Vous êtes sur la page 1sur 18

 7-107-A-70

Néoplasies neuroendocrines du pancréas :


diagnostic, pronostic et traitement
S. Dermine, J. Cros, O. Hentic, A. Sauvanet, V. Rebours, M.-P. Vullierme, M. Ronot,
R. Lebtahi, P. Hammel, S. Dokmak, P. Lévy, A. Couvelard, P. Ruszniewski, L. de Mestier

Résumé : Les néoplasies neuroendocrines (NNE) pancréatiques sont des tumeurs rares, mais dont
l’incidence augmente. Elles sont caractérisées par un fort taux de métastases (50 %), principalement
hépatiques. Du fait de leur croissance tumorale relativement lente, elles sont néanmoins associées à des
taux de survie prolongée (≥ 50 % à 5 ans). Parmi les NNE, les tumeurs neuroendocrines pancréatiques
(TNEP) sont le plus souvent sporadiques et diagnostiquées à l’occasion de symptômes aspécifiques. Moins
de 20 % d’entre elles sont fonctionnelles et responsables de symptômes liés à l’hypersécrétion d’une hor-
mone qui doivent être traités en priorité. Le bilan d’extension comporte le dosage plasmatique de la
chromogranine A, un scanner et/ou une imagerie par résonance magnétique abdominale, et une ima-
gerie nucléaire des récepteurs de la somatostatine voire une tomographie par émission de positons au
fluorodésoxyglucose. Les principaux facteurs pronostiques sont la différenciation cellulaire, le grade his-
tologique, le stade et le volume tumoral, notamment hépatique, et la pente évolutive. Le traitement des
TNEP localisées, ou oligo-métastatiques hépatiques, repose sur la résection chirurgicale, à l’exception de
certaines TNEP sporadiques inférieures à 2 cm et asymptomatiques. Les options thérapeutiques des TNEP
avec métastases incluent la chirurgie, les analogues de la somatostatine, la chimiothérapie, les théra-
pies ciblées (sunitinib, évérolimus), la (chimio)-embolisation intra-artérielle hépatique et la radiothérapie
interne vectorisée.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Néoplasie neuroendocrine ; Tumeur neuroendocrine ; Pancréas ; Diagnostic ; Pronostic ; Traitement

Plan ■ Prise en charge thérapeutique 8


Traitement des symptômes liés aux sécrétions hormonales 8
■ Introduction 1 Traitement antitumoral des tumeurs neuroendocrines
pancréatiques localisées 8
■ Organisation de la prise en charge des tumeurs Traitement antitumoral des tumeurs neuroendocrines
neuroendocrines en France 2 pancréatiques métastatiques 10
■ Épidémiologie 2 Traitement chirurgical des métastases hépatiques 11
■ Diagnostic histologique et classifications 2 Embolisation et chimioembolisation intra-artérielle hépatique 11
Diagnostic histologique 2 Prise en charge des carcinomes neuroendocrines 13
Grade histopronostique et classification de l’Organisation Spécificités liées à la néoplasie endocrinienne de type 1 13
mondiale de la santé 3 ■ Conclusion 14
Stade « tumor-nodes-metastasis » 4
Classification moléculaire 4
■ Éléments du diagnostic clinique 5
Syndrome tumoral 5  Introduction
Syndrome fonctionnel 5
■ Manifestations biologiques 5 Les néoplasies neuroendocrines (NNE) pancréatiques sont des
Chromogranine A 5 tumeurs rares, représentant moins de 5 % de toutes les tumeurs
Autres marqueurs biochimiques 6 du pancréas, loin derrière l’adénocarcinome pancréatique. Elles
regroupent deux principales entités, les tumeurs neuroendocrines
■ Évaluation morphologique 6
pancréatiques (TNEP) bien différenciées, les plus fréquentes, et
Imagerie conventionnelle 6
les carcinomes neuroendocrines (CNE) peu différenciés. Les TNEP
Place de l’échoendoscopie haute 7
sont développées aux dépens des îlots endocrines du pancréas
Imagerie métabolique 7
(d’où leur ancienne dénomination anglophone « islet-cell endo-
■ Principaux facteurs pronostiques des néoplasies crine tumours »). Elles sont caractérisées par une production
neuroendocrines 8 de peptides hormonaux (insuline, gastrine, glucagon, peptide

EMC - Hépatologie 1
Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2020
med MEHERZI http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1976(21)92892-4
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

vaso-intestinal, somatostatine [SST], etc.), pouvant être respon-


sables de symptômes s’ils sont sécrétés en trop grande quantité.  Épidémiologie
La prise en charge des TNEP est parfois difficile car, outre leur
rareté, elles sont hétérogènes dans leur présentation clinique et Dans les pays occidentaux, les NNE pancréatiques représentent
leur pronostic. Elles sont fréquemment métastatiques mais ont le environ 20 à 30 % des NNE digestives, et sont parmi les plus
plus souvent une progression lente et sont associées à une survie fréquentes après celles développées aux dépens de l’intestin
prolongée, même en présence de métastases. Il existe de nom- grêle [4, 5] . Il existe néanmoins peu de données exhaustives permet-
breux traitements disponibles, allant de la simple surveillance à tant d’évaluer précisément leur incidence. Celle-ci a augmenté ces
la transplantation hépatique en passant par les traitements anti- dernières décennies. Les études épidémiologiques rétrospectives
tumoraux systémiques, mais les séquences thérapeutiques sont récentes concordent pour dire que l’incidence des NNE pan-
encore mal définies [1] . créatiques a été multipliée par 5–7 dans les 30 dernières années
Cet article a pour objectif de présenter les aspects diagnostiques, pour atteindre actuellement environ 0,8 cas/an/100 000 habi-
pronostiques et thérapeutiques des TNEP, et s’appuie sur les der- tants [5] . Cependant, l’incidence des formes métastatiques est
nières recommandations du Thésaurus national de cancérologie stable. Cela suggère que l’incidence augmente grâce à une détec-
digestive (TNCD) [1] et de l’European Neuroendocrine Tumour tion plus fréquente des TNEP bien différenciées localisées, de
Society (ENETS) [2, 3] . type « incidentalome », par l’accès plus facile aux techniques
d’imagerie, l’amélioration récente des techniques diagnostiques,
et une meilleure connaissance de ces tumeurs [6] .
 Organisation de la prise La plupart des NNE pancréatiques sont sporadiques. Cepen-
dant, dans 5 % des cas environ, les TNEP bien différenciées
en charge des tumeurs surviennent dans un contexte de prédisposition héréditaire : néo-
plasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1) principalement,
neuroendocrines en France maladie de von Hippel-Lindau (VHL), neurofibromatose de type 1
(NF1) et, plus rarement, sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) [7]
La rareté et l’hétérogénéité des NNE justifient leur prise (Tableau 1). Elles sont alors habituellement multiples et moins
en charge au sein de centres experts. En France, le Réseau agressives que les TNEP sporadiques, mais de nouvelles lésions
national des tumeurs endocrines (RENATEN) est le réseau de peuvent se développer dans le parenchyme restant après résection
référence labellisé par l’Institut national du cancer (INCa) en chirurgicale.
2009 (www.renaten.org). En parallèle, TENpath est le Réseau Dans les formes sporadiques, l’identification de facteurs de
national d’expertise pour le diagnostic anatomopathologique des risque de NNE est difficile. Une méta-analyse a mis en évidence
NNE, mis en place depuis 2010 et labellisé par l’INCa en 2015 les facteurs suivants : antécédent familial de cancer au 1er degré
(www.tenpath.org). (hazard ratio [HR] : 2,19), tabagisme (HR : 1,34), éthylisme chro-
Le renouvellement de la labellisation INCa 2019-2020 a donné nique important (HR : 2,44) et diabète (HR 2,76) [8] . L’obésité
naissance au réseau national ENDOCAN, regroupant le réseau était un facteur de risque discuté, mais n’apparaissant pas comme
clinique RENATEN et le réseau anatomopathologique TENpath associé à un risque augmenté de NNE pancréatique dans cette
avec les réseaux thyroïde (TUTHYREF) et surrénales (COMETE). méta-analyse.
Le réseau RENATEN-ENDOCAN est organisé autour d’un centre de
référence composé de quatre centres pilotes et 19 centres experts
répartis sur l’ensemble du territoire français, dont les missions
sont d’établir des parcours de soins spécifiques et de qualité, de
développer la recherche sur les NNE, d’assurer la formation des
“ Point fort
professionnels de santé, d’animer les réunions de concertation
pluridisciplinaire (RCP) expertes et de permettre l’accès aux trai- • L’incidence des TNEP augmente principalement du fait
tements innovants avec une garantie d’égalité à l’accès aux soins. de l’augmentation du nombre d’incidentalomes diagnos-
Le Groupe d’étude des tumeurs endocrines (GTE) est une société tiqués.
savante française créée en 2002 réunissant les différentes spéciali- • Environ 5 % des TNEP s’intègrent dans un syndrome
tés impliquées dans la prise en charge des NNE. En collaboration oncogénétique, principalement la néoplasie endocri-
avec RENATEN-ENDOCAN et les autres réseaux, le GTE a pour
nienne multiple de type 1.
principales missions de promouvoir des projets de recherche et
d’assurer la formation des professionnels de santé, permettant
d’améliorer les connaissances sur les NNE (www.reseau-gte.org).
En France, des recommandations de prise en charge des can-
cers digestifs dont les NNE sont actualisées régulièrement dans  Diagnostic histologique
le TNCD, travail collaboratif sous l’égide de la Société nationale
française de gastroentérologie (SNFGE), du GTE et des différentes et classifications
sociétés savantes d’oncologie (www.tncd.org) [1] .
L’ENETS est la société savante multidisciplinaire impliquée dans Diagnostic histologique
la prise en charge des NNE à l’échelle européenne. Créée en
Le diagnostic histologique des NNE pancréatiques est évoqué
2004, son but est d’améliorer le diagnostic et le traitement des
dès l’identification d’une morphologie cellulaire neuroendocrine.
NNE en promouvant la recherche, en accréditant des centres
Dans les TNEP (bien différenciées), les cellules sont de taille
experts (ENETS Centre of Excellence, quatre centres en France en
moyenne et monomorphes, sans atypie cytonucléaire majeure
2020) et en établissant des recommandations de prise en charge
(Fig. 1). Les noyaux contiennent une chromatine fine et le stroma
(www.enets.org).
est généralement grêle et hypervasculaire [9] . Le diagnostic est
confirmé par l’expression, en immunohistochimie, d’au moins
deux marqueurs, dont la chromogranine A, la synaptophysine et,

“ Point fort plus rarement, le CD56. À l’inverse, les CNE sont caractérisés par
des noyaux pléomorphes, des atypies cytonucléaires marquées,
une nécrose possible, souvent étendue, et un nombre de mitoses
élevé (Fig. 2). La subdivision en CNE à grandes ou petites cellules
La prise en charge de toute neuroendocrine doit être dis- est parfois difficile, même pour des pathologistes entraînés. En
cutée en RCP experte RENATEN et tous les prélèvements immunohistochimie, les CNE présentent surtout des expressions
doivent être analysés dans le cadre du réseau français anormales des protéines Rb, p53 et p16.
expert TENpath. L’insulinoma-associated 1 (INSM1) est un marqueur neuroen-
docrine émergeant, très spécifique, pertinent pour les NNE qui

2 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

Tableau 1.
Principaux syndromes oncogénétiques prédisposant aux tumeurs neuroendocrines pancréatiques (TNEP) (d’après [7] ).
Syndrome Prévalence Protéine mutée Fréquence Atteintes associées fréquentes (≥ 50 %)
(pour 100 000) (localisation du gène) des TNEP
Néoplasie endocrinienne 4–10 Ménine (11q13) 70–90 % Hyperparathyroïdie (95–100 %), tumeurs bénignes
multiple de type 1 (NEM1) cutanées (60 %), adénomes antéhypophysaires
(50 %)
Maladie de von 2–3 VHL (3p25) 12–17 % Kystes pancréatiques (80 %), hémangioblastomes
Hippel-Lindau (VHL) du névraxe (80 %) et rétiniens (50 %), carcinomes
et kystes rénaux (50 %)
Neurofibromatose de 20 Neurofibromine (17q11.2) 0–10 % Taches « café au lait » (100 %), neurofibromes
type 1 (NF1) cutanés (100 %), hamartomes de l’iris (95 %)
Sclérose tubéreuse de 8–10 TSC1 (9q34) ou TSC2 <5% Taches hypomélaniques (90 %), tumeurs cérébrales
Bourneville (STB) (16p13) (90 %) et rétiniennes (50 %), angiomes faciaux
(75 %), lipomes rénaux (80 %)

A B C D

E F G H
Figure 1. Aspects histologiques et immunohistochimiques des tumeurs neuroendocrines pancréatiques bien différenciées.
A. Coloration hématéine-éosine : architecture compacte, cellules régulières, peu d’atypies cytonucléaires.
B. Immunomarquage chromogranine A : positivité diffuse.
C. Immunomarquage synaptophysine : positivité diffuse.
D. Immunomarquage MIB1 : index Ki-67 inférieur à 1 %, soit grade 1.
E. Immunomarquage insulinoma-associated 1 (INSM1) : positivité diffuse.
F. Immunomarquage ATRX : positivité normale.
G, H. Immunomarquage ménine : perte de localisation nucléaire traduisant une probable anomalie moléculaire de MEN1 (G). Expression diffuse nucléaire
prédominante normale (H). Dans une localisation métastatique, une perte d’expression de DAXX ou ATRX fait évoquer en priorité une origine pancréatique
et une expression anormale de la menine une origine pancréatique ou pulmonaire.

