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Les malformations congénitales du nez regroupe un ensemble de lésions rares mais très diverses. Cet
article propose d’aborder ces lésions sur un plan pratique, en les regroupant selon leur symptomatologie
d’appel. On distingue les anomalies morphologiques regroupant les dysraphies, les lésions dysplasiques
et les masses tumorales d’une part, et les lésions obstructives incluant les déviations septales congéni-
tales, la sténose des orifices piriformes et l’atrésie choanale d’autre part. Pour chaque type de lésion, la
physiopathogénie, la symptomatologie, le bilan clinique, paraclinique ainsi que la prise en charge sont
discutés selon les données récentes de la littérature.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 10 > n◦ 1 > février 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(14)63723-5
20-310-C-10 Anomalies congénitales du nez
A
Figure 1. Kyste du dos du nez. Il apparaît médian, pouvant être loca-
lisé de la pointe du nez à la glabelle. Lorsque la peau est tendue, l’aspect
blanchâtre en rapport avec le contenu épidermique est un signe très
évocateur.
B
Figure 3. Imagerie des kystes et fistules du dos du nez.
Figure 2. Fistule du dos du nez. L’orifice fistulaire est situé sur la ligne A. L’examen scanographique en coupe axiale permet d’identifier un
médiane, depuis la pointe du nez jusqu’à la région glabellaire. Il peut être defect osseux sur le trajet de la fistule ou en regard du cul-de-sac kys-
associé à un kyste situé au-dessus de lui. L’orifice est parfois centré par un tique.
ou plusieurs poils. B. L’imagerie par résonance magnétique montre une extension endocrâ-
nienne extraméningée, généralement centrée sur l’apophyse crista galli.
une disparition de l’apophyse crista galli. L’imagerie par résonance abord endoscopique endonasal en se rappelant qu’à ce niveau,
magnétique (IRM) complète le scanner en montrant le trajet la méninge peut être très adhérente aux structures épidermiques,
et éventuellement la présence d’une masse kystique en hyposi- rendant la dissection difficile (Fig. 4) [6–10] .
gnal T1 et hypersignal T2. Les séquences de diffusion confirment
la nature épidermique de la lésion en objectivant une restriction
de diffusion [2] . L’IRM permet en outre de rechercher une exten-
Gliome paranasal
sion endocrânienne ou, à l’inverse, une méningoencéphalocèle Le gliome correspond à la présence de tissu neuroglial hété-
associée (Fig. 3). rotopique à l’extérieur des structures crâniennes. Sur le plan
Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale complète du histologique, le gliome paranasal est constitué d’un tissu neuro-
trajet fistuleux ou de la masse kystique. Dans les formes sans exten- glial dysplasique associé à une composante fibrovasculaire et un
sion endocrânienne, l’abord est proposé soit par incision directe épithélium de recouvrement [11] .
autour de l’orifice fistuleux ou sur le kyste dans les formes hautes, Anatomiquement, trois formes sont décrites en fonction de leur
soit par voie de rhinoplastie externe dans les formes basses, ce qui rapport avec l’os nasal : la forme externe (60 %) est superficielle et
permet de réduire la rançon esthétique. Pour les formes profondes se développe dans les tissus sous-cutanés. Elle est évoquée devant
à extension endocrânienne, l’exérèse de la partie distale peut être la présence d’une tuméfaction médio- ou paranasale de nature
proposée par voie sous-frontale après incision bicoronale, soit par tissulaire, peu évolutive [12] . La forme intranasale (30 %) présente
2 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez 20-310-C-10
un développement entre l’espace sous-muqueux et l’os nasal. Ces haute de la fosse nasale. La fosse nasale controlatérale présente
formes sont généralement de révélation néonatale, marquées par habituellement une déviation du septum liée à l’effet de masse
la présence d’une obstruction nasale responsable d’une gêne respi- controlatéral, et pouvant participer à la gêne respiratoire.
ratoire. Enfin, dans 10 % des cas, les formes sont mixtes associant Le bilan radiologique associe un scanner craniofacial non
une composante externe et une composante interne. injecté ainsi qu’une IRM craniofaciale avec injection de gadoli-
Le diagnostic repose sur l’examen clinique permettant nium.
d’objectiver dans les formes externes ou mixtes la présence d’une Sur le plan scanographique, le gliome présente un aspect tissu-
masse paranasale, ferme, non ou peu mobile sur les plans cutané et laire non spécifique. En cas d’injection de produit de contraste, la
profond (Fig. 5). Pour les formes internes ou mixtes, l’endoscopie lésion ne présente pas de rehaussement significatif. L’analyse des
nasale au fibroscope ou à l’optique montre la présence d’une structures osseuses de l’étage antérieur est rendue difficile en rai-
masse sous-muqueuse développée dans la partie antérieure et son d’un défaut d’ossification de l’étage antérieur à la naissance,
supérieure de la fosse nasale, ne pouvant être franchie que par cette dernière se mettant progressivement en place, l’ossification
sa partie inférieure, confirmant le point de départ depuis la partie complète n’étant acquise que vers l’âge de 4 ans [13, 14] .
