très limitée en dehors des cancers du tube digestif.
cins des spécialités apparentées d’assurer le suivi sur le long terme. Des algorithmes permettent de rechercher une MSI à partir
des données de séquençage somatique des cancers. Citons par
exemple MSISensor ou MSICare [11–13] . Ces algorithmes ne sont
pas encore utilisés en routine.
 Bases moléculaires
Gènes « MMR », variants pathogènes Phénotype MMRd non lié au syndrome
constitutionnels de Lynch
Le syndrome de Lynch est causé par des VP à l’état hétérozy- Le phénotype MMRd est évocateur, mais ne constitue pas
gote dans les gènes codants pour les protéines du mécanisme de un diagnostic de syndrome de Lynch. En effet, il n’y est pas
réparation des mésappariements de bases, appelé MMR en anglais. toujours associé. Souvent, des événements génétiques pure-
Les VP dans les gènes MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 contribuent à ment somatiques sont observés. Par exemple, pour le CCR,
42, 33, 18 et 7,5 % des syndromes de Lynch respectivement [2] . l’hyperméthylation somatique du promoteur du gène explique
On retrouve plus rarement une délétion de l’extrémité 3 du gène 86 % des pertes d’expression MLH1-PMS2 (cf. « Parcours diag-
EPCAM, conduisant à l’inactivation de MSH2 par hyperméthyla- nostique ») [14] . La recherche d’hyperméthylation MLH1 est donc
tion de son promoteur [3] . indispensable dans ce contexte. Deux VP acquis par la tumeur,
sans VP constitutionnel sous-jacent, sont également responsables
de phénotypes MMRd. C’est le cas pour près de 50 % des CCR
Phénotype MMR tumoral MMRd, après exclusion d’une hyperméthylation du promoteur
MLH1 [15] .
Les cancers liés au syndrome de Lynch sont caractérisés par un
phénotype MMR-déficient (MMRd), mis en évidence par une perte
de l’expression des protéines MMR et/ou une MSI.
 Cancers associés au syndrome
Immunohistochimie de Lynch
L’immunohistochimie des protéines MMR est la méthode de
Cette thématique est abordée sous deux angles
choix pour la recherche d’un phénotype MMRd, du fait de sa
complémentaires. Tout d’abord, il s’agit de présenter la pro-
sensibilité et de sa facilité de réalisation.
portion de cancers liée au syndrome de Lynch. Puis de quantifier
Les protéines du système MMR fonctionnent en binôme en
le risque de cancer pour un individu avec syndrome de Lynch
formant des hétérodimères : MSH2-MSH6, qui reconnaissent les
avéré. Les estimations de risque cumulé de cancer associé au
boucles de nucléotides surnuméraires, et MLH1-PMS2, qui aident
Lynch données dans ce manuscrit sont, pour la majorité, celles
à exciser la boucle. Les protéines MSH2 et MLH1 sont les deux
de la Prospective Lynch Syndrome Database (PLSD), une cohorte
protéines majeures. Elles sont stabilisées par leur liaison avec les
européenne de 6350 individus suivis dans des centres experts.
protéines mineures, MSH6 et PMS2.
Les données spécifiques à PMS2 sont complétées par celles d’une
Les protéines mineures dépendent de leur partenaire pour leur
série associant des patients américains. Il existe une variabilité de
expression. Ainsi, la perte d’une protéine majeure va entraîner la
risque en fonction du gène impliqué avec, de manière constante,
dégradation de son partenaire mineur. Par exemple, une tumeur
des risques cumulés plus bas pour PMS2 quel que soit le cancer.
perdant l’expression de MSH2, perd aussi l’expression de MSH6.
Il en est de même pour MSH6, à l’exception des localisations
De même, la perte de MLH1 entraîne une perte d’expression de
gynécologiques.
PMS2. À l’inverse, un VP dans le gène MSH6 ou PMS2, induit,
le plus souvent, une perte isolée en IHC de MSH6 ou PMS2 res-
pectivement [4] . Les cellules non tumorales servent de contrôles Cancer colorectal
positifs.
Ainsi, l’IHC a pour avantage d’orienter d’emblée vers le gène Selon les estimations les plus fiables, environ 3 % des CCR sont
responsable de la MMRd. associés au syndrome de Lynch. Ces chiffres sont fondés sur une
L’IHC est hautement spécifique (100 %) et sensible (95 %) étude de 2017, dans laquelle 1058 patients non sélectionnés ont
pour la détection d’une MMRd [5, 6] . Elle exige cependant de eu directement une analyse constitutionnelle, sans passer par une
l’expérience de la part du pathologiste. La sensibilité n’est pas recherche de phénotype MMRd sur la tumeur [16] . Le gène le plus
de 100 %. En effet, l’expression protéique peut être conservée en représenté était MLH1. Plus récemment, Coughlin et al. ont fait de
présence de VP de type faux-sens (changement d’acide aminé) [7] . même mais sur une série bien plus grande [17] . Parmi 34 244 indi-
vidus, 5,7 % avaient un syndrome de Lynch. La population était
cependant sélectionnée puisqu’une prédisposition génétique au
Recherche d’instabilité microsatellite CCR était suspectée.
La déficience du système MMR entraîne une MSI. Les microsa- Comme suggéré dans les paragraphes sur les bases moléculaires,
tellites sont des parties d’acide désoxyribonucléique (ADN) dans les investigations commencent le plus souvent par une recherche
lesquelles un motif d’un à quatre nucléotides est répété. Le sys- de phénotype MMRd. Dans une étude incluant 1,290 CCR, 10,6 %
tème MMR veille au maintien du bon nombre de nucléotides des tumeurs étaient MMRd sans hyperméthylation du promoteur
lors des réplications. En cas de défaillance du système MMR, des MLH1 [18] . Tous ces patients auraient dû bénéficier par la suite
courtes insertions et délétions, mono- ou dinucléotidiques, et/ou d’analyses constitutionnelles. Malheureusement, cela n’a été fait
des mésappariements de bases vont apparaître, définissant le phé- que pour une minorité d’entre eux avec, par conséquent, un sous-
notype MSI. diagnostic. La prévalence du syndrome de Lynch était de 1,2 %.

