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Manifestations Rhumatologiques de la Sarcoïdose.


Rhumatologic disorders of Sarcoïdosis.

Tarik Youssoufi, Fatima Zahra Haddani, Abdelhafid Guich, Hasna Hassikou.


Service de Rhumatologie, Hôpital Militaire Moulay Ismail, Meknès - Maroc.

DOI: 10.24398/A.315.2019 Rev Mar Rhum 2019; 47: 8-15

Résumé Abstract
La sarcoïdose est une granulomatose
Sarcoidosisis a systemic granulomatous disease
multiviscérale à fort tropisme pulmonaire. Ses
with a strong pulmonary tropism. Involvement of
manifestations rhumatologiques sont beaucoup
plus rares et peuvent être inaugurales. L’atteinte the musculo-skeletal system is far less common

articulaire est dominée par le syndrome de Lofgren and may be inaugural. Articular involvement is
et la polyarthrite aigue. Difficile à diagnostiquer en dominated by Lofgren-syndrome. Difficult to
l’absence de signes spécifique d’orientation. Le diagnose when specific signs of orientation are
traitement de l’atteinte articulaire sarcoïdosique
missed. Treatmentof rheumatologic disorders
est encore mal codifié. Il repose principalement
often involves non steroidal anti-inflammatory
sur les anti-inflammatoires stéroïdiens ou non
drugs, corticosteroids and methotrexate. Biological
stéroïdiens, les corticoïdes et le méthotrexate.
Les perspectives thérapeutiques dans les formes therapies such as the anti-TNFα and the anti-
sévères et réfractaires sont aux biothérapies, CD20 were showed to be effective in some case
attestées par les quelques observations reports of severe and refractory disease.
prometteuses avec les anti-TNFα et l’anti-CD20.
The pulmonary involvement has benefited these
L’atteinte pulmonaire a bénéficié ces dernières
années d’avancées particulières. La détection last years from particular advances. The detection

des lésions par des techniques d’imageries plus of lesions by more sensitive imaging techniques
sensible comme l’IRM et le TEP-scan. Un champ de such as MRI and PET scan. A field of reflection was
réflexion s’est ouvert sur le risque accru de fragilité opened on the increased risk of bone fragility in
osseuse chez ces patients particulièrement
these patients, especially when they are treated
lorsqu’ils sont traités par corticothérapie et
with corticosteroid therapy, and the risk of
relativement le risque d’hypercalcémie qui
hypercalcemia, which was a barrier to introduce
constituait un frein à l’instauration d’un traitement
préventif. preventive treatment.

Mots clés : Sarcoïdose, polyarthrite, dactylite Key words : Sarcoïdosis, polyarthritis,


sarcoidosique, lacune osseuse, hypercalcémie. dactylitis, osteolysis, hypercalcemia.

La sarcoïdose ou maladie de Besnier-Boeck-Schaumann Boeck en 1899 [1]. L’atteinte osseuse a été décrite pour la
(BBS) est une affection granulomateuse systémique d’étiologie
première fois par Perthes en 1920 et Jungling en 1928 [2].
inconnue touchant avec prédilection l’appareil respiratoire
En 1946, Löfgrena décrit une forme clinique particulière de
et les voies lymphatiques. Les premières observations de
cette maladie ont été rapportées par Besnier en 1889 et la maladie comportant une polyarthrite migratrice [3].