ont perdu l’expression de la chromogranine A, en particulier les docrine (MiNEN) (Tableau 2) [11] . À la différence des versions
CNE [10] . Tout cas difficile doit être adressé pour relecture dans le antérieures à 2017, cette classification subdivise les NNE G3 en
cadre du réseau expert ENDOCAN-TENpath, en particulier en cas TNEP G3 ou en CNE selon leur différenciation. Les TNEP G3
de profil immunohistochimique incomplet, de NNE de grade 3, de représentent environ 20 % des NNE G3, ont un Ki-67 générale-
néoplasie mixte (cf. « Grade histopronostique et classification de ment compris entre 20 et 50 %, un pronostic et une réponse aux
l’Organisation mondiale de la santé ») ou de primitif inhabituel. traitements nettement plus favorables que les CNE et doivent pro-
bablement être traitées comme des TNEP G2 [12] . La prolifération
cellulaire des TNEP peut présenter une hétérogénéité « spatio-
Grade histopronostique et classification temporelle » qui se traduit par un index Ki-67 généralement
supérieur dans les métastases hépatiques, surtout métachrones,
de l’Organisation mondiale de la santé en comparaison avec la tumeur primitive et peut faire changer le
La classification des NNE pancréatiques repose avant tout sur grade (G1 vers G2 ou G2 vers G3) dans 40 à 60 % des cas [13, 14] .
leur différenciation cellulaire (morphologie), qui distingue les
TNE et les CNE, respectivement bien et peu différenciés, par défi-
nition. Le grade histopronostique (G) est défini par l’index de
prolifération Ki-67 (pourcentage de cellules marquées sur 2000 cel-
lules dans les zones de plus forte densité cellulaire sur pièce
opératoire, et 500 cellules sur biopsie) et/ou l’indice mitotique
“ Point fort
(nombre de mitoses sur dix champs à fort grossissement, le compte
est réalisé sur 50 champs puis la valeur obtenue est divisée par
Le grade histopronostique des tumeurs neuroendocrines
5). La classification 2019 de l’Organisation mondiale de la santé pancréatiques repose sur la différenciation et le grade qui
(OMS), actuellement en vigueur, comporte quatre catégories selon est déterminé par l’index de prolifération (Ki-67 ou index
la différenciation et le grade tumoral, et une dernière catégorie mitotique).
regroupant les néoplasies mixtes neuroendocrine-non neuroen-

EMC - Hépatologie 3
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

A B C

D E F
Figure 2. Aspects histologiques et immunohistochimiques des carcinomes neuroendocrines pancréatiques peu différenciées.
A. Carcinome à grandes cellules, de taille moyenne, irrégulières, nombreuses atypies cytonucléaires (coloration hématéine-éosine-safran).
B. Carcinome à petites cellules tassées les unes contre les autres, au cytoplasme à peine visible (coloration hématéine-éosine-safran).
C. Immunomarquage Ki-67 : index Ki-67 65 %, soit grade 3.
D. Immunomarquage Rb : perte diffuse, traduisant une probable altération moléculaire de RB1 (contrôle interne positif).
E. Immunomarquage p16 : expression anormalement intense et diffuse.
F. Immunomarquage p53 : perte diffuse traduisant une probable altération moléculaire de TP53. Les immunomarquages Rb et p53 s’interprètent en fonction
de l’index de prolifération, une expression absente ou faible de p53 en cas de Ki-67 bas est normale, appropriée.

Tableau 2.
Grade et classification histopronostique des tumeurs neuroendocrines pancréatiques selon la classification 2019 de l’Organisation mondiale de la santé
(d’après [11] ).
Ki-67 (%) Indice mitotique (mitoses pour 10 grands champs)
Grade 1 <3 <2
Grade 2 3–20 2–20
Grade 3 > 20 > 20
Grade Différenciation
Tumeur neuroendocrine G1 G1 Bien différenciée
Tumeur neuroendocrine G2 G2 Bien différenciée
Tumeur neuroendocrine G3 G3 Bien différenciée
Carcinome neuroendocrine G3 Peu différenciée
Néoplasie mixte neuroendocrine-non Tous grades Association d’un contingent neuroendocrine et d’un
neuroendocrine (MiNEN) contingent non neuroendocrine

Stade « tumor-nodes-metastasis » étude princeps, le profil transcriptomique des TNEP permettait de


les classer en trois sous-types [19] :
Les TNEP doivent également être classées selon le stade tumor- • le sous-type « islet/insulinoma tumors » correspond à des TNEP
nodes-metastasis (TNM) (Tableau 3). La version la plus récente généralement non métastatiques, exprimant des gènes associés
(8e édition) datant de 2017 [15] est proche de celle proposée par aux insulinomes comme INS, IAPP ou INSM1 et également des
l’ENETS en 2006 [16] . Les CNE du pancréas doivent être caractérisés mutations des voies mTOR et de réparation de l’ADN ;
selon la classification TNM des adénocarcinomes pancréatiques. • le sous-type « metastasis-like primary » inclut des TNEP d’index
de prolifération plus élevé, métastatiques dans 50 % des cas
et ayant des signatures enrichies en anomalies des voies du
Classification moléculaire stroma/fibroblastes, cellules souches, hypoxie, mTOR et répa-
Il n’y a pas à ce jour de classification moléculaire « multimo- ration de l’ADN ;
dale » des NNE pancréatiques, c’est-à-dire incluant des données • enfin, le sous-type intermédiaire « MEN1-like » regroupe des
homogènes de génomique, transcriptomique et épigénétique. tumeurs métastasiques dans 16 % des cas, ayant fréquemment
Néanmoins, des efforts de séquençage du génome des TNEP ont des mutations somatiques de MEN1 et/ou DAXX/ATRX, avec
été réalisés au cours des dernières années [17–19] . Il est désormais très peu de mutations dans les voies mTOR et de réparation
bien établi que les anomalies moléculaires les plus fréquentes de l’ADN. Ces sous-groupes moléculaires de TNEP ne sont pas
concernent quatre voies principales d’oncogenèse : le remodelage pour l’instant corrélés à une classification clinique ou histolo-
de la chromatine (gènes MEN1, SETD2, MLL3), la réparation des gique [19] .
lésions de l’acide désoxyribonucléique (ADN) (MUTYH, CHEK2), Des études très récentes suggèrent qu’une partie des TNEP
la voie mTOR (PI3KCA, AKT, PTEN, EWSR1, TSC1/2) et la mainte- seraient issues des cellules bêta, ont peu d’anomalies chromosomi-
nance des télomères (DAXX, ATRX). Des anomalies redondantes ques et sont de meilleur pronostic. En revanche, une autre partie
ont également été rapportées dans la voie de l’hypoxie et de la des TNEP seraient issues des cellules alpha, auraient des muta-
signalisation de hypoxia inducible factors (HIF) [18] . Dans une autre tions de MEN1 et DAXX ou ATRX, des pertes chromosomiques

4 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

importantes et un pronostic plus péjoratif [20] . Ces études néces- Syndrome fonctionnel
sitent cependant d’être confirmées sur de plus grandes cohortes.
À l’inverse, ces anomalies moléculaires sont généralement Environ 10 à 20 % des TNEP sont dites « fonction-
absentes des CNE pancréatiques, qui ont classiquement des muta- nelles », c’est-à-dire associées à des symptômes spécifiques liés
tions de TP53 et de RB1, et des amplifications de MYC [21] . à l’hyperproduction et l’hypersécrétion d’une hormone donnée.
Les deux syndromes fonctionnels les plus fréquemment associés
aux TNEP sont ceux liés à l’hypersécrétion d’insuline (insulinome)
ou de gastrine (gastrinome ou syndrome de Zollinger-Ellison) ;
 Éléments du diagnostic clinique ceux liés à l’hypersécrétion de glucagon (glucagonome) ou de pep-
tide vaso-intestinal (VIPome ou syndrome de Verner-Morrison)
Syndrome tumoral sont encore plus rares (Tableau 4). D’autres hormones peuvent
exceptionnellement être impliquées (SST, adrenocorticotropic hor-
La plupart des TNEP non fonctionnelles sont de petite taille et mone [ACTH], parathyroid hormone-related peptide [PTHrp]) [24] . Ces
d’évolution lente. Les TNEP primitives peuvent causer un ictère syndromes fonctionnels sont suspectés cliniquement et confir-
(5–10 %) ou une pancréatite aiguë, mais aussi des signes aspéci- més biologiquement (cf. « Autres marqueurs biochimiques »).
fiques comme des douleurs abdominales (10–20 %), des troubles De manière exceptionnelle, différentes sécrétions hormonales
du transit, des nausées (10–30 %), une perte de poids (10–25 %) peuvent coexister ou apparaître au cours du temps chez des
et/ou une masse palpable (10–20 %) [22] . Ainsi, le diagnostic des patients ayant une TNEP initialement non fonctionnelle ou asso-
TNEP non fonctionnelles est souvent retardé avec un délai diag- ciée à un autre syndrome fonctionnel [25, 26] .
nostique médian d’environ 3 ans à partir du début des premiers
symptômes [23] . Par conséquent, environ la moitié des TNEP sont
diagnostiquées à un stade métastatique, le plus souvent en cas
d’envahissement hépatique. À l’inverse, les CNE pancréatiques
ont généralement une présentation bruyante, similaire à celle des
“ Point fort
adénocarcinomes, avec un retentissement habituellement franc
sur l’état général. Moins de 20 % des TNEP sont fonctionnelles.

Tableau 3.
Classification tumor-necrosis-metastasis (TNM) des tumeurs neuroendo- Les syndromes fonctionnels peuvent occasionner des
crines pancréatiques selon l’Union internationale contre le cancer 2017 complications parfois graves et mettre en jeu le pronostic
(d’après [15] ). vital. Leur identification représente un enjeu majeur de la prise
en charge des TNEP, et leur traitement spécifique doit être initié
Tx La tumeur primitive ne peut pas être évaluée en urgence dès lors qu’ils sont suspectés, avant le traitement de
T0 Pas de signe de tumeur primitive la maladie tumorale [1] .
T1 Tumeur limitée au pancréas et taille < 2 cm
T2 Tumeur limitée au pancréas et taille comprise entre 2 et
4 cm  Manifestations biologiques
T3 Tumeur limitée au pancréas et > 4 cm, ou envahit le
duodénum ou la voie biliaire principale Chromogranine A
T4 Envahit les organes adjacents ou la paroi des gros Il s’agit du biomarqueur plasmatique ayant les meilleures per-
vaisseaux (tronc cœliaque, artère mésentérique supérieure) formances diagnostiques dans les TNEP, bien que sa sensibilité
Nx Les ganglions régionaux ne peuvent pas être évalués diagnostique ne soit satisfaisante que pour les formes métasta-
N0 Pas de signe de métastase ganglionnaire tiques (70–100 %), en comparaison avec les formes localisées
N1 Présence de métastases ganglionnaires régionales (10–50 %) [27] .
Cependant, son interprétation est limitée par sa faible spé-
Mx Les métastases à distance ne peuvent pas être évaluées
cificité et les variations inter- et intra-individuelles. En effet, il
M0 Pas de métastase à distance existe de nombreuses causes d’élévation de la chromogranine A :
M1a Métastases hépatiques uniquement l’hypergastrinémie (incluant principalement la prise d’inhibiteurs
M1b Métastases disséminées à au moins une localisation de la pompe à protons (IPP), l’infection à Helicobacter pylori et
extrahépatique la maladie de Biermer) et l’insuffisance rénale sévère [28] . Ainsi,
M1c Métastases hépatiques et extrahépatiques une chromogranine A élevée ne peut être interprétée qu’en cas
de gastrinémie normale (hors syndrome de Zollinger-Ellison) [29] .

Tableau 4.
Principaux syndromes hormonaux liés aux tumeurs neuroendocrines pancréatiques.
Hormone Signes cliniques Signes biologiques
Insuline Symptômes neuroglucopéniques (céphalées, confusion, flou visuel, ↓ Glycémie
irritabilité, asthénie, amnésie) ↑ Insulinémie
Symptômes adrénergiques (sueurs, tremblements, palpitations, nausées) ↑ Pro-insulinémie
Aggravation à jeun et amélioration au resucrage, prise de poids ↑ Peptide C
Épreuve de jeûne
Gastrine Symptômes peptiques (ulcères multiples gastriques et duodénaux, ↑ Gastrinémie à jeun
œsophagite, hémorragie digestive, perforation digestive) ↑ Débit acide basal
Gros plis gastriques Test à la sécrétine
Symptômes volumogéniques (diarrhée, vomissement)
Glucagon Diabète déséquilibré, érythème nécrolytique migrateur, diarrhée, perte de ↑ Glucagon plasmatique
poids, phlébites, troubles visuels, troubles psychiatriques ↑ Glycémie
Anémie
Peptide vaso-intestinal (VIP) Diarrhée aqueuse abondante, déshydratation, douleurs abdominales, perte ↑ VIP plasmatique
de poids ↓ Kaliémie
Acidose métabolique

EMC - Hépatologie 5
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

A B C
Figure 3. Tumeur neuroendocrine pancréatique bien différenciée de grade 1 (Ki-67 : 1 %) chez une
patiente de 66 ans.
A, B. Tomodensitométrie avec injection de produit de contraste permettant une bonne visualisation
de la lésion pancréatique caudale, hyperdense au temps artériel (A) mais isodense au temps portal (B).
C. Tomographie par émission de positons au 68 Ga-DOTATOC montrant une fixation intense et homo-
gène de la lésion.
D. Tomographie par émission de positons au 18 fluorodésoxyglucose montrant une fixation faible de la
lésion, en corrélation avec son grade bas.

Néanmoins, le taux de chromogranine A, qui est corrélé à


l’importance du volume tumoral, peut avoir une place dans le
suivi des patients [30] . “ Point fort
Autres marqueurs biochimiques • La chromogranine A est le principal marqueur plas-
matique des tumeurs neuroendocrines pancréatiques.
La neuron-specific enolase (NSE) a de moins bonnes performances Cependant, son interprétation est à nuancer car il existe de
dans les TNEP bien différenciées mais, dans les CNE, elle peut nombreuses causes de faux positifs (IPP, gastrite à H. pylori,
apporter une indication pronostique. Le dosage de l’acide 5- autre cause d’hypergastriménie, insuffisance rénale).
hydroxy-indol-acétique (5-HIAA) n’a aucune utilité dans les TNEP, • Le dosage systématique des hormones pancréatiques
car celles-ci ne sécrétant généralement pas de sérotonine, dont le
5HIAA est le produit de dégradation. spécifiques est inutile en l’absence de syndrome fonction-
Le dosage de(s) l’hormone(s) responsable(s) d’un syndrome nel.
fonctionnel (insuline, peptide vaso-intestinal, glucagon, SST, etc.)
est utile à la confirmation diagnostique, au suivi des patients chez
qui est suspectée une TNEP fonctionnelle mais aussi pour certains
choix thérapeutiques (par exemple, évérolimus et insulinome, de la phase portale, du fait de leur hyper-artérialisation. Par consé-
IPP et gastrinome) [1, 27] . À l’inverse, leur dosage systématique est quent, le scanner doit comporter trois temps (sans injection,
inutile dans le bilan initial d’une TNEP non fonctionnelle, sauf artériel précoce et portal) avec des clichés centrés sur la région
dans les rares cas de survenue secondaire de symptômes évoca- pancréatique (Fig. 3, 4) [1, 33] . Le scanner permet la détection de la
teurs d’une hypersécrétion hormonale [25] . tumeur primitive et de la présence de métastases ganglionnaires
Enfin, des tests sanguins reposant sur la mesure par polymerase et/ou hépatiques. Les métastases hépatiques des TNEP sont plus
chain reaction (PCR) de plusieurs biomarqueurs génétiques spéci- souvent hypodenses au temps non injecté, très fortement rehaus-
fiques des TNE à visée diagnostique, pronostique et prédictive de sées au temps artériel et isodenses au temps portal en comparaison
réponse aux traitements, ont été développés, comme le neuroen- avec les métastases des TNE intestinales (Fig. 4) [34] . De plus, le
docrine neoplasms test (NETest) [31, 32] . Ce dernier n’est néanmoins scanner permet de détecter la progression tumorale, selon les cri-
pas disponible en France à ce jour. tères response evaluation criteria in solid tumours (RECIST), lors de
la surveillance. Enfin, il permet également de mesurer le taux de
croissance tumorale, utile à l’évaluation de l’évolutivité tumorale
 Évaluation morphologique et l’efficacité des traitements [35] .