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Figure 1. Risques cumulés de


Gènes MLH1 MSH2/EPCAM MSH6 PMS2 cancer dans le syndrome de
Lynch.
Genre

Tout organe 81,0 71,4 84,3 75,2 61,8 41,7 34,1

Côlon/rectum 48,3 57,1 46,6 51,4 20,3 18,2 10,4

Digestif Estomac, intestin grêle,


voies et vésicule 11,0 21,8 12,8 19,5 4,2 7,9 3,6
biliaires, pancréas

Endomètre 37,0 48,9 41,1 12,8


Gynécologique
Ovaire 11,0 17,4 10,8 3,0

Voies urinaires
3,8 4,9 18,7 17,6 5,5 1,7 3,7
excrétrices

Estomac, intestin
grêle, voies
biliaires, pancréas
3-22 %

Endomètre
13-50 %
Côlon
10-57%

Ovaires
5-20 %
Voies Urinaires
2-19 %

En cas de syndrome de Lynch avéré, le risque de CCR est de Cancers digestifs hors cancer colorectal
45-60 % entre les âges de 25 et 75 ans pour les porteurs indemnes
de VP MLH1 et MSH2 [19] (Fig. 1). Il est moindre pour MSH6 et À la connaissance des auteurs, il y a peu de données concernant
PMS2, entre 10 et 20 % [19, 20] . Le risque des hommes est supérieur la prévalence de MMRd et de syndrome de Lynch dans les cancers
à celui des femmes. Il est intéressant de noter que ce risque élevé digestifs hauts non sélectionnés. Il existe une étude de qualité sur
est observé malgré un suivi régulier par coloscopie. Cette obser- les carcinomes du grêle : dans une série de 332 tumeurs, 22,3 %
vation assez étonnante est discutée dans la section consacrée aux étaient MMRd, avec une prévalence globale de Lynch de 6,2 % [24] ,
modalités de dépistage. deux fois plus élevée que pour le CCR.
Les estimations de risque cumulé de la PLSD regroupent les can-
cers digestifs hors CCR, plus précisément estomac, intestin grêle,
Cancers gynécologiques voies biliaires et pancréas [19] (Fig. 1). Encore une fois, le risque est
La proportion de cancers de l’endomètre et de l’ovaire est supérieur pour MLH1 et MSH2 (10-22 % entre 30 et 75 ans) que
comparable à ce que l’on observe pour le CCR, autour de pour MSH6 et PMS2 (3-8 %). Dans une méta-analyse regroupant
3 %. Hampel et al. ont étudié 341 cancers de l’endomètre non neuf études prospectives et 2356 patients sous surveillance endo-
sélectionnés [21] . Vingt-deux (6,5 %) étaient MMRd sans hyper- scopique haute, la probabilité d’observer un cancer gastrique ou
méthylation du promoteur de MLH1. Les auteurs ont identifié un duodénal pour chaque endoscopie s’élevait à 0,9 % (intervalle de
syndrome de Lynch chez dix patientes (2,9 % du total). Concer- confiance à 95 % [IC 95 %] : 0,3-2,1) [25] . Les facteurs prédictifs
nant l’ovaire, parmi 261 cancers non sélectionnés, 24 (9,2 %) indépendants de cancer gastrique sont le sexe masculin, l’âge et
avaient un phénotype MMRd sans hyperméthylation du promo- l’antécédent au premier degré de cancer gastrique [26] . À noter que
teur de MLH1 [22] . Un syndrome de Lynch a été identifié chez neuf les cancers gastriques semblent être exclusivement de type intesti-
patientes (3,4 %). nal, en l’absence d’évidence pour une association entre les gènes
Les cancers de l’endomètre sont, sauf exception, de type endo- MMR et les cancers de type diffus (ou à cellules peu cohésives),
métrioïde [23] . Les cancers ovariens liés au Lynch sont le plus et compte tenu du caractère exceptionnel du phénotype MMRd
souvent endométrioïde ou à cellules claires, alors que dans la dans les cancers diffus [27] .
population générale le type séreux de haut grade est majori- Peu de données sont disponibles spécifiquement pour les can-
taire [22] . Les tumeurs germinales ne sont pas concernées. cers biliaires et pancréatiques. Seul un odds ratio (OR) pour le
Le risque de cancer de l’endomètre et de l’ovaire est estimé cancer pancréatique est donné dans une étude comparant la pré-
respectivement à 35-50 et 10-20 %, entre 30 et 75 ans, pour les por- valence de syndrome de Lynch chez des patients avec cancer à des
teuses de VP MLH1, MSH2 ou MSH6 [19] . Pour PMS2, il est d’environ témoins [28] . Il était estimé à 6,66 (IC 95 % : 4,62-8,17) pour un
13 % et inférieur à 5 % pour le cancer de l’endomètre et de l’ovaire, porteur de VP MLH1, le surrisque n’étant pas évaluable pour les
respectivement [19, 20] (Fig. 1). autres gènes.

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Figure 2. Arbre décisionnel. Syndrome de


Immunohistochimie des protéines MMR Lynch, parcours diagnostique. CCR : cancer colo-
rectal ; MMR : mismatch repair.

Expression conservée Perte de MLH1/PMS2 Perte de MSH6/MSH2

Recherche Consultation
Non évocateur d’un
d’hyperméthylation d’Oncogénétique pour
Syndrome de Lynch
du promoteur MLH1 analyse constitutionnelle

Attention : Si CCR < 40 ans PAS


ou antécédents familiaux, Hyperméthylation
d’hyperméthylation
une consultation
d’oncogénétique reste
recommandée
Non évocateur Consultation
d’un d’Oncogénétique
Syndrome de pour analyse
Lynch constitutionnelle

