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Revue du rhumatisme 78 (2011) 214–219

Mise au point

Actualités de la dermatomyosite juvénile


Amine Zouagui ∗ , Sana Abourazzak , Mounia Lakhdar Idrissi , Fatima Zohra Souilmi , Sana Chaouki ,
Samir Atmani , Abdelhak Bouharrou , Moustapha Hida
Service de pédiatrie, hôpital Mère-Enfant, CHU Hassan II, route de Sidi Hrazem, 30000 Fès. Maroc

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : La dermatomyosite juvénile est une affection rare, qui reste la plus fréquente des myopathies inflam-
Accepté le 31 août 2010 matoires chroniques de l’enfant. Outre la peau et les muscles proximaux dont les atteintes sont
Disponible sur Internet le 22 décembre caractéristiques, la vasculopathie peut intéresser d’autres viscères et être multi-systémique. Une redé-
2010
finition des critères diagnostiques est en cours, appelés à s’élargir à d’autres manifestations cliniques et
à des examens sensibles et non invasifs comme l’IRM. Le retentissement de la dermatomyosite juvénile
Mots-clés : sur l’état de santé et sur la qualité de vie demeure considérable malgré la corticothérapie systémique et
Dermatomyosite juvénile
les immunosuppresseurs, qui en ont sensiblement amélioré le pronostic. Nombreux éléments prédictifs
Calcinose
Critères
d’évolution favorable ou péjorative ont été identifiés. La standardisation et la généralisation des outils
Évolution d’évaluation clinique permettront de conduire les essais cliniques nécessaires pour situer la place des
Traitement nouvelles options thérapeutiques chez l’enfant.
© 2010 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

1. Introduction port filles/garçons allant de 1,3 à 2,8 mais dépassant constamment


2 dans les plus grandes d’entre elles [1–7], à l’exception de deux
Parmi les myopathies inflammatoires idiopathiques à médiation des séries asiatiques dénotant par leur prédominance masculine
auto-immune, la dermatomyosite reste la plus fréquente de toutes. [8,9].
C’est une affection caractérisée par la constance d’une atteinte cuta-
née caractéristique à laquelle s’associe très souvent une atteinte
musculaire proximale bien que non obligatoire. Sensiblement plus 3. Physiopathologie
rare, la dermatomyosite juvénile (DMJ) est une entité possédant des
spécificités appelées à être mieux connues. Récemment, les bases La dermatomyosite figure parmi les myosites, qui désignent
physiopathologiques sont devenues plus claires et les outils diag- les affections associant un déficit musculaire à un infiltrat inflam-
nostiques plus élaborés, ouvrant de nouveaux horizons dans la prise matoire du muscle strié [10]. La susceptibilité génétique ne fait
en charge des patients. plus doute depuis que des systèmes HLA prédisposants ont été
identifiés, certains d’entre eux étant retrouvés de façon élective
dans les formes associées à une sclérodermie systémique [11]. À
2. Épidémiologie
l’image d’autres maladies auto-immunes, des facteurs environne-
mentaux devraient vraisemblablement intervenir pour précipiter
La DMJ reste une maladie rare à en juger par une incidence
les troubles, mais aucun d’entre eux n’a été formellement iden-
estimée à 3,2 cas par million d’enfants [1]. Dans une large étude
tifié. Bien que soulevée, l’hypothèse d’une interaction avec des
menée à l’échelle du Royaume-Uni, l’âge moyen au moment du
agents infectieux au cours de la période périnatale et la prime
diagnostic était de 7,7 ans, avec un délai d’évolution de 8,5 mois en
enfance n’a pu être démontrée [12]. Par le dérèglement de leur
moyenne avant la consultation [2]. Ce dernier représente un fac-
fonction d’immunorégulation, les interférons de type 1, notamment
teur de risque majeur d’évolution péjorative [3]. La prédominance
l’interféron ␣, occupent un rôle central dans le développement
féminine est plus ou moins prononcée selon les séries, avec un rap-
des myosites et maladies neuromusculaires inflammatoires [13].
Les mécanismes par lesquels ces cytokines entraînent ces troubles
n’ont pas encore été clarifiés. L’interféron ␣ semblerait être à
夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, l’origine de la surexpression des molécules du CMH de classe I dans
mais sa référence anglaise dans le même volume de Joint Bone Spine les myofibrilles en question et de la stimulation de la synthèse des
(doi:10.1016/j.jbspin.2010.12.007).
∗ Auteur correspondant. 13, rue Ahmed Amine, app. 5, Ville-Nouvelle, 30000 Fès, chémokines et de cytokines pro-inflammatoires [13]. D’ailleurs, des
Maroc. polymorphismes de TNF␣ et d’interleukine-1, cytokines suscep-
Adresse e-mail : amine.zouagui@gmail.com (A. Zouagui). tibles d’induire la production d’interféron ␣, ont déjà été retrouvés