Imagerie conventionnelle
Imagerie par résonance magnétique
Les méthodes d’imagerie standard en coupes (scanner et image-
L’IRM pancréatique a une bonne sensibilité pour la détection
rie par résonance magnétique [IRM]) sont des examens centraux
des TNEP, notamment celles mesurant plus de 2 cm. L’IRM est
pour le diagnostic initial, le bilan d’extension, la recherche de
plus performante que le scanner pour la détection des lésions à
complications et le suivi évolutif des TNEP.
distance, en particulier des métastases hépatiques, grâce à l’apport
des séquences de diffusion (Fig. 4). Dans plusieurs études, l’IRM
Scanographie par tomodensitométrie comportant des séquences de diffusion avait une sensibilité d’au
Les TNEP se rehaussent après injection de produit de contraste moins 80 %, contre 50 à 60 % pour les séquences T2 et T1 + gado-
iodé aux phases artérielles précoce et tardive et se lavent au cours linium seules [33, 36, 37] .

6 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

A B C

D E F
Figure 4. Métastases hépatiques d’une tumeur neuroendocrine pancréatique bien différenciée de grade 2 (Ki-67 : 16 %) chez une patiente de 51 ans.
A, B. Tomodensitométrie avec injection de produit de contraste au temps artériel (A) et portal (B).
C. Imagerie par résonance magnétique (IRM) pondérée en T2.
D. IRM pondérée en diffusion.
E. Tomographie par émission de positons (TEP) au 68 Ga-DOTATOC.
F. Tomographie par émission de positons au 18 fluorodésoxyglucose (FDG). Les modalités d’imagerie les plus sensibles sont la scanographie avec injection
précoce de produit de contraste, l’IRM de diffusion et la TEP au 68 Ga-DOTATOC. Ces deux dernières modalités mettant le mieux en évidence une seconde
métastase plus postérieure. Avidité relativement forte pour le FDG, corrélée au grade 2.

Place de l’échoendoscopie haute 80–90 % avec les mêmes causes de faux positifs qu’en SRS [40] . La
TEP-DOTATOC va donc, à terme, remplacer la SRS pour le diagnos-
L’échoendoscopie digestive haute est utile dans le bilan initial tic, le bilan d’extension et le suivi des TNEP, et pour sélectionner
des TNEP localisées résécables. Elle a d’excellentes performances les patients en vue d’une radiothérapie interne vectorisée (RIV).
diagnostiques, notamment pour les tumeurs de moins de 2 cm, L’imagerie nucléaire des récepteurs de la SST permet de réaliser
avec une sensibilité supérieure à 85–90 % [2, 38] . Elle permet de faire une cartographie corps entier de ces récepteurs et ainsi de mettre
un bilan locorégional en précisant les rapports de la TNEP avec en évidence des fixations en rapport avec des métastases intra- et
les structures avoisinantes (notamment canalaires et vasculaires) extra-abdominales (Fig. 3, 4). Elle est donc recommandée pour le
et cherchant d’éventuelles adénopathies péri-pancréatiques. Son bilan d’extension de toute TNEP bien différenciée, mais a peu ou
intérêt principal, actuellement, est de mettre en évidence des pas de place dans le bilan des CNE, ceux-ci n’exprimant peu ou
TNEP de petite taille (notamment en cas de sécrétion inappro- pas les récepteurs SST [2, 7, 33] .
priée d’insuline ou de gastrine) et de guider la réalisation de
biopsies par voie transgastrique ou transduodénale afin d’obtenir
une preuve histologique. Enfin, l’échoendoscopie avec injection Tomographie par émission de positrons
de produit de contraste pourrait permettre d’évoquer, en l’absence au 18 fluorodésoxyglucose
d’adénopathies d’allure tumorale, le caractère malin probable des
La fixation en TEP au 18 fluorodésoxyglucose (FDG) des NNE
TNEP malignes ayant une prise de contraste hétérogène et retar-
pancréatiques est essentiellement déterminée par l’intensité de la
dée [39] .
prolifération tumorale, l’existence de mutations tumorales pou-
vant induire une reprogrammation métabolique (exemple : voie
VHL) et des phénomènes d’hypoxie. Une positivité de la TEP-
Imagerie métabolique FDG est donc plus fréquente dans les NNE G3 que dans les TNEP
G1/G2, en particulier les CNE. La TEP-FDG devrait donc être uti-
Imagerie des récepteurs de la somatostatine lisée pour le bilan d’extension des CNE du pancréas, si l’on en
La grande majorité des TNEP expriment à leur surface des récep- attend une information susceptible de faire changer la prise en
teurs de la SST pouvant être visualisés par fixation d’un analogue charge [1, 33] . Elle peut également être utile au bilan d’extension
de la SST radioactif. La scintigraphie des récepteurs de la soma- des rares TNEP ayant une fixation faible ou négative en imagerie
tostatine (SRS) au 111 In-pentétréotide (Octréoscan® ) possède une des récepteurs de la SST (Fig. 4).
sensibilité et une spécificité de 90 et 80 %, respectivement, pour le De plus, parce que la fixation au TEP-FDG est significativement
diagnostic des TNEP supérieures à 1 cm de diamètre. Néanmoins, corrélée au Ki-67, elle permet une évaluation pronostique non
sa sensibilité est faible pour les localisations tumorales infracen- invasive [41] . De plus, parce que la TEP est une imagerie corps-
timétrique et sa résolution spatiale est médiocre. Elle peut être entier, elle permet de s’affranchir de l’impact de l’hétérogénéité
couplée au scanner, ce qui permet de localiser plus précisément intratumorale inhérente au biais de prélèvement pour l’évaluation
les foyers de fixation et de réduire les faux positifs (accumula- pathologique (cf. « Grade histopronostique et classification de
tion digestive/urinaire/vésiculaire, foyers infectieux, pathologie l’Organisation mondiale de la santé ») [13, 42] . Ainsi, la mise en évi-
thyroïdienne, granulomatose ou rate accessoire). dence d’une fixation intense en TEP-FDG peut permettre d’affiner
La tomographie par émission de positons (TEP) aux radionu- l’appréciation pronostique des TNEP, et éventuellement de guider
cléides couplés à un analogue de la SST a été développée au début la réalisation de nouvelles biopsies de la lésion présentant la plus
des années 2000. Parmi les traceurs existants, le plus répandu en forte avidité du traceur. La réalisation d’une TEP-FDG peut donc
France est le 68 Ga-DOTATOC. La TEP-DOTATOC a une sensibilité être pertinente pour le bilan initial d’une TNEP considérée comme
supérieure (89–97 %) à la SRS grâce à une meilleure résolution spa- de bas grade si on en attend un potentiel impact sur la prise en
tiale liée à la TEP et à une meilleure affinité (multipliée par 10) pour charge, ou en cas d’évolution rapide et inattendue lors du suivi de
les récepteurs de la SST, surtout SSTR2. Sa spécificité est d’environ celle-ci [1, 43] .

EMC - Hépatologie 7
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

 Prise en charge thérapeutique


“ Point fort Traitement des symptômes liés aux sécrétions
hormonales
• Les TNEP sont hyperartérialisées et généralement bien
visibles sur un scanner injecté au trois temps (sans injec- Le traitement des symptômes d’hypersécrétion hormonale est
tion, artériel, portal) ». le traitement le plus urgent car ces symptômes peuvent être
• L’IRM hépatique, avec la séquence de diffusion, est la à l’origine de complications souvent graves, voire mortelles
technique la plus sensible pour le bilan d’extension hépa- (Fig. 5, 6). Le traitement du syndrome de Zollinger-Ellison fait
appel aux IPP qui doivent être débutés en urgence dès le diag-
tique.
nostic suspecté (si possible après le prélèvement pour dosage de
• La TEP au 68 Ga-DOTATOC remplace progressivement
la gastrine et de la chromogranine A). La posologie utile est celle
la SRS au 111 In-pentétréotide (Octréoscan® ) car elle pré- permettant de contrôler les symptômes, sans dose maximale à ne
sente une meilleure sensibilité et une meilleure résolution pas dépasser. Les agents hyperglycémiants (diazoxide ou évéroli-
spatiale. mus) sont généralement efficaces pour contrôler les symptômes
• La TEP-FDG présente un intérêt pronostique pour les d’une hypersécrétion tumorale d’insuline. Dans le cas contraire,
tumeurs neuroendocrines, notamment en cas d’évolution on peut utiliser les analogues de la SST. Ceux-ci sont également
rapide, et pour le bilan d’extension des CNE. le traitement de première intention des glucagonomes et des
VIPomes [1, 24] .
Les syndromes hormonaux disparaissent après résection chirur-
gicale des TNEP localisées. En cas d’inefficacité des traitements
usuels visant à réduire la sécrétion hormonale dans les TNEP
 Principaux facteurs pronostiques métastatiques, il est licite de discuter d’une (chimio)-embolisation
intra-artérielle hépatique ou d’une chirurgie, qui peuvent avoir
des néoplasies neuroendocrines une efficacité antitumorale par réduction du volume tumoral glo-
bal.
Le principal facteur pronostique est le stade tumoral, en par-
ticulier la présence de métastases à distance. Les TNEP sont
découvertes à un stade localisé ou localement avancé dans environ
25 % des cas chacun, et métastatique dans environ la moitié des
cas [5, 22] . Le taux de survie à 5 ans, tous stades confondus, est voi-
“ Point fort
sin de 50 % dans les principales études européennes [44] , et jusqu’à
75 % dans les plus récentes [45] . Les fourchettes de taux de survie Le traitement du syndrome fonctionnel est une priorité
à 5 ans sont de 79–94, 62–89 et 27–58 %, respectivement, pour parfois urgente dès le diagnostic suspecté.
les TNEP localisées, localement avancées et métastatiques [5, 45] . Le
premier site métastatique est, par ordre de fréquence, le foie, mais
la présence de métastases extrahépatiques n’est pas rare, dont les
localisations péritonéales et osseuses qui ont un impact pronos-
tique péjoratif.
La différenciation cellulaire et le grade tumoral sont également Traitement antitumoral des tumeurs
des facteurs pronostiques incontournables [45, 46] . À grade tumo- neuroendocrines pancréatiques localisées
ral égal, notamment dans les formes métastatiques, le volume
tumoral global et la localisation des métastases sont des fac- L’exérèse chirurgicale des TNEP localisées a pour objectif de reti-
teurs pronostiques importants. De façon concordante, des taux rer toute la masse tumorale et est donc le seul traitement à visée
élevés de marqueurs hormonaux (chromogranine A, hormones « curative ». Cependant, une récidive métastatique survient dans
spécifiques) sont associés à un pronostic péjoratif. Enfin, le sexe près de 30 % des cas après chirurgie, le plus souvent sous forme
féminin, l’âge jeune et l’absence de symptômes lors du diagnostic de métastases hépatiques. La Figure 5 illustre les indications de la
initial, la résection de la tumeur primitive, une forte fixation en chirurgie selon les recommandations du TNCD.
SRS et l’absence de fixation au TEP-FDG sont des facteurs de bon
pronostic [1] . Types de procédures chirurgicales
Il est également important, lorsque cela est possible, d’évaluer la
pente évolutive qui est un reflet mesurable de l’agressivité tumo- Le type d’exérèse des TNEP doit prendre en compte cer-
rale. Le taux de croissance tumorale (tumor growth rate [TGR]) tains facteurs dont le caractère fonctionnel ou non, la taille,
est calculé comme la variation de la taille tumorale en fonction la différenciation, l’index de prolifération (Ki-67), la localisa-
du temps (TGR = 100 × (exp [3 × log (taille à la date 2/taille tion et la distance par rapport au Wirsung [1, 47] . À noter que
à la date 1)/(date 2-date 1)] – 1) [35] . L’importance du TGR pré- la confection d’une anastomose biliodigestive contre-indique la
thérapeutique peut influencer l’efficacité thérapeutique. De plus, réalisation future d’une (chimio)-embolisation intra-artérielle ou
la variation du TGR sous traitement pourrait servir d’alternative d’une ablation des métastases hépatiques par radiofréquence (RF)
aux critères RECIST pour l’évaluation de l’efficacité des traite- ou micro-ondes. En effet, la colonisation microbienne de la bile
ments [35] . par l’anastomose biliodigestive et la réduction de la vascularisa-
tion artérielle des voies biliaires peuvent favoriser la survenue de
complications infectieuses graves [48] .
Les insulinomes sont bénins dans 90 % des cas et sont le plus

“ Point fort souvent traitées par une exérèse limitée (énucléation, pancréatec-
tomie centrale, voire courte pancréatectomie gauche). À l’inverse,
les autres TNEP fonctionnelles sont associées à un risque méta-
• Le taux de survie à 5 ans du diagnostic initial, tous stades statique plus élevé (> 30-50 %) et doivent être traitées par une
résection oncologique (duodénopancréatectomie céphalique ou
confondus, est de 50 à 75 %.
pancréatectomie gauche) [1, 47] .
• Les principaux facteurs pronostiques des TNEP sont
Les TNEP non fonctionnelles inférieures à 20–25 mm peuvent
la différenciation cellulaire, le grade histopronostique, le être traitées par une résection limitée avec un curage/picking gan-
stade d’extension, le volume tumoral (notamment hépa- glionnaire, quelle que soit la localisation (pancréas gauche ou
tique), la pente évolutive et la fixation en TEP-FDG. tête) si la distance entre la tumeur et le Wirsung est supérieure
à 1–2 mm, surtout pour les lésions périphériques.

