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INTRODUCTION
Définition
Elle est une situation particulière impliquant une procédure accélérée. La notion
d’urgence se confond avec l’idée d’un danger pour la vie, danger immédiat ou seulement
proche.
Intérêts et généralités
Les urgences sont très fréquentes dans nos régions à cause du recours tardif des
parents aux soins. Il s’agit d’une situation dramatique qui conduit rapidement à la mort ou
à des séquelles définitives. Elle pose au médecin les problèmes les plus irritants en
raison de l’affolement des parents et de l’insuffisance des moyens diagnostiques et
thérapeutiques.
1.1 Fréquence
Les urgences représentent 60% des admissions dans un service de Pédiatrie en Afrique
Noire, soit 6 enfants sur 10. Cette fréquence élevée témoigne du recours tardif des
parents à faire consulter ou hospitaliser leurs enfants malades. Ce recours tardif aux
soins de santé est sous tendu par plusieurs facteurs comme le vécu socioculturel de la
maladie comme une fatalité, l’ignorance des premiers symptômes de la maladie, le coût
élevé des soins de santé, l’état de pauvreté des populations, l’automédication.
La tranche d’âge la plus exposée aux urgences est celle du nourrisson, soit 1 à 30 mois,
à cause du déficit immunitaire physiologique du nourrisson.
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Les urgences s’observent fréquemment chez les enfants dont les parents ont un niveau
socio-économique bas.
Une autre classification se base plutôt sur les urgences selon la maladie en cause ou
selon l’appareil atteint. On distingue ainsi les détresses hématologiques, neurologiques,
respiratoires, métaboliques, toxiques, infectieuses, ORL, cardiovasculaires,
chirurgicales…
3.1 Infrastructure
Elle comporte :
L’équipe soignante est composée des médecins, des infirmiers et des agents hospitaliers
entrainés aux gestes de mise en condition : désobstruction des voies aériennes,
oxygénation, ventilation assistée, massage cardiaque externe, prise de voie veineuse.
Il comporte :
La trousse d’urgence
Le matériel d’aspiration, d’oxygénation, de perfusion, d’intubation et de ventilation
Les médicaments de la trousse d’urgence
IV. PREVENTION
Le traitement des urgences est onéreux en ressources financières et humaines. Pour les
pays en développement, démunis souvent en moyens financiers et humains, la
prévention constitue la priorité. Elle passe par :
La combinaison d’une prise en charge spécifique à une prise en charge globale est
nécessaire pour le traitement des urgences pédiatriques. Pour chaque urgence
pédiatrique, nous suivrons le plan : diagnostic, bilan paraclinique, traitement.
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Diagnostic : Il est confirmé par l’analyse du LCR : aspect trouble ou clair avec
une hypercellulorachie, une hyperprotéinorachie, une hypoglycorachie et
l’isolement du germe.
Traitement
− Antibiothérapie :
o Ceftriaxone 100 mg/kg/j IVD en 1-2 prises ou céfotaxime 200 mg/kg/j
en 3-4 prises pendant 10 jours associé à un aminoside (gentamycine
5 mg/kg/j en 1 prise) pendant 5 jours
o Adapter par la suite l’antibiotique et sa durée selon le germe identifié
ou l’antibiogramme si disponible ou selon la clinique.
− Traitement symptomatique
o Restriction hydrique à 80 ml/kg/j
o Anticonvulsivant si convulsion (cfr convulsions)
o Antipyrétique si fièvre : paracétamol 15mg/kg/dose, à répéter 4x si
persistance de fièvre
o Corticothérapie: dexaméthasone 0,15mg/kg/dose 4x par jour
pendant 2 à 4 jours ; la 1ère dose est à administrer avant ou avec la
1ère dose d’antibiotique.
5.1.2 CONVULSIONS
Diagnostic : il repose sur des mouvements toniques, cloniques ou tonico-
cloniques. On peut avoir des équivalents convulsifs comme la révulsion oculaire
ou le mâchonnement.
