Vous êtes sur la page 1sur 12

 20-310-C-10

Anomalies congénitales du nez


P. Fayoux, H. Broucqsault, L. Devisme

Les malformations congénitales du nez regroupe un ensemble de lésions rares mais très diverses. Cet
article propose d’aborder ces lésions sur un plan pratique, en les regroupant selon leur symptomatologie
d’appel. On distingue les anomalies morphologiques regroupant les dysraphies, les lésions dysplasiques
et les masses tumorales d’une part, et les lésions obstructives incluant les déviations septales congéni-
tales, la sténose des orifices piriformes et l’atrésie choanale d’autre part. Pour chaque type de lésion, la
physiopathogénie, la symptomatologie, le bilan clinique, paraclinique ainsi que la prise en charge sont
discutés selon les données récentes de la littérature.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Malformation du nez ; Atrésie ; Gliome ; Encéphalocèle ; Choane ;


Sténose congénitale des orifices piriformes ; Arhinie

Plan séparant les lésions d’origine dysraphique, en rapport avec une


anomalie de fusion des différents bourgeons constitutifs du nez
■ Introduction 1 embryonnaire, et les lésions dysplasiques, en rapport avec un
défaut de développement d’un ou plusieurs de ces bourgeons.
■ Anomalies morphologiques 1
Lésions dysraphiques 1
Lésions dysplasiques 5 Lésions dysraphiques
Tumeurs congénitales 7

Les lésions congénitales médianes frontonasales incluent dif-
Lésions obstructives 8
férentes entités distinctes mais dont l’origine est commune,
Déviation septale congénitale 8
résultant d’un trouble de fermeture du neuropore antérieur. La
Sténose congénitale des orifices piriformes 8
problématique de prise en charge de ces lésions repose sur le risque
Atrésie choanale 8
d’extension intracrânienne et notamment le risque de communi-
cation avec les structures méningoencéphaliques.

 Introduction Kyste et fistule du dos du nez


Il s’agit de la malformation la plus fréquente du dor-
Les malformations nasales regroupent un ensemble sum nasal, dont l’incidence est estimée entre 1/20 000 à
d’anomalies rares, d’origine embryopathogénique multiple 1/40 000 naissances [2] , représentant 3,7 à 12 % des lésions der-
et d’expression clinique très variée. Différentes tentatives de moïdes de la face et du cou.
classifications ont été proposées mais ces dernières ne permettent La physiopathogénie reste discutée et de nombreuses théories
pas d’appréhender de façon simple sur le plan clinique ces sont proposées pour expliquer les formes profondes (endocrâ-
différentes entités [1] . Nous proposons de présenter ces malfor- niennes) et superficielles (sous-cutanées) [3] .
mations sous l’angle du clinicien, en les regroupant selon leur Cliniquement, ces lésions peuvent se présenter sous forme soit
mode de diagnostic puis en les distinguant selon leurs origines d’une masse kystique ferme, médiane ou paramédiane, déve-
embryologiques afin de permettre une meilleure compréhension loppée dans le tiers supérieur du dorsum nasal ou de la région
de la prise en charge. glabellaire, soit d’un orifice fistulaire cutané pouvant être localisé
Les malformations congénitales du nez se présentent selon deux entre la glabelle et la pointe du nez (Fig. 1). La fistule est fréquem-
tableaux cliniques différents, une anomalie morphologique de ment marquée par la présence de poils faisant issue par l’orifice.
la pyramide nasale d’une part et un tableau d’obstruction res- La fistule peut être isolée ou s’associer à un kyste, et peut présenter
piratoire haute d’autre part. En effet, le nouveau-né présente un écoulement d’aspect généralement épidermique (Fig. 2). Dans
une respiration nasale quasi exclusive, expliquant l’importance certains cas, le diagnostic est posé lors d’une surinfection condui-
de la gêne respiratoire en cas de lésions obstructives nasales, sant à l’abcédation du trajet fistuleux ou de la masse kystique, cet
l’importance de la gêne étant corrélée au degré d’obstruction. abcès pouvant s’étendre aux structures adjacentes, notamment
cérébrales et orbitaires.
Bien qu’habituellement isolés, les kystes et fistules du dos du
 Anomalies morphologiques nez peuvent s’associer à des malformations craniofaciales [4, 5] .
Le bilan d’imagerie doit confirmer le diagnostic en cas de kyste
Les anomalies morphologiques peuvent affecter différentes seul et rechercher un rapport avec les structures méningoencé-
entités pouvant concerner les structures cutanées, sous-cutanées, phaliques. Ce bilan repose sur l’association d’un scanner qui peut
cartilagineuses ou osseuses. Nous pouvons regrouper ces mal- objectiver les defects osseux sur l’os nasal, des duplications de
formations en fonction de leur origine physiopathogénique en septum, un élargissement du foramen cæcum, une duplication ou

EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 10 > n◦ 1 > février 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(14)63723-5
20-310-C-10  Anomalies congénitales du nez

A
Figure 1. Kyste du dos du nez. Il apparaît médian, pouvant être loca-
lisé de la pointe du nez à la glabelle. Lorsque la peau est tendue, l’aspect
blanchâtre en rapport avec le contenu épidermique est un signe très
évocateur.

B
Figure 3. Imagerie des kystes et fistules du dos du nez.
Figure 2. Fistule du dos du nez. L’orifice fistulaire est situé sur la ligne A. L’examen scanographique en coupe axiale permet d’identifier un
médiane, depuis la pointe du nez jusqu’à la région glabellaire. Il peut être defect osseux sur le trajet de la fistule ou en regard du cul-de-sac kys-
associé à un kyste situé au-dessus de lui. L’orifice est parfois centré par un tique.
ou plusieurs poils. B. L’imagerie par résonance magnétique montre une extension endocrâ-
nienne extraméningée, généralement centrée sur l’apophyse crista galli.

une disparition de l’apophyse crista galli. L’imagerie par résonance abord endoscopique endonasal en se rappelant qu’à ce niveau,
magnétique (IRM) complète le scanner en montrant le trajet la méninge peut être très adhérente aux structures épidermiques,
et éventuellement la présence d’une masse kystique en hyposi- rendant la dissection difficile (Fig. 4) [6–10] .
gnal T1 et hypersignal T2. Les séquences de diffusion confirment
la nature épidermique de la lésion en objectivant une restriction
de diffusion [2] . L’IRM permet en outre de rechercher une exten-
Gliome paranasal
sion endocrânienne ou, à l’inverse, une méningoencéphalocèle Le gliome correspond à la présence de tissu neuroglial hété-
associée (Fig. 3). rotopique à l’extérieur des structures crâniennes. Sur le plan
Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale complète du histologique, le gliome paranasal est constitué d’un tissu neuro-
trajet fistuleux ou de la masse kystique. Dans les formes sans exten- glial dysplasique associé à une composante fibrovasculaire et un
sion endocrânienne, l’abord est proposé soit par incision directe épithélium de recouvrement [11] .
autour de l’orifice fistuleux ou sur le kyste dans les formes hautes, Anatomiquement, trois formes sont décrites en fonction de leur
soit par voie de rhinoplastie externe dans les formes basses, ce qui rapport avec l’os nasal : la forme externe (60 %) est superficielle et
permet de réduire la rançon esthétique. Pour les formes profondes se développe dans les tissus sous-cutanés. Elle est évoquée devant
à extension endocrânienne, l’exérèse de la partie distale peut être la présence d’une tuméfaction médio- ou paranasale de nature
proposée par voie sous-frontale après incision bicoronale, soit par tissulaire, peu évolutive [12] . La forme intranasale (30 %) présente