Correspondance à adresser à : Dr. T. Youssoufi


Email : tarikyoussoufi89@gmail.com
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EPIDEMIOLOGIE
Il s’agit d’une affection ubiquitaire plus fréquente dans le
nord de l’Europe. Son incidence varie de 15 à 22/100000
habitants/an. Elle est rare chez le sujet noir mais revêt une
gravité particulière. Une légère prédominance féminine est
notée avec un sex-ratio femmes/hommes variant entre 1.2
et 1.5 [1]. La sarcoïdose peut survenir à tout âge avec une
fréquence plus élevée entre 25 et 45 ans. Elle est rare avant
l’âge de 15 ans et exceptionnelle avant l’âge de 4 ans [1].
Les manifestations extra-thoraciques de la sarcoïdose sont
Figure 2 : Dactylite sarcoïdosique. A gauche ; dactylite type
fréquentes; elles concernent 30 à 50% des patients [1]. Elles
1, multiples volumineuse géodes. Au milieu ; dactylite de type
englobent entre autre les manifestations rhumatologiques
2 avec de multiples petites lacunes pseudo-kystiques.A droit ;
qui sont assez diverses et actuellement bien connues. Ces type 3 avec un aspect « en nid d’abeille ».
dernières sont parfois révélatrices de la maladie.

PHYSIOPATHOLOGIE
La sarcoïdose est une granulomatose systémique d’étiologie
inconnue, suggérant une réaction immunitaire exagérée
médiée par le système monocytes-macrophages et les
lymphocytes T, en réponse à des antigènes non encore
identifiés, survenant sur un terrain génétique particulier [4,
5], ainsi que l’intervention de facteurs environnementaux.
Le granulome sans nécrose caséeuse, lésion principale mais
non spécifique, est constitué au centre de macrophages,
cellules épithélioïdes et géantes, en contact étroit avec les Figure 3 : Signal classique d’une atteinte vertébrale à l’IRM :
lymphocytes T CD4+ [6]. hyper signal en pondération T2, hypo signal en pondération T1
et prenant le contraste après injection.
La réponse innée est impliquée dans la constitution du
granulome, via les Toll like récepteurs ou la Serum amyloid
A protéine présente dans les granulomes. La réponse
adaptative de type Th1 liée à la présentation antigénique des
macrophages activés aux lymphocytes T CD4+, entraîne la
production d’interféron-gamma, TNF-α, avec prolifération,
migration et activation des cellules immunitaires.

Figure 4 : Large lésion lytique de l’extrémité inférieure de


l’ulna droit sans réaction périostée, vue par radiographie puis
Scanner en coupe frontale.

La persistance du signal Th1 dû à l’absence de rétrocontrôle


négatif (dysfonction des lymphocytes T régulateurs,
polymorphisme de BTNL2, molécule de co-stimulation qui
Figure 1 : Hippocratisme digital du premier rayon gauche inhibe l’activation des lymphocytes T(2)) maintiendrait le
avec un ongle fendillé granulome. Récemment, une sous-expression des gènes du

