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Sujet élaboré par une cellule pédagogique nationale

CONCOURS INTERNE ET DE 3ème VOIE


DE TECHNICIEN TERRITORIAL

SESSION 2018

ÉPREUVE DE RAPPORT TECHNIQUE

ÉPREUVE D’ADMISSIBILITÉ :
Élaboration d’un rapport technique rédigé à l’aide des éléments contenus dans un dossier
portant sur la spécialité au titre de laquelle le candidat concourt.

Durée : 3 heures
Coefficient : 1

SPÉCIALITÉ : RÉSEAUX, VOIRIE ET INFRASTRUCTURES

À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET :

 Vous ne devez faire apparaître aucun signe distinctif dans votre copie, ni votre nom ou un nom
fictif, ni initiales, ni votre numéro de convocation, ni le nom de votre collectivité employeur, de la
commune où vous résidez ou du lieu de la salle d’examen où vous composez, ni nom de
collectivité fictif non indiqué dans le sujet, ni signature ou paraphe.

 Sauf consignes particulières figurant dans le sujet, vous devez impérativement utiliser une seule
et même couleur non effaçable pour écrire et/ou souligner. Seule l’encre noire ou l’encre bleue est
autorisée. L’utilisation de plus d’une couleur, d’une couleur non autorisée, d’un surligneur pourra
être considérée comme un signe distinctif.

 L’utilisation d’une calculatrice de fonctionnement autonome et sans imprimante est autorisée.

 Le non-respect des règles ci-dessus peut entraîner l’annulation de la copie par le jury.

 Les feuilles de brouillon ne seront en aucun cas prises en compte.

Ce sujet comprend 29 pages.

Il appartient au candidat de vérifier que le document comprend


le nombre de pages indiqué
S’il est incomplet, en avertir le surveillant
Vous êtes technicien territorial au sein du service voirie de la ville de TECHNIVILLE, 90 000 habitants.
Le quartier de Propassain, construit dans les années 70, doit être réhabilité. Si les bâtiments
demeurent, en revanche le Maire souhaite améliorer l’image du quartier en ayant une approche plus
innovante et en intégrant le principe du développement durable dans les rénovations.

Le directeur général des services techniques vous demande de rédiger à son attention, exclusivement
à l’aide des documents joints, un rapport sur les techniques alternatives de gestion des eaux pluviales.

Liste des documents :

Document 1 : « Les techniques alternatives en assainissement pluvial. Introduction » -


pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr - 3 décembre 2013 - 2 pages

Document 2 : « Les enrobés drainants en couche de surface appliqués aux chaussées à


structure réservoir » - Emmanuel Delaval - CETE Nord Picardie - 4 octobre 2012 -
5 pages

Document 3 : « Les techniques alternatives pour la gestion des eaux pluviales » -


Bernard Chocat - graie.org - juin 2014 - 2 pages

Document 4 : « Exemples de techniques alternatives » - pays-de-la-loire.developpement-


durable.gouv.fr - 3 décembre 2013 - 8 pages

Document 5 : « Les eaux pluviales : définition et qualité » - aquabrie.fr - consulté le 25


novembre 2016 - 6 pages

Document 6 : « Chaussée à structure réservoir » - Grand Lyon - consulté le 25 novembre 2016 -


4 pages

Documents reproduits avec l’autorisation du CFC


Certains documents peuvent comporter des renvois à des notes ou à des documents
non fournis car non indispensables à la compréhension du sujet.

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DOCUMENT 1

Les techniques alternatives en


assainissement pluvial
INTRODUCTION
www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr
3 décembre 2013

¾ Pourquoi ?
L’urbanisation florissante des villes a conduit à l’augmentation du risque d’inondation et à la réduction
de l’alimentation des nappes souterraines. Il est aujourd’hui indispensable d’intégrer la gestion des
eaux de pluie dans tous les projets d’aménagements. Les objectifs premiers des techniques
alternatives sont, d’une part, l’épuration des eaux et la régulation des débits dans les réseaux (par
rétention) et d’autre part, la réduction des volumes s’écoulant vers l’aval (par infiltration).

¾ Contexte réglementaire

La Directive Cadre sur l’Eau (2000/60/CE) du 23/10/2000 :


Elle fixe des objectifs de résultats en termes de qualité écologique et chimique des eaux pour les
Etats Membres. Ces objectifs sont entres autres, les suivants :
- mettre en œuvre les mesures nécessaires pour prévenir de la détérioration de l’état de
toutes les masses d’eau,
- protéger, améliorer et restaurer toutes les masses d’eau de surface afin de parvenir à un bon
état des eaux de surface en 2015.

Code de l’environnement :
ƒ Article R214-1, rubrique 2.1.5.0
Rejet d’eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol, la surface
totale du projet, augmentée de la surface correspondant à la partie du bassin naturel dont les
écoulements sont interceptés par le projet, étant :
- Supérieure ou égale à 20 ha : autorisation
- Supérieure à 1 ha, mais inférieure à 20 ha : déclaration
ƒ Article L214-53
Régularisation du rejet d’eaux pluviales du réseau pluvial antérieur à 1992 : déclaration d’existence

Code Général des Collectivités territoriales :


ƒ Article L2224-10
Les communes délimitent, après enquête publique :
- les zones où des mesures doivent être prises pour limiter l’imperméabilisation des sols et
pour assurer la maîtrise du débit et de l’écoulement des eaux pluviales et de ruissellement
- les zones où il est nécessaire de prévoir des installations pour assurer la collecte, le stockage
éventuel et, en tant que de besoin, le traitement des eaux pluviales et de ruissellement
lorsque la pollution qu’elles apportent au milieu aquatique risque de nuire gravement à
l’efficacité des dispositifs d’assainissement

SDAGE Loire-Bretagne :
Le nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et Gestion des Eaux du bassin Loire-Bretagne, adopté
le 15 octobre 2009 par la Commission Loire-Bretagne, couvre la période 2010-2015. Il souligne la
nécessité de maîtriser les rejets d’eaux pluviales :
ƒ Disposition 3D de l’orientation « Réduire la pollution organique »
« La maîtrise du transfert des effluents peut reposer sur la mise en place d’ouvrages spécifiques
(bassins d’orages). Mais ces équipements sont rarement suffisants à long terme. C’est pourquoi il est

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
INTRODUCTION

nécessaire d’adopter des mesures de prévention au regard de l’imperméabilisation des sols, visant la
limitation du ruissellement par le stockage et la régulation des eaux de pluie le plus en amont possible
tout en privilégiant l’infiltration à la parcelle des eaux faiblement polluées. Dans cette optique, les
projets d’aménagement devront autant que possible faire appel aux techniques alternatives au « tout
tuyau » (noues enherbées, chaussées drainantes, bassins d’infiltration, toitures végétalisées…).

