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[17-250-A-10]
Tumeurs intraventriculaires
Résumé
Leur diagnostic a été grandement simplifié par les nouvelles techniques d'imagerie
lesquelles ont également facilité le traitement chirurgical, impératif sur des lésions souvent
bénignes ; l'imagerie par résonance magnétique (IRM), en particulier, offre à l'opérateur
de véritables coupes anatomiques selon un triple plan de coupe, axial, frontal et sagittal.
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INTRODUCTION
Dans son rapport de 1966, Pecker définissait les tumeurs du ventricule médian du cerveau
comme des " lésions pratiquement libres dans la cavité ventriculaire ou finement
pédiculées ". Tout en privilégiant le kyste colloïde, il estimait que la nature histologique -
très variée - des lésions observées à ce niveau n'avait qu'une influence minime sur les
modalités du traitement et même sur le pronostic de ces tumeurs [23]. Sur ce dernier
point, les idées ont aujourd'hui notablement évolué : le pronostic opératoire d'un kyste
colloïde n'est pas celui d'un papillome ou d'un craniopharyngiome intraventriculaire.
Ces tumeurs s'expriment par un syndrome clinique spécifique bien qu'inconstant, décrit
par Bruns, d'où le nom de syndrome de Bruns des tumeurs ventriculaires. Si la
thérapeutique demeure univoque, c'est-à-dire chirurgicale dans tous les cas, l'amélioration
de ses performances doit beaucoup aux informations fournies par l'imagerie moderne.
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Le IIIe ventricule est une cavité médiane, à grand axe sagittal, développée dans
le diencéphale ou cerveau intermédiaire, entre les deux couches optiques
(thalamus). Elle communique avec les ventricules latéraux par les foramens
interventriculaires (trous de Monro) situés aux angles antérosupérieurs du IIIe
ventricule, limités en avant par les colonnes du fornix (piliers antérieurs du
trigone) et en arrière par le pôle antérieur des couches optiques. Elle
communique avec le IVe ventricule par l'aqueduc du mésencéphale (aqueduc de
Sylvius).
On conçoit aisément que toute lésion qui s'y développe, menace les étroits défilés
que sont les foramens interventriculaires et l'aqueduc. À ce phénomène
d'obstacle, il convient d'ajouter le rôle de la compression veineuse. En effet, le
foramen interventriculaire est un carrefour veineux important : chacune des deux
veines cérébrales internes y naît de la confluence de la veine du septum
pellucidum, de la veine choroïdienne supérieure et de la veine thalamostriée. La
stase veineuse, facteur de turgescence cérébrale, ajoute ses effets à ceux du
blocage mécanique de la filière ventriculaire.
Enfin les parois latérales et le plancher du IIIe ventricule constituent pour partie
l'hypothalamus et, participant au système réticulaire ascendant, interviennent
dans la fonction de vigilance ou d'éveil. On conçoit les risques, spécifiques à cette
région, auxquels expose le geste chirurgical en cas de traumatisme mural
ventriculaire.
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Anatomie pathologique
Macroscopie
Microscopie
La paroi de ces kystes comprend une capsule fibreuse attachée au stroma des
plexus choroïdes, recouverte intérieurement par un épithélium cubique ou
prismatique simple dont les cellules contiennent des gouttelettes de mucus et
sont parfois ciliées (fig 2). Le contenu du kyste, gélatineux, est fait d'un matériel
coloré par l'acide périodique de Schiff (PAS) et éventuellement des gouttelettes
de lipide et des leucocytes dégénérés. De nombreuses modifications
histologiques ont été décrites aussi bien au niveau du revêtement épithélial
(stratification, disparition, dégénérescence xanthomateuse ou aspect papillaire)
que du stroma (remaniements inflammatoires ou hémorragiques).
É tude clinique
La céphalée inaugure la maladie dans 80 % des cas. Variable dans son intensité
et son siège, elle est déclenchée par certains mouvements et certaines positions
de la tête, caractère considéré comme le plus spécifique et à la base de la théorie
du " clapet " ou ball valve syndrom des Anglo-Saxons (occlusion intermittente
des voies d'écoulement du LCR). Le déclenchement à l'effort, voire la mort subite
à l'effort ou à l'hypoxie, facteur de vasodilatation, est en faveur d'une
compression veineuse associée.
