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 13-013-E-10

Maladie de Waldenström
M. Baron, L. Simon, V. Leblond, D. Roos-Weil

Résumé : La maladie de Waldenström, ou macroglobulinémie de Waldenström, est un syndrome lym-


phoprolifératif B chronique caractérisé par une infiltration médullaire composée de lymphocytes, de
lymphoplasmocytes et de plasmocytes qui sécrètent une immunoglobuline (Ig) M monoclonale. La délé-
tion du bras long du chromosome 6, anomalie cytogénétique la plus fréquente, est observée chez un tiers
des patients. Une mutation somatique récurrente (MYD88 L265P) est observée chez plus de 90 % des
patients. De 30 à 50 % des patients sont asymptomatiques au diagnostic et ne doivent pas être traités.
Les manifestations cliniques sont liées à l’infiltration tumorale (cytopénies, adénopathies/splénomégalie)
et/ou aux propriétés physicochimiques ou autoanticorps de l’IgM. La médiane de survie des patients
symptomatiques est de huit ans. Le traitement n’est institué que chez les patients symptomatiques et
repose sur le rituximab, les agents alkylants, le bortézomib, les analogues de purines et les inhibiteurs
de BTK (Bruton’s tyrosine kinase). Pour les patients en bon état général, l’association d’un anticorps
monoclonal et d’une chimiothérapie (alkylant, analogue des purines) ou d’un inhibiteur du protéasome
(bortézomib) est le traitement de référence en première intention. L’autogreffe ou l’allogreffe sont réservées
à des patients jeunes avec un pronostic défavorable.
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Maladie de Waldenström ; IgM monoclonale ; MYD88 ; CXCR4 ; Activité autoanticorps ;


Immuno-chimiothérapie ; Neuropathie

Plan plupart des cas de LLP sont des MW et moins de 5 % des LLP sont
associés à une IgG, une IgA, ou sont non sécrétants. La médiane
■ Introduction 1 d’âge au diagnostic est de 72 ans. La présentation clinique est
protéiforme en raison des propriétés physicochimiques ou de
■ Épidémiologie 1 l’activité autoanticorps de l’IgM monoclonale. La médiane de sur-
■ Biologie 2 vie est de huit ans, mais près de 40 % des patients survivent plus de
Morphologie et immunophénotype de la cellule tumorale 2 dix ans, et 73 % d’entre eux meurent d’une autre cause [1] . La MW
Origine de la cellule tumorale 2 est actuellement incurable en dehors d’une stratégie d’allogreffe
Anomalies moléculaires et génétiques 2 de moelle.
Microenvironnement et cytokines 4
■ Diagnostic 4
■ Manifestations cliniques
Manifestations liées à l’infiltration tumorale
4
4
“ Point fort
Manifestations liées aux propriétés physicochimiques de l’IgM 5
Manifestations liées aux spécificités antigéniques de l’IgM 5 La MW est un syndrome lymphoprolifératif B chronique
■ Pronostic, critères de traitement et de réponse au traitement 6 rare défini par l’association d’une IgM monoclonale, quel
■ Diagnostic différentiel 6 que soit son taux, et d’une infiltration médullaire diffuse

par des lymphoplasmocytes.
Traitement de la maladie de Waldenström 6
Première ligne 7
Rechute 7
Stratégies thérapeutiques 8
■ Conclusion 9
 Épidémiologie
La MW représente seulement 1 à 2 % des hémopathies malignes
et 6 % des syndromes lymphoprolifératifs B chroniques (SLPC B).
 Introduction Son incidence, estimée à 3,4 par million d’habitants chez l’homme
et à 1,7 chez la femme, augmente fortement avec l’âge jusqu’à
La maladie de Waldenström (MW) est un syndrome lymphopro- 60–69 ans, puis plus lentement au-delà de 70 ans [2] . La médiane
lifératif B chronique rare faisant partie du groupe des lymphomes d’âge au diagnostic est de 72 ans et moins de 1 % des patients sont
lymphoplasmocytaires (LLP) et représentant 1 à 2 % de toutes diagnostiqués avant l’âge de 40 ans [3] . L’étiologie reste inconnue,
les hémopathies malignes. Elle est définie par l’association d’une mais l’existence de formes familiales est décrite depuis longtemps :
infiltration médullaire lymphoplasmocytaire et de la sécrétion il existe pour 20 % des patients atteints de MW d’autres cas de MW
d’une immunoglobuline (Ig) monoclonale de type M (IgM). La ou de syndromes lymphoprolifératifs B dans la famille [4] . De plus,

EMC - Hématologie 1
Volume 31 > n◦ 4 > novembre 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1984(20)42362-3

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13-013-E-10  Maladie de Waldenström

la prévalence des gammapathies monoclonales de signification biais d’utilisation du répertoire, s’illustrant par une surreprésenta-
indéterminée (GMSI) à IgM atteint 3,2 à 6,3 % dans les familles tion de la famille IGHV3 et du gène IGHJ4 [13, 14] . À l’issue de leur
de patients ayant une MW alors qu’elle est estimée entre 0,25 différenciation et après le processus d’hypermutation somatique,
et 0,64 % dans la population générale [5] . Le facteur de risque le les cellules tumorales restent bloquées avant l’étape de commuta-
plus important de MW est la GMSI à IgM, avec un risque relatif tion isotypique. Le phénotype des cellules tumorales ainsi que la
estimé à 287 [6] . Chez 210 patients avec GMSI à IgM, le risque de nature et la distribution des mutations somatiques suggèrent que
progression vers une hémopathie lymphoïde a été estimé à 2 % par le clone est issu d’une cellule B postcentre germinatif qui pourrait
an durant les dix premières années, puis 1 % par an. Ce risque est être un lymphocyte B mémoire IgM+ et/ou IgM+ IgD+ localisé dans
d’autant plus important que le taux d’IgM est supérieur à 15 g/l la moelle osseuse [15] . L’étude de leur transcriptome montre une
et que le ratio de chaînes légères libres (CLL) est anormal. Les plus grande proximité avec les lymphocytes B mature qu’avec les
patients évoluent majoritairement vers une MW ou un lymphome plasmocytes [16] .
non hodgkinien (LNH) de bas grade.

“ Point fort “ Point fort


Les mutations récurrentes des gènes MYD88 (90 % des cas)
Le facteur de risque le plus important de développer une et CXCR4 (40 %) sont associées à la MW, même si elles ne
MW est la présence d’une gammapathie monoclonale à sont pas spécifiques, et confèrent un avantage prolifératif
IgM, avec un risque de progression évalué à 2 % par an aux cellules. Les patients avec une mutation de CXCR4 ont
durant les dix premières années puis à 1 % par an. une infiltration médullaire et un taux d’IgM monoclonale
plus importants.