8 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

Figure 5. Prise en charge des tumeurs neu-


TNEP roendocrines pancréatiques (TNEP) non métasta-
tiques selon le Thésaurus national de cancérologie
digestive 2020 (d’après [1] ).
TNEP fonctionnelles TNEP non fonctionnelles

Autres (par exemple :


Insulinomes
gastrinome Risque de Très faible risque
métastases de métastases

Risque lié aux


Risque lié aux sécrétions
sécrétions Risque de Résection
métastases chirurgicale + curage Surveillance
ganglionnaire
Traitement local :
Résection
énucléation ou
chirurgicale + curage Place de la destruction endoscopique
destruction
ganglionnaire non définie
endoscopique

Figure 6. Arbre décisionnel. Prise en charge thérapeutique


TNEP localement avancée non résécable ou métastatique des TNEP localement avancées ou métastatiques selon le Thé-
saurus national de cancérologie digestive 2020 (d’après [1] ).
TNEP : tumeurs neuroendocrines pancréatiques ; SST : tumeurs
Le diagnostic et le traitement d’un syndrome fonctionnel est neuroendocrines pancréatiques ; MGMT : O6 -méthylguanine-
toujours une priorité méthyltransférase.

TNEP avancée non progressive, TNEP avancée progressive,


et Ki-67 < 10 %, et symptômes ou Ki-67 > 10 %, ou symptômes
contrôlés, et envahissement non contrôlés, ou envahissement
hépatique < 50 % hépatique > 50 %

Traitement de première ligne


• Analogues de la SST • Analogues de la SST
• Surveillance* • Chimiothérapie alkylante

Traitement de seconde ligne

• Analogues de la SST à double dose • Évérolimus sunitinib


• Chimiothérapie à base d’oxaliplatine • Chimioembolisation art. hépatique
• RIV au 177Lu-DOTATE

Options
• Essai clinique dès que possible • Évérolimus/sunitinib (1re ligne)
• Choix chimio, selon statut MGMT • Radiothérapie intra-art. hépatique
• Chimiothérapie ± bévacizumab • Transplantation hépatique
*en cas de maladie minime ou non-mesurable et si risque évolutif est évalué comme faible

L’énucléation est plus difficile pour les lésions céphaliques pro- gauche restant supérieur à 5 cm, jeunes, sans diabète et qui sont
fondes, mais faisable avec l’aide de l’échographie peropératoire. à faible risque de complications postopératoires. Si l’énucléation
Si l’énucléation n’est pas possible pour les lésions développées d’une lésion céphalique n’est pas possible, l’alternative est une
aux dépens du pancréas gauche, l’alternative est une pancréa- duodénopancréatectomie céphalique mais l’indication opératoire
tectomie centrale ou une courte pancréatectomie gauche. Une doit prendre en compte les risques associés de morbidité et de
conservation splénique peut être réalisée si les conditions locales mortalité.
le permettent, sans impact significatif sur le risque de récidive [49] . Les TNEP non fonctionnelles supérieures à 20-25 mm relèvent
La pancréatectomie centrale, qui est plus morbide que la pancréa- généralement d’une résection réglée oncologique. Une résec-
tectomie gauche, est proposée chez des malades ayant un pancréas tion limitée peut néanmoins être discutée en l’absence de signe

EMC - Hépatologie 9
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

prédictif de métastases autre que la taille tumorale (asymptoma- aux TNEP non fonctionnelles. Ainsi, la place de la destruction
tique, G1, pas de fixation en TEP-FDG) et si le geste d’exérèse locale par RF endoscopique dans l’algorithme de prise en charge des
est faisable techniquement. TNEP non fonctionnelles inférieurs à 2 cm n’est actuellement pas
Enfin, l’abord cœlioscopique s’est beaucoup développé ces der- définie [1] .
nières années. De nombreuses études et plusieurs méta-analyses
ont démontré qu’en comparaison avec la chirurgie ouverte, la
chirurgie cœlioscopique était mieux tolérée (moins de pertes san-
guines, hospitalisations moins longues, morbidité réduite) avec
une efficacité similaire [2, 50, 51] . Toutefois, elle doit être réalisée par
“ Point fort
des équipes entraînées à cet abord.
• La présence d’une anastomose biliodigestive contre-
indique la majorité des traitements intra-artériels ou de
Morbidité de la chirurgie pancréatique destruction percutanée hépatiques.
La chirurgie pancréatique est grevée de taux de mortalité (1 à • La fistule pancréatique est une complication fréquente
5 % à 90 jours, en fonction de l’intervention) et de morbidité post- et parfois sévère, après chirurgie pour TNEP, notamment
opératoires incompressibles, bien qu’ils soient moindres dans les après chirurgie d’épargne parenchymateuse pancréa-
centres à haut volume [52] . Le choix du type de résection chirurgi- tique.
cale doit tenir compte de la morbidité immédiate plus élevée des • Les incidentalomes sporadiques asymptomatiques de
résections limitées (notamment du fait de risque de fistule pan-
créatique), et de celle à long terme, plus élevée pour les résections petite taille peuvent être surveillés, s’il s’agit de TNEP
anatomiques (risque de diabète et d’insuffisance pancréatique bien différenciées de grade faible sans lésion extra-
exocrine) [2, 50, 51] . La fistule pancréatique est la complication la pancréatique.
plus fréquente, notamment après chirurgie d’épargne parenchy-
mateuse pancréatique et peut prolonger la durée d’hospitalisation
de façon importante. Son incidence est identique après chirurgie
ouverte et mini-invasive. Les autres facteurs de risque sont un âge
supérieur à 75 ans, le sexe masculin, un indice de masse corporelle Traitement antitumoral des tumeurs
(IMC) supérieur à 25 kg/m2 , un pancréas mou (qui cicatrise moins
bien) et une durée opératoire longue. neuroendocrines pancréatiques
métastatiques
Cas spécifique des « incidentalomes » sporadiques Généralités
mesurant moins de 2 cm
Lorsque les métastases hépatiques sont résécables, la résection
Devant le caractère asymptomatique, l’agressivité incertaine de chirurgicale est le traitement de référence, et peut être asso-
ces tumeurs et la morbidité de la chirurgie pancréatique, il est ciée ou remplacée par des gestes de destruction locale. Lorsque
maintenant accepté de discuter une surveillance exclusive des les métastases ne sont pas résécables, plusieurs traitements de
petites TNEP sporadiques de découverte fortuite (Fig. 5) [1, 2, 47, 53] . nature variée peuvent être utilisés, sans toutefois qu’ils aient été
Le principal déterminant du risque de métastases ganglionnaires comparés entre eux. Les facteurs influençant la décision thérapeu-
est la taille de la TNEP, avec un seuil assez bien déterminé de tique incluent [1] :
2 cm [47, 54] . Néanmoins, 10 à 20 % des TNEP inférieures à 2 cm • la différenciation et le grade tumoral ;
sont associées à des métastases (et 15 à 20 % d’entre elles sont G2 • le stade tumoral et, en cas d’extension métastatique, le volume
ou G3), donc ce seul critère de taille est insuffisant [47, 54] . tumoral hépatique (pouvant être classé de manière reproduc-
Parmi les critères requis pour pouvoir se contenter d’une sur- tible en moins de 10 %, 11–25 %, 26–50 % et plus de 50 % [58] ) et
veillance, les TNEP doivent être asymptomatiques, de diagnostic l’existence de métastases extrahépatiques (stade M1b ou M1c),
certain, bien différenciées et G1 ou G2 faibles [1] . Elles doivent en particulier si celles-ci sont péritonéales et/ou osseuses ;
avoir un aspect typique en scanner et/ou IRM, avec prise de • la résécabilité de la tumeur primitive et des métastases ;
contraste caractéristique, sans envahissement des structures adja- • la présence d’un syndrome fonctionnel et/ou de symptômes
centes ni dilatation du canal pancréatique principal ou de la voie liés à la masse tumorale ;
biliaire principale [55] . Les TNEP doivent également fixer en ima- • la pente évolutive ou le taux de croissance tumorale [35] ;
gerie des récepteurs de la SST mais pas en TEP-FDG, si celle-ci est • la fixation en imagerie nucléaire des récepteurs de la SST et en
réalisée. Enfin, le bilan d’extension doit être négatif, en particu- TEP-FDG si disponible ;
lier ganglionnaire et hépatique, et la tumeur doit être stable avec • l’accès aux différents traitements, notamment ceux qui
un recul suffisant. La décision finale d’opérer ou de surveiller doit dépendent de l’expertise et du plateau technique locaux (chi-
être prise en RCP RENATEN et discutée avec le patient. Le suivi rurgie complexe, traitements locorégionaux hépatiques, RIV) ;
est alors réalisé par scanner ou IRM si la TNEP est parfaitement • l’état général, les comorbidités mais aussi les attentes du
visible avec cet examen, à 6 mois puis tous les ans. Une résection patient ;
chirurgicale doit être discutée en cas d’augmentation de taille. • les traitements antérieurs, leur éventuelle toxicité et les risques
La destruction par RF endoscopique des petites TNEP, guidée potentiels d’effets indédirables et de séquelles iatrogènes futurs ;
par échoendoscopie, est proposée depuis quelques années, en par- • l’objectif thérapeutique individuel, y compris la qualité de vie.
ticulier pour les insulinomes [56, 57] . Celle-ci aurait une efficacité Cela est particulièrement important car les patients ayant une
antisécrétoire dans 96 % des cas d’insulinome, et la destruction TNEP peuvent avoir une survie prolongée (> 5 ans) même en
obtenue serait complète dans environ 80 % des TNEP non fonc- cas de métastases.
tionnelles, avec une durée moyenne de suivi encore trop limitée La Figure 6 illustre la position de chaque modalité thérapeu-
(environ 1 an). La RF, si elle peut permettre au patient d’éviter tique selon les recommandations du TNCD 2020.
certaines complications de la chirurgie pancréatique, peut elle-
même causer des complications potentiellement sévères, comme Chirurgie des tumeurs neuroendocrines
une pancréatite aiguë (5 à 10 % des cas) ou, rarement, une
pancréatiques métastatiques
sténose canalaire secondaire à une fibrose de la zone traitée
(moins de 3 % des cas) [56, 57] . La RF pourrait devenir un traite- Résection de la tumeur neuroendocrine pancréatique
ment standard pour le traitement des insulinomes bénins dans primitive dans les formes métastatiques
le futur car le risque lié à ces tumeurs se résume le plus sou- La chirurgie de la TNEP primitive dans les formes métasta-
vent à l’hypersécrétion insulinique. Néanmoins, ce traitement a tiques n’est pas indiquée, sauf exception, par opposition aux
l’inconvénient de faire l’impasse sur le risque de métastases gan- TNE de l’intestin grêle, le risque de complications étant supé-
glionnaires, qui est pourtant le principal risque évolutif associé rieur au potentiel bénéfice en termes de survie [59] . En théorie, la

10 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

résection de la tumeur primitive permet de se concentrer ensuite Ces traitements permettent d’obtenir des taux de survie à 5 ans
sur le traitement sur les métastases hépatiques avec des stratégies d’environ 55 %, avec un taux de récidive locale et à distance de
plus agressives ciblant cet organe (chimioembolisation, chirurgie 20 et 60 %, respectivement.
hépatique complexe et, dans des cas très sélectionnés, transplan-
tation hépatique). Elle n’est donc pas recommandée de manière
systématique, surtout si le geste requis est une duodénopancréa- Embolisation et chimioembolisation
tectomie céphalique car celle-ci interdit ensuite la destruction intra-artérielle hépatique
percutanée et/ou l’embolisation des métastases hépatiques. Un
geste chirurgical peut néanmoins être discuté au cas par cas, afin La (chimio)-embolisation intra-artérielle hépatique est une
de prévenir d’éventuelles complications locales (hypertension modalité de traitement sélectif des métastases hépatiques consis-
portale) ou dans le cadre d’un projet futur de chirurgie hépatique tant en l’obstruction radio-interventionnelle de l’artère hépatique
complexe, voire une transplantation hépatique. éventuellement précédée de l’injection intra-artérielle de chimio-
Les meilleurs candidats pour la chirurgie sont ceux ayant une thérapie [65] . Si les études ayant évalué son intérêt sont hétérogènes
TNE G1 ou G2 faible, du corps ou de la queue du pancréas, à pro- et presque exclusivement rétrospectives, les résultats rapportés
gression lente ou nulle. Si une indication chirurgicale est retenue, sont bons : réponse tumorale objective dans 50 % des cas,
une cholécystectomie doit toujours être envisagée, en raison des médiane de survie sans progression (SSP) comprise entre 12 et
risques de lithiase vésiculaire causée par les analogues de la SST 18 mois et taux de réponse symptomatique compris entre 60 à
et de cholécystite ischémique liée à l’embolisation intra-artérielle 85 % [65] . L’ajout d’une chimiothérapie intra-artérielle est motivée
hépatique [60] . par la relative chimiosensibilité de ces tumeurs ; elle apporte-
rait une efficacité supérieure, non formellement démontrée, à
l’embolisation seule dans plusieurs séries rétrospectives [66, 67] . La
Traitement chirurgical des métastases molécule utilisée est le plus souvent la streptozotocine, qui don-
hépatiques nait un bénéfice de SSP dans une étude [68] . Son administration
intra-artérielle doit être réalisée sous anesthésie générale car elle
Il doit être effectué en centre expert et discuté en cas est généralement douloureuse. Pour réduire la morbidité de la
d’envahissement limité, d’emblée ou après un traitement cyto- (chimio)embolisation, le volume du foie peut être segmenté en
réducteur. Cette possibilité doit être réévaluée après chaque deux ou trois zones à traiter successivement avec un délai de 4 à
traitement médical effectué car il s’agit de l’option la plus efficace 8 semaines entre chacune [65] .
en termes de survie [61] . Néanmoins, aucune étude randomisée La (chimio)-embolisation intra-artérielle hépatique présente
n’a, à ce jour, comparé la chirurgie d’exérèse par rapport aux une place plus limitée dans les TNEP que dans les TNE intes-
techniques de destruction locale, telles que la RF et/ou la chi- tinales, du fait d’un plus grand nombre de contre-indications
mioembolisation intra-artérielle. anatomiques (thrombose portale, anastomose biliodigestive, etc.),
La chirurgie à visée curative (primitif et métastases hépatiques) d’une efficacité plus modeste et d’une plus grande efficacité
peut être envisagée si le volume hépatique restant anticipé après d’autres alternatives thérapeutiques, en particulier la chimiothé-
résection est supérieur à 30 %, en cas de maladie d’évolution lente rapie. Elle doit être réservée aux patients ayant une extension
et peu proliférative (Ki-67 < 10–15 %), de TNEP primitive réséquée tumorale limitée au foie avec un envahissement hépatique infé-
ou résécable, et en l’absence de métastases extrahépatiques [1, 3] . rieur à 75 %, mais peut être proposée, en seconde intention, aux
L’exérèse des lésions hépatiques peut être faite en un ou deux patients ayant des métastases extra-hépatiques associées pas ou
temps selon le nombre de lésions et leur localisation, ainsi que peu évolutives, asymptomatiques et de faible volume [1] .
le volume hépatique restant. Elle peut être précédée ou non d’une
embolisation de la veine porte pour induire une hypertrophie Radiothérapie intra-artérielle hépatique
du foie restant, si on envisage une hépatectomie droite [62] . Le
Elle consiste en l’injection intra-artérielle hépatique sélective
traitement chirurgical des métastases permet d’obtenir des taux
de particules d’embolisation microscopiques chargées avec un
de survie à 5 ans pouvant atteindre 60 à 80 %, mais la récidive
isotope radioactif, l’Yttrium 90. Elle permet la délivrance de
intrahépatique est néanmoins très fréquente.
fortes doses d’irradiation (> 100–120 Gy) aux métastases avec
La chirurgie hépatique peut également être réalisée à visée de
une irradiation limitée du foie sain [65] . Elle nécessite au préa-
réduction tumorale (« debulking »), lorsque plus de 90 % de la
lable de réaliser une angiographie hépatique permettant d’obturer
masse tumorale peut être réséquée, éventuellement complétée par
d’éventuelles artères à destinée extrahépatique de façon pré-
la RF. Elle peut être une option en cas de syndrome hormonal
ventive, puis une scintigraphie aux macro-agrégats d’albumine
réfractaire aux traitements systémiques et/ou locaux, dans le but
marqués au 99m Technetium pyrophosphate (Tc) afin de calcu-
d’améliorer la qualité de vie.
ler la dose délivrée aux tumeurs, au foie sain et la fraction de
shunt pulmonaire. La radiothérapie intra-artérielle hépatique per-
Transplantation hépatique met d’obtenir une réponse objective tumorale dans 40 à 65 %
La transplantation hépatique peut constituer une option thé- des cas [65, 69] . L’efficacité est généralement moins bonne en cas
rapeutique, exceptionnelle mais validée, chez des patients très de métastases dont la taille dépasse 5 cm, bilobaires et/ou s’il
sélectionnés. Les meilleurs candidats sont probablement les existe un envahissement hépatique supérieur à 50 %. La tolérance
patients jeunes (< 55–60 ans), ayant une TNEP à faible index de la radiothérapie intra-artérielle hépatique est généralement
Ki-67 (< 10 %) et des métastases exclusivement hépatiques, non meilleure que celle de la chimioembolisation. Aucune étude
résécables mais sans hépatomégalie, non ou peu évolutives, chez prospective n’a comparé ces techniques qui semblent avoir une
lesquels la tumeur primitive a été réséquée antérieurement, et efficacité similaire. Néanmoins, la radiothérapie intra-artérielle
après un recul évolutif suffisant à partir du diagnostic de la maladie hépatique est plus coûteuse. Elle pourrait avoir une place dans le
métastatique [63] . Lorsque ces critères sont respectés, la transplan- traitement de seconde intention des métastases hépatiques pro-
tation hépatique permet d’obtenir un taux de survie à 5 ans de gressives et/ou chez des patients ayant une insuffisance hépatique
60–80 %. Le pronostic semble toutefois moins bon pour les TNEP et/ou une intolérance ou une contre-indication à la (chimio)-
que pour celles d’origine intestinale. embolisation, notamment une thrombose porte [1, 65] .

