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Nodules du corps thyroïde


C. Do Cao, M. Ladsous, E. Leteurtre, S. Espiard, M. d’Herbomez, J.-L. Wémeau

Un nodule thyroïdien est palpable chez 4 % de la population, en réalité présent chez plus de 40 % des sujets
explorés par échographie. Il correspond dans plus de 90 % des cas à des situations bénignes. Rationaliser
la prise en charge du nodule est fondamental pour éviter de multiplier avis et examens, d’opérer par
excès ou à l’inverse de négliger un cancer clinique. À la lumière des principales recommandations des
sociétés savantes, cet article indique les facteurs de dystrophie nodulaire et les contextes à risque de
malignité, hiérarchise la démarche diagnostique intégrant les deux avancées en matière d’harmonisation
terminologique pour l’évaluation nodulaire : le système thyroid imaging-reporting and database system
(TI-RADS) utilisé en échographie et l’analyse cytologique en six catégories selon Bethesda. L’approche
pragmatique implique aussi de s’adapter aux cas particuliers : incidentalome thyroïdien en scintigraphie
tomographique par émission de positons au fluorodéoxyglucose, nodule chez la femme enceinte ou chez
l’enfant, nodule dans le contexte de thyroïdite chronique ou de maladie de Basedow, nodule kystique et
nodule occulte. La place respective de la surveillance, de l’hormonothérapie frénatrice, de la chirurgie,
des traitements alternatifs est précisée, ainsi que leur mise en œuvre.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Thyroïde ; Nodule thyroïdien ; Incidentalome thyroïdien ; Dystrophie nodulaire ;


Échographie thyroïdienne ; Cytoponction

Plan ■ Évaluation cytologique des nodules du corps thyroïde 8


Technique de la cytoponction thyroïdienne à l’aiguille fine 9
■ Introduction 1 Qualité des prélèvements 9
Analyse et interprétation de la cytoponction 10
■ Épidémiologie 2
Analyse des performances 11
■ Pathogénie 2 Techniques complémentaires immuno-histo-chimiques 11
Facteurs constitutionnels 2 Techniques complémentaires moléculaires 11
Contexte pathologique 3 ■ Évaluations scintigraphiques 12
Facteurs génétiques 3
■ Situations particulières 12
Facteurs environnementaux 3
Nodule thyroïdien fixant à la scintigraphie au TEP-FDG 12
■ Histoire naturelle 4
Nodule thyroïdien kystique 12
■ Évaluation clinique 4 Nodule thyroïdien de l’enfant 13
Hématocèle 4 Nodule thyroïdien et grossesse 13
Thyroïdite aiguë 4 Nodule thyroïdien et maladie de Basedow 13
Thyroïdite subaiguë 4 Nodule thyroïdien et thyroïdite lymphocytaire chronique 14
Thyroïdite lymphocytaire chronique 4 Nodules occultes 14
Nodule toxique de Plummer 4 ■ Stratégies thérapeutiques et de surveillance 14
Cancer 5
Surveillance : finalité et modalités 14
■ Évaluation biologique 5 Traitement hormonal frénateur 15
Paramètre de première intention : la thyrotropine ou TSH 5 Radiothérapie métabolique à l’iode 131 15
Paramètre à prescrire et interpréter en fonction du contexte : Chirurgie : indications, modalités 15
la calcitonine 5 Autres traitements locaux 15
Paramètre en principe inutile : la thyroglobuline 5 ■ Conclusion 16
■ Évaluation échographique 5
Technique 6
Informations apportées par l’échographie thyroïdienne
Critères échographiques évocateurs de la bénignité
6
 Introduction
ou de la malignité d’un nodule 8 Le remaniement nodulaire du parenchyme thyroïdien est un
Indications de cytoponction 8 phénomène physiologique. Il s’observe communément avec le

EMC - Endocrinologie-Nutrition 1
Volume 12 > n◦ 2 > avril 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(15)64259-7
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

vieillissement, se constituant plus ou moins précocement selon Tableau 1.


le terrain génétique et les facteurs environnementaux, mais de Causes habituelles des nodules thyroïdiens.
reconnaissance plus ou moins tardive selon l’accès aux soins. Il Nodules bénins Adénomes vésiculaires
traduit la capacité d’adaptation de la thyroïde au cours de la vie Kystes simples et hémorragiques (hématocèles)
à des contraintes intrinsèques ou externes pour produire des hor- Thyroïdites aiguës, subaiguës ou chroniques
mones thyroïdiennes à suffisance.
Nodules malins Cancers papillaires, vésiculaires, médullaires ou
Pour autant, la nodulation n’est pas nécessairement sans consé- anaplasiques
quence. Certes, la majorité des nodules sont et resteront bénins, Lymphomes
souvent de petite taille et non apparents. Mais d’autres plus Métastases
volumineux, remaniés par des hémorragies ou de la nécrose,
peuvent être inesthétiques ou gênants, responsables de compres-
sion. Certaines formations nodulaires fonctionnelles et avides
la proportion de nodules malins avoisine 5 % [5, 7, 10] . Cependant,
d’iode peuvent un jour ou l’autre déterminer une hyperthyroïdie.
la proportion de cancers atteignait 13 % dans une série récente de
D’autres nodules enfin correspondent à des tumeurs malignes ;
7348 nodules de plus de 1 cm évalués en échographie et cytologie,
seul un petit nombre de ces cancers s’avéreront agressifs.
et opérés en cas de cytologie indéterminée [11] .
La problématique actuelle concernant les nodules thyroïdiens
Contrairement à l’opinion fréquemment énoncée, la taille des
est de tolérer que beaucoup d’individus hébergent des nodules
nodules n’a pas d’influence sur le risque de cancer. En revanche,
sans conséquence sur leur santé, mais à l’inverse de repérer et
la taille du cancer influence le pronostic. C’est pourquoi il est de
traiter des nodules hyperfonctionnels ou malins, facteurs de mor-
règle de prendre avec prudence les nodules dont la taille avoisine
bidité et de mortalité.
ou excède 3 à 4 cm.
L’intention de cet article est de préciser les données actuelles
Le risque de cancer est double dans le sexe masculin, égale-
sur l’épidémiologie, la pathogénie, les procédés pour caractéri-
ment lorsque le nodule est découvert avant l’âge de 20 ans ou
ser les nodules thyroïdiens de l’enfant et de l’adulte. En liaison
après 60 ans. La radiothérapie externe multiplie par deux ou trois
avec les référentiels actuellement proposés aux plans national et
la proportion de sujets atteints de nodules, et parmi ces nodules
international [1–7] sont suggérées les attitudes qu’on peut légitime-
la proportion du nombre de cancers. De ce fait, il faut considérer
ment recommander pour la conduite des évaluations, les prises
attentivement les nodules découverts chez l’homme, l’enfant et
en charge thérapeutique et de surveillance de ces situations fré-
l’adolescent, apparus chez le sujet âgé, ou constitués après irra-
quentes.
diation, même si dans ces circonstances les formations nodulaires
Pèse aussi sur la gestion des nodules thyroïdiens le poids
restent majoritairement bénignes. Les causes les plus habituelles
des contraintes socioéconomiques des investigations, des sur-
des nodules thyroïdiens sont listées dans le Tableau 1.
veillances et des traitements parfois excessivement imposés. À
l’inverse, nul ne peut plus ignorer les risques médicolégaux liés
à des négligences de suivi, à des méconnaissances de cancers évo-
lutifs, mais aussi à une analyse insuffisante de l’iatrogénie des
 Pathogénie
traitements.
La nodulogenèse est une augmentation de l’hétérogénéité thy-
roïdienne que favorisent des facteurs constitutionnels, génétiques
et environnementaux. Les mécanismes contribuant à l’apparition
 Épidémiologie des nodules sont imparfaitement compris. La prolifération des
thyréocytes est sous le contrôle de la thyréostimuline hypophy-
La prévalence des nodules thyroïdiens cliniquement repérables saire (TSH), mais aussi d’autres facteurs autocrines et paracrines
a été estimée à une valeur moyenne de 4 % chez l’adulte [8] . En comme l’epidermal growth factor et le vascular endothelial growth
réalité, ce nombre s’accroît avec l’âge (de 3 à 7 %), apparaît plus factor.
important dans le sexe féminin (risque relatif proche de trois). Il
dépend aussi de la parité, de l’apport iodé, de l’irradiation cervi- Facteurs constitutionnels
cale. En France, une enquête réalisée en médecine du travail dans
la région dunkerquoise a fait état d’une prévalence de 2 % [9] . Bien que la thyroïde soit plus volumineuse chez l’homme, les
La proportion de nodules repérables en échographie et lors de goitres et les nodules thyroïdiens prédominent dans le sexe fémi-
l’autopsie est à peu près analogue. Les chiffres apparaissent alors nin. L’âge intervient aussi, en ce sens que le volume thyroïdien
beaucoup plus importants. Dans l’enquête de Mazzaferi, cumu- augmente généralement après 40 ans [12] . La grossesse favorise la
lant une dizaine d’études, la prévalence moyenne des nodules survenue des goitres et des nodules thyroïdiens ; des corrélations
était de l’ordre de 40 %, dix fois plus élevée que celle des nodules ont été établies entre parité, nombre ou taille des nodules [13] .
palpables. Fait remarquable, la proportion de nodules s’accroît Les estrogènes favoriseraient la prolifération des progéniteurs thy-
avec l’âge : la prévalence dans les populations est sensiblement roïdiens et la sélection d’un clone à l’origine du nodule [12] . La
celle de la décennie analysée (20 % à 20 ans, 70 % à 70 ans, etc.) [8] . prévalence des nodules thyroïdiens est plus élevée en cas de
En France, dans l’enquête SU.VI.MAX de surveillance du statut syndrome métabolique et de surpoids, en liaison avec l’effet tro-
vitaminique et iodé des populations, la prévalence des nodules phique de l’hyperinsulinisme, mais le risque de cancer ne semble
repérés par une sonde de 7,5 MHz était de 11 % chez les hommes pas augmenté [14] . En revanche, l’élévation des taux sanguins de
(âge : 45–60 ans) et de 14,5 % dans une population de femme TSH constitue un facteur prédictif indépendant de cancer thy-
(âge : 35–60 ans). Mais la prévalence des nodules thyroïdiens attei- roïdien, aussi bien chez l’adulte que l’enfant [15, 16] . Des études
gnait 55 % lors de l’enquête effectuée à Nice dans une population statistiques à grande échelle ont en effet démontré une corré-
d’hommes et de femmes de plus 40 ans étudiés en échographie lation entre l’accroissement de la TSH (même mineur, dans les
avec une sonde de 13 MHz [7] . La prévalence des incidentalomes limites des valeurs normales) et le risque de cancer papillaire chez
fortuitement découverts par un procédé d’imagerie a été esti- des sujets porteurs de nodules thyroïdiens. Cependant, si la TSH
mée à des valeurs proches de 9,4 % en échodoppler, 16 % lors est un facteur de croissance pour les cellules thyroïdiennes et si
d’examens tomodensitométriques ou par résonance magnétique des modèles animaux suggèrent que la TSH pourrait être impli-
nucléaire et 30 % lors de la tomographie d’émission de positons quée dans l’initiation de la carcinogenèse, le lien de causalité
(TEP) [7] . entre l’élévation de la TSH et la survenue d’un cancer n’a pas
La proportion de nodules malins est imparfaitement appré- été encore bien établi [15] . Ce facteur est à prendre en considéra-
ciée. Elle a longtemps été estimée à partir des séries chirurgicales tion lorsque s’envisage la surveillance des goitres nodulaires par
de nodules opérés. Le chiffre de 20 % de cancers était avancé. anomalie congénitale de la biosynthèse hormonale, liés aux adé-
En réalité, dans une série monocentrique de nodules systéma- nomes thyréotropes et aux résistances tissulaires aux hormones
tiquement opérés (21 748 cas), la proportion de cancers était de thyroïdiennes. Ce paramètre de valeur statistique au plan d’une
3,9 % [7] . Globalement, les experts s’accordent pour considérer que population de sujets porteurs de nodules normofonctionnels ne

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saurait en revanche être utilisé comme argument diagnostique ou Tableau 2.


