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Polyradiculonévrite aiguë démyélinisante,


ou syndrome de Guillain-Barré
J. Caldonazzo, N. Weiss

Résumé : Le syndrome de Guillain-Barré est une polyneuropathie aiguë inflammatoire immunomédiée


compliquant une infection ou, plus rarement, une autre stimulation immunologique. Il s’agit de la pre-
mière cause de neuropathie aiguë acquise et son taux d’incidence varie entre trois et cinq cas pour
100 000 personnes par an. Son diagnostic repose avant tout sur l’anamnèse et l’évaluation clinique. Les
examens complémentaires, la ponction lombaire et l’électroneuromyogramme, qui peuvent tous deux être
normaux initialement, permettent principalement d’éliminer un diagnostic différentiel. En raison d’une
possible atteinte des muscles respiratoires (30 % des cas environ) et d’une dysautonomie (10 % des cas
selon la définition retenue), une prise en charge adaptée en soins continus ou en réanimation est par-
fois nécessaire. Son traitement repose avant tout sur une immunothérapie, des échanges plasmatiques
thérapeutiques ou des immunoglobulines intraveineuses, et un traitement symptomatique. L’évolution
à long terme est globalement bonne avec moins de 5 % de mortalité, mais des troubles neurologiques
peuvent subsister longtemps et des séquelles sont exceptionnellement possibles.
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Mots-clés : Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire ; Syndrome de Guillain-Barré ; Antigangliosides ;


Dysautonomie ; Neuropathie ; Immunothérapie

Plan une vaccination. Il s’agit de la première cause de neuropathie


aiguë acquise et son taux d’incidence varie entre trois et cinq
■ Introduction 1 cas pour 100 000 personnes par an [1, 2] . Il est plus fréquent chez
l’homme, avec un sex-ratio de 1,5, et son incidence augmente
■ Physiopathologie 2 avec le vieillissement, mais peut survenir à tout âge.
■ Présentation clinique 3 Bien que ce syndrome ait probablement été décrit dès 1859 par
Présentations typiques et atypiques 3 Landry sous l’appellation de paralysie ascendante, il n’a été clai-
Diagnostics différentiels 4 rement individualisé en tant qu’entité nosologique qu’en 1916
■ Examens complémentaires 4 par Guillain, Barré et Strohl. En effet, leur description à la fois
Ponction lombaire 4 clinique, biochimique, avec la désormais classique « dissocia-
Électroneuromyogramme 4 tion albumino-cytologique », et électrophysiologique (pour une
Autres examens 5 description historique détaillée, voir Goodfellow et Willison [3] )

permet toujours à l’heure actuelle de différencier le SGB des autres
Prise en charge thérapeutique 5
neuropathies infectieuses, dont notamment la poliomyélite anté-
Immunothérapie 5
rieure aiguë.
Traitement symptomatique 6
Son diagnostic repose avant tout sur l’anamnèse et l’évaluation
Perspectives thérapeutiques 7
clinique. Les examens complémentaires, la ponction lombaire
■ Complications 7 (PL) et l’électroneuromyogramme (ENMG), qui peuvent tous deux
Dysautonomie 7 être normaux en début de maladie, permettent principalement
Syndrome de perte de sel ou syndrome de sécrétion d’éliminer un diagnostic différentiel. Il est classique de distinguer
inappropriée d’hormone antidiurétique 8 trois types de SGB : la polyneuropathie démyélinisante inflam-
■ Évolution et pronostic 8 matoire aiguë (acute inflammatory demyelinating polyneuropathy
■ Conclusion 8 [AIDP]), la neuropathie axonale motrice aiguë (acute motor axonal
neuropathy [AMAN]) et la neuropathie axonale sensitivomotrice
aiguë (acute motor sensory axonal neuropathy [AMSAN]).
En raison d’une possible atteinte des muscles respiratoires (30 %
des cas environ) et d’une dysautonomie (10 % des cas selon la
 Introduction définition de la dysautonomie), le SGB constitue un diagnostic
d’urgence afin de permettre une prise en charge adaptée en soins
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est une polyneuropathie continus ou en réanimation [2] . Son traitement repose avant tout
aiguë inflammatoire immunomédiée compliquant une infection sur une immunothérapie : échanges plasmatiques thérapeutiques
ou, plus rarement, une autre stimulation immunologique, comme (EPT) ou immunoglobulines intraveineuses (IgIV).

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Situation normale
Conduction saltatoire

Nœud de Ranvier

Axone

Ganglioside

Situation pathologique

1 Développement d’une réaction


immunitaire anti-infectieuse Anticoprs
Complément

C. jejuni Lymphocyte T
Plasmocyte

Ganglioside
Na+

Lymphocyte B Arrêt de la conduction


3
Anticorps antigangliosides saltatoire
dirigés contre l’hôte par
Motif glucidique mimétisme moléculaire
Détachement de Macrophage
la myéline paranodale
Bactérie / Virus Gangliosides
C. jejuni GM1, GD1a, GQ1b, GT1a
H. influenzae GQ1b
CMV GM2
Bloc fonctionnel de
conduction nerveuse Na+ Na+ Na+
Figure 1. Physiopathologie du syndrome de Guillain-Barré (d’après [8] ). C. jejuni : Campylobacter jejuni ; CMV : cytomégalovirus ; H. influenzae : Haemophilus
influenzae ; Na+ : ion sodium.

