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Psoriasis
J.-M. Mazer et V. Descamps
PHYSIOPATHOLOGIE
ASPECTS CLINIQUES
DIAGNOSTIC
TRAITEMENT
MOYENS THERAPEUTIQUES
TRAITEMENTS LOCAUX
Dermocorticoïdes
Ils présentent une activité anti-inflammatoire (vaso-constriction,
inhibition de la migration des polynucléaires) et antimitotique ; ils
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Photothérapie UVB
Utilisée depuis longtemps, en particulier associée aux dérivés de
goudron comme dans la technique de Goekermann, les UVB sont de
nouveau largement employés en alternative à la puvathérapie grâce
à la mise au point de lampes émettant des ultraviolets sur un pic
étroit. Ces lampes, appelées TL01, émettent des ultraviolets sur un
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Rétinoïdes
Dérivés de synthèse de la vitamine A, les rétinoïdes aromatiques pré-
sentent une efficacité certaine dans le psoriasis.
Ils exercent une activité régulatrice sur la différenciation épidermique
et freinent le turn-over épidermique, accéléré chez le psoriasique.
Ils présentent aussi probablement une activité immuno-modulatrice.
Les rétinoïdes anti-psoriasiques sont actuellement représentés par
une seule molécule, l’acitrétine (Soriatane®). Elle est prescrite par voie
orale à dose progressivement croissante et plus souvent à la posologie
quotidienne de 0,5 mg par kg de poids. Des posologies plus élevées,
de l’ordre de 1 mg/kg/jour, sont un peu plus efficaces mais beaucoup
moins bien tolérées. La détérioration du rapport efficacité/tolérance fait
donc préférer les doses modérées.
L’efficacité est fréquente, généralement nette après 1 à 2 mois de
traitement.
Effets secondaires
• Cutanéo-muqueux : très fréquents, sous la forme d’une chéilite
quasi constante, d’une sécheresse buccale, nasale et/ou oculaire, parfois
de la muqueuse vaginale ; desquamation palmo-plantaire, sécheresse
cutanée généralisée (xérose). Ceci implique une hydratation des lèvres
(stick) et de la peau (émollients).
• Autres effets secondaires cliniques : plus rarement sont observés :
– des arthralgies, des myalgies ;
– un risque d’hypertension intracrânienne (en cas d’association aux
tétracyclines) ;
– des calcifications tendineuses ;
– une asthénie ;
– une alopécie, une fragilité unguéale.
• Effets secondaires biologiques :
– hépato-toxicité, avec cytolyse, généralement réversible à l’arrêt du
traitement ;
– hypercholestérolémie, voire hypertriglycéridémie.
PSORIASIS 213
RE-PUVA
La RE-PUVA consiste en l’association PUVA et rétinoïdes. Elle vise
à diminuer les doses réciproques de chacun des deux traitements tout en
augmentant leur efficacité.
La RE-PUVA constitue donc une méthode thérapeutique mieux tolé-
rée, mais n’évitant pas le risque tératogène.
Méthotrexate
Le méthotrexate est, à faibles doses, un immunosuppresseur souvent
efficace dans les formes sévères et résistantes de psoriasis.
Ses indications sont limitées par ses effets secondaires : hépato-toxi-
cité, intolérances digestives, risque de fibrose hépatique irréversible, et
tératogénicité.
Dans le psoriasis, il présente une double activité cytostatique et
immunosuppressive.
Si l’on décide d’utiliser le méthotrexate, celui-ci doit être prescrit à
faibles doses (20 mg par semaine environ) et de manière discontinue,
c’est-à-dire en une prescription hebdomadaire, afin d’en limiter la toxi-
cité. Plusieurs modes d’administration sont possibles : une injection sous-
cutanée ou intramusculaire par semaine ou une prescription de compri-
més, fractionnée en deux prises espacées de seulement 12 heures, une
fois par semaine. On ne dépassera jamais 25 mg par semaine.
Le méthotrexate est associé à la prise de folates (Spéciafoldine®)
3 cp par semaine à distance de la prise du méthotrexate.
