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Articles scientifiques Ann Dermatol Venereol

2005;132:115-22

Mémoire original
Pemphigoïde du sujet jeune
Étude rétrospective de 74 cas
E. BOURDON-LANOY (1), J.-C. ROUJEAU (1)*, P. JOLY (2)*, J.-C. GUILLAUME (3)*,
P. BERNARD (4)*, C. PROST (5)*, E. TANCRÈDE-BOHIN (5)*, E. DELAPORTE (6)*,
C. PICARD-DAHAN (7)*, B. ALBES (8)*, C. BEDANE (9)*, M.-S. DOUTRE (10)*,
O. CHOSIDOW (11)*, C. LOK (12)*, C. PAUWELS (13)*, J. CHEVRAND-BRETON (14),
B. SASSOLAS (15), M.-A. RICHARD (16)*

Résumé Summary

Introduction. La pemphigoïde touche classiquement les sujets âgés. Seules Introduction. Bullous pemphigoid usually affects elderly people. Only a few
des observations ponctuelles ont été décrites chez les sujets avant 65 ans. isolated cases among people younger than 65 years have been reported.
Objectifs de l’étude : Décrire les caractéristiques cliniques et biologiques Objectives. Describe the clinical and biological characteristics of patients
d’une série de malades âgés de moins de 60 ans atteints de pemphigoïde, younger than 60 years suffering from bullous pemphigoid, compare them
de les comparer aux données des pemphigoïdes du sujet âgé et de with the usual characteristics known among elderly people and search for
rechercher d’éventuelles associations pathologiques. potential pathological associations.
Malades et méthodes. Il s’agissait d’une étude rétrospective, nationale, Patients and methods. Retrospective, national, multicenter study. Clinical,
multicentrique. Les caractéristiques cliniques, biologiques et biological and histological characteristics were recorded with a standardised
histologiques, les données d’immunofluorescence, ainsi que les questionnaire as well as treatments and associated pathologies.
traitements et les pathologies associées ont été recueillis grâce à un Results. Seventy-four cases of bullous pemphigoid diagnosed between
questionnaire standardisé. June 1970 and March 2002 were analyzed. Mean age at the beginning of the
Résultats. Soixante-quatorze cas de pemphigoïde chez des malades âgés disease was 46 r 11.6 years. Further explorations by indirect
de moins de 60 ans, diagnostiqués entre juin 1970 et mars 2002 dans les immunofluorescence of separated skin and/or immuno-electron
hôpitaux participants, ont été analysés. L’âge moyen de début de la maladie microscopy and/or immunoblotting were performed for 42 patients
était de 46 r 11,6 ans. Des explorations complémentaires par (56.8 p. 100). Clinical characteristics among this restricted population were
immunofluorescence indirecte sur peau clivée et/ou par comparable to those found among the 32 other cases. Compared to usual
immunomicroscopie électronique et/ou par immunoblot ont été réalisées data on bullous pemphigoid in elderly people, we observed a greater
chez 42 malades (56,8 p. 100) dont les caractéristiques cliniques de proportion of extensive form of disease (75 p. 100), a more frequent head
pemphigoïde étaient superposables à celles des 32 autres malades. Par and neck involvement (39.2 p. 100) and an overexpression of anti-BP180
rapport aux pemphigoïdes des sujets âgés, on observait une plus forte autoantibodies (48 p. 100). Neoplasm was notified for 7 patients (9.5 p.
proportion de formes multibulleuses (75 p. 100) avec une atteinte plus 100), 18 (24.3 p. 100) suffered from a pathology of the basement
fréquente de la tête et du cou (39,2 p. 100), et une plus grande fréquence membrane zone (6 psoriasis, 6 atopic dermatitis and 6 lichen) and 13 from
d’anticorps anti-BP180 (48 p. 100). Une néoplasie était notée chez 7 neurological disease, among which 4 were bedridden. Fourty-six patients
malades (9,5 p. 100), 18 (24,3 p. 100) souffraient d’une autre dermatose (62.2 p. 100) received drugs for the long term (mean 2.12 r 2.43), 4 patients
(6 psoriasis, 6 dermatites atopiques et 6 lichens) et 13 malades were treated by PUVAtherapy and 2 by radiotherapy.
(17,6 p. 100) d’une maladie neurologique dont 4 avec grabatisation. Discussion. Our results suggest that bullous pemphigoid among young people