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protéasome, suggère un défaut de dégradation des débris - Type III : forme diffuse microgéodique ou «grillagée» avec
protéiques entretenant l’inflammation [7]. perte de la différenciation corticomédullaire (Figure 2c).
Le diagnostic différentiel peut se poser avec la goutte, la
LES MANIFESTATIONS OSTEO- dysplasie fibreuse, le chondrome, la maladie d’Ollier, la
ARTICULAIRES tuberculose et les phacomatoses. Dans les cas litigieux,
Elles regroupent les atteintes osseuses, articulaires, péri la scintigraphie et l’IRM peuvent être d’un grand apport,
articulaires et musculaires de la sarcoïdose. On peut aussi permettant de retrouver le caractère multi-focal des lésions
intégrer dans ce cadre les désordres phosphocalciques et et d’orienter vers leur nature granulomateuse [8-12].
certaines associations pathologiques.
- L’atteinte du crâne
Les manifestations osseuses Localisation rare, souvent asymptomatique, qui se traduit
Décrites par Perthes (1920) et Jungling (1928) sous le rarement par des céphalées, otalgies ou une hypoacousie
terme d’«ostéite tuberculoïde ». Leur fréquence est estimée signant l’atteinte du rocher [18]. Les radiographies montrent
entre 1% et 15% selon les séries [8-12]. Elle dépend du des lacunes à bords nets, uniques ou multiples [19]. Dans
nombre de clichés radiologiques réalisées : proche de 5% certains cas, on peut noter une atteinte ostéolytique des os
si radiographies des mains sont réalisées systématiquement, propres du nez en regard d’un lupus pernio de la pyramide
et entre 10 et 15% si un squelette entier est réalisé [13]. nasale [20].
Une légère prédominance féminine est notée. L’âge moyen - L’atteinte rachidienne
varie de 40 à 50 ans [10]. La sarcoïdose est habituellement
C’est une localisation fréquente mais souvent méconnue.
connue au moment du diagnostic avec une atteinte Cependant, une cinquantaine d’observations sont publiées
pulmonaire présente dans 80 à 90% des cas. L’association [21-23]. Les études avec autopsie systématique montrent
aux manifestations articulaires est relativement rare. des granulomes tuberculoïdes dans la moelle osseuse
Certains auteurs pensent à une exclusion mutuelle entre vertébrale dans 50% des cas. L’atteinte rachidienne est
atteinte osseuse et articulaire. rarement isolée ou révélatrice. Elle se traduit cliniquement
L’utilisation de l’IRM et du TEP-scan permet de détecter par des rachialgies et une raideur associée ou non à une
des lésions non visibles en radiographie conventionnelle. déformation. Elle siège habituellement à la charnière
L’utilisation de la TEP est devenue une pratique courante dorso-lombaire.
dans les formes évolutives de sarcoïdose, remplaçant Lesaspects radiologiques sont variables et non
ainsi la scintigraphie dans la détection des lésions extra- spécifiques. On peut observer une ostéolyse corporéale
pulmonaires parce qu’elles sont plus sensible. et/ou pédiculaire avec parfoistassement vertébral, un
La dactylite sarcoïdosique aspect de spondylodiscite avec pincement discal minime
Représente 90% des localisations osseuses et touche
essentiellement les mains [14, 15]. Elle est aussi appelée «
pseudo-polyarthrite acromélique sarcoïdosique». En effet,
l’atteinte est symétrique et touche de façon préférentielle
les 2ème et 3ème phalanges. Les parties molles en regard
sont infiltrées. On note une déformation en saucisse ou en
radis et parfois un pseudo-hippocratisme digital [16]. La
peau est sillonnée de veinosités et est de coloration violine
cyanotique. Les ongles peuvent être fragiles fendillés (figure
1). Les douleurs sont inconstantes et signent l’acro-ostéolyse
[17]. La dactylite sarcoïdosique présente essentiellement 3
aspects radiologiques [9-12]:
- Type I : forme «à grande bulle» est le plus rare. Volumineuse
géode donnant à la phalange un aspect évidé (Figure 2a).
- Type II : le plus fréquent. C’est la forme kystique (Figure
2b). Figure 1 : Hippocratisme digital du premier rayon gauche
avec un ongle fendillé