Cancers urothéliaux et de la prostate priorité. Elle permet de déterminer les gènes impliqués dans le
phénotype MMRd. Elle est aussi plus sensible pour les localisations
Metcalfe et al. ont identifié un phénotype MMRd dans 13/115 hors CCR que la recherche de MSI par la méthode Pentaplex® [9, 29] .
(11,5 %) carcinomes urothéliaux hauts (hors carcinomes de la ves- Si l’IHC montre une perte d’expression de MLH1 et/ou PMS2,
sie) [29] . Les analyses étaient réalisées dans le cadre du soin sur des il s’agit d’abord de rechercher une hyperméthylation du pro-
tumeurs tout venant. Six patients (5,2 %) avaient un syndrome de moteur de MLH1. En l’absence d’hyperméthylation, ou alors
Lynch après analyses constitutionnelles. Dans une étude incluant, en cas de perte d’expression de MSH2 et/ou MSH6, une ana-
cette fois aussi, des cancers de la vessie, un syndrome de Lynch lyse constitutionnelle des gènes MMR est prescrite dans le cadre
n’était diagnostiqué que chez 9/586 (2 %) patients avec carci- d’une consultation d’oncogénétique (Fig. 2). En présence d’une
nome urothélial [30] . Les auteurs ont procédé directement à un hyperméthylation, un syndrome de Lynch est improbable. Si le
séquençage constitutionnel d’une série de gènes de prédisposition patient est âgé de moins de 40 ans, s’il a déjà des antécédents
au cancer, sans recherche de phénotype MMRd. Un aspect frap- personnels de cancer, ou s’il existe des antécédents familiaux,
pant dans cet article était le fait que huit/neuf patients avaient un il faut néanmoins envisager la possibilité d’une hyperméthy-
VP MSH2, observation illustrant un tropisme de ce gène pour les lation d’origine constitutionnelle et présenter le cas à l’équipe
cancers hors spectre digestif et gynécologique. d’oncogénétique [35, 36] .
Le risque de cancer du bassinet et des uretères variait entre 2 Pour les cancers perdant MLH1-PMS2, l’alternative à
et 19 % dans la PLSD entre les âges de 40 et 75 ans, avec un l’hyperméthylation d’emblée est la recherche du variant tumoral
risque maximal pour les porteurs de VP MSH2. Les estimations BRAF V600E. Le variant est en effet prédictif d’une hypermé-
sont plus difficiles pour le cancer de la vessie, compte tenu des thylation. En l’absence du variant, on ne peut cependant rien
facteurs de risque confondants (tabac) et des difficultés à prouver, conclure.
sur des pièces de résection endoscopique, que le cancer est bien L’Institut national du cancer (INCa) recommande une
lié au syndrome (phénotype MMRd). recherche systématique de phénotype MMRd par IHC pour
Le cancer de la prostate est un sujet d’intérêt depuis peu. Dans tous les cancers gastriques, grêles et colorectaux, les cancers de
IMPACT, une étude prospective portant sur 644 hommes inclus l’endomètre, les cancers ovariens endométrioïdes et à cellules
dans un programme de dépistage, les auteurs ont observé lors du claires, les cancers urothéliaux et les tumeurs sébacées, cela dans
premier bilan un excès de cancers à risque intermédiaire et à haut le cadre d’une recherche de syndrome de Lynch [37] . Pour les autres
risque parmi les porteurs de VP MSH2 et MSH6 comparé à des cancers, sont suggestifs principalement le jeune âge au diagnostic
témoins (respectivement 3,8 et 2,2, versus 0 %), avec des cancers ou les antécédents familiaux.
diagnostiqués parfois à la quarantaine [31] . Une recherche de Lynch est parfois indiquée, même en présence
d’un phénotype tumoral MMR-proficient, compte tenu d’une sen-
Autres cancers sibilité de l’IHC élevée, mais n’atteignant pas 100 % [38] . Ainsi,
tous les cancers du spectre Lynch diagnostiqués avant 40 ans
D’autres cancers peuvent être associés au syndrome de Lynch (hors gliomes) justifient d’une demande d’avis à une équipe
avec, comme pour les cancers urologiques, une prépondérance de d’oncogénétique. Dans ce cas, les auteurs proposent une consul-
VP MSH2 chez les patients concernés. On retrouve par exemple tation en parallèle avec la recherche de phénotype MMRd. Il en
un syndrome de Lynch chez 29 % des patients avec adénome va de même en cas de lourds antécédents familiaux.
ou carcinome sébacé, des tumeurs dermatologiques rares [32] . Des Ce chapitre est axé sur l’oncogénétique, plus précisément le
associations entre corticosurrénalome, gliome et syndrome de syndrome de Lynch. Il est essentiel de rappeler cependant deux
Lynch sont vraisemblables, avec cependant des séries trop petites points :
pour estimer la proportion de tumeurs liées au syndrome, ou le • il existe d’autres syndromes de prédisposition aux cancers,
risque cumulé pour des patients avec Lynch avéré [33, 34] . qu’ils soient notamment digestifs ou gynécologiques. Dans
ces cas, le phénotype tumoral MMR n’est pas informatif. Par
 Parcours diagnostique exemple, un CCR survenant sur un terrain de polypes mul-
tiples justifie une consultation d’oncogénétique d’emblée, dans
En pratique, on procède d’abord le plus souvent à une recherche l’hypothèse d’une polypose liée à APC ou MUTYH. Il en est de
de phénotype MMRd sur la tumeur avant de se lancer dans les même pour un cancer gastrique diffus chez un patient de moins
analyses constitutionnelles. L’IHC est la méthode à réaliser en de 50 ans, ou en cas d’antécédents familiaux de cancer gastrique

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Figure 3. Syndrome de Lynch,


exemple d’arbre généalogique.
IHC : immunohistochimie.

