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LES ADENOPATHIES
INTRODUCTION
Les adénopathies se définissent comme étant une augmentation du volume d’un ganglion.
Il existe deux types d’expression clinique:
 L’adénite localisée uni ou pluri ganglionnaire, qui succède le plus souvent à
un foyer infectieux local.
 La poly adénopathie, qui résulte de la diffusion systémique d’un agent, le plus
souvent viral ou parasitaire, dont le caractère lymphophile (action directe) ou
les immunostimulantes (action indirecte) induisent une hypertrophie
ganglionnaire généralisée.
L’étude de cette question est d’un triple intérêt :
 Intérêt diagnostic: Le diagnostic clinique des adénopathies superficielles est aisé
contrairement aux profondes où le coût élevé des explorations limite parfois la
démarche diagnostique.
 Intérêt étiologique: Dans le contexte tropical, les causes infectieuses sont dominées
par la tuberculose.
 Intérêt thérapeutique : lié à la difficulté diagnostique.

OBJECTIFS
1. Définir une adénopathie
2. Énumérer les différentes localisations des adénopathies.
3. Citer les étiologies infectieuses des adénopathies.

I- SIGNES CLINIQUES
1-Signes fonctionnels
Il s’agit généralement d’une tuméfaction volumineuse, douloureuse ou non qui varie selon
le siège.

2-Signes physiques
A l’inspection, l’examinateur va préciser le siège qui peut être:
-L’aire cervicale constituée par :
 L’aire occipitale
 L’aire sous mandibulaire
 L’aire rétro-mandibulaire
 L’aire jugulo-mandibulaire
 L’aire spinale
 L’aire sus claviculaire
-L’aire axillaire
-L’aire épitrochléenne
Dr Gisèle Affoué KOUAKOU/ Maître de Conférence Agrégé / département de dermatologie et
infectiologie / UFR SMA, Université Félix Houphouët Boigny Cocody (Abidjan)
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-L’aire inguinale
-L’aire poplitée
La palpation permet de préciser :
 le siège lorsque l’adénopathie est de petite taille
 la taille par les mensurations à l’aide d’un mètre ruban
 la consistance (ferme, molle, dure,)
 la sensibilité, l’aspect inflammatoire
 l’adhérence (fixité par rapport au plan profond ou superficiel)
 le nombre d’adénopathies
L’examen clinique s’attellera à rechercher :
 Une hépatomégalie
 Une splénomégalie
3-Signes généraux
 La fièvre
 L’état général
 La sueur
4-L’interrogatoire précisera le mode début et l’évolution des adénopathies.
Ces adénopathies constituent une atteinte des aires superficielles.
Au terme de l’examen clinique on s’aidera de l’imagerie pour la recherche d’autres
localisations profondes et des examens biologiques et anatomopathologiques pour la
recherche étiologique des adénopathies.

II-PARACLINIQUE
Il existe deux types d’examens
1-L’imagérie
La radiographie thoracique, l’échographie abdominale, le scanner abdominal et/ou
thoracique et l’IRM permettent de mettre en en évidence des adénopathies profondes
On distingue :
 les adénopathies médiastinales
 les adénopathies mésentériques
 les adénopathies latéro-aortiques
 les adénopathies interaortico-caves
 les adénopathies intertrachéo-bronchiques

2-Les examens d’orientation


La numération de la formule sanguine (NFS) qui peut orienter vers une hémopathie
ou une infection bactérienne.
La C-reactive protéin (CRP) ayant une valeur inflammatoire.

Dr Gisèle Affoué KOUAKOU/ Maître de Conférence Agrégé / département de dermatologie et


infectiologie / UFR SMA, Université Félix Houphouët Boigny Cocody (Abidjan)
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3-Les examens de certitude


 L’examen cytologique du liquide (suc ganglionnaire) de ponction de
l’adénopathie.
 L’examen anatomo-pathologique de la pièce de biopsie ganglionnaire.
 L’examen cytologique et la culture du liquide de ponction médullaire
(myélogramme).
 La biopsie ostéo-médullaire (BOM).

Au terme de l’examen clinique et paraclinique, il s’agira de polyadénopathie


(supérieure ou égale à 2 sièges) ou une adénopathie (un seul siège) fébrile ou non.

III- ETIOLOGIES
En cas d’adénopathie localisée:
 Pyogène : due au streptocoque ou au staphylocoque; il s’agit d’une adénite.
 Mycobacterium tuberculosis type hominis
 Syphilis sécondaire due au treponema pallidum
 Chancre mou (Haemophilus influenzae)
 Bécégite
 Actinomycose
 Maladie de la griffe du chat

Devant une polyadénopathie, on distingue:


 les causes infectieuses
1. Virale
- la Mononucléose infectieuse (EBV)
- VIH(Primo-infection)
- Rubéole
- Cytomégalovirose
- Adénoviroses

2. Bactérienne
- Syphilis secondaire
- Tuberculose
- Brucellose
3. Parasitaire
- Toxoplasmose
- Leishmaniose viscérale
- Trypanosomiase Humaine Africaine
- Filarioses lymphatiques
4. mycosique
- Histoplasmose

 Les causes non infectieuses


Dr Gisèle Affoué KOUAKOU/ Maître de Conférence Agrégé / département de dermatologie et
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1. Hémopathies
 Leucémie aiguë
 Leucémie lymphoïde chronique
 Lymphome hodgkinien ou non
2. Les maladies de système
 Sarcoïdose
 Lupus érythémateux disséminé
 Maladie de KAWASAKI
 Maladie de WHIPPLE
 Allergie médicamenteuse
IV-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Selon la localisation
 Cervicale latérale
 Tumeur ou inflammation parotidienne ou sous-maxillaire
 Anévrisme
 Abcès du sternocléido-mastoïdien
 Cervicale antérieure
 Kyste du tractus thyréoglosse
 Tumeur de la thyroïde
 Axillaire
 Hidrosadénite
 Inguinale
 Hernie étranglée
 Maladie de verneuil
 Phlébite de la crosse de la saphène
 Abcès

 Toutes localisations
 Kyste
 Lipome

CONCLUSION
Les adénopathies sont un signe fréquent en milieu tropical. Le diagnostic clinique est
aisé. Cependant le bilan d’extension pose parfois des problèmes du fait de son coût élevé.

Dr Gisèle Affoué KOUAKOU/ Maître de Conférence Agrégé / département de dermatologie et


infectiologie / UFR SMA, Université Félix Houphouët Boigny Cocody (Abidjan)

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