Bilan :
− NFS, CRP, GE, glycémie, ionogramme sanguin
− Examen cytobactériologique + biochimie du LCR ; culture et antibiogramme
− EEG, scanner si nécessaire
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Traitement
− Position latérale de sécurité
− Libération des voies aériennes supérieures
− Oxygénothérapie
− Diazépam 0,5 mg/kg en intra-rectal (maximum 10mg par prise). Si
persistance des convulsions, répéter après 5 minutes, en IV si possible, à
la dose de 0,25 mg/kg. Si persistance des convulsions après 10 minutes,
faire une troisième dose IV 0,25 mg/kg. Si persistance des convulsions,
donner phénobarbital 20 mg/kg si nourrisson de moins de 3 mois ou 15
mg/kg si nourrisson de plus de 3 mois une fois en 24h
− Traitement étiologique
5.1.3 COMA
Bilan paraclinique :
Bilan minimum : PL, GE, glycémie, ionogramme sanguin, NFS, CRP
Autres bilans en fonction de l’étiologie suspectée
Traitement
Position latérale de sécurité
Libération des voies aériennes supérieures par aspiration douce,
oxygénation, ventilation
Restriction hydrique à 50 ml/kg
Prévention de l’hypoglycémie (voir hypoglycémie)
Nursing
Traitement étiologique
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Diagnostic : elle est évoquée devant une toux aboyante, une dyspnée inspiratoire
avec tirage sus-sternal, cornage et voix rauque. On distingue :
Traitement :
5.3.1 BRONCHOPNEUMONIES
Traitement
− Position proclive et libération des voies aériennes
− Oxygénation si saturation en oxygène ≤ 90%
− Antalgique/antipyrétique : Paracétamol
− Couverture de besoins hydriques : solution mixte 80-100ml/kg/j
− Antibiothérapie empirique en IV:
Ampicilline 100 mg/kg par jour en 3 prises, ou
Céfotaxime 150mg/kg/j en 3 doses si infection sévère ou
résistance à la pénicilline, ou
Ceftriaxone 75-100 mg/kg/j en 1-2 prises si infection sévère ou
résistance à la pénicilline.
Adapter l’antibiotique aux résultats paracliniques et à l’évolution
clinique
N.B : l’enfant peut être traité en ambulatoire par amoxicilline per os à la dose de
80mg/kg/j en 3 prises, en dehors des indications suivantes d’hospitalisation:
Enfant < 6 mois
Hypoxémie avec SpO2 < 90%
Déshydratation, incapacité de boire ou s’alimenter
Signes de détresse respiratoire
Pathologies sous jacentes
Echec de traitement en ambulatoire bien conduit pendant 48-72 heures
Bilans paracliniques fort pathologiques
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Traitement
− Antibiothérapie :
o Cloxacilline 100-200 mg/kg/j en 3 prises si staphylocoque
aureus méti sensible, associée à la gentamycine 7,5mg/kg/j en
une prise, ou
o Ceftriaxone 100 mg/kg/j en 2 prises ou céfotaxime 200 mg/kg/j
en 3 prises associée à la clindamycine 30 mg/kg /j en 3 prises
− Traitement per os dès amélioration clinique
− Durée totale de traitement : 21 jours
− Drainage d’une pleurésie purulente ou d’un pneumothorax
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Traitement
Devant la crise, administrer du salbutamol spray une 1 bouffée / 2kg sans dépasser 10
bouffées. Si absence d’amélioration,
− Hospitaliser
− Position proclive
− Aérosol de salbutamol : 0,03 ml/kg ou 2,5mg si poids < 16kg ; 5mg si poids ≥ 16
kg. On répétera la même dose toutes les 20 min pendant la 1 ère heure puis toutes
les 4h
− Corticoïde à action rapide : prednisolone (solupred) comprimés 1-2 mg/kg per os
− Si échec au salbutamol, faire une injection sous-cutanée d’adrénaline 0,01ml/kg
d’une solution à 1/1000 (maximum 0,3ml)
− Associer oxygénothérapie, hydratation suffisante et kinésithérapie au décours
− Surveiller : T°, FR, FC, coloration, saturation en oxygène, signes respiratoires.
Prélèvements :
INUTILES en dehors des signes de surinfection.
Si signes de surinfection : Rx pulmonaire, NFS, CRP
Traitement
− Position proclive 30°
− Bonne hydratation
− Fractionner les repas
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Diagnostic : il sera chaque fois évoqué devant une douleur abdominale aigüe ou
un arrêt de transit de plus de 48 heures avec ou sans ballonnement abdominal et
ne pouvant être mis de manière univoque au compte d’une cause médicale bien
déterminée.
Diagnostic
Bilan
Glycémie et ionogramme sanguin en cas de déshydratation sévère
Autres bilans en fonction de l’étiologie suspectée (selles à frais,
coproculture)
Traitement
A. Déshydratation grave :
B. Déshydratation modérée
5.5.1 HYPOGLYCEMIES
Traitement
− Administration du sucre en cas d’incidents mineurs
− En cas d’accidents majeurs : injection de 1ml/kg de SG30% en IVD ou 3 ml/kg
de SG10% en IVD. A répéter 30 min plus tard si persistance des signes
− Traitement de la cause
− Surveillance toutes les 4h et correction à nouveau si persistance de
l’hypoglycémie
5.5.2 INTOXICATIONS
Diagnostic
Evoqué devant des signes de déshydratation avec polyurie, polydipsie,
perte de poids, douleurs abdominales, fatigue, vomissements, troubles de
la conscience, l’haleine fruitée, une polypnée pouvant aller jusqu’à la
respiration de Kussmaul.