Nous allons successivement, dans cette mise au point, discuter : conduites, n’a été retrouvée que pour six agents infectieux : Cam-
la physiopathologie du SGB, sa présentation clinique, les résultats pylobacter jejuni, CMV, EBV, HEV, Mycoplasma pneumoniae et le
des examens complémentaires, sa prise en charge thérapeutique virus Zika. L’association entre l’infection par le syndrome respi-
et symptomatique, les complications, et enfin aborder les aspects ratoire aigu sévère dû au coronavirus 2 (severe acute respiratory
pronostiques. syndrome coronavirus 2 [SARS-CoV2]) et le SGB est encore discu-
tée [15] . La survenue de cas de SGB a également été rapportée après
des vaccinations : vaccin antirabique de type Semple et différents
vaccins contre la grippe A, avec une incidence de un cas pour
 Physiopathologie 100 000 vaccinations pour ces derniers. Il est néanmoins impor-
tant de préciser que même si le lien entre la vaccination contre la
Quelques années seulement après la description initiale, un grippe A et la survenue de SGB a été établi, ce risque est inférieur
lien temporel entre le début des symptômes et une infection au risque de développer un SGB dans les suites d’une infection
récente a été noté et a conduit à suspecter une réponse inadap- par la grippe A [16] . Des cas de SGB survenant dans les suites d’une
tée et exagérée du système immunitaire à une infection [4–7] . En vaccination contre le papillomavirus, la rubéole, la rougeole, les
effet, deux tiers des patients atteints de SGB possèdent des argu- oreillons, le méningocoque (vaccin conjugué tétravalent) ou, plus
ments anamnestiques ou sérologiques en faveur d’une infection récemment, contre le SARS-CoV2 ont également été rapportés [15] .
préalable (Fig. 1) [8] . Campylobacter jejuni est l’agent infectieux le D’autres stimulations immunologiques sont en mesure d’induire
plus fréquemment mis en évidence. En Asie, environ la moitié des cas SGB ; ainsi, des cas ont été rapportés après des traite-
des cas de SGB seraient secondaires à une infection par Campylo- ments par immunothérapie (anti-tumor necrosis factor, interférons
bacter jejuni [9–14] . Les autres agents infectieux ayant été identifiés type I, inhibiteurs de points de contrôle) ou chimiothérapie (sels
comme pouvant être responsables de SGB sont Mycoplasma pneu- de platine, brentuximab), mais aussi après une chirurgie ou un
moniae et Haemophilus influenzae pour les bactéries et, parmi les traumatisme crânien [17–19] .
virus, le cytomégalovirus (CMV), l’Epstein-Barr virus (EBV), le La physiopathologie du SGB repose sur un mécanisme immuno-
virus influenza A, le virus de l’hépatite E (HEV) et les arbovirus (le logique de mimétisme moléculaire entre les molécules des surfaces
virus Chikungunya, le virus de la dengue et le virus Zika). Noter microbiennes et celles du nerf (axolemme ou membrane périaxo-
cependant qu’une association, dans des études cas-contrôles bien nale). En effet, il existe une homologie importante entre des

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motifs glucidiques exprimés par les principaux agents infectieux Tableau 1.


responsables de SGB et les gangliosides exprimés au niveau du Diagnostics différentiels du syndrome de Guillain-Barré.
nerf [4, 9] (Fig. 1). Ce mécanisme de mimétisme moléculaire impli- Virus ciblant les cellules de la corne antérieure ou les motoneurones
quant des anticorps antigangliosides a été le mieux décrit pour les
Poliomyélite, entérovirus non poliomyélitiques (entérovirus 71), virus
formes axonales (AMAN, AMSAN), mais des phénomènes sem-
du Nil occidental
blables (par exemple anticorps antigalactocérébroside dans les
AIDP faisant suite à des infections à Mycoplasma pneumoniae) sont Virus de l’herpès simplex 1 et 2, CMV, EBV, VZV a
présumés [20] . Au niveau histopathologique, il a été mis en évi- Virus de la rage, VIH
dence une infiltration cellulaire inflammatoire de lymphocytes T Myélite transverse
dans les AIDP et leur quasi-absence dans les AMAN [21–23] . Bien Mycoplasma pneumoniae
que la biopsie neuromusculaire ne soit pas recommandée dans les
Virus de l’herpès simplex 1 et 2, CMV, EBV, VZV
SGB, il existe une infiltration macrophagique à la fois dans l’AIDP
et l’AMAN, impliquée dans la phagocytose des débris myéliniques Myélite postinfectieuse
et cellulaires [23] . La fixation du complément sur ces autoanticorps Manifestation initiale d’une maladie démyélinisante (sclérose en
aboutit ensuite à l’activation de la voie finale du complément et plaques, neuromyélite optique, etc.)
cela, a priori, quel que soit le sous-type de SGB [24, 25] . Son blocage Intoxication au monoxyde d’azote (utilisation thérapeutique, mais
par l’administration d’éculizumab dans des modèles animaux de surtout récréative)
SGB permet de prévenir la formation du complexe d’attaque mem- Lésion de la moelle spinale
branaire et de prévenir l’apparition de la neuropathie et de la Sténose spinale aiguë (prolapsus discal, abcès épidural ou hématome)
détresse respiratoire [26] .
Occlusion de l’artère spinale antérieure
Dans les formes de type AIDP, les anomalies des conductions
motrices faisant suite à la dégradation de la gaine de myéline, et Neuropathie périphérique aiguë
donc à un bloc dit structurel, sont au premier plan, avec ralentis- Infection (diphtérie, virus du Nil occidental, VIH, paralysie à tiques,
sement des vitesses et blocs de conduction observés en ENMG ; maladie de Lyme, etc.)
la dégénérescence axonale n’est que secondaire dans les formes Consommation de toxines ou de poisons (tétrodotoxine, plomb,
sévères. Dans les formes axonales, AMAN ou AMSAN, il existe un thallium, arsenic, etc.)
blocage fonctionnel des pompes Na+ /K+ ATPase (ATP : adénosine Médicament (cisplatine, brentuximab, etc.) a
triphosphate) par l’action des anticorps qui va être responsable,
Carence (vitamines B1 , B9 et B12 )
à l’ENMG, d’une diminution des amplitudes motrices, pouvant
correspondre à un blocage de la conduction au niveau des nœuds Neuropathie diabétique
de Ranvier (on parle alors de nodopathie ou de paranodopathie), Hémopathie maligne (MGUS, syndrome POEMS, etc.)
ou à une perte axonale précoce [3] . Sarcoïdose
Il est important de noter que, même sans traitement spécifique, Porphyrie
certains patients peuvent récupérer de leur SGB, soit par levée des
Trouble de la jonction neuromusculaire
blocs fonctionnels de la conduction nerveuse dans les AMSAN et
les AMAN, ou par une remyélinisation dans les AIDP. En effet, Myasthénie
ces phénomènes sont réversibles, sauf en cas de dégénérescence Syndrome de Lambert-Eaton
axonale secondaire due à un blocage fonctionnel trop prolongé Botulisme
en cas d’AMAN ou d’AMSAN, ou d’une mise à nu de l’axone trop Neuromyopathie de réanimation
longue en cas d’AIDP [27] .
Trouble musculaire
Si le mimétisme moléculaire a été identifié comme l’évènement
central de la physiopathologie du SGB, d’autres facteurs non iden- Myosite aiguë
tifiés jouent probablement un rôle important dans la survenue de Paralysie périodique et trouble électrolytique (hypokaliémie,
cette maladie, et les facteurs de susceptibilité génétique à déve- hypophosphatémie, hypermagnésémie, etc.)
lopper un SGB sont peu décrits [28–30] . En effet, plus de 99 % des Polymyosite et dermatomyosite
patients ayant une infection à Campylobacter jejuni ne développent Maladie mitochondriale
pas de SGB, et les facteurs permettant de prédire une réponse dys-
Trouble fonctionnel
immune à la suite de cette infection ne sont pas connus [31–33] .
De plus, alors que la plupart des patients ne présentent qu’un CMV : cytomégalovirus ; EBV : Epstein-Barr virus ; MGUS : gammapathie
seul épisode de SGB durant leur existence, environ 2 à 5 % des monoclonale de signification indéterminée ; POEMS : polyneuropathy, organo-
patients feront un second épisode, sans que cela corresponde à une megaly, endocrinopathy, monoclonal gammopathy, skin changes ; VIH : virus de
l’immunodéficience humaine ; VZV : virus varicelle-zona.
polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique (chro- a
Peuvent être également des facteurs déclenchants du syndrome de Guillain-
nic inflammatory demyelinating polyneuropathy) [34] . Barré.