Cancer endomètre
Décédé accident 62 ans
28 ans

Cancer du côlon 45 ans


Perte MLH1/PMS2 en IHC
Absence d’hyperméthylation
du promoteur MLH1

12 ans 8 ans

Le patient est revu quelques mois plus tard pour le rendu et

“ Mise au point l’interprétation des résultats. En cas de VP dans un des gènes MMR,
le diagnostic de syndrome de Lynch est posé. Une prise en charge
adaptée est alors mise en place, avec propositions de dépistage,
voire de chirurgie prophylactique (par exemple, hystérectomie-
Syndrome de Lynch : quand le rechercher ?
annexectomie, cf. infra). Le patient doit aussi prévenir sa famille,
• Une recherche de syndrome de Lynch s’impose pour
il s’agit là d’une obligation légale. Il informe en premier lieu ses
tout patient avec tumeur du spectre MMRd (perte enfants majeurs, ses frères et sœurs et ses parents. La transmission
d’expression de protéines MMR à l’IHC et/ou instabilité du variant est autosomique dominante, c’est-à-dire qu’un patient
microsatellite), et sans hyperméthylation du promoteur porteur a un risque sur deux de transmettre l’anomalie génétique
MLH1 si la perte d’expression concerne MLH1/PMS2. à chacun de ses enfants, garçon ou fille. De manière plus générale,
• Pour les patients de moins de 40 ans ou ayant des chaque apparenté au premier degré a 50 % de risque d’être porteur
antécédents évocateurs, l’intérêt d’analyses génétiques du VP.
constitutionnelles doit néanmoins être discuté avec une La démarche de test génétique chez des personnes indemnes
équipe d’oncogénétique. de cancer à la recherche d’un VP familial est appelée dépistage
• Des phénotypes particuliers, par exemple CCR sur ter- présymptomatique (DPS). Le DPS se déroule en deux parties : une
consultation de conseil génétique permettant d’aborder le risque
rain de polypose, cancer gastrique diffus, sont suggestifs de transmission et la surveillance à adopter en fonction du résul-
d’autres syndromes de prédisposition au cancer. tat, puis une consultation avec le psychologue afin d’anticiper
l’éventuel impact psychologique du test pour le patient et dans
sa famille. L’analyse génétique se fait sur deux prélèvements indé-
pendants et le résultat est rendu quelques semaines plus tard.
diffus ou de cancer lobulaire du sein, situations qui font évo-
quer une prédisposition de type CDH1 (cancer gastrique diffus
héréditaire) ; Analyse génétique constitutionnelle
• les indications à une recherche de phénotype MMRd sont de
plus en plus souvent thérapeutiques, dans l’optique d’un trai- En pratique, même si le tableau clinique oriente vers un
tement par immunothérapie, et donc indépendamment de la syndrome de Lynch, l’analyse constitutionnelle est plus large
recherche d’un syndrome de Lynch. puisqu’elle inclut toute une série de gènes impliqués dans les
cancers du tube digestif, et pas seulement les gènes MMR : APC,
BMPR1A, CDH1, EPCAM, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH, PMS2,
Consultation d’oncogénétique POLD1, POLE, PTEN, SMAD4 et STK11. On parle d’une analyse
d’un panel de gènes de prédisposition au cancer, devenue pra-
Lors de la première consultation d’oncogénétique, le médecin tique de routine grâce au développement du séquençage à haut
généticien ou le conseiller en génétique reprend les antécédents débit. L’analyse en panel permet de séquencer plusieurs gènes à la
médicaux du patient, notamment la localisation du cancer, l’âge fois avec une grande profondeur de lecture.
au diagnostic et les résultats des analyses anatomopathologique et Pour rappel, on rencontre des patients avec un cancer MMRd,
moléculaire. Un arbre généalogique est dessiné : tous les membres sans hyperméthylation du promoteur MLH1 et sans VP des gènes
de la famille sont représentés, avec leurs éventuels antécédents de MMR au niveau constitutionnel. Le laboratoire d’oncogénétique
cancer (Fig. 3). doit, dans ce contexte, pouvoir réaliser un séquençage tumoral.
L’analyse génétique comprend les gènes MMR, mais également Dans la majorité des cas, en effet, ce sont deux événements géné-
d’autres gènes de prédisposition aux cancers digestifs inclus dans tiques purement tumoraux qui sont responsables du phénotype
un même panel. Le patient est informé qu’il est possible de trouver MMRd. Un diagnostic de Lynch ne doit alors pas être retenu, et
un VP hors gènes MMR. la surveillance du patient et de ses proches définie au cas par cas.
Si le patient souhaite faire le test génétique, il signe un consen- Le cas très particulier d’un phénotype MMRd qui resterait
tement libre et éclairé. L’analyse génétique est réalisée par le inexpliqué après séquençage constitutionnel et tumoral doit être
laboratoire via un prélèvement sanguin ou salivaire. discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) à