Quarante-six malades (62,2 p. 100) prenaient un traitement au long cours is more severe and more active than the usual form in the elderly. This particular
avec en moyenne 2,12 r 2,43 médicaments, 4 malades avaient été traités form could be the result of a higher expression of anti-BP180 autoantibodies,
par PUVAthérapie et 2 par radiothérapie. which are considered as a marker of poor prognosis in this disease. We also
Commentaires. Ces données suggèrent que la pemphigoïde du sujet jeune found a high frequency of pathological associations and physical treatment, all
est une maladie plus sévère et plus active que la forme classique du sujet responsible for damage to the basement membrane zone, which can involve
âgé. Cette expression clinique particulière pourrait être la conséquence de auto-immunization against hemidesmosome components.
la plus forte prévalence d’anticorps anti PB-180. Ces anticorps sont
considérés comme des marqueurs de mauvais pronostic et corrélés à Bullous pemphigoid in young patients: a retrospective study of 74 cases.
l’activité chronique de la pemphigoïde. On note aussi une fréquence élevée E. BOURDON-LANOY, J.-C. ROUJEAU, P. JOLY, J.-C. GUILLAUME,
d’associations pathologiques ou de traitements physiques pouvant P. BERNARD, C. PROST, E. TANCRÈDE-BOHIN, E. DELAPORTE,
C. PICARD-DAHAN, B. ALBES, C. BEDANE, M.-S. DOUTRE,
générer des altérations de la jonction dermo-épidermique et favoriser O. CHOSIDOW, C. LOK, C. PAUWELS, J. CHEVRAND-BRETON,
l’auto-immunisation contre des constituants des hémidesmosomes. B. SASSOLAS, M.-A. RICHARD
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The full text of this article is available in English, free of charge, on the
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L
a pemphigoïde est la dermatose bulleuse auto-immu- les caractéristiques histologiques étaient compatibles avec le
ne la plus fréquente avec une incidence annuelle de diagnostic de pemphigoïde (bulle sous épidermique sans né-
plus de 400 cas en France [1]. Elle touche classique- crose du toit ni acantholyse, parfois associée à des micro ab-
ment les sujets âgés. Dans toutes les grandes séries récentes cès papillaires à polynucléaires éosinophiles, et infiltrat
en France, la moyenne d’âge est de 75 à 80 ans [2-6] et seules inflammatoire dermique polymorphe [7], (IV) et avoir des dé-
des observations ponctuelles ont été rapportées chez les su- pôts linéaires d’IgG et/ou C3 le long de la membrane basale
jets avant 65 ans. Divers processus pathologiques, certains épidermique en immunofluorescence directe (IFD) prati-
médicaments, sont suspectés favoriser la survenue de cette quée sur une biopsie de peau péri-bulleuse.
dermatose et pourraient différer selon les tranches d’âge con- Un questionnaire standardisé permettait de recueillir les ca-
cernées par la pemphigoïde. ractéristiques sociodémographiques des patients, les antécé-
Les objectifs de ce travail étaient de décrire les dents médicaux et chirurgicaux significatifs, les antécédents
caractéristiques cliniques et biologiques d’une série de de traitement physique (PUVAthérapie ou radiothérapie), les
malades atteints de pemphigoïde, âgés de moins de 60 ans, prises médicamenteuses au long cours, ainsi que la descrip-
au début de la maladie, de les comparer à celles des cas de tion clinique (mode de début, symptômes initiaux, topogra-
pemphigoïde classiquement rapportés chez les sujets âgés et phie des lésions, nombre de bulles), les signes histologiques,
d’identifier d’éventuels facteurs de risque ou associations les anomalies biologiques associées (présence d’une éosino-
pathologiques plus spécifiques aux sujets jeunes. philie, détection d’anticorps sériques anti-membrane basale
de l’épiderme en immunofluorescence indirecte (IFI)) ainsi
que le traitement initial et l’évolution de la dermatose.
Malades et méthodes Les données immunopathologiques complémentaires sui-
vantes permettant d’éliminer les autres dermatoses bulleuses
Il s’agissait d’une étude rétrospective, nationale, multicentri-
auto-immunes de la jonction dermo-épidermique ont été sys-
que, à l’initiative du Groupe de Recherche sur les Dermatoses