décisionnel au plan individuel pour un patient consultant pour Fréquence des altérations moléculaires dans les carcinomes thyroïdiens de
un nodule avec TSH normale [17] . souches folliculaires (d’après Nikiforov [24] ).
Type de cancer Prévalence (%)
Contexte pathologique Carcinome papillaire BRAF 40–45
RET/PTC 10–20
L’acromégalie augmente le risque de nodules et de cancers,
ce qu’on rapporte à l’effet de l’hormone de croissance ou de RAS 10–20
l’insulin-like growth hormone 1 (IGF1) [18] . Même en dehors de ce TRK <5
contexte pathologique, les taux d’IGF1 apparaissent associés chez Carcinome folliculaire RAS 40–50
les hommes à la survenue de nodules thyroïdiens [19] . Une expres- PAX8-PPAR␥ 30–35
sion accrue des récepteurs de l’IGF1 a été observée dans les cancers
PIK3CA <10
papillaires de la thyroïde et les adénomes folliculaires.
Certaines maladies monogéniques sont associées à la survenue PTEN <10
de nodule thyroïdien et de cancer [20] : Carcinome peu différencié RAS 25–30
• le cancer médullaire de la thyroïde familial s’observe isolément, ␤-catenine 10–20
ou s’associe à des phéochromocytomes, une hyperparathyroï- TP53 20–30
die dans le cadre d’une néoplasie endocrinienne multiple de
BRAF 10–15
type 2 en liaison à des mutations autosomiques dominantes du
gène RET ; Carcinome anaplasique TP53 70–80
• la maladie de Cowden est une affection autosomique liée à ␤-catenine 60–70
une mutation inactivatrice du gène PTEN. Elle est responsable RAS 40–50
de cancers du sein, de tumeurs thyroïdiennes bénignes ou BRAF 20–30
malignes ;
• les mutations autosomiques dominantes du gène APC sont
responsables de la polypose colique familiale qui préférentiel- épigénétique de nombreux gènes, ont été particulièrement étu-
lement chez les femmes s’associe dans 1 à 2 % des cas au cancer diés. Leurs profils d’expression présentent des signatures associées
papillaire de la thyroïde typiquement de variété cribriforme ; à la malignité ou au type histologique de carcinome [27] . Leur poly-
• le complexe de Carney en liaison avec des mutations inac- morphisme au niveau des séquences de reconnaissance des gènes
tivatrices du gène PRKAR1A associe dysplasie pigmentée des cibles ou leurs variations de taille prédisposent aussi à la carci-
surrénales, myxomes cardiaques et lentiginose. Il expose aussi nogenèse, et peuvent être étudiés facilement avec les nouvelles
aux adénomes thyroïdiens et aux carcinomes papillaires ; techniques de biologie moléculaire [27] . Le profil de méthylation
• enfin, le syndrome de Mac Cune Albright peut s’accompagner de l’ADN a fait l’objet d’études récentes et permet aussi d’établir
de nodules thyroïdiens bénins kystiques ou fonctionnels. Cette des signatures en fonction de l’histologie du nodule. Ces ano-
affection est liée à des mutations somatiques activatrices du malies de méthylation et les microARN sont impliqués dans les
gène GNAS. voies régulant la prolifération, la croissance et la migration cellu-
laire [27, 28] .
Enfin, il faut souligner la pathogénie particulière des adénomes
Facteurs génétiques toxiques. Les lésions folliculaires monoclonales sont en relation
avec des mutations activatrices du récepteur de la TSH ou de la
En dehors de ces maladies monogéniques, des formes familiales
sous-unité alpha de la protéine G que favorise la carence iodée [29] .
de cancer papillaire isolé sont décrites dans 5 % des cas de cancer
de la thyroïde [20] .
Des études pangénomiques chez des patients atteints de Facteurs environnementaux
nodules ou de cancers thyroïdiens ont mis en évidence une
association à des polymorphismes génétiques. Ainsi, des poly- Les études conduites chez les jumeaux démontrent que les fac-
morphismes localisés en 9q22.33 et 14q13.3 [21] , ou sur les gènes teurs génétiques participent à la nodulogenèse pour environ deux
intégrines bêta 2 [22] et le gène de la TSH [23] , sont associés à la tiers ; les facteurs environnementaux comptent pour un tiers [30] .
survenue du cancer thyroïdien. La carence iodée est le facteur le mieux connu de goitrogenèse
De grandes avancées ont été faites ces dernières années dans et de nodulogenèse (nodules normofonctionnels ou autonomes).
la compréhension des mécanismes moléculaires de la carcino- La surcharge iodée diminue la proportion de carcinome vési-
genèse thyroïdienne. Notamment a été montrée l’implication culaire au profit des papillaires [12] , possiblement en raison de
des voies MAPK et PI3K/AKT dans la régulation de la division, l’augmentation des mutations de BRAF [31] .
la différenciation, l’apoptose ou la survie cellulaire. Des muta- L’irradiation externe accidentelle lors de l’accident de Cher-
tions du gène RAS sont décrites dans les adénomes folliculaires nobyl a entraîné une augmentation des nodules et des cancers
et les carcinomes thyroïdiens de souche folliculaire (10 à 40 % thyroïdiens chez les enfants exposés en Russie, Biélorussie et
des carcinomes thyroïdiens), tandis que la mutation V600E de Ukraine [32] . En France, son influence sur l’incidence des mala-
BRAF est observée spécifiquement dans les carcinomes papillaires dies de la thyroïde n’a pu être établie [33] . La radiothérapie
(40–45 %). Des réarrangements RET-PTC et PAX8/PPARγ sont aussi externe double ou triple le risque de nodules et augmente le
associés aux nodules et cancers thyroïdiens. Des mutations de risque de cancer, avec une incidence maximale 15 à 20 ans après
TP53, de PIK3CA, de calcitonineNNB1 ont été décrites dans les car- l’irradiation [34] . Les cancers radio-induits sont le plus souvent
cinomes peu différenciés. Ces différentes altérations génétiques de type papillaire, expriment volontiers des réarrangements de
sont considérées comme mutuellement exclusives [24] (Tableau 2). RET/PTC ou PAX8/PPARγ [35] .
Plus récemment ont été mises en évidence des mutations du Le tabagisme est associé à une augmentation du volume de
promoteur de TERT dans des carcinomes thyroïdiens de souche la thyroïde et à une prévalence accrue des goitres [36] , ce qu’on
folliculaire bien ou non différencié, parfois associées à des muta- rapporte à la présence des thiocyanates, inhibiteurs compétitifs
tions de BRAF ou de RAS [25] . du captage et de l’organification de l’iode [37] . L’alcool réduit la
Ainsi, la prédisposition génétique aux cancers de la thyroïde prévalence des goitres et des nodules par des mécanismes encore
résulte en l’interaction d’altérations génétiques entre elles, ou avec incompris [38] .
d’autres facteurs moléculaires comme les altérations du nombre Plusieurs perturbateurs endocriniens contenus dans
de copies de l’acide désoxyribonucléique (ADN) [26] . Les facteurs l’environnement et l’alimentation interfèrent avec la synthèse, le
épigénétiques jouent aussi un rôle fondamental en cours de carac- transport, l’action ou l’élimination des hormones thyroïdiennes.
térisation. Parmi ces facteurs, les micro-acides ribonucléiques Les thiocyanates ou leurs dérivés contenus dans l’alimentation de
(ARN), de petits ARN non codants impliqués dans la régulation certaines régions africaines (manioc, millet) participent, associés

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Figure 1. Arbre décisionnel. Évaluation clinique


Nodules avec signes d’accompagnement initiale des nodules thyroïdiens d’après l’Agence
nationale pour le développement de l’évaluation
médicale [1] .

Apparition Nodule Nodule


Nodule et Nodule et
brutale d’un douloureux compressif et
hyperthyroïdie hypothyroïdie
nodule et fièvre adénopathies

Thyroïdite Nodule Thyroïdite


Hématocèle Cancer
subaiguë toxique lymphocytaire

à la carence iodée, à l’endémie goitreuse. La pollution industrielle liquide fait de sang rouge et permet un soulagement immé-
par les dérivés phénoliques, ou les biphényls chlorés et bromés, diat ; éventuellement, la diminution de la pression intracapsulaire
favorise la survenue de nodules et de goitres. Des études seraient favorise la répétition du saignement dans les heures qui suivent
nécessaires pour confirmer l’effet additif de ces perturbateurs sur l’extraction, ce qui conduit parfois à recommander l’initiation
les dysfonctions thyroïdiennes et la nodulogenèse [37] . immédiate d’une hormonothérapie thyroïdienne à posologie fré-
natrice pour réduire la vascularisation de la glande. Plus tard,
la ponction révèle un liquide brunâtre constitué de sang vieilli.
 Histoire naturelle Il importe de distinguer les hématocèles pures, éminemment
bénignes, des nodules avec hématocèle qui doivent être évalués,
L’évolution naturelle des nodules thyroïdiens est lente. notamment en cytologie, dans leur portion charnue. Il est de
Quelques enquêtes, parfois prospectives, ont établi qu’une aug- règle de se méfier de nodules se compliquant d’hématocèles réci-
mentation des dimensions du nodule apparemment bénin d’au divantes, susceptibles de correspondre à des cancers.
moins 15 % est observée dans 20 à 56 % des cas après trois ans.
Environ 30 % des nodules sont stables. Mais la régression sponta-
née du volume des nodules n’est pas rare, constatée en moyenne
Thyroïdite aiguë
dans 30 % des cas [7] . Si on a réalisé une simple lobectomie pour Elle détermine une tuméfaction localisée, chaude, douloureuse,
nodule thyroïdien, le risque de récurrence sur le lobe restant s’accompagnant d’hyperthermie. Cette situation rare s’observe
atteint jusqu’à 30 % des sujets [39] . Les traitements par la lévothy- par contiguïté à partir d’une otite ou d’une pharyngite, notam-
roxine semblent réduire le nombre des récidives. Fait particulier, ment chez l’enfant, ou dans le cadre de septicopyohémie ; on les
le risque de cancer est analogue en cas de nodule solitaire ou de rencontre aussi chez les sujets immunodéprimés, ou en liaison
nodule se situant au sein d’un goitre multinodulaire [40] . Au sein avec des fistules faisant communiquer voies aériennes supérieures
des goitres multinodulaires sièges d’un cancer, le nodule domi- et parenchyme thyroïdien. Au stade d’abcès, la ponction révèle la
nant correspond à l’épithélioma seulement dans 50 à 70 % des cas. présence de pus et permet l’identification du germe.
Des nodules initialement considérés comme bénins, notamment
en cytologie, peuvent secondairement s’avérer malins, ce qui jus-
tifie la prolongation de la surveillance ; toutefois, cette éventualité Thyroïdite subaiguë
est rare. Une augmentation de la taille témoigne de l’évolutivité,
mais ne doit pas être considérée isolément comme un élément de Elle se révèle rarement sous une forme nodulaire localisée et
suspicion [41] . douloureuse, avec fièvre, protéine C-réactive élevée, TSH basse,
Chez les sujets porteurs de nodules occultes, simplement détec- souvent avant diffusion à l’ensemble de la glande ou localisa-
tés par l’imagerie, dont certains correspondent à des cancers, seul tion controlatérale (thyroïdite à bascule). La ponction serait très
environ un sur 15 des cancers occultes finit par constituer une douloureuse et peut ordinairement être évitée. Elle révélerait un
forme symptomatique, cliniquement évidente. infiltrat inflammatoire polymorphe à cellules géantes.
Globalement, il apparaît peu vraisemblable que les nodules ini-
tialement bénins puissent se transformer en tumeurs malignes. En
témoigne la haute prévalence des cancers papillaires (80 à 90 % des
Thyroïdite lymphocytaire chronique
cas de cancers), alors que la dégénérescence des adénomes vésicu- Cette situation doit être évoquée en présence d’un parenchyme
laires devrait plutôt conduire à des épithéliomas vésiculaires. En thyroïdien très ferme, d’un accroissement de la TSH, de la pré-
revanche est bien démontrée la dédifférenciation du cancer papil- sence de titres très accrus d’anticorps antithyroïdiens circulants.
laire en forme peu différenciée ou anaplasique (la précession d’une Dans ces situations, le nodule cliniquement perçu est parfois
lésion papillaire ou vésiculaire est présente sans doute dans plus lui-même un foyer de thyroïdite lymphocytaire. Il peut corres-
de la moitié des cas). pondre aussi à un épithélioma associé (3 à 4 % des cas). Il faut
évoquer aussi un nodule « vicariant », correspondant à une por-
tion du parenchyme thyroïdien préservée par le processus de
 Évaluation clinique thyroïdite, s’hypertrophiant en raison de l’accroissement de la
TSH, captant le technétium ou l’iode 123, et contribuant à la
Parfois, l’histoire clinique ou les données de l’interrogatoire et production d’hormone thyroïdienne. Le diagnostic des nodules
de l’examen sont suffisamment éloquentes pour qu’un diagnostic dans un contexte de thyroïdite est l’un des plus difficiles de la
soit d’emblée évoqué, ce qui limite les évaluations (Fig. 1). pathologie : en échographie, les nodules apparaissent ordinaire-
ment hypoéchogènes, vasculaires ; les évaluations cytologiques
sont d’interprétation délicate en raison de l’hypercellularité, du
Hématocèle remaniement cellulaire imputable au processus de thyroïdite.
Typiquement, elle se révèle par l’apparition brutale d’une
tuméfaction localisée de la thyroïde électivement douloureuse. Nodule toxique de Plummer
Confirmation en est donnée par l’échographie. On peut aussi réa-
liser en urgence la ponction évacuatrice à l’aide d’une aiguille Cette variété de nodule, souvent liée à des mutations acti-
montée sur une seringue ; celle-ci entraîne l’évacuation d’un vatrices du récepteur de TSH auxquelles prédispose la carence

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iodée, s’accompagne typiquement d’amaigrissement, d’éréthisme Paramètre à prescrire et interpréter


cardiaque, d’autres manifestations suggestives d’un état thy-
rotoxique. La TSH est basse, et l’orientation diagnostique est en fonction du contexte : la calcitonine
confirmée par la fixation élective des isotopes (technétium ou Le dépistage du carcinome médullaire de la thyroïde (CMT)
iode 123) en regard du nodule et par l’extinction complète relative par le dosage systématique de la calcitonine en pathologie nodu-
du reste du parenchyme thyroïdien. laire thyroïdienne reste l’objet de controverses [4, 45] . La calcitonine
sérique s’accroît en cas de CMT, familial dans un tiers des cas
(dans le cadre des néoplasies endocriniennes de type 2). Le taux
Cancer est proportionnel à la taille du CMT primitif, et au stade TNM de
L’interrogatoire reconnaît les contextes à risque : hérédité de la maladie [15] . Chez les sujets opérés, le temps de doublement de
plus de deux cancers thyroïdiens dans la famille, antécédents de la calcitonine est corrélé à la progression radiologique selon les
radiothérapie, coïncidence d’un cancer primitif, découverte de la critères RECIST et à la survie. Ainsi, la détermination de la cal-
formation à l’occasion de la caractérisation d’un foyer de fixa- citonine constitue un marqueur sensible de la nature cancéreuse
tion lors d’un examen en TEP au fluorodéoxyglucose (TEP-FDG). du nodule, de sa nature médullaire, enfin de son pronostic [4, 45] .
Des nodules très fermes, irréguliers, évolutifs, fixés, avec signes Cependant, le dépistage du CMT sporadique par le dosage systé-
compressifs ou adénopathies, suggèrent d’emblée le cancer. Après matique de calcitonine en pathologie nodulaire thyroïdienne ne
confirmation par l’examen cytologique de la tumeur ou des adé- remplit qu’une partie des critères requis par l’Organisation mon-
nopathies, on est conduit rapidement à l’évaluation préopératoire diale de la santé pour la caractérisation des marqueurs biologiques.
et à la chirurgie. La spécificité du dosage est limitée, puisque son taux s’accroît au
Cependant, dans la majorité des situations, le nodule thyroï- cours du CMT, mais aussi des hyperplasies des cellules C et dans
dien cliniquement repéré par le patient ou découvert à l’occasion d’autres situations.
d’une consultation médicale est cliniquement isolé. Un certain
nombre de signes cliniques sont susceptibles d’orienter vers la
malignité. Cependant, aucun d’entre eux n’est absolument spéci-
fique. De plus, la sensibilité de ces signes est imparfaite [7] . Malgré
“ Point important
tout, leur groupement est évocateur et le risque de cancer est
proche de 100 % lorsque deux critères de forte suspicion sont pré- Causes d’élévation de la calcitonine en dehors du
sents [7] . On souligne à nouveau que la taille n’est pas isolément cancer médullaire de la thyroïde
un argument en faveur de la malignité [4, 42] . Cependant, le pro- • Facteurs liés au patient : majoration dans le sexe mascu-
nostic d’un éventuel cancer s’altère si la taille de la tumeur excède
lin, avec l’âge et le poids.
3 à 4 cm. L’évaluation cytologique par ponction à l’aiguille fine • Tumeur endocrine extrathyroïdienne : tumeur carci-
apparaît également moins performante en cas de nodule volumi-
neux. C’est pourquoi les volumineux nodules sont à considérer noïde bronchique et digestive, tumeur pulmonaire à
avec prudence. Il en est de même de l’évolutivité avec le temps : petites cellules, autre tumeur neuroendocrine.
l’augmentation lente d’un nodule ne constitue pas isolément un • Causes fonctionnelles : hypergastrinémie (gastrite atro-
argument en faveur du cancer. La stabilité des dimensions du phique, inhibiteurs de la pompe à protons), insuffisance
nodule n’est pas non plus un argument en faveur de la bénignité, rénale, pseudohypoparathyroïdie de type 1A.
pas plus que la régression sous traitement hormonal frénateur. • Hyperplasie des cellules C réactionnelle : cancer thyroï-
Seule une augmentation rapide avec un doublement du diamètre dien différencié de souche vésiculaire, tabac.
et du volume du nodule en un an constitue un argument solide • Interférences dans le dosage de calcitonine.
en faveur de la malignité.

