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Déficits immunitaires primitifs :

   ARTICLE ORIGINAL
à propos de 12 observations

Cheloufi R. ; Chikhi Y. ; Lounes F. ; Guesmia A. ; Ramdane A. ;
Louaileche S. ; Nouni R. ; Kherat N. ; Lahcene M.

Service de Médecine Interne. Hôpital Bologhine Ibn Ziri – Alger – Algérie

Résumé Patients and methods : The study concerned 12 patients


with PID confirmed by the immunologic exploration.
Introduction : Les déficits immunitaires primitifs (DIP)
sont des maladies rares et sont caractérisés par des in- Results : Mean age of symptoms survenue was 6 years,
fections sévères et répétées. sex ratio (H/F) of 5 and average duration of the disease
before diagnostic of 7 years. Severe and repeated infec-
Objectif : Étude du profil clinique, thérapeutique et évo- tions were present in all the cases, often respiratory with
lutif des DIP. bronchus dilatation in 8 patients (62 %). It was an agam-
Patients et méthodes : L’étude a porté sur 12 patients ma or hypogammaglobulinemia in 11 cases and of hyper
atteints d’un DIP confirmé par le bilan immunologique IgM in the last cases. All the patients underwent antibio-
Résultats : L’âge moyen de survenue des symptômes therapy and long course immunoglobulin substitution.
a été de 6 ans, le sex ratio (H/F) de 5 et le délai dia- Mean follow–up was of 12 years and evolution was fa-
gnostique moyen de 7 ans. Les symptômes ont été à vorable with a net reduction of infections in all the cases.
type d’infections sévères, répétées dans tous les cas, le Conclusion : PIDs must be call to mind in any repeated
plus souvent respiratoire, compliquées d’une dilatation infection. Long course therapy with immunoglobulin is
des bronches chez 8 patients (62 %). Il s’agissait d’une very efficiency.
agamma ou d’une hypogammaglobulinémie dans 11 cas Key–words : Primary immunodeficiencies, agamma-
et d’une hyper IgM dans le dernier cas. Tous les patients globulinemia, recurrent infections, immunoglobulin.
ont été traités par antibiothérapie et veinoglobulines. La
durée moyenne du suivi a été de 12 ans et l’évolution a
été favorable dans tous les cas.
Introduction
Conclusion : Les DIP doivent être évoqués devant toute
infection récidivante. Les veinoglobulines au long cours Les déficits immunitaires primitifs (DIP) corres-
sont efficaces. pondent à un groupe hétérogène de maladies géné-
tiques rares caractérisées par une insuffisance primitive
Mots clés : Déficits immunitaires primitifs, agammaglo- des moyens de défense contre les micro–organismes
bulinemie, infections sévères, veinoglobulines. résultant d’anomalies du développement et/ou de ma-
turation des cellules du système immunitaire [1].

Abstract Ils comprennent au moins 300 maladies monogé-


niques identifiées [2]. Leur incidence est estimée à 1
Primary immunodeficiencies in 12 cas / 5000 naissances avec une prévalence entre 1/10
000 et 1/50 000 habitants [3].
observations
Les DIP sont le plus souvent diagnostiqués suite à des
Introduction : Primary immunodeficiencies (PIDs) are
infections respiratoires et/ou ORL récurrentes. Plus ra-
rare and characterized by severe and repeated infections. rement, le diagnostic peut se faire dans le cadre d’une
Aim : To precise the clinical, therapeutic and evolution- histoire familiale de DIP, de manifestations auto–im-
ary profile of PID. munes, et de complications tumorales bénignes telles

Tirés à part : Cheloufi R. Service de Médecine Interne. Hôpital Bologhine Ibn Ziri – Alger – Algérie
E–mail du correspondant : randa1203@hotmail.com