tématiquement colligées lorsqu’elles avaient été recherchées :
bulleuses de la Société Française de Dermatologie. Le recueil
– immunofluorescence indirecte (IFI) sur peau clivée par
des données s’est fait entre juin 2001 et mars 2003 auprès de
du chlorure de sodium molaire, recherchant des dépôts im-
15 services hospitaliers de Dermatologie français (Amiens,
muns sur le toit du clivage [8] ;
Bordeaux, Colmar, Créteil, Lille, Limoges, Marseille, Paris-
– immunotransfert ou immunoprécipitation recherchant
Saint-Louis, Paris-Bichat, Paris-La Pitié-Salpétrière, Reims,
des auto-anticorps sériques spécifiques réagissant avec les an-
Rennes, Rouen, Saint-Germain-en-Laye, Toulouse). La sélec-
tigènes PB230 (BPAg1) ou PB180 (BPAg2) [9-12] ;
tion exhaustive de tous les cas de pemphigoïde hospitalisés
– immunomicroscopie électronique directe (IME), recher-
dans un des services participant à l’étude s’est faite à l’aide du
chant des dépôts immuns d’IgG et ou de C3 dans la partie
code diagnostique de la pemphigoïde dans la Classification
haute de la lamina lucida [13].
Internationale des Maladies (version CIM 10) utilisée pour le
Afin de vérifier l’homogénéité des résultats, l’analyse des ca-
codage informatisé des diagnostics, ou à l’aide des codes der-
ractéristiques cliniques de la pemphigoïde des sujets âgés de
matologiques spécifiques issus du thésaurus de Dermatolo-
moins de 60 ans a porté sur tous les sujets, puis a été faite sur
gie, ou à partir de bases de données locales.
le sous-groupe de patients qui, en plus des critères d’inclusion
Les sujets inclus devaient à la fois : (I) être âgés de 18 à
(voir ci-dessus), avaient eu au moins un examen immunopa-
60 ans au moment des premières manifestations, (II) avoir
thologique supplémentaire pour confirmer le diagnostic de
des lésions dermatologiques évocatrices de pemphigoïde
pemphigoïde (IME, IFI sur peau clivée ou présence d’anti-
(prurit, bulles, vésicules, et placards urticariens), (III) dont
corps anti PB180 ou PB 230 en immunotransfert). La compa-
(1) Service de Dermatologie, Hôpital Henri Mondor, 94010 Créteil. raison entre ces sujets et ceux n’ayant pas eu cette
(2) Service de Dermatologie, Hôpital Charles Nicolle, 76031 Rouen. confirmation diagnostique a été effectuée à l’aide du test du F2.
(3) Service de Dermatologie, Hôpital Pasteur, 68000 Colmar.
(4) Service de Dermatologie, Hôpital Robert Debré, 51092 Reims. Les prises médicamenteuses au long cours, définies com-
(5) Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, 75010 Paris. me celles prises pendant au moins un mois dans les 6 mois
(6) Service de Dermatologie, Hôpital Claude Huriez, 59037 Lille. précédant le début des manifestations dermatologiques ont
(7) Service de Dermatologie, Hôpital Bichat, 75018 Paris.
(8) Service de Dermatologie, Hôpital Purpan, 31059 Toulouse. été notées et comparées à celles rapportées dans l’étude cas-
(9) Service de Dermatologie, Hôpital Dupuytren, 87042 Limoges. témoin de Bastuji-Garin et al. [4].
(10) Service de Dermatologie, Hôpital Du Haut Lévèque, 33064 Pessac.
(11) Service de Dermatologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. Dans l’hypothèse où il existerait des facteurs étiologiques
(12) Service de Dermatologie, Centre Hospitalier, 80080 Amiens. plus spécifiques aux pemphigoïdes de sujets jeunes, nous
(13) Service de Dermatologie, Centre Hospitalier, 78100 Saint-Germain-en-Laye.
(14) Service de Dermatologie, Hôpital Ponchaillou, 35000 Rennes. avons également comparé de notre série les principales ca-
(15) Service de Dermatologie, Hôpital Morvan, 29609 Brest. ractéristiques cliniques et biologiques des pemphigoïdes
(16) Service de Dermatologie, Hôpital Sainte Marguerite, 13009 Marseille.
chez les sujets les plus jeunes (définis comme ceux du quar-
* Groupe d’étude sur les dermatoses bulleuses de la Société Française tile inférieur par rapport à l’âge médian d’apparition de la
de Dermatologie.
dermatose) à celles des pemphigoïdes des sujets les plus
Tirés à part : M.-A. RICHARD, à l’adresse ci-dessus (16). âgés (définis comme ceux regroupés dans le quartile d’âge
E-mail : marie-aleth.richard@mail.hp-hm.fr supérieur).