 Biologie
Anomalies moléculaires et génétiques
Morphologie et immunophénotype Cytogénétique
de la cellule tumorale Les anomalies chromosomiques détectées par caryotype
La MW est caractérisée par une infiltration médullaire nodu- conventionnel et/ou hybridation fluorescente in situ sont pré-
laire, diffuse et/ou interstitielle, constituée majoritairement de sentes dans 45 à 50 % des cas mais sont non spécifiques de la MW.
petits lymphocytes mêlés, en proportions variables, à des lym- La délétion d’une partie du bras long du chromosome 6 (del6q)
phoplasmocytes et des plasmocytes. Cette infiltration représente est l’anomalie la plus fréquente, présente dans 30 à 50 % des
10 à 100 % des cellules médullaires, au sein desquelles il est fré- cas et sans signification pronostique particulière [17, 18] . Les autres
quent d’observer une augmentation des mastocytes, chez 26 % anomalies récurrentes rapportées sont : la trisomie 18 (13 %), la
des patients [7] . Les cellules lymphoplasmocytaires peuvent être del13q14 (13 %), la trisomie 4 (8 %), la del17p13 (région délétée
observées dans le sang périphérique. Au sein des ganglions, comportant le gène TP53 ; 8 %), la del11q22 (ATM ; 7 %) et la
l’architecture est dans la majorité des cas partiellement conser- trisomie 12 (4 %) [19] . Les translocations représentent 35 % des
vée, avec la présence d’un infiltrat cellulaire monotone et de petite anomalies chromosomiques mais seules 2 % impliquent les gènes
taille, avec des inclusions intranucléaires PAS+ (corps de Dutcher IGH ou IGL. Aucune de ces anomalies n’est spécifique de la MW,
de nature immunoglobulinique) et de mastocytes. Dans de plus mais leur fréquence est différente de celle des autres SLPC B. La
rares cas, l’architecture ganglionnaire est totalement détruite, avec délétion del6q et la trisomie 4 sont plus fréquentes dans la MW, la
une plus grande proportion de cellules plasmocytaires et/ou de délétion del13q dans les leucémies lymphoïdes chroniques (LLC)
grandes cellules. L’immunophénotypage des cellules tumorales se et le myélome multiple (MM), et les translocations impliquant
caractérise par l’expression de FMC7, de CD27, des marqueurs IGH dans le MM. Un impact pronostique de ces anomalies n’a été
pan-B (CD19, CD20, CD79a et b, CD22) et d’une IgM monoty- rapporté que pour la délétion del17p, associée à une survie sans
pique de surface restreinte à une chaîne légère kappa ou lambda, progression (SSP) plus courte, de 18,7 mois versus 30 mois [19] .
alors que CD5 et CD23 ne sont exprimés que dans une mino- L’utilisation de puces génomiques de type single nucleotide
rité de cas (20 %) et que CD10 n’est que très rarement exprimé polymorphism (SNP)-array ou hybridation génomique compara-
(5 à 10 %). CD19 et CD20 sont exprimés avec une intensité de tive (comparative genomic hybridization [CGH])-array a permis
fluorescence forte alors que CD22 est faiblement exprimé. Pour d’identifier deux gènes suppresseurs de tumeurs situés sur le
différencier les MW des lymphomes de la zone marginale (LZM), 6q, potentiellement impliqués dans la pathogenèse de la MW :
certains marqueurs peuvent être utiles : les cellules de MW sont BLIMP1 (qui code la protéine PRDM1) en 6q21 et TNFAIP3 en
CD25+, CD22 faible et CD103–, tandis que les cellules de LZM 6q23 [20] .
sont CD25–, CD22+ et CD103+ [8, 9] . L’expression de CD24 et/ou
de CD13 par les cellules de MW peut également permettre de dis- Mutation de MYD88
criminer d’une MW des autres SLPC B [10] . Il existe par ailleurs un
Une mutation somatique récurrente (MYD88 L265P) a été iden-
composant plasmocytaire CD38+, CD138+, avec une restriction
tifiée dans les cellules tumorales de plus de 90 % des cas de
isotypique kappa ou lambda identique à celle de la population
MW [21] . Elle a été décrite initialement dans les lymphomes B dif-
lymphoïde, ne comportant pas le profil CD19– et CD56+ des cel-
fus à grandes cellules (LBDGC) de type ABC (cellules B activées ;
lules plasmocytaires myélomateuses [11] .
40 %) alors qu’elle reste rare dans le sous-groupe GCB (cellules B
du centre germinatif) et qu’elle est présente dans 70 % des lym-
Origine de la cellule tumorale phomes du système nerveux central (SNC) [22] . Cette mutation,
absente dans les cellules de myélome, est exprimée chez 10 % des
L’origine de la cellule tumorale n’est pas encore parfaitement LZM et 2 à 3 % des LLC, principalement IGHV-mutées [23] . Elle
élucidée. Dans 95 % des cas, le statut des gènes codant les régions représente donc un marqueur sensible de la MW et une possible
variables des chaînes lourdes des immunoglobulines (IGHV) est cible thérapeutique. Enfin, elle est présente chez plus de 70 % des
dit muté, c’est-à-dire comportant moins de 98 % d’homologie patients avec GMSI IgM. Les mutations décrites ne se limitent pas
avec la séquence nucléotidique germinale, sans qu’il soit néan- à la mutation L265P. Dans la MW, les autres mutations de MYD88
moins certain qu’il y ait eu contact antigénique antérieur [12] . décrites comprennent S219C, M232T et S243N, également obser-
Plusieurs études ont rapporté, par séquençage des gènes IGHV, un vées dans les LBDGC.

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m
ic
ro
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IL-6R

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IL-6

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TLRs/IL-1R

n
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IL-6

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IL-6

en
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IL6ST
MYD88
HCK

BTK BTK PIL3R2


IRAK4 PLCγ

IRAK1 PI3K

TRAF6
PKC
TAK1
TA
B 1 B2
TA
AKT

NEMO ERK1/2
IKKα IKKβ HCK

mTOR
α
IKB
5
p6 IL-6
p50

croissance
survie

p50 p65

Figure 1. Signalisation de MYD88 muté dans la maladie de Waldenström (d’après [24] ). TLR : toll-like receptor ; IL : interleukine ; MYD : myeloid differentiation ;
BTK : Bruton’s tyrosine kinase ; IRAK : IL-1β receptor-associated kinase ; TRAF6 : TNF receptor-associated factor 6 ; TAK : TGF-β associated kinase ; TAB : TAK1-binding
proteins ; NEMO : NF-KB essential modulator ; IKK : IKB kinase ; PIK : phosphoinositide kinase ; Pi3K : phosphoinositide 3-kinase ; AKT (ou PKB) : protéine kinase
B ; mTor : mechanistic target of rapamycin ; HCK : hemopoietic cell kinase ; PLC : phospholipase C ; PKC : protéine kinase C.