Traitements locorégionaux hépatiques Analogues de la somatostatine à visée


Techniques ablatives antitumorale
Des techniques de destruction locale, peropératoire ou per- L’efficacité antitumorale des analogues de la SST dans les
cutanée peuvent être utilisées, en complément, voire en TNEP avancées a été démontrée dans l’étude randomisée de
remplacement de la résection chirurgicale des métastases hépa- phase III Clarinet [69] . Cette étude incluait 204 patients ayant
tiques [64] . Ces techniques sont dominées par la RF, mais incluent une TNE digestive, dont environ la moitié d’origine pancréa-
également la destruction par micro-ondes et la cryothérapie. tique. L’administration de lanréotide LP 120 mg tous les 28 jours

EMC - Hépatologie 11
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

prolongeait significativement la SSP médiane (32,8 mois, miothérapie à base de platines ne semble pas influencée par le
intervalle de confiance [IC] 95 % [30,9–68,0] dans l’étude statut MGMT [86] . Ces chimiothérapies sont donc une alternative
d’extension [70] ) en comparaison avec le placebo (18 mois, IC intéressante à celles avec alkylants, en particulier en l’absence de
95 % : [12,0–24,0] ; HR : 0,47 ; IC 95 % : [0,30–0,73] ; p < 0,001) [71] . déficience MGMT [1, 3] .
Les analogues de la SST à visée antitumorale (lanréotide LP 120 mg La néo-angiogenèse tumorale est l’un des piliers des méca-
ou octréotide LP 30 mg tous les 28 jours) constituent depuis le trai- nismes de la cancérogenèse et de la progression tumorale des
tement de référence de première ligne des TNEP bien différenciées TNEP. De ce fait, le bévacizumab, un anticorps monoclonal anti-
avec un Ki-67 inférieur à 10 %, métastatiques de faible volume vascular endothelial growth factor receptor (VEGFR), a été testé en
tumoral (envahissement hépatique < 50 %), non ou peu progres- combinaison avec la chimiothérapie dans plusieurs études. Dans
sives et non symptomatiques, en alternative à une surveillance l’essai de phase II mono-bras français BETTER, 34 patients ayant
active [1, 3] . une TNEP avancée et progressive ont été traités par 5-FU, strepto-
Par la suite, dans l’étude Clarinet Forte (essai de phase II mono- zotocine et bévacizumab [87] . Le taux de réponse objective était
bras), effectuée chez 48 patients ayant une TNEP avancée G1/G2 et de 56 % et la médiane de SSP était de 23,7 mois, soit l’une
progressive sous lanréotide 120 mg tous les 28 jours, la réduction des plus longues obtenues par la chimiothérapie dans les TNEP
de l’espacement entre les doses de lanréotide (tous les 14 jours) a progressives. L’étude française BETTER-2 compare, en seconde
rapporté une SSP médiane de 5,6 mois (IC 95 % : [5,5–8,3]), sans randomisation, l’efficacité de la chimiothérapie par alkylant intra-
détérioration de la qualité de vie [72] . Elle était prolongée chez les veineuse ou orale, avec ou sans bévacizumab (NCT03351296).
patients dont la tumeur avait un Ki-67 inférieur ou égal à 10 %
(médiane : 8,0 ; IC 95 % : [5,6–8,3]). Le doublement de la dose
mensuelle d’analogues semble donc pertinente pour prolonger la
Thérapies ciblées orales
durée de leur contrôle tumoral et ainsi retarder l’utilisation de trai- Comme mentionné ci-dessus, la néangiogenèse est importante
tements ultérieurs, potentiellement plus toxiques, en particulier pour la carcinogenèse et la progression des TNEP, comme en
en cas de Ki-67 bas [1] . témoigne leur aspect généralement très vascularisé. Le sunitinib
est un inhibiteur oral des tyrosines kinases associées aux récep-
teurs impliqués dans l’angiogenèse dont VEGFR, platelet-derived
Chimiothérapie systémique growth factor receptors (PDGFR), et c-kit. Une étude de phase III
Elle constitue le traitement de première ligne de référence des a démontré qu’il prolongeait significativement la SSP chez des
TNEP bien différenciées métastatiques et progressives, notam- malades atteints de TNEP métastatiques et progressives, en compa-
ment si l’objectif thérapeutique principal est la réduction de la raison avec le placebo (11,1 versus 5,5 mois ; HR 0,42 ; IC 95 % :
masse tumorale, ou de seconde ligne après échec des analogues [0,26–0,66] ; p < 0,001) [88] . Les principaux effets indésirables du
de la SST dans les formes de meilleur pronostic [1, 3] . sunitinib, le plus souvent modérés (grades 1–2), étaient la diar-
Les chimiothérapies dont l’efficacité antitumorale est la mieux rhée (59 %), les nausées (45 %), l’asthénie (34 %), la neutropénie
documentée dans les TNEP sont des associations à base d’alkylants (29 %) et l’hypertension artérielle (26 %) ; des risques de toxicité
(streptozotocine, témozolomide ou dacarbazine). L’association de cardiovasculaire et d’hémorragie étaient plus rares mais parfois
référence a longtemps reposé sur la combinaison de la streptozoto- graves [89] .
cine avec la doxorubicine, suite aux résultats d’études de phase III La voie de signalisation Akt/mTOR est également importante
dans les années 1980-90 [73, 74] . La doxorubicine a progressivement pour la survie, la prolifération, le métabolisme et la dissémi-
été remplacée par le 5-fluorouracile (5-FU) car elle était moins nation des TNEP. Les gènes de la voie mTOR sont mutés dans
bien tolérée et à risque de cardio-toxicité cumulative. Des études 15–20 % des TNEP [17, 18] . L’évérolimus est un inhibiteur oral
rétrospectives plus récentes ont confirmé la bonne efficacité de de mTOR, dont l’efficacité dans les TNEP avancées et progres-
l’association 5-FU-streptozotocine sur près de 200 patients ayant sives a été démontrée dans l’étude de phase III RADIANT-3 [90] .
une TNEP avancée, avec un taux de réponse tumorale de 30–45 % Dans cette dernière, il prolongeait significativement la SSP en
et une SSP médiane de 19–23 mois [75, 76] . comparaison avec le placebo (11 versus 4,6 mois ; HR 0,35 ; IC
De nombreuses études rétrospectives ont également rapporté 95 % ; [0,27–0,45] ; p < 0,001). Les effets indésirables les plus
l’efficacité des associations du 5-FU (ou sa prodrogue orale, fréquents liés à l’évérolimus étaient la mucite (64 %), les érup-
la capécitabine) à la dacarbazine (ou sa prodrogue orale, le tions cutanées (38 %), la diarrhée (33 %) et l’asthénie (31 %). Des
témozolomide), potentiellement moins contraignantes et moins effets indésirables sévères touchaient 46 % des patients [89] : une
toxiques [77] . L’association témozolomide-capécitabine permet hyperglycémie ou une dyslipidémie parfois majeures ; une pneu-
d’obtenir des taux de réponse compris entre 15 et 70 % (moyenne : mopathie survenait chez 17 % des patients, qui était grave chez 2
48 %) et une SSP médiane de 15 mois en moyenne [77, 78] . L’ajout de à 8 % des patients et parfois mortelle.
la capécitabine au témozolomide permettrait d’augmenter le taux Le sunitinib et l’évérolimus sont donc des options validées pour
de réponse tumorale et/ou de prolonger la SSP [79, 80] . L’association le traitement de première ou seconde ligne des TNEP métasta-
dacarbazine et 5-FU donnait un taux de réponse de 49 % dans tiques et progressives [1, 3, 91] . Du fait de leur faible taux de réponse
les TNEP avancées progressives, et une SSP médiane de 21 mois ; objective mais de SSP prolongée, les thérapies ciblées sont généra-
ces chiffres étaient meilleurs que ceux obtenus avec l’association lement utilisées en seconde ligne après échec des chimiothérapies,
témozolomide-capécitabine après ajustement selon un score de dont l’objectif thérapeutique principal était une réduction du
propension [81] . La comparaison de l’efficacité des alkylants oraux volume tumoral. L’évérolimus peut parfois être utilisé en première
et intraveineux est en cours d’exploration dans l’étude randomi- intention dans les insulinomes métastatiques du fait de son effet
sée de phase II BETTER-2 (NCT03351296). hyperglycémiant [1] .
L’efficacité des alkylants semble plus importante chez les Ces deux thérapies ciblées posent un problème d’évaluation par
patients dont la TNEP présente un déficit de la O6 -méthylguanine- l’imagerie conventionnelle selon les critères RECIST, qui ne sont
méthyltransférase (MGMT), mesurée par une diminution de pas satisfaisants dans la mesure où la réduction de la taille tumo-
l’expression protéique ou une méthylation du promoteur du rale est généralement faible ou absente [92] . Des critères alternatifs
gène MGMT [77, 82, 83] . Le taux de réponse tumorale est d’environ fondés sur la variation de la densité tumorale semblent mieux
50–60 % en cas de MGMT déficiente, contre 10–20 % dans le corrélés à la survie, mais ils n’ont pas été validés [93, 94] .
cas inverse, comme rapporté dans une méta-analyse récente (HR De nouvelles thérapies ciblées sont en cours d’évaluation
5,0 ; IC 95 % : [3,04–8,22] ; p < 0,001) [77, 83] . La confirmation pour le traitement des TNEP avancées et pourraient intégrer
de la pertinence prédictive du biomarqueur MGMT est en cours l’arsenal thérapeutique dans les prochaines années. Parmi elles,
d’exploration dans l’étude française MGMT-NET (NCT03217097). le surufatinib est un inhibiteur de tyrosine kinase impliqué dans
D’autres protocoles de chimiothérapie, à base de sels de pla- l’angiogenèse et l’échappement immunitaire. Dans l’étude de
tine, ont également été étudiés, comme les associations FOLFOX phase III chinoise SANET-p ayant inclus 172 patients, le suru-
(5-FU et oxaliplatine) ou GEMOX (gemcitabine et oxaliplatine), fatinib prolongeait la SSP en comparaison avec le placebo (10,9
avec des taux de réponse de 20–40 % et une SSP médiane de versus 3,7 mois ; HR : 0,49 ; IC 95 % : [0,32–0,76] ; p = 0,0011)
10–18 mois [84–86] . De façon intéressante, l’efficacité de la chi- et augmentait le taux de réponse tumorale (19 versus 2 % ;