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30 pas contributive, les données de l’immunotransfert étaient


toujours en faveur du diagnostic de pemphigoïde ;
25
– immunotransfert pratiqué chez 25 patients mettant en
20
évidence des auto-anticorps anti-PB230 dans 13 cas
15 (52 p. 100), des anti-PB180 dans 11 cas (44 p. 100) et à la fois
10 des auto-anticorps anti -PB180 et PB230 dans un cas
5 (4 p. 100) ;
– IME pratiquée chez 17 patients (23 p. 100) compatible
0
25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-60
dans 15 cas avec le diagnostic de pemphigoïde. Dans les 2 cas
où elle n’était pas contributive, on notait chez un patient des
Fig. 1. Répartition des cas de pemphigoïde du sujet de moins de 60 ans par
tranches d’âge (nombre de patients).
anticorps anti-PB180 en immunotransfert et chez l’autre pa-
tient un marquage du toit de la bulle après IFI sur peau clivée.

Résultats ANALYSE DES MALADES POUR LESQUELS DES EXAMENS


IMMUNOPATHOLOGIQUES ONT CONFIRMÉ LE DIAGNOSTIC DE PEMPHIGOÏDE
Soixante-seize dossiers de pemphigoïde, survenues entre juin
1970 et mars 2002, concernant des malades âgés de moins de Les caractéristiques cliniques de la pemphigoïde n’étaient pas
60 ans au moment du diagnostic ont été colligés, à l’aide du statistiquement différentes entre les 42 sujets ayant eu une
code diagnostique de la pemphigoïde dans la CIM 10 dans confirmation immunopathologique du diagnostic et les 32
49 p. 100 des cas, des codes du thésaurus de Dermatologie autres sujets (tableau I).
dans 22 p. 100 des cas, et à partir de bases de données locales
dans 29 p. 100 des cas. TRAITEMENT ET ÉVOLUTION DE LA PEMPHIGOÏDE
Deux dossiers ont été exclus de l’analyse : un sujet ayant Le traitement initial de la pemphigoïde est résumé dans le
une épidermolyse bulleuse congénitale et un sujet âgé de tableau II.
16 ans au moment du diagnostic. L’analyse a donc finale- Il a consisté en une corticothérapie générale chez 35 mala-
ment porté sur 74 cas de pemphigoïde. des (47 p. 100), soit seule dans 23 cas (de 0,5 à 2 mg/kg/j),
soit associée à un immunosuppresseur dans 9 cas (cyclo-
DESCRIPTION DES MALADES phosphamide 3 fois, azathioprine 3 fois, ciclosporine 2 fois et
Il s’agissait de 33 hommes et 41 femmes (soit un sexe ratio à méthotrexate 1 fois) ou à la disulone dans 3 cas. Un traite-
0,80, (test du Chi-2 non significatif)). L’âge moyen de début ment par corticothérapie locale exclusive a été prescrit d’em-
de la maladie était de 46 r 11,6 ans (extrêmes entre 20 et blée dans 34 cas (46 p. 100). Dans 2 cas les données étaient
60 ans, médiane de début à 47,5 ans) sans différence entre manquantes.
les hommes et les femmes (fig. 1). Il s’agissait de sujets d’ori- La pemphigoïde a récidivé dans 32 p. 100 des cas avec une
gine européenne dans 78,3 p. 100 des cas (n = 58), d’Afrique moyenne de 1,5 rechute par malade (de 1 à 6 rechutes par su-
du Nord dans 13,5 p. 100 (n = 10). jet). Deux malades sont décédés (décompensation cardiaque
sur syndrome hyperéosinophilique et choc septique sur myé-
DESCRIPTION DE LA PEMPHIGOÏDE lome) mais le statut vital était inconnu pour 28 cas.

La description clinique des cas de pemphigoïde est détaillée


ASSOCIATION ET FACTEURS DE RISQUE CONNUS
dans le tableau I. OU SUSPECTÉS DE PEMPHIGOÏDE
La distribution des lésions était précisée pour 65 malades.
L’atteinte cutanée était diffuse et symétrique pour 64 d’entre Maladies associées
eux (96 p. 100). Dans 1 cas, la pemphigoïde était exclusive-
Les maladies associées sont présentées dans le tableau III.
ment localisée à un territoire de radiothérapie externe d’un
Lorsque l’on restreint l’analyse aux malades pour lesquels
adénocarcinome mammaire.
des examens immunopathologiques ont confirmé le dia-
L’étude en immunofluorescence indirecte (IFI) a été prati-
gnostic de pemphigoïde, les associations pathologiques sont
quée dans 61 cas (82 p. 100) : le titre d’anticorps anti-mem-
trouvées dans la même proportion que dans l’autre groupe
brane basale était en moyenne de 1/470 (15 cas à 0, taux
(données non présentées).
maximum à 1/5 000). Une éosinophilie sanguine était cons-
tatée chez 47 sujets (64 p. 100), avec en moyenne 1920 poly- Traitements associés
nucléaires éosinophiles/mm3.
Des examens immunopathologiques complémentaires Les principaux médicaments sont présentés dans le
ont été réalisés chez 42 malades (57 p. 100) : tableau IV.
– IFI sur peau clivée (32 p. 100) révélant la présence d’anti- Un traitement médicamenteux au long cours, défini com-
corps anti-membrane basale sur le toit de la zone de clivage me tout traitement pris pendant au moins un mois dans les
dans 20 cas sur 24 (83 p. 100). Dans les 4 cas où l’IFI n’était 6 mois précédents le début des manifestations dermatologi-

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Tableau I. – Description clinique des pemphigoïdes des sujets de moins de 60 ans


et comparaison entre les deux sous groupes de patients (avec et sans examens im-
munopathologiques complémentaires confirmant le diagnostic).

Population Données immunopathologiques Degré


entière complémentaires de signification
(N = 74) (IME/Immunotransfert/IFI)
n (%)
Présentes Absentes
(N = 42) (N = 32)
n (%) n (%)
Début brutal (1) 25 (34,7) 15 (38,5) 10 (30,3) 0,47
Symptômes initiaux (2).
Prurit 64 (87,7) 35 (87,7) 29 (87,9) 0,96
Lésions urticariennes 34 (46,6) 21 (52,5) 13 (39,4) 0,26
Lésions eczématiformes 25 (34,2) 13 (32,5) 12 (36,4) 0,73
Nombre moyen de bulles
au début de la maladie (3).
< 10 17 (24,3) 8 (20,5) 9 (29,0)
10-50 35 (50,0) 22 (56,4) 13 (41,9) 0,48
t 50 18 (25,7) 9 (23,1) 9 (29,0)
Distribution symétrique
des lésions (4). 64 (95,5) 35 (97,2) 29 (93,5) 0,59
Atteinte associée :
Tête/cou 29 (39,2) 18 (43,9) 11 (33,3) 0,35
Paumes/plantes 21 (28,4) 14 (33,3) 7 (21,2) 0,22
Lésions muqueuses 16 (21,5) 11 (26,8) 5 (15,2) 0,23
Cicatrices atrophiques (5) 3 (6,7) 3 (10,3) 0 (-) –
(1)
2 données manquantes. (2) 1 donnée manquante. (3) 4 données manquantes. (4) 7 données
manquantes. (5) 29 données manquantes.