1169-8330/$ – see front matter © 2010 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.rhum.2010.08.018
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avec prédilection chez les patients souffrant de DMJ. Certains de


ces polymorphismes sont synonymes de sévérité, à l’exemple du
TNF␣-308A qui caractérise des enfants dont les concentrations
de trombospondin-1 circulante sont particulièrement élevées et
dont la vasculopathie est plus sévère [14–16]. Le mécanisme final
responsable de l’agression, musculaire et extramusculaire, est en
revanche mieux connu : c’est la microangiopathie (vasculopathie)
médiée par le complément et le complexe d’attaque membra-
naire qui provoque les phénomènes ischémiques, eux-mêmes à
l’origine de la réaction inflammatoire observée. Cette réaction,
impliquant des lymphocytes T, est induite et entretenue par les cel-
lules dendritiques plasmacytoïdes devenues matures. Ces cellules
présentatrices de l’antigène se retrouvent à des concentrations
élevées dans l’infiltrat inflammatoire périvasculaire des malades
[10,17,18]. Il s’agit là d’un processus pathologique différent de celui
des polymyosites, au cours desquelles les myofibrilles subissent
une cytotoxicité directe des lymphocytes T CD8 + autoréactifs.
D’autres particularités ont été observées dans la DMJ comme
l’expression préférentielle par les vaisseaux musculaires de molé-
cules d’adhésion de type ICAM-1 [19].

4. Manifestations cliniques

Dans la DMJ, le tableau clinique est dans une certaine mesure


plus insidieux et plus systémique que dans la forme adulte. La fai-
blesse musculaire représente assez souvent le principal motif de
consultation, habituellement dans un contexte de signes généraux
comme l’asthénie, l’anorexie, l’irritabilité, les douleurs, la fièvre,
voire l’altération de l’état général [2]. Fig. 1. Pacards érythémato-œdémateux des paupières, rouge lilas parsemés de
macules achromiques correspondant à un érythème héliotrope, avec rash malaire.
4.1. Manifestations dermatologiques