12 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

p = 0,0021) [95] . Les principaux effets indésirables de grade 3 ou lisé après le bilan d’extension, et si les risques de morbidité et
4 étaient l’hypertension artérielle (38 %), la protéinurie (10 %) et de mortalité sont acceptables compte tenu du risque élevé de
l’hypertriglycéridémie (7 %). récidive [1, 100] . Une chimiothérapie adjuvante par étoposide et
platine (cisplatine ou carboplatine) (3–4 cycles) est recomman-
Radiothérapie interne vectorisée dée si la résection chirurgicale a été réalisée avec une intention
curative [1, 100] . Le rôle de la chimiothérapie néoadjuvante est
La RIV cible les TNEP exprimant des récepteurs de la SST, par
actuellement en cours d’exploration dans l’étude de phase II
l’administration intraveineuse d’un analogue de la SST marqué
française NEONEC (NCT04268121).
avec un radio-isotope thérapeutique, généralement le 177 Lu. Dans
En cas de CNE localement avancé non résécable ou méta-
la seule étude de phase III randomisée disponible à ce jour (étude
statique, le traitement repose sur une chimiothérapie associant
NETTER-1), la RIV au 177 Lu-DOTATATE permettait de prolonger
l’étoposide aux sels de platines, dont l’initiation est urgente une
la SSP en comparaison avec l’octréotide double dose, chez des
fois le diagnostic posé [1, 100] . Ce traitement permet d’obtenir
patients atteints d’une TNE intestinale métastatique progressive
un taux de réponse intéressant (40–60 %), bien qu’en géné-
(médiane non atteinte à 30 mois versus 8,4 mois ; HR : 0,21 ; IC
ral de courte durée (8–9 mois). Le taux de réponse tumorale
95 % : [0,13–0,33] ; p < 0,0001) [96] . Parce que cette étude pivotale
à l’étoposide-platine serait plus élevé en cas de morphologie à
n’avait pas inclus de patient ayant une TNEP, l’utilisation de la RIV
petites cellules (75 versus 32 % pour les CNE à grandes cellules)
dans cette population repose actuellement sur des données rétros-
et/ou en cas d’expression faible de Rb (67 versus 25 % en cas
pectives, qui font état de taux de réponse objective et de contrôle
d’expression conservée de Rb), avec un impact également sur la
de la maladie de respectivement 30–55 % et 70–85 % [97] . Plusieurs
SSP [101] . La chimiothérapie de première ligne doit comporter six
études prospectives sont actuellement en cours afin de confirmer
cycles ; puis une pause thérapeutique peut être instaurée lorsque
l’efficacité de la RIV chez les malades atteints de TNEP avancées :
la tumeur est contrôlée, et le même traitement peut être repris
OCCLURANDOM (NCT02230176), COMPETE (NCT03049189) et
ensuite en cas de progression tumorale, sauf si celle-ci est trop
NETTER-2 (NCT03972488).
précoce (pause < 4–6 mois) [1, 100] .
En attendant, la RIV peut être utilisée chez les patients ayant
Il n’existe pas de recommandation consensuelle concernant la
une TNEP avec expression forte et homogène des récepteurs
chimiothérapie de seconde ligne [102] . Les associations FOLFIRI et
de la SST en imagerie nucléaire (fixation tumorale ≥ fixation
FOLFOX permettent d’obtenir des taux de réponse objective de
hépatique), particulièrement en cas d’envahissement hépatique
l’ordre de 25 % et une SSP de 3 mois. Leur association au bévaci-
inférieur à 50 % et/ou de métastases extra-hépatiques, ayant pro-
zumab pourrait être intéressante [103] mais repose sur un très faible
gressé après au moins deux lignes de traitement, dont une par les
niveau de preuve ; elle est actuellement testée dans le cadre de
analogues de la SST [1, 3, 98] .
l’étude randomisée de phase II BEVANEC (NCT02820857).

“ Point fort “ Point fort


• La présence d’une anastomose biliodigestive contre-
indique la majorité des traitements intra-artériels ou de Le traitement de référence des CNE peu différenciés est la
destruction percutanée hépatique. chimiothérapie par VP16-sel de platine.
• La fistule pancréatique est une complication fréquente
et parfois sévère, après chirurgie pour TNEP, notamment
après chirurgie d’épargne parenchymateuse pancréa-
tique. Spécificités liées à la néoplasie endocrinienne
• Les incidentalomes sporadiques asymptomatiques de
petite taille peuvent être surveillés, s’il s’agit de TNEP bien
de type 1
différenciées de grade faible sans lésion extrapancréatique. Les TNEP surviennent chez 50 à 80 % des patients atteints de
• La résécabilité des métastases hépatiques doit être NEM1 et représentent la première cause de mortalité de cette affec-
réévaluée après chaque traitement car il s’agit du traite- tion. Les TNEP sont généralement multiples et de petite taille,
ment le plus efficace en termes de survie. classiquement fonctionnelles (gastrinomes, surtout duodénaux :
• La transplantation hépatique peut être discutée chez des 55–70 %, insulinomes : 10–20 %) et parfois multi-sécrétantes, et
associées à des TNEP non sécrétantes qui sont devenues les plus
patients très sélectionnés.
fréquentes depuis l’amélioration des techniques d’imagerie [104] .
• Certaines métastases hépatiques peuvent être détruites
La recherche d’une NEM1 en cas de TNEP doit être systématique,
par RF en complément, voire en remplacement de la chi- d’autant que le sujet est jeune (< 40 ans), qu’il existe des TNEP
rurgie. multiples, un syndrome de Zollinger-Ellison, une (des) autre(s)
• La RIV semble avoir une efficacité antitumorale sur les atteinte(s) évocatrice(s) de NEM1, notamment une hyperparathy-
TNEP présentant une fixation intense en imagerie des roïdie, et/ou des antécédents familiaux évocateurs. En l’absence
récepteurs à la somatostatine et peut être proposée en d’atteinte pancréatique initiale, il est recommandé de réaliser une
cas d’échappement thérapeutique. imagerie abdominale annuelle (IRM si possible, sinon échoendo-
scopie ou scanner) [104] .
Chez les patients atteints de TNEP fonctionnelle, l’objectif est
la réduction des symptômes liés à l’hypersécrétion hormonale
Prise en charge des carcinomes par des traitements médicaux (IPP, analogues de la SST ou dia-
neuroendocrines zoxide selon le type de sécrétion) puis une exérèse chirurgicale des
tumeurs lorsqu’elle est possible. Les indications chirurgicales sont
Le bilan d’extension des CNE doit comprendre un scanner identiques à celles des TNEP sporadiques, à l’exception des gas-
thoraco-abdominopelvien, et une IRM hépatique en cas de CNE trinomes pour lesquels le rôle de la chirurgie reste débattu [47, 105] .
apparemment localisé. Une TEP-FDG peut être réalisée si elle ne La procédure chirurgicale doit être définie lors d’une RCP avec un
retarde pas la mise en route du traitement qui doit être effec- chirurgien expérimenté dans la prise en charge des NEM1.
tuée en urgence. Une IRM (ou une scanographie) cérébrale est En cas de TNEP multiples, il est très difficile de localiser en pré-
recommandée en présence de symptômes évocateurs de méta- opératoire les lésions responsables des sécrétions hormonales, ce
stases cérébrales, qui sont néanmoins rares (4 % des patients) [99] . qui rend difficile la chirurgie conservatrice. En cas d’insulinome,
Une résection chirurgicale à visée curative doit toujours être la lésion responsable de la sécrétion d’insuline peut être identifiée
envisagée pour les rares CNE diagnostiqués à un stade loca- par la TEP au 68 Ga-exendine, ciblant le récepteur au glucagon-like

EMC - Hépatologie 13
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

peptide-1 (GLP-1) [106] . Néanmoins, cet examen n’est pas disponible niveau de preuve limité car ils n’ont pas souvent été comparés
en routine en France à ce jour. En alternative, une TEP-fluorodopa entre eux. Les décisions thérapeutiques reposent essentiellement
(FDOPA) avec une prémédication à la carbidopa et une acquisi- sur des facteurs pronostiques et l’expérience clinique, et non sur
tion pancréatique précoce peut permettre de détecter l’insulinome des facteurs prédictifs validés. Cela souligne l’importance des dis-
dans 84 % des cas [107] . cussions multidisciplinaires en RCP RENATEN et l’inclusion des
Les TNEP inférieures ou égales à 2 cm stables peuvent être patients dans les essais thérapeutiques chaque fois que c’est pos-
simplement surveillées car elles sont associées à un faible risque sible.
métastatique à long terme (< 10 % à 10 ans) [47, 105] . À l’inverse,
une résection chirurgicale devrait être discutée pour les TNE supé-
rieures à 2 cm ou augmentant significativement de taille sur un Déclaration de liens d’intérêts : S. Dermine, J. Cros, M.-P. Vullierme, S. Dok-
intervalle court (6 mois). Le traitement des TNEP-NEM1 méta- mak, P. Lévy et A. Couvelard déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation
statiques n’est pas différent du traitement de celles qui sont avec cet article.
sporadiques. O. Hentic déclare : AAA (consultant), Ipsen (consultant), Keocyt (consultant),
Novartis (consultant), Pfizer (consultant).
A. Sauvanet déclare : Baxter (interventions ponctuelles), Amgen (intervention
ponctuelle).
 Conclusion V. Rebours déclare : AAA (consultant)
R. Lebtahi déclare : AAA (consultant), Ipsen (consultant), Novartis (consul-
La prise en charge des NNE pancréatiques est difficile à codi- tant).
fier, mais tend à s’uniformiser grâce à sa structuration au sein P. Hammel déclare : Ipsen (consultant), Pfizer (consult).
du réseau RENATEN-ENDOCAN. La caractérisation pronostique P. Ruszniewski déclare : AAA (consultant), Ipsen (consultant), Keocyt (consul-
repose sur des éléments cliniques, fonctionnels, morphologiques tant), Novartis (consultant), Pfizer (consultant).
et pathologiques. Elle est fondamentale pour prendre les déci- L. de Mestier déclare : AAA (consultant), Ipsen (consultant), Keocyt (consul-
sions thérapeutiques optimales en RCP. Les principaux éléments tant, financement recherche), Novartis (consultant, financement de recherche),
influençant la prise en charge sont l’état général, la présence d’un Pfizer (consultant), SIRTex (consultant).
syndrome fonctionnel, l’extension tumorale, la pente évolutive,
la différenciation cellulaire et le G, ainsi que le risque de toxicité,
notamment cumulative.  Références
L’indication opératoire des TNEP non métastatiques doit être
posée avec soin, et mise en balance avec la possibilité d’une simple [1] de Mestier L, Lepage C, Baudin E, Coriat R, Courbon F, Couvelard A,
surveillance attentive lorsque le risque d’évolution métastatique et al. Digestive Neuroendocrine Neoplasms (NEN): French Intergroup
est jugé faible. En cas de TNEP avancée, plusieurs lignes de trai- clinical practice guidelines for diagnosis, treatment and follow-up
tements locorégionaux ou systémiques successives peuvent être (SNFGE, GTE, RENATEN, TENPATH, FFCD, GERCOR, UNICAN-
administrées, alternant avec des périodes de surveillance du fait du CER, SFCD, SFED, SFRO, SFR). Dig Liver Dis 2020;52:473–92.
caractère habituellement lent de l’évolution tumorale. Le main- [2] Falconi M, Eriksson B, Kaltsas G, Bartsch DK, Capdevila J, Caplin
tien d’une qualité de vie optimale est l’un des objectifs prioritaires M, et al. ENETS consensus guidelines update for the management
de la prise en charge chez ces patients ayant une espérance de vie of patients with functional pancreatic neuroendocrine tumors and
importante. Du fait de la rareté et de l’hétérogénéité des TNEP, non-functional pancreatic neuroendocrine tumors. Neuroendocrino-
le choix entre les différents traitements disponibles repose sur un logy 2016;103:153–71.
[3] Pavel M, O’Toole D, Costa F, Capdevila J, Gross D, Kianmanesh
R, et al. ENETS consensus guidelines update for the management
of distant metastatic disease of intestinal, pancreatic, bronchial Neu-

“ Points essentiels [4]


roendocrine Neoplasms (NEN) and NEN of unknown primary site.
Neuroendocrinology 2016;103:172–85.
Walter T, Scoazec JY, Lepage C. Epidemiology of digestive neu-
roendocrine tumors with focus on French data. Hépato-Gastro
• L’incidence et la prévalence des NNE pancréatiques sont 2013;20:160–6.
en augmentation. [5] Dasari A, Shen C, Halperin D, Zhao B, Zhou S, Xu Y, et al. Trends in the
• Environ 5 % des NNE s’intègrent dans un syndrome de incidence, prevalence, and survival outcomes in patients with neuroen-
prédisposition héréditaire (surtout la NEM1 et la maladie docrine tumors in the United States. JAMA Oncol 2017;3:1335–42.
de VHL). [6] Hallet J, Law CH, Cukier M, Saskin R, Liu N, Singh S. Exploring the
• Environ 20 % des TNEP sont associées à un syndrome rising incidence of neuroendocrine tumors: a population-based analysis
of epidemiology, metastatic presentation, and outcomes: neuroendo-
fonctionnel, qui doit être traité en priorité car pouvant
crine tumor epidemiology. Cancer 2015;121:589–97.
mettre en jeu le pronostic vital. [7] de Mestier L, Deguelte-Lardière S, Brixi H, Kianmanesh R, Cadiot G.
• Le bilan d’extension comporte au minimum un scan- [Digestive neuroendocrine tumors]. Rev Med Interne 2016;37:551–60.
ner thoraco-abdominopelvien, une IRM hépatique et une [8] Leoncini E, Carioli G, La Vecchia C, Boccia S, Rindi G. Risk factors
imagerie nucléaire des récepteurs de la somatostatine. Le for neuroendocrine neoplasms: a systematic review and meta-analysis.
dosage de la chromogranine A, d’intérêt plus discuté, est Ann Oncol 2016;27:68–81.
souvent utilisé en pratique pour le suivi des patients. [9] Scoazec JY, Couvelard A. Le Réseau Tenpath. Gastroenteropancreatic
• Les principaux facteurs pronostiques des TNEP sont neuroendocrine tumors: what must the pathologist know and do in
2014? Ann Pathol 2014;34:40–50.
la différenciation cellulaire, le grade histopronostique, le
[10] McHugh KE, Mukhopadhyay S, Doxtader EE, Lanigan C, Allende
stade d’extension, le volume tumoral (notamment hépa- DS. INSM1 is a highly specific marker of neuroendocrine differentia-
tique), la pente évolutive et la fixation en TEP-FDG. tion in primary neoplasms of the gastrointestinal tract, appendix, and
• Le traitement des TNEP localisées repose sur la résec- pancreas. Am J Clin Pathol 2020;153:811–20.
tion chirurgicale, à l’exception des tumeurs G1 (ou G2 [11] WHO classification of tumours. Digestive system tumours. 5th ed.
faibles) sporadiques asymptomatiques inférieures à 2 cm IARC, Lyon; 2019.
qui peuvent être surveillées. [12] Heetfeld M, Chougnet CN, Olsen IH, Rinke A, Borbath I, Crespo
• En cas de TNEP métastatique, les options thérapeutiques G, et al. Characteristics and treatment of patients with G3 gas-
troenteropancreatic neuroendocrine neoplasms. Endocr Relat Cancer
sont la chirurgie, les analogues de la somatostatine, la 2015;22:657–64.
chimiothérapie, les thérapies ciblées par sunitinib ou évé- [13] Couvelard A, Deschamps L, Ravaud P, Baron G, Sauvanet A, Hentic
rolimus, la (chimio)embolisation intra-artérielle hépatique O, et al. Heterogeneity of tumor prognostic markers: a reproducibility
et la RIV. study applied to liver metastases of pancreatic endocrine tumors. Mod
Pathol 2009;22:273–81.