En IRM, le gliome apparaît hypo-intense à iso-intense en
séquence T1 et fréquemment hyperintense en séquence T2 en rap-
port avec la part gliale ou méningocélique [2] (Fig. 6).
Le traitement des gliomes repose sur une exérèse chirurgicale,
qui doit être précoce en cas de lésion obstructive. Pour les formes
endonasales, le traitement de choix repose sur l’exérèse par voie
endonasale, généralement réalisée sous neuronavigation [15, 16] . La
A B
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20-310-C-10 Anomalies congénitales du nez
A B
Figure 7. Méningoencéphalocèle frontonasale.
A. Nouveau-né présentant une méningoencéphalocèle frontonasale sous forme d’une masse tissulaire avec defect cutané (cliché du Pr Matthieu Vinchon,
Neurochorurgie pédiatrique, CHRU Lille).
B. L’imagerie par résonance magnétique confirme l’origine encéphalique de la lésion faisant issue par un defect osseux important.
plastie de l’étage antérieur est proposée selon les mêmes modalités Si possible, l’exérèse est réalisée par voie endonasale, géné-
que pour les méningocèles (cf. infra). ralement sous neuronavigation [15, 16] . Dans les formes larges,
Dans les formes extranasales ou mixtes, un abord par voie de notamment en cas d’encéphalocèle associée, un abord plus large
Réthi permet un très bon contrôle de l’exérèse avec une rançon par voie transfaciale ou voie combinée endonasale et neurochi-
cicatricielle minime. Dans les formes hautes localisées à la glabelle, rurgicale peut être nécessaire. Après exérèse, une reconstruction
un abord par voie canthale interne peut être plus approprié. est nécessaire. Le choix de la plastie de l’étage antérieur est orienté
par l’âge au moment de la chirurgie, l’importance du defect osseux
ainsi que la présence d’une fuite de liquide cérébrospinal (LCS).
Méningocèle–encéphalocèle
Bien que la vascularisation par l’artère nasoseptale soit mal sys-
L’encéphalocèle correspond à une hernie de tissu encéphalique tématisée avant l’âge de 9 ans [19] le lambeau mucopérichondral
à travers un defect de la base du crâne. Elle peut contenir uni- septal peut être utilisé, notamment en cas de petit defect [16] . Le
quement des méninges (méningocèle), parfois associées à du tissu lambeau chondropérichondral de cornet permet une meilleure
cérébral (méningoencéphalocèle) ou communiquer avec les ven- stabilité et un meilleur résultat en cas de fuite de LCS [20, 21] . Dans
tricules (encéphalo-méningo-cystocèle). La physiopathologie est le cadre des encéphalocèles, l’hypertélorisme orbitaire, s’il est
la même que celle des gliomes. symptomatique, doit être traité de façon complémentaire à la
En revanche, à la différence des gliomes, les méningoencépha- reconstruction de l’étage antérieur.
locèles sont plus fréquemment liées à des syndromes malformatifs
(syndrome d’Ehlers–Danlos, frontonasal dysplasia), qui doivent Fentes nasales
systématiquement être recherchés.
Les fentes nasales sont des malformations très rares, rentrant
Parmi les méningoencéphalocèles à extension intranasale, on
dans le cadre des fentes faciales, et correspondent aux fentes 0 à
distingue les formes frontonasales, ethmoïdales et ethmoïdo-
3 de la classification de Tessier, et 11 à 14 pour leurs extensions
orbitaires, sphénoïdales et sphénoïdo-orbitaires [17, 18] (Fig. 7A).
crâniennes [22] . Elles sont rarement isolées et s’associent fréquem-
La symptomatologie est variable selon le degré d’obstruction
ment à d’autres fentes faciales, ou s’intègrent dans de nombreux
et il n’est pas rare que ces lésions soient peu symptomatiques.