MYD88 est une molécule adaptatrice jouant un rôle dans Mutation de CXCR4
la signalisation des récepteurs toll-like (TLR) et du récepteur à La présence d’une mutation, de type non-sens ou insertion-
l’interleukine 1 (IL-1R) (Fig. 1). Le recrutement de MYD88 par délétion (indel), dans le gène CXCR4 a été rapportée dans 30 à
les TLR passe par la voie de la Bruton tyrosine kinase (BTK). 40 % des MW. Elle représente ainsi le second site de mutation le
Après l’activation des récepteurs, MYD88 est recrutée et se lie plus fréquent après MYD88. CXCR4 est un récepteur de chimio-
avec IRAK4, IRAK1 et IRAK2 pour former un complexe appelé kine impliqué dans la survie, la migration et l’adhésion au stroma
« myddosome » qui active ensuite la signalisation du nuclear des cellules de MW par l’intermédiaire de son interaction avec son
factor-kappa B (NF-␬B). Les inhibiteurs de MYD88 diminuent la ligand CXCL-12 (également appelé SDF-1, pour stromal cell- deri-
phosphorylation d’IRAK1 et de la protéine I␬B␣ inhibitrice de ved factor 1) [29] . Ces mutations activatrices sont responsables d’un
NF-␬B, et diminuent la survie des cellules tumorales MYD88 défaut d’internalisation du récepteur et donc de son activation
mutées, confirmant l’importance de NF-␬B dans la survie et la persistante, qui confère un avantage de prolifération et de survie
croissance des cellules tumorales [21] . La mutation de MYD88 aux cellules de MW. Plus de 40 mutations différentes de CXCR4
peut aussi favoriser la transcription de la kinase HCK, membre ont déjà été décrites dans la MW [30] . La plus fréquente est la muta-
de la famille des kinases SRC, qui peut aussi être activée par tion non-sens CXCR4S338X . L’emplacement de ces mutations (dans
l’IL-6, dont la transcription peut elle-même être activée par la portion C-terminale de la protéine) est identique à celui des
MYD88 muté [25] . HCK contribue à la croissance et à la survie mutations observées au cours du syndrome de WHIM (warts, hypo-
des cellules de MW via BTK et l’activation des voies de signa- gammaglobulinemia, infections, myelokathexis). Les patients avec
lisation PI3K/AKT et MAPK/ERK. Enfin, l’absence de mutation mutations de MYD88 et de CXCR4 ont moins d’adénopathies,
de MYD88 chez des patients atteints de MW asymptomatique mais une infiltration médullaire plus marquée et un taux d’IgM
est associée à une progression vers une maladie symptoma- plus élevé [31, 32] , soulignant le rôle de CXCR4 dans l’adressage
tique plus précoce [26] et, selon certaines études, une moindre médullaire (homing). L’impact de ces mutations sur la réponse
réponse au traitement et une SSP et une survie globale (SG) à certains traitements et sur la SG reste controversé. Il n’a pas
inférieures [27, 28] . été clairement rapporté jusqu’à présent de différence significative

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Tableau 1.
Critères de diagnostic différentiel des gammapathies de signification indéterminée (GMSI) IgM et de la MW asymptomatique et symptomatique.
MW symptomatique MW asymptomatique GMSI IgM symptomatique GMSI IgM asymptomatique
IgM sérique + + + +
Infiltration médullaire en morphologie + + – –
Symptômes liés à l’infiltration tumorale + – – –
Symptômes liés à l’IgM + – + –

IgM : immunoglobuline M ; MW : maladie de Waldenström.

entre les MW à CXCR4 muté versus non muté [33–35] . Néanmoins, CD25+, CD27+, FMC7+, CD103–, éventuellement associée à un
deux études ont démontré l’impact défavorable des mutations composant plasmocytaire CD38+ CD138+ et à une mutation
non-sens, et plus précisément de la mutation CXCR4S338X , sur la MYD88 L265P.
réponse à l’ibrutinib et la SSP sous ibrutinib [36, 37] . Enfin, un délai Dans certains cas, l’IgM peut migrer dans la région bêta de
de réponse plus long au traitement par ibrutinib a été rapporté l’électrophorèse du fait de sa conformation pentamérique. Il arrive
par plusieurs équipes en cas de mutation de CXCR4 [34, 36, 38] . que deux composants monoclonaux de type IgM soient mis en
évidence (environ 5 % des cas), qui correspondent soit à deux
Mutation de TP53 formes différentes (monomérique et pentamérique) d’une même
IgM, soit à une vraie biclonalité. La technique néphélométrique
L’incidence et les conséquences fonctionnelles des mutations de dosage pondéral de l’IgM ne doit pas être utilisée pour suivre
de TP53 ont été rapportées dans une cohorte de 125 patients l’évolution de l’IgM, du fait d’une variabilité trop importante.
non traités auparavant [39] . Une mutation est présente dans 7 %
des cas de MW et associée à une délétion del17p dans 58 % des
cas. Les altérations de TP53 (mutations et/ou délétions) sont asso-
ciées à davantage d’anomalies génomiques et des SG et SSP plus
courtes, ainsi que déjà démontré dans d’autres hémopathies lym-
“ Point fort
phoïdes. Des données in vitro et chez quelques patients suggèrent
une efficacité de l’ibrutinib en cas d’altérations de TP53 [39, 40] . La manifestation clinique la plus fréquente est une anémie
normochrome et normocytaire.
Microenvironnement et cytokines
Le microenvironnement médullaire joue un rôle impor-
L’évaluation biologique de routine initiale comporte : hémo-
tant dans la croissance tumorale des cellules de MW [41] .
gramme, fonction rénale, tests hépatiques et d’hémostase, dosage
L’augmentation des mastocytes, rapportée dans d’autres cancers
de la bêta-2 microglobuline, tests urinaires (électrophorèse, immu-
tels que la LLC, le lymphome de Hodgkin ou des cancers solides,
nofixation et protéinurie des 24 heures), sérologies du VHB et
en est un exemple. Les mastocytes peuvent exprimer à leur surface
du VHC. L’anomalie biologique la plus fréquente est une ané-
le ligand de CD40 (CD40L), qui stimule la prolifération lympho-
mie normochrome et normocytaire, présente dans 60 % des cas.
cytaire B et la sécrétion d’Ig. Dans la MW, les mastocytes infiltrent
Une hyperlymphocytose modérée peut être observée dans de rares
les agrégats tumoraux médullaires ou se disposent en couronne
cas. Les tests hépatiques et rénaux mettent rarement en évidence
à leur pourtour et expriment constitutivement le CD40L, sou-
des anomalies liées à une infiltration tumorale, à une amylose
tenant ainsi la croissance tumorale [42] . De plus, les cellules de
ou à une cryoglobuline. L’étude de l’hémostase révèle souvent
MW produisent du CD27 soluble (sCD27), qui stimule lui-même
un allongement du temps de thrombine ou une thrombopa-
l’expression du C40L sur les mastocytes [43] . Par ailleurs, l’IL6,
thie témoignant d’une interaction de l’IgM avec les facteurs de
cytokine pro-inflammatoire produite par les cellules médullaires
la coagulation. Les examens urinaires mettent en évidence dans
stromales, se fixe sur les cellules tumorales et active la signa-
60 % des cas une protéinurie faite de CLL, en général inférieure à
lisation JAK-STAT3. Cette activation est elle-même responsable
1 g/24 heures, qu’il n’est pas nécessaire de suivre régulièrement.
d’une stimulation de la production d’IL6, qui explique la pré-
Enfin, il est fréquent que la MW soit associée à un syndrome
sence fréquente d’un syndrome inflammatoire biologique dans
inflammatoire biologique, qui peut justifier le dosage de la CRP
la MW. La localisation médullaire des cellules de MW est quant
au diagnostic.
à elle en partie régulée par les cellules stromales médullaires qui
L’évaluation sera complétée en fonction d’éventuels points
produisent la chimiokine CXCL12. CXCL12 se fixe sur le récep-
d’appel cliniques (dosage des CLL circulantes si suspicion
teur CXCR4 exprimé à la surface des cellules tumorales et l’axe
d’amylose, recherche d’anticorps anti-MAG (anti-myelin-
CXCL12-CXCR4 garantit la migration et l’adhésion des cellules
associated glycoprotein) si neuropathie, cryoglobuline, etc.).
tumorales aux cellules stromales médullaires [29] .
Les critères diagnostiques respectifs des GMSI IgM et des MW
sont rappelés dans le Tableau 1 [45] .