2 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez  20-310-C-10

un développement entre l’espace sous-muqueux et l’os nasal. Ces haute de la fosse nasale. La fosse nasale controlatérale présente
formes sont généralement de révélation néonatale, marquées par habituellement une déviation du septum liée à l’effet de masse
la présence d’une obstruction nasale responsable d’une gêne respi- controlatéral, et pouvant participer à la gêne respiratoire.
ratoire. Enfin, dans 10 % des cas, les formes sont mixtes associant Le bilan radiologique associe un scanner craniofacial non
une composante externe et une composante interne. injecté ainsi qu’une IRM craniofaciale avec injection de gadoli-
Le diagnostic repose sur l’examen clinique permettant nium.
d’objectiver dans les formes externes ou mixtes la présence d’une Sur le plan scanographique, le gliome présente un aspect tissu-
masse paranasale, ferme, non ou peu mobile sur les plans cutané et laire non spécifique. En cas d’injection de produit de contraste, la
profond (Fig. 5). Pour les formes internes ou mixtes, l’endoscopie lésion ne présente pas de rehaussement significatif. L’analyse des
nasale au fibroscope ou à l’optique montre la présence d’une structures osseuses de l’étage antérieur est rendue difficile en rai-
masse sous-muqueuse développée dans la partie antérieure et son d’un défaut d’ossification de l’étage antérieur à la naissance,
supérieure de la fosse nasale, ne pouvant être franchie que par cette dernière se mettant progressivement en place, l’ossification
sa partie inférieure, confirmant le point de départ depuis la partie complète n’étant acquise que vers l’âge de 4 ans [13, 14] .
En IRM, le gliome apparaît hypo-intense à iso-intense en
séquence T1 et fréquemment hyperintense en séquence T2 en rap-
port avec la part gliale ou méningocélique [2] (Fig. 6).
Le traitement des gliomes repose sur une exérèse chirurgicale,
qui doit être précoce en cas de lésion obstructive. Pour les formes
endonasales, le traitement de choix repose sur l’exérèse par voie
endonasale, généralement réalisée sous neuronavigation [15, 16] . La

Figure 4. Vue peropératoire d’un kyste du dos du nez à extension


endocrânienne. L’abord des extensions endocrâniennes est généralement Figure 6. Aspect en imagerie par résonance magnétique (IRM) du
réalisé par voie sous-frontale. Pour ce faire, après incision bicoronale de gliome paranasal. L’IRM retrouve une masse hyperintense en séquence T2
type Kherns, la section d’un petit volet osseux frontal permet un bon en rapport avec la part gliale ou méningocélique dans la partie dis-
contrôle de l’extension endocrânienne. L’empreinte du kyste est visible à tale. L’IRM permet en outre de confirmer les relations avec les espaces
la partie inférieure de la face interne du volet. méningés.

Figure 5. Gliome paranasal.


A. Il apparaît comme une masse tissulaire, sous-
muqueuse, développée depuis la partie haute de
la fosse nasale. Cette dernière peut même saillir
de l’orifice (narinaire).
B. Dans sa forme extranasale, le gliome apparaît
comme une masse tissulaire paranasale, sous-
cutanée.

A B

EMC - Oto-rhino-laryngologie 3
20-310-C-10  Anomalies congénitales du nez

A B
Figure 7. Méningoencéphalocèle frontonasale.
A. Nouveau-né présentant une méningoencéphalocèle frontonasale sous forme d’une masse tissulaire avec defect cutané (cliché du Pr Matthieu Vinchon,
Neurochorurgie pédiatrique, CHRU Lille).
B. L’imagerie par résonance magnétique confirme l’origine encéphalique de la lésion faisant issue par un defect osseux important.