14 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

[14] Botling J, Lamarca A, Bajic D, Norlén O, Lönngren V, Kjaer J, et al. [34] Ronot M, Cuccioli F, Dioguardi Burgio M, Vullierme MP, Hentic O,
High-grade progression confers poor survival in pancreatic neuroen- Ruszniewski P, et al. Neuroendocrine liver metastases: Vascular pat-
docrine tumors. Neuroendocrinology 2020;110:891–8. terns on triple-phase MDCT are indicative of primary tumour location.
[15] Bierley J, Gospodarowicz MK, Wittekind C. TNM classification Eur J Radiol 2017;89:156–62.
of malignant tumours. 8th ed Oxford, UK; Hoboken, NJ: Wiley- [35] Lamarca A, Ronot M, Moalla S, Crona J, Opalinska M, Lopez Lopez
Blackwell; 2017. C, et al. Tumor growth rate as a validated early radiological biomarker
[16] Rindi G, Klöppel G, Alhman H, Caplin M, Couvelard A, de Her- able to reflect treatment-induced changes in neuroendocrine tumors:
der WW, et al. TNM staging of foregut (neuro)endocrine tumors: the GREPONET-2 Study. Clin Cancer Res 2019;25:6692–9.
a consensus proposal including a grading system. Virchows Arch [36] Dromain C, de Baere T, Lumbroso J, Caillet H, Laplanche A, Boige
2006;449:395–401. V, et al. Detection of liver metastases from endocrine tumors: a
[17] Jiao Y, Shi C, Edil BH, de Wilde RF, Klimstra DS, Maitra A, et al. prospective comparison of somatostatin receptor scintigraphy, com-
DAXX/ATRX, MEN1, and mTOR pathway genes are frequently alte- puted tomography, and magnetic resonance imaging. J Clin Oncol
red in pancreatic neuroendocrine tumors. Science 2011;331:1199–203. 2005;23:70–8.
[18] Scarpa A, Chang DK, Nones K, Corbo V, Patch AM, Bailey P, [37] d’Assignies G, Fina P, Bruno O, Vullierme MP, Tubach F, Paradis
et al. Whole-genome landscape of pancreatic neuroendocrine tumours. V, et al. High sensitivity of diffusion-weighted MR imaging for the
Nature 2017;543:65–71. detection of liver metastases from neuroendocrine tumors: comparison
[19] Sadanandam A, Wullschleger S, Lyssiotis CA, Grötzinger C, Barbi with T2-weighted and dynamic gadolinium-enhanced MR imaging.
S, Bersani S, et al. A cross-species analysis in pancreatic neuroen- Radiology 2013;268:390–9.
docrine tumors reveals molecular subtypes with distinctive clinical, [38] Barbe C, Murat A, Dupas B, Ruszniewski P, Tabarin A, Vullierme MP,
metastatic, developmental, and metabolic characteristics. Cancer Dis- et al. Magnetic resonance imaging versus endoscopic ultrasonography
cov 2015;5:1296–313. for the detection of pancreatic tumours in multiple endocrine neoplasia
[20] Di Domenico A, Pipinikas CP, Maire RS, Bräutigam K, Simillion type 1. Dig Liver Dis 2012;44:228–34.
C, Dettmer MS, et al. Epigenetic landscape of pancreatic neuroen- [39] Palazzo M, Napoléon B, Gincul R, Pioche M, Pujol B, Lefort C,
docrine tumours reveals distinct cells of origin and means of tumour et al. Contrast harmonic EUS for the prediction of pancreatic neu-
progression. Commun Biol 2020;3:740. roendocrine tumor aggressiveness (with videos). Gastrointest Endosc
[21] Tang LH, Untch BR, Reidy DL, O’Reilly E, Dhall D, Jih L, et al. Well- 2018;87:1481–8.
differentiated neuroendocrine tumors with a morphologically apparent [40] Deroose CM, Hindié E, Kebebew E, Goichot B, Pacak K, Taïeb D, et al.
high-grade component: a pathway distinct from poorly differentiated Molecular imaging of gastroenteropancreatic neuroendocrine tumors:
neuroendocrine carcinomas. Clin Cancer Res 2016;22:1011–7. current status and future directions. J Nucl Med 2016;57:1949–56.
[22] Falconi M, Bartsch DK, Eriksson B, Klöppel G, Lopes JM, O’Connor [41] Bahri H, Laurence L, Edeline J, Leghzali H, Devillers A, Raoul JL,
JM, et al. ENETS Consensus Guidelines for the management of et al. High prognostic value of 18F-FDG PET for metastatic gastroen-
patients with digestive neuroendocrine neoplasms of the digestive teropancreatic neuroendocrine tumors: a long-term evaluation. J Nucl
system: well-differentiated pancreatic non-functioning tumors. Neu- Med 2014;55:1786–90.
roendocrinology 2012;95:120–34. [42] de Mestier L, Armani M, Cros J, Hentic O, Rebours V, Cadiot G, et al.
[23] Basuroy R, Bouvier C, Ramage JK, Sissons M, Srirajaskanthan R. Lesion-by-lesion correlation between uptake at FDG PET and the Ki67
Delays and routes to diagnosis of neuroendocrine tumours. BMC Can- proliferation index in resected pancreatic neuroendocrine tumors. Dig
cer 2018;18:1122. Liver Dis 2019;51:1720–4.
[24] Jensen RT, Cadiot G, Brandi ML, de Herder WW, Kaltsas G, Kom- [43] Perrier M, Hentic O, Walter T, Cao CD, Cadiot G, de Mestier L. Groupe
minoth P, et al. ENETS Consensus Guidelines for the management d’étude des Tumeurs Endocrines (GTE). Clinical usefulness of FDG-
of patients with digestive neuroendocrine neoplasms: functional pan- PET for management of well-differentiated digestive neuroendocrine
creatic endocrine tumor syndromes. Neuroendocrinology 2012;95: tumors. Dig Liver Dis 2020;52:1521–4.
98–119. [44] Fraenkel M, Kim MK, Faggiano A, Valk GD. Epidemiology of
[25] de Mestier L, Hentic O, Cros J, Walter T, Roquin G, Brixi H, et al. gastroenteropancreatic neuroendocrine tumours. Best Pract Res Clin
Metachronous hormonal syndromes in patients with pancreatic neu- Gastroenterol 2012;26:691–703.
roendocrine tumors: a case-series study. Ann Intern Med 2015;162:682. [45] Nuñez-Valdovinos B, Carmona-Bayonas A, Jimenez-Fonseca P, Cap-
[26] Crona J, Norlén O, Antonodimitrakis P, Welin S, Stålberg P, Eriksson devila J, Castaño-Pascual Á, Benavent M, et al. Neuroendocrine
B. Multiple and secondary hormone secretion in patients with metas- tumor heterogeneity adds uncertainty to the World Health Organiza-
tatic pancreatic neuroendocrine tumours. J Clin Endocrinol Metab tion 2010 classification: real-world data from the spanish tumor registry
2016;101:445–52. (RGETNE). The Oncologist 2018;23:422–32.
[27] Oberg K, Couvelard A, Delle Fave G, Gross D, Grossman A, Jen- [46] Rindi G, Klersy C, Albarello L, Baudin E, Bianchi A, Buchler MW,
sen RT, et al. ENETS consensus guidelines for standard of care in et al. Competitive testing of the WHO 2010 versus the WHO 2017
neuroendocrine tumours: biochemical markers. Neuroendocrinology grading of pancreatic neuroendocrine neoplasms: data from a large
2017;105:201–11. international cohort study. Neuroendocrinology 2018;107:375–86.
[28] Vezzosi D, Walter T, Laplanche A, Raoul JL, Dromain C, Ruszniewski [47] Partelli S, Bartsch DK, Capdevila J, Chen J, Knigge U, Niederle B, et al.
P, et al. Chromogranin A measurement in metastatic well-differentiated ENETS consensus guidelines for standard of care in neuroendocrine
gastroenteropancreatic neuroendocrine carcinoma: screening for false tumours: surgery for small intestinal and pancreatic neuroendocrine
positives and a prospective follow-up study. Int J Biol Markers tumours. Neuroendocrinology 2017;105:255–65.
2011;26:94–101. [48] Woo S, Chung JW, Hur S, Joo SM, Kim HC, Jae HJ, et al. Liver
[29] Lawrence B, Gustafsson BI, Kidd M, Pavel M, Svejda B, Modlin IM. abscess after transarterial chemoembolization in patients with bilioen-
The clinical relevance of chromogranin a as a biomarker for gastroen- teric anastomosis: frequency and risk factors. Am J Roentgenol
teropancreatic neuroendocrine tumors. Endocrinol Metab Clin North 2013;200:1370–7.
Am 2011;40:111–34. [49] Guarnieri G, de Mestier L, Landoni L, Partelli S, Gaujoux S, Andreasi
[30] Ter-Minassian M, Chan JA, Hooshmand SM, Brais LK, Daskalova V, et al. Prognostic role of examined and positive lymph nodes after
A, Heafield R, et al. Clinical presentation, recurrence, and survival distal pancreatectomy for non-functioning neuroendocrine neoplasms.
in patients with neuroendocrine tumors: results from a prospective Neuroendocrinology 2020.
institutional database. Endocr Relat Cancer 2013;20:187–96. [50] Tamburrino D, Partelli S, Renzi C, Crippa S, Muffatti F, Perali C,
[31] Modlin IM, Bodei L, Kidd M. Neuroendocrine tumor biomarkers: et al. Systematic review and meta-analysis on laparoscopic pancreatic
from monoanalytes to transcripts and algorithms. Best Pract Res Clin resections for neuroendocrine neoplasms (PNENs). Expert Rev Gas-
Endocrinol Metab 2016;30:59–77. troenterol Hepatol 2017;11:65–73.
[32] van Treijen MJ, van der Zee D, Heeres BC, Staal FCR, Vriens MR, [51] Cherif R, Gaujoux S, Couvelard A, Dokmak S, Vuillerme MP,
Saveur LJ, et al. Blood Molecular Genomic analysis predicts the Ruszniewski P, et al. Parenchyma-sparing resections for pancreatic
disease course of GEP NET patients: a validation study of the predictive neuroendocrine tumors. J Gastrointest Surg 2012;16:2045–55.
value of the NETest® . Neuroendocrinology 2020. [52] Jilesen AP, van Eijck CH, in’t Hof KH, van Dieren S, Gouma DJ,
[33] Sundin A, Arnold R, Baudin E, Cwikla JB, Eriksson B, Fanti S, et al. van Dijkum EJ. Postoperative complications, in-hospital mortality
ENETS consensus guidelines for the standards of care in neuroen- and 5-year survival after surgical resection for patients with a pan-
docrine tumors: radiological, nuclear medicine and hybrid imaging. creatic neuroendocrine tumor: a systematic review. World J Surg
Neuroendocrinology 2017;105:212–44. 2016;40:729–48.