Les signes dermatologiques sont bien souvent les premiers à


se manifester, même s’ils ne sont pas ceux qui mènent le plus le
patient à la consultation [4]. L’érythème héliotrope est un érythème
orbitaire en lunettes de couleur rouge lilacé, auquel peut s’associer
un œdème des paupières (Fig. 1). Il représente avec les papules
de Gottron, rouge violacé, kératosiques et siégeant classiquement
à la face dorsale des articulations des doigts sinon aux coudes ou
aux genoux, les signes dermatologiques les plus classiques. Leur
sensibilité dépasse les 80 % au moment de l’examen ; leur absence
n’exclut pas une possible survenue tardive [2,20].
D’autres symptômes moins spécifiques peuvent être présents,
parmi lesquels certains supposent une forme plutôt sévère :
l’érythème péri-unguéal (Fig. 2), pouvant être repéré à l’examen
attentif des paupières ou des gencives mais mieux apprécié par
capillaroscopie péri-unguéale, ou encore la lipodystrophie plus
fréquente dans les formes anciennes [3,5,20,21]. La calcinose
est un autre signe assez caractéristique de la DMJ et syno-
nyme de gravité. Elle désigne des calcifications sous-cutanées ou
Fig. 2. Éythème péri-unguéal.
musculo-aponévrotiques palpables, à rechercher prioritairement
aux coudes, aux genoux et aux fesses. Les lésions peuvent être
douloureuses et s’exposent à l’ulcération avec issue du contenu l’enfant peut se plaindre, parfois même exclusivement, de myalgies
sableux, la surinfection, les contractures ou l’impotence fonction- ou présenter une amyotrophie. Ce déficit concerne plus de 80 % des
nelle [3,5,6]. Ces calcifications peuvent être diffuses et être mises malades le jour de la consultation. Mais parmi les enfants restants,
en évidence par clichés de radiographies standards (Fig. 3). très nombreux sont ceux qui en rapportent des antécédents : diffi-
Enfin, des manifestations partagées par nombreuses maladies cultés à se vêtir, à se coiffer et à monter les escaliers entre autres
systémiques sont possibles, telles le prurit, le rash malaire, la [2,5]. Bien qu’elle soit très courante, l’atteinte musculaire n’est pas
photosensibilité, le phénomène de Raynaud, la sclérodactylie, les obligatoire, à l’image des exceptionnelles formes amyopathiques de
ulcérations cutanées ou buccales, une dermatite psoriasiforme du DMJ définies par l’absence conjuguée de symptômes musculaires,
cuir chevelu ou l’alopécie [4,11]. d’anomalies du testing musculaire et d’anomalies des enzymes
musculaires après six mois d’évolution. Les examens électromyo-
4.2. L’atteinte musculaire graphiques et la biopsie des muscles de ce groupe de patients sont
rarement pathologiques ; la calcinose et les signes de vasculopa-
À côté du déficit musculaire, habituellement progressif, symé- thie sévères sont quasi-absents et le pronostic est globalement
trique et prédominant aux ceintures et aux muscles cervicaux, favorable [2,4,22].
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4.3. Autres manifestations dix-huit semaines d’évolution en moyenne. De ce fait, il n’y a pas
de corrélation entre les valeurs dosées et le degré d’activité de la
Arthralgies ou arthrites, douleurs abdominales, dysphonie, dys- maladie [3,7]. Cela contredit les conclusions d’une étude rétrospec-
phagie ou dyspnée sont rarement inaugurales. Leur présence tive plus ancienne avec un échantillon nettement minoritaire où les
témoigne d’une forme grave [3,8]. En présence d’une calcinose, auteurs avaient noté à l’opposé une amélioration de la sensibilité
une atteinte péricardique ou myocardite doit être recherchée après six mois [4].
avec insistance, sachant que ces patients sont dix fois plus à
risque (30 %) de développer l’atteinte cardiaque [5]. L’atteinte 5.2. Anomalies histologiques et électromyographiques
myocardique peut prendre la forme de troubles du rythme ven-
triculaire, persistants dans les cas les plus graves [8]. L’existence La biopsie musculaire peut objectiver des anomalies histolo-
d’une lipodystrophie témoigne d’une évolution généralement giques communes à l’ensemble des myosites : nécrose focale et