 Présentation clinique formes axonales ou purement motrices, et être très exception-


nellement vifs [37] . Cette première phase d’installation est, par
définition, inférieure à 4 semaines (et de moins de 2 semaines
Le SGB évolue en trois phases successives : la phase
dans 80 % des cas). Au-delà de 4 semaines, il s’agit d’un cadre
d’installation (où les symptômes neurologiques progressent), la
nosologique différent, celui des polyneuropathies inflammatoires
phase de plateau (où les déficits sont stables), qui peut durer de
subaiguës et/ou chroniques, dont le bilan étiologique et le trai-
quelques jours à quelques semaines, plus rarement quelques mois,
tement diffèrent de celui du SGB [35, 38] (Tableau 1). Lors de
et enfin la phase de récupération de plusieurs mois (où les déficits
cette phase d’installation, les troubles sensitivomoteurs peuvent
récupèrent).
atteindre les membres supérieurs, puis la face. L’atteinte des
muscles de la face, du larynx et du pharynx ainsi que l’atteinte
Présentations typiques et atypiques diaphragmatique (environ 30 % des cas) constituent des signes
de gravité nécessitant une prise en charge en réanimation. Les
Le SGB se présente typiquement par un trouble sensitivomoteur patients peuvent également présenter une dysautonomie avec des
ascendant, symétrique, rapidement progressif [35] . Classiquement, arythmies cardiaques, une instabilité tensionnelle, une rétention
le patient rapporte des paresthésies des extrémités des membres urinaire ou un iléus fonctionnel [39] . La dysautonomie est d’autant
inférieurs qui remontent vers la racine des membres, auxquelles plus fréquente que la présentation initiale est sévère, mais des cas
s’ajoute rapidement un déficit moteur [36] . Les réflexes peuvent de dysautonomie au premier plan contrastant avec une atteinte
persister à la phase initiale avant de diminuer en intensité jusqu’à sensitivomotrice peu intense sont décrits. Il est à noter que la pré-
s’abolir. Ils peuvent parfois persister, notamment dans certaines sence d’un niveau sensitif à l’anamnèse ou à l’examen clinique

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tout comme la présence de troubles sphinctériens alors que le Tableau 2.


malade ne présente pas de tétraplégie sont atypiques et nécessitent Diagnostics différentiels du syndrome de Miller-Fisher et du syndrome de
d’éliminer en urgence une atteinte médullaire. Des douleurs radi- Bickerstaff.
culaires et des lombalgies importantes sont fréquentes et peuvent Myasthénie grave
compliquer le diagnostic initial en précédant l’apparition des
Accident vasculaire cérébral du tronc cérébral
autres signes neurologiques [40] . La présentation clinique, la sévé-
rité et la durée de la maladie sont très variables d’un patient à Neuropathie diphtérique
l’autre. La parésie peut aller d’une faiblesse sans retentissement Botulisme
fonctionnel à une tétraplégie avec recours à une ventilation méca- Rhombencéphalite :
nique invasive [35] . De manière similaire, certains patients sont – infectieuse (par exemple listériose, tuberculose, brucellose, maladie de
extrêmement douloureux, alors que d’autres sont principalement Lyme, virus herpès simplex 1 et 2, EBV, virus JC, toxoplasmose,
ataxiques. Dans les cas les plus sévères, heureusement rares, le cryptococcose)
patient peut présenter un locked-in syndrome en raison d’une para- – auto-immune (sclérose en plaques, sarcoïdose, maladie de Behçet,
lysie complète de tous les muscles de l’organisme [41, 42] . lupus érythémateux disséminé, etc.)
Les patients atteints de SGB peuvent, de manière anecdo- – tumeur (lymphome, etc.) et syndrome paranéoplasique
tique, présenter des troubles du sommeil avec des impressions – rhombencéphalite liée au SARS-CoV2
de dépersonnalisation (vivid dreams) [43] . Ces troubles pourraient Méningite (inflammatoire, infectieuse, carcinomateuse et
cependant être sous-estimés dans la mesure où ils sont plus lymphomateuse)
fréquents chez les patients sévères sous ventilation mécanique Encéphalopathie de Gayet-Wernicke
invasive, pour qui la communication est difficile. Lorsque ce phé-
nomène est décrit par des patients non ventilés et, a fortiori, EBV : Epstein-Barr virus ; SARS-CoV2 : syndrome respiratoire aigu sévère dû au
coronavirus 2.
non encore admis en réanimation, cela doit constituer un signe
d’alerte, car ce phénomène semble être associé à un risque de
dysautonomie et de syndrome de perte de sel (cf. infra). SGB. Les diagnostics différentiels à évoquer plus spécifiquement
Des présentations atypiques de SGB [8, 44, 45] ont été décrites, au en cas de formes atypiques sont donnés dans le Tableau 2.
premier rang desquelles le syndrome de Miller-Fisher (SMF), asso-
ciant une ophtalmoplégie, une ataxie et une aréflexie, considéré
comme une forme particulière d’AMAN ; une positivité des anti-  Examens complémentaires
gangliosides anti-GQ1b est fréquemment retrouvée. Ces formes
peuvent se compliquer de véritables SGB dans une forme « descen- Le diagnostic de SGB est avant tout clinique. La PL et l’ENMG
dante » avec l’évolution de ces premiers signes vers l’ensemble du pouvant être tous deux parfaitement normaux en début de
corps jusqu’à une tétraparésie complète. Le syndrome de Bickers- maladie, ils servent principalement à éliminer initialement les
taff, associant un SGB avec des troubles de la conscience, est diagnostics différentiels plutôt qu’à confirmer le diagnostic de
une entité extrêmement rare. Ce syndrome s’expliquerait par la SGB. Le National Institute of Neurological Disorders and Stroke
fixation d’antigangliosides anti-GQ1b directement au niveau de (NINDS) des États-Unis a été le premier, en 1978, à proposer des
la substance réticulée activatrice ascendante dans le tronc céré- critères diagnostiques pour le SGB [46, 47] . Par la suite, en 2011,
bral. Il est donc essentiel de rechercher une autre complication, un comité d’experts internationaux, dit de Brighton, a établi de
comme une hyponatrémie ou un syndrome d’encéphalopathie nouveaux critères diagnostiques (Tableau 3) afin de standardiser
postérieure réversible (cf. infra), dans le cadre d’un SGB présentant les études épidémiologiques et faciliter les études de pharma-
des troubles de la conscience. covigilance [48] . Aucun de ces deux systèmes n’exige le résultat
d’examens complémentaires pour le diagnostic de SGB probable.
Les critères de Brighton retiennent cependant la PL et l’ENMG
Diagnostics différentiels pour classer le SGB avec un haut niveau de certitude (Tableau 3).
Cependant, ils prennent toute leur importance en cas de présen-
Les principaux diagnostics différentiels restent la myélite tation atypique.
infectieuse ou inflammatoire et les myéloradiculites infectieuses
(Tableau 1). La présence d’un niveau sensitif à l’examen ainsi que
des troubles sphinctériens au premier plan doivent faire évoquer Ponction lombaire
une atteinte médullaire et faire pratiquer en urgence une imagerie
par résonance magnétique (IRM) médullaire. Une myéloradicu- La PL a pour principal but d’éliminer un diagnostic diffé-
lite infectieuse due à une infection par le virus varicelle-zona rentiel. En effet, en l’absence de diabète sucré, de compression
(VZV) ou à une maladie de Lyme peut parfois se présenter avec médullaire, la mise en évidence de la dissociation albumi-
une symptomatologie proche. La présence de lésions vésiculeuses nocytologique (hyperprotéinorachie augmentée sans cellularité
suivant un dermatome dans le cadre du VZV ou une diplégie importante, < 10 cellules ␮l−1 ) est très évocatrice d’une poly-
faciale dans le cadre d’une maladie de Lyme sont des éléments neuropathie inflammatoire. Elle peut néanmoins être totalement
évocateurs. La PL redresse le diagnostic. La primo-infection par le absente. La PL est normale dans la moitié des cas, dans la première
virus de l’immunodéficience humaine (VIH) peut être associée à semaine d’apparition des symptômes, et entre 10 et 30 % des cas
des neuropathies aiguës inflammatoires, mais celles-ci sont clas- dans la deuxième semaine. Une hypercellularité peut être retrou-
siquement d’apparition subaiguë, avec une installation sur plus vée, mais elle dépasse exceptionnellement 50 cellules ␮l−1 , et une
de 4 semaines, et associées à une méningite à la PL. Certaines pléiocytose entre 10 et 50 cellules ␮l−1 doit faire porter le diagnos-
neuropathies inflammatoires satellites d’une maladie générale, tic de SGB avec précaution [35, 49] . L’intérêt de la PL est d’autant plus
hémopathie maligne, sarcoïdose, etc., peuvent se présenter de important qu’existe une suspicion de radiculite infectieuse, une
manière aiguë. Le bilan complémentaire et l’anamnèse redressent maladie de Lyme ou une infection à VZV.
en général le diagnostic. Une histoire préalable de troubles psy-
chiatriques récurrents, de dépression et de douleurs abdominales Électroneuromyogramme
doit faire évoquer une porphyrie devant une atteinte axonale, et
ce d’autant plus que les urines foncent à la lumière. L’accident L’ENMG, bien que pouvant être strictement normal si réalisé
vasculaire cérébral du tronc n’est pas réellement un diagnostic précocement, permet d’étayer le diagnostic et de distinguer les
différentiel fréquemment évoqué en raison de la différence dans sous-types. Les anomalies de la conduction nerveuse sont le plus
le mode de survenue (début brutal versus début progressif), mais prononcées 2 semaines après le début des signes cliniques [50] .
une IRM cérébrale permet de lever le doute facilement. Des formes Il est habituel de réaliser un ENMG des quatre membres sur
particulières de neuropathie diabétique, mais également de neuro- au moins quatre nerfs moteurs différents et trois nerfs sensi-
pathie secondaire à la consommation chronique d’alcool, peuvent tifs différents, puis d’étudier les réflexes monosynaptiques H et
exceptionnellement se présenter de manière aiguë et mimer un les ondes F. L’ENMG permet de distinguer l’AIDP, l’AMAN et