plastie de l’étage antérieur est proposée selon les mêmes modalités Si possible, l’exérèse est réalisée par voie endonasale, géné-
que pour les méningocèles (cf. infra). ralement sous neuronavigation [15, 16] . Dans les formes larges,
Dans les formes extranasales ou mixtes, un abord par voie de notamment en cas d’encéphalocèle associée, un abord plus large
Réthi permet un très bon contrôle de l’exérèse avec une rançon par voie transfaciale ou voie combinée endonasale et neurochi-
cicatricielle minime. Dans les formes hautes localisées à la glabelle, rurgicale peut être nécessaire. Après exérèse, une reconstruction
un abord par voie canthale interne peut être plus approprié. est nécessaire. Le choix de la plastie de l’étage antérieur est orienté
par l’âge au moment de la chirurgie, l’importance du defect osseux
ainsi que la présence d’une fuite de liquide cérébrospinal (LCS).
Méningocèle–encéphalocèle
Bien que la vascularisation par l’artère nasoseptale soit mal sys-
L’encéphalocèle correspond à une hernie de tissu encéphalique tématisée avant l’âge de 9 ans [19] le lambeau mucopérichondral
à travers un defect de la base du crâne. Elle peut contenir uni- septal peut être utilisé, notamment en cas de petit defect [16] . Le
quement des méninges (méningocèle), parfois associées à du tissu lambeau chondropérichondral de cornet permet une meilleure
cérébral (méningoencéphalocèle) ou communiquer avec les ven- stabilité et un meilleur résultat en cas de fuite de LCS [20, 21] . Dans
tricules (encéphalo-méningo-cystocèle). La physiopathologie est le cadre des encéphalocèles, l’hypertélorisme orbitaire, s’il est
la même que celle des gliomes. symptomatique, doit être traité de façon complémentaire à la
En revanche, à la différence des gliomes, les méningoencépha- reconstruction de l’étage antérieur.
locèles sont plus fréquemment liées à des syndromes malformatifs
(syndrome d’Ehlers–Danlos, frontonasal dysplasia), qui doivent Fentes nasales
systématiquement être recherchés.
Les fentes nasales sont des malformations très rares, rentrant
Parmi les méningoencéphalocèles à extension intranasale, on
dans le cadre des fentes faciales, et correspondent aux fentes 0 à
distingue les formes frontonasales, ethmoïdales et ethmoïdo-
3 de la classification de Tessier, et 11 à 14 pour leurs extensions
orbitaires, sphénoïdales et sphénoïdo-orbitaires [17, 18] (Fig. 7A).
crâniennes [22] . Elles sont rarement isolées et s’associent fréquem-
La symptomatologie est variable selon le degré d’obstruction
ment à d’autres fentes faciales, ou s’intègrent dans de nombreux
et il n’est pas rare que ces lésions soient peu symptomatiques.
syndromes affectant le développement frontonasal, tels que les
Cliniquement, cette lésion apparaît comme une masse nasale,
dysplasies frontonasales, le syndrome de Pai [23] . La fente nasale
sous-muqueuse, augmentant de volume lors des pleurs ou de la
peut se traduire par un simple élargissement de la columelle ou
compression jugulaire. L’endoscopie nasale montre une lésion
une division complète du dorsum avec hypertélorisme narinaire
dépressible, transilluminable, non franchissable à sa partie supé-
pour les formes médianes. Dans les formes latérales, la fente nasale
rieure. Devant ce tableau, l’endoscopie doit être limitée afin de
se traduit par une fente étendue depuis le canthus interne au
réduire le risque de brèche.
cartilage alaire homolatéral (Fig. 8).
Le diagnostic est confirmé par le bilan radiologique associant
Le bilan repose sur le scanner non injecté du massif facial qui
un scanner craniofacial non injecté ainsi qu’une IRM craniofaciale
évalue les defects osseux, et l’IRM en cas d’extension orbitaire ou
avec injection de gadolinium.
à l’étage antérieur.
Le scanner montre le defect osseux des structures de l’étage
La correction chirurgicale reste un véritable challenge notam-
antérieur, avec la présence d’une masse hypodense s’étendant aux
ment en cas d’extension crânienne et de méningoencéphalocèle
cavités nasales, parfois associé à un hypertélorisme orbitaire ou
associée. Certains auteurs ont proposé un traitement précoce dans
à des anomalies squelettiques faciales. L’IRM montre une lésion
les formes latérales isolées mais il est habituel de différer cette prise
à contenu principalement liquidien, associé à un contenu tissu-
en charge [24] .
laire hétérogène en cas d’encéphalocèle associée. Les séquences de
diffusions sont habituellement associées pour faire le diagnostic
différentiel avec le kyste épidermique [2] (Fig. 7B).
Fistule de la columelle
Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale qui doit être Les fistules de la columelle sont des malformations très
proposée rapidement afin de prendre en charge l’obstruction res- rarement rapportées dans la littérature. Elles correspondraient
piratoire et limiter le risque de complication méningitique. sur le plan physiopathogénique à une inclusion ectodermique

4 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez  20-310-C-10

Figure 8. Fente faciale.


A. Fente faciale 13 de Tessier avec fente médiane
et pli cutané paramédian sur le plan tégumen-
taire.
B. Le scanner objective sur le plan osseux
le defect complet de l’os nasal droit asso-
cié à l’élargissement de la région glabellaire
homolatérale.

A B

A B C
Figure 9. Fistule columellaire. La fistule columellaire se situe entre la partie basse de la pointe du nez et le philtrum (A, B). Le trajet est généralement court
mais dans certains cas, une extension à la base du crâne est possible comme dans ce cas où l’imagerie par résonance magnétique montre une division du
septum remontant en base du crâne jusqu’en arrière de l’apophyse crista galli (C).

survenant durant la fusion médiane des processus intermaxil- le proboscis lateralis, ce dernier correspondant à une structure
laires [25] . Sur le plan clinique, la fistule est située sur la partie tronculaire fermée, pouvant contenir les éléments de la structure
haute du philtrum ou la région columellaire. La fistule est habi- nasale, excepté la composante osseuse (Fig. 10) [28] .
tuellement borgne sur un trajet très court s’étendant vers l’épine Différentes hypothèses physiopathologiques ont été retenues :
nasale [25, 26] (Fig. 9A). un défaut de croissance des bourgeons nasaux internes et externes,
Ces fistules peuvent néanmoins s’étendre au septum et plus une prolifération des bourgeons avec fusion prématurée des
rarement à l’étage antérieur de la base du crâne [27] (Fig. 9B). Ce bourgeons internes responsable du développement d’un mur atré-
risque justifie la réalisation d’un bilan scanographique, complété tique, un défaut de migration des cellules des crêtes neurales
par une IRM en cas de doute sur une extension à la base du crâne responsable d’anomalie de développement des structures nasales
(Fig. 9C). d’origine mésodermique.
Le traitement repose sur l’exérèse par voie directe, éventuel- Il s’agit de lésions généralement sporadiques. L’étude génétique
lement complétée par une voie de rhinoplastie externe en cas retrouve des caryotypes généralement normaux mais certaines
d’extension au septum. anomalies des chromosomes 3, 9, 12 ont été rapportées [29, 30] .
Sur le plan clinique, le diagnostic est habituellement évident,
montrant l’absence de pyramide nasale et d’orifice narinaire. Il
Lésions dysplasiques faut en outre éliminer d’autres anomalies fréquemment associées
notamment au niveau orbitaire (hypertélorisme, microphtalmie,
Arhinie colobome), labio-alvéolo-dentaire, frontal, otologique [28, 29, 31] .
L’arhinie se définit non seulement par la simple absence de la Sur le plan clinique, outre les éléments morphologiques, la symp-
pyramide nasale mais aussi par l’atteinte des cavités nasales et de tomatologie est marquée par l’obstruction respiratoire, majeure
l’appareil olfactif [1] . Il s’agit d’une malformation rare puisqu’une dans les arhinies totales, généralement modérée dans les hémia-
trentaine de cas seulement ont été rapportés pour la forme rhinies (Fig. 11, 12).
complète. Sur le plan morphologique, Tessier propose de clas- Dans certains cas, le diagnostic a pu être posé lors de l’examen
ser ces arhinies en trois types : l’arhinie totale, l’hémiarhinie et morphologique anténatal [32] .

EMC - Oto-rhino-laryngologie 5
20-310-C-10  Anomalies congénitales du nez

Figure 10. Proboscis lateralis. Nouveau-né porteur d’une arhinie unila-


térale gauche associée à un proboscis lateralis, identifiable sous la forme
d’une « trompe » paranasale. Il s’y associe une fistule columellaire borgne.

Figure 12. Enfant présentant une hémiarhinie droite dont le scanner


confirme l’hypoplasie sévère de la fosse nasale homolatérale.