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Déficits immunitaires primitifs : à propos de 12 observations

que les granulomatoses ou hyperplasie lymphoïde, ou qu’une otite purulente récidivante, le dernier patient
tumorales malignes (tumeurs solides, lymphomes B a présenté une ostéo–arthrite fébrile du genou droit.
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ou T). Le syndrome lymphohistiocytaire étant une cir- L’infection respiratoire a été compliquée de dilatation
constance diagnostique urgente à ne pas méconnaître, des bronches (DDB) chez 8 patients (66 %) dont 3
le syndrome est souvent sous diagnostiqué et/ou tardif. (25 %) ont dû subir une lobectomie.
Ils sont classés en trois groupes : déficits immunitaires L’otite moyenne chronique, quant à elle, s’est compli-
humoraux (DIH), déficits de l’immunité cellulaire quée d’une surdité de perception bilatérale profonde
(DIC) et déficits de l’immunité non spécifique (DINS). chez un patient qui a nécessité une prothèse auditive à
Les DIH, au cours desquels le défaut de production des l’âge de 11 ans.
anticorps est au premier plan, sont les plus fréquents Parmi les autres localisations survenues au cours de
(70 % des DIP) et sont représentés essentiellement par l’évolution, une méningite a été rapportée dans 3 cas
le déficit en IgA, le déficit immunitaire commun va- (2 bactériennes et 1 virale) et une méningo–encépha-
riable (DICV), les agammaglobulinémies (ou maladie lite virale avec déficit séquellaire moteur du membre
de Bruton) et les déficits en sous–classes d’immuno- inférieur droit chez 1 patient. Chez ce dernier patient,
globuline G (IgG) [4]. Les DIH ont une expression l’infection était multifocale avec ostéo–arthrite du ge-
clinique très variable pouvant être asymptomatique ou nou droit et péricardite purulente ayant évolué vers la
au contraire très bruyante et leur exploration est com- constriction ayant nécessité une péricardectomie, une
plexe. Ils peuvent s’exprimer à tout âge avec des pics autre étiologie notamment tuberculeuse a été éliminée
dans l’enfance et dans la troisième décade de la vie. après étude du liquide purulent et mise en culture de
ce dernier.
Objectif Sur le plan étiologique, le DIP a été à type d’agamma-
Étude des particularités cliniques, étiologiques, théra- globulinémie dans 6 cas (50 %), tous de sexe masculin,
peutiques et évolutives des DIP. de DICV dans 5 cas (42 %), 3H/2F et d’une hyper IgM
chez le dernier patient (8 %).
L’évolution spontanée a été marquée dans tous les cas
Patients et méthodes par des récidives infectieuses à raison d’un épisode par
mois en moyenne (3/ mois –1/ 4 mois)
L’étude a été rétrospective, monocentrique et a porté
sur 12 patients atteints d’un DIP recrutés sur une pé- Dans cette petite série, le type et la sévérité d’infection
riode de 16 ans (2000 – 2016). Le diagnostic, évoqué ne semble pas avoir été influencé par celui du DIP (Ta-
devant des infections sévères et/ou répétées, a été éta- bleau I).
bli dans tous les cas par un bilan comprenant : NFS, Dans les 3 cas de forme familiale de DIP, il s’agissait de
électrophorèse des protéines sériques, dosage pondé- 2 patients atteints d’agammaglobulinémie qui avaient
ral des immunoglobulines, phénotypage lymphocy- chacun un cousin maternel au premier degré atteint
taire ainsi que le dosage du complément. du même type de DIP, d’un patient présentant un syn-
drome d’hyper IgM dont 2 membres de la fratrie sont
décédés, une sœur, atteinte d’un DICV avéré suite à
Résultats une hépatite suraiguë virale B et une autre sœur par
méningite sur DIP probable à l’âge de 8 ans.
L’âge moyen de survenue des premiers symptômes a
été de 5 ans [3 mois–21 ans], le sex–ratio (H/F) de 5 et Tous les patients ont été traités par antibiothérapie cu-
le délai diagnostique moyen de 7 ans [1 mois – 16 ans]. rative relayée par une antibiothérapie prophylactique
chez les 8 patients (66 %) avec DDB. Une immuno-
Une notion de consanguinité a été retrouvée dans 3 thérapie substitutive par immunoglobulines par voie
cas. Le DIP était familial, en dehors de toute consan- intraveineuse a été associée dans tous les cas, à raison
guinité, chez 3 de nos patients et a concerné 3 familles de 350 mg/ kg en moyenne [200 mg/kg – 700 mg/kg]
distinctes parmi lesquelles 2 patients avaient chacun toutes les 3 à 4 semaines.
un cousin maternel au premier degré atteint de DIP,
le troisième patient avait 2 sœurs présentant un DIP Trois patients ont présenté une récidive infectieuse
documenté dans un cas et probable dans le second. malgré le traitement. Il s’agissait d’une otite purulente
chez l’un d’eux, d’une diarrhée chronique avec giar-
Les symptômes révélateurs ont été à type d’infection diase chez le second et d’une broncho–pneumopathie
sévère et/ou répétée dans tous les cas. Les infections chez le dernier. Une optimisation du traitement subs-
broncho–pulmonaires ont été retrouvées chez 10 pa- titutif a été nécessaire.
tients (83 %), celles–ci étaient associées à une otite
purulente récidivante dans 4 cas (33 %) et à une gas- La durée moyenne du suivi a été de 12 ans [1–15 ans].
tro–entérite dans 2 cas (16 %). 1 patient n’a présenté L’évolution a été favorable dans tous les cas et aucun