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familiaux

Côlon
- Coloscopie tous les 2 ans
dès 20-30 ans a

Endomètre et ovaires Pancréas


- Échographie pelvienne avec Si antécédents familiaux
biopsie endomètre 1 fois/an - Échoendoscopie, IRM dès
dès 30-35 ans 50 ans
- Hystérectomie totale 40-50
ans a Voies urinaires b
- Cytologie urinaire annuelle
dès 40 ans
- Discussion imagerie si
antécédents familiaux ou
Lynch associé à MSH2
Peau
Lynch associé à MSH2
uniquement
- Suivi dermatologique
annuel ou biennal
Figure 4. Dépistage et prévention du cancer dans le syndrome de Lynch. EOGD : endoscopie œso-gastro-duodénale ; NFS : numération formule sanguine ;
IRM : imagerie par résonance magnétique.
a L’âge recommandé varie en fonction du gène avec, par exemple, un âge toujours plus tardif pour PMS2 (cf. texte).
b Cancers urothéliaux : pratiques locales (Île-de-France) ou nationales, mais absence d’évidence pour un dépistage.

l’initiative de l’oncogénétique. En cas de contexte très évocateur, • une séquence adénome-carcinome plus rapide que dans les CCR
il faut envisager la possibilité d’un VP constitutionnel non iden- non Lynch, avec des CCR pouvant apparaître entre deux colo-
tifiable par les techniques à disposition. scopies normales [43] ;
• des CCR qui ne passent pas par la phase de polype adé-
nomateux, mais apparaissent plutôt à partir de cryptes
 Dépistage du cancer chez MMR-déficientes avec altérations génétiques somatiques des
gènes TP53 et CTNNB1 [44] .
les patients avec syndrome Le tabac, l’obésité et la sédentarité favorisent la survenue
d’adénomes et de cancers coliques également chez les porteurs
de Lynch d’un syndrome de Lynch [45, 46] . Agir sur ces facteurs environne-
mentaux est nécessaire.
La Figure 4 résume dans ses grandes lignes les modalités de
dépistage des cancers dans le syndrome de Lynch.
Autres cancers de la sphère digestive
La surveillance des autres organes digestifs est moins consen-
Dépistage cancers digestifs suelle. Elle repose sur des avis d’experts car les niveaux de risque
Cancer colorectal sont moins bien établis.
Pour l’estomac, une endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD)
La surveillance colorectale endoscopique est au cœur de la est proposée dès 30 (MLH1, MSH2) ou 40 ans (MSH6, PMS2) selon
prévention des cancers gastro-intestinaux chez les patients avec le gène, et tous les 4 ans (Fig. 4). Le rythme peut être intensi-
syndrome de Lynch. fié si les constatations endoscopiques le justifient (par exemple
Dans le syndrome de Lynch, la coloscopie a un impact sur la adénome, carcinome) ou en cas d’antécédents familiaux de can-
survie, car elle permet de détecter les lésions à des stades pré- cer gastrique. Des biopsies à la recherche d’Helicobacter pylori sont
coces (polypes adénomateux) [39, 40] . Elle doit être réalisée tous les recommandées, avec traitement si biopsies positives, compte tenu
2 ans, avec un temps de descente de plus de 15 minutes. Selon les de l’augmentation de risque de cancer associée à la bactérie. Une
recommandations du réseau de suivi d’Île-de-France, les colosco- EOGD de base systématique à 25 ans doit être discutée, spécifi-
pies doivent débuter à 20-25 ans pour les porteurs de VP MLH1 et quement pour la recherche d’Helicobacter, avec éradication le cas
MSH2, et à 30 ans pour les porteurs MSH6 et PMS2 avec possibilité échéant.
de coloscopie initiale à 25 ans (Fig. 4). Il n’existe pas de surveillance systématique du grêle. Un dépis-
La coloration à l’indigo carmin, longtemps utilisée en France, tage par entéro-imagerie par résonance magnétique (IRM) ou
n’apporte pas de bénéfice par rapport à une coloscopie haute défi- vidéocapsule doit être discuté chez les porteurs d’un VP MLH1
nition en lumière blanche [41, 42] . ou MSH2 avec antécédent familial. À savoir que la majorité de
Pourtant, et malgré un suivi régulier, l’incidence cumulée de ces cancers se développent sur le duodénum proximal et sont
cancers coliques reste élevée dans le syndrome de Lynch. Elle est, donc accessibles à une endoscopie haute [47] . La pratique en France
par exemple, de l’ordre de 50 % chez les porteurs VP MLH1 et veut aussi que l’on réalise annuellement une numération formule
MSH2, avec cependant des cancers diagnostiqués vraisemblable- sanguine (NFS) et un dosage de la ferritine.
ment à des stades précoces [19] . Un dépistage du cancer pancréatique est proposé en cas
Différentes hypothèses pourraient expliquer ce risque persistant d’antécédent familial au premier ou deuxième degré. La sur-
de CCR chez des patients bien suivis : veillance débute vers l’âge de 50 ans. Le dépistage consiste en une