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Polyradiculonévrite aiguë démyélinisante, ou syndrome de Guillain-Barré  36-913-A-10

Tableau 3.
Critères diagnostiques du National Institute of Neurological Disorders and Stroke et de Brighton pour le syndrome de Guillain-Barré.
Critères NINDS a Critères de Brighton b

Nécessaires En faveur Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4


Signes cliniques
Parésie flasque bilatérale des membres X — X X X —
Réflexes ostéotendineux diminués ou absents X — X X X —
Absence de diagnostic différentiel X — X X X X
Signes cliniques additionnels
Évolution monophasique des symptômes — X — — — —
(généralement moins de 4 semaines pour atteindre la
phase de plateau)
Relative symétrie des symptômes — X — — — —
Symptômes et signes sensitifs modérés — X — — — —
Récupération débutant après 2 à 4 semaines de — X — — — —
plateau
Atteinte des nerfs crâniens — X — — — —
Dysfonctionnement du système nerveux autonome — X — — — —
Absence de fièvre à l’installation des symptômes — X — — — —
Analyse du LCS
Nombre de leucocytes < 50 ␮l−1 (généralement < 10) — X X Xc — —
re
Augmentation des protéines (après la 1 semaine) — X X Xc — —
Électroneuromyogramme
Cohérent avec un ralentissement et ou un blocage de — X X Xc — —
la conduction

LCS : liquide cérébrospinal ; NINDS : National Institute of Neurological Disorders and Stroke.
a
Le système du NINDS distingue des critères « nécessaires » pour porter le diagnostic (en particulier la parésie bilatérale flasque des membres associée à une diminution
ou à une abolition des réflexes ostéotendineux) et des critères « en faveur » du diagnostic de SGB.
b
Le système de Brighton permet de déterminer un niveau de certitude diagnostique allant de 1 à 4 (4 étant le plus faible).
c
Pour atteindre le niveau 2 des critères de Brighton, les résultats de l’électroneuromyogramme ou de l’analyse du LCS doivent être disponibles.