 Diagnostic
La présence d’une IgM monoclonale est nécessaire au diagnos-
 Manifestations cliniques
tic de MW mais non suffisante, car elle peut être observée dans
Les manifestations cliniques sont liées soit à l’infiltration tumo-
d’autres SLPC B (LLC, LZM, etc.) et dans les GMSI.
rale, soit aux propriétés physicochimiques ou autoanticorps de
Les critères du diagnostic de MW ont été mis à jour en 2016
l’IgM et sont résumées dans le Tableau 2 [46–48] . De 30 à 50 % des
lors du 8e Atelier international sur la MW [44] . Ils s’appuient sur
patients ont une maladie indolente sans manifestation clinique
des examens sériques : électrophorèse des protéines et immuno-
particulière au diagnostic.
fixation sériques ; et des examens médullaires : myélogramme
avec cytométrie de flux et recherche de mutation MYD88, biopsie
ostéomédullaire avec analyse immunohistochimique. Manifestations liées à l’infiltration tumorale
Le diagnostic repose sur la détection d’une IgM monoclonale
sérique, quel que soit son taux, et d’une infiltration médullaire dif- L’atteinte médullaire est responsable de cytopénies, dont la
fuse par des petits lymphocytes à différenciation plasmocytaire, plus fréquente est l’anémie, et environ 20 % des patients ont
représentant 10 % ou plus des cellules médullaires et de phéno- un syndrome tumoral ganglionnaire ou splénique. L’atteinte
type IgM+, CD5–/+, CD10–/+, CD19+, CD20+, CD22+, CD23–/+, d’autres organes est observée chez environ 5 % des patients

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Tableau 2.
Manifestations cliniques observées au cours de la maladie de
Waldenström. “ Point fort
Cause, nature Symptômes
Signes généraux Fièvre, sueurs nocturnes Outre les manifestations cliniques témoignant de la masse
Amaigrissement, altération de l’état tumorale (cytopénies, adénopathies et organomégalie),
général les symptômes peuvent être secondaires à une activité
Infiltration tumorale Cytopénies autoanticorps de l’IgM monoclonale (anticorps anti-MAG
Adénopathies, organomégalie et neuropathie, cryoglobuline de type II et vascularite,
Infiltration extraganglionnaire rare etc.) ou encore aux propriétés physicochimiques de l’IgM
(rénale, hépatique, neurologique, etc.) monoclonale (hyperviscosité, cryoglobuline de type I,
IgM sérique : propriétés Syndrome d’hyperviscosité troubles de l’hémostase, etc.).
physicochimiques Troubles de l’hémostase (Willebrand
acquis)
Cryoglobuline de type I
Dépôts : amylose AL ou dépôts de l’IgM
observée, essentiellement avec les facteurs de la coagulation (II,
complète VIII, facteur Willebrand) ou avec les plaquettes, responsable d’un
syndrome hémorragique avec allongement du temps de saigne-
IgM sérique : spécificités Neuropathies périphériques (anti-MAG en
ment. La maladie de Willebrand acquise est une des complications
antigéniques premier lieu)
classiques du syndrome d’hyperviscosité du fait des forces de
Cryoglobuline de type II
Maladie des agglutinines froides
cisaillement qui clivent les multimères de facteur Willebrand.
Rarement, l’IgM complète peut se déposer dans différents tis-
IgM : immunoglobuline M ; MAG : myelin associated glycoprotein. sus : dépôts rénaux avec atteinte glomérulaire, nodules cutanés,
dépôts digestifs avec diarrhée et malabsorption. Enfin, la MW se
complique dans 2 % des cas environ d’une amylose AL.
(poumon, peau, rein, tube digestif, SNC). L’atteinte du SNC est
exceptionnelle (syndrome de Bing-Neel) et liée à une infiltration
lymphoplasmocytaire du SNC, soit de façon diffuse, soit sous
forme tumorale. Elle est associée à des manifestations neurolo-
giques multiples et hétérogènes : troubles de l’équilibre (48 %),
“ Point fort
atteinte des paires crâniennes (36 %), altération de l’état général
(27 %), troubles des fonctions cognitives (27 %), troubles sensitifs Le syndrome d’hyperviscosité est une urgence théra-
(25 %) ou encore atteinte motrice (14 %) [49] . L’association d’une peutique et doit être suspecté et recherché en cas de
urticaire à des douleurs osseuses et/ou articulaires et des signes céphalées, d’épistaxis ou de troubles neurologiques chez
généraux constitue le syndrome de Schnitzler. des patients avec un taux d’IgM supérieur à 30 g/l.