ques était noté pour 46 malades (62 p. 100). Le nombre lique pour lymphome non hodgkinien 7 ans avant la surve-
moyen de médicaments pris par malade était de 2,12 r 2,43 nue de la pemphigoïde.
(extrêmes 0-9).
Un traitement physique avait été notifié dans 6 cas COMPARAISON DES CAS DE PEMPHIGOÏDES DE LA SÉRIE
(8 p. 100). Quatre malades avaient été traités par PUVAthé- SELON LA RÉPARTITION DES ÂGES
rapie pour un psoriasis, dans un délai de 2 à 24 mois avant le
début de la pemphigoïde. Deux malades avaient été traités Les principales caractéristiques cliniques et biologiques
par radiothérapie : une malade avait été traitée pour un carci- autant que les maladies associées aux pemphigoïdes des
nome mammaire puis avait eu, dans les jours suivant la fin sujets les plus jeunes n’étaient pas différentes de celles ob-
de l’irradiation, une pemphigoïde strictement localisée à la servées chez les sujets les plus âgés (données non présen-
zone irradiée, et un malade avait eu une irradiation encépha- tées).

Tableau II. – Traitement initial de la pemphigoïde en fonction des périodes de dia-


gnostic.

< 1990 [1990-1995 [ [1995-2000 [ [2000-2002]


N = 11 N = 15 N = 27 N = 21
n (%)* n (%) n (%) n (%)
Corticothérapie orale : 7 (77,8) 11 (73,3) 14 (51,8) 3 (14,3)
Seule 7 5 11 2
+ Immunosuppresseur – 4 3 1
+ Disulone – 2 – –
Dermocorticoïdes – 3 (20,0) 11 (40,7) 18 (85,7)
Disulone seule 2 (22,2) 1 (6,7) – –
* 2 données manquantes.

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Tableau III. – Maladies associées à la pemphigoïde des sujets matose chez le sujet jeune « freine » considérablement tout
de moins de 60 ans. travail prospectif. Par ailleurs, le recueil des dossiers n’est
pas exhaustif mais nous avons colligé 74 cas de pemphigoï-
Population globale de âgés de moins de 60 ans qui correspond à notre connais-
(N = 74)
sance à la première série publiée à ce jour. Par ailleurs,
n (%)
l’incidence croissante des cas collectés que l’on constate
Néoplasies : 7 (9,5)
Ovaire * 1
dans le tableau II est probablement liée à des biais de sélec-
Sein 2
tion des dossiers selon la période, l’utilisation des codes dia-
Rein 1 gnostiques du PMSI à partir des années 1990 améliorant la
Myélome 1 recherche.
Lymphome (LNH) 1 Nous avons choisi volontairement de limiter l’étude aux
Syndrôme hyperéosinophilique primitif 1 adultes (définis arbitrairement comme des sujets âgés de
Autres dermatoses : 18 (24,3) plus de 18 ans) pour éviter une confusion avec les dermato-
Psoriasis 6 ses bulleuses de l’enfant.
Eczéma 6 Le diagnostic de pemphigoïde dans sa forme typique pose
Lichen 6 habituellement peu de problèmes diagnostiques : les don-
Maladies auto-immunes : 5 (6,7) nées respectives de l’examen clinique, de l’étude histologique
Pelade 1 et de l’immunofluorescence directe sont habituellement suffi-
Polyarthrite rhumatoïde 1 santes pour confirmer la maladie et ces données sont celles
Hyperthyroïdie 1 retenues par la majorité des grandes séries de la littérature
Gougerot-Sjögren 1 sur la pemphigoïde [3, 4, 6, 14]. Les caractéristiques cliniques
Diabète type I 1 des pemphigoïdes dont le diagnostic était corroboré par des
Maladies inflammatoires : 4 (5,4) données immunopathologiques complémentaires n’étaient
Rectocolite hémorragique 2 pas différentes des pemphigoïdes sans exploration complé-
Sarcoïdose 1 mentaire, ce qui suggère que notre série est homogène et re-
Gastrite de Ménétrier 1 présente bien des cas de pemphidoïde.
Maladies neurologiques : 12 (16,2) Dans notre série, les caractéristiques cliniques des pem-
Epilepsie 2 phigoïdes des sujets jeunes sont sensiblement différentes de
Accident vasculaire cérébral 2** celles habituellement décrites en France dans les séries de
Sclérose en plaques 2** pemphigoïde du sujet âgé [2-6] ; les données de distribution
Retard psychomoteur néonatal 2 des âges suggèrent que l’on est en queue de distribution de
Sclérose latérale amyotrophique 1** la pemphigoïde du sujet âgé. Cependant, si l’atteinte mu-
Chorée de Huntington 1 queuse et la présence de cicatrices atrophiques sont notées
Maladie de Parkinson 1 dans les mêmes proportions que ce qui a été décrit dans la lit-
Tétraplégie post traumatique 1**
térature chez les sujets âgés [1, 4, 5], on constate que la der-
Etat grabataire** 4 (5,4)
matose semble plus « active » et plus sévère que chez les
Autres : sujets âgés puisque dans notre série 75 p. 100 des sujets
Hypertension artérielle 10 (13,5)
avaient plus de 10 bulles par jour contre 68 et 55 p. 100 des
Asthme 5 (6,7)
malades dans les séries de Bernard et al. [2] et de Joly et al. [3].
* Cancer contemporain de la survenue de la pemphigoïde. ** Malades De plus, les lésions atteignaient dans plus d’un tiers des cas
ayant une maladie neurologique dont l’évolution s’est compliquée d’un la tête et le cou contre 9 p. 100 des malades âgés dans la série
état grabataire.
de Vaillant et al. [5].
Des autoanticorps sériques spécifiques réagissant avec les
antigènes PB230 ou PB180 sont identifiés dans la majorité
Discussion des cas de pemphigoïde pour lesquels les immunotransferts
ont été réalisés [12]. Dans notre étude, 25 immunotransferts
Le but de ce travail était de préciser les caractéristiques clini- ont été réalisés, mettant en évidence une proportion d’auto-
ques et les associations pathologiques observées dans des cas anticorps circulants contre l’antigène PB180 qui semble plus
de pemphigoïde du sujet jeune (âgé de moins de 60 ans au mo- importante que celle décrite chez les sujets âgés. Ainsi, nous
ment du diagnostic) et de les comparer à celles issues des séries avons mis en évidence une proportion de 48 p. 100 d’anti-
françaises de pemphigoïde de la littérature. Nos résultats per- corps anti-PB180 (soit 12 cas sur les 25 immunotransferts)
mettent de mettre en évidence une fréquence élevée d’associa- alors qu’ils sont décrits dans seulement 29 p. 100 des obser-
tions pathologiques avec la pemphigoïde dont certaines sont vations de la série de Labib et al. [11] et dans 38 p. 100 de celle
responsables d’altérations de la jonction dermoépidermique. de Bernard et al. [2]. Or la présence de ces anticorps anti-
Il est certain que le caractère rétrospectif de notre étude ré- BP180 est considérée comme un marqueur d’activité clini-
duit l’interprétation des résultats mais la rareté de cette der- que de la pemphigoïde [15] et elle pourrait expliquer dans no-