Figure 11. Fœtus porteur d’une arhinie complète entrant dans le cadre
d’une holoprosencéphalie avec synophtalmie. Il s’y associe un proboscis
médian situé au-dessus de la cavité orbitaire médiane.
Figure 13. Exemple typique d’une hypoplasie nasale globale touchant
les structures osseuses et cartilagineuses, rentrant dans le cadre d’un syn-
Le bilan doit reposer sur le scanner du massif facial et du crâne drome de Binder.
qui confirme l’atteinte nasale et recherche l’ensemble des anoma-
lies squelettiques pouvant être associées, notamment au niveau de
l’étage antérieur, des cavités orbitaires et du massif facial. L’IRM
est essentielle pour éliminer une méningoencéphalocèle, évaluer Hypoplasie
les structures cérébrales, olfactives et orbitaires. L’hypoplasie correspond à un défaut de développement d’une
La prise en charge repose avant tout sur la gestion de ou plusieurs ébauches embryonnaires, pouvant concerner les
l’obstruction respiratoire durant la période néonatale, pouvant structures cartilagineuses ou osseuses.
nécessiter le recours à la trachéotomie dans les formes totales. Le L’hypoplasie nasale globale entre dans le cadre de nombreux
risque de dacryocystocèle par sténose de la voie lacrymale peut syndromes tels que les syndromes d’Apert, de Fraser, de Binder,
nécessiter une prise en charge spécifique précoce. plus rarement dans les microsomies craniofaciales et les syn-
La reconstruction nasale est généralement différée juste avant dromes de Goldenhar (Fig. 13).
l’entrée à l’école, voire jusqu’à 7 à 8 ans [28] . Les objectifs de Dans certains cas, l’hypoplasie prédomine sur la part osseuse
la reconstruction reposent sur la restauration esthétique d’une comme dans la trisomie 21, la trisomie 18, la trisomie 13 ou la
pyramide nasale, d’orifices narinaires et d’une filière aérique. De tétrasomie 9p [33–35] .
nombreuses techniques ont été décrites, associant des lambeaux L’hypoplasie cartilagineuse est responsable d’une sténose nari-
nasofrontaux et des greffes osseuses ou cartilagineuses [28, 31] . naire uni- ou bilatérale, mais avec la présence d’une fosse nasale

6 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez  20-310-C-10

Figure 14. Malformation des cartilages alaires. L’hypoplasie de la partie


latérale des cartilages alaires conduit à une véritable sténose narinaire. Figure 15. Angiome Cyrano développé sur la pointe du nez.
L’accroissement rapide et l’aspect vascularisé sont très évocateurs.
perméable, ce qui la différencie de l’arhinie unilatérale (Fig. 14).
L’hypoplasie cartilagineuse peut plus rarement conduire à l’aplasie
de la columelle [36, 37] .
Le bilan local est le même que pour l’arhinie et doit comporter
un scanner du massif facial et une IRM cérébrale.
La prise en charge repose sur les mêmes principes : geste de
l’obstruction respiratoire chez le nouveau-né et le nourrisson, et
une correction secondaire, sauf dans le cas d’hypoplasie narinaire
bilatérale où une plastie d’élargissement par résection partielle
d’un excès cartilagineux ou déplacement de la crus latérale de
l’alaire peut être proposée précocement si l’obstruction est signi-
ficative [37, 38] .

Tumeurs congénitales
Tératomes nasopharyngés
Les tératomes nasopharyngés sont des tumeurs originaires des
trois feuillets embryonnaires. Ces lésions peuvent présenter un
volume très variable, pouvant conduire à une obstruction nasale
ou une déformation du massif facial éventuellement associée à
une extériorisation de la masse nasale. Le tératome peut présenter
une croissance postnatale rapide, pouvant aboutir à l’apparition
secondaire d’une obstruction respiratoire rapide [39] . Figure 16. Enfant présentant une tuméfaction paranasale indurée. Le
Le diagnostic est évoqué devant la présence d’une masse tissu- scanner en coupe axiale confirme la présence d’une lésion tissulaire
laire provenant habituellement de la partie postérieure des fosses intraosseuse correspondant à un myxome.
nasales. Le bilan associe scanner et IRM afin d’évaluer l’extension
intracrânienne, particulièrement au niveau du sphénoïde [40] .
En cas de doute diagnostique, une IRM retrouve un aspect
généralement typique de masse polylobulée, hyperintense en T1,
Hémangiome infantile
souvent hyperintense mais héterogène en T2 et se rehaussant lar-
L’hémangiome est la tumeur bénigne la plus fréquente de gement après injection de gadolinium [2] .
l’enfant. Dans les formes à risque de séquelles cosmétiques ou
Il s’agit d’une prolifération vasculaire tumorale non encap- d’obstruction respiratoire, un traitement par propranolol doit être
sulée de localisation ubiquitaire, et dont la localisation nasale envisagé en première ligne [42, 43] .
peut se traduire par une atteinte de la pointe (angiome cyrano), En cas d’échec du traitement médicamenteux ou en cas de reli-
du dorsum ou de la muqueuse nasale. Comme dans les autres quat symptomatique en fin de phase d’involution, un traitement
localisations, l’angiome nasal présente une phase de proliféra- chirurgical peut être nécessaire pour lever l’obstruction nasale ou
tion durant la première année, suivie d’une régression progressive corriger le trouble cosmétique [44] .
durant les années suivantes. Pour les formes externes, l’aspect est
variable selon la profondeur, pouvant présenter un aspect vascu-
laire typique dans les formes superficielles, ou produisant un effet
Autres lésions tumorales
de masse dans les formes profondes sous-cutanées, dont l’aspect Différentes lésions tumorales congénitales ont été rapportées
est très similaire à celui du gliome extranasal (Fig. 15). Pour les de façon sporadique, incluant des polypes cutanés, fibromes,
formes endonasales, l’aspect est généralement celui d’une masse fibromyxomes, granulomes (Fig. 16). Ces masses ne pré-
sous-muqueuse non spécifique. sentent pas de caractères typiques et le diagnostic repose sur
Dans de rares cas, l’angiome intranasal peut être responsable l’anatomopathologie après exérèse ou biopsie selon l’accessibilité
d’épistaxis [41] . de la lésion.