¾ Les moyens d’application


Le document d’urbanisme :
ƒ La carte de zonage d’assainissement pluvial (en annexe du document d’urbanisme) :
Elle délimite les zones où l’imperméabilisation est limitée et/ou des mesures de stockage sont
nécessaires.
ƒ Le règlement du document d’urbanisme : Ex Bordeaux article 4 du règlement de PLU
« Lorsque le réseau est établi, le débit pouvant être rejeté dans celui-ci ne pourra être supérieur à
celui correspondant à une imperméabilisation de 30% de la surface du terrain. »

Le règlement d’assainissement :
Il fixe les conditions et les modalités auxquelles sont soumis les branchements et déversement des
eaux dans les ouvrages de la commune. Il précise le document d’urbanisme. Non obligatoire, mais
opposable à l’usager.
ƒ Extrait tiré de celui de Saint Denis :
« seul l’excès de ruissellement peut être rejeté aux réseaux publics après qu’ont été mises en œuvre,
sur la parcelle privée, toutes les solutions susceptibles de limiter et d’étaler les apports pluviaux. Le
cas échéant, la convention de branchement et de déversement fixe le débit maximum à déverser dans
l’ouvrage public, compte tenu des particularités de la parcelle à desservir et du réseau récepteur »

Les règlements des Zones d’Aménagement Concertés


Les règlements de lotissement
La délivrance du permis de construire

¾ Par qui ?
Les techniques alternatives sont promues entre autres par l’Adopta (Association Douaisienne pour la
Promotion des Techniques Alternatives en matière de gestion des Eaux Pluviales) qui met à
disposition de l’information technique, recense les retours d’expérience sur différents
aménagements-test. Ainsi, les collectivités peuvent s’appuyer sur des documents techniques et visites
sur sites pour leurs projets d’urbanisme.

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LES ENROBES DRAINANTS EN COUCHE DE SURFACE
APPLIQUES AUX CHAUSSEES A STRUCTURE RESERVOIR
Emmanuel DELAVAL - CETE NORD PICARDIE - 4 octobre 2012
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DOCUMENT 2

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DOCUMENT 3

POLLUTION DES EAUX PLUVIALES

De quoi parle-t-on ?
La pollution des eaux de ruissellement urbain est un concept qui a maintenant été bien
intégré par les acteurs de la ville. Cependant ce concept est souvent mal compris et
différents éléments sont confondus à tort. Il est ainsi important de bien distinguer :
• La pollution de l’eau de pluie ;
• La pollution des eaux de ruissellement pluvial ;
• La pollution des rejets pluviaux stricts ;
• La pollution des rejets urbains de temps de pluie.

Pollution de l’eau de pluie


L’eau de pluie est naturellement polluée. En effet les gouttes d’eau ne peuvent atteindre
une taille suffisante pour tomber vers le sol que s’il existe des particules solides dans
l’atmosphère permettant d’initier le processus de nucléation. Une partie des polluants
atmosphériques urbains sont donc entraînés vers le sol lors des périodes pluvieuses. Les
concentrations en polluants sont cependant extrêmement faibles (voir tableau de
synthèse), et, dans la plupart des situations l’eau de pluie est de qualité potable lorsqu’elle
arrive au niveau du sol. Le facteur limitant le plus fréquent est le pH (pluies acides), mais
cette acidité est très rapidement tamponnée par les matériaux sur lesquels elle ruisselle ou
qu’elle traverse.

Pollution des eaux de ruissellement pluvial


En arrivant au sol, l’eau de pluie va d’une part lessiver les surfaces sur lesquels elle s’écoule
et d’autre part éroder les matériaux de surface. Les contaminants peuvent soit être dissous,
soit être fixés sur les particules entraînées par l’eau. L’augmentation de la concentration en
polluants dépend de facteurs multiples : intensité de la pluie, importance des ruissellements,
nature du matériau de surface, nature des activités sur ou à proximité de la surface, etc…
Ceci explique la très grande variabilité des concentrations trouvées dans la littérature.
Notons cependant (voir tableau) que les eaux de ruissellement sont presque toujours au
moins de qualité « baignade ».
En pratique, le facteur le plus important reste cependant la distance parcourue par
l’écoulement. De façon assez basique, si la goutte d’eau parcourt plusieurs dizaines de
mètres pour rejoindre un avaloir, elle se chargera beaucoup plus en polluants que si elle
s’infiltre exactement là où elle est tombée et ne traverse que quelques centimètres de
matériaux potentiellement pollués ou érodables.

Pollution des rejets pluviaux stricts


Dans un système d’assainissement séparatif classique, les eaux de ruissellement sont
recueillies dans un réseau de surface (caniveaux), puis introduite dans un réseau souterrain
de conduites et acheminées le plus directement possible vers un exutoire de surface. La
pollution des rejets pluviaux stricts correspond à la pollution mesurée à cet exutoire.

NOTE rédigée par Bernard Chocat, Insa de Lyon et Juin 2014


le groupe de travail "eaux pluviales et aménagement" du Graie,

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Les techniques alternatives pour la gestion des eaux pluviales : risques réels et avantages

La qualité des rejets pluviaux stricts est beaucoup plus mauvaise que celle des eaux de
ruissellement. En effet l’eau se charge en polluants tout au long de son parcours :
 Dans les caniveaux, où les pratiques de nettoyage des rues, et les modes de vie des
citadins accumulent les polluants ;
 Et surtout dans le réseau de conduites qui reçoit, pendant les périodes de temps sec de
multiples résidus, en particulier le produit du nettoyage des rues et des places de
marché et les rejets divers de citadins qui utilisent les avaloirs de rues comme des
poubelles.

Pollution des rejets urbains de temps de pluie


Dans les villes françaises les réseaux séparatifs ne sont pas généralisés, et lorsqu’ils existent, la
séparation des eaux usées et des eaux pluviales est rarement réalisée de façon parfaite.
Ceci signifie que les rejets urbains de temps de pluie (RUTP) ne sont généralement pas des
rejets pluviaux stricts, mais des mélanges d’eau usée et d’eau pluviale par des déversoirs
d’orage, voire parfois, par des exutoires réputés strictement pluviaux.
Les chiffres les plus souvent cités pour indiquer le fort degré de pollution des eaux rejetées
par temps de pluie sont souvent ceux des effluents de réseau unitaire, ce qui explique
d’une part leur très forte variabilité et d’autre part leurs fortes concentrations moyennes.