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Tableau IV. – Prises médicamenteuses au long cours.

Etude actuelle Etude de Bastuji-


n (%) Garin [4] (%)
Cardio-vasculaires Diurétiques :
Furosémide 3 (4,0) 14,7
Antialdostérone 4 (5,4) 12,9
Thiazidiques 1 (1,3) 19,0
Antiarythmiques, antihypertenseurs :
Amiodarone 0 (0,0) 6
Bétabloquants 3 (4,0) 7,8
Inhibiteurs calciques 5 (6,8) 19,8
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion 4 (5,4) 12,9
Antihypertenseurs centraux 2 (2,7) 11,2
Neuropsychiatrie Antidépresseurs 9 (12,2)
Anxiolytiques 18 (24,3) 31,0
Neuroleptiques 6 (8,1) 15,5
Endocrinologie Antidiabétiques oraux 1 (1,4) 2,6
Anti-inflammatoires non stéroïdiens 3 (4,0) 6

tre série la survenue de formes plus précoces et peut-être Le rôle révélateur ou inducteur de la radiothérapie et de la
cliniquement plus sévères puisque comportant un nombre PUVAthérapie a déjà été évoqué dans la littérature, à partir
de bulles plus élevé et une extension plus grande. d’observations ponctuelles [20-23]. Nous en rapportons
Les données de traitement et de suivi ne permettent pas 6 cas. Le rôle de la PUVAthérapie semble indépendant du
d’analyse du fait de l’ancienneté des premières observations, contexte de psoriasis pour lequel le traitement est habituel-
de la disparité des prises en charge et de leur évolution nette lement prescrit puisqu’il existe des cas de pemphigoïde sur-
au cours du temps. Nos résultats cependant montrent bien venus après PUVA prescrite pour une dermatite atopique
l’évolution au cours du temps des modalités thérapeutiques de sévère [22] ou même des lésions de pemphigoïde induites de
la pemphigoïde : la corticothérapie locale, validée récemment manière expérimentale sur peau saine après irradiation
par l’étude de Joly et al. [3] a progressivement été proposée en UVB [23].
première intention depuis le milieu des années 1990. Dans notre série, l’association pathologique la plus fré-
L’absence de différence dans les caractéristiques cliniques quente se faisait avec les dermatoses inflammatoires puisque
et biologiques autant que l’absence de différence pour les la pemphigoïde était associée dans 24 p. 100 des cas avec soit
facteurs étiologiques ou associés à la maladie entre les grou- du psoriasis soit du lichen soit de l’eczéma. Ces données sont
pes les plus jeunes et les groupes les plus âgés de pemphi- concordantes avec les données de la littérature puisque plus
goïde chez les sujets de moins de 60 ans, suggèrent qu’il n’y de 30 cas de pemphigoïde associés au psoriasis ont été précé-
a pas de facteur étiologique spécifique à la pemphigoïde du demment rapportés [24, 25].
sujet jeune. L’association entre lichen plan (dermatose de l’interface) et
Certains médicaments seraient, dans des observations pemphigoïde que nous avons constatée dans 6 cas reste con-
ponctuelles, des inducteurs potentiels de pemphigoïde, en troversée [26] : doit-on en effet isoler sur le plan nosologique
particulier la D-penicillamine [16], le captopril, le furosémide le lichen plan-pemphigoïde comme une entité indépendan-
[17], l’ampicilline et la spironolactone [18, 19]. Cependant, te, comme une forme particulière de pemphigoïde, ou com-
l’étude cas-témoins de Bastuji-Garin et al. [4], n’a mis en évi- me une association fortuite de deux dermatoses ? Nos
dence une association significative qu’avec les prises de neu- résultats suggèrent un lien entre ces deux dermatoses puis-
roleptiques et les diurétiques de type anti-aldostérone. Dans que des anticorps anti-BPAG1 (PB 180) ont été isolés pour 5
notre série, la consommation médicamenteuse globale était des 6 malades atteints de lichen et puisque l’étude en immu-
bien moindre que celle notée dans l’étude de Bastuji-Garin nomicroscopie électronique réalisée dans 2 cas révélait la
(2,12 r 2,43 médicaments par sujet versus 4,4 r 3,2) notam- présence d’IgG et/ou C3 dans la partie supérieure de la lami-
ment pour les consommations de neuroleptiques (8,1 p. 100 na lucida.
versus 15,5 p. 100) ou d’anti-aldostérone (5,4 p. 100 versus Notre travail met aussi en évidence, chez les sujets jeunes
12,9 p. 100). L’âge a naturellement un rôle dans cette diffé- atteints de pemphigoïde, une fréquence élevée de maladies
rence de consommation médicamenteuse et l’on ne peut neurologiques sources de handicaps fonctionnels impor-
dans le cas de cette étude descriptive faire une comparaison tants puisque 1 malade sur 6 (17,6 p. 100) ayant une pemphi-
de la consommation. De plus, il faudrait prendre en compte goïde souffrait aussi d’une pathologie neurologique dont
les pathologies qui avaient justifié la prise de ces médica- 4 malades en état grabataire. Cette association pemphigoïde
ments. et maladies neurologiques a déjà été décrite notamment avec