EMC - Oto-rhino-laryngologie 7
20-310-C-10  Anomalies congénitales du nez

Il faut en outre noter que la SCOP peut s’associer, mais de


façon plus sporadique, à d’autres malformations sans rapport
avec la ligne médiane telles que des malformations urogéni-
tales ou cardiaques [53] . De plus, ces malformations peuvent
s’intégrer dans un tableau syndromique tel que la trisomie 13,
trisomie 18, les délétions chromosomiques 18p, 13q, 5q, le syn-
drome d’alcoolisme fœtal et la fœtopathie liée au diabète de type 1
chez la mère [51, 52, 54, 55] .
La SCOP peut se présenter cliniquement sous deux tableaux
différents. Le premier tableau est similaire à celui de l’atrésie
choanale ; il se manifeste par un tableau de détresse respiratoire
néonatale haute, généralement initiale mais parfois décalée de
quelques heures, cédant à la mise en place d’une canule de Guédel.
Le deuxième tableau se présente sous forme de difficultés respira-
toires plus modérées, associées à un ronflement, et des difficultés
alimentaires, et dont l’évolution est habituellement marquée par
des décompensations respiratoires récurrentes.
Le diagnostic est suspecté lors du passage de la sonde
d’aspiration dans le nez, retrouvant un blocage environ 2 cm après
l’orifice narinaire, de contact osseux. La rhinoscopie antérieure
confirme le rétrécissement nasal antérieur avec la présence d’un
contact plus ou moins important entre l’orifice piriforme et le
septum. Le test au miroir permet généralement d’objectiver la pré-
sence d’un flux d’air résiduel minime. L’examen au fibroscope est
généralement impossible avec la présence d’un blocage antérieur
et une sensation de contact osseux (Fig. 18A). L’examen du sillon
Figure 17. Scanner du massif facial en coupe axiale confirmant la pré- vestibulaire supérieur peut permettre d’observer la présence ou
sence d’une déviation septale bilatérale obstruant les deux fosses nasales. non d’un bourgeon dentaire incisif médian ou l’absence de frein
Le caractère harmonieux des déformations exclut une origine traumatique de lèvre supérieure.
néonatale. Le diagnostic est confirmé par la réalisation d’un scanner spiralé
non injecté du massif facial retrouvant une réduction de calibre de
la partie antérieure de la fosse nasale, cette dernière étant norma-
 Lésions obstructives lement rectiligne, la distance entre les bords externes des orifices
piriformes étant normalement similaire à la distance entre les
bords externes des choanes (Fig. 18B) [56] .
Déviation septale congénitale Le bilan est en outre complété par un bilan antéhypophysaire,
La déviation septale est très fréquente et s’observe chez 80 % une IRM cérébrale, un examen clinique complet et des bilans
des adultes [45] . Bien que la déviation septale soit significativement orientés en cas de malformations associées [53] .
moins fréquente chez le jeune enfant, la déviation congénitale Dans les formes sévères, la prise en charge repose sur la mise en
est une cause d’obstruction nasale néonatale [46] . Elle peut être place d’une canule de Guédel ou d’une intubation orotrachéale.
liée à une compression faciale anténatale ou plus rarement à un Le traitement initial vise à améliorer la ventilation nasale, au
traumatisme pernatal [47] . moins temporairement, par la mise en place d’une corticothé-
La symptomatologie est variable selon le degré d’obstruction rapie générale ou locale, associée à une rétraction muqueuse
et peut conduire à une détresse respiratoire haute en cas par du sérum salé hypertonique et la mise en place d’un traite-
d’obstruction sévère. Le diagnostic repose sur la rhinoscopie anté- ment antireflux. Dans certains cas, cette prise en charge médicale
rieure complétée d’un examen endoscopique qui objective la seule permet une amélioration très significative de la sympto-
déviation du septum. Dans certains cas, la déformation en S peut matologie, autorisant sa poursuite associée à un suivi clinique
donner un aspect très proche de la sténose congénitale des ori- permettant de dépister précocement des signes de mauvaise
fices piriformes (SCOP) avec une obstruction antérieure bilatérale. tolérance [50, 53, 57] .
En cas de doute diagnostique, un scanner non injecté du mas- Cependant, dans la majorité des cas, ce traitement médical
sif facial permet d’établir le diagnostic (Fig. 17). Le traitement est est insuffisant nécessitant le recours à une prise en charge chi-
médical, visant à réduire l’encombrement nasal et l’inflammation rurgicale. Le traitement chirurgical repose sur l’élargissement
muqueuse. Un traitement chirurgical peut être discuté excep- de l’orifice piriforme par voie de degloving plutôt que par voie
tionnellement en cas d’obstruction sévère ne répondant pas au transnasale directe, permettant de respecter le lambeau muco-
traitement médical. Il réalise une réduction a minima des défor- périosté nasal antérieur nécessaire à la croissance de l’orifice
mations. piriforme [53, 58, 59] . Ce geste nécessite généralement la mise en place
de sonde de calibrage pendant 7 à 10 jours afin de réappliquer le
lambeau mucopériosté sur l’orifice osseux qui a été élargi. Ce trai-
Sténose congénitale des orifices piriformes tement permet en général une résolution quasi systématique de
la symptomatologie. Les complications restent rares, principale-
La SCOP correspond au rétrécissement osseux de la partie anté- ment marquées par des ulcérations septales conduisant rarement
rieure des fosses nasales. L’incidence de la SCOP est estimée entre à une perforation, des synéchies septoturbinales pouvant nécessi-
1/20 000 à 1/50 000 naissances. Sur le plan physiopathologique, ter un geste chirurgical complémentaire et un risque de resténose
l’obstruction serait liée à un défaut de développement ou une exceptionnel [53, 59] .
prolifération osseuse anormale du processus nasal du maxillaire,
survenant probablement durant le quatrième mois de dévelop-
pement [48–50] . La SCOP reste considérée comme une microforme Atrésie choanale
d’holoprosencéphalie avec un défaut de clivage du prosencéphale
responsable d’anomalie médiane de la face et du crâne. Dans ce L’atrésie choanale est définie comme l’absence de perméabilité
cadre, elle peut donc s’associer, dans près de la moitié des cas, de la partie postérieure des fosses nasales.
à une incisive médiane unique, un hypertélorisme orbitaire, une L’incidence de l’atrésie choanale est estimée entre 1/5000 à
hypoplasie maxillaire, une hypoplasie de la selle turcique associée 1/8000 naissances avec un sex-ratio de 1 dans les formes isolées,
à une hypoplasie pituitaire et un éventuel défaut de clivage des mais certaines études ont rapporté une plus grande prévalence
hémisphères et ventricules de degré variable [51, 52] . chez la fille [60–64] .

8 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez  20-310-C-10

A B
Figure 18. Sténose congénitale des orifices piriformes.
A. L’endoscopie nasale objective une obstruction nasale antérieure, non franchissable, juste en arrière de l’orifice narinaire. On retrouve un contact entre le
septum et l’orifice piriforme à la partie haute et le cornet inférieur totalement refoulé en dedans à la partie inférieure.
B. L’examen scanographique confirme le diagnostic en objectivant la sténose osseuse antérieure dont la distance entre les bords internes des orifices piriformes
est très nettement inférieure à la distance entre les bords internes des arches choanaux.

A B
Figure 19. Atrésie choanale.
A. L’endoscopie nasale retrouve une obstruction complète de la partie postérieure de la fosse nasale.
B. L’examen scanographique en coupe axiale confirme la présence d’un mur atrétique, totalement osseux dans le cas présent, correspondant à la fusion de
la lame horizontale du palatin, de l’apophyse ptérygoïde et du vomer.