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
DOCUMENT 4
Fiche n°1 : Noues et fossés

EXEMPLES DE TECHNIQUES ALTERNATIVES


Extrait de Les techniques alternatives en assainissement pluvial
www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr - 3 décembre 2013

Fiche n°1 : NOUES ET FOSSÉS


¾ Définition
Les noues sont des fossés larges et peu profonds. Elles apportent un avantage
paysager certain.

¾ Principe de fonctionnement
1. Introduction des eaux pluviales : généralement direct par ruissellement ou
acheminement par une conduite ;
2. Stockage des eaux recueillies à l’air libre ;
3. Evacuation des eaux stockées par infiltration dans le sol, et au besoin par
un réseau canalisé, à un débit régulé.
Avantages Inconvénients
• Contribuent à une meilleure délimitation • Entretien et nettoyage régulier
de l'espace spécifique indispensable (tonte,
• Bon comportement épuratoire ramassage des feuilles,…)
• Bonne intégration dans le site • Nuisance liée à la stagnation éventuelle
• Utilisation éventuelle en espaces de jeux de l'eau
et de loisirs, de cheminement piéton par • Colmatage possible des ouvrages.
temps sec • Emprise foncière importante dans
• Solution peu coûteuse (gain financier à certains cas
l’aval car diminution des réseaux à l’aval) • Cas particulier de l'infiltration
Cas particulier de l'infiltration • Risque de pollution accidentelle de la
• Il n’est pas nécessaire de prévoir un nappe si celle-ci est trop proche du
exutoire sur un sol perméable fond de l’ouvrage
• Alimentation de la nappe phréatique

¾ Conditions à respecter :
• Respect des dimensions et des pentes longitudinales
• Pour éviter la stagnation d’eau : vérification des pentes, réalisation d’une
cunette en béton ou d’une tranchée drainante dans le fond de la noue
• Enherbement des berges pour éviter l’érosion, voire enrochements localisés.
• Contre le bouchage des orifices : mise en place d’un drain sous la noue
Cas de l’infiltration :
• sol perméable : 10-5<K<10-2, avec K= perméabilité du sol en m/s
• distance minimale (≈1 m) entre les plus hautes eaux de la nappe souterraine
et le bas talus
• non localisée dans une zone d’infiltration réglementée

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°1 : Noues et fossés

• pas d’apports de fines des surfaces drainées


¾ Conception (cf. annexe 1)
• Où ?
Le long des voies de circulation, dans une parcelle le long
d’une limite de propriété…
• Comment ?
- Dans la mesure du possible : perpendiculaire au sens
d’écoulement des eaux de ruissellement, sinon un
cloisonnement est indispensable pour obtenir un volume
utile de rétention suffisant
- Pente des talus < 30%
- Pente du fond de noue : faible < 0.2 - 0.3%
- Plus la pente est faible, plus l’entretien est facilité.
• Avec quoi ?
f Noue plantée d’iris - Végétation : gazon résistant à l’eau et l’arrachement
(Herbe des Bermudes, Pueraire Hirsute, Pâturin des
près, …), arbres et arbustes (stabilisant les berges)
- Massif drainant en fond de noue : béton, pierre sèche, briques…

¾ Dimensionnement :

1. Cas d’une noue de rétention, l’infiltration étant


négligeable :
Les dimensions de la / des noue(s) doivent permettre
de respecter le volume utile et le débit de fuite
définis au document de zonage pluvial en fonction de
sa localisation.
• Dimensions : L x l x h/2 = Volume de
rétention
• Diamètre de l’orifice de vidange :
mxVxS=Q
Avec : Q : débit de fuite ; m= 0,62
(coefficient de Borda) ; V : vitesse en m/s, exprimée
par (2gh)0.5 ; h : hauteur d’eau moyenne au dessus de
l’orifice ; S : section de l’orifice, donné par Pi x r²

2. Cas de l’infiltration :
Le dimensionnement nécessite la réalisation d’une étude spécifique permettant
d’évaluer la perméabilité du sol et ensuite d’en déduire le volume utile de rétention.

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°1 : Noues et fossés

¾ Coût :
• terrassement : ≈ de 5 à 20 €HT/m3
• engazonnement : ≈ 2 €HT/m²
• pose et matériel pour le massif drainant : 60 à 100 €HT/ ml
• pose et matériel des canalisations d’entrée des propriétés : ≈ 30 €HT/ ml
• Entretien : ≈ 3€HT/ml

¾ Entretien :
Similaire à ceux des espaces verts : tonte, ramassage des feuilles mortes et des
détritus, curage des orifices de vidange.

¾ Remarque
Combinaison avec une tranchée drainante possible (voir fiche n°2)

f Noues paysagères

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°1 : Noues et fossés

¾ Schéma de principe

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°2 : Tranchées drainantes

Fiche n°2 : TRANCHÉES DRAINANTES


¾ Définition
Espaces linéaires et superficiels remplis de matériaux granulaires permettant un
stockage des eaux.

¾ Principe de fonctionnement
1. Introduction des eaux pluviales : généralement direct par ruissellement ou
acheminement par une conduite ;
2. Stockage des eaux recueillies dans un ouvrage linéaire rempli de
matériaux poreux ;
3. Evacuation des eaux stockées par infiltration dans le sol, et au besoin par
un réseau canalisé, à un débit régulé.
Avantages Inconvénients
• Diminution des réseaux à l’aval • Entretien et nettoyage régulier spécifique
• Peu coûteux indispensable (tonte, ramassage des feuilles,…)
• Mise en œuvre facile • Contrainte dans le cas d’une forte pente
• Bonne intégration paysagère (cloisonnement nécessaire)
• Solution peu coûteuse (gain financier • Colmatage possible des ouvrages.
à l’aval car diminution des réseaux à l’aval) • Contraintes liées à l’encombrement du sous-
Cas particulier de l'infiltration sol
• Il n’est pas nécessaire de prévoir un • Emprise foncière importante dans certains cas
exutoire sur un sol perméable (sauf en cas Cas particulier de l'infiltration
de trop-plein) Alimentation de la nappe • Risque de pollution accidentelle de la nappe si
phréatique celle-ci est trop proche du fond de l’ouvrage

¾ Conditions à respecter :
• Tranchées le long des voies circulées : sous trottoirs ou en limite de parking,
rejet vers un exutoire à prévoir au moyen d’un drain (phénomène de colmatage
important).
• Les tranchées autour des bâtiments pour les eaux de toiture : l’infiltration
suffit, la mise en place d’un drain permettra de répartir les eaux dans toute la
tranchée.
• Vérification de l’absence de zone de protection de la nappe et eaux
collectées de bonne qualité
• Perméabilité du sol suffisante
• Tranchée de rétention : prévoir un exutoire avec un ouvrage de limitation du
débit de fuite.