L'élément le plus fidèle du tableau semble être représenté par les longues
rémissions asymptomatiques.
En fait, comme l'a souligné Pecker, le syndrome ventriculaire pur ou enrichi des
quelques symptômes décrits ne s'observe que dans la moitié des observations
[24]
. La latence clinique est souvent totale. Découverte hier d'autopsies (un
exemple célèbre : Cushing), aujourd'hui de scanners demandés pour une autre
raison.
Diagnostic neuroradiologique
L'examen TDM [8, 18] le visualise dans la majorité des cas, à condition de recourir
à des coupes fines et jointives.
L'IRM [19] est l'examen de choix devant une lésion scanographiquement isodense
; dans tous les cas, elle permet une étude précise des rapports régionaux de la
tumeur.
Traitement
L'abstention opératoire n'est pas illogique quand le kyste colloïde, lésion peu
évolutive, est découvert fortuitement chez un sujet âgé, surtout s'il est de petite
taille et s'il n'existe pas de dilatation ventriculaire.
La mortalité est faible et les séquelles, en particulier mnésiques, sont rares si les
parois du ventricule et du trou de Monro ont pu être respectées [11].
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Anatomie pathologique
Clinique
Aspect radiologique
Scanner
Sans produit de contraste : il s'agit d'une lésion hétérogène avec des zones
hypodenses correspondant aux zones kystiques ; les calcifications (en masse ou
annulaires) sont très fréquentes : 60 à 80 % des cas. Le scanner visualise mieux
les calcifications que l'IRM.
IRM (fig 8)
Traitement
Avant l'IRM, il était habituel d'intervenir d'abord par voie sous-frontale pour
explorer la région suprasellaire, dès lors qu'on n'avait pas la conviction qu'il
s'agissait d'une tumeur réellement intraventriculaire. On se portait ensuite vers
le pôle supérieur, par voie transventriculaire. Selon Pecker cette exérèse était
souvent aisée et le décollement de la paroi tumorale se faisait sans problèmes.
On constate cependant que malgré les conditions favorables, les suites
opératoires, elles, l'étaient beaucoup moins.
Avec l'imagerie moderne, les " voies hautes " (transventriculaire antérieure,
transcalleuse antérieure, voire interthalamotrigonale) sont envisagées d'emblée
mais elles ne permettent qu'une exérèse souvent partielle, surtout dans les
formes infraventriculaires [37].
Face à ces difficultés, d'autres voies ont été proposées, comme la voie sous-
frontale interhémisphérique trans-lamina terminalis [4, 35] ; elle permet de
contrôler la région sellaire et la région chiasmatique en même temps qu'elle
permet d'accéder au pôle inférieur de la tumeur par incision de la lamina
Son principal danger est représenté par la rétraction des branches issues de la
communicante antérieure et de la cérébrale antérieure vascularisant la paroi
antérieure du ventricule médian et la partie antérieure de la paroi latérale de ce
ventricule.
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Le diagnostic passe par l'examen TDM. Celui-ci montre souvent des petites
calcifications épendymaires et tumorales mais la lésion n'est jamais entièrement
calcifiée (fig 9). Après injection de contraste, la lésion se rehausse de façon
intense et homogène : elle apparaît comme une masse hyperdense bien limitée,
arrondie ou polylobée. Quelques cas d'hémorragie intratumorale et d'inondation
ventriculaire ont été décrits [12].
En IRM (fig 10), les lésions apparaissent en iso- et en hyposignal par rapport au
parenchyme sain sur les séquences pondérées en T1 et en hypersignal sur les
séquences pondérées en T2. Cet hypersignal T2 les différencie des nodules sous-
épendymaires et permet une détection précoce.
[32]
L'exérèse chirurgicale de ces lésions ne pose pas de problème particulier .
Gliome sous-épendymaire
Dans la majorité des cas, ils sont situés dans la partie postérieure de la chambre
ventriculaire (dans la région pinéale). Exceptionnellement, on les trouve à la
partie antérosupérieure du IIIe ventricule où ils peuvent flotter dans le LCR, tout
comme un kyste colloïde et d'où ils peuvent s'étendre aux ventricules latéraux
(fig 11).