l’AMSAN [51] . L’ENMG peut retrouver, dans le cas d’une AIDP, une de protoxyde d’azote, les dosages d’homocystéine et de l’acide
latence motrice distale prolongée, et/ou une vitesse de conduc- méthylmalonique peuvent être utiles. Certaines équipes réalisent
tion réduite, et/ou une latence prolongée des ondes F, et/ou une systématiquement un scanner abdominopelvien à la recherche
dispersion temporelle, et/ou des blocs de conduction [52] . Dans le d’anomalies en faveur d’une hémopathie ou d’une maladie de
cas d’une AMAN ou d’une AMSAN, l’ENMG retrouve une dimi- système qui pourrait être responsable d’une neuropathie inflam-
nution des amplitudes motrices (dans l’AMAN), sensitives ou les matoire secondaire.
deux (dans l’AMSAN). Certaines AMAN ou AMSAN peuvent égale- En cas de présentation atypique, d’atteinte de la face,
ment présenter des blocs de conductions [53] . Il peut être nécessaire d’évolution très rapide (moins de 24 h), d’atteinte clairement asy-
de répéter les ENMG pour bien distinguer les différents sous-types ; métrique, une IRM cérébrale est parfois réalisée pour éliminer un
en effet, le premier ENMG peut parfois mal classer les malades ou accident vasculaire ou un autre diagnostic différentiel plus rare.
ne pas permettre de les classer, ce qui peut avoir une importance De manière prometteuse, différentes études ont récemment sug-
pour le suivi et le pronostic [54, 55] . géré l’intérêt de l’échographie des troncs nerveux. Ainsi, il a pu
être montré que les patients présentant un SGB avaient préco-
cement, dans l’évolution de la maladie, à la fois des racines et
Autres examens des troncs nerveux épaissis [58, 59] . Bien que très préliminaires, ces
En dehors de l’ENMG et de la PL, l’examen le plus contributif résultats sont encourageants, car l’échographie est réalisable au
est probablement l’IRM médullaire lorsqu’il existe un doute avec lit du malade, et cela même en réanimation. Une autre avancée
une atteinte médullaire. Le dosage des anticorps antigangliosides pourrait être le dosage sanguin des neurofilaments qui semble aug-
pourrait être intéressant. Cependant, leur intérêt diagnostique est menté dans le SGB et dont l’élévation pourrait être corrélée à la
limité pour le moment, et ce pour différentes raisons : les kits gravité [60, 61] .
d’analyse et leur sensibilité sont variables, les résultats prennent
souvent plusieurs semaines à être obtenus et leur négativité,
notamment dans les AIDP, n’exclut pas le diagnostic. En revanche,  Prise en charge thérapeutique
dans certaines formes particulières, par exemple le SMF, leur mise
en évidence est un argument de poids pour confirmer le diag- Immunothérapie
nostic. De manière similaire, les sérologies infectieuses souvent
réalisées, bien qu’intéressantes d’un point de vue épidémiologique Le traitement du SGB est bien codifié et bien décrit dans des
et éventuellement de recherche, ont peu d’intérêt diagnostique. méta-analyses systématiques du groupe Cochrane [62–65] . Briève-
D’autres techniques microbiologiques, de type cultures ou réac- ment, le traitement du SGB repose sur l’administration dans
tion de polymérisation en chaîne (PCR), ont peu d’intérêt en l’urgence d’une immunothérapie, EPT ou IgIV. Le traitement par
routine vu la nature postinfectieuse du SGB. EPT est le premier traitement à avoir été validé dans le trai-
Il peut être intéressant de réaliser systématiquement un tement du SGB dans les années 1980 grâce à plusieurs études
bilan minimal de neuropathie comportant une numération for- randomisées contrôlées contre placebo montrant une améliora-
mule sanguine, un ionogramme avec créatinine, un dosage tion de la proportion de patients étant en mesure de marcher sans
d’hémoglobine glyquée (HbA1c), un dosage de vitamine B12 aide à 1 mois [64] . Dans les années 1990, des études randomisées
et des folates, une sérologie VIH, une électrophorèse et une contrôlées ont évalué les IgIV contre les EPT et ont pu démon-
immunoélectrophorèse des protéines plasmatiques [56, 57] . En cas trer l’absence de différence sur la marche indépendante sans aide
de présentation atypique ou en cas de consommation avouée à 1 mois [62] . Le Tableau 4 récapitule les modalités d’utilisation

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Tableau 4.
Traitements spécifiques du syndrome de Guillain-Barré et modalités d’utilisation.
Traitement Modalités Dose
Échanges plasmatiques Formes grave et modérée : 1,5 masse sanguine :
4 séances 1,5 × 70 ml × poids (kg) × (1 − Ht)
Forme légère : 2 séances Solutés : albumine 5 % ou PFC si
fibrinogène < 2 g l−1
Immunoglobulines Pendant 5 jours Dose totale de 2 g kg−1 avec 0,4 g kg−1 j−1

Ht : hématocrite ; PFC : plasma frais congelé.

et les doses recommandées. Ainsi, à l’heure actuelle, la plupart Tableau 5.


des SGB sont traités par une cure unique d’IgIV en raison de la Critères de gravité d’un syndrome de Guillain-Barré permettant d’évaluer
disponibilité et de la facilité d’administration par rapport aux la probabilité d’un recourt à la ventilation mécanique.
EPT, qui nécessitent à la fois le matériel pour réaliser les EPT et Score EGRIS a
une équipe entraînée. Cette immunothérapie est indiquée dès
Durée entre l’apparition de la > 7 jours 0
qu’existe un déficit moteur tant que le malade n’est pas en phase
faiblesse et l’admission à l’hôpital 4 à 7 jours 1
d’amélioration et d’autant plus qu’il est en phase d’aggravation.
Noter que différentes études de bonne qualité ont évalué, contre ≤ 3 jours 2
placebo, l’effet des corticostéroïdes, administrés soit per os soit Atteinte faciale et/ou bulbaire lors Non 0
par voie intraveineuse, et qu’aucune n’a pu montrer une quel- de l’admission à l’hôpital Oui 1
conque efficacité [63] . Certaines études prospectives ont même
Déficit moteur évalué selon le 60 à 51 0
suggéré que l’administration de corticostéroïdes pouvait aggraver
MRC lors de l’admission à 50 à 41 1
la symptomatologie. Ainsi, à l’heure actuelle, leur utilisation n’est
l’hôpital b
pas recommandée. 40 à 31 2
Récemment, le centre Erasme aux Pays-Bas a réalisé une étude 30 à 21 3
randomisée contrôlée contre placebo visant à évaluer l’intérêt ≤ 20 4
d’une seconde cure d’IgIV, 7 à 9 jours après la première, chez les
Évaluation clinique au lit du malade
patients les plus sévères, sélectionnés par un score modified Eras-
mus Guillain-Barré Syndrome Outcome Score supérieur ou égal Impossibilité de lever les coudes
à 6. Cette étude n’a pas pu montrer de bénéfice à une seconde Impossibilité de lever la tête du lit
cure d’IgIV sur le critère classique de marche indépendante sans Chute rapide du comptage en apnée ou une valeur < 15
aide à 1 mois [66] et ne fait donc pas partie de la stratégie thérapeu- Capacité vitale < 20 ml kg−1
tique. Aucune donnée solide n’existe pour suggérer la réalisation
Troubles bulbaires importants
d’EPT alors qu’un traitement initial par IgIV a été réalisé.
Atteinte axonale à l’ENMG

Traitement symptomatique EGRIS : Erasmus Guillain-Barré Syndrome Respiratory Insufficiency Score ;


ENMG : électroneuromyogramme ; MRC : Medical Research Council.
a
Probabilité que le patient ait besoin de ventilation mécanique lors de la pre-
À côté de l’immunothérapie, la prise en charge nécessite de mière semaine d’hospitalisation : environ 5 % pour un score de 0 à 2 ; 20–30 %
pallier l’insuffisance respiratoire, traiter la douleur et prévenir les pour un score de 3 à 4 ; 60–80 % pour un score de 5 à 7.
b
complications de décubitus. Somme des scores MRC des deltoïdes, des biceps, des extenseurs radiaux du
carpe, des iliopsoas, des quadriceps et des tibiaux antérieurs.