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°2 : Tranchées drainantes

¾ Conditions à respecter :
Lors de la réalisation :
• Les apports de terre vers la tranchée doivent être
évités, tranchées à réaliser dans les dernières étapes
du projet en séparant les surfaces productrices de
fines des surfaces drainées.
• Les matériaux utilisés doivent avoir une porosité
utile suffisante et doivent être propres pour éviter
tout colmatage prématuré.
• Un contrôle de fin de réalisation consiste à vérifier
la capacité de stockage et de vidange par des essais de
remplissage.
f Tranchées d’infiltration

¾ Conception (cf. annexe 2)


• Où ?
Le long des voies de circulation, le long d’un bâtiment, dans
une parcelle le long d’une limite de propriété…
• Comment ?
- Dans la mesure du possible : perpendiculaire au sens
d’écoulement des eaux de ruissellement, sinon un
cloisonnement est indispensable pour obtenir un volume
utile de rétention suffisant
- Pente des talus < 30%
- Pente du fond : nulle en cas d’infiltration, faible < 0.2 -
0.3% pour de la rétention
Plus la pente est faible, plus l’entretien est facilité.
• Avec quoi ?
- Revêtement de surface : gazon, galets, dalles, sable (en
f Tranchées le long de la sous couche), …
voirie ƒ Pas de revêtement poreux
ƒ Peut être non recouverte si les eaux sont peu polluées
- A l’intérieur : graves (porosité>30%), matériaux alvéolaires (porosité>90%) ;
- Cas de l’infiltration : mise en place d’un géotextile pour éviter l’introduction de fines
- Le drain : tuyau PVC localisé au fond (rétention) ou en haut (infiltration)

¾ Dimensionnement
1. Cas d’une tranchée de rétention, l’infiltration étant négligeable :
Les dimensions de la / des tranchée(s) doivent permettre de respecter le volume utile
et le débit de fuite définis au document de zonage pluvial en fonction de sa localisation.
• Dimensions : h x l x L x porosité du matériau = Volume de rétention

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°2 : Tranchées drainantes

• Diamètre de l’orifice de vidange :


mxVxS=Q
Avec : Q : débit de fuite ; m= 0,62 (coefficient de Borda) ; V : vitesse
en m/s, exprimée par (2gh)0.5 ; h : hauteur d’eau moyenne au dessus de
l’orifice ; S : section de l’orifice, donné par Pi x r²

2. Cas de l’infiltration :
Le dimensionnement nécessite la réalisation d’une étude spécifique permettant
d’évaluer la perméabilité du sol et ensuite d’en déduire le volume utile de rétention.

¾ Coût
Coût de réalisation : de 40 à 50 €/m3 terrassé, pour un ouvrage simple
Coût d’entretien : 1€/m²/an

¾ Entretien
• Ramasser régulièrement les déchets ou les débris de végétaux qui obstruent
les dispositifs d’injection locale comme les orifices entre bordures ou les avaloirs
et à entretenir le revêtement drainant de surface.
• Le géotextile de surface doit être changé en cas de colmatage.
• Pour mesurer l’efficacité de l’ouvrage et vérifier qu’il n’existe aucune
pollution due à l’infiltration des eaux de ruissellement, installer un piézomètre
en amont et en aval de l’ouvrage.

f Tranchées sous toit

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Les techniques alternatives en assainissement pluvial
Fiche n°2 : Tranchées drainantes

¾ Schéma de principe

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DOCUMENT 5

Extrait du guide 2011 - Vers une gestion alternative des eaux pluviales et des économies
d'eau en faveur de la nappe de Champigny

Les eaux pluviales : définition et qualité


A. La circulation de l’eau pluviale à l’échelle du bassin versant

Schéma de principe des écoulements des eaux de pluie.

B. Définition et caractéristiques de l’eau pluviale

On qualifie d’eau pluviale l’eau de pluie qui


ruisselle sur des surfaces imperméables, liées à
l’activité humaine. On peut aussi l’appeler eau de
ruissellement.

Toutefois, nous pouvons dégager plusieurs types d’eaux


pluviales, caractérisées par leurs surfaces de contact : les
eaux de toiture, les eaux de voirie et les eaux de parking. Eaux de voirie

Cette différenciation de l’eau pluviale en fonction de sa surface de contact trouve son origine dans l’une des
propriétés fantastiques de la molécule d’eau qui répond à son environnement et se charge de ses caractéristiques
que ce soit des minéraux comme des polluants.

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Eaux pluviales: définition et qualité

Aussi plusieurs facteurs influent sur la qualité des eaux de pluie et des eaux pluviales. L’ensemble
des éléments en contact pendant le cycle d’une gouttelette d’eau provoque des changements
physico-chimiques.
• L’atmosphère : Les gaz atmosphériques se dissolvent dans l’eau à son contact. Les particules atmosphériques
provenant des activités humaines, industries, agriculture, chauffage, moyens de transport entre autres sont
absorbées par les gouttelettes d’eau.
• Les surfaces de contact : Lorsque l’eau de pluie rencontre une surface qu’elle quelle soit, l’eau gardera en
mémoire cette rencontre par une modification de ses propriétés.

C. Les risques liés à la qualité des eaux pluviales


Pour les eaux de toiture, le risque peut venir de plusieurs phénomènes :

• écoulement : les métaux lourds si le toit


est composé de tôle en zinc, en cuivre,
plomb, etc. ;
• séjour : les bactéries et algues, si le
lieu de stockage est exposé à la lumière
avec des eaux stagnantes ;
• pollution de l’air : Des traces de
particules minérales et organiques
peuvent être retrouvées. Elles résultent
des retombées atmosphériques du
chauffage urbain ou individuel, aux
rejets industriels…..
Schéma de contamination des eaux de pluie
Pour les eaux de voirie ou de parking, les risques sont beaucoup plus importants. Ces eaux sont
beaucoup plus chargées. Le risque est lié à la circulation automobile, y compris aux accidents, et à l’entretien.
On peut donc y retrouver :
• des matières organiques (micro-organismes, bactéries)
• des matières inertes (plastique, déchets variés)
• des matières chimiques (produits phytosanitaires)
• des hydrocarbures (huiles, essence).