Sur le plan anatomique, l’atrésie est plus fréquemment unilaté- Dans les deux cas, le diagnostic est confirmé par l’endoscopie
rale (60 à 70 % des cas) et de structure mixte (fibreuse et osseuse) nasale, réalisée au fibroscope souple ou à l’optique rigide
dans 70 % des cas plutôt que purement osseuse (30 %) [65] . de 2,7 mm. L’examen est réalisé après aspiration des sécré-
Sur le plan clinique, la symptomatologie est marquée par un tions mucoïdes contenues en avant du mur atrétique, et
tableau de détresse respiratoire haute généralement initial et permet d’objectiver ce dernier, obstruant la partie posté-
sévère dans les formes bilatérales. La situation clinique est rapi- rieure de la fosse nasale en arrière des structures turbinales
dement améliorée par la mise en place d’une canule de Guédel. (Fig. 19A).
Le test de perméabilité nasale est négatif avec la perception d’un Le scanner du massif facial non injecté confirme le diagnostic en
contact dur à la partie postérieure des fosses nasales (4 à 5 cm objectivant l’obstruction de la partie postérieure de la fosse nasale
chez le nouveau-né). Dans les formes unilatérales, l’obstruction par une réduction partielle ou totale du cadre osseux aux dépens
est généralement modérée, excepté en cas de déviation septale de la lame horizontale du palatin, de l’apophyse ptérygoïde et du
controlatérale ou de rhinite néonatale associée. Le diagnostic des vomer (Fig. 19B) [66, 67] .
formes unilatérales est généralement plus tardif, posé devant un Le scanner permet en outre d’éliminer une malformation asso-
tableau de rhinorrhée unilatérale chronique. ciée de la partie postérieure de l’étage antérieur telle qu’une

EMC - Oto-rhino-laryngologie 9
20-310-C-10  Anomalies congénitales du nez

[5] Cauchois R, Laccourreye O, Bremond D, Testud R, Küffer R, Monteil JP.

“ Point fort [6]


Nasal dermoid sinus cyst. Ann Otol Rhinol Laryngol 1994;103:615–8.
Zapata S, Kearns DB. Nasal dermoids. Curr Opin Otolaryngol Head
Neck Surg 2006;14:406–11.
[7] Cheng J, Kazahaya K. Management of pediatric nasal dermoids with
• Devant une obstruction nasale de l’enfant, le diagnostic intracranial extension by direct excision. Otolaryngol Head Neck Surg
repose sur l’endoscopie qui recherche une malformation 2013;148:694–6.
anatomique obstructive. Cet examen est alors complété [8] Schuster D, Riley KO, Cure JK, Woodworth BA. Endoscopic resection
par un scanner du massif facial. of intracranial dermoid cysts. J Laryngol Otol 2011;125:423–7.
• La prise en charge des lésions obstructives des fosses [9] Locke R, Kubba H. The external rhinoplasty approach for conge-
nital nasal lesions in children. Int J Pediatr Otorhinolaryngol
nasales représente une urgence thérapeutique chez le 2011;75:337–41.
nouveau-né. [10] Goyal P, Kellman RM, Tatum 3rd SA. Transglabellar subcranial
• En cas de lésion dysraphique ou d’obstruction en approach for the management of nasal masses with intracranial extension
rapport avec une masse endonasale diagnostiquée à in pediatric patients. Arch Facial Plast Surg 2007;9:314–7.
l’endoscopie, le bilan préthérapeutique associe une IRM et [11] Patterson K, Kapur S, Chandra RS. Nasal gliomas and related brain
heterotopias: a pathologist’s perspective. Pediatr Pathol 1986;5:353–62.
un scanner du massif facial afin de rechercher une exten- [12] Thomson HG, al-Qattan MM, Becker LE. Nasal glioma: is dermis invol-
sion aux structures orbitaires et intracrâniennes. vement significant? Ann Plast Surg 1995;34:168–72.
[13] Belden CJ, Mancuso AA, Kotzur IM. The developing anterior skull base:
CT appearance from birth to 2 years of age. AJNR Am J Neuroradiol
1997;18:811–8.
méningocèle sphénoïdale, pouvant compliquer la prise en charge [14] Hughes DC, Kaduthodil MJ, Connolly DJ, Griffiths PD. Dimensions and
chirurgicale. ossification of the normal anterior cranial fossa in children. AJNR Am J
L’atrésie choanale peut être isolée ou s’intégrer dans un contexte Neuroradiol 2010;31:1268–72.
malformatif dans plus de la moitié des cas. Les formes associées [15] Rahbar R, Resto VA, Robson CD. Nasal glioma and encephalocele:
sont beaucoup plus fréquentes dans les formes bilatérales [60, 61] . diagnosis and management. Laryngoscope 2003;113:2069–77.
Dans ce cadre, l’atrésie choanale peut s’intégrer dans une asso- [16] Bonne NX, Zago S, Hosana G, Vinchon M, Van den Abbeele T, Fayoux
ciation CHARGE (coloboma, heart defects, atresia choanae, retarded P. Endonasal endoscopic approach for removal of intranasal nasal glial
growth, genitourinary abnormalities and ear anomalies/deafness) [68] , heterotopias. Rhinology 2012;50:211–7.
[17] Macfarlane R, Rutka JT, Armstrong D, Phillips J, Posnick J, Forte V,
une trisomie 21 [69] , une craniosynostose syndromique (syndrome
et al. Encephaloceles of the anterior cranial fossa. Pediatr Neurosurg
d’Apert ou syndrome de Crouzon) [64] , les fœtopathies toxiques au 1995;23:148–58.
carbimazole et au méthimazole [70] , aux sulfamides [71] . En dehors [18] Mahapatra AK. Anterior encephalocele - AIIMS experience a series of