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Cheloufi R. et al.

décès n’a été déploré. Une nette réduction du nombre Dans la littérature, le sex–ratio (H/F) varie entre 0,8 et
d’infection a été obtenue avec une fréquence moyenne 1,6, le délai diagnostic entre 2 et 4,7 ans et l’âge moyen

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qui est passée de près d’un épisode infectieux men- au moment du diagnostic entre 3 et 9,3 ans [7, 8, 9,
suel avant traitement à un épisode par an en moyenne 10]. Dans notre série, l’âge moyen des premiers symp-
après institution du traitement. tômes et le délai diagnostic ont été plus tardifs et ont
été respectivement de 5 et de 7 ans. Ceci peut s’expli-
quer par le fait que l’étude n’a comporté que des DIH
Discussion dont la symptomatologie est connue pour être moins
Les DIP correspondent à un groupe hétérogène de bruyante, et donc diagnostiquée à un âge plus tardif
maladies génétiques rares dont les conséquences mé- que dans les autres DIP (Tableau II).
dicales, sociales, scolaires ou professionnelles sont im- Les DIH sont de loin les plus fréquents et représentent
portantes [5] 70 % de l’ensemble de DIP. Ils peuvent se manifes-
L’établissement de registres nationaux de DIP a facili- ter à tout âge avec des pics dans l’enfance et dans la
té leur étude. En octobre 2008, le registre de l’African troisième décade de la vie [11]. Avant de retenir le
Society of Immunodeficiencies (ASID) a colligé 1049 diagnostic de DIH, il convient d’écarter les déficits im-
patients [5], ce chiffre témoigne d’un sous diagnostic munitaires secondaires, notamment les tumeurs lym-
important des DIP si on considère que le nombre de phoïdes malignes, l’infection par le VIH, l’utilisation
patients atteints de DIP a été estimé à près de 7100/ de certains médicaments (immunosuppresseurs, im-
an pour les 987 millions d’africains en 2008 en se ba- munomodulateurs tels que l’infliximab, adalimumab,
sant sur la classique incidence de 1 / 5000 naissances etanercept, certains antiépileptiques comme carba-
[6]. En Algérie, on ne dispose pas de registre natio- mazepine, valproate qui induisent une hypogamma-
nal de DIP. De ce fait, leur prévalence est très peu globullinémie) ainsi que les entéropathies exsudatives
connue. Une étude rétrospective menée par la société [11]. Dans la littérature, les DIH sont représentés es-
algérienne de pédiatrie en collaboration avec plusieurs sentiellement par le déficit en IgA, le DICV, l’agamma-
immunologistes a recensé 409 cas de DIP chez des pa- globulinémie liée à l’X et les déficits en sous–classes
tients âgés de moins de 17 ans, sur une période de 30 d’IgG (IgG1 et IgG2) [11]. Dans notre série, les types
ans (1985–2015) [7]. de DIP les plus fréquents ont été l’agammaglobuli-

Tableau I– Principales manifestations infectieuses selon le type de DIP

Agamma
DICV* Hyper IgM Total
globulinnémie
n=5 n=1 n = 12
n=6
Infection respiratoire 6 5 1 12
Infection ORL 4 2 0 6
Diarrhée chronique 1 2 0 3
Méningite
– Virale 0 0 1 3
– Bactérienne 1 1 0
Méningo–encéphalite 1 0 0 1
Cutanée
– Verrues palmo–plantaires 1 0 0 2
– Dermatose purulente récidivante 0 0 1
Péricardite purulente 1 0 0 1
Ostéo–arthrite du genou droit 2 0 0 2

*DICV : deficit immunitaire commun variable

Tableau II– Epidémiologie des DIP.