Les épendymomes sont également très rares dans le IIIe ventricule ; ils sont
beaucoup plus fréquents dans le IVe ventricule [27].
Il s'agit classiquement d'une tumeur bénigne mais dont le pronostic est sombre,
avec un risque important de récidive et d'essaimage médullaire. L'exérèse
chirurgicale complète est impossible. Son évolution souvent catastrophique n'est
influencée ni par la localisation, ni par la qualité de l'exérèse. La chimiothérapie
n'a aucun intérêt. Dans toutes les séries récentes la discussion porte sur la
radiothérapie.
Le tableau clinique est dominé par l'hypertension intracrânienne qui est presque
constante mais qui n'a jamais d'évolution rémittente ; elle est la conséquence
d'une hypersécrétion du LCR et d'une obstruction de la filière ventriculaire.
Comme dans les autres tumeurs, les troubles mentaux sont dominés par les
troubles mnésiques.
Le diagnostic repose sur l'examen TDM qui montre une lésion isodense ou
légèrement hyperdense, lobulée, en général solide chez l'enfant, kystique chez
l'adulte, prenant intensément le produit de contraste et de façon homogène. Il y
a toujours une hydrocéphalie. Le diagnostic différentiel avec le méningiome
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ventriculaire est difficile.
Le traitement est chirurgical : il vise à réaliser une résection totale qui n'est pas
toujours possible. La mortalité postopératoire est élevée. Lorsque la résection
totale n'a pas été possible, la radiothérapie donnerait des résultats
encourageants [16].
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Les ventricules latéraux sont les cavités des hémisphères cérébraux dérivant des
cavités épendymaires télencéphaliques. Le ventricule latéral forme un anneau
ouvert en bas et en avant auquel on décrit trois cornes : une corne frontale ou
supérieure (située dans le lobe frontal) prolongée par le corps ventriculaire, une
corne temporale ou sphénoïdale ou inférieure (située dans le lobe temporal) et
une corne occipitale ou postérieure (située dans le lobe occipital). Un segment
intermédiaire réunit les trois cornes, c'est l'atrium ou carrefour ventriculaire qui
constitue la portion la plus large du canal ventriculaire. Il est situé entre, en
avant le pulvinar (thalamus) et le noyau caudé, en dehors, les radiations du corps
calleux et en dedans, la fissure transverse (fente de Bichat).
Les plexus choroïdes, structures sécrétoires du LCR, sont vascularisés par les
artères choroïdiennes.
Leur poids a pu dépasser 300 g [44] car ils sont longtemps asymptomatiques, et
se développent à bas bruit dans une volumineuse chambre ventriculaire.
Clinique
Les signes cliniques sont avant tout en rapport avec le volume lésionnel
comprimant directement le parenchyme. Comme dans le papillome du plexus
choroïde, on y observe des signes de souffrance hémisphérique associés à
l'hypertension intracrânienne précédemment décrite.
Quoi qu'il en soit, les symptômes inauguraux les plus fréquents, sont les
céphalées, la comitialité, et les troubles de la personnalité à type de détérioration
mentale. La revue de la littérature retrouve comme signes hémisphériques les
plus fréquents les déficits controlatéraux, l'aphasie, l'hémianopsie latérale
homonyme, et comme signes de fosse postérieure : les douleurs trigéminées avec
hypoesthésie dans le territoire du V, la dysmétrie, le nystagmus [43].
Diagnostic neuroradiologique
Traitement
Les problèmes posés par la chirurgie sont les mêmes que pour les papillomes des
plexus choroïdes. La seule vraie difficulté de l'exérèse de ces méningiomes est
celle de la voie d'abord ; qu'elle soit pariétale haute ou temporale basse, elle
s'efforce de trouver un compromis entre la qualité de l'exposition et le risque
fonctionnel évident.
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Il s'agit d'une tumeur bénigne même s'il existe de rares cas de carcinomes du
plexus choroïde.
C'est une lésion rare (0,4 à 1 % de toutes les tumeurs cérébrales). Cependant,
les deux tiers de ces tumeurs survenant avant l'âge de 15 ans, elle représente 3
% des tumeurs de l'enfant. Le papillome de l'adulte étant plus souvent localisé au
IVe ventricule, le papillome du plexus choroïde des ventricules latéraux apparaît
comme une tumeur du nourrisson et du jeune enfant. D'ailleurs presque toutes
les observations de la littérature concernent cette classe d'âge de la population
[40, 48]
.