Manifestations liées aux propriétés


physicochimiques de l’IgM
Manifestations liées aux spécificités
Syndrome d’hyperviscosité
antigéniques de l’IgM
Le syndrome d’hyperviscosité est une complication classique de
la MW, du fait du caractère pentamérique de l’IgM. Il est rapporté L’IgM monoclonale peut reconnaître des déterminants antigé-
chez 15 % des patients au diagnostic. Un taux d’IgM supérieur à niques des nerfs périphériques, des autres immunoglobulines et
30 g/l est un facteur de risque mais il existe une grande varia- des globules rouges [51] .
bilité individuelle. Les signes cliniques d’hyperviscosité sont :
céphalées, troubles visuels, épistaxis et hémorragies rétiniennes Activité dirigée contre les déterminants
au minimum, et peuvent évoluer vers d’authentiques troubles antigéniques du nerf périphérique
de la conscience, déficits moteurs ou dysfonction cardiaque. La
viscosité sanguine pouvant être élevée chez des patients asymp- Environ 20 % des patients développent une neuropathie péri-
tomatiques, sa mesure ne représente pas un examen utile au phérique. Il s’agit dans la majorité des cas d’une neuropathie
diagnostic. Le fond d’œil permet de faire le diagnostic en mettant chronique progressive, symétrique, distale [52] . Il existe dans deux
en évidence des veines tortueuses, des exsudats, des hémorragies cas sur trois une activité de l’IgM dirigée contre des antigènes
et un œdème papillaire [50] . De ce fait, les transfusions globu- du nerf, incluant la glycoprotéine associée à la myéline (MAG,
laires doivent être évitées au maximum chez les patients ayant 50 % des patients), le sulfatide, la chondroïtine sulfate C, les
un taux d’IgM élevé, et réalisées seulement après échanges plas- protéines du cytosquelette (vimentine, tubuline) et plusieurs gan-
matiques chez les patients ayant un syndrome d’hyperviscosité. gliosides : GM1 ± GD1b, GQ1b, GD1 (20 % des patients). La
Les échanges plasmatiques doivent être institués en urgence neuropathie anti-MAG est la plus fréquente. Elle est chronique,
et sont efficaces pour diminuer rapidement le taux des IgM, progressive, ataxiante et démyélinisante, avec une augmentation
dont 80 % sont intravasculaires et pour lesquelles il n’y a marquée des temps de latence distale à l’EMG. Sa progression
pas de relargage tissulaire (diminution du taux d’IgM de 35 % est le plus souvent lente, avec une atteinte initialement sen-
après un échange). Un traitement de l’hémopathie doit être ins- sitive (paresthésies, crampes, douleurs) et des troubles de la
tauré de façon concomitante pour contrôler de façon durable la sensibilité profonde (ataxie), et plus tardivement une atteinte
maladie. motrice possible. Le traitement est nécessaire si la neuropathie
est invalidante ou évolutive et repose en premier lieu sur le
Cryoglobuline de type I, interaction rituximab (monothérapie ou association). La neuropathie avec
anticorps anti-GM1 est une neuropathie multifocale motrice avec
protéine-protéine, dépôts tissulaires présence de blocs de conduction. Le traitement repose sur la
Une cryoglobuline de type I symptomatique est retrouvée chez perfusion d’immunoglobulines à fortes doses. Une autre neuro-
5 % seulement des patients au diagnostic alors que la recherche pathie démyélinisante est le syndrome de CANOMAD (chronic
d’une cryoglobulinémie est positive dans 20 % des cas. Les symp- ataxic neuropathy, ophtalmoplegia, monoclonal M protein, cold agglu-
tômes sont la conséquence de la précipitation de l’IgM au froid, tinins and disialosyl antibodies) qui est une affection rare. Chez
qui entraîne une altération de la circulation sanguine au sein 30 % des patients avec neuropathie périphérique, aucune acti-
des petits vaisseaux. Une interaction protéine-protéine peut être vité de l’IgM vis-à-vis des antigènes connus ne peut être mise en

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évidence. Il faut rechercher une autre cause de neuropathie Tableau 3.


(dépôts endoneuraux d’IgM, cryoglobuline, amylose, infiltration Critères de réponse définis lors du 6e Atelier international sur la MW en
tumorale, etc.) [52] . 2013.
Catégorie de réponse Définition
Cryoglobuline de type II, activité agglutinines
Réponse complète Taux d’IgM sérique normal et
froides, autres spécificités disparition de l’IgM monoclonale en IF
Une activité de l’IgM dirigée contre les IgG polyclonales est Disparition de l’infiltration médullaire
responsable d’une cryoglobuline de type II avec activité facteur à la BOM et au myélogramme
rhumatoïde et manifestations cliniques à type de vasculite des Disparition du syndrome tumoral
petits vaisseaux. L’IgM peut également reconnaître des antigènes Très bonne réponse partielle Diminution de plus de 90 % du taux
associés aux globules rouges (I, i) à des températures inférieures à sérique d’IgM
37 ◦ C et être responsable, chez moins de 10 % des patients, d’une Disparition du syndrome tumoral
anémie hémolytique de type agglutinines froides associée à des Absence de nouveaux symptômes
troubles vasomoteurs (maladie de Raynaud, acrocyanose, etc.) [53] . Réponse partielle Diminution entre 50 et 90 % du taux
Rarement l’IgM peut reconnaître des déterminants antigéniques sérique d’IgM
du glomérule, de la peau ou de la rétine, et être respectivement Diminution du syndrome tumoral
responsable d’une glomérulonéphrite, d’un pemphigus ou d’une Absence de nouveaux symptômes
rétinite [51] . Réponse mineure Diminution entre 25 et 50 % du taux
sérique d’IgM
Absence de nouveaux symptômes
 Pronostic, critères de traitement Maladie stable Diminution ou augmentation
inférieure à 25 % du taux sérique d’IgM
et de réponse au traitement Stabilité du syndrome tumoral
Absence de nouveaux symptômes
Différents scores pronostiques ont été développés. L’index Maladie progressive Augmentation supérieure ou égale à
pronostique international (international staging system for Waldens- 25 % du taux sérique d’IgM
tröm macroglobulinaemia [ISSWM]), incluant un âge supérieur à 65 et/ou progression des symptômes
ans, un taux d’hémoglobine (Hb) inférieur ou égal à 11,5 g/dl, cliniques liés à la maladie
de plaquettes (plq) inférieur ou égal à 100 G/l, d’IgM supérieur
à 70 g/l et de bêta-2 microglobuline supérieur à 3 mg/l, est le plus IF : immunofixation ; IgM : immunoglobuline M ; BOM : biopsie ostéomédul-
laire.
solidement validé et le plus utilisé [54] . L’absence de mutation de
MYD88 est un facteur pronostique de progression plus précoce
vers une maladie symptomatique [26] . Les mutations CXCR4 non- maladie des agglutinines froides symptomatique, amylose AL,
sens sont associées à une moins bonne réponse et à une moins etc.).
bonne SSP sous ibrutinib [32, 36] . Les anomalies de TP53 (délétion D’après les recommandations élaborées lors du 6e Atelier inter-
et/ou mutation) sont responsables d’une SG plus courte. national sur la MW, les critères de réponse sont fondés sur les
résultats des examens sériques, médullaires et scanographiques,
et sont résumés dans le Tableau 3 [56] . En pratique clinique et en

“ Point fort dehors des essais thérapeutiques, l’évaluation médullaire n’est pas
réalisée systématiquement.
Enfin, il faut souligner que les délais de réponse peuvent être
particulièrement longs dans cette affection et il n’est pas rare que
Seuls les patients symptomatiques doivent être traités.
les réponses surviennent ou se complètent après la fin du traite-
ment.

Il n’y a pas d’indication à traiter un patient asymptomatique,


même en cas de taux élevé d’IgM, le délai médian de progression
étant de sept ans [55] . Les facteurs pronostiques d’évolution pré-  Diagnostic différentiel
coce en maladie symptomatique nécessitant un traitement sont
un taux d’IgM supérieur ou égal à 45 g/l, de bêta-2-microglobuline Le diagnostic différentiel le plus difficile est le LZM splénique :
supérieur ou égal à 4 mg/l ou d’albumine inférieur ou égal à 35 g/l, une expression forte du CD22, l’absence d’expression du CD13,
ou une infiltration médullaire supérieur ou égal à 70 % [26] . En pré- de BCL2 et la présence d’une délétion 7q21 aident au diagnos-
sence de l’un de ces facteurs, le risque de progression à deux ans tic de LZM splénique. Le diagnostic de myélome IgM repose
est supérieur à 60 %. sur une infiltration médullaire purement plasmocytaire, CD138+,
Les critères de traitement sont : CD20–, la présence de lacunes osseuses et d’une translocation
• la présence de signes généraux (sueurs, fièvre, altération de l’état (11;14)(q13;q32) et ne pose généralement pas de vraie difficulté.
général) ; Le diagnostic différentiel avec les LNH du tissu lymphoïde asso-
• les cytopénies : taux d’Hb inférieur à 10 g/dl ou de plaquettes cié aux muqueuses (mucosa-associated lymphoid tissue [MALT]) et
inférieur à 100 G/l ; les LZM ganglionnaires est facile. Les localisations des LNH du
• une masse tumorale symptomatique ou volumineuse ; MALT sont extraganglionnaires, avec une atteinte médullaire très
• une activité délétère de l’IgM (syndrome d’hyperviscosité, cryo- inconstante. Pour les LZM ganglionnaires, l’histologie est discri-
globuline symptomatique, neuropathie périphérique sévère, minante.