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et image de fuseau paravertébral pseudo-pottique ou Concernant le risque fracturaire, il existe peu de données
une ostéocondensation avec ostéosclérose (vertèbre dans la littérature, mais les résultats vont tous dans le
ivoire) [24]. Ces images sont souvent trompeuses sens d’un risque élevé. Dans une étude transversale [33],
nécessitant le recours à la biopsie osseuse dans les cas 23,5% des 142 patients avaient présenté une fracture, ce
difficiles (figure 3). qui pour la moyenne d’âge (51 ans) est élevé comparé à la
La scintigraphie peut également être utile en montrant prévalence de certaines études épidémiologiques. Le risque
les lésions rachidiennes associées à d’autres foyers fracturaireétait lié à la dose de corticothérapie et à l’apport
d’hyperfixation (mains, os longs, crâne, bassin) [25]. faible de calcium mais également un taux sérique de 25(OH)
vit D bas (<10 ng/ml). Ce risque n’était pas associé aux
L’apport de l’IRM est discuté. Elle montre habituellement
résultats de la DMO. A la lumière des dernière études, il
des anomalies non spécifiques du signal de la moelle
semble que l’en puisse proposer une supplémentations en vit
osseuse avec des plages d’hyposignal T1, hypersignal T2
D chez des patients n’ayant pas de BBS active mais un taux
et rehaussement après injection de Gadolinium pouvant
de 25 (OH) vit D abaissé. Le taux idéal chez ces patients n’est
prêter à confusion avec une métastase osseuse [24]. Elle
pas connu mais pourrait être plus faible entre 15-20 ng/
est surtout utile pour le suivi thérapeutique en montrant
ml, avec une surveillance prudente. Un apport en calcium
une normalisation des signaux sous traitement corticoïde
semble être souhaité en favorisant l’apport alimentaire.
[26]. Des complications à type de compression radiculo-
médullaire secondaire au développement de granulomes Les troubles du métabolisme phosphocalcique
sarcoïdosiques intramédullaires ou méningés ont été Une hypercalcémie est retrouvée dans 2 à 17% des cas
rapportées dans la littérature [27]. [34]. Elle est souvent asymptomatique. Mais, elle peut
- L’atteinte costale être révélatrice. Elle est plus fréquente en été en raison de
Exceptionnelle. Elle se traduit radiologiquement par une l’exposition solaire. Sa réponse aux corticoïdes constitue
lésion lytique, condensante ou mixte. Quelques observations un critère diagnostique important. Une hypercalciurie est
de localisation sternale, révélatrice dans un cas, sont notée dans 30 à 60% des cas. La phosphorémie et les
rapportées [11, 12, 28, 29]. phosphatases alcalines sont habituellement normales. La
parathormone (PTH) est normale ou abaissée. La survenue
- L’atteinte du bassin
d’une lithiase calcique ou d’une néphrocalcinose est
Se traduit souvent par des images d’ostéocondensation rare (<1%) [34]. Le mécanisme physiopathologique des
isolée. Mais, en cas de radiographies normales, l’IRM du anomalies du métabolisme phosphocalcique est le suivant :
bassin peut être d’un grand apport [30]. sous l’impulsion des LT activés, l’activation macrophagique
- L’atteinte des membres est responsable d’une synthèse d’INF gamma et IL-2, il se
produit une 1-alpha hydroxylation extra rénale au sein du
Quelques cas de localisation de la sarcoïdose aux os
granulome entraînant un taux élevé des calcitriol forme
longs (humérus, fémur, tibia) sont rapportés. Les images
active de vit D, responsable de cas d’hypercalcémie [37].
radiologiques ne sont pas spécifiques. Il s’agit souvent
d’images lacunaires uniques ou multiples de siège L’expression de ce gène est corrélée à l’activité de la
épiphysaire (figure 4). La corticale est amincie avec présence maladie, mais elle n’est pas modifiée par la PTH ni par
parfois de fractures pathologiques sans réaction périostée la calcitonine [35]. Cependant, plusieurs points restent
[31]. Quelques cas d’ostéoarthropathiehypertrophiante obscurs : D’une part, il n’existe pas d’effet feed-back
sont publiés [32]. négatif de la 1,25-vitamine D3 sur la 1·-hydroxylase.
D’autre part, l’excès de la vitamine D3 n’est pas la seule
Sarcoidose, DMO et risque fracturaire
cause d’hypercalcémie au cours de la sarcoïdose et d’autres
Les données sur ce sujet divergent. Des études anciennes maladies granulomateuses. En effet, la 1,25-vitamine D3
ont montré une baisse de DMO au cours de la maladie n’est pas élevée chez tous les patients atteints de sarcoïdose
indépendamment de la corticothérapie. Plus récemment, avec hypercalcémie [36]. Le retentissement de ces anomalies
un travail transversal sur 124 patients, puis prospectif sur l’os est mal évalué.
longitudinal portant sur 66 patients n’a pas retrouvé de
DMO abaissée (mais sans groupe contrôle) ni de variation Les manifestations articulaires
DMO après un suivi de 4 ans y compris chez les patients L’atteinte articulaire est observée en moyenne dans 10
traités par corticoïdes. à 35% des cas de sarcoïdose [10,12] et est rarement