La qualité des eaux Parking - Douais (59)

pluviales
Retrouvez en Annexe page 34 plus de Dans tous les cas, pour une utilisation de nettoyage
détails sur la qualité chimique de l’eau ou d’arrosage ou encore pour les WC, les eaux pluviales
pluviale, la qualité de l’eau pluviale de toiture ne présentent que très peu de risque pour la
en pesticides et la qualité des eaux de santé. Car le risque d’inhalation est quasi-nul et n’est
pas prolongé.
toiture et de voirie.
Toutefois pour une utilisation d’appoint à l’eau
potable (hors boisson, toilette du corps), un double
réseau intérieur avec des systèmes anti-retour est
nécessaire.
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Eaux pluviales: définition et qualité
En conclusion, les eaux pluviales ne possèdent pas les caractéristiques nécessaires pour être valorisées en
tant qu’eau destinée à la consommation humaine. Mais les usages de l’eau n’étant pas exclusivement réservés
à l’alimentation et à l’hygiène corporelle, l’eau pluviale peut toutefois prouver son intérêt. Les eaux de toiture
seront les plus facilement valorisables dans leur réutilisation, ce sont des eaux plus facilement accessibles et
les moins chargées en polluants. Les eaux de voirie ou encore les eaux de parking ne peuvent en général pas être
réutilisées sans traitement préalable. En effet, lessivant les surfaces et espaces imperméables, elles véhiculent
une nature de pollution qui peut être dangereuse pour certains usages.

La qualité originelle des eaux pluviales ne permet pas de l’utiliser comme eau de boisson. De plus, les surfaces de
contacts et les conditions de stockage jouent sur ses caractéristiques, notamment bactériologiques, les rendant
potentiellement non utilisables en l’état pour l’hygiène corporelle.

D. La prise en compte de la pluviométrie locale

La pluviométrie est la mesure des hauteurs de


pluie qui tombe sur une période donnée. FAVIERES
CERNEUX
778 mm
Chaque région possède ses propres caractéristiques. Il
est nécessaire de connaitre les hauteurs de précipitation, 853 mm
MELUN-VILLAROCHE
car ces valeurs vont nous renseigner sur les besoins, les NANGIS
contraintes en eau et les quantités d’eau que l’on va 734 mm 708 mm SOURDUN
devoir gérer. Ces données sont plus que nécessaires pour 754 mm
le dimensionnement des ouvrages quels qu’ils soient.
Station Météo-France
Vous trouverez en annexe des compléments d’information Pluviométrie en mm

sur des notions comme le temps de retour et des graphes


de la pluviométrie sur le Champigny. Pluviométrie annuelle aux cinq stations Météo-
France
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La pluviométrie



Retrouvez en Annexe page 35 des
 compléments d’information sur le
temps de retour et des graphes de la
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pluviométrie sur le Champigny

Pluviométrie annuelle et recharge estimée de la


nappe à Melun depuis 1979

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Une gestion alternative des eaux
pluviales

La gestion alternative doit se développer à la fois A. Les nouvelles fonctions des


à l’échelle parcellaire - pour une réinfiltration à la
eaux pluviales
source - et de façon collégiale et intercommunale,
c’est-à-dire à l’échelle du bassin ou sous-bassin versant. Au-delà de la vision hydraulique, les eaux pluviales
ont bien des atouts :
Tous les aménagements seront pensés dans une • Une fonction paysagère en réintroduisant l’eau des
cohérence territoriale en s’appuyant sur les études milieux humides en milieu urbain ;
réalisées dans le cadre du zonage des schémas • Une fonction écologique en favorisant la
d’assainissement. L’objectif principal étant de concilier biodiversité et l’intégration de ces aménagements
l’aménagement du territoire et la réalimentation des dans la trame bleue et la trame verte ;
eaux souterraines. • Une fonction récréative comme une aire de jeux
Il faut limiter l’imperméabilisation des espaces, inondable ;
favoriser l’infiltration au plus près de l’impact, • Une fonction sociale à prévoir pour que la population
privilégier les aménagements à ciel ouvert et en surface s’approprie ces nouveaux espaces et la gestion que
afin de favoriser l’évaporation et l’évapotranspiration. cela implique.

EAU AMENAGEMENT
A l’échelle SDAGE : Le Schéma directeur d’aménagement et de DTA : La Directive territoire d’aménagement
des grands gestion des eaux créé par la Loi sur l’eau 1992, défi- d’Etat stratégique permet de créer un lien entre
bassins nit les grandes orientations de la gestion des eaux. 6 les orientations nationales et les planifications
versants grands bassins en France Métropolitaine ont défini leur locales. Depuis la Loi Grenelle II, elle disparait
schéma par les comités de bassin. Ils correspondent au profit des DTADD (Directives Territoriales
aux plans de gestion définis par la directive cadre eu- d’Aménagement et de Développement Durable).
Cadre réglementaire de la gestion alternative

ropéenne sur l’eau du 23 octobre 2000.


des eaux pluviales à différentes échelles

A l’échelle de SDRIF : Le Schéma Directeur Régional d’Ile de France définit les grandes orientations de gestion et
la région d’aménagement du territoire. En Ile de France, il recommande une gestion à la parcelle et préconise pour
les aménagements un débit de fuite gravitaire par défaut de 2 L/s/ha.
A l’échelle du SAGE : Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale est un
bassin versant Eaux, créé par la loi sur l’eau 1992, décline à l’échelle document d’urbanisme fixant à grande échelle
d’un sous-bassin appelé unité hydrographique (cours (regroupement de communes) les orientations et
d’eau ou aquifère) les orientations du SDAGE. Il met en l’évolution du territoire. Instauré par la loi SRU
place localement des actions pour la préservation et la du 13 Décembre 2000, il est renforcé par la Loi
protection des milieux aquatiques. Grenelle II (12 juillet 2010).
PPRI : le Plan de Prévention des Risques d’Inondation
est instauré depuis la loi Barnier 2 février 1995.
A l’échelle Zonage pluviale : dans le cadre de la loi PLU : Le Plan Local d’Urbanisme a remplacé
communale sur l’eau 1992 et le décret n° 94-469 du 3 juin 1994, le POS (Plan d’Occupation des Sols) depuis la
les communes ont l’obligation de créer un zonage loi SRU loi 2000-1208 du 13 décembre 2000. Ce
d’assainissement. document d’urbanisme réglemente et définit les
orientations de l’urbanisation de commune ou
d’un regroupement communal.
A l’échelle du Dossier loi sur l’eau : Avant toute réalisation Autorisation urbanisme : tout
projet de projet relatif à l’eau, certaines déclarations peuvent projet doit être compatible avec les orientations.
être demandées par la loi sur l’eau et en fonction de Certains projets devront faire l’objet d’un permis
l’importance du projet, une autorisation peut être de construire.
nécessaire.
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Eaux pluviales: définition et qualité