EMC - Hépatologie 15
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

[53] Gaujoux S, Partelli S, Maire F, D’Onofrio M, Larroque B, Tambur- [73] Moertel CG, Lefkopoulo M, Lipsitz S, Hahn RG, Klaassen D.
rino D, et al. Observational study of natural history of small sporadic Streptozocin-doxorubicin, streptozocin-fluorouracil or chlorozotocin
nonfunctioning pancreatic neuroendocrine tumors. J Clin Endocrinol in the treatment of advanced islet-cell carcinoma. N Engl J Med
Metab 2013;98:4784–9. 1992;326:519–23.
[54] Regenet N, Carrere N, Boulanger G, de Calan L, Humeau M, Arnault [74] Moertel CG, Hanley JA, Johnson LA. Streptozocin alone compared
V, et al. Is the 2-cm size cutoff relevant for small nonfunctioning pan- with streptozocin plus fluorouracil in the treatment of advanced islet-
creatic neuroendocrine tumors: a French multicenter study. Surgery cell carcinoma. N Engl J Med 1980;303:1189–94.
2016;159:901–7. [75] Clewemar Antonodimitrakis P, Sundin A, Wassberg C, Granberg D,
[55] Sallinen VJ, Le Large TYS, Tieftrunk E, Galeev S, Kovalenko Z, Skogseid B, Eriksson B. Streptozocin and 5-Fluorouracil for the treat-
Haugvik SP, et al. Prognosis of sporadic resected small (≤2 cm) non- ment of pancreatic neuroendocrine tumors: efficacy, prognostic factors
functional pancreatic neuroendocrine tumors - a multi-institutional and toxicity. Neuroendocrinology 2016;103:345–53.
study. HPB 2018;20:251–9. [76] Dilz LM, Denecke T, Steffen IG, Prasad V, von Weikersthal LF, Pape
[56] Rimbaş M, Horumbă M, Rizzatti G, Crinò SF, Gasbarrini A, Costa- UF, et al. Streptozocin/5-fluorouracil chemotherapy is associated with
magna G, et al. Interventional endoscopic ultrasound for pancreatic durable response in patients with advanced pancreatic neuroendocrine
neuroendocrine neoplasms. Dig Endosc 2020;32:1031–41. tumours. Eur J Cancer 2015;51:1253–62.
[57] Barthet M, Giovannini M, Lesavre N, Boustiere C, Napoleon B, Koch [77] de Mestier L, Couvelard A, Blazevic A, Hentic O, de Herder WW,
S, et al. Endoscopic ultrasound-guided radiofrequency ablation for Rebours V, et al. Critical appraisal of MGMT in digestive NET treated
pancreatic neuroendocrine tumors and pancreatic cystic neoplasms: with alkylating agents. Endocr Relat Cancer 2020;27:R391–405.
a prospective multicenter study. Endoscopy 2019;51:836–42. [78] Koumarianou A, Kaltsas G, Kulke MH, Oberg K, Strosberg JR,
[58] Zappa M, Hentic O, Vullierme MP, Lagadec M, Ronot M, Ruszniewski Spada F, et al. Temozolomide in advanced neuroendocrine neo-
P, et al. Is visual radiological evaluation of liver tumour burden in plasms: pharmacological and clinical aspects. Neuroendocrinology
patients with neuroendocrine tumours reproducible? Endocr Connect 2015;101:274–88.
2017;6:33–8. [79] de Mestier L, Walter T, Evrard C, de Boissieu P, Hentic O, Cros J, et al.
[59] Partelli S, Cirocchi R, Rancoita PM, Muffatti F, Andreasi V, Crippa S, Temozolomide alone or combined with Capecitabine for the treatment
et al. A Systematic review and meta-analysis on the role of palliative of advanced pancreatic neuroendocrine tumor. Neuroendocrinology
primary resection for pancreatic neuroendocrine neoplasm with liver 2020;110:83–91.
metastases. HPB 2018;20:197–203. [80] Kunz PL, Catalano PJ, Nimeiri H. A randomized study of temozo-
[60] Brighi N, Lamberti G, Maggio I, Manuzzi L, Ricci C, Casadei R, et al. lomide or temozolomide and capecitabine in patients with advanced
Biliary stone disease in patients receiving somatostatin analogs for pancreatic neuroendocrine tumors: a trial of the ECOG-ACRIN Cancer
neuroendocrine neoplasms. A retrospective observational study. Dig Research Group (E2211). J Clin Oncol 2018;36 (abstract 4004).
Liver Dis 2019;51:689–94. [81] de Mestier L, Walter T, Brixi H, Evrard C, Legoux JL, de
[61] Frilling A, Modlin IM, Kidd M, Russell C, Breitenstein S, Salem R, Boissieu P, et al. Comparison of Temozolomide-Capecitabine to 5-
et al. Recommendations for management of patients with neuroendo- Fluorouracile-Dacarbazine in 247 patients with advanced digestive
crine liver metastases. Lancet Oncol 2014;15:e8–21. neuroendocrine tumors using propensity score analyses. Neuroendo-
[62] Kianmanesh R, Sauvanet A, Hentic O, Couvelard A, Lévy P, Vilgrain crinology 2019;108:343–53.
V, et al. Two-step surgery for synchronous bilobar liver metastases [82] Cros J, Hentic O, Rebours V, Zappa M, Gille N, Theou-Anton
from digestive endocrine tumors: a safe approach for radical resection. N, et al. MGMT expression predicts response to temozolomide in
Ann Surg 2008;247:659–65. pancreatic neuroendocrine tumors. Endocr Relat Cancer 2016;23:
[63] Fan ST, Le Treut YP, Mazzaferro V, Burroughs AK, Olausson M, Brei- 625–33.
tenstein S, et al. Liver transplantation for neuroendocrine tumour liver [83] Qi Z, Tan H. Association between MGMT status and response to alky-
metastases. HPB 2015;17:23–8. lating agents in patients with neuroendocrine neoplasms: a systematic
[64] Zappa M, Abdel-Rehim M, Hentic O, Vullierme MP, Ruszniewski review and meta-analysis. Biosci Rep 2020.
P, Vilgrain V. Liver-directed therapies in liver metastases from [84] Spada F, Antonuzzo L, Marconcini R, Radice D, Antonuzzo A, Ricci
neuroendocrine tumors of the gastrointestinal tract. Target Oncol S, et al. Oxaliplatin-Based chemotherapy in advanced neuroendocrine
2012;7:107–16. tumors: clinical outcomes and preliminary correlation with biological
[65] de Mestier L, Zappa M, Hentic O, Vilgrain V, Ruszniewski P. Liver factors. Neuroendocrinology 2016;103:806–14.
transarterial embolizations in metastatic neuroendocrine tumors. Rev [85] Merola E, Dal Buono A, Denecke T, Arsenic R, Pape UF, Jann
Endocr Metab Disord 2017;18:459–71. H, et al. Efficacy and toxicity of 5-Fluorouracil-Oxaliplatin in gas-
[66] Ruutiainen AT, Soulen MC, Tuite CM, Clark TW, Mondschein JI, troenteropancreatic neuroendocrine neoplasms. Pancreas 2020;49:
Stavropoulos SW, et al. Chemoembolization and bland embolization 912–7.
of neuroendocrine tumor metastases to the liver. J Vasc Interv Radiol [86] Dussol AS, Joly MO, Vercherat C, Forestier J, Hervieu V, Scoazec JY,
2007;18:847–55. et al. Gemcitabine and oxaliplatin or alkylating agents for neuroendo-
[67] Gupta S, Johnson MM, Murthy R, Ahrar K, Wallace MJ, Madoff crine tumors: comparison of efficacy and search for predictive factors
DC, et al. Hepatic arterial embolization and chemoembolization for guiding treatment choice: GEMOX or alkylating agents for NETs?
the treatment of patients with metastatic neuroendocrine tumors: Cancer 2015;121:3428–34.
variables affecting response rates and survival. Cancer 2005;104: [87] Ducreux M, Dahan L, Smith D, O’Toole D, Lepère C, Dromain C, et al.
1590–602. Bevacizumab combined with 5-FU/streptozocin in patients with pro-
[68] Marrache F, Vullierme MP, Roy C, El Assoued Y, Couvelard A, gressive metastatic well-differentiated pancreatic endocrine tumours
O’Toole D, et al. Arterial phase enhancement and body mass index (BETTER trial) - a phase II non-randomised trial. Eur J Cancer
are predictors of response to chemoembolisation for liver metastases 2014;50:3098–106.
of endocrine tumours. Br J Cancer 2007;96:49–55. [88] Raymond E, Dahan L, Raoul JL, Bang YJ, Borbath I, Lombard-Bohas
[69] Devcic Z, Rosenberg J, Braat AJ, Techasith T, Banerjee A, Sze DY, C, et al. Sunitinib Malate for the treatment of pancreatic neuroendocrine
et al. The efficacy of hepatic 90Y resin radioembolization for metas- tumors. N Engl J Med 2011;364:501–13.
tatic neuroendocrine tumors: a meta-analysis. J Nucl Med 2014;55: [89] Hentic O, de Mestier L. Évérolimus et sunitinib dans le traitement des
1404–10. tumeurs neuroendocrines digestives : utilisation en pratique. Hépato
[70] Caplin ME, Pavel M, Ćwikła JB, Phan AT, Raderer M, Sedláčková Gastro 2017;24:22–38.
E, et al. Anti-tumour effects of lanreotide for pancreatic and intestinal [90] Yao JC, Shah MH, Ito T, Bohas CL, Wolin EM, Van Cutsem E, et al.
neuroendocrine tumours: the CLARINET open-label extension study. Everolimus for advanced pancreatic neuroendocrine tumors. N Engl J
Endocr Relat Cancer 2016;23:191–9. Med 2011;364:514–23.
[71] Caplin ME, Pavel M, Cwikła JB, Phan AT, Raderer M, Sedláčková E, [91] Pavel M, Valle JW, Eriksson B, Rinke A, Caplin M, Chen J, et al.
et al. Lanreotide in metastatic enteropancreatic neuroendocrine tumors. ENETS consensus guidelines for the standards of care in neuroen-
N Engl J Med 2014;371:224–33. docrine neoplasms: systemic therapy - biotherapy and novel targeted
[72] Pavel M, Ćwikła JB, Lombard-Bohas C, Borbath I, Shah T, Pape UF, agents. Neuroendocrinology 2017;105:266–80.
et al. Efficacy and safety of lanreotide autogel (LAN) 120 mg every [92] de Mestier L, Dromain C, d’Assignies G, Scoazec JY, Lassau N, Leb-
14 days in progressive pancreatic or midgut neuroendocrine tumours tahi R, et al. Evaluating digestive neuroendocrine tumor progression
(NETs): CLARINET FORTE study results. Ann Oncol 2020;31: and therapeutic responses in the era of targeted therapies: state of the
S773. art. Endocr Relat Cancer 2014;21:R105–20.

16 EMC - Hépatologie
Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement  7-107-A-70

[93] Solis-Hernandez MP, Fernandez del Valle A, Carmona-Bayonas A, [100] Garcia-Carbonero R, Sorbye H, Baudin E, Raymond E, Wiedenmann
Garcia-Carbonero R, Custodio A, Benavent M, et al. Evaluating radio- B, Niederle B, et al. ENETS consensus guidelines for high-grade
logical response in pancreatic neuroendocrine tumours treated with gastroenteropancreatic neuroendocrine tumors and neuroendocrine
sunitinib: comparison of Choi versus RECIST criteria (CRIPNET carcinomas. Neuroendocrinology 2016;103:186–94.
GETNE1504 study). Br J Cancer 2019;121:537–44. [101] Lacombe C, De Rycke O, Chen R, Colnot N, Hentic O, Cazes A,
[94] Lamarca A, Barriuso J, Kulke M, Borbath I, Lenz HJ, Raoul JL, et al. Can the efficacy of etoposide-platinum chemotherapy be predic-
et al. Determination of an optimal response cut-off able to predict ted by p53/prb status in grade 3 neuroendocrine neoplasms G3 (NEN)?
progression-free survival in patients with well-differentiated advan- Neuroendocrinology 2020;110. VII, abstract H18.
ced pancreatic neuroendocrine tumours treated with sunitinib: an [102] Walter T, Tougeron D, Baudin E, Le Malicot K, Lecomte T, Malka
alternative to the current RECIST-defined response. Br J Cancer D, et al. Poorly differentiated gastro-entero-pancreatic neuroendocrine
2018;118:181–8. carcinomas: are they really heterogeneous? Insights from the FFCD-
[95] Xu J, Shen L, Bai C, Wang W, Li J, Yu X, et al. Surufatinib in GTE national cohort. Eur J Cancer 2017;79:158–65.
advanced pancreatic neuroendocrine tumours (SANET-p): a randomi- [103] Collot T, Fumet JD, Klopfenstein Q, Vincent J, Bengrine L, Ghirin-
sed, double-blind, placebo-controlled, phase 3 study. Lancet Oncol ghelli F. Bevacizumab-based chemotherapy for poorly-differentiated
2020;21:1489–99. neuroendocrine tumors. Anticancer Res 2018;38:5963–8.
[96] Strosberg J, El-Haddad G, Wolin E, Hendifar A, Yao J, Chasen B, et al. [104] Thakker RV, Newey PJ, Walls GV, Bilezikian J, Dralle H, Ebeling PR,
Phase 3 Trial of 177Lu-Dotatate for midgut neuroendocrine tumors. N et al. Clinical practice guidelines for multiple endocrine neoplasia Type
Engl J Med 2017;376:125–35. 1 (MEN1). J Clin Endocrinol Metab 2012;97:2990–3011.
[97] Brabander T, van der Zwan WA, Teunissen JJ, Kam BLR, Feel- [105] Triponez F, Sadowski SM, Pattou F, Cardot-Bauters C, Mirallié E, Le
ders RA, de Herder WW, et al. Long-term efficacy, survival, and Bras M, et al. Long-term follow-up of MEN1 patients who do not have
safety of [177Lu-DOTA0, Tyr3]octreotate in patients with gastroen- initial surgery for small ≤2 cm nonfunctioning pancreatic neuroen-
teropancreatic and bronchial neuroendocrine tumors. Clin Cancer Res docrine tumors, an AFCE and GTE Study: Association francophone
2017;23:4617–24. de chirurgie endocrinienne & groupe d’etude des tumeurs endocrines.
[98] Hicks RJ, Kwekkeboom DJ, Krenning E, Bodei L, Grozinsky-Glasberg Ann Surg 2018;268:158–64.
S, Arnold R, et al. ENETS consensus guidelines for the standards of [106] Antwi K, Nicolas G, Fani M, Heye T, Pattou F, Grossman A, et al. 68Ga-
care in neuroendocrine neoplasia: peptide receptor radionuclide the- Exendin-4 PET/CT detects insulinomas in patients with endogenous
rapy with radiolabeled somatostatin analogues. Neuroendocrinology hyperinsulinemic hypoglycemia in MEN-1. J Clin Endocrinol Metab
2017;105:295–309. 2019;104:5843–52.
[99] Sorbye H, Welin S, Langer SW, Vestermark LW, Holt N, Osterlund [107] Leroy-Freschini B, Amodru V, Addeo P, Sebag F, Vix M, Brunaud L,
P, et al. Predictive and prognostic factors for treatment and survival in et al. Early 18F-FDOPA PET/CT imaging after carbidopa premedica-
305 patients with advanced gastrointestinal neuroendocrine carcinoma tion as a valuable diagnostic option in patients with insulinoma. Eur J
(WHO G3): The NORDIC NEC study. Ann Oncol 2013;24:152–60. Nucl Med Mol Imaging 2019;46:686–95.

S. Dermine.
Service de gastroentérologie et pancréatologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
J. Cros.
Centre de recherche sur l’inflammation, Université de Paris, Inserm UMR1149, Paris, France.
Service de pathologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpitaux Beaujon/Bichat, AP–HP, 100,
boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy/Paris, France.
O. Hentic.
Service de gastroentérologie et pancréatologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
A. Sauvanet.
Service de chirurgie hépato-bilio-pancréatique, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
V. Rebours.
Service de gastroentérologie et pancréatologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
Centre de recherche sur l’inflammation, Université de Paris, Inserm UMR1149, Paris, France.
M.-P. Vullierme.
M. Ronot.
Service de radiologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon, AP–HP, 100, boulevard
du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
R. Lebtahi.
Service de médecine nucléaire, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon, AP–HP, 100,
boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
P. Hammel.
Service d’oncologie digestive, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon, AP–HP, 100,
boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
S. Dokmak.
Service de chirurgie hépato-bilio-pancréatique, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
P. Lévy.
Service de gastroentérologie et pancréatologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
A. Couvelard.
Centre de recherche sur l’inflammation, Université de Paris, Inserm UMR1149, Paris, France.
Service de pathologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpitaux Beaujon/Bichat, AP–HP, 100,
boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy/Paris, France.

EMC - Hépatologie 17
7-107-A-70  Néoplasies neuroendocrines du pancréas : diagnostic, pronostic et traitement

P. Ruszniewski.
L. de Mestier (louis.demestier@aphp.fr).
Service de gastroentérologie et pancréatologie, Université de Paris, European Neuroendocrine Tumor Society (ENETS) Centre of Excellence, Hôpital Beaujon,
AP–HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
Centre de recherche sur l’inflammation, Université de Paris, Inserm UMR1149, Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dermine S, Cros J, Hentic O, Sauvanet A, Rebours V, Vullierme MP, et al. Néoplasies neuroendocrines du
pancréas : diagnostic, pronostic et traitement. EMC - Hépatologie 2020;0(0):1-18 [Article 7-107-A-70].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

18 EMC - Hépatologie

Vous aimerez peut-être aussi