syndromes affectant le développement frontonasal, tels que les
Cliniquement, cette lésion apparaît comme une masse nasale,
dysplasies frontonasales, le syndrome de Pai [23] . La fente nasale
sous-muqueuse, augmentant de volume lors des pleurs ou de la
peut se traduire par un simple élargissement de la columelle ou
compression jugulaire. L’endoscopie nasale montre une lésion
une division complète du dorsum avec hypertélorisme narinaire
dépressible, transilluminable, non franchissable à sa partie supé-
pour les formes médianes. Dans les formes latérales, la fente nasale
rieure. Devant ce tableau, l’endoscopie doit être limitée afin de
se traduit par une fente étendue depuis le canthus interne au
réduire le risque de brèche.
cartilage alaire homolatéral (Fig. 8).
Le diagnostic est confirmé par le bilan radiologique associant
Le bilan repose sur le scanner non injecté du massif facial qui
un scanner craniofacial non injecté ainsi qu’une IRM craniofaciale
évalue les defects osseux, et l’IRM en cas d’extension orbitaire ou
avec injection de gadolinium.
à l’étage antérieur.
Le scanner montre le defect osseux des structures de l’étage
La correction chirurgicale reste un véritable challenge notam-
antérieur, avec la présence d’une masse hypodense s’étendant aux
ment en cas d’extension crânienne et de méningoencéphalocèle
cavités nasales, parfois associé à un hypertélorisme orbitaire ou
associée. Certains auteurs ont proposé un traitement précoce dans
à des anomalies squelettiques faciales. L’IRM montre une lésion
les formes latérales isolées mais il est habituel de différer cette prise
à contenu principalement liquidien, associé à un contenu tissu-
en charge [24] .
laire hétérogène en cas d’encéphalocèle associée. Les séquences de
diffusions sont habituellement associées pour faire le diagnostic
différentiel avec le kyste épidermique [2] (Fig. 7B).
Fistule de la columelle
Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale qui doit être Les fistules de la columelle sont des malformations très
proposée rapidement afin de prendre en charge l’obstruction res- rarement rapportées dans la littérature. Elles correspondraient
piratoire et limiter le risque de complication méningitique. sur le plan physiopathogénique à une inclusion ectodermique
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A B
A B C
Figure 9. Fistule columellaire. La fistule columellaire se situe entre la partie basse de la pointe du nez et le philtrum (A, B). Le trajet est généralement court
mais dans certains cas, une extension à la base du crâne est possible comme dans ce cas où l’imagerie par résonance magnétique montre une division du
septum remontant en base du crâne jusqu’en arrière de l’apophyse crista galli (C).
survenant durant la fusion médiane des processus intermaxil- le proboscis lateralis, ce dernier correspondant à une structure
laires [25] . Sur le plan clinique, la fistule est située sur la partie tronculaire fermée, pouvant contenir les éléments de la structure
haute du philtrum ou la région columellaire. La fistule est habi- nasale, excepté la composante osseuse (Fig. 10) [28] .
tuellement borgne sur un trajet très court s’étendant vers l’épine Différentes hypothèses physiopathologiques ont été retenues :
nasale [25, 26] (Fig. 9A). un défaut de croissance des bourgeons nasaux internes et externes,
Ces fistules peuvent néanmoins s’étendre au septum et plus une prolifération des bourgeons avec fusion prématurée des
rarement à l’étage antérieur de la base du crâne [27] (Fig. 9B). Ce bourgeons internes responsable du développement d’un mur atré-
risque justifie la réalisation d’un bilan scanographique, complété tique, un défaut de migration des cellules des crêtes neurales
par une IRM en cas de doute sur une extension à la base du crâne responsable d’anomalie de développement des structures nasales
(Fig. 9C). d’origine mésodermique.
Le traitement repose sur l’exérèse par voie directe, éventuel- Il s’agit de lésions généralement sporadiques. L’étude génétique
lement complétée par une voie de rhinoplastie externe en cas retrouve des caryotypes généralement normaux mais certaines
d’extension au septum. anomalies des chromosomes 3, 9, 12 ont été rapportées [29, 30] .
Sur le plan clinique, le diagnostic est habituellement évident,
montrant l’absence de pyramide nasale et d’orifice narinaire. Il
Lésions dysplasiques faut en outre éliminer d’autres anomalies fréquemment associées
notamment au niveau orbitaire (hypertélorisme, microphtalmie,
Arhinie colobome), labio-alvéolo-dentaire, frontal, otologique [28, 29, 31] .