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Syndrome de Lynch  9-068-A-14

mesure de la glycémie et une alternance entre IRM pancréatique et recommandations concernant un éventuel dépistage des cortico-
échoendoscopie, l’objectif étant de réaliser un examen d’imagerie surrénalomes ou des gliomes.
une fois par an.

Dépistage et prévention  Perspectives futures


des cancers gynécologiques
et conclusion
Une prise en charge dédiée auprès d’un gynécologue familier
du syndrome et recommandée. Il s’agit de discuter des autres fac- La recherche systématique de phénotype MMRd semble être
teurs associés aux cancers de l’endomètre (par exemple obésité) entrée dans les mœurs, du moins pour les cancers majeurs du
et de l’ovaire, d’informer sur les symptômes ou signes cliniques syndrome de Lynch, CCR et cancer de l’endomètre. L’analyse
suggestifs, et de mettre en place les stratégies de dépistage et de constitutionnelle au décours permet de poser un diagnostic géné-
prévention. tique chez tous les patients concernés. Dans le domaine du
En France, un dépistage annuel du cancer de l’endomètre par diagnostic, d’énormes progrès ont été ainsi faits ces dernières
échographie pelvienne par voie transvaginale couplée à une biop- années. Quant au futur, c’est dans la prévention et le dépistage
sie endométriale à la pipelle de Cornier est préconisé dès l’âge de du cancer chez les patients Lynch que les perspectives sont le plus
35 ans. Il faut noter un niveau de preuves bas pour ces mesures de prometteuses :
dépistage. Par ailleurs, les biopsies endométriales sont invasives et • prévention par immunothérapie, traitement à l’efficacité spec-
jugées douloureuses pour 30-40 % des femmes [48] . De nouvelles taculaire par exemple dans les CCR MMRd [54] ;
méthodes par prélèvement mini-invasif (comme les autoprélève- • dépistage non invasif, par exemple du cancer de l’endomètre,
ments vaginaux) sont à l’étude [49] . Il n’existe pas, à ce jour, d’outil pour épargner aux femmes les biopsies souvent doulou-
performant de dépistage du cancer de l’ovaire. reuses [55] .
La prévention consiste en une hystérectomie totale avec Aujourd’hui plus que jamais, le diagnostic et la prise en charge
annexectomie bilatérale prophylactique, à partir de 40 ans et une du syndrome de Lynch nécessitent une approche pluridiscipli-
fois le projet parental accompli [50] . L’incidence cumulée de can- naire impliquant oncologues, gastroentérologues, gynécologues
cer gynécologique étant variable en fonction du gène MMR, la anatomopathologistes et oncogénéticiens. À nous de favoriser
chirurgie peut être différée pour les porteuses d’un VP PMS2. Afin un dialogue permanent entre spécialités pour nos patients et,
de pallier les effets délétères de l’annexectomie sur les plans osseux dans cette discipline si particulière qu’est la génétique, pour leurs
et cardiovasculaire, un traitement hormonal substitutif par estro- familles.
gènes naturels est recommandé jusqu’à l’âge physiologique de la
ménopause (51 ans).
La contraception estroprogestative est un autre moyen de pré- Déclaration de liens d’intérêts : P.-R. Benusiglio a reçu des honoraires des
vention, à envisager en amont de l’hystéro-annexectomie. Elle sociétés pharmaceutiques suivantes : AstraZeneca, BMS, MSD.