ancienne. Il s’agit d’une perte lente et progressive du tissu adi- régénération des fibres musculaires à différents stades évolutifs,
peux sous-cutané touchant typiquement la partie supérieure infiltrat inflammatoire péri-vasculaire fait de cellules mononu-
du tronc, à laquelle peut s’associer cliniquement un hirsu- cléées principalement, des lymphocytes B, T et des macrophages.
tisme, une hépatomégalie ou des lésions d’acanthosis nigricans C’est la présence d’une atrophie péri-fasciculaire avec raréfaction
[20]. et dilatation compensatrice des capillaires qui est fort évocatrice
Enfin, un entretien avec l’enfant et ses parents permet d’une dermatomyosite [10]. Les cas avec forte présomption clinique
d’apprécier le bien-être de celui-ci, qui reste une préoccupation mais avec une étude histologique normale pourraient toujours
majeure pour les parents [23]. L’amélioration de la qualité de vie bénéficier d’une lecture en microscopie électronique cherchant à
liée à l’état de santé fait partie des paramètres mondialement mettre en évidence des inclusions tubuloréticulaires [4]. Le recours
reconnus et validés pour le suivi sous traitement des DMJ [24]. à l’échographie ou à l’IRM pour guider le siège de la biopsie mus-
culaire est utile pour optimiser sa sensibilité, si toutefois cette
5. Examens complémentaires dernière reste malgré tout nécessaire [26]. En effet, la biopsie mus-
culaire ne doit être envisagée que si elle s’avère décisive pour le
5.1. Anomalies des enzymes musculaires diagnostic, dans des situations où le tableau clinique reste peu
évocateur. L’électromyogramme peut chercher les éléments d’une
Les anomalies du dosage sérique des enzymes musculaires triade caractéristique : abondance de l’activité de fibrillation au
représentent le critère paraclinique le plus fréquemment exploité repos, réduction de la durée des potentiels d’unité motrice avec
dans les DMJ [2,25]. indentations au moment de la contraction volontaire [27]. Chez
Outre les aminotransférases, d’autres enzymes musculaires l’enfant, cet examen peu sensible et invasif perd tout intérêt en
peuvent être anormales : les CPK et les aldolases, les plus spé- présence d’autres outils plus sensibles ou/et moins agressifs.
cifiques, et les LDH, les plus sensibles. La sensibilité globale du
dosage sérique de ces enzymes dépasse 80 % lorsqu’il porte sur leur 5.3. Autres examens complémentaires
totalité, d’où l’intérêt à les doser dans leur ensemble [2,3,5,7]. En
revanche, leur sensibilité a tendance à baisser au fur et à mesure D’autres examens peuvent s’avérer utiles : la radiographie tho-
de l’évolution et les valeurs normales sont retrouvées après dix à racique est intéressante à la recherche d’un syndrome interstitiel,
en première intention avant la TDM thoracique ou l’exploration
fonctionnelle respiratoire. L’atteinte interstitielle pulmonaire,
habituellement asymptomatique à l’admission, peut être fortement
suspectée par le dosage sérique de la KL-6 retrouvée anormale-
ment élevée. Cette atteinte est relativement rare et inhabituelle
chez l’enfant, mais potentiellement mortelle [7]. Près des deux tiers
des patients sont positifs pour les anticorps antinucléaires, parmi
lesquels une majorité d’enfants porteurs de l’association DMJ-
sclérodermie systémique [7,11]. Pour Troyanov et al., ces enfants
tout comme ceux myositis-associated antibodies (MAA) -positifs
doivent appartenir à une entité à part dite « myosite de che-
vauchement » [28]. D’autres anticorps hautement spécifiques aux
dermatomyosites, les myositis-specific antibodies (MSA), ont été mis
en évidence : les anti-Mi-2 et les anti-p155/140 kDa notamment
[10,28,29]. Il a été démontré récemment que les enfants anti-
p155/140 kDa-positifs développent des atteintes cutanées plus
sévères, sans retentissement quant à l’évolution globale de leur
maladie [29]. En pratique, il n’y a aucune recommandation émise à
l’égard du dépistage de ces anticorps, qui n’influence pas de façon
directe la prise en charge.