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inaugurale ou révélatrice (à l’exception du syndrome de - Les polyarthrites aiguës


Löfgren). Cette fréquence est de 5 à 10% en médecine Se voient dans 10% des cas et sont comparables à celle du
interne et pneumologie et de 80% en rhumatologie. Une syndrome de Löfgren mais sans érythème noueux [17]. Le
nette prédominance féminine est notée. Plusieurs formes diagnostic positif est difficile en l’absence d’adénopathies.
cliniques ont été décrites: La biopsie synoviale, parfois nécessaire, peut apporter
- Le syndrome de Löfgren la preuve histologique en montrant les granulomes
Est défini par l’association d’une polyarthrite migratrice, sarcoïdosiques. L’évolution est habituellement favorable
d’un érythème noueux et d’adénopathies hilaires avec régression spontanée de la polyarthrite. Des récidives
bilatérales. Sa fréquence est variable selon les séries : sont toutefois possibles [40].
32% en Grande Bretagne, 25% en Suède et 2,5 à 5% en - Les polyarthrites chroniques
France et aux USA [17]. On note une nette prédominance Ont été décrites pour la première fois par Burman en 1936
féminine avec un âge moyen de survenue de 35 ans et [11]. Environ 50 cas sont publiés jusqu’à ce jour dont 20
un début au printemps dans prêt de la moitié des cas. Les
avec preuve anatomopathologique. Elles se voient surtout
signes articulaires touchent avec prédilection les membres
chez le sujet jeune (<40 ans). D’après une revue de ces cas
inférieurs (genoux, chevilles) et peuvent évoluer dans un
[17], l’atteinte articulaire est inaugurale dans 50% des cas
contexte fébrile. L’érythème noueux ne présente aucune
et peut précéder de quelques années les autres signes. Le
particularité clinique. Les radiographies articulaires sont
début est progressif oligo puis polyarticulaire.
normales.
L’atteinte est bilatérale et symétrique touchant les genoux, les
Dans 90% des cas, les sujets n’ont aucun signe fonctionnel
chevilles et les poignets, rarement les petites articulations.
respiratoire, mais la radiographie du thorax montre des
Des ténosynovites peuvent s’observer. Le syndrome
adénopathies hilaires bilatérales: type I (prêt de 80% des
inflammatoire biologique est habituellement modéré. La
cas) et type IIa (15 à 20% des cas). L’anergie tuberculinique
sérologie rhumatoïde est parfois positive. Une hyper uricémie
est constante.
est notée dans 20% des cas. Le bilan phosphocalcique
Sur le plan biologique, on note un syndrome inflammatoire est normal. Le liquide synovialest inflammatoire avec une
plutôt modéré. Le dosage d’enzyme de conversion (EC) formule lymphocytaire.
est élevé dans 50% des cas [38]. Le syndrome de Löfgren
Les radiographies sont normales ou peuvent montrer un
inaugural est de bon pronostic. Un taux normal de l’EC est
discret pincement articulaire, des géodes sous chondrales ou
également un élément de bon pronostic. L’évolution se fait
une atteinte osseuse de la sarcoïdose. La biopsie synoviale
vers la chronicité dans 5 à 10% des cas. Les récidives se
rarement pratiquée apporte la preuve histologique en
voient dans 5% des cas [31].
montrant les granulomes sarcoïdosique. L’évolution se fait
Une prédisposition génétique est suspectée par certains par poussées.
auteurs avec une fréquence plus élevée du syndrome de
L’apparition de déformations est rare et l’évolution vers
Löfgren chez les patients HLAA1, B8, DR3. Un travail récent
des arthropathies destructrices est exceptionnelle. Elle fait
a étudié le profil génétique de 114 patients présentant une
discuter dans ce cas soit une extension de la sarcoïdose
sarcoïdose thoracique comparativement avec 425 sujets
à l’os sous-chondral soit une polyarthrite rhumatoïde (PR)
témoins sains. Au cours du syndrome de Löfgren, il a été
associée. Ces polyarthrites chroniques sarcoïdosiques
noté une fréquence plus élevée du génotype 308*A du TNF·,
répondent bien à la corticothérapie.
de la lymphotoxine · +252*G et du HLA DRB1*03 [39].
- Sarcoïdose et sacro-illite
- Les arthralgies inflammatoires
L’atteinte sacroiliaque est rare au cours de la sarcoïdose.
Sont fréquentes, souvent spontanément résolutives mais
Une association avec une spondylarthrite est trouvée dans
récidivantes. Elles traduisent des synovites frustes et touchent
prêt d’une fois sur deux [45, 46]. Il s’agit le plus souvent
avec prédilection les membres inférieurs.
d’une atteinte unilatérale ; les lésions prédominent sur la
- Les mono et oligoarthrites aiguës berge iliaque avec ostéo-condensation et très peu d’érosions
Sont rares, parfoisinaugurales et habituellement (figure 5). Une biopsie osseuse doit être réalisée pour
récidivantes.Il s’agit souvent d’une biarthrite des chevilles confirmer le diagnostic de sarcoidose et afin d’éliminer une
réalisant unaspect évocateur en « pattes d’éléphant ». origine infectieuse, notamment la tuberculose.