Sa toxicité est surtout hépatique : le méthotrexate peut induire
une fibrose hépatique liée à la dose cumulée reçue par le patient. Ce
risque est net pour une dose cumulée supérieure à 2 g. Le risque de
fibrose peut être évalué par plusieurs méthodes : biologique (fibrotest,
dosage du procollagène III), morphologique (fibroscan). La pratique
214 GRANDES MALADIES DERMATOLOGIQUES
Ciclosporine
La ciclosporine (Sandimmun®, Néoral®) est une autre thérapeutique
réservée aux seules formes sévères et résistantes de psoriasis.
Remarquablement efficace, la ciclosporine ne peut être largement
prescrite en raison du risque d’effets secondaires à long terme.
Ses effets secondaires sont doses-dépendants, d’où l’intérêt à com-
mencer avec la posologie la plus faible possible (2,5 mg/kg/jour en
2 prises) et à ne l’augmenter qu’en cas d’absolue nécessité, sans jamais
dépasser la dose maximale de 5 mg/kg/jour. L’augmentation en sera
progressive, une fois par mois, par paliers de 0,5 mg/kg/jour.
La surveillance clinique et biologique est fondamentale pour dépis-
ter précocement d’éventuels effets secondaires qui se révèleraient
réversible, à ce stade.
Les plus fréquents posent peu de problèmes pratiques : hypertri-
chose modérée, paresthésies, hypertrophie gingivale, céphalées.
Les effets secondaires importants sont dominés par le retentisse-
ment sur la fonction rénale, l’HTA et le retentissement sur les lignées
lymphocytaires.
La toxicité rénale est dose-dépendante. Schématiquement, elle
semble liée à une vasoconstriction de l’artériole glomérulaire, diminuant
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BIOTHÉRAPIES
Les résultats des études et des registres n’ont pour l’instant pas mis
en évidence de signal inquiétant sur l’augmentation du risque d’infec-
tion ou de néoplasie au long cours quand les traitements ont été pres-
crits suivant les recommandations.
Ces traitements seront arrêtés pour :
– toute infection sévère ;
– découverte d’une néoplasie (autre que les carcinomes cutanés) ;
– réalisation de vaccins vivants ;
– intervention chirurgicale ;
– désir de grossesse (femme).
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Rétinoïdes
• Tétracyclines
• Griséofulvine
• Vit A
• Méthotrexate
Méthotrexate
• Anti-inflammatoires, aspirine
• Sulfamides, pénicilline
• Diurétiques
• Griséofulvine
Ciclosporine
• Anti-inflammatoires, aspirine
• Sulfamides, antituberculeux
• Diurétiques
• Méthotrexate
• Barbituriques
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PUVA
{
– Éliminer grossesse
– Bilan ophtalmologique
Avant PUVA – NFS
– Bilan hépatique
– Triglycérides, cholestérol total
{
– Hydratation de la peau et des muqueuses
– Contraception (2 ans après arrêt)
Pendant le TT
– Bilans lipidique et hépatique répétés
– Age osseux chez l’enfant
Méthotrexate
{
– Bilan hépatique tous les 2 mois
– Fibrotest ou procollagène, fibroscan
Pendant le TT – NFS, plaquettes
– Éviter interactions médicamenteuses
– Pas de vaccination avec vaccins vivants
Ne pas dépasser 2 grammes, en dose cumulée
Ciclosporine
Avant le traitement :
– TA
– Aires ganglionnaires, foie, rate
– 2 créatinines dans le même laboratoire
– NFS, bilan hépatique
Pendant le traitement :
– TA
– Aires ganglionnaires, foie, rate
– Créatinine tous les 2 mois
– NFS, bilan hépatique tous les 6 mois
– Éviter interactions médicamenteuses
– Pas de vaccination avec vaccins vivants
Ne pas dépasser 2 années de traitement.
Baisser la posologie de 25 % si élévation de la créatinine par rapport aux
chiffres de base.
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Biothérapies
Avant le traitement
– Tension artérielle
– NFS, bilan hépatique, créatinine
– Électrophorèse des protides
– Sérologies VHB, VHC, VIH
– Rx thorax, IDR ou quantiféron
– Vaccination (pneumocoque)
– Rechercher : cancer, infection, insuffisance cardiaque, maladie démyélinisante
– Éliminer grossesse
Pendant le traitement
– Suivi cancer, infection
– Pas de vaccination avec vaccins vivants