6. Critères diagnostiques

6.1. Critères validés

Voilà plus de trois décennies maintenant que les critères de


Bohan et Peter demeurent le seul outil validé pour retenir le
Fig. 3. Multiples calcifications éparses, intéressant les parties molles de la jambe et
diagnostic de DMJ. La présence de signes cutanés caractéris-
de la cuisse. tiques (érythème héliotrope, papules de Gottron) constitue un
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critère indispensable, qui doit mener à la recherche d’autres cri- étant plus contraignants, ils sont réservés aux formes récalci-
tères confortant le diagnostic : déficit musculaire proximal et trantes [2,5,33,34]. L’association corticoïdes–méthotrexate est une
symétrique, anomalies des enzymes musculaires, anomalies élec- bonne alternative à la corticothérapie seule : à défaut d’accélérer
tromyographiques et anomalies histologiques typiques à la biopsie la rémission, elle permettrait de réduire les doses administrées
musculaire. La réunion de quatre critères parmi les cinq rend le en corticoïdes et par là même les effets secondaires et le risque
diagnostic certain, tandis qu’il est dit probable s’il n’y en a que trois de corticodépendance [32]. La voie sous-cutanée devrait être pri-
[30]. L’absence de signes cutanés face à la présence d’une atteinte vilégiée pour l’administration du méthotrexate vu le contexte de
musculaire caractéristique doit faire envisager le diagnostic d’une vasculopathie digestive.
polymyosite ou d’une autre myopathie ou connectivite, rendant la Les immunoglobulines en intraveineux ont déjà été tentés avec
biopsie musculaire indispensable [2]. Néanmoins, ces critères en succès dans des formes sévères, même si leur mécanisme d’action
cours de réévaluation à l’heure actuelle feront fort probablement demeure obscur [2,32,33]. L’efficacité des différentes solutions est
l’objet d’une révision, du moment que depuis leur établissement a priori la même et leur tolérance demeure assez bonne même si
des techniques nouvelles ont vu le jour comme l’IRM, appelée à elles entraînent chez les enfants sensiblement plus d’effets secon-
remplacer l’EMG, voire la biopsie musculaire [25]. daires, notamment pour celles à forte teneur en immunoglobulines
A [35,36].
La chloroquine, par ses propriétés photoprotectrices, et le tacro-
6.2. Outils en cours d’évaluation
limus, par son action inhibitrice de l’interleukine 2 sur l’activation
des lymphocytes T, peuvent améliorer les manifestations cutanées.
L’IRM a déjà été utilisée à large échelle, à une fréquence voisine
Ce dernier a par ailleurs été employé avec succès chez des enfants
sinon supérieure à celles de l’électromyographie et de la biop-
souffrant d’une forme rebelle de DMJ [37–39]. La biothérapie com-
sie musculaire malgré l’accessibilité nettement plus grande de ces
mence à trouver un intérêt dans la prise en charge de la DMJ :
deux dernières. Elle jouit d’une bonne sensibilité (76 %) et de la
une amélioration notable a été constatée à l’usage de l’infliximab
confiance des cliniciens qui l’ont jugé aussi performante que la
(inhibiteur du TNF␣) ou du rituximab (inhibiteur des lympho-
biopsie musculaire [2,25]. C’est donc son caractère non invasif qui
cytes B CD20 + ) dans des formes sévères, mais à une échelle trop
fera pencher pour la généralisation de son usage, aux dépens de
étroite pour en valider l’innocuité [40,41]. Dans une étude évaluant
l’EMG et de l’étude histologique. L’œdème musculaire reste la prin-
le traitement par anti-TNF␣ des spondylarthropathies juvéniles
cipale anomalie guettée à l’IRM, notamment en séquence T2 avec
réfractaires aux AINS, deux enfants parmi les 20 ont présenté un
suppression de graisse ou en séquence STIR. Cet œdème est habi-
effet indésirable jugé sérieux et ayant impliqué un arrêt transitoire
tuellement proximal et symétrique mais peut être le cas échéant