Anatomie pathologique
Macroscopique
Microscopique
Clinique
Nourrisson
Si l'on excepte l'âge du patient, c'est l'IRM qui au mieux permet de distinguer
cette lésion d'un méningiome du ventricule latéral. Sur les séquences pondérées
en T1, la tumeur à contours très festonnés, est en isosignal ou en discret
hyposignal par rapport à la substance grise. Elle peut contenir de multiples
hyposignaux punctiformes correspondant à des calcifications et ou à des
structures vasculaires à flux rapides. En T2, la lésion peut présenter un
hypersignal très hétérogène en rapport avec les facteurs évoqués ci-dessus, mais
également avec des dépôts ferriques liés à des phénomènes hémorragiques
anciens. Des remaniements kystiques peuvent être observés. L'injection de
complexe paramagnétique entraîne un rehaussement souvent hétérogène selon
l'importance des calcifications, de la vascularisation et des remaniements
kystiques. L'hydrocéphalie est diffuse dans la plupart des cas.
Traitement
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Sous ce terme, on désigne les lésions expansives nées des parois du IVe
ventricule ou des structures qu'il contient, et développées principalement à
l'intérieur de sa cavité. Ces tumeurs appartiennent donc au groupe des tumeurs
de la fosse postérieure ; elles sont l'apanage de l'enfant de moins de 15 ans (70
% des tumeurs cérébrales de l'enfant sont des lésions de la fosse cérébrale
postérieure). Le médulloblastome du vermis cérébelleux et l'épendymome du IVe
ventricule constituent les deux variétés les plus fréquemment rencontrées. À
celles-ci, on doit ajouter les papillomes choroïdiens, les kystes épidermoïdes
développés dans le IVe ventricule à partir des citernes, notamment
pontocérébelleuse ainsi que certaines tumeurs issues du plancher du IVe
ventricule mais dont le développement intraventriculaire est prédominant
(hémangioblastomes, gliomes exophytiques postérieurs du tronc cérébral)
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C'est une loge ostéofibreuse inextensible formée par l'étage postérieur de la base
du crâne (occipital, rochers et basisphénoïde) et limitée en haut par la tente du
cervelet. La fosse cérébrale postérieure communique en haut avec les loges
hémisphériques par l'incisure tentorielle (foramen ovale de Pacchioni) et en bas
avec le canal rachidien par le foramen magnum (trou occipital). Cet espace exigu
contient d'arrière en avant : le cervelet (vermis et hémisphères), le IVe ventricule
et le segment bulboprotubérantiel du tronc cérébral ; ce dernier est le siège des
noyaux des nerfs crâniens, des centres végétatifs et de la substance réticulée ; il
est aussi le lieu de passage des voies longues motrices, sensitives et
cérébelleuses. On conçoit donc aisément la menace vitale que fait peser toute
lésion expansive à ce niveau, et d'abord par le risque d'engagement des tonsilles
(amygdales) cérébelleuses dans le foramen magnum ou du culmen dans
l'incisure tentorielle.
Quatrième ventricule
Sur le plancher bulbaire, dont les reliefs correspondent aux noyaux des nerfs
crâniens, cheminent les plexus choroïdes.
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Anatomie pathologique
Les médulloblastomes peuvent être assez différents d'un cas à l'autre et parfois
d'une région à l'autre de la même tumeur.
Pronostic
Clinique
Il s'agit typiquement d'un garçon (deux à trois fois plus souvent qu'une fille)
dont l'histoire clinique est courte, rarement plus de 2 ou 3 mois [58].
Diagnostic neuroradiologique
Ces critères TDM permettent une présomption histologique qui s'avère exacte
dans 80 % des lésions vérifiées chirurgicalement [53].
L'IRM (fig 14, 15 et 16) qui doit être systématique dans toutes les lésions de la
ligne médiane, vise à mieux apprécier les rapports du médulloblastome avec le
tronc cérébral. De ce fait, son incidence chirurgicale est évidente.