Ventilation mécanique
Environ 30 % des malades vont nécessiter le recours à la ven- gène n’a que peu de valeur dans la mesure où la désaturation est
tilation mécanique. Il existe relativement peu de données pour un élément tardif dans l’atteinte respiratoire restrictive du SGB.
déterminer le moment exact où il faut recourir à la ventila- Il n’existe pas de données importantes quant à l’utilisation de
tion mécanique [67] , mais les facteurs prédictifs de recours sont la ventilation non invasive en cas de SGB, mais une étude ran-
bien déterminés et relativement simples à identifier cliniquement. domisée de faible effectif n’a pas montré de différence quant à
Dans une étude multicentrique française, il a pu être démontré la survenue de pneumopathie infectieuse ; il s’agit, cependant,
qu’un délai entre les débuts des symptômes et l’hospitalisation de rester prudent quant à son utilisation en raison des troubles
inférieur à 7 jours, l’impossibilité de lever la tête du lit et une de la déglutition [74] . Les modalités précises de ventilation méca-
capacité vitale de moins de 60 % étaient des facteurs indépen- nique (ventilation en volume versus en pression) n’ont pas été
dants de recours à la ventilation mécanique. L’équipe du centre étudiées spécifiquement dans cette population. La plupart des
Erasme à Rotterdam a développé un score, Erasmus Guillain-Barré centres experts débutent par de la ventilation assistée contrôlée
Syndrome Respiratory Insufficiency Score (EGRIS), permettant de et passent à de la ventilation spontanée avec aide inspiratoire
prédire la probabilité que le patient ait besoin de ventilation méca- lorsque le malade commence à récupérer, d’abord quelques heures
nique à 1 semaine [68, 69] . Ce score inclut l’importance du déficit par jour, puis en journée, puis 24 h/24. Il n’existe pas plus de
moteur évalué par le score Medical Research Council sur 60 points, données spécifiques sur le recours à la trachéotomie. Respecter
le délai entre le début des symptômes et l’admission, et la pré- les recommandations plus générales semble licite. Pour ce qui
sence de symptômes au niveau de la face ou de l’oropharynx est du moment adéquat pour commencer les épreuves de ventila-
(Tableau 5). En pratique, la manière la plus simple d’évaluer la tion spontanée, il existe quelques données issues de petites séries
fonction respiratoire au lit du malade est de tester sa capacité à rétrospectives qui sont résumées dans le Tableau 6. De manière
lever la tête et les coudes [70] et de compter en apnée (on demande pragmatique, celles-ci ne devraient être débutées que quand le
au patient de compter après une inspiration maximale, à chaque patient commence à récupérer, donc quand il est en mesure de
fois de la même manière afin de suivre son évolution) [34, 71, 72] . lever la tête du plan du lit au minimum. Même si des données
L’impossibilité de lever les coudes et la tête et une chute rapide scientifiques solides manquent quant à la durée des épreuves de
du comptage en apnée ou une valeur inférieure à 15 indiquent ventilation spontanée et leurs modalités, la plupart des équipes
une insuffisance respiratoire importante nécessitant de discuter expertes proposent, comme dans toutes les maladies neuromus-
le recours à une ventilation mécanique invasive. Si la mesure culaires, que la durée des épreuves de ventilation spontanée soit
d’une capacité vitale est possible au lit du malade, une valeur majorée. La réalisation d’épreuves d’au minimum 8 h avec, en cas
inférieure à 20 ml kg−1 est encore un meilleur facteur pronostique de succès, une remise en ventilation assistée pour passer la nuit,
d’insuffisance respiratoire [67–73] . La prise de la saturation en oxy- avant de réaliser un débranchement complet du ventilateur en

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Polyradiculonévrite aiguë démyélinisante, ou syndrome de Guillain-Barré  36-913-A-10