De plus, on manque de connaissances sur l’évolution naturelle


 Évaluation biologique des CMT infracentimétriques sporadiques. Il apparaît indis-
pensable de progresser sur la spécificité du dosage et d’avoir
Paramètre de première intention : confirmation que sa généralisation réduit la mortalité, avant
la thyrotropine ou TSH d’affirmer que le dosage de la calcitonine doit être effectué devant
tout nodule. Dans l’immédiat, afin d’éviter toute perte de chance
Tous les consensus, recommandations ou guidelines sont una- et les prises en charge thérapeutiques inadaptées, des recomman-
nimes sur le fait qu’en première intention suffit le seul dosage dations pour la mesure de la calcitonine sont établies.
de TSH. En présence d’un nodule, sa sensibilité et sa spécificité
lui permettent en effet de confirmer l’ensemble des dysfonctions Paramètre en principe inutile :
thyroïdiennes avérées, mais aussi de détecter les dysfonctions sub-
cliniques [1, 3–5, 7, 43] . la thyroglobuline
Les déterminations ultérieures servent à quantifier et à pré- La thyroglobuline circulante ne constitue pas un marqueur
ciser l’origine de la dysfonction lorsqu’elle existe. On effectue de malignité. Sa valeur augmente dans toutes les situations
les dosages de tri-iodothyronine (T3 ) et tétra-iodothyronine (T4 ) d’accroissement de la masse parenchymateuse fonctionnelle et
libres si la TSH est basse, ceux de T4 libre et d’anticorps antithy- de stimulation de l’activité thyroïdienne. Sa détermination appa-
roperoxydase si la TSH est accrue. Dans des populations de sujets raît utile seulement ultérieurement, dans la surveillance du cancer
consultant pour nodule thyroïdien, il a été montré que le risque thyroïdien opéré [2, 7, 43] .
de cancer est plus élevé si la TSH est dans les valeurs hautes de Il existe toutefois une exception : en présence d’un nodule thy-
la normale, plus faible en cas de valeurs normales basses. Ceci ne roïdien dans un contexte de pathologie métastatique de primitif
saurait être utilisé pour l’évaluation pronostique d’un individu. inconnu, un cancer thyroïdien de souche vésiculaire différencié
Ordinairement, les valeurs « normales » usuellement observées métastatique peut être reconnu par un taux de thyroglobuline
chez les sujets jeunes, sains, ambulatoires, indemnes d’affection circulante très élevé (> 1500 ng/ml) en l’absence d’anticorps anti-
aiguë ou chronique, et non soumis à des prises médicamenteuses, thyroglobuline.
sont proches de 0,4 à 4 mUI/l. Le taux de TSH augmente avec l’âge
et peut atteindre 7,5 mUI/l chez les sujets de 80 ans. À l’inverse, le
taux de TSH peut être diminué au premier trimestre de la grossesse  Évaluation échographique
par l’activité thyréostimulante de l’hormone gonadochorionique.
Une valeur de TSH supérieure à 2,5 mUI/l doit être considérée L’échographie s’est imposée comme examen de référence pour
comme une valeur excessive au cours du premier trimestre de la l’étude de la morphologie thyroïdienne et en particulier des
grossesse [44] . nodules. Les progrès techniques constants de ces dernières années

EMC - Endocrinologie-Nutrition 5
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

un goitre volumineux ou pour étudier une extension endotho-

“ Point fort racique. L’examen comporte une étude en mode B, en Doppler


couleur ou énergie, parfois en Doppler pulsé, et en élastographie
si l’échographe dispose du module spécifique. L’opérateur doit être
formé et entraîné à l’échographie thyroïdienne, pour fournir un
Recommandations concernant la détermination
compte-rendu détaillé et informatif pour le clinicien.
de la calcitonine en présence d’un nodule thyroï-
dien (d’après le consensus de la Société française
d’endocrinologie [7] ) Informations apportées par l’échographie
• Mesurer la calcitonine : thyroïdienne
◦ dans un contexte héréditaire connu de CMT, de flush, Voici les éléments que l’on doit idéalement retrouver dans
de diarrhée motrice, un compte-rendu afin de guider la prise en charge ultérieure [7] .
◦ en cas de suspicion de malignité (nodule clini- En préambule, le compte-rendu doit préciser l’indication de
quement, échographiquement ou cytologiquement l’échographie, l’anamnèse clinique, le taux de TSH si disponible,
suspect), le contexte à risque, le résultat d’explorations complémentaires
◦ de principe avant toute intervention pour goitre ou (TEP-FDG, scintigraphie à l’iode 123) et le résultat des échogra-
nodule. phies antérieures. Le compte-rendu d’échographie doit également
• La mesure de la calcitonine peut aussi s’envisager plus préciser les conditions de l’examen, l’échogénicité globale, décrire
la présence d’un lobe pyramidal ou non, la présence d’un reli-
largement lors de l’évaluation initiale d’un nodule, en
quat le long du tractus thyréoglosse, les aires parathyroïdiennes
veillant bien à ne pas répéter sa mesure si la valeur est et ganglionnaires.
normale. La valeur diagnostique d’un taux accru de la
calcitonine basale est à apprécier en comparaison du Étude de la thyroïde dans sa globalité
volume du nodule, et en confrontation avec les données Les dimensions thyroïdiennes doivent être mesurées, avec esti-
de l’examen cytologique, voire l’immunocytochimie ou mation du volume global en additionnant le volume de chaque
la mesure de la calcitonine dans le liquide de rinçage de lobe, et éventuellement de l’isthme s’il est hypertrophié. Les
l’aiguille lors de la ponction. La confrontation avec l’âge, volumes sont déterminés selon la formule de l’ellipsoïde de révo-
le sexe, le poids, la fonction rénale, le tabagisme actuel ou lution : volume de chaque lobe = L × l × e × 0,52, où L représente
ancien est indispensable : les taux de calcitonine sont en la hauteur, l la largeur et e l’épaisseur. Il est important de pré-
effet fréquemment accrus chez les hommes d’âge mûr, en ciser l’aspect du parenchyme adjacent au nodule : homogène ou
surpoids, fumeurs. hétérogène, normo- ou hypoéchogène, vascularisation au Dop-
• Pour les situations intermédiaires, il n’y a pas lieu pler couleur ou énergie.
d’envisager d’emblée une intervention chirurgicale du seul Caractérisation du nodule d’intérêt, recherche
fait d’un accroissement modéré du taux de la calcitonine. et caractérisation de nodules associés
Le test de stimulation par la pentagastrine (ou lorsqu’elle
est indisponible par le calcium) donne des arguments non Tous les nodules observés doivent être localisés et décrits de
façon détaillée :
spécifiques en faveur de l’origine primitivement thyroï-
• volume : pour les nodules supracentimétriques, la mesure des
dienne, mais ne permet pas la distinction entre cancer trois dimensions avec calcul du volume (L × l × e × 0,52) permet
et hyperplasie. On en préconise la réalisation seulement d’exercer la surveillance évolutive. Il est important de noter si
lorsqu’est suspectée une tumeur extrathyroïdienne. le nodule est plus épais que large ;
• En revanche, en cas d’augmentation modérée de la • échostructure : elle peut être liquide, solide ou mixte, homo-
calcitonine, on recommande d’effectuer un deuxième gène ou hétérogène ;
contrôle après trois à 12 mois (en fonction du contexte • échogénicité : les nodules liquidiens sont anéchogènes. Les
clinique), puis en cas d’élévation permanente de la cal- nodules solides sont hypoéchogènes, isoéchogènes ou hyper-
citonine (> 15 pg/ml chez la femme, > 30 pg/ml chez échogènes en comparaison avec le parenchyme adjacent.
l’homme) : Lorsque le nodule est mixte, on s’intéresse à l’échogénicité de
la composante tissulaire ;
◦ d’envisager la chirurgie, si en l’absence d’autre cause
• contours : ils peuvent être nets, flous ou festonnés (nets mais
individualisée, la calcitonine basale excède 50 pg/ml irréguliers). Le nodule peut être entouré d’un halo périphérique
ou si une progression de plus de 20 % est constatée, hypoéchogène, fin ou épais, complet ou incomplet ;
◦ de renouveler les mesures, en doublant l’intervalle de • calcifications : il s’agit d’éléments très hyperéchogènes, de pré-
surveillance si le taux de calcitonine est stable, sentation variable. Les macrocalcifications génèrent un cône
◦ d’arrêter les surveillances si le taux de calcitonine se d’ombre acoustique, gênant l’étude du parenchyme situé en
réduit. arrière. Elles sont périphériques (en « coquille d’œuf ») ou
internes. Les microcalcifications sont ponctiformes (moins de
1 mm), plus ou moins diffuses (en « tempête de neige ») ou
permettent d’analyser de façon très fine et précise le parenchyme en motte, ne génèrent pas de cône d’ombre, sauf lorsqu’elles
thyroïdien et d’identifier des formations nodulaires de toute petite s’accumulent. Elles correspondent aux calcosphérites obser-
taille, mesurant jusqu’à 1 ou 2 mm. Le rôle de l’échographie en vées en histologie dans les carcinomes papillaires [46] . Elles ne
pathologie nodulaire thyroïdienne est essentiel pour confirmer le doivent pas être confondues avec les granulations colloïdes, qui
diagnostic, étudier le parenchyme thyroïdien adjacent, rechercher sont des ponctuations hyperéchogènes qui génèrent des arte-
d’autres nodules infracliniques associés et préciser les caractéris- facts postérieurs à type de « queue de comète », que l’on peut
tiques des formations nodulaires décelées. Cette étude permet en observer au sein de nodules à liquide colloïde ;
particulier de rechercher des signes évocateurs de bénignité ou de • vascularisation : on utilise le Doppler couleur ou énergie pour
malignité, et de guider une éventuelle cytoponction. Elle permet préciser la topographie et l’intensité de la vascularisation. On
également d’effectuer la surveillance évolutive. classe ainsi les nodules en quatre catégories [7, 47] : aucune vas-
cularisation ; vascularisation périnodulaire presque exclusive ;
vascularisation mixte péri- et intranodulaire ; vascularisation
Technique intranodulaire exclusive ou prédominante ;
La thyroïde est un organe superficiel. On utilise donc une sonde • élastographie : il s’agit d’une technique dont le but est d’estimer
linéaire de très haute fréquence (10–15 MHz), et occasionnelle- la dureté d’un nodule, puisque le risque de malignité augmente
ment une sonde convexe de plus basse fréquence pour mesurer avec la dureté [48] . Plusieurs techniques ont été développées

6 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde  10-009-A-10

par les industriels, avec des performances un peu différentes Élaboration d’un schéma de repérage
qui font l’objet de nombreuses évaluations [49] . La technique
par ondes de cisaillement (shear waves) semble la plus pro- Celui-ci indispensable pour le repérage anatomique des nodules
metteuse [50] , mais n’est pas utilisable sur les échographes et pour la surveillance ultérieure [7] . Il comporte une vue de face
conventionnels, qui peuvent en revanche pour la plupart être de la thyroïde et de profil de chaque lobe (Fig. 3). Chaque nodule
équipés d’un module d’élastographie de contrainte (strain elas- est numéroté.
tography). Il s’agit d’un outil supplémentaire pour l’étude des
nodules thyroïdiens. Elle s’intègre à l’étude échographique Conclusion
habituelle dont elle améliore les performances, mais ne peut Elle comporte un résumé descriptif sans évocation d’un diag-
en aucun cas s’y substituer. nostic histologique. Elle doit apporter des recommandations sur le
rythme de la surveillance, des indications sur les nodules justifiant
Rapports éventuels avec les structures de la réalisation d’une cytoponction.
anatomiques de voisinage
Tableau 3.
L’échographie permet de rechercher des signes de compression
Caractéristiques échographiques des ganglions bénins et des adénopa-
des structures de voisinage par le nodule, en particulier de la tra-
thies [51] .
chée (déviation et/ou rétrécissement de son calibre). On peut aussi
observer l’extension extrathyroïdienne d’un nodule, par exemple Ganglion normal Adénopathie
aux muscles adjacents. Fusiforme Arrondi, index L/S (plus grand diamètre sur
plus petit) < 2
Étude des aires ganglionnaires cervicales Hile central Disparition du hile central hyperéchogène
Elle est indispensable car la présence d’une adénopathie sus- hyperéchogène visible
pecte en regard d’un nodule permet d’en supposer la malignité Vascularisation Vascularisation diffuse, anarchique, mixte
avec une très forte probabilité (Fig. 2). Le Tableau 3 décrit les centrale au hile ou périphérique
caractéristiques des ganglions bénins et des adénopathies [51] . Les Contenu hyperéchogène ressemblant à du
adénopathies peuvent faire l’objet de ponctions à l’aiguille fine tissu thyroïdien
pour étude cytologique ou pour dosage de thyroglobuline intra- Présence de microcalcifications
ganglionnaire. Si le dosage est positif, on peut affirmer la nature
Contenu kystique
métastatique d’un ganglion.