Traitement
Traitement chirurgical
Traitement de l'hydrocéphalie
Traitements complémentaires
Chimiothérapie
Les drogues les plus couramment utilisées (par voie générale) sont actuellement
le cisplatine et le méthotrexate, habituellement associées à une corticothérapie.
D'autres recourent à l'ifosfamide, aux nitroso-urées (comme le BCNU et le CCNU),
voire à des protocoles multidrogues (" huit drogues en un jour "). Le type de
chimiothérapie dépend de l'expérience du neuro-oncologue, de son " agressivité
réfléchie ", des protocoles multicentriques auxquels le bon sens et l'éthique le
conduisent à s'intégrer dans le cadre d'études coopératives afin d'éviter les
tentatives thérapeutiques aventureuses parce que non contrôlées.
Radiothérapie
Même réduite dans ses doses par rapport aux anciens protocoles, grâce à la
chimiothérapie première (et éventuellement retardée jusqu'à l'âge de 3 ans pour
éviter ses effets iatrogènes), la radiothérapie est toujours indiquée et comportera
habituellement :
Résultats
Ainsi plusieurs séries font-elles aujourd'hui état d'une survie à 5 ans pour les
deux tiers des patients, alors qu'elle ne dépassait guère un malade sur 10, il y a
20 ans [51, 55, 67, 68].
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Il est remarquable par les expansions qu'il émet dans les espaces sous-
arachnoïdiens de la fosse postérieure. À l'inverse du médulloblastome, ses
greffes au reste du système nerveux central sont rares.
Siège
L'épendymome s'insère sur le toit du IVe ventricule dans 15 % des cas. Il s'agit
alors d'une lésion de la ligne médiane bourgeonnant dans la cavité ventriculaire,
infiltrant le vermis. C'est une tumeur vermioventriculaire dont l'exérèse complète
est habituellement possible.
Les épendymomes habituels sont des tumeurs très cellulaires faites de cellules
polygonales dont le cytoplasme est éosinophile et les noyaux volumineux,
réguliers, arrondis ou ovalaires à chromatine périphérique. L'arrangement en
couronne périvasculaire, les prolongements fibrillaires basaux des
épendymocytes formant un halo clair entre le vaisseau central et la couronne
périphérique des noyaux épendymocytaires, est très évocateur. La présence de
tubules épendymaires, arrangement de cellules épendymaires autour d'une
cavité circulaire, est relativement rare.
Pronostic
Bien que classiquement bénigne, cette lésion peut être de malignité histologique
croissante quantifiée en grades I à III (classification OMS [Organisation
mondiale de la santé]). L'influence du grade sur la survie à long terme n'est pas
confirmée par tous. Il apparaît cependant que l'épendymoblastome (III) a un
pronostic encore plus sombre.
Clinique
Diagnostic neuroradiologique
Traitement
Exérèse chirurgicale
Radiothérapie
La radiosensibilité de la lésion est admise, quel que soit son grade histologique.
L'irradiation de la fosse postérieure sera donc systématique (45 Gy). En
revanche, l'irradiation prophylactique supratentorielle et spinale est loin d'être
aussi systématique que dans le médulloblastome, ceci pour deux raisons :
Dans tous les cas il n'y aura pas d'irradiation encéphalique avant l'âge de 1 an, et
la dose totale sera inférieure ou égale à 35 Gy avant l'âge de 3 ans.
Chimiothérapie
Conclusion
Même dans les formes histologiquement bénignes, et d'autant plus que l'enfant
est jeune, le pronostic reste sombre du fait des expansions cisternales et des
risques de récidive et, à un moindre degré, d'essaimage qu'elles comportent [27].
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Les aspects en imagerie sont en tous points comparables à ceux décrits dans les
localisations ventriculaires sus-tentorielles. Ainsi le scanner les révèle sous la
forme de lésions parfois kystiques, se rehaussant fortement après contraste ; on
peut y observer des calcifications. À l'IRM, la lésion est bien limitée, hypo-intense
en T1, et au contraire hyperintense en T2 (fig 19 A, B), très souvent hétérogène
du fait de la présence de fréquentes petites calcifications et structures
vasculaires. Le rehaussement après injection de contraste est franc et souvent
hétérogène.