B. Les différents cadres de la gestion des eaux pluviales


A différentes échelles territoriales, la gestion des eaux pluviales peut être influencée. Les cadres
réglementaires mis à la disposition des collectivités sont des leviers incontournables pour faire évoluer cette
gestion à l’échelle locale. Les collectivités possèdent un certain nombre d’outils pour influencer les projets à
dimension locale comme les constructions de ZAC, lotissements… (Cf. schéma : Cadre réglementaire à différentes
échelles)

Propriété de l’eau pluviale Le plan local d’urbanisme (PLU)


Le code civil français - par ses articles 640 à 643 Le PLU peut comporter différents règlements comme
régissant les eaux pluviales - affirme que tout un plan de zonage du risque de ruissellement,
propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux des cartes de zonage des risques d’inondation ou
pluviales sur son fonds. Il peut alors les récupérer et les de glissement de terrain, les servitudes d’utilité
stocker. Une précision doit être apportée toutefois : publique, etc … pouvant réglementer et encadrer la
le propriétaire peut user et disposer librement des gestion des eaux pluviales.
eaux pluviales tombant sur son terrain à la condition
de ne pas causer de préjudice à autrui, en particulier Le code de l’environnement
au propriétaire situé en contrebas de son terrain vers Article R 211-23 (décret du 3 juin 1994) : autorisation
lequel l’eau s’écoule naturellement. Donc une eau de de réutilisation après épuration des eaux usées pour
pluie tombant sur une surface imperméable doit être une utilisation agronomique ou agricole.
gérée sur son propre terrain ou bien dirigée sur la voie Les aménagements d’ouvrage peuvent être soumis à
publique. Or pour cette dernière, le maire est en droit autorisation ou déclaration au titre de la loi sur l’eau.
d’interdire tout rejet pluvial sur le domaine public ou
de le soumettre à condition. PLU et zonage d’assainissement
Le PLU consiste à avoir une réflexion sur les
perspectives de développement urbain alors que le
Le plan de zonage d’assainissement zonage d’assainissement est une réflexion sur les
Ces plans ont pour objectif de prévenir les effets de solutions envisageables pour l’assainissement des
l’urbanisation et du ruissellement des eaux pluviales eaux. Les deux documents sont interdépendants.
sur les systèmes d’assainissement et les milieux La prise en compte de l’assainissement participe
récepteurs. Il permet de fixer des prescriptions à l’élaboration d’une réelle programmation du
cohérentes sur un territoire d’étude. Il est défini par développement urbain.
l’article L 2224-10 du code général des collectivités D’ailleurs les deux documents peuvent être menés
territoriales et repris par l’article L 123-1 du code de de front car il est possible de réaliser le zonage et
l’urbanisme. Les plans de zonage une fois déterminée le PLU (ou leur révision) dans une enquête publique
doivent être annexés au PLU pour avoir une portée conjointe, sans oublier que le zonage d’assainissement
juridique. doit être intégré au PLU après approbation.

Les aménagements privés


Le règlement d’assainissement Une attention particulière doit être portée aux
La collectivité doit se munir d’un règlement aménagements privés de type lotissement car les
d’assainissement encadrant les règles mises en place choix faits par les promoteurs peuvent mettre en péril
sur son territoire de compétence. Dans ce cas, elle la vision globale de la gestion des eaux pluviales. Il
peut réglementer les conditions de raccordement pourrait être nécessaire de réviser les documents
au réseau public pluvial (si la gestion à la parcelle d’urbanisme afin d’y inscrire les préconisations qui
s’avère impossible) avec la mise en place d’un débit émergeront de la réflexion d’une gestion alternative
de fuite. des eaux pluviales.

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Eaux pluviales: définition et qualité
C. Etudes Préalables
Les études préalables à tout projet de gestion des eaux pluviales ou de ruissellement sont à mener à l’échelle
du bassin versant ou sous-bassin versant. Avant toute mise en place de projet, il est nécessaire de prendre en
compte certaines données pouvant limiter ou réglementer la réalisation des aménagements. Ces études peuvent
être financées.
Vous avez été dans l’obligation de faire un schéma d’assainissement et notamment un plan de zonage eaux
pluviales/eaux usées avant 2005. Les études réalisées dans le cadre du plan de zonage de l’assainissement,
notamment pluvial, seront prioritairement exploitées. Elles seront complétées par des études complémentaires
pour répondre aux points listés ci-après.

Délimitation des zones d’études Analyse bibliographique


En fonction du projet et de son ampleur, il faut avant Le SDAGE, le SDRIF, les SAGE (le SAGE de
tout délimiter les sous-bassins versants en fonction l’Yerres notamment), les schémas directeurs
de la topographie. d’assainissement, les cartes d’inondations, les cartes
géologiques, les différentes cartes de glissements de
terrain, les différents périmètres de protection, etc,
sont à prendre en compte car ils peuvent imposer
certaines restrictions ou émettre des préconisations.