de ces associations syndromiques, l’atrésie choanale peut être 133 patients. J Pediatr Neurosci 2011;6(Suppl. 1):S27–30.
associée à tout type de malformation qu’il faut rechercher par [19] Shah RN, Surowitz JB, Patel MR, Huang BY, Snyderman CH, Carrau
l’examen clinique, un bilan malformatif de débrouillage ainsi RL. Endoscopic pedicled nasoseptal flap reconstruction for pediatric
qu’un avis auprès d’un généticien. skull base defects. Laryngoscope 2009;119:1067–75.
Le traitement de l’atrésie choanale fait l’objet d’un article spé- [20] Van Den Abbeele T, Elmaleh M, Herman P, François M, Narcy P. Trans-
cifique et n’est donc que survolé (Technique chirurgicales – Tête nasal endoscopic repair of congenital defects of the skull base in children.
et cou [46–230]). Il consiste en la reperméabilisation chirurgicale Arch Otolaryngol Head Neck Surg 1999;125:580–4.
du mur atrétique. De nombreuses techniques ont été proposées, [21] Avitia S, Osborne RF. Endoscopic management of a large temporal lobe
par voie endonasale, transseptale ou transpalatine. L’analyse de encephalocele. Ear Nose Throat J 2012;91:522–3.
la littérature ne permet pas de montrer de différence significa- [22] Tessier P. Anatomical classification of facial, cranio-facial and latero-
tive des résultats entre ces différentes voies, avec un taux d’échec facialclefts. J Maxillofac Surg 1976;4:69–92.
[23] da Silva Freitas R, Alonso N, Shin JH, Busato L, Ono MC, Cruz
variant entre 9 et 36 % et une moyenne de quatre à six interven-
GA. Surgical correction of Tessier number 0 cleft. J Craniofac Surg
tions par patient [72] . Les principaux facteurs d’échecs retrouvés
2008;19:1348–52.
sont le jeune âge, la bilatéralité, l’importance de la part osseuse, [24] Bütow KW, Engelbrecht H. Tessier 2 nasal cleft: reconstruction with a
une résection osseuse insuffisante notamment sur le vomer, ainsi resorbable sheet. Br J Oral Maxillofac Surg 2014;52:93–4.
que le manque d’expérience du chirurgien [73–75] . L’utilisation et la [25] Charrier JB, Rouillon I, Roger G, Denoyelle F, Collon S, Garabedian
durée du calibrage restent très débattues [76–78] . EN. Congenital isolated midline sinus of the upper lip: clinical and
Dans les formes bilatérales, le traitement est proposé en embryological approaches. Cleft Palate Craniofac J 2006;43:488–91.
urgence, au décours du bilan morphologique et malforma- [26] Sancho MA, Albert A, Cusi V, Grande C, Aguilar C, Morales L. Upper
tif, la détresse respiratoire étant temporairement stabilisée par lip fistulas: three new cases. Cleft Palate Craniofac J 2002;39:457–60.
l’utilisation d’une canule oropharyngée de Guédel ou Mayo, le [27] Locke R, Kubba H. A case of a nasal dermoid presenting as a median
recours à un masque laryngé ou à l’intubation orotrachéale. Pour upper lip sinus. Int J Oral Maxillofac Surg 2011;40:985–7.
les formes unilatérales, le traitement est habituellement différé [28] Tessier P, Ciminello FS, Wolfe SA. The arrhinias. Scand J Plast Reconstr
après l’âge de 3 ans selon la symptomatologie et la demande Surg Hand Surg 2009;43:177–96.
sociale liées à la rhinorrhée chronique. [29] Sato D, Shimokawa O, Harada N, Olsen OE, Hou JW, Muhlbauer W,
et al. Congenital arhinia: molecular-genetic analysis of five patients. Am
J Med Genet A 2007;143:546–52.
Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
[30] Hou JW. Congenital arhinia with de novo reciprocal translocation,
t(3;12)(q13.2;p11.2). Am J Med Genet A 2004;130:200–3.
relation avec cet article.
[31] da Silva Freitas R, Alonso N, de Freitas Azzolini T, Busato L, Dall’Oglio
Tolazzi AR, Azor de Oliveira E, et al. The surgical repair of half-nose.
J Plast Reconstr Aesthet Surg 2010;63:15–21.
 Références [32] Majewski S, Donnenfeld AE, Kuhlman K, Patel A. Second-trimester
prenatal diagnosis of total arhinia. J Ultrasound Med 2007;26:391–5.
[1] Losee JE, Kirschner RE, Whitaker LA, Bartlett SP. Congenital nasal ano- [33] Podolsky R, Saltzman D, Auerbach M, Roman AS. Absent nasal bone
malies: a classification scheme. Plast Reconstr Surg 2004;113:676–89. as a marker of tetrasomy 9p. Prenat Diagn 2011;31:1313.
[2] Hedlund G. Congenital frontonasal masses: developmental anatomy, [34] Cicero S, Spencer K, Avgidou K, Faiola S, Nicolaides KH. Maternal
malformations, and MR imaging. Pediatr Radiol 2006;36:647–62. serum biochemistry at 11-13 (+6) weeks in relation to the presence
[3] Charrier JB, Rouillon I, Roger G, Denoyelle F, Josset P, Garabedian EN. or absence of the fetal nasal bone on ultrasonography in chromoso-
Craniofacial dermoids: an embryological theory unifying nasal dermoid mally abnormal fetuses: an updated analysis of integrated ultrasound
sinus cysts. Cleft Palate Craniofac J 2005;42:51–7. and biochemical screening. Prenat Diagn 2005;25:977–83.
[4] Cheng ML, Chang SD, Pang D, Adler JR. Intracranial nasal dermoid [35] Otaño L, Aiello H, Igarzábal L, Matayoshi T, Gadow EC. Association
sinus cyst associated with colloid cyst of the third ventricle. Case report between first trimester absence of fetal nasal bone on ultrasound and
and new concepts. Pediatr Neurosurg 1999;31:201–6. Down syndrome. Prenat Diagn 2002;22:930–2.