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Pemphigoïde du sujet jeune Ann Dermatol Venereol
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la sclérose en plaques [27], la sclérose latérale amyotrophique que prospective rigoureuse des facteurs de risque de la
[28], et une hémiplégie post-accident vasculaire cérébral [29], pemphigoïde.
ainsi que chez des malades souffrant de quadriplégie trau-
matique.
Références
Une étude rétrospective multicentrique récente [30] a si-
gnalé cette fréquence élevée de maladies neurologiques sour- 1. Bernard P, Vaillant L, Labeille B, Bedane C, Arbeille B, Denoeux JP et al.
ces de handicaps fonctionnels importants chez les sujets Incidence and distribution of subepidermal autoimmune bullous skin di-
atteints de pemphigoïde (accident vasculaire cérébral, démen- seases in three French regions. Arch Dermatol 1995;131:48-52.
ce, maladie de Parkinson). Ces données font discuter un ris- 2. Bernard P, Bedane C, Bonnetblanc JM. Anti-BP180 autoantibodies as a
que spécifique de pemphigoïde chez les sujets ayant des marker of poor prognosis in bullous pemphigoid: a cohort analysis of
maladies neurologiques graves et chroniques soit lié au méca- 94 elderly patients. Br J Dermatol 1997;136:694-8.
nisme auto-immun de la maladie neurologique, soit lié à une 3. Joly P, Roujeau JC, Benichou J, Picard C, Dreno B, Delaporte E et al. A
réaction croisée des anticorps entre BPAg1 et son isoforme comparison of oral and topical corticosteroids in patients with bullous
pemphigoid. N Engl J Med 2002;346:321-7.
neuronale [28] bien que cette réactivité supposée n’ait pas été
démontrée, mais aussi un risque lié aux conséquences d’une 4. Bastuji-Garin S, Joly P, Picard-Dahan C, Bernard P, Vaillant L,
Pauwels C et al. Drugs associated with bullous pemphigoid. A case-con-
mobilité réduite qui favoriserait le démasquage et/ou l’altéra-
trol study. Arch Dermatol 1996;132:272-6.
tion de certains antigènes de la jonction dermoépidermique.
5. Vaillant L, Bernard P, Joly P, Prost C, Labeille B, Bedane C et al. Evalua-
Il est clair que la pemphigoïde n’est habituellement pas tion of clinical criteria for diagnosis of bullous pemphigoid. Arch Derma-
une maladie paranéoplasique [31, 32], bien que dans une étu- tol 1998;134:1075-80.
de cas-témoin, Venning et Wojnarowska [33] ont montré une 6. Roujeau JC, Lok C, Bastuji-Garin S, Mhalla S, Enginger V, Bernard P.
augmentation du risque de cancer dans le groupe atteint de High risk of death in elderly patients with extensive bullous pemphigoid.
pemphigoïde avec un odds ratio à 3,63 (p < 0,01). Dans notre Arch Dermatol 1998;134:465-9.
travail, la pemphigoïde est survenue dans un contexte néo- 7. Korman N. Bullous pemphigoid. J Am Acad Dermatol 1987;16:907-24.
plasique dans 7 cas avec des tumeurs de type histologique et 8. Lazarova Z, Yancey KB. Reactivity of autoantibodies from patients with
de localisations variées. Cependant, cette association qui con- defined subepidermal bullous diseases against 1 mol/L salt-split skin.
cerne 10 p. 100 des sujets dans notre travail, n’a probable- Specificity, sensitivity, and practical considerations. J Am Acad Dermatol
ment pas la même signification qu’une association de la 1996;35:398-403.
même importance chez des sujets âgés de plus de 75 ans 9. Stanley JR, Woodley DT, Katz SI. Identification and partial characteriza-
chez qui la pemphigoïde est habituellement constatée. tion of pemphigoid antigen extracted from normal human skin. J Invest