du traitement [42]. Seuls des essais cliniques contrôlés et randomi-
focal, voire distal. Dans ce dernier cas comme dans celui d’un
sés pourront situer la place de la biothérapie dans la prise en charge
œdème sous-cutané, c’est un signe de sévérité. L’injection de gado-
de la DMJ [12]. Dans les formes amyopathiques, la tendance est de
linium, non systématique, sera intéressante si le contexte ou les
plus en plus à l’abstention de tout traitement systémique. Cette
images laissent suspecter des abcès musculaires ou une arthrite
attitude conservatrice est justifiée dans la mesure où la majorité de
septique associés [26].
ces patients reste asymptomatique après plusieurs années de recul,
D’autres éléments ont été présélectionnés pour évaluer leur
suggérant le caractère bien distinct de cette entité au sein des DMJ
utilité diagnostique à côté des critères historiques et de l’IRM : dys-
[4,22].
phonie, calcinose et capillaroscopie unguéale [25].
7.2. Kinésithérapie
7. Traitement
La kinésithérapie représente un élément indispensable dans la
7.1. Traitements systémiques prise en charge de la DMJ. À la phase aiguë, elle vise à réhabiliter le
malade par des exercices modérés qui ne risquent pas d’aggraver
La corticothérapie systémique a représenté le véritable tour- l’inflammation musculaire. Après contrôle du processus inflam-
nant dans la prise en charge de la dermatomyosite juvénile. Tous matoire, il a été démontré qu’une kinésithérapie active est source
les auteurs s’accordent à la considérer comme étant le traitement d’amélioration fonctionnelle à long terme, aussi bien dans la force
de première intention chez l’enfant et l’adolescent, sachant qu’une que dans l’amplitude des mouvements [33].
bonne réponse est pressentie pour près de trois quarts de ces
malades [5]. En revanche, le schéma posologique et les modali- 7.3. Traitements adjuvants
tés d’administration ne font pas encore l’objet de consensus. S’il
est classique d’initier le traitement par de la prednisone à hau- Divers moyens ont été employés pour traiter la calcinose : dili-
teur de 2 mg/kg par jour sans dépasser 60 mg/j [31,32], d’autres tiazem, cochicine, EDTA, infiltrations par les corticoïdes et chirurgie
équipes ont obtenu une efficacité comparable à 1 mg/kg par d’excision entre autres [5]. Dans des formes sévères et récalci-
jour de prednisolone, avec certainement moins d’effets adverses trantes, une résolution spectaculaire s’est observée après mise en
[6]. Cette dose peut être fractionnée en plusieurs prises par route d’un traitement bien toléré par biphosphonate [43,44]. Tou-
jour dans les formes jugées sévères [33]. Le choix entre voie tefois, l’indication même d’un traitement spécifique est matière à
orale et bolus intraveineux (méthylprednisolone 10–30 mg/kg par controverse, le résultat étant incertain et l’éventualité d’une invo-
jour sans dépasser 1 g/j, trois jours de suite) n’influencerait pas lution spontanée étant réelle [5]. La photoprotection est vivement
l’évolution à long terme [5,33,34]. C’est un traitement de longue recommandée, l’exposition aux ultraviolets A et B serait un facteur
durée, à décroître très progressivement, sachant qu’une rémis- aggravant aussi bien de l’atteinte cutanée que de l’inflammation
sion s’observe deux à quatre ans et demi en moyenne après musculaire [33].
son instauration [4,8,32]. Les mesures hygiénodiététiques adju-
vantes ainsi que la supplémentation quotidienne en calcium et 8. Évaluation fonctionnelle
en vitamine D doivent être systématiques [33]. En cas d’échec ou
d’effets secondaires considérables, l’usage du méthotrexate doit À côté d’outils non-spécifiques comme le Manual Muscular
être envisagé. Les autres immunosuppresseurs comme notam- Testing (MMT) et le Childhood Muscular Assessment Score (CMAS)
ment la cylcosporine A, le cyclophosphamide et l’azathioprine qui évaluent la force musculaire ou encore le Childhood Health