entraîne, en effet, une réduction significative du risque de can-
cer de l’endomètre et de l’ovaire dans la population générale (de
l’ordre de 30 à 50 %), avec un effet proportionnel à la durée. Il en
est de même pour les contraceptions par progestatifs, en particu-
 Références
lier pour les systèmes intra-utérins au lévonorgestrel, cela du fait [1] Patel AP, Wang M, Fahed AC, Mason-Suares H, Brockman D, Pelle-
de leur action antiproliférative sur l’endomètre [51, 52] . tier R, et al. Association of rare pathogenic DNA variants for familial
Dépistage des cancers dans le syndrome de Lynch : chronolo- hypercholesterolemia, hereditary breast and ovarian cancer syndrome,
gie des examens essentiels et à proposer systématiquement. L’âge and Lynch syndrome with disease risk in adults according to family
de début de la surveillance varie en fonction du gène impliqué, history. JAMA Netw Open 2020;3:e203959.
et parfois des antécédents familiaux. Un dépistage plus large est [2] Plazzer JP, Sijmons RH, Woods MO, Peltomäki P, Thompson B, Den
proposé en routine, mais avec une évidence ou présomption de Dunnen JT, et al. The InSiGHT database: utilizing 100 years of insights
bénéfice moindre (Fig. 4) : into Lynch syndrome. Fam Cancer 2013;12:175–80.
• 20-30 ans : coloscopie ; [3] Kuiper RP, Vissers LELM, Venkatachalam R, Bodmer D, Hoense-
• 35 ans : échographie endovaginale et, dans la mesure du pos- laar E, Goossens M, et al. Recurrence and variability of germline
sible, biopsie de l’endomètre ; EPCAM deletions in Lynch syndrome. Hum Mutat 2011;32:
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Il n’existe pas de dépistage reconnu des carcinomes urothéliaux, [5] Baudhuin LM, Burgart LJ, Leontovich O, Thibodeau SN. Use of
en l’absence d’évidence pour un bénéfice. La cytologie urinaire microsatellite instability and immunohistochemistry testing for the
continue d’être proposée, mais sans évidence scientifique. Une identification of individuals at risk for Lynch syndrome. Fam Cancer
étude danoise estimait, par exemple, que sa sensibilité n’était que 2005;4:255–65.
de 29 %, elle était associée à un grand nombre de faux positifs [53] . [6] Loughrey MB, McGrath J, Coleman HG, Bankhead P, Maxwell P,
La question de l’intérêt d’examens radiolologiques de dépistage McGready C, et al. Identifying mismatch repair-deficient colon can-
de type échographie, uroscanner ou IRM devrait être explorée cer: near-perfect concordance between immunohistochemistry and
dans le cadre d’études prospectives, plus particulièrement chez microsatellite instability testing in a large, population-based series.
les porteurs de VP MSH2. Histopathology 2021;78:401–13.
Concernant la prostate, sur la base des conclusions de l’étude [7] Hechtman JF, Rana S, Middha S, Stadler ZK, Latham A, Benayed
IMPACT, un dépistage par dosage annuel paraît indiqué chez les R, et al. Retained mismatch repair protein expression occurs in
porteurs de VP MSH2 et MSH6 dès 40-45 ans, avec une limite supé- approximately 6% of microsatellite instability-high cancers and is asso-
rieure abaissée à 3 ng/ml [31] . Cette proposition de dépistage est à ciated with missense mutations in mismatch repair genes. Mod Pathol
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EMC - Gastro-entérologie 7