Tableau 6. deux essais de phase 3 de petite taille chez l’homme [24, 25] . Ces
Paramètres permettant d’évaluer la possibilité de réaliser une épreuve de deux études incluaient respectivement huit malades (cinq dans le
ventilation spontanée. groupe traité par éculizumab et trois traités dans le groupe pla-
Résolution du problème médical ayant conduit à la ventilation cebo) et 34 malades (23 dans le groupe traité par éculizumab et
mécanique 11 traités dans le groupe placebo). Malheureusement, les deux
études étaient négatives quant au critère de jugement principal :
Stabilité hémodynamique (fréquence cardiaque < 135 min−1 ,
la marche indépendante sans aide à 1 mois. De plus, bien que
90 < pression artérielle systolique < 160 mmHg sans nécessité de
vasopresseurs)
cette stratégie de blocage du complément semble prometteuse, il
n’est pas certain que traiter tous les SGB avec un anticomplément
Patient éveillé ou facilement éveillable (RASS entre 1 et −2) et sédation
soit judicieux en raison des effets indésirables potentiels décrits
interrompue
dans ces premières études. Recentrer l’évaluation de ces straté-
Patient capable de tousser efficacement
gies thérapeutiques sur une population sélectionnée de patients
Possibilité d’éliminer les sécrétions (force de la toux)
sévères nécessitant des séjours prolongés semble plus judicieux,
SpO2 > 90 % avec FIO2 < 40 % ou PaO2 /FIO2 > 150 et PEEP < 8 cmH2 O à la fois pour améliorer le rapport bénéfice-risque et le rapport
Fréquence respiratoire < 35 min−1
coût-efficacité, mais cela reste à tester.
pH > 7,35
Gaz du sang normaux
CVF > 10 ml kg−1 (ou 15 ou amélioration de plus de 4 ml kg−1 )
Pression inspiratoire maximale > −20 cmH2 0  Complications
Pression expiratoire maximale > 40 cmH2 O
Dysautonomie
CVF : capacité vitale forcée ; FIO2 : fraction inspirée d’oxygène ; PaO2 : pression
partielle en oxygène ; PEEP : pression positive résiduelle expiratoire ; RASS : Selon les critères retenus, entre 30 et 50 % des malades atteints
Richmond Assessment Sedation Scale ; SPO2 : saturation pulsée en oxygène. de SGB pourraient présenter une dysautonomie en raison de
l’atteinte du système nerveux autonome [78, 79] . Il est cependant
présence d’un kinésithérapeute le lendemain est souvent proposée important de préciser que le diagnostic de dysautonomie néces-
dans ces centres [75] . site d’avoir éliminé au préalable d’autres causes d’hypotension
ou de troubles du rythme, comme le sepsis sur une infection
Traitement de la douleur nosocomiale, le saignement ou l’embolie pulmonaire. Les symp-
Le traitement de la douleur vient souvent compliquer la prise tômes de cette dysautonomie comprennent les fluctuations de la
en charge. Due à une atteinte des nerfs sensitifs, et donc absente pression artérielle, les troubles du rythme cardiaque, l’iléus et la
dans les formes de type AMAN, elle est souvent intense et mêle rétention urinaire, mais les manifestations les plus fréquemment
des radiculalgies, des lombalgies et des paresthésies distales. Mal- observées restent la tachycardie sinusale, l’hypertension artérielle
gré un arsenal thérapeutique important, son contrôle est souvent et la labilité tensionnelle [80] . Malheureusement, il n’existe pas de
décevant. Les données les plus solides reposent sur seulement consensus, ni sur les critères pour retenir le diagnostic de dysau-
trois essais randomisés contrôlés incluant 277 malades revus au tonomie dans le SGB, ni sur la nécessité ou non de la dépister,
sein d’une méta-analyse du groupe Cochrane [76] . Bien que néga- ni sur la manière de réaliser ce dépistage. La proposition de rete-
tive, elle suggère une efficacité modérée de la gabapentine dès nir le diagnostic de dysautonomie lorsqu’il existe une variation
la phase initiale et une possible efficacité à plus long terme de de la pression artérielle systolique sur une journée de plus de
la carbamazépine. En pratique, des antiépileptiques utilisés dans 85 mmHg en l’absence d’autres causes a le mérite d’être simple
les douleurs neuropathiques sont le plus souvent prescrits, au en pratique courante et semblerait, selon une série, beaucoup
premier rang desquels la gabapentine et la prégabaline. Le paracé- plus sensible que les valeurs de 40 ou 50 mmHg de fluctuation
tamol peut être d’utilisation difficile en raison d’une fréquente quotidienne précédemment proposées [80] . Il semblerait que les
élévation modérée des enzymes hépatiques à la phase initiale. patients présentant une labilité tensionnelle, et ce d’autant plus
Parfois, des antalgiques de palier 2 ou de palier 3 sont néces- qu’ils ont une tachycardie associée, soient à très haut risque de
saires. L’utilisation d’anesthésiques locaux, Xylocaine® 5 %, en troubles du rythme à type d’asystolie. Bien que certaines données
patch, peut parfois apporter un bénéfice sans risque d’interaction suggèrent que les signes de dysautonomie sont possibles même
médicamenteuse [77] . chez des patients peu sévères et même à distance, le risque de
dysautonomie semble le plus important dans les formes graves
Prévention des complications de décubitus avec tétraplégie, atteinte respiratoire et troubles de la dégluti-
tion pendant la phase d’aggravation ou de plateau. Vingt pour
La prévention des complications de décubitus est primordiale cent de tous les patients atteints de SGB ont une fréquence car-
dans le SGB. En effet, certains experts proposent que le risque de diaque supérieure à 100 par minute, et cela atteint 75 % des
maladie thromboembolique veineuse serait supérieur en raison patients lorsque l’on ne considère que les patients avec un SGB
de l’atteinte nerveuse périphérique et de la perte totale de tout nécessitant le recours à la ventilation mécanique [81] . L’iléus est
tonus au niveau des membres inférieurs. Les données manquent fréquemment problématique et peut être responsable de véri-
cependant pour appuyer cette hypothèse. Pour la même raison, tables tableaux d’occlusion fonctionnelle. Maintenir une kaliémie
la position « naturelle » des malades atteints de tétraplégie due au dans la norme et essayer de minimiser au maximum les sédatifs
SGB est la position en varus équin. La lutte contre cette position ralentissant le transit est ainsi primordial. Noter qu’une stimula-
vicieuse est indispensable pour éviter sa fixation qui nécessiterait, tion, même minime, est en mesure de déclencher une bradycardie
à distance, alors que le malade a récupéré, de recourir à des ténoto- sévère. Une précaution particulière doit donc être prise chez les
mies. Des bottes en mousse peuvent aider à la bonne installation. patients les plus sévères, et a fortiori chez ceux qui ont des signes
La bonne installation et la kinésithérapie précoce, même passive, manifestes de dysautonomie lors des aspirations trachéales, des
permettent de diminuer ces complications et d’éviter également intubations, des soins de bouche ou des toilettes [79, 80] . Certaines
les ostéomes. En dehors de ces éléments spécifiques, le reste de la équipes préconisent qu’une ampoule de 1 mg d’atropine, immé-
prise en charge réanimatoire n’a pas de spécificité particulière. diatement disponible, soit présente dans la chambre en cas de
dysautonomie avérée. L’abstention thérapeutique est la règle en
Perspectives thérapeutiques dehors de la bradycardie sévère. En effet, il est déconseillé de traiter
ces troubles dysautonomiques par des antihypertenseurs ou des
Aucun progrès n’a été réalisé dans la prise en charge du SGB antiarythmiques en dehors de cas très particuliers [78] . La pose d’un
depuis les années 1990. Des stratégies visant à bloquer l’activation pacemaker est très rarement indiquée. Cette dysautonomie peut
du complément en utilisant de l’éculizumab, bloquant le cli- être responsable d’authentiques mais rares tableaux de myocar-
vage de C5 en C5a et C5b, et ainsi l’activation de la voie finale diopathie catécholaminergique, ou syndrome de Tako-Tsubo, ou
du complément, ont cependant donné des résultats encoura- encore de tableaux de syndrome d’encéphalopathie postérieure
geants chez l’animal, mais n’ont pour l’heure été testées que dans réversible (PRES), dont le risque peut être majoré avec les IgIV [78] .