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Assassment Questionnaire (CHAQ) qui rend compte de l’handicap diabète de type 2 [20]. L’évolution peut aussi se compliquer de
fonctionnel, le Disease Activity Score (DAS) reste le seul outil maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 et la maladie
d’évaluation spécifique des dermatomyosites en raison de sa prise cœliaque ou basculer vers la sclérodermie ou le lupus systémique
en considération des signes cutanés. La fiabilité de ces tests par exemple [20].
musculaires vient de leur caractère objectif et standardisé, permet-
tant une meilleure évaluation clinique et donc un réajustement 10. Conclusion
thérapeutique plus approprié [45]. Ils devraient donc être pra-
tiqués avant tout traitement et refaits à intervalles réguliers. La DMJ est une affection rare, lourde et chronique relevant d’une
MMT/CMAS, CHAQ et DAS constituent à côté de l’évaluation mus- prise en charge spécialisée et multidisciplinaire. Les signes der-
culaire globale par le médecin, l’évaluation musculaire globale par matologiques et dans une certaine mesure le déficit musculaire
les parents/enfants et la qualité de vie liée à l’état de santé les restent les manifestations les plus constantes, mais aucun para-
six paramètres récemment retenus et validés à l’échelle inter- mètre, clinique ou paraclinique, n’est d’une sensibilité parfaite. Les
nationale dans l’évaluation des DMJ [24]. Cette initiative a pour critères diagnostiques sont en cours de réévaluation, probablement
but de permettre des études comparatives et des essais cliniques à la faveur de l’IRM musculaire qui commence d’ores et déjà à se
à large échelle qui posséderont forcément une portée considé- substituer à l’électromyographie et l’histologie. Le recours à la cor-
rable. ticothérapie systémique et aux immunosuppresseurs a permis de
réduire une mortalité qui était jusque là préoccupante. La systé-
9. Évolution matisation et la standardisation des tests musculaires et des scores
d’évaluation de la sévérité de la maladie permettront un suivi plus
9.1. Profil évolutif juste et autoriseront des essais cliniques à large échelle. Malgré le
faible nombre de cas de DMJ, la tendance est à la définition de sous-
Le cours évolutif est un des aspects marquant la différence entre groupes aux profils génétique, sérologique et clinique distincts, afin
dermatomyosite et DMJ : une fois en rémission, les enfants et ado- d’y adapter au mieux l’attitude thérapeutique.
lescents souffrant de DMJ semblent récupérer l’intégralité de leur
fonction musculaire plus souvent que les adultes [8]. La définition
Conflit d’intérêt
de rémission ne fait pas encore l’objet d’un consensus : pour cer-
tains auteurs, elle est prononcée après six mois d’évolution sans
Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt.
traitement et sans le moindre symptôme [32]. En moyenne, elle
s’observe après deux à quatre années et demie de prise en charge
adéquate et n’est durable que pour moins de la moitié des malades Références
[32]. La précocité de la mise en route du traitement est l’élément le
[1] Mendez EP, Lipton R, Ramsey-Goldman R, et al. US incidence of juvenile der-
plus déterminant pour la bonne évolution de la DMJ [3,33]. Après matomyositis, 1995–1998: results from the National Institute of Arthritis and
trois à six mois de traitement, la persistance des papules de Got- Musculoskeletal and Skin Diseases Registry. Arthritis Rheum 2003;49:300–5.
tron ou des anomalies à la capillaroscopie péri-unguéale va de pair [2] McCann LJ, Juggins AD, Maillard SM, et al. The Juvenile Dermatomyositis Natio-
nal Registry and Repository (UK and Ireland) clinical characteristics of children
avec une rémission lointaine [32]. Aucun facteur n’est prédictif, en recruited within the first 5 yr. Rheumatology (Oxford) 2006;45:1255–60.
revanche, du mode évolutif de la maladie, qui peut être monocy- [3] Pachman LM, Abbott K, Sinacore JM, et al. Duration of illness is an impor-