A B
Figure 2.
A. Ganglion normal : ganglion fusiforme, avec hile hyperéchogène central.
B. Adénopathie suspecte : contenu hyperéchogène, disparition du hile central, vascularisation anarchique.

B Figure 3. Schéma de repérage permettant de


représenter et de localiser les nodules étudiés en
échographie.
A. Lobe droit, coupe longitudinale. 1. Avant ;
2. arrière ; 3. haut ; 4. bas.
B. Vue de face. 1. Haut ; 2. bas ; 3. droite ;
A C 4. gauche.
C. Lobe gauche, coupe longitudinale. 1. Avant ;
2. arrière ; 3. haut ; 4. bas.

1 1 1

3 4 3 4 3 4

2 2 2

EMC - Endocrinologie-Nutrition 7
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

Tableau 4.
Signes échographiques évocateurs de la malignité d’un nodule thyroï-
dien [7] .
Caractère solide fortement hypoéchogène
Contours flous ou festonnés
Nodule plus épais que large
Microcalcifications
Macrocalcifications périphériques discontinues
Effraction capsulaire
Envahissement des tissus adjacents
Vascularisation intranodulaire prédominante
Index de dureté élevé à l’élastographie
Adénopathie suspecte dans le territoire de drainage
Augmentation rapide de volume lors de la surveillance

Tableau 5.
Signes échographiques évocateurs de la bénignité d’un nodule thyroï- Figure 4. Nodule suspect de grade thyroid imaging-reporting and data-
dien [7] . base system 5 (TI-RADS 5) : nodule solide fortement hypoéchogène,
Nodule liquidien pur
comportant des microcalcifications, à contours irréguliers, envahissant la
capsule thyroïdienne.
Nodule tissulaire homogène hyperéchogène
Nodule microkystique
Halo hypoéchogène périphérique fin et continu Tableau 6.
Définition du score thyroid imaging-reporting and database system (TI-
Calcification périphérique complète
RADS) à partir de l’analyse échographique [59] .
Vascularisation périnodulaire prédominante
Analyse échographique Score TI-RADS
Index de dureté faible à l’élastographie
Constamment bénin Score 2
Kyste simple
Nodule spongiforme
Critères échographiques évocateurs « White knight »
de la bénignité ou de la malignité Macrocalcification isolée
Thyroïdite subaiguë typique
d’un nodule Amas isoéchogènes confluents
L’étude échographique permet de compléter l’évaluation cli- Très probablement bénin Score 3
nique, biologique et éventuellement scintigraphique des nodules Aucun des cinq signes forts (catégories 4B et 5)
en apportant un faisceau d’arguments supplémentaire en faveur Isoéchogène
de la bénignité ou de la malignité. Elle ne permet pas, ou rarement, Hyperéchogène
d’affirmer indépendamment des autres évaluations la nature d’un Faiblement suspect Score 4A
nodule. Cependant, de nombreuses études ont montré que plu- Aucun des cinq signes forts
sieurs critères pouvaient être utilisés pour définir un niveau de Modérément hypoéchogène
risque de malignité et pour guider les indications de cytoponc- Fortement suspect Score 4B : un ou deux
tion [7, 52–55] . Ces critères sont résumés dans les Tableaux 4 et 5. Plus épais que large signes présents, pas
Chaque critère ne confère pas le même niveau de risque statis- Contours irréguliers d’adénopathie
tique de malignité et aucun isolément n’est pathognomonique Microcalcifications Score 5 : trois à cinq
de malignité. L’association de plusieurs de ces signes accroît signi- Fortement hypoéchogène signes présents et/ou
ficativement le risque [56] (Fig. 4). Indice de rigidité anormale (élastographie) adénopathie
Il est donc apparu nécessaire de stratifier et de codifier le Le signe le plus péjoratif doit être retenu pour la définition du nodule. Le « white
niveau de risque en fonction de l’évaluation échographique, afin knight » correspond à une plage arrondie hyperéchogène bien circonscrite au
d’orienter et standardiser les indications de cytoponction. Ainsi sein d’une thyroïdite auto-immune (représentant probablement une zone de
est apparu le système thyroid imaging-reporting and database system régénération). La forte hypoéchogénicité se définit comme plus importante
que celle des muscles superficiels, et l’hypoéchogénicité modérée comme une
(TI-RADS), décrit initialement par Horvath et al. [57] par analo- échogénicité inférieure à celle de la glande normale mais supérieure à celle des
gie avec le système BI-RADS utilisé en pathologie mammaire. Il a muscles superficiels.
ensuite été adapté, perfectionné et évalué par Russ et al. [58, 59] afin
d’être facilement utilisable en routine par les radiologues et les cli-
niciens. Ce système décrit six catégories de nodules, associées à un mixtes. Les indications de cytoponction découlent de l’analyse
niveau de risque de malignité croissant (Tableaux 6, 7). Il intègre de l’ensemble des facteurs de risque de malignité d’un nodule,
aussi les données d’une éventuelle analyse en élastographie. Ainsi, parmi lesquels figurent aussi bien sûr ses caractéristiques échogra-
les nodules classés TI-RADS 2 ont un risque de malignité proche de phiques. Le Tableau 8 résume les indications de la cytoponction [7] .
0 et ne doivent généralement pas être ponctionnés. À l’inverse, les
nodules classés TI-RADS 5 sont associés à un risque de malignité
proche de 100 % et nécessitent une cytoponction.  Évaluation cytologique
des nodules du corps thyroïde
Indications de cytoponction
La cytoponction thyroïdienne à l’aiguille fine a démontré son
L’échographie permet de guider le geste de cytoponction intérêt dans la prise en charge des patients porteurs de nodules
à l’aiguille fine des formations nodulaires ou ganglionnaires thyroïdiens. Son objectif est d’identifier, parmi les nodules thy-
suspectes. Elle permet d’atteindre des nodules non palpables cli- roïdiens, ceux correspondant à des cancers, justifiant une prise
niquement, de vérifier que l’aiguille est bien positionnée dans le en charge thérapeutique adaptée. Les connaissances actuelles sur
nodule d’intérêt, et de cibler la composante tissulaire des nodules l’évaluation cytologique des nodules du corps thyroïde s’appuient

8 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde  10-009-A-10

Tableau 7. Pour le recueil en milieu liquide et une préservation cellulaire


Stratification du risque de malignité selon le score thyroid imaging- optimale, il faut remplir le corps de pompe de la seringue avec un
reporting and database system (TI-RADS) [7] . liquide spécifique de préservation, puis placer l’aiguille (conte-
Score TI-RADS Signification Risque de nant le produit de ponction) sur la seringue pour en « chasser »
malignité (%) le contenu dans un flacon contenant également le liquide de
préservation. Cette technique par recueil des cellules en milieu
1 Examen normal liquide simplifie le prélèvement puisqu’il n’est plus nécessaire de
2 Bénin ≈0 savoir réaliser un étalement cytologique. Elle permet une mono-
3 Très probablement bénin 0,25 couche de cellules sur une seule lame [60] . Les cellules sont alors
4A Faible suspicion de malignité 6 habituellement colorées par le Papanicolaou.
Lorsque le matériel de cytoponction est liquidien, il est préco-
4B Forte suspicion de malignité 69
nisé d’effectuer un ou deux étalements sur lames, séchés à l’air,
5 Pratiquement certainement malin ≈ 100 puis d’effectuer une cytocentrifugation et une éventuelle inclu-
sion du culot cellulaire en paraffine [60] . Le liquide doit être adressé
idéalement dans la demi-heure dans un service d’anatomie et
Tableau 8. cytologie pathologiques pour que la prise en charge technique
Indications de la cytoponction thyroïdienne. soit optimale.
La technique d’inclusion du culot cellulaire en paraffine, par-
Un contexte à risque Antécédents familiaux ou personnels à fois réalisée à partir d’un prélèvement liquidien ou d’un recueil
risque de cellules en milieu liquide, permet d’effectuer des techniques
Biologique : élévation de la calcitonine immunocytochimiques complémentaires selon des modalités
Circonstances de découverte : identiques à celles développées sur les tissus inclus en paraffine.
– bilan d’extension d’un néoplasme
Les techniques immunocytochimiques peuvent également être
– hyperfixation focale en 18 FDG-TEP
réalisées sur des étalements cellulaires conservés au froid à −20 ◦ C
Des caractéristiques Cliniques ou à partir d’étalements monocouches. Les résultats en sont fiables
nodulaires suspectes Échographiques : et reproductibles lorsqu’ils sont effectués à partir d’un culot cel-
– score TI-RADS 4A, 4B ou 5 lulaire inclus en paraffine. En revanche, les résultats d’une étude
– nodule ayant augmenté de plus de 20 %
immunocytochimique réalisée sur des étalements conventionnels
en volume et dont deux dimensions ont
ou monocouches doivent être interprétés avec précaution, néces-
augmenté de 2 mm au moins
sitent une validation spécifique car l’immunoréactivité peut être
– nodule accompagné d’une adénopathie
suspecte
différente de celle observée dans les tissus inclus en paraffine [61] .
– nodule de plus de 2 cm (sauf si liquidien Lorsque la cytoponction est réalisée lors d’une échographie,
pur) afin de ne pas méconnaître une l’aiguille utilisée ne doit pas traverser la couche de gel déposé
tumeur folliculaire de grande taille dont en surface de la peau, à l’origine d’importants artefacts gênant
l’aspect échographique peut être rassurant. l’interprétation cytologique [60] .
Le risque de malignité d’un nodule L’évaluation immédiate de la qualité du matériel de cytoponc-
n’augmente pas avec sa taille, mais son tion fait l’objet d’une controverse. Elle présente l’avantage de
pronostic s’aggrave s’il s’agit d’un cancer limiter les prélèvements inadéquats, mais l’inconvénient de la
Autres situations Cytoponction antérieure non contributive nécessaire présence du pathologiste [60] .
ou « lésion vésiculaire de signification La conférence réunie à Bethesda a mis en avant les données
indéterminée » selon la classification de d’identification et les informations cliniques devant accompagner
Bethesda toute demande d’interprétation cytopathologique [65] : nom(s),
prénom, sexe, date de naissance du patient ou numéro iden-
FDG-TEP : tomographie d’émission de positons au fluorodéoxyglucose ; TI- tifiant unique ; nom et coordonnées du médecin prescripteur ;
RADS : thyroid imaging-reporting and database system.
nom de l’analyse demandée ; date et nature du prélèvement
(site de ponction). Pour éviter toute erreur d’identification, nom
sur les mises au point de plusieurs comités d’experts réunis à et prénom, site du prélèvement, doivent être indiqués sur les
Bethesda en octobre 2007, lors d’une conférence constituée sous lames d’étalement elles-mêmes. Les renseignements cliniques,
l’égide du National Cancer Institute [60–62] . biologiques ou échographiques sont aussi indispensables [65] : loca-
lisation, taille du (des) nodule(s) ; contexte d’hypothyroïdie, de
thyroïdite auto-immune ou de maladie de Basedow ; présence
d’anticorps antithyroïdiens ; antécédent de traitement par de
Technique de la cytoponction thyroïdienne l’iode radioactif, d’irradiation cervicale, personnel ou familial de
à l’aiguille fine cancer. Certaines lésions cytopathologiques de nature bénigne
au cours d’une thyroïdite, d’une maladie de Basedow, à distance
La cytoponction thyroïdienne à l’aiguille fine est effectuée avec d’un traitement par l’iode radioactif ou d’une irradiation cervicale,
ou sans aspiration, avec ou sans échographie [60, 63, 64] . Elle nécessite peuvent en effet mimer une lésion carcinomateuse, tel un cancer
l’utilisation d’une aiguille, montée ou non sur une seringue à pis- papillaire de la thyroïde [65] . Certaines métastases peuvent mimer
ton. En règle, le calibre de l’aiguille est de 22 à 27 G [60, 63, 64] . Deux à des lésions thyroïdiennes primitives : la métastase d’un carcinome
cinq ponctions sont effectuées par nodule [60] . Des mouvements de rénal peut ressembler à une tumeur folliculaire de la thyroïde, la
va-et-vient très courts sont imprimés à l’aiguille afin de recueillir le métastase d’un mélanome peut mimer un carcinome médullaire,
matériel cellulaire. En l’absence d’aspiration, le matériel cellulaire la métastase d’un cancer pulmonaire peut être confondue avec un
monte dans l’aiguille par capillarité. Dès que le matériel cellulaire carcinome anaplasique thyroïdien [65] .
apparaît dans l’embout de l’aiguille, celle-ci est retirée [60, 63, 64] . Ce D’autres renseignements sont utiles [65] : résultat d’une cyto-
matériel fait l’objet d’étalements conventionnels ou de recueil en ponction antérieure ; traitement concomitant par des hormones
milieu liquide. thyroïdiennes ; taux de TSH ; résultats de l’échographie ou de la
Pour les étalements conventionnels, le matériel cellulaire est scintigraphie thyroïdienne.
chassé, puis étalé sur une lame de verre préalablement identi-
fiée. La fixation des cellules, indispensable pour la préservation
cellulaire, est réalisée par un séchage rapide à l’air pendant Qualité des prélèvements
quelques minutes (agitation manuelle) ou par un fixateur alcoo-
lique. Après séchage à l’air, la coloration utilisée est la méthode La qualité des prélèvements est un facteur primordial qui
de May-Grunwald-Giemsa. Après fixation alcoolique, il s’agit de conditionne la fiabilité des résultats de la cytologie. Lorsqu’une
la coloration de Papanicolaou [60] . cytoponction ne comporte pas assez de cellules épithéliales,

EMC - Endocrinologie-Nutrition 9
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

Tableau 9. Lésions bénignes (Bethesda II)


Catégories du diagnostic cytologique selon Bethesda et risque de mali-
gnité [62, 67] . Cette catégorie diagnostique présente un faible risque de
malignité (évalué à moins de 3 %). Elle comprend en par-
Diagnostic cytologique selon Risque de cancer ticulier les lésions hyperplasiques d’un goitre nodulaire et
Bethesda les lésions de thyroïdite chronique. L’aspect cytologique des
Bethesda I Non évalué lésions hyperplasiques est caractérisé par la présence de colloïde
Prélèvement non satisfaisant abondante sur le fond de l’étalement, des cellules épithéliales
Bethesda II Moins de 3 %
disposées en amas bien étalés ou sous la forme de cellules
Bénin isolées, des cellules épithéliales folliculaires régulières et de
petite taille, la possibilité d’arrangements folliculaires en petit
Bethesda III 5–15 %
nombre, la présence occasionnelle de cellules dystrophiques,
Lésion folliculaire de signification
de quelques cellules oxyphiles et/ou de macrophages. L’aspect
indéterminée
cytologique d’une thyroïdite chronique est caractérisé par de
Bethesda IV 15–30 % rares dépôts de colloïde, la présence d’un mélange de cellules
Tumeur (néoplasme) folliculaire
folliculaires, de cellules oxyphiles, de cellules lymphoïdes avec
Bethesda V 60–75 % parfois plasmocytes. Les cellules folliculaires et oxyphiles peuvent
Suspect de malignité présenter quelques irrégularités cytonucléaires qui, dans un
Bethesda VI Plus de 97 % contexte inflammatoire, ne doivent pas être interprétées comme
Malin malignes.

Lésions folliculaires de signification


elle est jugée non représentative. Dans ce cas, la réponse indéterminée/atypies de signification
anatomopathologique peut être formulée de plusieurs façons :
cytoponction non contributive ou non représentative ; cytodiag- indéterminée (Bethesda III)
nostic impossible ; prélèvement non satisfaisant. L’interprétation Dans cette catégorie, le risque de malignité est évalué entre 5 et
de prélèvements qualitativement ou quantitativement insuffi- 15 %. Cette catégorie diagnostique hétérogène comprend les cas
sants est à l’origine de faux négatifs ; une cytoponction jugée non ne pouvant être placés ni dans la catégorie des lésions bénignes,
représentative correspond à une situation de malignité dans 10 % ni dans la catégorie des tumeurs/néoplasmes folliculaires. Cer-
des cas en moyenne [63] . Il est nécessaire de renouveler le prélè- tains cas sont intégrés dans cette catégorie diagnostique en raison
vement. Pour un petit pourcentage de nodules, il est impossible d’artefacts, liés à une mauvaise préservation cellulaire (prélève-
d’obtenir un matériel cellulaire identifiable, malgré les cytoponc- ment sanglant et coagulé, étalement imparfait, défaut de fixation
tions répétées, en particulier lors de lésions calcifiées ou fibreuses, cellulaire).
de cytoponctions hémorragiques, de lésions nodulaires volumi-
neuses avec hypervascularisation périphérique [64] . Le nombre de
cytoponctions non représentatives varie entre 3 et 20 % selon les
Tumeurs/néoplasmes folliculaires dont
équipes [63] , ce que pourrait réduire l’évaluation immédiate par le les tumeurs/néoplasmes à cellules oxyphiles
cytologiste du matériel prélevé. Un prélèvement est jugé repré- (Bethesda IV)
sentatif lorsqu’il comporte cinq ou six placards cellulaires, chaque La terminologie « suspect pour une tumeur/néoplasme folli-
placard comportant plus de dix cellules. Ce seuil quantitatif pour culaire » et « suspect pour une tumeur/néoplasme folliculaire à
l’exclusion de la malignité apparaît très important lorsque sont cellules oxyphiles » est également acceptée. Dans cette catégo-
observées des cellules thyroïdiennes normales. À l’inverse, un rie, le risque de malignité est faible ou modéré, évalué entre
diagnostic de malignité peut être porté sur un petit nombre de 15 et 30 %. Ces tumeurs/néoplasmes folliculaires incluent les
cellules, dès lors que leurs caractéristiques apparaissent détermi- tumeurs/néoplasmes folliculaires à cellules oxyphiles (autrement
nantes [60] . appelées cellules oncocytaires). Dans cette catégorie diagnostique,
la cytologie ne permet pas de distinguer formellement les tumeurs
folliculaires bénignes des tumeurs folliculaires malignes. Le diag-
Analyse et interprétation de la cytoponction nostic de malignité d’une tumeur folliculaire repose en effet sur
la démonstration d’un franchissement capsulaire complet et/ou
Les principaux paramètres analysés et figurant dans le compte- d’une invasion vasculaire, ces éléments du diagnostic positif
rendu sont la qualité, la richesse, la composition du fond des n’étant observés qu’après une étude histopathologique conven-
étalements, la texture et l’architecture des placards cellulaires, tionnelle. La cytoponction d’une tumeur folliculaire présente
l’aspect individuel des éléments cellulaires et de leurs compo- habituellement plusieurs caractéristiques : cellularité supérieure
sants [9] . à celle des lésions bénignes, peu ou pas de colloïde, population
La conférence de Bethesda a préconisé une classification en homogène de cellules folliculaires, cellules folliculaires disposées
six catégories diagnostiques (Tableau 9) [62] . Son utilisation est en amas tridimensionnels avec de fréquents arrangements des
recommandée en France par la Société française d’endocrinologie cellules en « vésicules » (ou follicules). Dans le cas particulier des
(SFE), par la Haute Autorité de Santé et par la Société française de tumeurs/néoplasmes folliculaires à cellules oxyphiles, le produit
cytologie clinique (SFCC) [7, 66, 67] . Le consensus de Bethesda avait de cytoponction est constitué exclusivement ou très majoritaire-
aussi suggéré des recommandations sur les prises en charge thé- ment de cellules folliculaires au cytoplasme éosinophile abondant
rapeutiques. Celles-ci, fondées seulement sur les données de la et au noyau arrondi avec un nucléole proéminent. Les cel-
cytologie, sont désuètes et n’ont pas été reprises, notamment dans lules oxyphiles présentent souvent des irrégularités cytonucléaires
le consensus français de la SFE de 2012. Il y a lieu de prendre sans que cela soit nécessairement corrélé à un diagnostic de
en compte l’histoire naturelle des dystrophies nodulaires de la malignité.
thyroïde, la meilleure évaluation et quantification pronostique
de l’échographie, enfin les progrès naissants et prometteurs de la
biologie moléculaire. Lésions suspectes de malignité (Bethesda V)
Le risque de malignité est évalué entre 60 et 75 %, correspon-
Prélèvement non satisfaisant/non diagnostique dant à une suspicion de carcinome papillaire, médullaire, peu
différencié, anaplasique, de lymphome ou de métastase.
(Bethesda I)
Un prélèvement est jugé non représentatif lorsqu’il comporte
moins de cinq ou six placards cellulaires, ou lorsque les cellules
Lésions malignes (Bethesda VI)
étudiées sont mal préservées. Le risque de malignité est évalué entre 97 et 99 %.

10 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde  10-009-A-10

Carcinome papillaire de la thyroïde Tableau 10.


Son aspect cytopathologique possède plusieurs caractéristiques : Techniques immuno-histo-chimiques complémentaires [7] .
la cellularité est habituellement plus importante que celle des Diagnostic Marqueurs utiles en
lésions bénignes, le fond des étalements peut être colloïde, la immuno-histo-chimie
colloïde est habituellement dense, les amas cellulaires sont de
Carcinome médullaire Chromogranine A +
contours anguleux et apparaissent tridimensionnels, des macro-
Calcitonine +
phages peuvent être observés, associés à d’éventuelles cellules
géantes, les cellules tumorales sont d’assez grande taille avec Lésion parathyroïdienne Parathormone +
un cytoplasme bien étalé, aux limites nettes avec parfois des Carcinome anaplasique Cytokératines, inconstamment +
aspects d’« emboîtement cellulaire », les noyaux des cellules Protéine P53 +
tumorales sont souvent ovalaires avec un renforcement de la Lymphome Marqueurs lymphoïdes + : CD45,
membrane nucléaire, une clarification de la chromatine, la CD20, CD3, CD30, etc.
présence d’incisures et de pseudo-inclusions intranucléaires, le Métastase d’un carcinome, autre TTF1 −
nucléole des cellules tumorales est habituellement de petite taille que thyroïdien ou pulmonaire
et excentré. Métastase d’un carcinome TTF1+
Les incisures et inclusions intranucléaires ne sont pas totale- thyroïdien de souche folliculaire Thyroglobuline +
ment spécifiques du cancer papillaire, peuvent être observées aussi
Mélanome Protéine S100 +
dans des lésions de thyroïdite, de goitre, de tumeur trabéculaire
HMB45 +
hyalinisante de Carney, à cellules oxyphiles ou de carcinome
Mélanine A +
médullaire. Dans le cas particulier des carcinomes papillaires
d’architecture folliculaire, les caractéristiques nucléaires du car-
cinome papillaire sont souvent moins démonstratives et moins
nombreuses. Techniques complémentaires
immuno-histo-chimiques
Carcinomes médullaires de la thyroïde
La plupart d’entre eux présentent en cytologie une population Une étude immuno-cyto-chimique complémentaire peut être
cellulaire constituée de cellules arrondies ou fusiformes, distri- réalisée à partir d’un culot cellulaire inclus en paraffine, obtenu
buées de façon isolée ou regroupées en petit nombre ; les cellules à partir d’un prélèvement liquidien ou d’un recueil de cellules
tumorales ont un cytoplasme abondant parfois granuleux ; les en milieu liquide. Elle identifie certaines protéines cellulaires,
noyaux sont déjetés à un pôle de la cellule, réalisant un aspect caractéristiques de tel ou tel diagnostic. C’est le cas de la chro-
plasmocytoïde, la chromatine nucléaire est celle des tumeurs mogranine A et de la calcitonine pour le carcinome médullaire,
neuroendocrines, c’est-à-dire finement granuleuse avec présence de l’expression inconstante des cytokératines pour le carcinome
éventuelle d’un petit nucléole, présence éventuelle de dépôts amy- anaplasique, de la parathormone pour l’identification d’un tissu
loïdes. parathyroïdien, de marqueurs lymphoïdes pour des cellules lym-
Le diagnostic du carcinome médullaire peut être facilité par phomateuses, de la protéine S100 et/ou de l’HMB45 pour les
l’étude immuno-cyto-chimique positive sur les cellules tumorales cellules d’un mélanome malin. L’absence d’expression de TTF1
avec les anticorps anti-chromogranine A, antisynaptophysine et peut orienter vers une métastase thyroïdienne d’un cancer d’une
anticalcitonine. autre origine (à l’exception des adénocarcinomes bronchopulmo-
naires). Ces profils immuno-cyto-chimiques sont détaillés dans le
Carcinome peu différencié Tableau 10.
La gestion des cytoponctions thyroïdiennes correspondant aux
Il est caractérisé par une richesse cellulaire, l’absence de col-
catégories III et IV de « lésion folliculaire de signification indéter-
loïde ou colloïde dense au centre de microvésicules, un rapport
minée » ou de « tumeur/néoplasme folliculaire » apparaît difficile.
nucléocytoplasmique élevé avec des noyaux globalement plus
Des techniques complémentaires immuno-histo-chimiques sont
volumineux que les noyaux des cellules vésiculaires normales,
possibles afin de mieux classer ces lésions en bénignes ou
mais ronds et de contours réguliers, ou alors plus petits et convo-
malignes. Plusieurs marqueurs ont été proposés : galectine 3,
lutés, parfois de la nécrose et/ou des mitoses.
cytokératine 19, HBME1, thyroperoxydase, DAPIV, etc., dont
l’utilisation est controversée en raison des difficultés de leur mise
Carcinome anaplasique (ou carcinome indifférencié)
en œuvre, de leurs coûts, de leur imparfaite sensibilité et spécificité
de la thyroïde
(Tableau 10).
Il est caractérisé par une cellularité variable, un fond
d’étalement nécrotique et comportant une inflammation sup-
purée avec de nombreux polynucléaires altérés, des cellules Techniques complémentaires moléculaires
épithéliales tumorales de forme très variable, épithélioïdes ou
fusiformes, associées éventuellement à la présence de cellules Les progrès dans la compréhension des mécanismes molécu-
géantes, ostéoclaste-like ; les cellules tumorales sont très pléio- laires de la cancerogénèse thyroïdienne permettent d’identifier
morphes et très anisocaryotiques. Ce diagnostic peut être conforté de nouveaux marqueurs diagnostiques. Leur utilisation en rou-
par une étude immuno-cyto-chimique : immunomarquage posi- tine ne fait pas actuellement l’objet de recommandations et reste
tif pour les cytokératines, en particulier pour la cytokératine 19, du domaine de la recherche clinique [2, 4, 7] .
habituellement négatif pour la thyroglobuline et TTF1. Cette
étude immuno-cyto-chimique a surtout pour intérêt d’éliminer Génomique
les diagnostics différentiels tels qu’un lymphome, une métastase L’intérêt des marqueurs génétiques de cancer (mutation de
d’un autre carcinome, un mélanome ou encore un sarcome, en BRAF, RAS, réarrangement RET-PTC, PAX8/PPARγ) sur le pro-
s’assurant de la négativité des cellules tumorales pour les mar- duit de cytoponction d’un nodule thyroïdien a été évalué par
queurs correspondant à ces différents diagnostics. de grandes études prospectives, notamment en combinaison
des critères cytologiques habituels [24] . Pour les cytologies clas-
sées « lésion de signification indéterminée, tumeur folliculaire ou
Analyse des performances lésion suspecte », le risque de malignité passe de 24 à 89 % en
cas d’anomalie génétique, diminue à 11 % en son absence [24] .
La sensibilité de la cytoponction thyroïdienne pour le diagnos- La sensibilité et la spécificité d’un test combiné cytologique et
tic de malignité a été globalement évaluée dans les études entre génétique ont été évaluées respectivement à 80 et 99,7 % [68] . La
84,6 et 97,7 %, la spécificité entre 51,1 et 87,8 %, la valeur prédic- mutation V600E de BRAF est associée dans 100 % des cas aux car-
tive positive entre 37,7 et 76 %, la valeur prédictive négative entre cinomes papillaires, sans faux positif. La recherche de mutation
93,9 et 97,4 % [63, 64] . de RAS augmente la sensibilité du test par rapport à l’étude de

EMC - Endocrinologie-Nutrition 11
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

BRAF seule, car elle permet le diagnostic de carcinome folliculaire cellularité (cytologie en catégorie I de Bethesda). Elle réduit aussi
et de carcinome papillaire de variant folliculaire. La spécificité du les incertitudes des cytologies indéterminées (catégories III et IV
test diminue avec la recherche des réarrangements RET/PTC et des de Bethesda).
mutations de RAS car ils peuvent être retrouvés dans des tumeurs Pour l’examen conventionnel, on recommande idéalement
bénignes. l’utilisation de l’iode 123 du fait de sa meilleure valeur fonc-
tionnelle. À défaut, on recourt au technétium, moins coûteux et
Transcriptome ordinairement plus largement disponible, en sachant que des dis-
cordances existent : un nodule captant le technétium et froid à
Des profils d’expression d’un panel de gènes différencient les l’iode s’avère malin dans environ la moitié des cas.
nodules, et apportent éventuellement la signature moléculaire Le méthoxyisobutylisonitrile (MIBI)-technétium ou le thallium
de bénignité et de malignité. Un test basé sur l’expression de sont électivement captés par les cellules en division. De ce fait,
167 gènes est commercialisé aux États-Unis. Il permet d’affirmer la fixation de ces isotopes constitue un indice de la cellularité des
dans 95 % la bénignité pour des lésions folliculaires de significa- nodules. Ainsi, les nodules hyperfonctionnels captent les isotopes.
tion indéterminée [69] , conforte dans le choix de la surveillance Mais pour un nodule apparu hypofixant vis-à-vis de l’iode ou du
plutôt que la chirurgie. Sensibilité et spécificité du test ne sont technétium, l’absence de fixation du MIBI ou du thallium consti-
pas améliorées par la recherche associée de mutation de BRAF [70] . tue un quasi-garant d’exclusion de malignité : dans les séries de
D’autres tests permettant le screening des ARN correspondant aux nodules opérés, elle est alors présente dans moins de 5 % des cas.
tumeurs bénignes et malignes sont en cours d’évaluation et de On prend avec plus de prudence les nodules hypofixants à l’iode
commercialisation. ou au technétium et captant MIBI ou thallium dont la malignité
est proche de 40 % [71] . Comme il est de règle, les examens iso-
MicroARN topiques sont réalisés en l’absence de grossesse, idéalement en
première phase de cycle chez la femme jeune ou après vérifica-
Le profil d’expression des microARN peut être étudié sur le pro-
tion du taux de human chorionic gonadotropin (hCG). L’examen est
duit de cytoponction thyroïdienne, mais son intérêt en pratique
contre-indiqué durant la période d’allaitement.
n’a pas encore été défini [27] .

 Situations particulières
 Évaluations scintigraphiques Nodule thyroïdien fixant à la scintigraphie
Longtemps l’exploration scintigraphique a constitué au TEP-FDG
l’évaluation initiale de toute formation nodulaire thyroïdienne.
La TEP-FDG ou TEPscan explore le métabolisme glucosé des
Elle reconnaissait les nodules « chauds », captant les isotopes
tumeurs et indique l’activité métabolique des organes. Une fixa-
(technétium ou iode), en principe plutôt bien différenciés et
tion thyroïdienne du FDG est présente chez 1,2 à 4,3 % des
bénins, à risque de devenir hyperfonctionnels et responsables
patients réalisant une scintigraphie au TEP-FDG [72, 73] . La signifi-
d’hyperthyroïdie. Elle les distinguait des nodules « froids » ou
cation en est différente selon qu’elle apparaît diffuse ou focale,
hypofixants, moins différenciés, correspondant à des cancers
en regard d’un nodule thyroïdien. En présence d’une fixation
dans environ 10 % des cas (3 à 15 % dans les séries opérées) [7] .
focale nodulaire, le risque de malignité varie de 14 à 68,8 %, alors
Cependant, l’examen est apparu mal commode, imparfaitement
qu’il n’est que de 4 % en cas de fixation diffuse. On estime dans
accessible en toute région, légèrement irradiant, imparfaitement
l’ensemble que le risque de malignité concerne un patient sur
discriminant puisque des foyers cancéreux existent au sein de
trois s’il y a une fixation nodulaire [74, 75] . Un captage thyroïdien
nodules captants, et en définitive moins performant pour la
diffus du FDG relève le plus souvent d’une thyroïdite lymphocy-
reconnaissance des cancers que l’évaluation échographique
taire ou d’une maladie de Basedow [72] . Exceptionnellement, une
et par la ponction pour étude cytologique. C’est pourquoi la
fixation diffuse associée à plusieurs renforcements de fixation a
scintigraphie n’est plus reconnue comme un examen de première
pu être attribuée à un cancer papillaire plurifocal sur fond de
intention dans la majorité des consensus et notamment en
thyroïdite. Les cas malins correspondent essentiellement à des
France.
cancers papillaires, plus rarement folliculaires, à des métastases
Malgré tout, la scintigraphie conserve des indications particu-
de cancers solides, des lymphomes malins non hodgkiniens. Les
lières.
nodules thyroïdiens bénins fixant le FDG répondent à des foyers
Elle est indispensable si existe un hyperfonctionnement thyroï-
d’hyperplasie, des adénomes folliculaires ou oncocytaires. Le SUV
dien cliniquement ou biologiquement évident, ou si simplement
est l’unité quantifiant le glucose consommé par le tissu tumoral
la TSH est abaissée isolément. La caractérisation d’une fixa-
et peut être mesuré dans le nodule thyroïdien captant le FDG. Le
tion élective du technétium ou de l’iode radioactif au sein
SUVmax médian est plus élevé en cas de cancer (6,9 ± 4,7 mg/ml)
du nodule permet d’affirmer avec certitude sa responsabilité
que dans la pathologie bénigne (4,8 ± 3,1 mg/ml), mais avec
dans l’hyperproduction hormonale. Elle écarte une hyperthy-
un chevauchement notable des valeurs [75] . Pour certains, une
roïdie d’une autre origine, notamment par maladie de Basedow
cytoponction doit être proposée pour un SUVmax supérieur à
s’associant à un nodule non fonctionnel. Elle contribue à la
4 mg/ml [4, 72, 76] .
reconnaissance des nodules fonctionnels au sein des goitres base-
Le TEPscan présente-t-il un intérêt pour mieux classer le nodule
dowiens (syndrome de Marine-Lenhardt). Elle dégage le recours
devant une cytologie indéterminée ? Dans le travail de Vriens
possible à un traitement radio-isotopique des nodules fonction-
et al., l’existence d’une fixation suggère la malignité avec une
nels et de l’hyperthyroïdie.
valeur prédictive positive de 39 % et une valeur prédictive néga-
Elle est aussi prônée lorsque la TSH est régulièrement proche
tive de 96 % [77] . Le TEPscan apparaît donc bien moins performant
de la limite inférieure des normes ou se réduit progressivement,
que l’échographie, et l’absence de fixation n’exclut pas la mali-
ce qui conduit à suspecter le caractère fonctionnel du nodule. Il
gnité pour des nodules de taille inférieure à 15 mm. Le TEPscan
en est de même pour certains nodules dont la vascularisation en
est en revanche indiqué pour l’évaluation pronostique et la sur-
échodoppler fait suspecter le caractère hyperfonctionnel.
veillance des cancers thyroïdiens à risque intermédiaire ou élevé
Elle apparaît justifiée en seconde intention lorsque les nodules
de rechute, pour localiser la maladie tumorale devant une thy-
thyroïdiens apparaissent mal accessibles à l’évaluation échogra-
roglobuline circulante élevée lorsque la scintigraphie à l’iode 131
phique : sujets âgés ou voûtés, nodules plongeant en arrière du
n’est pas informative à dose thérapeutique [4] .
plastron sternal. On la recommande aussi si l’évaluation cytolo-
gique ne peut être réalisée, par exemple en raison de troubles des
fonctions d’hémostase. Nodule thyroïdien kystique
De même, le recours à la scintigraphie apparaît utile si à
plusieurs reprises la ponction pour étude cytologique donne On décrit sous ce terme tout nodule comportant lors de
des résultats ininterprétables en raison de l’insuffisance de la l’imagerie une composante liquidienne. Leur proportion était de

12 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde  10-009-A-10

18 % chez 389 patients suivis pour pathologie nodulaire thyroï- délicat des nerfs récurrents, petites glandes parathyroïdes, etc.) [87] .
dienne [78] , de 32 % parmi 221 patients opérés [79] . On distingue les Avant 10 ans, on rapporte 3 à 5 % de paralysies récurrentielles et
kystes purs dont la paroi ne comporte qu’une seule assise cellulaire jusqu’à 16 % d’hypocalcémies. Avec une prise en charge adéquate,
et en pratique toujours bénins, et les nodules mixtes à composante le cancer thyroïdien de l’enfant, même métastatique, a un bon
tissulaire solide et composante liquidienne, correspondant à pronostic et permet une survie proche de 90 % à 20 ans [88] .
la dégénérescence kystique ou au remaniement hémorragique
(hématocèle) d’un nodule bénin ou malin. À la ponction, le
liquide prélevé apparaît d’aspect clair, fluide, citrin (en cas de kyste Nodule thyroïdien et grossesse
épithélial bénin, de kyste parathyroïdien ectopique intrathyroï- La prise en charge du nodule ou du cancer thyroïdien chez
dien), translucide, collant et épais (kyste colloïde), de couleur la femme enceinte a fait l’objet de recommandations spéci-
brun-chocolat avec des débris hématiques (hématocèle pure ou fiques [44, 89, 90] . La prévalence des nodules thyroïdiens chez la
liée à un nodule solide). On peut aspirer la portion liquidienne femme enceinte est estimée entre 3 et 21 % dans les études rétros-
dans un but antalgique, cosmétique et diagnostique pour analyser pectives [44] , et à 15,3 % dans un travail prospectif [13] . La fréquence
le culot cellulaire ou mesurer la concentration de la parathor- des nodules augmente avec la carence en iode, l’âge et la parité. Le
mone. Pour les nodules mixtes, le prélèvement sous contrôle volume thyroïdien s’accroît physiologiquement en moyenne de
échographique doit porter particulièrement sur la portion solide 30 % au cours de la grossesse. Un nodule préexistant est suscep-
ou la paroi nodulaire. tible d’augmenter sa taille de 50 % et de revenir à sa dimension
Le caractère « kystique » ne constitue en effet nullement un initiale dans le post-partum. Un second nodule apparaît en cours
gage de bénignité. La proportion de cancers est similaire dans les de la grossesse chez 11 à 20 % des femmes porteuses d’un nodule
nodules solides et mixtes, évaluée entre 5 et 29 % [80, 81] . Environ thyroïdien solitaire en début de grossesse. La scintigraphie est
6 % des cancers thyroïdiens papillaires sont de forme kystique, contre-indiquée pendant la grossesse, mais les autres méthodes
correspondant à des cystadénocarcinomes papillaires [82] . Le sexe d’évaluation du nodule thyroïdien ne sont pas différentes [44] : pal-
masculin, une taille nodulaire supérieure à 3–4 cm, le caractère pation, dosage de TSH, de calcitonine, échographie, cytoponction
récidivant après ponction évacuatrice d’un liquide hémorra- réalisable et interprétable quel que soit le terme [91] . La grande
gique, la présence d’anomalies cytologiques, sont des facteurs majorité des nodules ainsi dépistés sont bénins et ne vont pas
de risque de malignité [78, 80] . Il en de même pour les nodules nécessiter de suivi particulier au cours de la grossesse. Cepen-
mixtes en échographie dont la composante solide est hypoécho- dant, les nodules symptomatiques, augmentant de taille, doivent
gène, hypervasculaire, siège de microcalcifications, en situation faire l’objet d’une surveillance échographique répétée. Au plan
excentrée. À l’inverse, une portion solide spongiforme, l’aspect thérapeutique et compte tenu de l’importance du métabolisme
multiloculaire de la portion kystique, sont plutôt des aspects iodé dans la régulation thyroïdienne, il importe de prévenir la
rassurants. Ces éléments sont à prendre en considération dans carence iodée au cours de la grossesse par un apport de 200 à
la décision thérapeutique. Réalisée en centre expert, l’injection 250 ␮g/j d’iode élément sans excéder 500 ␮g/j [92, 93] . L’efficacité
percutanée d’éthanol absolu dans les nodules kystiques cytologi- et l’innocuité du traitement hormonal frénateur pour un nodule
quement bénins permet la régression nodulaire dans 95 % des cas. bénin en cours de grossesse n’ont pas été évaluées.
L’hormonothérapie frénatrice est en revanche peu efficace pour Le cancer de la thyroïde est au deuxième rang des cancers de
réduire la taille d’un nodule kystique. la femme enceinte (après le cancer du sein). Le cancer papil-
laire représente la principale variété histologique chez ces femmes
jeunes [91, 94] . Sa prévalence est de 14,4/100 000 pendant la gros-
Nodule thyroïdien de l’enfant sesse et dans l’année du post-partum [95] . Le risque de malignité
du nodule thyroïdien chez la femme enceinte a été estimé ou
La prévalence échographique des nodules thyroïdiens chez
surestimé entre 12 et 43 % dans des séries rétrospectives, par-
l’enfant est estimée à 3 %. Elle est bien plus faible que chez
fois de faible effectif. On peut toutefois s’interroger sur l’impact
l’adulte mais augmente avec l’âge, surtout après la puberté [83] .
sur la croissance du tissu thyroïdien tumoral de facteurs tels le
Un certain nombre de conditions en favorisent l’émergence : thy-
déficit en iode [96, 97] , l’environnement hormonal hyperestrogé-
ropathies congénitales (hypothyroïdie avec goitre par trouble
nique et les facteurs de croissance liés à la grossesse [98, 99] . La
de l’hormonosynthèse) ou auto-immunes (thyroïdite de Hashi-
chirurgie thyroïdienne reste la pierre angulaire du traitement. On
moto, maladie de Basedow), carence iodée, maladies génétiques
s’expose cependant aux risques tératogènes et de fausse-couche si
(polypose adénomateuse familiale, maladie de Cowden, complexe
l’anesthésie a lieu au premier trimestre, d’accouchement préma-
de Carney) et surtout l’irradiation cervicale externe. Comme
turé à l’approche du terme. La recommandation est donc d’opérer
chez l’adulte, l’exploration d’un nodule thyroïdien chez l’enfant
au deuxième trimestre de la grossesse, si l’intervention est néces-
repose sur l’analyse échographique et la cytoponction à l’aiguille
saire. En raison du risque d’hypoparathyroïdie et de correction
fine après application de crème anesthésique. L’étiologie la plus
imparfaite de l’hypothyroïdie postchirurgicale, la thyroïdectomie
fréquente est l’adénome folliculaire isolé [84] . La prévalence du
peut aussi être différée après l’accouchement, sans conséquence
nodule toxique est évaluée entre 0,7 et 5 % [85] . Devant une
sur le pronostic si la lésion suspecte est bien différenciée, peu évo-
lésion kystique, il faut savoir que le kyste du tractus thyréoglosse
lutive ou reconnue au troisième trimestre de la grossesse [100] . Dans
est l’anomalie congénitale thyroïdienne la plus commune chez
ce cas peut se discuter une hormonothérapie modérément fréna-
l’enfant. Si cette évaluation première ne conduit pas d’emblée
trice, abaissant la TSH entre 0,1 et 0,5 mUI/l selon les facteurs
à une prise en charge spécifique, une surveillance clinique et
pronostiques [44] .
échographique des nodules de l’enfant est toujours requise. Le
traitement hormonal frénateur n’est pas recommandé [84] .
Même si la majorité des nodules thyroïdiens des sujets jeunes Nodule thyroïdien et maladie de Basedow
sont bénins, le risque de malignité est proportionnellement plus
élevé chez l’enfant et l’adolescent, estimé entre 20 et 25 % [83, 85, 86] . Le nodule thyroïdien constaté chez 10 à 35 % [101] des patients
Il est particulièrement élevé chez les garçons, les enfants de moins pris en charge pour une maladie de Basedow n’apparaît pas sus-
de 10 ans et après une irradiation externe. Les cancers thyroï- ceptible de grossir plus vite ou d’être plus fréquemment malin. La
diens de l’enfant sont presque exclusivement de type papillaire prévalence du cancer thyroïdien associé à la maladie de Basedow
bien différencié, avec une forte proportion d’atteinte ganglion- varie entre 0,3 et 16,6 %, fonction du statut iodé, de l’étendue de
naire (70 %) et pulmonaire (20 %) au diagnostic ; ce sont bien plus la chirurgie, de la minutie de l’analyse histologique et de la nature
rarement des cancers folliculaires, médullaires ou des lymphomes. clinique ou occulte du cancer [101] . En cas de nodule palpable, la
Le traitement chirurgical doit être confié à un praticien à la fois proportion de cancer est aussi diversement appréciée entre 2,3 et
entraîné à la chirurgie thyroïdienne carcinologique (compte tenu 45,8 % [102] . Comme souvent, la décision thérapeutique s’appuie
du caractère localement invasif de certains cancers, de la nécessité sur l’évaluation cytologique des nodules supracentimétriques.
du curage ganglionnaire), et averti des particularités anatomiques Mais ici, la lecture des prélèvements cytologiques est rendue diffi-
de l’enfant (cou mince et court, thymus volumineux, repérage cile : foyers d’hyperplasie, altérations liées à la thyroïdite, aspects

EMC - Endocrinologie-Nutrition 13
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

oncocytaires, particularités morphologiques cellulaires d’origine nodules sont non palpables (nodules occultes) en raison de la mor-
basedowienne simulant le cancer papillaire, altérations cytolo- phologie du patient, de leur développement postérieur ou de leurs
giques liées aux thérapeutiques, en particulier l’iode 131. Dans petites dimensions (souvent infracentimétriques).
le cancer thyroïdien coexistant avec une maladie de Basedow, L’incidence des incidentalomes thyroïdiens s’est accrue avec
certains auteurs ont relevé une fréquence particulière de la plu- l’amélioration des techniques d’imagerie. Sur les séries autop-
rifocalité, de l’envahissement ganglionnaire, des récidives et des siques, la fréquence des formations nodulaires infracliniques a été
métastases [102–104] , suggérant un rôle des anticorps anti-récepteurs estimée à 50 % [117] . La prévalence échographique augmente avec
de la TSH dans la promotion tumorale. D’autres études plus l’âge, le sexe féminin, l’expérience de l’échographiste et la sen-
récentes contestent cette hypothèse et concluent à un pronostic sibilité de la sonde d’échographie utilisée. En France, elle a été
non modifié [105–107] . La proportion importante des microcancers estimée entre 11 et 55 % [7] . La découverte de nodules thyroïdiens
papillaires de ces séries limite néanmoins la portée des résultats. par scanner ou IRM a été observée chez 16 % des sujets [117] , 9,4 %
Une étude de mortalité menée chez 35 593 patients suivis pour à l’occasion d’un échodoppler carotidien [118] . Lors de la TEP-FDG,
hyperthyroïdie dont 91 % porteurs d’une maladie de Basedow et la fréquence est apparue proche de 2,5 % [117] .
65 % traités par iode 131 ne fait pas état d’une mortalité accrue L’histoire naturelle de ces incidentalomes est peu connue,
par cancer en comparaison de la population générale [108] . notamment concernant leur développement, le risque
d’autonomisation. Leur risque de malignité est sans doute
proche aussi de 5 % lorsqu’ils sont découverts à l’échographie, au
Nodule thyroïdien et thyroïdite scanner ou à l’IRM, mais il est de 35 % lors de la TEP-FDG, le plus
souvent sous forme de carcinome papillaire [117, 119] .
lymphocytaire chronique La conduite à tenir en présence d’un incidentalome, notam-
La thyroïdite lymphocytaire chronique est fréquente : 45 % ment infracentimétrique, fait question. La prévalence des
des femmes et 20 % des hommes avaient des lésions de thyroï- microcarcinomes papillaires a été estimée à environ 10 % dans
dite lors des études autopsiques au Royaume Uni [109] . Tous types les séries autopsiques, 8 % des pièces de thyroïdectomie, 70 % des
de nodules thyroïdiens bénins (nodule hyperplasique, adénome, nodules infracentimétriques découverts à l’échographie [120, 121] .
kyste, etc.) s’observent au cours des thyroïdites. Ainsi, la thyroï- Après intervention, le taux de récurrence des microcarcinomes
dite ne constitue pas un facteur de risque du cancer thyroïdien est estimé à 2,4 % des patients, les métastases à 0,37 % [120] , la sur-
épithélial [110, 111] . La fréquence des cancers coexistant avec une vie globale à dix ans à 99,5 %, la survie sans maladie à 97 % [121] .
thyroïdite varie de 1 % dans les études observationnelles à 27 % La question de la pertinence de la reconnaissance des micro-
dans les séries chirurgicales de recrutement nécessairement biaisé. carcinomes thyroïdiens, notamment par la cytoponction de ces
Il s’agit alors presque toujours de cancers papillaires différenciés. micronodules infracliniques, est posée comme celle de leur prise
À l’inverse, une thyroïdite périlésionnelle accompagne 4 à 30 % en charge thérapeutique. Une étude prospective récente est plutôt
des cancers thyroïdiens. Ceux-ci apparaissent moins évolutifs et en faveur de l’observation : 10 % des 340 patients surveillés pour
de meilleur pronostic [112, 113] , l’infiltration lymphocytaire étant un microcarcinome papillaire révélaient à dix ans une régression
censée contribuer au contrôle auto-immun de la prolifération du nodule, 9 % une augmentation de leur taille ; évolution et sur-
tumorale [114] . Une exception trompeuse redoutable est constituée vie n’étaient pas différentes chez les patients opérés d’emblée ou
par le cancer papillaire sclérosant diffus. Prédominant chez le sujet en raison de l’évolution [122] .
jeune, associant fibrose et infiltrat lymphocytaire, il constitue une Quelle prise en charge pour ces nodules ? Une étude anglaise
atteinte thyroïdienne bilobaire, pouvant simuler cliniquement la monocentrique a montré qu’environ un tiers des cytoponctions
thyroïdite de Hashimoto. Le risque de développer un lymphome réalisées avait pour indication un incidentalome thyroïdien, que
est également augmenté dans les thyroïdites, il s’agit alors essen- l’observation des recommandations tenant compte des caracté-
tiellement de lymphomes non hodgkiniens de bas grade (risque ristiques d’imagerie auraient permis de les réduire d’un tiers [123] .
relatif multiplié par huit) [110] . Le diagnostic de cancer associé à la L’enjeu est d’éviter l’excessive médicalisation, coûteuse et anxio-
thyroïdite est difficile à plusieurs titres. La palpation cervicale est gène. À l’inverse, les conséquences d’un retard au diagnostic
moins discriminante en raison de la fermeté du parenchyme thy- sont mal connues. Dans l’attente de recommandations spécifiques
roïdien et parfois de ganglions inflammatoires. L’hétérogénéité pour les nodules occultes, une échographie cervicale dédiée se
du tissu thyroïdien rend les signes échographiques de malignité doit de préciser les caractéristiques de l’incidentalome [2, 4, 7] . Les
moins reconnaissables. Notamment apparaissent hypoéchogènes recommandations françaises précisent qu’il ne faut pas ponc-
les nodules hyperplasiques, les foyers de thyroïdites et les can- tionner les nodules de taille inférieure à 7 mm, ou les nodules
cers. D’autres critères (microcalcifications, marges irrégulières, entre 7 et 20 mm en l’absence de facteurs de risque cliniques
etc.) conservent toutefois une place-clé dans la reconnaissance et échographiques. L’indication de la chirurgie est rare, limitée
échographique du cancer papillaire. En scintigraphie, des nodules aux nodules de plus de 7 mm cytologiquement malins, com-
captant l’iode 123 ou le technetium correspondent à l’hyperplasie pressifs ou plongeants. Une simple surveillance clinique par la
d’un parenchyme normal, épargné par le processus de thyroïdite, palpation occasionnelle de la loge thyroïdienne est suggérée pour
dont le développement est favorisé par l’accroissement de la TSH. les nodules inférieurs à 2 cm sans critères cliniques ou échogra-
La cytoponction peut donner lieu à des erreurs d’interprétation : phiques d’inquiétude. En cas de facteurs de risque ou pour les
faux positifs dus aux remaniements propres à la thyroïdite, à nodules supérieurs à 2 cm, une surveillance échographique et
la présence fréquente de cellules oxyphiles faussement interpré- éventuellement cytologique est réalisée [7] .
tées comme cellules avec atypies ou comme carcinome à cellules
oxyphiles ; à l’inverse, l’abondance de la population lymphocy-
taire induit des faux négatifs. Il importe particulièrement que  Stratégies thérapeutiques
le cytologiste soit informé du contexte de thyroïdite. Les cyto-
logies indéterminées, les nodules échographiquement suspects, et de surveillance
conduisent souvent à une décision chirurgicale. Or, il faut savoir
L’évaluation du nodule thyroïdien, intégrant la caractérisation
que les thyroïdectomies réalisées dans un environnement de
clinique, biologique, échographique, cytologique, aura permis
thyroïdite sont davantage sources de complications parathyroï-
de différencier les nodules suspects de malignité des situations
diennes transitoires (12 %), de paralysies récurrentielles définitives
bénignes, d’autres plus ambiguës. La synthèse de ces informa-
(3 %) [115, 116] .
tions est essentielle pour le choix des options thérapeutiques, dont
principalement la surveillance ou la chirurgie [4, 5, 7] .
Nodules occultes
On définit comme incidentalome thyroïdien tout nodule for-
Surveillance : finalité et modalités
tuitement découvert à l’occasion d’un examen morphologique, La surveillance représente une alternative à la chirurgie pour
non réalisé pour l’exploration de la thyroïde. La plupart de ces les patients ayant des nodules non suspects ou bénins lors de

14 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde  10-009-A-10

leur évaluation initiale. Elle permet de détecter les cancers pas- Chirurgie : indications, modalités
sés inaperçus ou non diagnostiqués (même si après une cytologie
Bethesda II, la révélation secondaire de la malignité a été estimée Une intervention chirurgicale est indiquée devant :
à moins de 5 %), de dépister l’apparition d’une dysfonction thy- • un nodule malin ou suspect de malignité en raison des données
roïdienne et d’apprécier l’apparition d’une gêne fonctionnelle. cliniques (antécédents de radiothérapie, nodule dur, irrégulier,
Cette surveillance repose sur : évolutif, signes compressifs, adénopathies), échographiques ou
• l’examen clinique recherchant des signes d’hypothyroïdie ou cytologiques ;
de thyrotoxicose, une augmentation du volume nodulaire, des • une augmentation franche de la calcitonine sérique
signes compressifs (dysphonie, gêne à la déglutition, dyspnée, (> 100 pg/ml) ;
circulation collatérale), des adénopathies ; • un nodule volumineux responsable de compression (dyspha-
• la mesure de la TSH, complétée par celle de T3 ou T4 libre si la gie, dysphonie, dyspnée, compression veineuse) ;
TSH est basse ; • l’apparition lors de la surveillance de signes cliniquement,
• l’échographie thyroïdienne nécessairement comparative ; échographiquement ou cytologiquement suspects.
• une nouvelle ponction pour étude cytologique, soit réalisée Elle est discutée devant :
de principe si la première n’a pas été informative, soit tout • un nodule entraînant gêne esthétique, anxiété ou cancéropho-
particulièrement si apparaissent des signes cliniques suspects bie (intervention souhaitée par un patient inquiet) ;
(nodule dur, adhérent, présence d’adénopathie, etc.), une aug- • un nodule solide ou mixte après deux examens cytologiques
mentation rapide et significative de la taille d’un nodule non non contributifs ou rapportant la présence d’une lésion folli-
liquidien (diamètre accru en un an de plus de 20 % et de plus culaire de signification indéterminée, surtout s’il apparaît non
de 2 mm dans deux dimensions) ou en raison de modifications fixant à l’iode 123 ou au technétium, et captant le thallium ;
des caractéristiques échographiques. • un nodule hyperfonctionnel ou toxique, même si le traitement
En fonction des caractéristiques initiales, on peut conduire radio-isotopique constitue une alternative à la chirurgie en ces
cette surveillance 6, 12 ou 18 mois après le bilan de référence circonstances ;
en impliquant patient et médecin référent. Le suivi est espacé • les nodules plongeants ou endothoraciques, si leurs caractéris-
progressivement sous réserve de signes évolutifs cliniques, bio- tiques le justifient ;
logiques ou échographiques. • une adhésion insuffisante à la surveillance proposée.
La morbidité est faible entre les mains de chirurgiens expéri-
mentés [135] . Il faut toutefois bien informer le patient des risques
opératoires (hématome compressif, fistule chyleuse, atteinte
Traitement hormonal frénateur récurrentielle, hypoparathyroïdie) ou de ses inconvénients
(cicatrice, nécessité de l’hormonothérapie). La thyroïdectomie
Ce traitement n’est pas recommandé en routine.
ambulatoire n’est pas recommandée [136] . En cas d’atteinte bilaté-
L’hormonothérapie thyroïdienne prescrite à des patients porteurs
rale, le patient bénéficie de la thyroïdectomie totale (qui impose
de nodules bénins vise à réduire la taille et la croissance des
un traitement hormonal substitutif). En l’absence de repérage pré-
nodules, à limiter l’apparition de nouveaux nodules. L’efficacité
opératoire d’adénopathies, une étude histologique extemporanée
de ce traitement a été diversement appréciée, même lors de
peut être proposée, s’il y a suspicion de cancer, pour orienter le
méta-analyses. Certains constatent un bénéfice non supérieur à
geste ganglionnaire [137] . Le curage ganglionnaire thérapeutique
un placebo [124] . D’autres décrivent une réduction de 20 à 50 % du
est réservé aux atteintes ganglionnaires métastatiques. Du fait de
volume nodulaire chez 17 à 23 % des sujets traités et une stabilisa-
sa morbidité, le curage ganglionnaire prophylactique central ou
tion la maladie nodulaire chez 10 % [125, 126] . Les meilleurs résultats
latéral n’est pas admis par tous, même en cas de cytologie préopé-
sont constatés parmi les nodules de petite taille, de nature col-
ratoire maligne [138] . La simple énucléation et la thyroïdectomie
loïde, de diagnostic récent, développés dans les pays de déficience
subtotale ne sont pas recommandées. La lobectomie est inadaptée
iodée ou en situation d’élévation modérée de la TSH [124, 127, 128] .
au traitement des cancers et à la prévention des récidives en cas de
Les autres effets de l’hormonothérapie frénatrice sont une réduc-
nodule bénin. Quatre ans après lobo-isthmectomie pour nodule
tion du volume thyroïdien global et un moindre remaniement
bénin, le risque de rechute nodulaire controlatérale concerne 25 %
dystrophique autour des nodules cibles surveillés [129, 130] . En zone
des patients et s’accroît avec le délai de la surveillance [39] . Même
de carence iodée, l’hormonothérapie frénatrice est plus efficace
en cas de chirurgie partielle, une hormonothérapie thyroïdienne
si elle est combinée à un apport iodé [131] . L’inconvénient majeur
substitutive apparaît nécessaire chez 50 % des patients.
du traitement serait l’induction d’un état mineur de thyrotoxi-
En alternative à la chirurgie ouverte par incision cervicale
cose iatrogène, potentiellement délétère chez le sujet âgé dont
médiane, la chirurgie thyroïdienne mini-invasive s’est dévelop-
la susceptibilité aux arythmies cardiaques est augmentée [132] .
pée depuis les années 2000. Chez des patients sélectionnés, elle
Prescrit chez des femmes après la ménopause, ce traitement
permet un meilleur résultat cosmétique (cicatrice cervicale de
peut altérer le capital osseux [133] . L’hormonothérapie frénatrice
2 cm ou inexistante car déplacée dans la région axillaire) au prix
n’est donc pas adaptée à tous. Elle s’adresse préférentiellement
d’un temps opératoire prolongé, d’un surcoût et d’une moins
à des patients jeunes, porteurs de dystrophie nodulaire normo-
bonne exposition pour un geste ganglionnaire en cas de malignité
fonctionnelle [5] , à risque familialement de constituer des goitres
reconnue en peropératoire [139–141] . Les deux principales méthodes
plurinodulaires symptomatiques qui finissent par être opérés.
opératoires sont la thyroïdectomie vidéo-assistée par voie endo-
Abaisser raisonnablement la TSH entre 0,4 et 0,6 mU/l apparaît
scopique cervicale et la thyroïdectomie robot-assistée par voie
aussi efficace qu’un freinage plus appuyé [134] . Ce traitement est
endoscopique axillaire. Ces techniques peu répandues demandent
contre-indiqué en cas de TSH spontanément inférieure à 0,5 mU/l,
un temps de formation et sont en évaluation dans quelques
d’ostéoporose, de pathologie cardiaque ou d’affection générale
centres équipés.
coïncidente [7] .

Autres traitements locaux


Radiothérapie métabolique à l’iode 131 Plusieurs approches thérapeutiques locorégionales ont été
développées pour traiter des nodules thyroïdiens inesthétiques,
La radiothérapie interne utilisant l’iode 131 est utilisée au même hyperfonctionnels ou kystiques, cytologiquement bénins, ou des
titre que la chirurgie pour le traitement du nodule bénin fonc- rechutes cervicales de cancers thyroïdiens, en alternative au trai-
tionnel (en assurant l’extinction du reste du parenchyme par tement chirurgical ou à la surveillance médicale [142] .
la lévothyroxine ou la tri-iodothyronine) et du nodule toxique
extinctif. Elle peut être proposée en alternative à une chirurgie
non souhaitée pour traiter un goitre nodulaire toxique, un goitre Injection in situ d’éthanol absolu
nodulaire compressif chez le sujet âgé ou lorsque l’anesthésie Pratiquée depuis le milieu des années 1990, l’injection percuta-
générale est contre-indiquée. née d’éthanol absolu (alcool à 99 %) sous guidage échographique

EMC - Endocrinologie-Nutrition 15
10-009-A-10  Nodules du corps thyroïde

induit une nécrose de coagulation et une ischémie par throm- est appliqué via une fibre optique placée dans le nodule-cible au
bose vasculaire, conduisant à la sclérose nodulaire. L’indication travers d’une aiguille de 21 Gauge sous repérage échographique.
préférentielle est le nodule à composante kystique majoritaire, res- L’énergie lumineuse, délivrée de 1,5 à 5 W par session, diffuse
ponsable d’une gêne compressive ou cosmétique. Il faut s’assurer dans le nodule à partir de l’extrémité de la fibre et induit un
qu’aucun signe échographique suspect n’est présent et réaliser volume lésionnel proportionnel au diamètre de la fibre optique et
deux cytoponctions séparées confirmant la nature bénigne du à l’énergie déposée. Le traitement est réalisé en une à trois sessions
nodule. De coût faible, le traitement est réalisé en ambulatoire de 20 à 30 minutes. Il réduit le volume nodulaire en moyenne
et ne comporte guère de risques pour un opérateur expérimenté. de 40 à 60 % à deux à trois ans [148, 149] . Dans la semaine suivant
Les résultats sont meilleurs dans les nodules kystiques, solides, l’application du laser, la taille de la lésion traitée peut transitoire-
petits et peu vascularisés du fait d’une déperdition moindre de ment s’accroître du fait d’un œdème. Il faut savoir que, à terme,
l’alcool [143, 144] . Même si la réduction de taille du nodule kystique près de 10 % des nodules peuvent regrossir, à partir du tissu sous-
est proportionnelle à la quantité d’éthanol utilisée, le volume capsulaire épargné lors du traitement initial dans la marge de
injecté ne doit pas excéder 10 à 14 ml. Dans le nodule kystique, il sécurité [148] . La tolérance est excellente. Une douleur locale modé-
correspond à la moitié du volume de liquide préalablement aspiré. rée est attendue, survenant de manière retardée trois à sept jours
Une seule séance est en général suffisante pour traiter un nodule après le traitement. Elle peut être prévenue par une brève cor-
kystique. Deux à trois sessions sont nécessaires pour les nodules ticothérapie. Un cas de paralysie récurrentielle transitoire et un
solides (comme les nodules toxiques) ou volumineux. La tolé- cas d’hématome par hémorragie intracapsulaire ont été décrits.
rance clinique est bonne, marquée par une cervicalgie modérée La technique apparaît peu onéreuse, précise et sûre, d’expérience
dans les premières minutes chez la moitié des patients. Des para- encore limitée à quelques centres pilotes.
lysies récurrentielles, abcès et hématomes ont été rapportés dans
3,2 % des cas [145] . Le taux de succès varie entre 60 et 95 % selon
les équipes : euthyroïdie après traitement d’un nodule toxique Traitement par ultrasons focalisés de haute
dont la taille peut diminuer de 50 à 90 % [145] ou résorption de intensité
plus de 30 % de volume d’un nodule kystique. Il faut savoir que Les applications thérapeutiques actuelles des ultrasons focalisés
la surveillance cytologique après alcoolisation est malaisée, la de haute intensité concernent le fibrome utérin et le cancer de la
ponction du nodule traité donnant souvent des résultats cyto- prostate localisé. En pathologie nodulaire thyroïdienne bénigne,
logiques indéterminés ou non contributifs. Parmi les techniques les résultats sont préliminaires. Le principe thérapeutique est de
mini-invasives proposées pour le traitement des nodules liqui- faire converger sur le nodule un faisceau d’ultrasons à haute
diens, l’alcoolisation est préférée à la radiofréquence du fait de énergie. La température locale s’élève, jusqu’à 80 ◦ C, permet la des-
sa simplicité et de son moindre coût pour une efficacité analogue. truction tissulaire par nécrose de coagulation et cavitation. Menée
sous anesthésie locale, la procédure dure 20 à 30 minutes pendant
Ablation thermique par radiofréquence lesquelles le sujet est immobile. Les effets secondaires immédiats
Cette technique en cours d’évaluation prospective n’a pas se limitent à des douleurs cervicales modérées, des lésions cuta-
encore été approuvée dans les dernières recommandations de nées superficielles réversibles. En théorie, cette approche est peu
prise en charge du nodule thyroïdien [5] . Elle pourrait présenter invasive, précise, mais d’expérience encore trop récente et limitée
un intérêt en alternative à la chirurgie pour le traitement du pour en préciser la place [150] .
nodule thyroïdien symptomatique bénin et du cancer thyroï-
dien en rechute cervicale inopérable [146] . Après anesthésie locale,
l’électrode de radiofréquence est introduite dans le nodule à traiter
par voie percutanée sous contrôle échographique. Par effet Joule,  Conclusion
les ondes à haute fréquence (200–1200 kHz) vont élever la tempé-
rature à 60 à 100 ◦ C dans le tissu tumoral et provoquer une nécrose Dans la pathologie nodulaire thyroïdienne, le nodule dominant
de coagulation dans un rayon de quelques millimètres autour de n’est pas nécessairement le plus suspect et le terme « tumeur »
l’électrode. Le traitement est efficace en une session dans 70 % des n’est pas synonyme de malignité. L’enquête première proposée
cas, mais deux ou trois sessions peuvent être nécessaires pour trai- à un patient consultant pour nodule comporte à chaque fois le
ter des nodules toxiques ou de volume supérieur à 10 cm3 . Cette recueil anamnestique des circonstances d’apparition du nodule,
procédure est contre-indiquée chez la femme enceinte, en cas l’appréciation de la croissance nodulaire, l’examen palpatoire du
d’antécédents cardiaques et s’il existe une paralysie récurrentielle cou, le dosage de la TSH voire de la calcitonine et l’échographie
controlatérale. La thermoablation des nodules bénins par radio- cervicale éventuellement couplée à une cytoponction. C’est
fréquence semble plus efficace que par laser : le volume nodulaire du dialogue entre clinicien, radiologue et cytopathologiste que
diminue de 33 à 58 % à un mois, de 51 à 85 % à six mois, de vient la meilleure expertise diagnostique. De fait, la standardi-
80 % à un an et de 93,4 % à quatre ans. Dans le cas du cancer, le sation des aspects échographiques et de la lecture cytologique
volume des foyers traités diminue en moyenne de 56 à 93 %, et ont déjà permis une caractérisation plus précise des variétés
l’on obtient une destruction tumorale complète de 42 à 58 % des de nodules rencontrés dans différentes situations cliniques. La
lésions. Une amélioration symptomatique est observée chez 64 % décision thérapeutique peut alors s’adapter au niveau de risque
des patients, corrélée à la décroissance de la thyroglobuline, avec de malignité défini grâce à ces outils sémiologiques. À l’avenir,
encore peu d’informations sur l’effet à long terme. La morbidité la proportion des nodules écartés de la chirurgie continuera à
est limitée pour un opérateur entraîné, avec une bonne évaluation s’accroître. La diffusion de l’élastométrie, les progrès de la biolo-
préalable des rapports anatomiques du nodule. La douleur cède gie moléculaire, contribueront à la meilleure sélection opératoire
rapidement comme l’impression de chaleur locale irradiant vers des nodules de cytologie indéterminée. Sans concurrencer la
la tête ou les épaules. Dans 1 à 2 % des cas s’observent paralysie chirurgie, les techniques de destruction in situ du nodule thy-
récurrentielle par lésion du nerf ou hématome, plaie trachéale ou roïdien devraient également s’étendre à un nombre croissant de
œsophagienne, surinfection, brûlure cutanée au point d’insertion centres.
de l’électrode, saignement intranodulaire immédiat ou à distance.
Alcoolisation et radiofréquence peuvent être combinées, surtout
pour traiter les nodules à contenu liquidien : l’efficacité sur le Déclaration d’intérêts : Merck-Serono ; Diaxon Hit.
volume est supérieure et l’injection d’éthanol diminue le risque
de saignement intranodulaire [147] .

Thermoablation au laser
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C. Do Cao (christine.docao@chru-lille.fr).
M. Ladsous.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
E. Leteurtre.
Laboratoire d’anatomie pathologique, Pôle de biologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
S. Espiard.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
M. d’Herbomez.
Laboratoire de médecine nucléaire, Pôle de biologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
J.-L. Wémeau.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Do Cao C, Ladsous M, Leteurtre E, Espiard S, d’Herbomez M, Wémeau JL. Nodules du corps thyroïde.
EMC - Endocrinologie-Nutrition 2015;12(2):1-20 [Article 10-009-A-10].

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Nodule (3) basolobaire droit de la thyroïde ne fixant pas le technétium (2), mais captant le thallium (1), ce qui témoigne de
l'importance de la cellularité au sein du nodule, sans préjuger de sa nature bénigne ou maligne. 4. Repère sternal.
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