Baghriche M [7] Avni Y [10] Kilic SS [8] CEREDIH [9] Notre série
n= 409 n=158 n= 1435 n= 3083 n=12
Sex ratio (H/F) 1.5 0.8 1.6 / 5
Délai diagnostique moyen (ans) 2 4.7 2.5 2.5 7
Age moyen au moment du diagnostic (ans) 3 / 5 9 12

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némie et le DICV, aucun cas de déficit en IgA n’a été un certain nombre de signes d’alerte devant faire évo-
observé. Les manifestations les plus évocatrices d’un quer le diagnostic de DIP aussi bien chez l’enfant que
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DIH sont représentées par les infections respiratoires chez l’adulte [9] (Tableau III).
et/ou ORL récurrentes. Des manifestations atopiques,
auto–immunes, néoplasiques ou granulomateuses Tableau III – Signes devant faire évoquer le diagnostic de DIP
peuvent également être observées. Mais, la survenue chez l’adulte [9]
d’une infection bactérienne grave chez un sujet jeune 1)  Plus de 2 otites par an
sans facteur prédisposant doit également faire évoquer 2)  Plus de 2 sinusites aiguës par an ou sinusite chronique
un DICV dès le premier épisode et faire pratiquer
3)  Plus de 2 mois de traitement antibiotique par an et / ou
une électrophorèse des protéines sériques. Les bron- nécessité d’un traitement antibiotique par voie intraveineuse
cho–pneumopathies et les pneumopathies infectieuses 4)  Au moins 2 pneumopathies par an
sont observées respectivement chez 69 % et 40 à 58 % 5)  Diarrhée chronique avec perte de poids
des patients atteints de DICV et sont fréquemment
6)  Épisodes récurrents de forte fièvre inexpliquée
associées à des infections ORL récidivantes (sinusites,
7)  Mycose cutanéo–muqueuse persistante
otites). Une DDB y est retrouvée chez 18 à 68 % des
8)  Au moins 2 infections sévères dans l’année
patients [12]. Cette dernière représente également la
complication la plus fréquente à long terme des agam- 9)  Cas d’immunodéficience connu dans la famille

maglobulinémies, le risque de DDB étant majoré par 10)  Infections virales répétées ou chroniques (herpès, zona,
verrues, aphtes, condylome, infections génitales chez la femme)
un retard diagnostique du déficit immunitaire et l’évo-
lution peut être marquée par des surinfections avec des 11)  Manifestations auto–immunes et / ou granulomatose

germes comme Staphylococcus aureus, Pseudomonas 12)  Dilatation des bronches et / ou bronchites répétées sans
cause connue.
aeruginosa [12]. Cependant, une supplémentation ef-
ficace en immunoglobulines n’empêche pas toujours Les premiers examens à réaliser seront un hémo-
l’apparition ou l’évolution à bas bruit de la DDB, ce qui gramme (qui permettra avant tout de noter le nombre
nécessite une surveillance radiologique et fonction- de lymphocytes à la recherche de lymphopénie qui
nelle respiratoire régulière systématique [12]. oriente surtout vers un déficit de l’immunité cellu-
Dans notre série, les infections les plus fréquentes laire), une électrophorèse des protides, un dosage pon-
ont été respiratoires et ORL qui ont été retrouvées res- déral des immunoglobulines G, A et M.
pectivement dans 100 % et 50 % des cas. Les germes Les lymphopénies pouvant être d’origines multiples,
en cause les plus fréquents ont été le streptococcus il convient d’écarter les causes secondaires telles que
pneumonia et le pseudomonas aeruginosa. Une DDB défaut de production lié à carence en zinc ou en vita-
a été présente chez 8 de nos patients dont 3 avec DICV mines A, C et B9, une cause médicamenteuse (chimio-
(37.5 %) et 5 avec agammaglobulinémie (62.5 %). thérapie, immunosuppresseurs), infection virale (VIH,
Les manifestations digestives au cours des DIP sont CMV…) ou bactériennes, sarcoïdose, lymphomes,
principalement à type de diarrhée chronique ou récur- insuffisance rénale chronique par un interrogatoire et
rente. Les patients atteints de maladie de Bruton sont examen physique minutieux et des examens complé-
moins fréquemment sujets aux diarrhées mais plus mentaires orientés avant de les rattacher à un déficit
exposés aux cancers digestifs. immunitaire primitif.
Les diarrhées sont souvent liées aux infections surtout Les examens de seconde intention se feront en fonc-
à Giardia Lamblia, salmonella et Campylobacter mais tion du contexte, ils permettent de caractériser le dé-
aussi à l’atrophie villositaire [1]. Dans notre série, 2 des ficit immunitaire en explorant l’immunité spécifique
3 patients présentant une diarrhée chronique avaient cellulaire et humorale par l’immunophénotypage des
une maladie de Bruton (agammaglobulinémie liée à lymphocytes, le dosage des sous classes d’immuno-
l’X) associée à un syndrome de malabsorption dans globulines G, les sérologies post vaccinales ou post
un cas, l’exploration avait révélé une infection à giardia infectieuses ainsi que l’exploration de l’immunité non
lamblia dans les deux cas. spécifique par l’étude du complément et l’étude qualita-
Les DIP doivent également être évoqués devant des tive des polynucléaires. D’autres examens, notamment
manifestations infectieuses atypiques par leur fré- une recherche de mutation génétique seront réalisés
quence, leur localisation, leur gravité ou la nature des en fonction du DIP [14].
pathogènes impliqués (germes opportunistes, infec- Le traitement comporte 2 volets : symptomatique et
tion sévère à germe banal), et également devant une spécifique.
cassure de la courbe staturo–pondérale, une maladie L’utilisation d’une antibiothérapie curative efficace
auto–immune ou une néoplasie [13]. contre les infections bactériennes puis d’une anti-
Les experts du centre français de référence des déficits biothérapie prophylactique s’avèrent très efficaces. Il
immunitaires héréditaires (CEREDIH) ont proposé convient de rester vigilant, les lésions ORL et pulmo-