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Les manifestations péri-articulaires identifié parmi les sujets témoins. Il s’agissait de trois cas de
Les périarthrites aiguës ont été initialement décrites par PR, d’un cas de lupus, d’un cas de syndrome de Sjögren et
Caplanen 1970. Elles prédominent chez l’homme et touchent d’un cas de sclérodermie [47].
essentiellement la cheville mais également le genou. Elles Une attention particulière doit être portée à l’association
sont parfois calcifiantes notamment au niveau des hanches. sarcoïdose et syndrome de Sjögren : S’agit-il d’une
L’échographie montre une infiltration des tissus péri- association réelle ou d’une infiltration des glandes salivaires
articulaires ainsi qu’une ténosynovite. L’IRM trouve au cours de la sarcoïdose simulant un syndrome de Sjögren?
unhypersignal diffus des tissus sous-cutanés [41]. La Une revue de la littérature regroupant 59 observations
fréquenceréelle de l’atteinte péri-articulaire semble sous- d’association sarcoïdose et syndrome de Sjögren. La biopsie
estimée carsouvent confondue avec l’atteinte articulaire. des glandes salivaires accessoires a révélé une authentique
L’atteinte tendineuse se manifeste habituellement sous forme association dans 28 cas et d’une sarcoïdose isolée dans 25
d’une ténosynovite des extenseurs des doigts plus rarement cas. Dans les cas de coexistence d’une sarcoïdose et d’un
des fléchisseurs ou d’une tendinite d’Achille habituellement syndrome de Sjögren, il a été noté une fréquence élevée
bilatérale souvent inaugurale d’un syndrome de Löfgren de symptômes systémiques à type d’arthrite et d’uvéite
[42]. Des cas de rhumatisme de Jaccoud témoignant d’une avec une positivité plus fréquente des AAN et du facteur
atteinte tendineuse sont rapportés dans la littérature [43]. rhumatoïde [48,49].
Des acroparesthésies avec syndrome du canal carpien ont L’association à une goutte ou à une chondrocalcinose
été notées dans 30 à 40% des cas et étaient secondaires à articulaire est exceptionnelle [47].
une ténosynovite des fléchisseurs [44].
TRAITEMENT
Les manifestations musculaires
Le caractère souvent peu ou pas douloureux des localisations
L’existence de signes fonctionnelles musculaires n’est
osseuses, le caractère transitoire et spontanément régressif
retrouvée que dans 2 à 23% des cas alors que l’histologie
et sans séquelle des signes articulaires en général, rendent
est positive chez près de 70% des malades. Cette atteinte
compte de la non nécessité de traitement autre que
musculaire peut se présenter sous 3 formes cliniques: diffuse,
symptomatique dans la très grande majorité des cas.
myositique et pseudotumorale.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens
La forme diffuse se traduit par une myopathie chronique
ainsi que la colchicine sont souvent efficace au cours des
prédominant aux ceintures associée à une possible
arthralgies et arthrite aigues.
amyotrophie et à des contractures musculaires. Les douleurs
sont rarement importantes. Les enzymes musculaires sont Le recours aux corticoïdes n’est envisagé que dans les
normales dans lamajorité des cas. Cette forme est parfois formes sévères et très algiques, les formes chroniques
totalement isolée et s’observe plus volontiers chez les femmes et les formes systémiques. Leur efficacité est inconstante
ménopausées. dans les polyarthrites chroniques. Cependant, une étude
assez ancienne a pu démontrer l’efficacité durable de
La forme myositique peut être révélatrice, à différentier
corticothérapie administrée sous forme de bolus intra
de la polymyosite, par la mise en évidence à l’examen
veineux dans 3 cas de dactylite chronique sévère [50].
anatomopathologique du granulome épithélioïde et giganto-
cellulaire sans nécrose caséeuse. La forme nodulaire ou Traitements de deuxième ligne
pseudotumorale est rare.
Il y a peu de publications les comparant, leur choix dépend
Sarcoïdose et associations de l’organe atteint, des habitudes du praticien et du terrain
Plusieurs observations de sarcoïdose associée à une (la sévérité de l’atteinte pulmonaire, l’existence d’une atteinte
connectivite sont rapportées dans la littérature. Il s’agit de hépatique, désir de paternité/maternité, présence d’un
cas de lupus, de sclérodermie, de connectivite mixte, de déficit en thiopurine méthyl transférase, ou une insuffisance
syndrome de Sjögren et de PR. Une étude rétrospective rénale sous-jacente)
s’étalant sur dix ans a porté sur 569 cas de connectivite L’efficacité du méthotrexate à faible dose ne repose que
versus 894 sujets témoins. Parmi les malades présentant une sur des courtes séries ouvertes et quelques observations de
connectivite, l’association à une sarcoïdose a été retrouvée cas, avec des résultats probablement comparable à ceux de
dans six cas, alors qu’aucun cas de sarcoïdose n’a été l’azathioprine.