Ayant défini les contraintes prescriptives et réglementaires sur le bassin versant, il faut connaître
les éléments suivants :
Données hydrogéologique et environnementale Etude de l’entretien et de la gestion des aménagements
• Localisation des axes drainants et des exutoires En fonction de la technique retenue, l’entretien sera
naturels, caractéristiques du sol, caractéristiques plus ou moins contraignant. Mais avant toute mise
des nappes souterraines ainsi que de leur en place de nouveaux aménagements, la question
vulnérabilité. de leur entretien et de leur gestion sera à se poser
• Identification de la pluviométrie locale, ainsi que préalablement à la réalisation. Pour qu’un projet
des hauteurs de pluie de temps de retour 20, 30, fonctionne dans la durée, ces questions ne sont pas à
50, 100 ans. négliger ni à reporter dans le temps.
• Perméabilité du sol dans la zone d’implantation,
caractéristiques géotechnique, nature des sols. L’étude du projet permettra aussi de mettre en place
certaines prescriptions, quantitatives et qualitatives,
Données techniques comme par exemple :
L’occupation des sols existants et envisagée dans les • La limitation des rejets d’eau pluviale à la parcelle
20 ans à venir : de X L/s/ha ;
• les activités prévues sur la zone définie, • Des principes techniques de gestion tels que
• les aménagements existants avec une volonté de l’infiltration, le stockage temporaire, le rejet à
contrôle de leur conformité, débit limité, en réseau séparatif ou unitaire. Inciter
• les surfaces qui seront connectées aux à la gestion des eaux pluviales par les particuliers
aménagements pouvant définir le niveau de afin de ne pas dégrader les aménagements mis en
traitement, place (cas de lotissements par exemple) ;
• l’impact pouvant lui être octroyé. • Les éventuels traitements à mettre en œuvre.

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DOCUMENT 6

CHAUSSÉE À STRUCTURE RÉSERVOIR

Ce type de technique est adapté à la gestion des eaux pluviales d’un lotissement ou d’une ZAC.
En effet, une structure réservoir peut être mise en place sous des surfaces supportant circulation
ou stationnement telles que des chaussées, des voiries, des parkings ou des terrains de sport.

Chaussée non
poreuse

Chaussée poreuse
avec structure
réservoir

Chaussée à structure réservoir, Craponne (CERTU - 1994)

1. Principes généraux - Schémas types


Les chaussées à structure réservoir ont pour but d’écrêter les débits de pointe de ruissellement en
stockant temporairement la pluie dans le corps de la structure.
Si le revêtement de surface est poreux (enrobés drainants, béton poreux ou pavés poreux), les
eaux s'infiltrent directement dans la structure (schémas 1 et 3). Par contre, si le revêtement est
étanche, les eaux sont injectées dans la structure par l'intermédiaire d'avaloirs (schémas 2 et 4).
Les eaux stockées sont ensuite évacuées soit par infiltration directe dans le sol support
(schémas 1 et 2), soit par restitution vers un exutoire (par exemple le réseau d’assainissement
ou le milieu naturel, schémas 3 et 4).
Le corps de la structure est couramment composé de grave poreuse sans fine ou bien de matériaux
plastique adapté (nid d’abeille, casier réticulés, pneus…).

INJECTION REPARTIE INJECTION LOCALISEE


(revêtement drainant) (revêtement étanche)

EVACUATION
REPARTIE
(infiltration) Regard

1 2

Il existe dans le corps de la structure un drain central vers une surverse de sécurité

EVACUATION
LOCALISEE
débit régulé Regard
vers un
exutoire 3 4
(rétention) Vers exutoire ou milieu naturel Vers exutoire ou milieu naturel
Il existe dans le corps de la structure un drain d’évacuation de vidange. Un regard de
visite avec puisard pour permettre l’accès aux ajutages sur le drain ou pour passer une
buse doit être mis en place tous les 75 m
A chaque injection d’eau, un regard doit être mis en place (puisard de décantation)

Grand Lyon - Fiche n°07 : Chaussée à structure réservoir


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Pour les revêtements drainants, plusieurs matériaux peuvent être utilisés : les enrobés drainants,
les bétons poreux, les pavés poreux, les dalles poreuses… Par contre, il faut absolument prohiber
les stabilisés (cf. fiche 1).

Les avantages et inconvénients de cette technique sont définis dans le tableau suivant :

TYPES
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
D'USAGE
Revêtement drainant et
Revêtement étanche
Tous usages confondus

ƒ Structure tributaire de
Revêtement drainant et l'encombrement du sous-sol,
revêtement étanche ƒ Sensibilité au gel, inconvénient
ƒ Écrêtements des débits et diminution du surmontable techniquement,
risque d’inondation, ƒ Coût parfois plus élevé,
ƒ Aucune emprise foncière supplémentaire, ƒ Risque de pollution de la nappe en
ƒ Filtration des polluants, cas d’infiltration.
ƒ Alimentation de la nappe en cas d'infiltration. Revêtement drainant
ƒ Les enrobés drainants sont sensibles
au colmatage et nécessitent un
entretien régulier spécifique.
Revêtement drainant
Revêtement drainant
ƒ Meilleure visibilité des marquages
ƒ Colmatage des enrobés plus
horizontaux,
prononcé pour les files peu transitées
ƒ Meilleur confort de conduite par temps de
ƒ Utilisation exclue dans les zones
pluie (visibilité) mais les distances de
giratoires (risque d’orienage) et dans
freinage ne sont pas réduites pour autant,
les zones de décélération (à
ƒ Amortissement des bruits de roulement
Voirie

l’approche des stop, feux tricolores)


(pour les vitesses > 50 km/h),
ƒ Efficacité non éprouvée sur des
ƒ Ne craint pas le gel, ne fissure pas (par sa
chaussées à fort trafic,
capacité de dilatation),
ƒ Formation de verglas plus tôt qu’une
ƒ Réduction du risque d'aquaplanage et des
chaussée traditionnelle,
projections d'eau,
ƒ Marquage au sol et viabilité hivernale
ƒ Pas de meilleure adhérence prouvée,
compliquées,
ƒ Favorise le verglas.
ƒ Sablage interdit.
ƒ Orniérage.

Revêtement drainant Revêtement drainant


Parking

Confort des utilisateurs du parking par temps de Colmatage plus prononcé des enrobés
pluie et neige (pas de flaque ni de projections drainants pour les zones de manœuvre
d'eau au passage des véhicules). ou les zones giratoires.

Revêtement drainant
trottoir...)
(chemin
piéton,
Espace

Élimination des flaques d'eau,


piéton

ƒ
ƒ Souplesse des revêtements (confort de
marche : critère subjectif mais déjà pris en
compte par des architectes)

2. Conseils de conception
Les matériaux seront choisis en fonction des différentes couches. Ainsi, en fonction des couches, on
peut utiliser :
- Couche de surface : dalles et pavés, enrobés drainants, bétons drainants, revêtement
étanche,
- Couche de base : matériaux non liés, traités en liant bitumineux, traités au liant
hydraulique, des matériaux alvéolaires en plastique ou de récupération.
- Couche de formation et de forme : des matériaux non liés ou alvéolaires en plastique ou
de récupération.
- Interfaces : géotextile entre la couche de formation et la couche de forme et entre la
couche de forme et le sol support.
- Un drainage interne ventilé favorise la respiration de la structure.