clique, polycyclique ou chronique (maladie active après trois ans tant variable for untreated children with juvenile dermatomyositis. J Pediatr
2006;148:247–53.
d’évolution) [8,32]. La mortalité est en nette diminution : actuel- [4] Peloro TM, Miller OF, 3rd, Hahn TF, et al. Juvenile dermatomyositis: a retros-
lement, elle varie de 0,7 à 7 % [2,5], alors qu’elle était de 30 à 40 % pective review of a 30-year experience. J Am Acad Dermatol 2001;45:28–34.
il y a quelques décennies [33,46]. La première cause de décès est [5] Sallum AM, Pivato FC, Doria-Filho U, et al. Risk factors associated with calcinosis
of juvenile dermatomyositis. J Pediatr (Rio J) 2008;84:68–74.
le sepsis, dont le point de départ est souvent pulmonaire [5,8].
[6] Tabarki B, Ponsot G, Prieur AM, et al. Childhood dermatomyositis: clinical
Viennent ensuite les conséquences des localisations viscérales de course of 36 patients treated with low doses of corticosteroids. Eur J Paediatr
la vasculopathie telles les perforations digestives [5], la défaillance Neurol 1998;2:205–11.
[7] Morinishi Y, Oh-Ishi T, Kabuki T, et al. Dermatomyositis: clinical characteris-
myocardique [20] ou la détresse respiratoire liée à l’atteinte inter-
tics and the relatively high risk of interstitial lung disease. Mod Rheumatol
stitielle, à la faiblesse musculaire et/ou précipitée par les infections 2007;17:413–7.
à répétitions [2,7]. [8] Singh S, Bansal A. Twelve years experience of juvenile dermatomyositis in North
India. Rheumatol Int 2006;26:510–5.
[9] Hiketa T, Matsumoto Y, Ohashi M, et al. Juvenile dermatomyositis: a statistical
9.2. Complications study of 114 patients with dermatomyositis. J Dermatol 1992;19:470–6.
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La calcinose peut concerner plus de 40 % des enfants, dont un logie des myopathies inflammatoires. Rev Med Interne 2007;28:603–12.
quart avant que le diagnostic n’ait été formellement établi. Ces [11] Wedderburn LR, McHugh NJ, Chinoy H, et al. HLA class II haplotype
and autoantibody associations in children with juvenile dermatomyositis
calcifications persistent en moyenne 16 mois et peuvent être dou- and juvenile dermatomyositis-scleroderma overlap. Rheumatology (Oxford)
loureuses ou exposées au risque d’ulcération avec issue du contenu 2007;46:1786–91.
sableux, de surinfection ou de contractures avec impotence fonc- [12] Feldman BM, Rider LG, Reed AM, et al. Juvenile dermatomyositis and other
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tionnelle [3,5,6]. Une des études a démontré la grande morbidité [13] Stübgen JP. Interferon alpha and neuromuscular disorders. J Neuroimmunol
des patients porteurs de calcinose, qui sont significativement plus 2009;207:3–17.
prédisposés à l’atteinte cardiaque et nécessitent très souvent le [14] Pachman LM, Liotta-Davis MR, Hong DK, et al. TNFalpha-308A allele in juve-
nile dermatomyositis: association with increased production of tumor necrosis
recours à un immunosuppresseur. Selon cette même étude, il n’y a
factor alpha, disease duration, and pathologic calcifi cations. Arthritis Rheum
en revanche pas d’impact sur la mortalité [5]. La recherche d’une 2000;43:2368–77.
néoplasie sous-jacente, classique chez l’adulte, est inutile chez [15] Mamyrova G, O’Hanlon TP, Sillers L, et al. Cytokine gene polymorphisms
as risk and severity factors for juvenile dermatomyositis. Arthritis Rheum
l’enfant étant donné son caractère exceptionnel dans les formes
2008;58:3941–50.
juvéniles [47]. Entre 10 et 40 % des patients risquent de dévelop- [16] Lutz J, Huwiler KG, Fedczyna T, et al. Increased plasma thrombospondin-1 (TSP-
per une lipodystrophie, qu’elle soit généralisée, partielle ou locale. 1) levels are associated with the TNF alpha-308A allele in children with juvenile
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