 Traitement de la maladie
“ Point fort de Waldenström
Le régime de traitement le plus fréquemment utilisé en Un scanner cervico-thoraco-abdominopelvien avec injection de
première ligne est le rituximab, le cyclophosphamide et la produit de contraste doit être réalisé avant l’instauration du trai-
dexaméthasone (RCD). tement. La tomographie par émission de positons-scanner n’est
pas recommandé.

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Maladie de Waldenström  13-013-E-10

avec une SSP à cinq ans de 57 % [64] . La combinaison du borté-

“ Point fort zomib au rituximab et à la dexaméthasone (BDR) offre le bénéfice


d’une activité synergique et rapide. Chez 59 patients traités en pre-
mière ligne, la SSP médiane a été de 43 mois [65] . Le délai médian
d’obtention d’une réponse est compris entre 1,5 et trois mois [66] .
Dans un avenir proche, le traitement sera possiblement
Le développement d’une neuropathie périphérique est rapporté
adapté au statut mutationnel de CXCR4. dans 46 % des cas, dont 7 % de grade supérieur à 3 (pour des sché-
mas de bortézomib intraveineux, classiquement plus pourvoyeurs
de neuropathie que les schémas sous-cutanés). Au dernier suivi,
toutes les neuropathies étaient soit résolutives, soit de grade 1.
Première ligne Une étude européenne de phase 3 est en cours afin de comparer
le RCD seul au RCD avec bortézomib. Le bortézomib en première
Rituximab et association rituximab, ligne est réservé aux situations d’urgence thérapeutique, en raison
cyclophosphamide et dexaméthasone (RCD) de sa rapidité d’action, ou chez les patients jeunes afin d’éviter
Les cellules de la MW expriment à leur surface le CD20, fai- l’utilisation des alkylants ou des analogues nucléosidiques. Il faut
sant du rituximab (R) un composant majeur de son traitement, néanmoins souligner qu’il ne dispose pas à ce jour d’autorisation
en association avec d’autres molécules. En monothérapie, le taux de mise sur le marché (AMM) en France dans la MW.
de réponse globale au rituximab est modéré, estimé à 52 % chez
des patients en première ligne ou déjà traités auparavant [57] . La Chlorambucil
tolérance est bonne, en dehors d’un risque d’augmentation de Le traitement de la MW a longtemps reposé sur le chlorambu-
l’IgM chez 30 % des patients (appelée effet flare) en début de trai- cil administré en continu ou en discontinu. Le taux de réponse
tement, qui peut durer pendant quatre mois et ne préjuge pas globale est modeste, estimé à 38 % avec une SSP médiane de
de l’efficacité ou non du traitement [58] . Le rituximab doit donc 27 mois [67] . Le chlorambucil est bien toléré à court terme mais
être utilisé avec précaution chez des patients ayant un taux élevé associé à un risque de développer une néoplasie secondaire,
d’IgM ou un syndrome d’hyperviscosité patent et son administra- de type syndrome myélodysplasique, leucémie aiguë ou cancer
tion est en général repoussée à la cure suivante en cas de pic d’IgM solide, qui atteint 20 % des cas [67] . Dans l’essai randomisé pros-
supérieur à 40 g/l. La réponse est lente, avec un délai moyen de pectif comparant chlorambucil et fludarabine, le risque lié au
quatre mois. L’usage du rituximab en monothérapie est réservé chlorambucil était ainsi nettement plus élevé que celui lié à la
aux patients très fragiles ou très cytopéniques (car il est dénué de fludarabine (3,7 %) [67] . La réponse aux alkylants est lente, le délai
toxicité hématologique), ou dans un contexte de manifestation d’obtention d’une réponse étant de quatre à six mois. De nos
dysimmunitaire satellite de la MW (notamment la neuropathie jours, le chlorambucil est réservé aux patients très fragiles, qui
anti-MAG). ne peuvent bénéficier des régimes thérapeutiques de référence, et
Les résultats de l’association rituximab-cyclophosphamide- le plus souvent associé au rituximab.
dexaméthasone (RCD) ont été rapportés pour la première fois en
2007 chez 72 patients traités en première ligne, et mis à jour en Échanges plasmatiques
2015 [59, 60] . Le taux de réponse globale et la SSP médiane étaient
respectivement de 83 % et de 35 mois. Le délai de réponse médian Les échanges plasmatiques sont un traitement symptomatique
était de 4,1 mois et seuls 9 % des patients ont développé une neu- de certaines complications de la MW. Ils sont proposés en urgence
tropénie de grade 3. Ce schéma est actuellement l’un des plus en cas de syndrome d’hyperviscosité et peuvent également l’être
utilisés dans la prise en charge en première ligne de la MW en en cas d’interaction protéines-protéines, de cryoglobuline ou de
raison de son efficacité et de son faible taux de toxicité. maladie des agglutinines froides symptomatiques avec manifes-
tations cliniques graves nécessitant une diminution rapide du
contingent monoclonal. Ils permettent de diminuer rapidement
Bendamustine et rituximab (BR) le taux des IgM, dont 80 % sont intravasculaires et pour lesquelles
La bendamustine est une bonne alternative thérapeutique. il n’y a pas de relargage tissulaire. Un seul échange plasmatique
Deux études visant à évaluer l’association de rituximab et de ben- diminue le taux d’IgM de 35 % et la viscosité plasmatique de
damustine, l’une par comparaison au RCD, l’autre avec BR seul, 50 %. Ils doivent toujours être complétés par un traitement de
ont montré de façon concordante un taux de réponse globale l’hémopathie afin d’obtenir une diminution durable de la pro-
élevé, respectivement de 95 et 97 %, et une SSP à deux ans de duction de l’IgM de façon concomitante.
88 et 97 % [61, 62] . L’essai comparatif suggérait une tendance à
l’augmentation de la SSP dans le bras BR versus RCD et les réponses
obtenues étaient indépendantes du statut mutationnel de MYD88
Rechute
et CXCR4 [62] . Les réponses pouvaient se compléter après la fin Pour les patients en rechute, le traitement antérieur peut être
du traitement. L’administration de quatre cycles de BR est proba- de nouveau proposé si la durée de la première réponse a été
blement suffisante pour une grande majorité de patients [61] . Les supérieure à deux ans. Dans le cas contraire, un changement de
principaux effets secondaires sont hématologiques, avec notam- molécule est justifié.
ment 38 % et 16 % de neutropénies et thrombopénies au long
cours. Le profil de toxicité de l’association BR est donc moins Inhibiteurs de BTK
favorable que celui du RCD. Enfin, l’essai randomisé évaluant
l’intérêt d’un traitement d’entretien par R des patients répon- L’ibrutinib est un inhibiteur sélectif et réversible de BTK large-
deurs à BR n’a montré qu’une augmentation non significative ment utilisé dans la LLC. Dans la MW, trois études ont rapporté
de la SSP après traitement d’entretien (médiane 101 mois contre son efficacité chez des patients en rechute ou réfractaires ou en
83 mois). Il confirme en revanche, pour l’ensemble des patients, première ligne [33, 34, 38] . L’étude randomisée de phase 3 INNO-
l’obtention d’une SSP médiane de 65,3 mois (données présentées VATE, chez des patients traités en première ligne ou en rechute,
sous forme de résumé) [63] . Ce régime est donc de plus en plus uti- a montré chez les 75 patients qui avaient reçu l’association de
lisé en première ligne chez les patients qui n’ont que peu ou pas rituximab et d’ibrutinib une SSP à 30 mois de 82 %, contre 28 %
de comorbidités et/ou ayant un syndrome tumoral important. pour le rituximab seul, avec un délai médian de réponse éva-
lué à deux mois [34] . Les effets secondaires les plus fréquemment
rapportés avec l’ibrutinib sont les diarrhées, les arthralgies, les
Bortézomib cytopénies et l’hypertension artérielle. L’incidence d’un saigne-
Le bortézomib est un inhibiteur réversible du protéasome cou- ment majeur ou d’une fibrillation auriculaire est d’environ 5 %
ramment utilisé dans le mélome. Dans la MW, il a donné lieu pour chacun des deux événements. Le traitement est administré
chez 26 patients en première ligne thérapeutique, en combinai- par voie orale jusqu’à intolérance ou progression, ce qui représente
son avec le rituximab, à un taux de réponse globale de 88 %, un coût important. Actuellement, l’ibrutinib dispose en France