L’arhinie se définit non seulement par la simple absence de la Sur le plan clinique, outre les éléments morphologiques, la symp-
pyramide nasale mais aussi par l’atteinte des cavités nasales et de tomatologie est marquée par l’obstruction respiratoire, majeure
l’appareil olfactif [1] . Il s’agit d’une malformation rare puisqu’une dans les arhinies totales, généralement modérée dans les hémia-
trentaine de cas seulement ont été rapportés pour la forme rhinies (Fig. 11, 12).
complète. Sur le plan morphologique, Tessier propose de clas- Dans certains cas, le diagnostic a pu être posé lors de l’examen
ser ces arhinies en trois types : l’arhinie totale, l’hémiarhinie et morphologique anténatal [32] .
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20-310-C-10 Anomalies congénitales du nez
Figure 11. Fœtus porteur d’une arhinie complète entrant dans le cadre
d’une holoprosencéphalie avec synophtalmie. Il s’y associe un proboscis
médian situé au-dessus de la cavité orbitaire médiane.
Figure 13. Exemple typique d’une hypoplasie nasale globale touchant
les structures osseuses et cartilagineuses, rentrant dans le cadre d’un syn-
Le bilan doit reposer sur le scanner du massif facial et du crâne drome de Binder.
qui confirme l’atteinte nasale et recherche l’ensemble des anoma-
lies squelettiques pouvant être associées, notamment au niveau de
l’étage antérieur, des cavités orbitaires et du massif facial. L’IRM
est essentielle pour éliminer une méningoencéphalocèle, évaluer Hypoplasie
les structures cérébrales, olfactives et orbitaires. L’hypoplasie correspond à un défaut de développement d’une
La prise en charge repose avant tout sur la gestion de ou plusieurs ébauches embryonnaires, pouvant concerner les
l’obstruction respiratoire durant la période néonatale, pouvant structures cartilagineuses ou osseuses.
nécessiter le recours à la trachéotomie dans les formes totales. Le L’hypoplasie nasale globale entre dans le cadre de nombreux
risque de dacryocystocèle par sténose de la voie lacrymale peut syndromes tels que les syndromes d’Apert, de Fraser, de Binder,
nécessiter une prise en charge spécifique précoce. plus rarement dans les microsomies craniofaciales et les syn-
La reconstruction nasale est généralement différée juste avant dromes de Goldenhar (Fig. 13).
l’entrée à l’école, voire jusqu’à 7 à 8 ans [28] . Les objectifs de Dans certains cas, l’hypoplasie prédomine sur la part osseuse
la reconstruction reposent sur la restauration esthétique d’une comme dans la trisomie 21, la trisomie 18, la trisomie 13 ou la
pyramide nasale, d’orifices narinaires et d’une filière aérique. De tétrasomie 9p [33–35] .
nombreuses techniques ont été décrites, associant des lambeaux L’hypoplasie cartilagineuse est responsable d’une sténose nari-
nasofrontaux et des greffes osseuses ou cartilagineuses [28, 31] . naire uni- ou bilatérale, mais avec la présence d’une fosse nasale
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Tumeurs congénitales
Tératomes nasopharyngés
Les tératomes nasopharyngés sont des tumeurs originaires des
trois feuillets embryonnaires. Ces lésions peuvent présenter un
volume très variable, pouvant conduire à une obstruction nasale
ou une déformation du massif facial éventuellement associée à
une extériorisation de la masse nasale. Le tératome peut présenter
une croissance postnatale rapide, pouvant aboutir à l’apparition
secondaire d’une obstruction respiratoire rapide [39] . Figure 16. Enfant présentant une tuméfaction paranasale indurée. Le
Le diagnostic est évoqué devant la présence d’une masse tissu- scanner en coupe axiale confirme la présence d’une lésion tissulaire
laire provenant habituellement de la partie postérieure des fosses intraosseuse correspondant à un myxome.
nasales. Le bilan associe scanner et IRM afin d’évaluer l’extension
intracrânienne, particulièrement au niveau du sphénoïde [40] .