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Cheloufi R. et al.

naires peuvent se développer à bas bruit d’une façon 4. Suarez F, Puget S, Beaudet R, Goulamhoussen N, Hermine O. Prise
en charge des déficits immunitaires primitifs humoraux avec déficit
irréversible [15]. La thérapie substitutive par immu-

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en IgG et substitution par immunoglobulines humaines normales
noglobulines représente le traitement de choix des intraveineuses : résultats d’une enquête nationale. Presse Med 2009 ;
DIP, qu’elle soit administrée par voie intraveineuse 39 : e45–e51
ou sous–cutanée. Elles permettent sinon de prévenir 5.  Admou B, Haouach K, Ailal F, Benhsaine I, Barbouch MR, Bejaoui M
et al. Déficits immunitaires primitifs : approche diagnostique pour
survenue des infections et de leur complication, de ré- les pays émergents. Immunol Biol Spec. 2010 ; 25 : 257–265.
duire leur fréquence. 6.  Bousfiha AA, Ailal F, Picard C, Fieschi C, Casanova JL. Epidémiolo-
gie et classification des déficits immunitaires primitifs. Rev Mar Mal
Le suivi à long terme doit être axé sur la détection
Enf. 2008 ; 18 : 5–11.
précoce des complications notamment infectieuses 7.  Baghriche M, Smati L, Yagoubi A, Benhalla KN, Kaddache C, Che-
pulmonaires (DDB) par des tests fonctionnels respi- rif N et al. Introduction to primary immunodeficiency diseases in
ratoires et un scanner thoracique, auto–immunes, gra- Algeria. Rev Alg Immunol. Mai 2015 ; Numéro spécial.
nulomateuses et néoplasiques. 8.  Kilic SS, Ozel M, Hafizoglu D, Karaca NE, Aksu G, Kutukculer N.
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Les DIP sont un groupe de maladies hétérogènes qui 10.  Avni Y. Joshi AY, Iyer VN, Hagan JB, ST. Sauver JL, Boyce TG. Inci-
dence and Temporal Trends of Primary Immunodeficiency : A Po-
doivent être systématiquement évoquées devant des
pulation–Based Cohort Study. Mayo Clin Proc. 2009 ; 84(1) : 16–22
infections récidivantes Il s’agit le plus souvent d’une 11.  El Bakkouri J, Aadam Z, Ailal F, Salih Alj H, Bousfiha AA. Le déficit
agammaglobulinémie. Le traitement par antibiothéra- immunitaire humoral : mieux le connaître pour mieux le prendre en
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cours est très efficace. 12.  Hadjadj J, Malphettes M, Fieschi C, Oksenhendler E, Tazi A, Berge-
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