Grand Lyon - Fiche n°07 : Chaussée à structure réservoir


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La chaussée à structure réservoir est une technique qui demande à être intégrée très tôt dans
l’étude d’aménagement. Une attention particulière devra être apportées aux différents éléments
suivants : granulométrie, pose des drains, diamètre des drains adaptés.
Les chaussées à structure réservoir sont sensibles au colmatage, il faut donc éviter tout dépôts de
terres ou de sables sur la voirie.
S’il existe des risques d’apport boueux, il est déconseillé de mettre en œuvre une technique de
gestion des eaux pluviales par une chaussée à structure réservoir sauf s’il existe un ouvrage
sélectif à l’amont.
Tout stockage doit avoir des évents pour l’évacuation de l’air.

3. Conseil de réalisation
La réalisation des chaussées à structure réservoir demande un contrôle et une mise en oeuvre plus
rigoureux que ceux effectués sur des chaussées traditionnelles, puisque leur conception n'est pas
classique et va à l'encontre de beaucoup d'habitudes installées dans les travaux publics.

CONTRÔLE DES DIMENSIONS


Éviter une diminution du volume
Matériaux mis en place
Éviter une épaisseur trop faible
Pentes Éviter une pente forte
Réalisation du fond de forme Éviter les points bas
CONTRÔLE DES MATERIAUX
Porosité Éviter une réduction du volume
Granulométrie des matériaux Éviter les fines
Vérifier le bon recouvrement des bandes
Géotextile
Éviter les déchirures et salissures
Géomembranes Éviter les déchirures et les perçages intentionnels
Drains Vérifier le bon fonctionnement
Un grillage avertisseur doit être mis au dessus de la structure pour signaler sa présence.
La granulométrie des cailloux est choisie selon un indice de vide recherché de l’ordre de 35%.
La mise en place de cette technique est coûteuse.

4. Conseils sur l’entretien


Ö Revêtement classique (surface étanche)
Pour éviter une surcharge des ouvrages à l’amont, le diamètre et la longueur des drains doivent
être choisis de telle sorte que le curage et le contrôle par inspection caméra soient possibles.
Un curage fréquent des bouches d’injection, regards et avaloirs est nécessaire pour éviter leur
colmatage (1 curage/semestre, 1 remplacement de filtre/an).
Un curage occasionnel est recommandé sur les drains.

Ö Revêtement poreux
Le colmatage superficiel de l’enrobé poreux doit être traité de manière préventive et curative.
En période hivernale, le sablage et les fondants chimiques sont à proscrire. Par contre, il est
nécessaire de répandre une quantité de sel importante (à cause des vides) et d’agir rapidement
(pour éviter la formation du verglas). Pour le déneigement des surfaces poreuses, il est nécessaire
d’utiliser du sel de classe A pour le salage alors que classiquement on emploie plutôt du sel de
classe B (risque de colmatage).

Le nettoyage est très spécifique.


L’entretien préventif le plus souvent rencontré est l’hydrocurage/aspiration (lavage à l’eau sous
moyenne pression). Cette technique est peu coûteuse. Le simple balayage classique est à proscrire
car il peut provoquer l’enfouissement de détritus dans l’enrobé.
L’entretien curatif intervient lorsque le préventif n’est plus suffisant face au colmatage de la
chaussée. On recourt à un procédé de haute pression/aspiration.
Cependant, il ne faut pas oublier que les enrobés poreux ont, au moment de leur pose, une
perméabilité supérieure à 100 fois les besoins d’infiltration de la pluie.

Dans le cas d’une pollution accidentelle, les polluants pourront être aspirés par les regards pour les
chaussées à structure réservoir de rétention.

Grand Lyon - Fiche n°07 : Chaussée à structure réservoir


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5. Exemple de dimensionnement

Gestion des eaux pluviales d’une voirie par une


chaussée à structure réservoir avec débit à rejet limité
au réseau d’assainissement
Hypothèses :
Surface voirie imperméabilisée : 840 m²
Rejet au réseau autorisé : 10 l/s/ha (soit 3 l/s retenu)
Période de retour : 30 ans (suivant les préconisations
du Grand Lyon)
Résultats :
Coefficient d’apport = 0,9
Surface active = 756 m²
Source : www.arehn.asso.fr
qs= 0,24 mm/min et Δh = 26 mm
Volume à stocker = 24 m3

Parallèlement, un dimensionnement mécanique doit compléter le dimensionnement hydraulique. Ce


dimensionnement mécanique est identique à celui des chaussées classiques.

6. Coûts indicatifs
(Fourchettes de prix données à titre indicatif)

Pour la réalisation
Pour une chaussée classique (étanche) ⇒ 240 à 290 € HT/ml de chaussée
Pour une chaussée poreuse ⇒ 270 à 450 € HT/ml de chaussée

Pour l’entretien
Lavage simple : 1 €HT/m²/an
Lavage et changement de la couche de roulement : 3 €HT/M²/an (5 cm tous les 5ans dans des
conditions normales d’utilisation).

7. Boite à astuces et Bibliographie


Les enrobés drainants peuvent se colmater rapidement.
En centre urbain, il est conseillé de plutôt réaliser des chaussées à structure réservoir avec un
revêtement étanche et une injection localisée avec des puisards à cloison siphoïde.
Le drain agricole classique doit être remplacé par un drain routier à cunette. En effet, ce dernier
drain permet à la fois la décantation des sables, la récupération de pollutions accidentelles et le
passage de buses de curage. Leur diamètre est d’environ 150 à 200 mm au minimum.
Enfin, il est essentiel de conserver la mémoire de la présence de tels ouvrages.

Bibliographie
- Fascicule 70 - Titre II : Ouvrages de recueil, de restitution et de stockage des eaux
pluviales
- Techniques alternatives aux réseaux d’assainissement pluvial. Éléments - clés pour leur
mise en oeuvre - Collections du CERTU - Novembre 1998 - 155 pages.
- www.adopta.free.fr
- Fiches pratiques technique (N°55 - janvier 2002)
- Guide « collectivités locales et ruissellement pluvial », CERTU, 2006
- Guide méthodologique pour la prise en compte des eaux pluviales dans les projets
d’aménagement
- Guide de préconisations des techniques applicables aux rejets des eaux pluviales dans le
département du Rhône

Grand Lyon - Fiche n°07 : Chaussée à structure réservoir


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