En cas de doute diagnostique, une IRM retrouve un aspect
généralement typique de masse polylobulée, hyperintense en T1,
Hémangiome infantile
souvent hyperintense mais héterogène en T2 et se rehaussant lar-
L’hémangiome est la tumeur bénigne la plus fréquente de gement après injection de gadolinium [2] .
l’enfant. Dans les formes à risque de séquelles cosmétiques ou
Il s’agit d’une prolifération vasculaire tumorale non encap- d’obstruction respiratoire, un traitement par propranolol doit être
sulée de localisation ubiquitaire, et dont la localisation nasale envisagé en première ligne [42, 43] .
peut se traduire par une atteinte de la pointe (angiome cyrano), En cas d’échec du traitement médicamenteux ou en cas de reli-
du dorsum ou de la muqueuse nasale. Comme dans les autres quat symptomatique en fin de phase d’involution, un traitement
localisations, l’angiome nasal présente une phase de proliféra- chirurgical peut être nécessaire pour lever l’obstruction nasale ou
tion durant la première année, suivie d’une régression progressive corriger le trouble cosmétique [44] .
durant les années suivantes. Pour les formes externes, l’aspect est
variable selon la profondeur, pouvant présenter un aspect vascu-
laire typique dans les formes superficielles, ou produisant un effet
Autres lésions tumorales
de masse dans les formes profondes sous-cutanées, dont l’aspect Différentes lésions tumorales congénitales ont été rapportées
est très similaire à celui du gliome extranasal (Fig. 15). Pour les de façon sporadique, incluant des polypes cutanés, fibromes,
formes endonasales, l’aspect est généralement celui d’une masse fibromyxomes, granulomes (Fig. 16). Ces masses ne pré-
sous-muqueuse non spécifique. sentent pas de caractères typiques et le diagnostic repose sur
Dans de rares cas, l’angiome intranasal peut être responsable l’anatomopathologie après exérèse ou biopsie selon l’accessibilité
d’épistaxis [41] . de la lésion.
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A B
Figure 18. Sténose congénitale des orifices piriformes.
A. L’endoscopie nasale objective une obstruction nasale antérieure, non franchissable, juste en arrière de l’orifice narinaire. On retrouve un contact entre le
septum et l’orifice piriforme à la partie haute et le cornet inférieur totalement refoulé en dedans à la partie inférieure.
B. L’examen scanographique confirme le diagnostic en objectivant la sténose osseuse antérieure dont la distance entre les bords internes des orifices piriformes
est très nettement inférieure à la distance entre les bords internes des arches choanaux.
A B
Figure 19. Atrésie choanale.
A. L’endoscopie nasale retrouve une obstruction complète de la partie postérieure de la fosse nasale.
B. L’examen scanographique en coupe axiale confirme la présence d’un mur atrétique, totalement osseux dans le cas présent, correspondant à la fusion de
la lame horizontale du palatin, de l’apophyse ptérygoïde et du vomer.
Sur le plan anatomique, l’atrésie est plus fréquemment unilaté- Dans les deux cas, le diagnostic est confirmé par l’endoscopie
rale (60 à 70 % des cas) et de structure mixte (fibreuse et osseuse) nasale, réalisée au fibroscope souple ou à l’optique rigide
dans 70 % des cas plutôt que purement osseuse (30 %) [65] . de 2,7 mm. L’examen est réalisé après aspiration des sécré-
Sur le plan clinique, la symptomatologie est marquée par un tions mucoïdes contenues en avant du mur atrétique, et
tableau de détresse respiratoire haute généralement initial et permet d’objectiver ce dernier, obstruant la partie posté-
sévère dans les formes bilatérales. La situation clinique est rapi- rieure de la fosse nasale en arrière des structures turbinales
dement améliorée par la mise en place d’une canule de Guédel. (Fig. 19A).
Le test de perméabilité nasale est négatif avec la perception d’un Le scanner du massif facial non injecté confirme le diagnostic en
contact dur à la partie postérieure des fosses nasales (4 à 5 cm objectivant l’obstruction de la partie postérieure de la fosse nasale
chez le nouveau-né). Dans les formes unilatérales, l’obstruction par une réduction partielle ou totale du cadre osseux aux dépens
est généralement modérée, excepté en cas de déviation septale de la lame horizontale du palatin, de l’apophyse ptérygoïde et du
controlatérale ou de rhinite néonatale associée. Le diagnostic des vomer (Fig. 19B) [66, 67] .
formes unilatérales est généralement plus tardif, posé devant un Le scanner permet en outre d’éliminer une malformation asso-
tableau de rhinorrhée unilatérale chronique. ciée de la partie postérieure de l’étage antérieur telle qu’une
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Anomalies congénitales du nez 20-310-C-10
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Fayoux P, Broucqsault H, Devisme L. Anomalies congénitales du nez. EMC - Oto-rhino-laryngologie
2015;10(1):1-11 [Article 20-310-C-10].
EMC - Oto-rhino-laryngologie 11
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