Dermatol 1984;82:108-11.
L’association de la pemphigoïde avec diverses pathologies
inflammatoires a déjà été signalée dans des observations ponc- 10. Mueller S, Klaus-Kovtun V, Stanley JR. A 230-kD basic protein is the
major bullous pemphigoid antigen. J Invest Dermatol 1989;92:33-8.
tuelles. Comme c’était le cas pour un des malades de l’étude,
11. Labib RS, Anhalt GJ, Patel HP, Mutasim DF, Diaz LA. Molecular hete-
un cas de sarcoïdose en association avec une pemphigoïde a
rogeneity of the bullous pemphigoid antigens as detected by immuno-
déjà été rapporté [34], ainsi qu’un tableau de rectocolite ulcéro- blotting. J Immunol 1986;136:1231-5.
hémorragique [35-37] aussi présent chez deux de nos malades. 12. Joly P, Gilbert D, Thomine E, Delpech A, Courville P et al. Relationship
Bien que la fréquence d’association reste faible, et qu’aucune between the in vivo localization and the immunoblotting pattern of anti-
explication physiopathologique ne puisse être donnée, le fait basement membrane zone antibodies in patients with bullous pemphi-
que nous retrouvions également ces liens suggère que cette as- goid. Arch Dermatol 1997;133:719-24.
sociation n’est pas fortuite, bien qu’à notre connaissance, 13. Prost C, Dubertret L, Fosse M, Wechsler J, Touraine R. A routine im-
aucune étude épidémiologique n’ait pu le démontrer. muno-electron microscopic technique for localizing an auto-antibody on
En conclusion, notre étude des caractéristiques cliniques epidermal basement membrane. Br J Dermatol 1984;110:1-7
de la pemphigoïde chez le sujet jeune met en évidence un ta- 14. Jung M, Kippes W, Messer G, Zillikens D, Rzany B. Increased risk of
bleau clinique qui semble plus sévère que celui des cas de bullous pemphigoid in male and very old patients: a population-based
study on incidence. J Am Acad Dermatol 1999;41:266-8.
pemphigoïde du sujet âgé, peut-être lié à une auto-immuni-
15. Schmidt E, Obe K, Brocker EB, Zillikens D. Serum levels of autoanti-
sation plus fréquente contre BP Ag2.
bodies to BP180 correlate with disease activity in patients with bullous
Elle montre aussi une fréquence élevée de divers processus pemphigoid. Arch Dermatol 2000;136:174-8.
pathologiques, au cours desquels la survenue de lésions de 16. Brown MD, Dubin HV. Penicillamine-induced bullous pemphigoid-
pemphigoïde pourrait être liée soit au mécanisme auto-im- like eruption. Arch Dermatol 1987;12:1119-20.
mun des affections (réactions croisées…), soit à des altéra- 17. Fellner MJ, Katz JM. Occurrence of bullous pemphigoid after furo-
tions de la jonction dermoépidermique de causes variées semide therapy. Arch Dermatol 1976;112:75-7.
(dermatoses de l’interface, traitements physiques, immobili- 18. Grange F, Scrivener Y, Koessler A, Straub P, Guillaume JC. Pemphi-
sations prolongées) qui favoriseraient l’auto-immunisation goïde induite par la spironolactone. Ann Dermatol Venereol 1997;124:
contre des constituants des hémidesmosomes préalable- 700-2.
ment démasqués ou modifiés. Ces constatations, déjà en par- 19. Modeste AB, Cordel N, Courville P, Gilbert D, Lauret P, Joly P. Pem-
tie discutées dans la pathogénie de la pemphigoïde du sujet phigoïde régressive après arrêt d’un diurétique contenant de l’aldactone.
âgé, mériteraient d’être vérifiées par une étude épidémiologi- Ann Dermatol Venereol 2002;129:56-8.

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