10 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Anomalies congénitales du nez  20-310-C-10

[36] Lewin ML. Congenital absence of the nasal columella. Cleft Palate J [59] Van Den Abbeele T, Francois M, Triglia JM, Narcy P. Congenital nasal
1988;25:58–63. pyriform aperture stenosis: diagnosis and management of 20 cases. Ann
[37] Mavili ME, Akyürek M. Congenital isolated absence of the nasal colu- Otol Rhinol Laryngol 2001;110:70–5.
mella: reconstruction with an internal nasal vestibular skin flap and [60] Harris J, Robert E, Källén B. Epidemiology of choanal atresia with
bilateral labial mucosa flaps. Plast Reconstr Surg 2000;106:393–9. special reference to the CHARGE association. Pediatrics 1997;99:
[38] Yoo SW, Jeong HM, Lee SH, Lee JH. A case of congenital heminasal 363–7.
hypoplasia with an intranasal cyst: an extremely rare occurrence. Int J [61] Case AP, Mitchell LE. Prevalence and patterns of choanal atresia and
Pediatr Otorhinolaryngol 2013;77:585–7. choanal stenosis among pregnancies in Texas, 1999-2004. Am J Med
[39] Maartens IA, Wassenberg T, Halbertsma FJ, Marres HA, Andriessen P. Genet Part A 2011;155:786–91.
Neonatal airway obstruction caused by rapidly growing nasopharyngeal [62] Hengener AS, Strom EM. Choanal atresia: a new embryologic
teratoma. Acta Paediatr 2009;98:1852–4. theory and its influence on surgical management. Laryngoscope
[40] Vandenhaute B, Leteurtre E, Lecomte-Houcke M, Pellerin P, Nuyts JP, 1982;92(8Pt1):913–21.
Cuisset JM, et al. Epignathus teratoma: report of three cases with a review [63] Maniglia A, Goodwin W. Congenital choanal atresia. Otolaryngol Clin
of the literature. Cleft Palate Craniofac J 2000;37:83–91. North Am 1981;14:167–73.
[41] Mirante JP, Christmas DA, Yanagisawa E. Epistaxis caused by heman- [64] Burrow TA, Saal HM, de Alarcon A, Martin LJ, Cotton RT, Hopkin RJ.
gioma of the inferior turbinate. Ear Nose Throat J 2006;85(630):632. Characterization of congenital anomalies in individuals with choanal
[42] Léauté-Labrèze C. Hémangiomes infantiles : actualités dans le traite- atresia. Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2009;135:543–7.
ment. Arch Pediatr 2013;20:517–22. [65] Brown OE, Pownell P, Manning SC. Choanal atresia: a new anato-
[43] Ben-Amitai D, Halachmi S, Zvulunov A, Raveh E, Kalish E, Lapidoth mic classification and clinical management applications. Laryngoscope
M. Hemangiomas of the nasal tip treated with propranolol. Dermatology 1996;106:97–101.
2012;225:371–5. [66] Hasegawa M, Oku T, Tanaka H, Watanabe I, Susuki S. Evaluation of
[44] Hochman M, Mascareno A. Management of nasal hemangiomas. Arch CT in the diagnosis of congenital choanal atresia. J Laryngol Otol
Facial Plast Surg 2005;7:295–300. 1983;97:1013–5.
[45] Gray LP. Deviated nasal septum. Incidence and etiology. Ann Otol Rhinol [67] Tadmor R, Ravid M, Millet D, Leventon G. Computed tomographic
Laryngol 1978;87:3–20. demonstration of choanal atresia. AJNR Am J Neuroradiol 1984;5:743–5.
[46] Reitzen SD, Chung W, Shah AR. Nasal septal deviation in the pediatric [68] Pagon RA, Graham JM, Zonana J, Yong SL. Coloboma, congenital
and adult populations. Ear Nose Throat J 2011;90:112–5. heart disease, and choanal atresia with multiple anomalies: CHARGE
[47] Podoshin L, Gertner R, Fradis M, Berger A. Incidence and treat- association. J Pediatr 1981;99:223–7.
ment of deviation of nasal septum in newborns. Ear Nose Throat J [69] Källén B, Mastroiacovo P, Robert E. Major congenital malformations in
1991;70:485–7. Down syndrome. Am J Med Genet 1996;65:160–6.
[48] Ramadan HH, Ortiz O. Congenital nasal pyriform aperture (bony inlet) [70] Douchement D, Rakza T, Holder M, Bonne NX, Fayoux P. Choanal
stenosis. Otolaryngol Head Neck Surg 1995;113:286–9. atresia associated with tracheoesophageal fistula: the spectrum of carbi-
[49] Ey EH, Han BK, Towbin RB, Jaun WK. Bony inset stenosis as a cause mazole embryopathy. Pediatrics 2011;128:e703–6.
of nasal airway obstruction. Radiology 1998;168:477–9. [71] Crider KS, Cleves MA, Reefhuis J, Berry RJ, Hobbs CA, Hu DJ. Anti-
[50] Brown OE, Myer CM, Manning SC. Congenital nasal pyriform aperture bacterial medication use during pregnancy and risk of birth defects:
stenosis. Laryngoscope 1989;99:86–91. national birth defects prevention study. Arch Pediatr Adolesc Med
[51] Lo FS, Lee YJ, Lin SP, Shen EY, Huang JK, Lee KS. Solitary maxillary 2009;163:978–85.
central incisor and congenital nasal pyriform aperture stenosis. Eur J [72] Cedin AC, Atallah AN, Andriolo RB, Cruz OL, Pignatari SN. Surgery
Pediatr 1998;157:39–44. for congenital choanal atresia. Cochrane Database Syst Rev 2012;(2).
[52] Godil MA, Galvin-Parton P, Monte D, Zerah M, Purandare A, Lane AH, CD008993.
et al. Congenital nasal pyriform aperture stenosis associated with central [73] Teissier N, Kaguelidou F, Couloigner V, François M, Van Den Abbeele
diabetes insipidus. J Pediatr 2000;137:260–2. T. Predictive factors for success after transnasal endoscopic treat-
[53] Devambez M, Delattre A, Fayoux P. Congenital nasal pyriform aper- ment of choanal atresia. Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2008;134:
ture stenosis: diagnosis and management. Cleft Palate Craniofac J 57–61.
2009;46:262–7. [74] Romeh HE, Albirmawy OA. A 13-year experience and predictors for suc-
[54] Arlis H, Ward RF. Congenital nasal pyriform aperture stenosis: isolated cess in transnasal endoscopic repair of congenital choanal obliteration.
abnormality vs developmental field defect. Arch Otolaryngol Head Neck Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2010;74:737–42.
Surg 1992;118:989–91. [75] Kim H, Park JH, Chung H, Han DH, Kim DY, Lee CH, et al. Clinical
[55] Tavin E, Stelker E, Marion R. Nasal pyriform aperture stenosis features and surgical outcomes of congenital choanal atresia: factors
and the holoprosencephaly spectrum. Int J Pediatr Otorhinolaryngol influencing success from 20-year review in an institute. Am J Otolaryngol
1994;28:199–204. 2012;33:308–12.
[56] Contencin P, Gumpert L, Sleiman J, Possel L, De Gaudemar I, Adam- [76] Velegrakis S, Mantsopoulos K, Iro H, Zenk J. Long-term outcomes of
sbaum C. Nasal fossae dimensions in the neonate and young infant. Arch endonasal surgery for choanal atresia: 28 years experience in an acade-
Otolaryngol Head Neck Surg 1999;125:777–81. mic medical centre. Eur Arch Otorhinolaryngol 2013;270:113–6.
[57] Lee JJ, Bent JP, Ward RF. Congenital nasal pyriform aperture stenosis: [77] Saafan ME. Endoscopic management of congenital bilateral poste-
non-surgical management long term analysis. Int J Pediatr Otorhinola- rior choanal atresia: value of using stents. Eur Arch Otorhinolaryngol
ryngol 2001;60:167–71. 2013;270:129–34.
[58] Shikowitz MJ. Congenital nasal pyriform aperture stenosis: diagnosis [78] Bedwell JR, Choi SS. Are stents necessary after choanal atresia repair?
and treatment. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2003;67:635–9. Laryngoscope 2012;122:2365–6.

P. Fayoux, Professeur des Universités, praticien hospitalier (pierre.fayoux@chru-lille.fr).


H. Broucqsault, Interne.
Service d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervicofaciale pédiatrique, Hôpital Jeanne-de-Flandre, Centre hospitalier régional universitaire de Lille, avenue
Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex, France.
L. Devisme, Praticien hospitalier.
Service d’anatomopathologie, Centre de biologie, Centre hospitalier régional universitaire de Lille, avenue Eugène-Avinée, 59037 Lille cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Fayoux P, Broucqsault H, Devisme L. Anomalies congénitales du nez. EMC - Oto-rhino-laryngologie
2015;10(1):1-11 [Article 20-310-C-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

EMC - Oto-rhino-laryngologie 11
Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :

1 autoévaluation
Cliquez ici

© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 18/10/2017 par Bibliothèque Nationale de Luxembourg - (568544). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

Vous aimerez peut-être aussi