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P.-R. Benusiglio (patrick.benusiglio@aphp.fr).


Département de génétique médicale, Institut universitaire de cancérologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne Université, 47-83 boulevard de l’Hôpital,
75013 Paris, France.
Sorbonne Université, Inserm, Unité mixte de recherche scientifique 938 et SIRIC CURAMUS, Centre de recherche Saint-Antoine (CRSA), Équipe instabilité des
microsatellites et cancer, Équipe labellisée par la Ligue nationale contre le cancer, 184 rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France.
Service de chirurgie digestive, Hôpital Saint-Antoine, AP–HP, Sorbonne Université, 184 rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France.
C. Desseignés.
Département de génétique médicale, Institut universitaire de cancérologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne Université, 47-83 boulevard de l’Hôpital,
75013 Paris, France.
A. Dardenne.
Service de chirurgie digestive, Hôpital Saint-Antoine, AP–HP, Sorbonne Université, 184 rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France.
C. Evrevin.
Département de génétique médicale, Institut universitaire de cancérologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne Université, 47-83 boulevard de l’Hôpital,
75013 Paris, France.
R. Vibert.
Département de médecine génomique des tumeurs et cancers, Hôpital européen Georges Pompidou, AP–HP, Université Paris Cité, 20 rue Leblanc, 75015
Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Benusiglio PR, Desseignés C, Dardenne A, Evrevin C, Vibert R. Syndrome de Lynch. EMC - Gastro-
entérologie 2024;41(1):1-9 [Article 9-068-A-14].

EMC - Gastro-entérologie 9

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