Leur exérèse chirurgicale peut être rendue difficile du fait de leur riche
vascularisation ou encore par les adhérences qu'ils peuvent contracter avec le
tronc cérébral. Il est pourtant important d'en réaliser l'exérèse complète si on
veut éviter les récidives. Celles-ci ne sont pas synonymes de malignité mais
justifient parfois le recours à la radiothérapie [71].
Le tableau clinique est d'abord celui d'une lésion du IVe ventricule (hypertension
intracrânienne, syndrome cérébelleux et/ou vestibulaire) ; il s'y ajoute des
signes d'atteinte bulbaire (hoquet, dysphagie, dysarthrie, voire paresthésies) ; on
signalera également l'hypotension orthostatique liée à la proximité du noyau et
du faisceau du tractus solitaire.
Le diagnostic est suspecté par l'examen TDM et surtout par l'IRM (fig 20) ; si les
formes kystiques sont les plus fréquentes et les plus caractéristiques dans le
cervelet, elles sont plus rares en situation ventriculaire. Dans tous les cas, il
existe une composante nodulaire prenant très fortement le contraste (fig 20).
Le traitement de cette lésion, très peu radiosensible, est avant tout chirurgical.
Certes, l'exérèse de cette tumeur bulbaire n'est pas dépourvue de risques vitaux.
En outre, l'hypotension orthostatique séquellaire et les troubles de la déglutition
peuvent conduire à la trachéotomie définitive et à la gastrostomie d'alimentation.
Mais si l'on tient compte du risque évolutif représenté par cette localisation
bulbaire, on conçoit que la chirurgie s'impose.
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Ces tumeurs sont regroupées sous le nom de tumeurs perlées. Ce sont des
lésions d'origine dysembryoplasique. Leur contenu est un liquide kystique riche
en cristaux de cholestérine.
Ces lésions kystiques sont tout à fait bénignes. On les soupçonne au scanner (fig
22) quand on observe une lésion de densité négative, bien limitée, ne se
rehaussant pas. L'IRM (fig 23) confirme le diagnostic en montrant une lésion
dont le signal est voisin de celui du LCR tant en T1 qu'en T2, mais qui est variable
selon la composition du kyste. L'aspect le plus caractéristique est l'hypersignal
spontané en T1 des lésions riches en matériel lipidique. Les lésions sont
hétérogènes du fait de la coexistence d'éléments d'origine différente. La densité
et le signal graisseux prédominent toutefois. Il n'y a pas de modification du
signal après injection de contraste.
Leur exérèse doit être complète, afin d'éviter la récidive [66] ; la membrane
capsulaire doit pourtant être laissée en place là où elle adhère au plancher du IVe
ventricule.
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Fig 1 :
Fig 1 :
Fig 2 :
Kyste colloïde du IIIe ventricule : aspect microscopique. Paroi recouverte d'un épithélium
prismatique simple cilié (hématéine-éosine, × 400).
Fig 3 :
Fig 3 :
Fig 4 :
Fig 4 :
Kyste colloïde du IIIe ventricule (TDM avec contraste) : image arrondie isodense.
Fig 5 :
Fig 6 :
(cc, corps calleux ; ch, chiasma ; ep, épiphyse ; fo, fornix (trigone) ; mes, mésencéphales ; sp,
septum pellucidum ; tm, tubercules mamillaires).
Fig 7 :
Fig 8 :
Fig 9 :
Fig 10 :
Fig 11 :
Fig 12 :
Fig 13 :
Fig 13 :
Fig 14 :
Fig 14 :
Fig 15 :
Fig 16 :
Métastases rachidiennes.
Fig 17 :
Épendymome du IVe ventricule : aspect macroscopique (mes, mésencéphales ; po, pont ; bu,
bulbe ; T, tumeur).
Fig 18 :
Fig 18 :
Fig 19 :
Fig 20 :
Fig 20 :
Fig 21 :
Fig 22 :
Kyste épidermoïde du IVe ventricule (TDM avec contraste) : pas de rehaussement, densité
négative du contenu kystique.
Fig 23 :
Kyste épidermoïde du IVe ventricule (IRM, coupe sagittale, séquence en T1) : lésion fortement
hypo-intense occupant la totalité de la cavité ventriculaire.