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d’une AMM dans la MW en rechute, ou en première ligne chez Tableau 4.


des patients non éligibles à une immuno-chimiothérapie. Réponse globale et survie sans progression observées avec les régimes
thérapeutiques fréquemment utilisés.
Analogues des purines Traitement Réponse Survie sans Références
Les analogues des purines, tels que la fludarabine ou la cla- globale (%) progression
dribine, peuvent être utilisés. L’association de fludarabine et de Rituximab 52 NR [57]

rituximab a donné lieu chez des patients traités en première RCD 83 Médiane : 35 mois [60]
ligne ou en rechute à un taux de réponse globale de 95 %, avec [61]
BR 97 À 24 mois : 97 %
une SSP de 51 mois et un délai de réponse médian de quatre
[65]
mois [68] . L’association de fludarabine et de cyclophosphamide BDR 85 Médiane : 43 mois
[67]
(FC) par voie intraveineuse a permis d’obtenir 77 % de réponses Chlorambucil 38 Médiane : 27 mois
dans une population de 49 patients en première ligne ou en Rituximab-ibrutinib 92 À 30 mois : 82 % [34]

rechute [69] . L’association rituximab, fludarabine et cyclophos- RFC 89 Médiane : 51 mois [70]
phamide (RFC) a été testée chez 43 patients en première ligne
ou en rechute, avec 79 % de réponses globales (y compris les RCD : rituximab, cyclophosphamide, dexaméthasone ; NR : non renseigné ; BR :
réponses mineures), 18,6 % de réponses complètes (RC) et une bendamustine, rituximab ; BDR : bortézomib, dexaméthasone, rituximab ; RFC :
rituximab, fludarabine, cyclophosphamide.
survie sans événement médiane à 50,1 mois, au prix d’une toxi-
cité hématologique sévère, avec des cytopénies prolongées dans
un tiers des cas et trois cas de syndromes myélodysplasiques chez
des patients ayant reçu antérieurement des agents alkylants [70] .
L’association RFC avec administration de FC par voie orale a été
par la suite rapportée par la FILO (French Innovative Leukemia
“ Point fort
Organization) chez 82 patients, naïfs ou en rechute, avec une
un taux de réponse globale de 85,4 % et de SSP à quatre ans L’existence d’une neuropathie périphérique nécessite une
de 67 % [71] . La toxicité des analogues des purines est impor- prise en charge mixte avec un neurologue. Les neuropa-
tante : cytopénies profondes et prolongées pouvant compromettre thies ne nécessitent un traitement qu’en cas de symptômes
le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques ; lymphopé- invalidants ou évolutifs.
nies CD4 profondes imposant une prophylaxie systématique de
la pneumocystose et des infections à herpèsvirus. De plus, une
augmentation de l’incidence des syndromes myélodysplasiques
et des leucémies a été rapportée avec l’association fludarabine et sous forme de résumé de congrès. Par ailleurs, une meilleure
cyclophosphamide. Les schémas RF et RFC ne sont plus proposés compréhension des altérations moléculaires de la MW permet
en première ligne, du fait du meilleur profil de tolérance des asso- de développer de nouvelles approches thérapeutiques. Les inhi-
ciations BR et RDC, mais ils peuvent se discuter en seconde ligne biteurs de BCL2 sont des traitements prometteurs puisqu’il existe
chez des sujets jeunes. une surexpression de BCL2 en immunohistochimie et dans les
analyses transcriptomiques des cellules de MW. Les taux de
Autogreffe et allogreffe réponse globale sont évalués à 87 % [80] . Les inhibiteurs de PI3K,
La plus grande série d’autogreffes rapportée dans la littérature de CXCR4 ou d’IRAK1/4 ou encore les agents ciblant la dimé-
est celle de l’EBMT (European Group for Blood and Marrow Trans- risation de MYD88 ou les TLR 7/9 sont également en cours
plantation) en 2010 [72] . Parmi les 158 patients autogreffés, les d’évaluation. L’essai français REMODEL portant sur l’association
taux de SSP et de SG étaient de 40 % et 68,5 % à cinq ans et la d’obinutuzumab et d’idélalisib a montré, chez 49 patients atteints
mortalité liée à la greffe était de 3,8 %. À noter que dix patients de MW en rechute ou réfractaire, un taux de réponse de l’ordre de
ont développé une néoplasie secondaire, soit un taux d’incidence 70 % avec une SSP médiane de 25 mois. L’anticorps anti-CXCR4
cumulative à cinq ans de 8,4 %. Enfin, le caractère chimioréfrac- ulocuplumab est proposé en association avec l’ibrutinib dans une
taire de la maladie et/ou un traitement par plus de trois lignes étude de phase 2 (NCT03225716). Étant donné que les cellules
avant la greffe étaient deux facteurs clairement associés à une de la MW peuvent exprimer le CD38, le daratumumab fait l’objet
diminution de la SG. L’autogreffe est réservée à des patients jeunes d’une étude de phase 2 pour les MW en rechute (NCT03225716).
ayant rechuté après des traitements comprenant alkylants, ana- Le Tableau 4 résume les pourcentages de réponse globale et les
logues de purines, inhibiteurs du protéasome et ibrutinib. Son durées de SSP des régimes thérapeutiques les plus fréquemment
indication doit être discutée auprès de centres experts. utilisés.
L’effet allogénique de la greffe contre la tumeur a été démon-
tré par l’obtention de RC et de guérisons chez des patients ayant
subi un conditionnement d’intensité réduite, dénué d’effet anti- Stratégies thérapeutiques
tumoral avéré [73] . Par ailleurs, le développement d’une maladie
chronique du greffon contre l’hôte est associé à une meilleure L’arbre décisionnel présenté à la Figure 2 résume les choix
SSP [73] . L’allogreffe permet d’obtenir un taux de SSP à cinq ans thérapeutiques de première ligne qui dépendront de l’âge, des
entre 46 et 58 %, selon les séries, et une SG à cinq ans entre 52 et comorbidités et de la nécessité d’un traitement d’action rapide
67 %, avec plateau de la SG après cinq ans [74–76] . La mortalité liée à (notamment en cas d’hyperviscosité). En rechute, il faut tenir
la greffe est importante, évaluée à 33 % pour les conditionnements compte de la durée et de la qualité de la réponse antérieure et
myéloablatifs et entre 20 et 23 % pour les conditionnements atté- d’un éventuel projet de greffe.
nués [73, 74] . Il en résulte que l’allogreffe est réservée aux patients Chez les patients sans comorbidités et sans urgence théra-
chimioréfractaires et en rechute multiple, en général après auto- peutique, le traitement de référence est l’association d’immuno-
greffe, sous réserve de leur âge et de leur état général. Les décisions chimiothérapie de type RCD, du fait de sa faible toxicité et de son
d’allogreffe doivent être prises au cas par cas. efficacité (quoique la SSP soit moins longue qu’avec les associa-
tions BR ou RFC). La bendamustine ou le bortézomib associés au
rituximab peuvent également être proposés. En cas de syndrome
Nouveautés thérapeutiques tumoral important, l’association BR sera privilégiée. En cas de syn-
De nouveaux inhibiteurs de BTK (acalabrutinib, zanubru- drome d’hyperviscosité, l’utilisation du bortézomib dans le cadre
tinib [77] ou tirabrutinib) et du protéasome par voie orale de l’association BDR peut être discutée du fait de son faible délai
(ixazomib [78] et oprozomib) sont en cours d’évaluation dans la d’action ou afin d’éviter les traitements alkylants chez les patients
MW, ainsi que des combinaisons entre ibrutinib et inhibiteur jeunes. Ces traitements sont précédés d’échanges plasmatiques et
de CXCR4 (ulocuplumab) ou inhibiteur du protéasome par voie le traitement par rituximab doit être reporté afin d’éviter l’effet
orale (ixazomib) [79] . Certaines données ne sont disponibles que flare.