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Le leflunomide a été proposé seul ou en association au 2. Chaouat Y, Benichou C. La maladie de Perthes-Jungling. Gaz
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Traitements de troisième ligne : DRB1 genepolymorphismswithLöfgren’s syndrome in Czech
patients withsarcoidosis. Tissue Antigens2005;65:163-71.
Le cylclophosphamide est rarement utilisé, il peut être
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L’Etanercept ou le Golimumab, n’ont pas montré d’efficacité 24.
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sont souvent méconnues car asymptomatiques. Elles 1992;4:76-80.
peuvent poser des problèmes diagnostiques si elles sont 15. Allanore Y, Perrot S, Menkès CJ, Kahan A. Traitement d’une
inaugurales et/ou isolées. Leur traitement est essentiellement atteinte osseuse sarcoïdosique bifocale associant calcanéite
symptomatique mais le recours aux immunosuppresseurs et dactylite. Rev Rhum 2001;68:273-6.
est parfois nécessaire. La place des anti-TNF · dans le 16. Santiago MB, Lima I, Feitosa AC, Braz Ade S, Miranda LG.
traitement aussi bien des manifestations rhumatologiques Pseudoclubbing is it different from clubbing? Semin Arthritis
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que systémiques de la sarcoïdose est difficile à définir en
l’absence d’étude randomisée à large échelle permettant 17. Torralba KD, Quismorio FP Jr. Sarcoidosis arthritis: a review
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d’apprécier leur intérêt réel de façon objective.
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