Confirmée par
o Hyperglycémie > 2,5 g/l (> 14 mmol/l)
o Glycosurie, cétonurie
o Acidose métabolique : pH <7,30 et bicarbonates sanguins < 15 mEq/l
Prélèvements
− Glycémie > 2,5 g/l
− Glycosurie positive, cétonurie positive
− Ionogramme, urée, créatinine pour le retentissement
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Traitement
o Insulinothérapie
Idéalement sous pousse seringue aux soins intensifs
Préparation 50 UI (0.5ml) d’insuline dans 49.5 ml de NaCl 0.9
pourcents (avoir une solution de 1UI/ml)
0.1 UI/kg/h d’insuline ordinaire ou 0.05 UI/kg chez les enfants < 5 ans
o Réhydratation
SS9‰ à 20 cc/kg sur 2 heures
Dosage de la glycémie et cétonurie chaque heure :
Si glycémie entre 250-300 mg/dl, ajouter le SG5% dans la
perfusion de NaCl ou RL (à défaut d’avoir les NaCl et le KCl
auquel cas SG 5% 3l/m2SC/j + 2gNaCl + 3gKCl + 1gCaCl2 /litre
Si < 250 mg/dl passer à du SG 10%
Poursuivre insuline IV jusqu’à la disparition de la cétonurie,
puis passer en SC à 1 UI/kg/j.
Passer à l’insuline en sous cutanée si glycémie 150-200mg (< 5
ans) ou 100-150mg (> 5 ans)
Rechercher et traiter le facteur de décompensation
Traitement
Libérer les voies aériennes
Oxygénothérapie
Adrénaline IM (1mg/ml) : 0,01 mg/kg, à répéter après 10-15 min si pas de
réponse
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Traitement
Pose de deux grosses voies d’abord veineuses
Remplissage vasculaire avec bolus de cristalloïdes (sérum salé isotonique
ou Ringer lactate) 15-20 ml/kg en 15 minutes, à répéter sur 1h si
persistance des signes d’hypoperfusion. Transfusion si nécessaire.
Si échec, administrer les catécholamines : noradrénaline 0,1 à 5 μg/kg/min
Administration d’oxygène pour atteindre les saturations en O2 ≥ 95 %
Mise en place d’une sonde urinaire pour la surveillance de la diurèse
horaire.
Antibiothérapie probabiliste selon l’âge, le pari microbien et la clinique. En
absence d’orientation et en attendant le bilan, on administrera le
ceftriaxone (ou céfotaxime) associé à la gentamycine.
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Diagnostic
Il s’agit d’un enfant présentant une goutte épaisse positive au P. falciparum (rarement P.
malariae, vivax) associé à au moins un des critères suivants :
Critères cliniques :
1. Neuropaludisme (Glasgow < 9, Blantyre < 2)
2. Troubles de la conscience (Glasgow entre 9-15 ; Blantyre entre 2-5)
3. Convulsions répétées (> 1/ 24 heures)
4. Prostration
5. Syndrome de détresse respiratoire
6. Collapsus circulatoire (TAS <50 mmHg avant 5ans, TAS < 80 mmHg après 5ans)
7. Hémorragie anormale
8. Malade qui vomit tout
9. Ictère clinique
10. Hémoglobinurie macroscopique
Critères biologiques :
1. Anémie (Hb < 5g/dl ou Ht < 15%)
2. Acidose (bicarbonates plasmatiques < 15 mmol/l ou PH < 7,35)
3. Hypoglycémie (< 2,2 mmol/l ou < 40mg/dl)
4. Hyper parasitémie (> 5 % des GR infectés ou > 250.000 parasites / μl)s)
5. Insuffisance rénale diurèse < 0.5ml/kg/h ou créatininémie élevée pour l’âge
Traitement
Traitement curatif :
Diagnostic
CVO ostéo-articulaire
Chez le nourrisson : c’est le syndrome pied-main caractérisé par une douleur des
métacarpes et des métatarses, œdèmes des parties molles avec fébricule
Chez le grand enfant : enfant hyperalgique, les douleurs peuvent siéger au niveau
du fémur, de l’humérus, du grill costal, du rachis, du bassin et des articulations.
Généralement il n’y a pas de syndrome inflammatoire.
CVO abdominales
Ce sont des douleurs abdominales avec défense pouvant mimer un abdomen chirurgical.
Il peut exister une notion de constipation.
Traitement
Hyperhydratation 120-150ml/kg/j ou 3 litre/m2 de surface corporelle en 24h
Per os si possible : 1/3 eau plate et 2/3 autres boissons
Sinon IV: solution mixte RL+SG 5%
B. Complications infectieuses
C. Indications de la transfusion
D. Prévention
Eviter le froid, l’humidité, l’effort physique, la déshydratation, les lieux peu aérés
Acide folique 1 Comprimé de 5mg par jour
Pénicilline V 2x125mg/jr jusqu’à 3ans ; 2x250mg/jr jusqu’à 6ans ; 3x250mg/jr
jusqu’à 12ans ; 1g/jr au-delà de 12 ans
Vaccination spécifique du drépanocytaire
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES