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Un nodule thyroïdien est palpable chez 4 % de la population, en réalité présent chez plus de 40 % des sujets
explorés par échographie. Il correspond dans plus de 90 % des cas à des situations bénignes. Rationaliser
la prise en charge du nodule est fondamental pour éviter de multiplier avis et examens, d’opérer par
excès ou à l’inverse de négliger un cancer clinique. À la lumière des principales recommandations des
sociétés savantes, cet article indique les facteurs de dystrophie nodulaire et les contextes à risque de
malignité, hiérarchise la démarche diagnostique intégrant les deux avancées en matière d’harmonisation
terminologique pour l’évaluation nodulaire : le système thyroid imaging-reporting and database system
(TI-RADS) utilisé en échographie et l’analyse cytologique en six catégories selon Bethesda. L’approche
pragmatique implique aussi de s’adapter aux cas particuliers : incidentalome thyroïdien en scintigraphie
tomographique par émission de positons au fluorodéoxyglucose, nodule chez la femme enceinte ou chez
l’enfant, nodule dans le contexte de thyroïdite chronique ou de maladie de Basedow, nodule kystique et
nodule occulte. La place respective de la surveillance, de l’hormonothérapie frénatrice, de la chirurgie,
des traitements alternatifs est précisée, ainsi que leur mise en œuvre.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Volume 12 > n◦ 2 > avril 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(15)64259-7
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à la carence iodée, à l’endémie goitreuse. La pollution industrielle liquide fait de sang rouge et permet un soulagement immé-
par les dérivés phénoliques, ou les biphényls chlorés et bromés, diat ; éventuellement, la diminution de la pression intracapsulaire
favorise la survenue de nodules et de goitres. Des études seraient favorise la répétition du saignement dans les heures qui suivent
nécessaires pour confirmer l’effet additif de ces perturbateurs sur l’extraction, ce qui conduit parfois à recommander l’initiation
les dysfonctions thyroïdiennes et la nodulogenèse [37] . immédiate d’une hormonothérapie thyroïdienne à posologie fré-
natrice pour réduire la vascularisation de la glande. Plus tard,
la ponction révèle un liquide brunâtre constitué de sang vieilli.
Histoire naturelle Il importe de distinguer les hématocèles pures, éminemment
bénignes, des nodules avec hématocèle qui doivent être évalués,
L’évolution naturelle des nodules thyroïdiens est lente. notamment en cytologie, dans leur portion charnue. Il est de
Quelques enquêtes, parfois prospectives, ont établi qu’une aug- règle de se méfier de nodules se compliquant d’hématocèles réci-
mentation des dimensions du nodule apparemment bénin d’au divantes, susceptibles de correspondre à des cancers.
moins 15 % est observée dans 20 à 56 % des cas après trois ans.
Environ 30 % des nodules sont stables. Mais la régression sponta-
née du volume des nodules n’est pas rare, constatée en moyenne
Thyroïdite aiguë
dans 30 % des cas [7] . Si on a réalisé une simple lobectomie pour Elle détermine une tuméfaction localisée, chaude, douloureuse,
nodule thyroïdien, le risque de récurrence sur le lobe restant s’accompagnant d’hyperthermie. Cette situation rare s’observe
atteint jusqu’à 30 % des sujets [39] . Les traitements par la lévothy- par contiguïté à partir d’une otite ou d’une pharyngite, notam-
roxine semblent réduire le nombre des récidives. Fait particulier, ment chez l’enfant, ou dans le cadre de septicopyohémie ; on les
le risque de cancer est analogue en cas de nodule solitaire ou de rencontre aussi chez les sujets immunodéprimés, ou en liaison
nodule se situant au sein d’un goitre multinodulaire [40] . Au sein avec des fistules faisant communiquer voies aériennes supérieures
des goitres multinodulaires sièges d’un cancer, le nodule domi- et parenchyme thyroïdien. Au stade d’abcès, la ponction révèle la
nant correspond à l’épithélioma seulement dans 50 à 70 % des cas. présence de pus et permet l’identification du germe.
Des nodules initialement considérés comme bénins, notamment
en cytologie, peuvent secondairement s’avérer malins, ce qui jus-
tifie la prolongation de la surveillance ; toutefois, cette éventualité Thyroïdite subaiguë
est rare. Une augmentation de la taille témoigne de l’évolutivité,
mais ne doit pas être considérée isolément comme un élément de Elle se révèle rarement sous une forme nodulaire localisée et
suspicion [41] . douloureuse, avec fièvre, protéine C-réactive élevée, TSH basse,
Chez les sujets porteurs de nodules occultes, simplement détec- souvent avant diffusion à l’ensemble de la glande ou localisa-
tés par l’imagerie, dont certains correspondent à des cancers, seul tion controlatérale (thyroïdite à bascule). La ponction serait très
environ un sur 15 des cancers occultes finit par constituer une douloureuse et peut ordinairement être évitée. Elle révélerait un
forme symptomatique, cliniquement évidente. infiltrat inflammatoire polymorphe à cellules géantes.
Globalement, il apparaît peu vraisemblable que les nodules ini-
tialement bénins puissent se transformer en tumeurs malignes. En
témoigne la haute prévalence des cancers papillaires (80 à 90 % des
Thyroïdite lymphocytaire chronique
cas de cancers), alors que la dégénérescence des adénomes vésicu- Cette situation doit être évoquée en présence d’un parenchyme
laires devrait plutôt conduire à des épithéliomas vésiculaires. En thyroïdien très ferme, d’un accroissement de la TSH, de la pré-
revanche est bien démontrée la dédifférenciation du cancer papil- sence de titres très accrus d’anticorps antithyroïdiens circulants.
laire en forme peu différenciée ou anaplasique (la précession d’une Dans ces situations, le nodule cliniquement perçu est parfois
lésion papillaire ou vésiculaire est présente sans doute dans plus lui-même un foyer de thyroïdite lymphocytaire. Il peut corres-
de la moitié des cas). pondre aussi à un épithélioma associé (3 à 4 % des cas). Il faut
évoquer aussi un nodule « vicariant », correspondant à une por-
tion du parenchyme thyroïdien préservée par le processus de
Évaluation clinique thyroïdite, s’hypertrophiant en raison de l’accroissement de la
TSH, captant le technétium ou l’iode 123, et contribuant à la
Parfois, l’histoire clinique ou les données de l’interrogatoire et production d’hormone thyroïdienne. Le diagnostic des nodules
de l’examen sont suffisamment éloquentes pour qu’un diagnostic dans un contexte de thyroïdite est l’un des plus difficiles de la
soit d’emblée évoqué, ce qui limite les évaluations (Fig. 1). pathologie : en échographie, les nodules apparaissent ordinaire-
ment hypoéchogènes, vasculaires ; les évaluations cytologiques
sont d’interprétation délicate en raison de l’hypercellularité, du
Hématocèle remaniement cellulaire imputable au processus de thyroïdite.
Typiquement, elle se révèle par l’apparition brutale d’une
tuméfaction localisée de la thyroïde électivement douloureuse. Nodule toxique de Plummer
Confirmation en est donnée par l’échographie. On peut aussi réa-
liser en urgence la ponction évacuatrice à l’aide d’une aiguille Cette variété de nodule, souvent liée à des mutations acti-
montée sur une seringue ; celle-ci entraîne l’évacuation d’un vatrices du récepteur de TSH auxquelles prédispose la carence
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par les industriels, avec des performances un peu différentes Élaboration d’un schéma de repérage
qui font l’objet de nombreuses évaluations [49] . La technique
par ondes de cisaillement (shear waves) semble la plus pro- Celui-ci indispensable pour le repérage anatomique des nodules
metteuse [50] , mais n’est pas utilisable sur les échographes et pour la surveillance ultérieure [7] . Il comporte une vue de face
conventionnels, qui peuvent en revanche pour la plupart être de la thyroïde et de profil de chaque lobe (Fig. 3). Chaque nodule
équipés d’un module d’élastographie de contrainte (strain elas- est numéroté.
tography). Il s’agit d’un outil supplémentaire pour l’étude des
nodules thyroïdiens. Elle s’intègre à l’étude échographique Conclusion
habituelle dont elle améliore les performances, mais ne peut Elle comporte un résumé descriptif sans évocation d’un diag-
en aucun cas s’y substituer. nostic histologique. Elle doit apporter des recommandations sur le
rythme de la surveillance, des indications sur les nodules justifiant
Rapports éventuels avec les structures de la réalisation d’une cytoponction.
anatomiques de voisinage
Tableau 3.
L’échographie permet de rechercher des signes de compression
Caractéristiques échographiques des ganglions bénins et des adénopa-
des structures de voisinage par le nodule, en particulier de la tra-
thies [51] .
chée (déviation et/ou rétrécissement de son calibre). On peut aussi
observer l’extension extrathyroïdienne d’un nodule, par exemple Ganglion normal Adénopathie
aux muscles adjacents. Fusiforme Arrondi, index L/S (plus grand diamètre sur
plus petit) < 2
Étude des aires ganglionnaires cervicales Hile central Disparition du hile central hyperéchogène
Elle est indispensable car la présence d’une adénopathie sus- hyperéchogène visible
pecte en regard d’un nodule permet d’en supposer la malignité Vascularisation Vascularisation diffuse, anarchique, mixte
avec une très forte probabilité (Fig. 2). Le Tableau 3 décrit les centrale au hile ou périphérique
caractéristiques des ganglions bénins et des adénopathies [51] . Les Contenu hyperéchogène ressemblant à du
adénopathies peuvent faire l’objet de ponctions à l’aiguille fine tissu thyroïdien
pour étude cytologique ou pour dosage de thyroglobuline intra- Présence de microcalcifications
ganglionnaire. Si le dosage est positif, on peut affirmer la nature
Contenu kystique
métastatique d’un ganglion.
A B
Figure 2.
A. Ganglion normal : ganglion fusiforme, avec hile hyperéchogène central.
B. Adénopathie suspecte : contenu hyperéchogène, disparition du hile central, vascularisation anarchique.
1 1 1
3 4 3 4 3 4
2 2 2
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Tableau 4.
Signes échographiques évocateurs de la malignité d’un nodule thyroï-
dien [7] .
Caractère solide fortement hypoéchogène
Contours flous ou festonnés
Nodule plus épais que large
Microcalcifications
Macrocalcifications périphériques discontinues
Effraction capsulaire
Envahissement des tissus adjacents
Vascularisation intranodulaire prédominante
Index de dureté élevé à l’élastographie
Adénopathie suspecte dans le territoire de drainage
Augmentation rapide de volume lors de la surveillance
Tableau 5.
Signes échographiques évocateurs de la bénignité d’un nodule thyroï- Figure 4. Nodule suspect de grade thyroid imaging-reporting and data-
dien [7] . base system 5 (TI-RADS 5) : nodule solide fortement hypoéchogène,
Nodule liquidien pur
comportant des microcalcifications, à contours irréguliers, envahissant la
capsule thyroïdienne.
Nodule tissulaire homogène hyperéchogène
Nodule microkystique
Halo hypoéchogène périphérique fin et continu Tableau 6.
Définition du score thyroid imaging-reporting and database system (TI-
Calcification périphérique complète
RADS) à partir de l’analyse échographique [59] .
Vascularisation périnodulaire prédominante
Analyse échographique Score TI-RADS
Index de dureté faible à l’élastographie
Constamment bénin Score 2
Kyste simple
Nodule spongiforme
Critères échographiques évocateurs « White knight »
de la bénignité ou de la malignité Macrocalcification isolée
Thyroïdite subaiguë typique
d’un nodule Amas isoéchogènes confluents
L’étude échographique permet de compléter l’évaluation cli- Très probablement bénin Score 3
nique, biologique et éventuellement scintigraphique des nodules Aucun des cinq signes forts (catégories 4B et 5)
en apportant un faisceau d’arguments supplémentaire en faveur Isoéchogène
de la bénignité ou de la malignité. Elle ne permet pas, ou rarement, Hyperéchogène
d’affirmer indépendamment des autres évaluations la nature d’un Faiblement suspect Score 4A
nodule. Cependant, de nombreuses études ont montré que plu- Aucun des cinq signes forts
sieurs critères pouvaient être utilisés pour définir un niveau de Modérément hypoéchogène
risque de malignité et pour guider les indications de cytoponc- Fortement suspect Score 4B : un ou deux
tion [7, 52–55] . Ces critères sont résumés dans les Tableaux 4 et 5. Plus épais que large signes présents, pas
Chaque critère ne confère pas le même niveau de risque statis- Contours irréguliers d’adénopathie
tique de malignité et aucun isolément n’est pathognomonique Microcalcifications Score 5 : trois à cinq
de malignité. L’association de plusieurs de ces signes accroît signi- Fortement hypoéchogène signes présents et/ou
ficativement le risque [56] (Fig. 4). Indice de rigidité anormale (élastographie) adénopathie
Il est donc apparu nécessaire de stratifier et de codifier le Le signe le plus péjoratif doit être retenu pour la définition du nodule. Le « white
niveau de risque en fonction de l’évaluation échographique, afin knight » correspond à une plage arrondie hyperéchogène bien circonscrite au
d’orienter et standardiser les indications de cytoponction. Ainsi sein d’une thyroïdite auto-immune (représentant probablement une zone de
est apparu le système thyroid imaging-reporting and database system régénération). La forte hypoéchogénicité se définit comme plus importante
que celle des muscles superficiels, et l’hypoéchogénicité modérée comme une
(TI-RADS), décrit initialement par Horvath et al. [57] par analo- échogénicité inférieure à celle de la glande normale mais supérieure à celle des
gie avec le système BI-RADS utilisé en pathologie mammaire. Il a muscles superficiels.
ensuite été adapté, perfectionné et évalué par Russ et al. [58, 59] afin
d’être facilement utilisable en routine par les radiologues et les cli-
niciens. Ce système décrit six catégories de nodules, associées à un mixtes. Les indications de cytoponction découlent de l’analyse
niveau de risque de malignité croissant (Tableaux 6, 7). Il intègre de l’ensemble des facteurs de risque de malignité d’un nodule,
aussi les données d’une éventuelle analyse en élastographie. Ainsi, parmi lesquels figurent aussi bien sûr ses caractéristiques échogra-
les nodules classés TI-RADS 2 ont un risque de malignité proche de phiques. Le Tableau 8 résume les indications de la cytoponction [7] .
0 et ne doivent généralement pas être ponctionnés. À l’inverse, les
nodules classés TI-RADS 5 sont associés à un risque de malignité
proche de 100 % et nécessitent une cytoponction. Évaluation cytologique
des nodules du corps thyroïde
Indications de cytoponction
La cytoponction thyroïdienne à l’aiguille fine a démontré son
L’échographie permet de guider le geste de cytoponction intérêt dans la prise en charge des patients porteurs de nodules
à l’aiguille fine des formations nodulaires ou ganglionnaires thyroïdiens. Son objectif est d’identifier, parmi les nodules thy-
suspectes. Elle permet d’atteindre des nodules non palpables cli- roïdiens, ceux correspondant à des cancers, justifiant une prise
niquement, de vérifier que l’aiguille est bien positionnée dans le en charge thérapeutique adaptée. Les connaissances actuelles sur
nodule d’intérêt, et de cibler la composante tissulaire des nodules l’évaluation cytologique des nodules du corps thyroïde s’appuient
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BRAF seule, car elle permet le diagnostic de carcinome folliculaire cellularité (cytologie en catégorie I de Bethesda). Elle réduit aussi
et de carcinome papillaire de variant folliculaire. La spécificité du les incertitudes des cytologies indéterminées (catégories III et IV
test diminue avec la recherche des réarrangements RET/PTC et des de Bethesda).
mutations de RAS car ils peuvent être retrouvés dans des tumeurs Pour l’examen conventionnel, on recommande idéalement
bénignes. l’utilisation de l’iode 123 du fait de sa meilleure valeur fonc-
tionnelle. À défaut, on recourt au technétium, moins coûteux et
Transcriptome ordinairement plus largement disponible, en sachant que des dis-
cordances existent : un nodule captant le technétium et froid à
Des profils d’expression d’un panel de gènes différencient les l’iode s’avère malin dans environ la moitié des cas.
nodules, et apportent éventuellement la signature moléculaire Le méthoxyisobutylisonitrile (MIBI)-technétium ou le thallium
de bénignité et de malignité. Un test basé sur l’expression de sont électivement captés par les cellules en division. De ce fait,
167 gènes est commercialisé aux États-Unis. Il permet d’affirmer la fixation de ces isotopes constitue un indice de la cellularité des
dans 95 % la bénignité pour des lésions folliculaires de significa- nodules. Ainsi, les nodules hyperfonctionnels captent les isotopes.
tion indéterminée [69] , conforte dans le choix de la surveillance Mais pour un nodule apparu hypofixant vis-à-vis de l’iode ou du
plutôt que la chirurgie. Sensibilité et spécificité du test ne sont technétium, l’absence de fixation du MIBI ou du thallium consti-
pas améliorées par la recherche associée de mutation de BRAF [70] . tue un quasi-garant d’exclusion de malignité : dans les séries de
D’autres tests permettant le screening des ARN correspondant aux nodules opérés, elle est alors présente dans moins de 5 % des cas.
tumeurs bénignes et malignes sont en cours d’évaluation et de On prend avec plus de prudence les nodules hypofixants à l’iode
commercialisation. ou au technétium et captant MIBI ou thallium dont la malignité
est proche de 40 % [71] . Comme il est de règle, les examens iso-
MicroARN topiques sont réalisés en l’absence de grossesse, idéalement en
première phase de cycle chez la femme jeune ou après vérifica-
Le profil d’expression des microARN peut être étudié sur le pro-
tion du taux de human chorionic gonadotropin (hCG). L’examen est
duit de cytoponction thyroïdienne, mais son intérêt en pratique
contre-indiqué durant la période d’allaitement.
n’a pas encore été défini [27] .
Situations particulières
Évaluations scintigraphiques Nodule thyroïdien fixant à la scintigraphie
Longtemps l’exploration scintigraphique a constitué au TEP-FDG
l’évaluation initiale de toute formation nodulaire thyroïdienne.
La TEP-FDG ou TEPscan explore le métabolisme glucosé des
Elle reconnaissait les nodules « chauds », captant les isotopes
tumeurs et indique l’activité métabolique des organes. Une fixa-
(technétium ou iode), en principe plutôt bien différenciés et
tion thyroïdienne du FDG est présente chez 1,2 à 4,3 % des
bénins, à risque de devenir hyperfonctionnels et responsables
patients réalisant une scintigraphie au TEP-FDG [72, 73] . La signifi-
d’hyperthyroïdie. Elle les distinguait des nodules « froids » ou
cation en est différente selon qu’elle apparaît diffuse ou focale,
hypofixants, moins différenciés, correspondant à des cancers
en regard d’un nodule thyroïdien. En présence d’une fixation
dans environ 10 % des cas (3 à 15 % dans les séries opérées) [7] .
focale nodulaire, le risque de malignité varie de 14 à 68,8 %, alors
Cependant, l’examen est apparu mal commode, imparfaitement
qu’il n’est que de 4 % en cas de fixation diffuse. On estime dans
accessible en toute région, légèrement irradiant, imparfaitement
l’ensemble que le risque de malignité concerne un patient sur
discriminant puisque des foyers cancéreux existent au sein de
trois s’il y a une fixation nodulaire [74, 75] . Un captage thyroïdien
nodules captants, et en définitive moins performant pour la
diffus du FDG relève le plus souvent d’une thyroïdite lymphocy-
reconnaissance des cancers que l’évaluation échographique
taire ou d’une maladie de Basedow [72] . Exceptionnellement, une
et par la ponction pour étude cytologique. C’est pourquoi la
fixation diffuse associée à plusieurs renforcements de fixation a
scintigraphie n’est plus reconnue comme un examen de première
pu être attribuée à un cancer papillaire plurifocal sur fond de
intention dans la majorité des consensus et notamment en
thyroïdite. Les cas malins correspondent essentiellement à des
France.
cancers papillaires, plus rarement folliculaires, à des métastases
Malgré tout, la scintigraphie conserve des indications particu-
de cancers solides, des lymphomes malins non hodgkiniens. Les
lières.
nodules thyroïdiens bénins fixant le FDG répondent à des foyers
Elle est indispensable si existe un hyperfonctionnement thyroï-
d’hyperplasie, des adénomes folliculaires ou oncocytaires. Le SUV
dien cliniquement ou biologiquement évident, ou si simplement
est l’unité quantifiant le glucose consommé par le tissu tumoral
la TSH est abaissée isolément. La caractérisation d’une fixa-
et peut être mesuré dans le nodule thyroïdien captant le FDG. Le
tion élective du technétium ou de l’iode radioactif au sein
SUVmax médian est plus élevé en cas de cancer (6,9 ± 4,7 mg/ml)
du nodule permet d’affirmer avec certitude sa responsabilité
que dans la pathologie bénigne (4,8 ± 3,1 mg/ml), mais avec
dans l’hyperproduction hormonale. Elle écarte une hyperthy-
un chevauchement notable des valeurs [75] . Pour certains, une
roïdie d’une autre origine, notamment par maladie de Basedow
cytoponction doit être proposée pour un SUVmax supérieur à
s’associant à un nodule non fonctionnel. Elle contribue à la
4 mg/ml [4, 72, 76] .
reconnaissance des nodules fonctionnels au sein des goitres base-
Le TEPscan présente-t-il un intérêt pour mieux classer le nodule
dowiens (syndrome de Marine-Lenhardt). Elle dégage le recours
devant une cytologie indéterminée ? Dans le travail de Vriens
possible à un traitement radio-isotopique des nodules fonction-
et al., l’existence d’une fixation suggère la malignité avec une
nels et de l’hyperthyroïdie.
valeur prédictive positive de 39 % et une valeur prédictive néga-
Elle est aussi prônée lorsque la TSH est régulièrement proche
tive de 96 % [77] . Le TEPscan apparaît donc bien moins performant
de la limite inférieure des normes ou se réduit progressivement,
que l’échographie, et l’absence de fixation n’exclut pas la mali-
ce qui conduit à suspecter le caractère fonctionnel du nodule. Il
gnité pour des nodules de taille inférieure à 15 mm. Le TEPscan
en est de même pour certains nodules dont la vascularisation en
est en revanche indiqué pour l’évaluation pronostique et la sur-
échodoppler fait suspecter le caractère hyperfonctionnel.
veillance des cancers thyroïdiens à risque intermédiaire ou élevé
Elle apparaît justifiée en seconde intention lorsque les nodules
de rechute, pour localiser la maladie tumorale devant une thy-
thyroïdiens apparaissent mal accessibles à l’évaluation échogra-
roglobuline circulante élevée lorsque la scintigraphie à l’iode 131
phique : sujets âgés ou voûtés, nodules plongeant en arrière du
n’est pas informative à dose thérapeutique [4] .
plastron sternal. On la recommande aussi si l’évaluation cytolo-
gique ne peut être réalisée, par exemple en raison de troubles des
fonctions d’hémostase. Nodule thyroïdien kystique
De même, le recours à la scintigraphie apparaît utile si à
plusieurs reprises la ponction pour étude cytologique donne On décrit sous ce terme tout nodule comportant lors de
des résultats ininterprétables en raison de l’insuffisance de la l’imagerie une composante liquidienne. Leur proportion était de
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18 % chez 389 patients suivis pour pathologie nodulaire thyroï- délicat des nerfs récurrents, petites glandes parathyroïdes, etc.) [87] .
dienne [78] , de 32 % parmi 221 patients opérés [79] . On distingue les Avant 10 ans, on rapporte 3 à 5 % de paralysies récurrentielles et
kystes purs dont la paroi ne comporte qu’une seule assise cellulaire jusqu’à 16 % d’hypocalcémies. Avec une prise en charge adéquate,
et en pratique toujours bénins, et les nodules mixtes à composante le cancer thyroïdien de l’enfant, même métastatique, a un bon
tissulaire solide et composante liquidienne, correspondant à pronostic et permet une survie proche de 90 % à 20 ans [88] .
la dégénérescence kystique ou au remaniement hémorragique
(hématocèle) d’un nodule bénin ou malin. À la ponction, le
liquide prélevé apparaît d’aspect clair, fluide, citrin (en cas de kyste Nodule thyroïdien et grossesse
épithélial bénin, de kyste parathyroïdien ectopique intrathyroï- La prise en charge du nodule ou du cancer thyroïdien chez
dien), translucide, collant et épais (kyste colloïde), de couleur la femme enceinte a fait l’objet de recommandations spéci-
brun-chocolat avec des débris hématiques (hématocèle pure ou fiques [44, 89, 90] . La prévalence des nodules thyroïdiens chez la
liée à un nodule solide). On peut aspirer la portion liquidienne femme enceinte est estimée entre 3 et 21 % dans les études rétros-
dans un but antalgique, cosmétique et diagnostique pour analyser pectives [44] , et à 15,3 % dans un travail prospectif [13] . La fréquence
le culot cellulaire ou mesurer la concentration de la parathor- des nodules augmente avec la carence en iode, l’âge et la parité. Le
mone. Pour les nodules mixtes, le prélèvement sous contrôle volume thyroïdien s’accroît physiologiquement en moyenne de
échographique doit porter particulièrement sur la portion solide 30 % au cours de la grossesse. Un nodule préexistant est suscep-
ou la paroi nodulaire. tible d’augmenter sa taille de 50 % et de revenir à sa dimension
Le caractère « kystique » ne constitue en effet nullement un initiale dans le post-partum. Un second nodule apparaît en cours
gage de bénignité. La proportion de cancers est similaire dans les de la grossesse chez 11 à 20 % des femmes porteuses d’un nodule
nodules solides et mixtes, évaluée entre 5 et 29 % [80, 81] . Environ thyroïdien solitaire en début de grossesse. La scintigraphie est
6 % des cancers thyroïdiens papillaires sont de forme kystique, contre-indiquée pendant la grossesse, mais les autres méthodes
correspondant à des cystadénocarcinomes papillaires [82] . Le sexe d’évaluation du nodule thyroïdien ne sont pas différentes [44] : pal-
masculin, une taille nodulaire supérieure à 3–4 cm, le caractère pation, dosage de TSH, de calcitonine, échographie, cytoponction
récidivant après ponction évacuatrice d’un liquide hémorra- réalisable et interprétable quel que soit le terme [91] . La grande
gique, la présence d’anomalies cytologiques, sont des facteurs majorité des nodules ainsi dépistés sont bénins et ne vont pas
de risque de malignité [78, 80] . Il en de même pour les nodules nécessiter de suivi particulier au cours de la grossesse. Cepen-
mixtes en échographie dont la composante solide est hypoécho- dant, les nodules symptomatiques, augmentant de taille, doivent
gène, hypervasculaire, siège de microcalcifications, en situation faire l’objet d’une surveillance échographique répétée. Au plan
excentrée. À l’inverse, une portion solide spongiforme, l’aspect thérapeutique et compte tenu de l’importance du métabolisme
multiloculaire de la portion kystique, sont plutôt des aspects iodé dans la régulation thyroïdienne, il importe de prévenir la
rassurants. Ces éléments sont à prendre en considération dans carence iodée au cours de la grossesse par un apport de 200 à
la décision thérapeutique. Réalisée en centre expert, l’injection 250 g/j d’iode élément sans excéder 500 g/j [92, 93] . L’efficacité
percutanée d’éthanol absolu dans les nodules kystiques cytologi- et l’innocuité du traitement hormonal frénateur pour un nodule
quement bénins permet la régression nodulaire dans 95 % des cas. bénin en cours de grossesse n’ont pas été évaluées.
L’hormonothérapie frénatrice est en revanche peu efficace pour Le cancer de la thyroïde est au deuxième rang des cancers de
réduire la taille d’un nodule kystique. la femme enceinte (après le cancer du sein). Le cancer papil-
laire représente la principale variété histologique chez ces femmes
jeunes [91, 94] . Sa prévalence est de 14,4/100 000 pendant la gros-
Nodule thyroïdien de l’enfant sesse et dans l’année du post-partum [95] . Le risque de malignité
du nodule thyroïdien chez la femme enceinte a été estimé ou
La prévalence échographique des nodules thyroïdiens chez
surestimé entre 12 et 43 % dans des séries rétrospectives, par-
l’enfant est estimée à 3 %. Elle est bien plus faible que chez
fois de faible effectif. On peut toutefois s’interroger sur l’impact
l’adulte mais augmente avec l’âge, surtout après la puberté [83] .
sur la croissance du tissu thyroïdien tumoral de facteurs tels le
Un certain nombre de conditions en favorisent l’émergence : thy-
déficit en iode [96, 97] , l’environnement hormonal hyperestrogé-
ropathies congénitales (hypothyroïdie avec goitre par trouble
nique et les facteurs de croissance liés à la grossesse [98, 99] . La
de l’hormonosynthèse) ou auto-immunes (thyroïdite de Hashi-
chirurgie thyroïdienne reste la pierre angulaire du traitement. On
moto, maladie de Basedow), carence iodée, maladies génétiques
s’expose cependant aux risques tératogènes et de fausse-couche si
(polypose adénomateuse familiale, maladie de Cowden, complexe
l’anesthésie a lieu au premier trimestre, d’accouchement préma-
de Carney) et surtout l’irradiation cervicale externe. Comme
turé à l’approche du terme. La recommandation est donc d’opérer
chez l’adulte, l’exploration d’un nodule thyroïdien chez l’enfant
au deuxième trimestre de la grossesse, si l’intervention est néces-
repose sur l’analyse échographique et la cytoponction à l’aiguille
saire. En raison du risque d’hypoparathyroïdie et de correction
fine après application de crème anesthésique. L’étiologie la plus
imparfaite de l’hypothyroïdie postchirurgicale, la thyroïdectomie
fréquente est l’adénome folliculaire isolé [84] . La prévalence du
peut aussi être différée après l’accouchement, sans conséquence
nodule toxique est évaluée entre 0,7 et 5 % [85] . Devant une
sur le pronostic si la lésion suspecte est bien différenciée, peu évo-
lésion kystique, il faut savoir que le kyste du tractus thyréoglosse
lutive ou reconnue au troisième trimestre de la grossesse [100] . Dans
est l’anomalie congénitale thyroïdienne la plus commune chez
ce cas peut se discuter une hormonothérapie modérément fréna-
l’enfant. Si cette évaluation première ne conduit pas d’emblée
trice, abaissant la TSH entre 0,1 et 0,5 mUI/l selon les facteurs
à une prise en charge spécifique, une surveillance clinique et
pronostiques [44] .
échographique des nodules de l’enfant est toujours requise. Le
traitement hormonal frénateur n’est pas recommandé [84] .
Même si la majorité des nodules thyroïdiens des sujets jeunes Nodule thyroïdien et maladie de Basedow
sont bénins, le risque de malignité est proportionnellement plus
élevé chez l’enfant et l’adolescent, estimé entre 20 et 25 % [83, 85, 86] . Le nodule thyroïdien constaté chez 10 à 35 % [101] des patients
Il est particulièrement élevé chez les garçons, les enfants de moins pris en charge pour une maladie de Basedow n’apparaît pas sus-
de 10 ans et après une irradiation externe. Les cancers thyroï- ceptible de grossir plus vite ou d’être plus fréquemment malin. La
diens de l’enfant sont presque exclusivement de type papillaire prévalence du cancer thyroïdien associé à la maladie de Basedow
bien différencié, avec une forte proportion d’atteinte ganglion- varie entre 0,3 et 16,6 %, fonction du statut iodé, de l’étendue de
naire (70 %) et pulmonaire (20 %) au diagnostic ; ce sont bien plus la chirurgie, de la minutie de l’analyse histologique et de la nature
rarement des cancers folliculaires, médullaires ou des lymphomes. clinique ou occulte du cancer [101] . En cas de nodule palpable, la
Le traitement chirurgical doit être confié à un praticien à la fois proportion de cancer est aussi diversement appréciée entre 2,3 et
entraîné à la chirurgie thyroïdienne carcinologique (compte tenu 45,8 % [102] . Comme souvent, la décision thérapeutique s’appuie
du caractère localement invasif de certains cancers, de la nécessité sur l’évaluation cytologique des nodules supracentimétriques.
du curage ganglionnaire), et averti des particularités anatomiques Mais ici, la lecture des prélèvements cytologiques est rendue diffi-
de l’enfant (cou mince et court, thymus volumineux, repérage cile : foyers d’hyperplasie, altérations liées à la thyroïdite, aspects
EMC - Endocrinologie-Nutrition 13
10-009-A-10 Nodules du corps thyroïde
oncocytaires, particularités morphologiques cellulaires d’origine nodules sont non palpables (nodules occultes) en raison de la mor-
basedowienne simulant le cancer papillaire, altérations cytolo- phologie du patient, de leur développement postérieur ou de leurs
giques liées aux thérapeutiques, en particulier l’iode 131. Dans petites dimensions (souvent infracentimétriques).
le cancer thyroïdien coexistant avec une maladie de Basedow, L’incidence des incidentalomes thyroïdiens s’est accrue avec
certains auteurs ont relevé une fréquence particulière de la plu- l’amélioration des techniques d’imagerie. Sur les séries autop-
rifocalité, de l’envahissement ganglionnaire, des récidives et des siques, la fréquence des formations nodulaires infracliniques a été
métastases [102–104] , suggérant un rôle des anticorps anti-récepteurs estimée à 50 % [117] . La prévalence échographique augmente avec
de la TSH dans la promotion tumorale. D’autres études plus l’âge, le sexe féminin, l’expérience de l’échographiste et la sen-
récentes contestent cette hypothèse et concluent à un pronostic sibilité de la sonde d’échographie utilisée. En France, elle a été
non modifié [105–107] . La proportion importante des microcancers estimée entre 11 et 55 % [7] . La découverte de nodules thyroïdiens
papillaires de ces séries limite néanmoins la portée des résultats. par scanner ou IRM a été observée chez 16 % des sujets [117] , 9,4 %
Une étude de mortalité menée chez 35 593 patients suivis pour à l’occasion d’un échodoppler carotidien [118] . Lors de la TEP-FDG,
hyperthyroïdie dont 91 % porteurs d’une maladie de Basedow et la fréquence est apparue proche de 2,5 % [117] .
65 % traités par iode 131 ne fait pas état d’une mortalité accrue L’histoire naturelle de ces incidentalomes est peu connue,
par cancer en comparaison de la population générale [108] . notamment concernant leur développement, le risque
d’autonomisation. Leur risque de malignité est sans doute
proche aussi de 5 % lorsqu’ils sont découverts à l’échographie, au
Nodule thyroïdien et thyroïdite scanner ou à l’IRM, mais il est de 35 % lors de la TEP-FDG, le plus
souvent sous forme de carcinome papillaire [117, 119] .
lymphocytaire chronique La conduite à tenir en présence d’un incidentalome, notam-
La thyroïdite lymphocytaire chronique est fréquente : 45 % ment infracentimétrique, fait question. La prévalence des
des femmes et 20 % des hommes avaient des lésions de thyroï- microcarcinomes papillaires a été estimée à environ 10 % dans
dite lors des études autopsiques au Royaume Uni [109] . Tous types les séries autopsiques, 8 % des pièces de thyroïdectomie, 70 % des
de nodules thyroïdiens bénins (nodule hyperplasique, adénome, nodules infracentimétriques découverts à l’échographie [120, 121] .
kyste, etc.) s’observent au cours des thyroïdites. Ainsi, la thyroï- Après intervention, le taux de récurrence des microcarcinomes
dite ne constitue pas un facteur de risque du cancer thyroïdien est estimé à 2,4 % des patients, les métastases à 0,37 % [120] , la sur-
épithélial [110, 111] . La fréquence des cancers coexistant avec une vie globale à dix ans à 99,5 %, la survie sans maladie à 97 % [121] .
thyroïdite varie de 1 % dans les études observationnelles à 27 % La question de la pertinence de la reconnaissance des micro-
dans les séries chirurgicales de recrutement nécessairement biaisé. carcinomes thyroïdiens, notamment par la cytoponction de ces
Il s’agit alors presque toujours de cancers papillaires différenciés. micronodules infracliniques, est posée comme celle de leur prise
À l’inverse, une thyroïdite périlésionnelle accompagne 4 à 30 % en charge thérapeutique. Une étude prospective récente est plutôt
des cancers thyroïdiens. Ceux-ci apparaissent moins évolutifs et en faveur de l’observation : 10 % des 340 patients surveillés pour
de meilleur pronostic [112, 113] , l’infiltration lymphocytaire étant un microcarcinome papillaire révélaient à dix ans une régression
censée contribuer au contrôle auto-immun de la prolifération du nodule, 9 % une augmentation de leur taille ; évolution et sur-
tumorale [114] . Une exception trompeuse redoutable est constituée vie n’étaient pas différentes chez les patients opérés d’emblée ou
par le cancer papillaire sclérosant diffus. Prédominant chez le sujet en raison de l’évolution [122] .
jeune, associant fibrose et infiltrat lymphocytaire, il constitue une Quelle prise en charge pour ces nodules ? Une étude anglaise
atteinte thyroïdienne bilobaire, pouvant simuler cliniquement la monocentrique a montré qu’environ un tiers des cytoponctions
thyroïdite de Hashimoto. Le risque de développer un lymphome réalisées avait pour indication un incidentalome thyroïdien, que
est également augmenté dans les thyroïdites, il s’agit alors essen- l’observation des recommandations tenant compte des caracté-
tiellement de lymphomes non hodgkiniens de bas grade (risque ristiques d’imagerie auraient permis de les réduire d’un tiers [123] .
relatif multiplié par huit) [110] . Le diagnostic de cancer associé à la L’enjeu est d’éviter l’excessive médicalisation, coûteuse et anxio-
thyroïdite est difficile à plusieurs titres. La palpation cervicale est gène. À l’inverse, les conséquences d’un retard au diagnostic
moins discriminante en raison de la fermeté du parenchyme thy- sont mal connues. Dans l’attente de recommandations spécifiques
roïdien et parfois de ganglions inflammatoires. L’hétérogénéité pour les nodules occultes, une échographie cervicale dédiée se
du tissu thyroïdien rend les signes échographiques de malignité doit de préciser les caractéristiques de l’incidentalome [2, 4, 7] . Les
moins reconnaissables. Notamment apparaissent hypoéchogènes recommandations françaises précisent qu’il ne faut pas ponc-
les nodules hyperplasiques, les foyers de thyroïdites et les can- tionner les nodules de taille inférieure à 7 mm, ou les nodules
cers. D’autres critères (microcalcifications, marges irrégulières, entre 7 et 20 mm en l’absence de facteurs de risque cliniques
etc.) conservent toutefois une place-clé dans la reconnaissance et échographiques. L’indication de la chirurgie est rare, limitée
échographique du cancer papillaire. En scintigraphie, des nodules aux nodules de plus de 7 mm cytologiquement malins, com-
captant l’iode 123 ou le technetium correspondent à l’hyperplasie pressifs ou plongeants. Une simple surveillance clinique par la
d’un parenchyme normal, épargné par le processus de thyroïdite, palpation occasionnelle de la loge thyroïdienne est suggérée pour
dont le développement est favorisé par l’accroissement de la TSH. les nodules inférieurs à 2 cm sans critères cliniques ou échogra-
La cytoponction peut donner lieu à des erreurs d’interprétation : phiques d’inquiétude. En cas de facteurs de risque ou pour les
faux positifs dus aux remaniements propres à la thyroïdite, à nodules supérieurs à 2 cm, une surveillance échographique et
la présence fréquente de cellules oxyphiles faussement interpré- éventuellement cytologique est réalisée [7] .
tées comme cellules avec atypies ou comme carcinome à cellules
oxyphiles ; à l’inverse, l’abondance de la population lymphocy-
taire induit des faux négatifs. Il importe particulièrement que Stratégies thérapeutiques
le cytologiste soit informé du contexte de thyroïdite. Les cyto-
logies indéterminées, les nodules échographiquement suspects, et de surveillance
conduisent souvent à une décision chirurgicale. Or, il faut savoir
L’évaluation du nodule thyroïdien, intégrant la caractérisation
que les thyroïdectomies réalisées dans un environnement de
clinique, biologique, échographique, cytologique, aura permis
thyroïdite sont davantage sources de complications parathyroï-
de différencier les nodules suspects de malignité des situations
diennes transitoires (12 %), de paralysies récurrentielles définitives
bénignes, d’autres plus ambiguës. La synthèse de ces informa-
(3 %) [115, 116] .
tions est essentielle pour le choix des options thérapeutiques, dont
principalement la surveillance ou la chirurgie [4, 5, 7] .
Nodules occultes
On définit comme incidentalome thyroïdien tout nodule for-
Surveillance : finalité et modalités
tuitement découvert à l’occasion d’un examen morphologique, La surveillance représente une alternative à la chirurgie pour
non réalisé pour l’exploration de la thyroïde. La plupart de ces les patients ayant des nodules non suspects ou bénins lors de
14 EMC - Endocrinologie-Nutrition
Nodules du corps thyroïde 10-009-A-10
leur évaluation initiale. Elle permet de détecter les cancers pas- Chirurgie : indications, modalités
sés inaperçus ou non diagnostiqués (même si après une cytologie
Bethesda II, la révélation secondaire de la malignité a été estimée Une intervention chirurgicale est indiquée devant :
à moins de 5 %), de dépister l’apparition d’une dysfonction thy- • un nodule malin ou suspect de malignité en raison des données
roïdienne et d’apprécier l’apparition d’une gêne fonctionnelle. cliniques (antécédents de radiothérapie, nodule dur, irrégulier,
Cette surveillance repose sur : évolutif, signes compressifs, adénopathies), échographiques ou
• l’examen clinique recherchant des signes d’hypothyroïdie ou cytologiques ;
de thyrotoxicose, une augmentation du volume nodulaire, des • une augmentation franche de la calcitonine sérique
signes compressifs (dysphonie, gêne à la déglutition, dyspnée, (> 100 pg/ml) ;
circulation collatérale), des adénopathies ; • un nodule volumineux responsable de compression (dyspha-
• la mesure de la TSH, complétée par celle de T3 ou T4 libre si la gie, dysphonie, dyspnée, compression veineuse) ;
TSH est basse ; • l’apparition lors de la surveillance de signes cliniquement,
• l’échographie thyroïdienne nécessairement comparative ; échographiquement ou cytologiquement suspects.
• une nouvelle ponction pour étude cytologique, soit réalisée Elle est discutée devant :
de principe si la première n’a pas été informative, soit tout • un nodule entraînant gêne esthétique, anxiété ou cancéropho-
particulièrement si apparaissent des signes cliniques suspects bie (intervention souhaitée par un patient inquiet) ;
(nodule dur, adhérent, présence d’adénopathie, etc.), une aug- • un nodule solide ou mixte après deux examens cytologiques
mentation rapide et significative de la taille d’un nodule non non contributifs ou rapportant la présence d’une lésion folli-
liquidien (diamètre accru en un an de plus de 20 % et de plus culaire de signification indéterminée, surtout s’il apparaît non
de 2 mm dans deux dimensions) ou en raison de modifications fixant à l’iode 123 ou au technétium, et captant le thallium ;
des caractéristiques échographiques. • un nodule hyperfonctionnel ou toxique, même si le traitement
En fonction des caractéristiques initiales, on peut conduire radio-isotopique constitue une alternative à la chirurgie en ces
cette surveillance 6, 12 ou 18 mois après le bilan de référence circonstances ;
en impliquant patient et médecin référent. Le suivi est espacé • les nodules plongeants ou endothoraciques, si leurs caractéris-
progressivement sous réserve de signes évolutifs cliniques, bio- tiques le justifient ;
logiques ou échographiques. • une adhésion insuffisante à la surveillance proposée.
La morbidité est faible entre les mains de chirurgiens expéri-
mentés [135] . Il faut toutefois bien informer le patient des risques
opératoires (hématome compressif, fistule chyleuse, atteinte
Traitement hormonal frénateur récurrentielle, hypoparathyroïdie) ou de ses inconvénients
(cicatrice, nécessité de l’hormonothérapie). La thyroïdectomie
Ce traitement n’est pas recommandé en routine.
ambulatoire n’est pas recommandée [136] . En cas d’atteinte bilaté-
L’hormonothérapie thyroïdienne prescrite à des patients porteurs
rale, le patient bénéficie de la thyroïdectomie totale (qui impose
de nodules bénins vise à réduire la taille et la croissance des
un traitement hormonal substitutif). En l’absence de repérage pré-
nodules, à limiter l’apparition de nouveaux nodules. L’efficacité
opératoire d’adénopathies, une étude histologique extemporanée
de ce traitement a été diversement appréciée, même lors de
peut être proposée, s’il y a suspicion de cancer, pour orienter le
méta-analyses. Certains constatent un bénéfice non supérieur à
geste ganglionnaire [137] . Le curage ganglionnaire thérapeutique
un placebo [124] . D’autres décrivent une réduction de 20 à 50 % du
est réservé aux atteintes ganglionnaires métastatiques. Du fait de
volume nodulaire chez 17 à 23 % des sujets traités et une stabilisa-
sa morbidité, le curage ganglionnaire prophylactique central ou
tion la maladie nodulaire chez 10 % [125, 126] . Les meilleurs résultats
latéral n’est pas admis par tous, même en cas de cytologie préopé-
sont constatés parmi les nodules de petite taille, de nature col-
ratoire maligne [138] . La simple énucléation et la thyroïdectomie
loïde, de diagnostic récent, développés dans les pays de déficience
subtotale ne sont pas recommandées. La lobectomie est inadaptée
iodée ou en situation d’élévation modérée de la TSH [124, 127, 128] .
au traitement des cancers et à la prévention des récidives en cas de
Les autres effets de l’hormonothérapie frénatrice sont une réduc-
nodule bénin. Quatre ans après lobo-isthmectomie pour nodule
tion du volume thyroïdien global et un moindre remaniement
bénin, le risque de rechute nodulaire controlatérale concerne 25 %
dystrophique autour des nodules cibles surveillés [129, 130] . En zone
des patients et s’accroît avec le délai de la surveillance [39] . Même
de carence iodée, l’hormonothérapie frénatrice est plus efficace
en cas de chirurgie partielle, une hormonothérapie thyroïdienne
si elle est combinée à un apport iodé [131] . L’inconvénient majeur
substitutive apparaît nécessaire chez 50 % des patients.
du traitement serait l’induction d’un état mineur de thyrotoxi-
En alternative à la chirurgie ouverte par incision cervicale
cose iatrogène, potentiellement délétère chez le sujet âgé dont
médiane, la chirurgie thyroïdienne mini-invasive s’est dévelop-
la susceptibilité aux arythmies cardiaques est augmentée [132] .
pée depuis les années 2000. Chez des patients sélectionnés, elle
Prescrit chez des femmes après la ménopause, ce traitement
permet un meilleur résultat cosmétique (cicatrice cervicale de
peut altérer le capital osseux [133] . L’hormonothérapie frénatrice
2 cm ou inexistante car déplacée dans la région axillaire) au prix
n’est donc pas adaptée à tous. Elle s’adresse préférentiellement
d’un temps opératoire prolongé, d’un surcoût et d’une moins
à des patients jeunes, porteurs de dystrophie nodulaire normo-
bonne exposition pour un geste ganglionnaire en cas de malignité
fonctionnelle [5] , à risque familialement de constituer des goitres
reconnue en peropératoire [139–141] . Les deux principales méthodes
plurinodulaires symptomatiques qui finissent par être opérés.
opératoires sont la thyroïdectomie vidéo-assistée par voie endo-
Abaisser raisonnablement la TSH entre 0,4 et 0,6 mU/l apparaît
scopique cervicale et la thyroïdectomie robot-assistée par voie
aussi efficace qu’un freinage plus appuyé [134] . Ce traitement est
endoscopique axillaire. Ces techniques peu répandues demandent
contre-indiqué en cas de TSH spontanément inférieure à 0,5 mU/l,
un temps de formation et sont en évaluation dans quelques
d’ostéoporose, de pathologie cardiaque ou d’affection générale
centres équipés.
coïncidente [7] .
EMC - Endocrinologie-Nutrition 15
10-009-A-10 Nodules du corps thyroïde
induit une nécrose de coagulation et une ischémie par throm- est appliqué via une fibre optique placée dans le nodule-cible au
bose vasculaire, conduisant à la sclérose nodulaire. L’indication travers d’une aiguille de 21 Gauge sous repérage échographique.
préférentielle est le nodule à composante kystique majoritaire, res- L’énergie lumineuse, délivrée de 1,5 à 5 W par session, diffuse
ponsable d’une gêne compressive ou cosmétique. Il faut s’assurer dans le nodule à partir de l’extrémité de la fibre et induit un
qu’aucun signe échographique suspect n’est présent et réaliser volume lésionnel proportionnel au diamètre de la fibre optique et
deux cytoponctions séparées confirmant la nature bénigne du à l’énergie déposée. Le traitement est réalisé en une à trois sessions
nodule. De coût faible, le traitement est réalisé en ambulatoire de 20 à 30 minutes. Il réduit le volume nodulaire en moyenne
et ne comporte guère de risques pour un opérateur expérimenté. de 40 à 60 % à deux à trois ans [148, 149] . Dans la semaine suivant
Les résultats sont meilleurs dans les nodules kystiques, solides, l’application du laser, la taille de la lésion traitée peut transitoire-
petits et peu vascularisés du fait d’une déperdition moindre de ment s’accroître du fait d’un œdème. Il faut savoir que, à terme,
l’alcool [143, 144] . Même si la réduction de taille du nodule kystique près de 10 % des nodules peuvent regrossir, à partir du tissu sous-
est proportionnelle à la quantité d’éthanol utilisée, le volume capsulaire épargné lors du traitement initial dans la marge de
injecté ne doit pas excéder 10 à 14 ml. Dans le nodule kystique, il sécurité [148] . La tolérance est excellente. Une douleur locale modé-
correspond à la moitié du volume de liquide préalablement aspiré. rée est attendue, survenant de manière retardée trois à sept jours
Une seule séance est en général suffisante pour traiter un nodule après le traitement. Elle peut être prévenue par une brève cor-
kystique. Deux à trois sessions sont nécessaires pour les nodules ticothérapie. Un cas de paralysie récurrentielle transitoire et un
solides (comme les nodules toxiques) ou volumineux. La tolé- cas d’hématome par hémorragie intracapsulaire ont été décrits.
rance clinique est bonne, marquée par une cervicalgie modérée La technique apparaît peu onéreuse, précise et sûre, d’expérience
dans les premières minutes chez la moitié des patients. Des para- encore limitée à quelques centres pilotes.
lysies récurrentielles, abcès et hématomes ont été rapportés dans
3,2 % des cas [145] . Le taux de succès varie entre 60 et 95 % selon
les équipes : euthyroïdie après traitement d’un nodule toxique Traitement par ultrasons focalisés de haute
dont la taille peut diminuer de 50 à 90 % [145] ou résorption de intensité
plus de 30 % de volume d’un nodule kystique. Il faut savoir que Les applications thérapeutiques actuelles des ultrasons focalisés
la surveillance cytologique après alcoolisation est malaisée, la de haute intensité concernent le fibrome utérin et le cancer de la
ponction du nodule traité donnant souvent des résultats cyto- prostate localisé. En pathologie nodulaire thyroïdienne bénigne,
logiques indéterminés ou non contributifs. Parmi les techniques les résultats sont préliminaires. Le principe thérapeutique est de
mini-invasives proposées pour le traitement des nodules liqui- faire converger sur le nodule un faisceau d’ultrasons à haute
diens, l’alcoolisation est préférée à la radiofréquence du fait de énergie. La température locale s’élève, jusqu’à 80 ◦ C, permet la des-
sa simplicité et de son moindre coût pour une efficacité analogue. truction tissulaire par nécrose de coagulation et cavitation. Menée
sous anesthésie locale, la procédure dure 20 à 30 minutes pendant
Ablation thermique par radiofréquence lesquelles le sujet est immobile. Les effets secondaires immédiats
Cette technique en cours d’évaluation prospective n’a pas se limitent à des douleurs cervicales modérées, des lésions cuta-
encore été approuvée dans les dernières recommandations de nées superficielles réversibles. En théorie, cette approche est peu
prise en charge du nodule thyroïdien [5] . Elle pourrait présenter invasive, précise, mais d’expérience encore trop récente et limitée
un intérêt en alternative à la chirurgie pour le traitement du pour en préciser la place [150] .
nodule thyroïdien symptomatique bénin et du cancer thyroï-
dien en rechute cervicale inopérable [146] . Après anesthésie locale,
l’électrode de radiofréquence est introduite dans le nodule à traiter
par voie percutanée sous contrôle échographique. Par effet Joule, Conclusion
les ondes à haute fréquence (200–1200 kHz) vont élever la tempé-
rature à 60 à 100 ◦ C dans le tissu tumoral et provoquer une nécrose Dans la pathologie nodulaire thyroïdienne, le nodule dominant
de coagulation dans un rayon de quelques millimètres autour de n’est pas nécessairement le plus suspect et le terme « tumeur »
l’électrode. Le traitement est efficace en une session dans 70 % des n’est pas synonyme de malignité. L’enquête première proposée
cas, mais deux ou trois sessions peuvent être nécessaires pour trai- à un patient consultant pour nodule comporte à chaque fois le
ter des nodules toxiques ou de volume supérieur à 10 cm3 . Cette recueil anamnestique des circonstances d’apparition du nodule,
procédure est contre-indiquée chez la femme enceinte, en cas l’appréciation de la croissance nodulaire, l’examen palpatoire du
d’antécédents cardiaques et s’il existe une paralysie récurrentielle cou, le dosage de la TSH voire de la calcitonine et l’échographie
controlatérale. La thermoablation des nodules bénins par radio- cervicale éventuellement couplée à une cytoponction. C’est
fréquence semble plus efficace que par laser : le volume nodulaire du dialogue entre clinicien, radiologue et cytopathologiste que
diminue de 33 à 58 % à un mois, de 51 à 85 % à six mois, de vient la meilleure expertise diagnostique. De fait, la standardi-
80 % à un an et de 93,4 % à quatre ans. Dans le cas du cancer, le sation des aspects échographiques et de la lecture cytologique
volume des foyers traités diminue en moyenne de 56 à 93 %, et ont déjà permis une caractérisation plus précise des variétés
l’on obtient une destruction tumorale complète de 42 à 58 % des de nodules rencontrés dans différentes situations cliniques. La
lésions. Une amélioration symptomatique est observée chez 64 % décision thérapeutique peut alors s’adapter au niveau de risque
des patients, corrélée à la décroissance de la thyroglobuline, avec de malignité défini grâce à ces outils sémiologiques. À l’avenir,
encore peu d’informations sur l’effet à long terme. La morbidité la proportion des nodules écartés de la chirurgie continuera à
est limitée pour un opérateur entraîné, avec une bonne évaluation s’accroître. La diffusion de l’élastométrie, les progrès de la biolo-
préalable des rapports anatomiques du nodule. La douleur cède gie moléculaire, contribueront à la meilleure sélection opératoire
rapidement comme l’impression de chaleur locale irradiant vers des nodules de cytologie indéterminée. Sans concurrencer la
la tête ou les épaules. Dans 1 à 2 % des cas s’observent paralysie chirurgie, les techniques de destruction in situ du nodule thy-
récurrentielle par lésion du nerf ou hématome, plaie trachéale ou roïdien devraient également s’étendre à un nombre croissant de
œsophagienne, surinfection, brûlure cutanée au point d’insertion centres.
de l’électrode, saignement intranodulaire immédiat ou à distance.
Alcoolisation et radiofréquence peuvent être combinées, surtout
pour traiter les nodules à contenu liquidien : l’efficacité sur le Déclaration d’intérêts : Merck-Serono ; Diaxon Hit.
volume est supérieure et l’injection d’éthanol diminue le risque
de saignement intranodulaire [147] .
Thermoablation au laser
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C. Do Cao (christine.docao@chru-lille.fr).
M. Ladsous.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
E. Leteurtre.
Laboratoire d’anatomie pathologique, Pôle de biologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
S. Espiard.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
M. d’Herbomez.
Laboratoire de médecine nucléaire, Pôle de biologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
J.-L. Wémeau.
Service d’endocrinologie et des maladies métaboliques, Clinique endocrinologique Marc-Linquette, Hôpital Claude-Huriez, CHRU, 59037 Lille cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Do Cao C, Ladsous M, Leteurtre E, Espiard S, d’Herbomez M, Wémeau JL. Nodules du corps thyroïde.
EMC - Endocrinologie-Nutrition 2015;12(2):1-20 [Article 10-009-A-10].
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Nodule (3) basolobaire droit de la thyroïde ne fixant pas le technétium (2), mais captant le thallium (1), ce qui témoigne de
l'importance de la cellularité au sein du nodule, sans préjuger de sa nature bénigne ou maligne. 4. Repère sternal.
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