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Syndrome de perte de sel ou syndrome  Références


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SGB reste d’actualité, comme de manière générale en réanima- Lancet 2016;388(10045):717–27.
tion. Les experts retiennent cependant l’idée que l’hyponatrémie [3] Goodfellow JA, Willison HJ. Guillain-Barré syndrome: a century of
est principalement due à un syndrome de perte de sel dans le progress. Nat Rev Neurol 2016;12(12):723–31.
SGB [8, 9, 82] . Une étude physiopathologique a ainsi récemment sug- [4] Willison HJ, Yuki N. Peripheral neuropathies and anti-glycolipid anti-
géré que celui-ci était dû à une perturbation de l’autorégulation bodies. Brain 2002;125(Pt 12):2591–625.
au niveau de la glande surrénale en raison de l’atteinte nerveuse [5] Susuki K, Yuki N, Schafer DP, Hirata K, Zhang G, Funakoshi K, et al.
autonome. Cela mériterait d’être confirmé. La perfusion d’IgIV, Dysfunction of nodes of Ranvier: a mechanism for anti-ganglioside
et donc d’une grande quantité de protéines, peut contribuer à antibody-mediated neuropathies. Exp Neurol 2012;233(1):534–42.
l’hyponatrémie sous la forme d’une « fausse hyponatrémie ». [6] Kusunoki S, Shiina M, Kanazawa I. Anti-Gal-C antibodies in GBS
En pratique courante, l’hyponatrémie observée dans les formes subsequent to mycoplasma infection: evidence of molecular mimicry.
sévères de SGB répond bien à l’administration de chlorure de Neurology 2001;57(4):736–8.
sodium, par voie intraveineuse ou per os, dont la quantité est [7] Willison H, Scherer SS. Ranvier revisited: novel nodal antigens stimu-
adaptée à la perte urinaire quotidienne. Noter que l’hyponatrémie late interest in GBS pathogenesis. Neurology 2014;83(2):106–8.
[8] Carpentier VT, Le Guennec L, Fall SAA, Viala K, Demeret S, Weiss
peut contribuer à des troubles neurologiques hémisphériques à
N. Syndrome de Guillain-Barré : physiopathologie et aspects diagnos-
type de confusion ou plus rarement de crises convulsives.
tiques. Rev Med Interne 2022;43(7):419–28.
[9] Yuki N, Hartung HP. Guillain-Barré syndrome. N Engl J Med
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 Évolution et pronostic [10] Jacobs BC, Rothbarth PH, van der Meché FG, Herbrink P, Schmitz PI,
de Klerk MA, et al. The spectrum of antecedent infections in Guillain-
Barré syndrome: a case-control study. Neurology 1998;51(4):1110–5.
La mortalité du SGB reste faible, aux alentours de 3 à 5 % [9] . [11] Mori M, Kuwabara S, Miyake M, Noda M, Kuroki H, Kanno H, et al.
Celle-ci semble cependant trois fois supérieure (6 % versus 2 %) Haemophilus influenzae infection and Guillain-Barré syndrome. Brain
dans une cohorte rétrospective chez les patients présentant une 2000;123(Pt 10):2171–8.
dysautonomie [79] . [12] van den Berg B, van der Eijk AA, Pas SD, Hunter JG, Madden RG, Tio-
Malgré la notion selon laquelle le SGB « récupère bien », seuls Gillen AP, et al. Guillain-Barré syndrome associated with preceding
50 % des malades ont récupéré une marche autonome sans aide hepatitis E virus infection. Neurology 2014;82(6):491–7.
à 6 mois. Ainsi, à 1 an, 16 % ne peuvent pas encore remarcher de [13] Cao-Lormeau VM, Blake A, Mons S, Lastère S, Roche C, Vanhom-
manière indépendante sans aide et 30 % présentent toujours des wegen J, et al. Guillain-Barré syndrome outbreak associated with
douleurs. De manière récente, il a été suggéré que des taux plas- Zika virus infection in French Polynesia: a case-control study. Lancet
matiques élevés de chaîne légère des neurofilaments pourraient 2016;387(10027):1531–9.
être un marqueur de mauvais pronostic à long terme [61] . Envi- [14] Stegmann-Planchard S, Gallian P, Tressières B, Leparc-Goffart I, Lan-
ron un tiers de malades nécessiteront le retour à la ventilation nuzel A, Signaté A, et al. Chikungunya, a risk factor for Guillain-Barré
mécanique, et certains pendant plusieurs mois. Dans une série de syndrome. Clin Infect Dis 2020;70(6):1233–5.
212 malades atteints de SGB hospitalisés en réanimation, 10 % res- [15] Frontera JA, Tamborska AA, Doheim MF, Garcia-Azorin D, Geze-
taient ventilés plus de 2 mois. Dans cette population, l’évolution à gen H, Guekht A, et al. Neurological events reported after COVID-19
vaccines: an analysis of VAERS. Ann Neurol 2022;91(6):756–71.
long terme était moins bonne, mais ces patients présentaient sur-
[16] Grimaldi-Bensouda L, Alpérovitch A, Besson G, Vial C, Cuisset JM,
tout fréquemment des signes de symptômes post-traumatiques, Papeix C, et al. Guillain-Barré syndrome, influenza-like illnesses,
et cela même des années après leur hospitalisation, impliquant and influenza vaccination during seasons with and without circulating
souvent des reconversions professionnelles et des modifications A/H1N1 viruses. Am J Epidemiol 2011;174(3):326–35.
profondes de leur mode de vie non liées à des séquelles motrices [17] Kao JC, Liao B, Markovic SN, Klein CJ, Naddaf E, Staff NP, et al.
ou sensitives éventuelles [83] . Neurological complications associated with anti-programmed death 1
Ces patients les plus sévères représentent ainsi un coût impor- (PD-1) antibodies. JAMA Neurol 2017;74(10):1216–22.
tant pour la société en raison de la nécessité de séjours prolongés [18] Pappa E, Berzero G, Herlin B, Ricard D, Tafani C, Devic P, et al.
en réanimation (plusieurs mois), en rééducation (également plu- Guillain-Barré syndrome during platinum-based chemotherapy: a case
sieurs mois), et ensuite en raison des aides financières pour des series and review of the literature. Oncologist 2020;25(1):e194–7.
soins adaptés à un éventuel handicap et le reclassement profes- [19] Rudant J, Dupont A, Mikaeloff Y, Bolgert F, Coste J, Weill A. Surgery
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ou EPT. En effet, la PL et l’ENMG peuvent être strictement nor- pattern of complement activation and cytotoxic T cell response in
maux initialement et ont donc pour principal intérêt d’éliminer Guillain-Barré syndrome. Brain 2003;126(Pt 9):2034–42.
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Unité de médecine intensive et réanimation à orientation neurologique, Département de neurologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne
Université, 47–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
N. Weiss (nicolas.weiss@aphp.fr).
Unité de médecine intensive et réanimation à orientation neurologique, Département de neurologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Sorbonne
Université, 47–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
Groupe de recherche clinique en réanimation et soins intensifs du patient en insuffisance respiratoire aiguë (GRC-RESPIRE), Unité de médecine intensive et
réanimation à orientation neurologique, Département de neurologie, Groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, 47–83, boulevard de l’Hôpital, 75013
Paris, France.
Brain Liver Pitié-Salpêtrière (BLIPS) Study Group, INSERM UMR S 938, Centre de recherche Saint-Antoine, Maladies métaboliques, biliaires et fibro-
inflammatoires du foie, Institute of Cardiometabolism and Nutrition (ICAN), Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Caldonazzo J, Weiss N. Polyradiculonévrite aiguë démyélinisante, ou syndrome de Guillain-Barré.
EMC - Anesthésie-Réanimation 2023;0(0):1-10 [Article 36-913-A-10].

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