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Maladie de Waldenström  13-013-E-10

Première ligne MW symptomatique

Désordres Syndrome MW Patients non éligibles à une


immunologiques d’hyperviscosité : symptomatique : immuno-chimiothérapie
(neuropathie classique :
anti-MAG, etc.): - Plasmaphérèses - RCD
- BR - Rituximab monothérapie
Rituximab ± - Considérer un
chimiothérapie traitement avec du - Rituximab-
Bortezomib Chloraminophène

- Reporter le - Ibrutinib
Rituximab

Rechute

MW symptomatique

Durée de réponse supérieure à 2 ans : Durée de réponse inférieure à 2 ans :

- Considérer le même traitement - BR


- BDR
- Ibrutinib
- Analogues des purines (sauf
projet d’autogreffe)

MW en rechutes multiples
ou réfractaire chez un
patient jeune :

- Autogreffe
- Allogreffe

Figure 2. Arbre décisionnel. Traitement de première ligne et de rechute de la maladie de Waldenström. MW : Maladie de Waldenström ; MAG : myelin
associated glycoprotein ; RCD : rituximab, cyclophosphamide, dexaméthasone ; BR : bendamustine, rituximab ; BDR : bortézomib, dexaméthasone, rituximab.

Chez les patients très fragiles ne pouvant recevoir les traite- [2] Wang H, Chen Y, Li F, Delasalle K, Wang J, Alexanian R,
ments classiques, un traitement par rituximab, en monothérapie et al. Temporal and geographic variations of Waldenström macro-
ou en association au chlorambucil, ou par ibrutinib est proposé. globulinemia incidence: a large population-based study. Cancer
Chez les patients en rechute, le traitement antérieur est de nou- 2012;118:3793–800.
veau proposé en cas de délai de rechute supérieur à deux ans. [3] Dimopoulos MA, Panayiotidis P, Moulopoulos LA, Sfikakis P,
Dans le cas contraire, l’usage d’une nouvelle molécule doit être Dalakas M. Waldenström’s macroglobulinemia: clinical features,
envisagé. complications, and management. J Clin Oncol 2000;18:214–26.
[4] Treon SP, Hunter ZR, Aggarwal A, Ewen EP, Masota S, Lee C, et al.
Characterization of familial Waldenström’s macroglobulinemia. Ann
 Conclusion Oncol 2006;17:488–94.
[5] Kristinsson SY, Björkholm M, Goldin LR, McMaster ML, Tures-
La MW est un syndrome lymphoprolifératif B chronique rare son I, Landgren O. Risk of lymphoproliferative disorders among
avec des présentations cliniques diverses et caractérisée par des first-degree relatives of lymphoplasmacytic lymphoma/Waldenström
mutations récurrentes des gènes MYD88 et CXCR4, conférant macroglobulinemia patients: a population-based study in Sweden.
un avantage prolifératif aux cellules. Depuis plusieurs années, Blood 2008;112:3052–6.
l’arsenal thérapeutique s’est largement étoffé et une meilleure [6] Kyle RA, Larson DR, Therneau TM, Dispenzieri A, Kumar S, Cerhan
connaissance de la physiopathogénie de la MW va permettre pro- JR, et al. Long-term follow-up of monoclonal gammopathy of unde-
bablement d’envisager des thérapeutiques ciblées et adaptées au termined significance. N Engl J Med 2018;378:241–9.
statut mutationnel des patients dans les années à venir. [7] Remstein ED, Hanson CA, Kyle RA, Hodnefield JM, Kurtin PJ.
Despite apparent morphologic and immunophenotypic heterogeneity,
Waldenström’s macroglobulinemia is consistently composed of cells
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens along a morphologic continuum of small lymphocytes, plasmacytoid
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M. Baron (marine.baron@aphp.fr).
Sorbonne Université, Service d’hématologie clinique, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
L. Simon.
Sorbonne Université, Service d’hématologie clinique, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
French Innovative Leukemia Organization (FILO), Tours, France.
Service d’hématologie clinique, Centre hospitalier Sud Francilien, 40, avenue Serge-Dassault, 91100 Corbeil-Essonnes, France.
V. Leblond.
D. Roos-Weil.
Sorbonne Université, Service d’hématologie clinique, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
French Innovative Leukemia Organization (FILO), Tours, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Baron M, Simon L, Leblond V, Roos-Weil D. Maladie de Waldenström. EMC - Hématologie 2020;31(4):1-12
[Article 13-013-E-10].

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décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

12 EMC - Hématologie

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décembre 13, 2022. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2022. Elsevier Inc. Tous droits réservés.

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