Vous êtes sur la page 1sur 59

CENTRE HOSPITALO UNIVERSITAIRE

BENI-MESSOUS
CLINIQUE DE CHIRURGIE DENTAIRE
SERVICE DE PARODONTOLOGIE
CHEF DE SERVICE PR : BRIHOUM

Epidémiologie et indices parodontaux

Réalisé par : Encadré par :


Dr. C. OUMOKHTAR Pr. S. BRIHOUM – SAHIA
Pr. L. AIOUAZ

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2012 - 2013


plan
INTRODUCTION
1. Rappel
1.1. La maladie parodontale
1.2. Caractéristiques quantitatives d'une maladie
1.2.1. Forme sporadique
1.2.2 Forme endémique
1.2.3. Forme épidémique
1.2.4. Forme pandémique
1.3. Autres caractéristiques

2. Epidémiologie
2.1. Définition
2.2. Objectifs de l’épidémiologie
2.3. Méthodes en épidémiologie
2.3.1. Méthode descriptive
2.3.1.1. Mesure de fréquence
2.3.1.1.1. L'incidence
2.3.1.1.2. La prévalence
2.3.2. Méthode analytique
2.3.3. Méthode d'évaluation
2.3.4. Méthode expérimentale
PLAN
3. Epidémiologie des maladies parodontales
3.1. Objectifs de l’épidémiologie en parodontologie
3.2. Facteurs de risque
3.2.1. Facteurs de risque généraux
3.2.1.1. Facteur racial
3.2.1.2. Facteurs héréditaires
3.2.1.3. Facteurs nutritionnels
3.2.1.4. Age
3.2.1.5. Sexe
3.2.1.6. Stress
3.2.1.7. Maladies générales
3.2.1.8. Médicaments

3.2.2. Facteurs de risque locaux


3.2.2.1. Facteurs d'irritation
3.2.2.2. Facteurs fonctionnels
3.2.2.3. Facteurs associés aux moyens de défense de l'hôte
3.2.2.4. Facteurs de risque bactérien
4. Indices parodontaux

3.1. Définition de l’indice parodontal


3.2. Utilisation et importance des indices
3.3.Les différents groupes d’indices
3.3.1. Indices d’hygiène bucco-dentaire
3.3.2. Les indices de l’inflammation gingivale
3.3.3. Indice de sévérité de l’atteinte parodontale
3.3.4. Les indices occlusaux
3.3.5. Indice déterminant les besoins en traitement

5. Prévalence des maladies parodontales

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION

L'épidémiologie des maladies parodontales est dépendante de caractéristiques


méthodologiques dont la complexité ne facilite pas l'estimation de la prévalence.
Les recherches sur l'incidence sont rares.
Les normes de surveillance sont confrontées, pour avoir leur pleine justification
en santé publique, à la réalité clinique de ces pathologies dont la connaissance est en
pleine et régulière évolution.
La perte d'attache parodontale est le critère d'enregistrement prioritaire.
Les données descriptives obtenues ces dernières années permettent cependant d'avoir une
vision globale, bien que discutable, de la situation actuelle.
L'épidémiologie analytique est en forte progression.
Elle est à l'origine de nombreuses hypothèses non encore validées, notamment dans
le domaine de la médecine parodontale
1. RAPPEL
1.1- Parodonte sain
1.2- Parodonte malade
1.3- ETIOLOGIES DES MALADIES
PARODONTALES
Selon WESKI (TRIADE 1936)
Facteurs Facteurs
locaux généraux
Direct déclenchant : biofilm Traitements médicamenteux
bactérien
Facteurs La nutrition
Direct favorisant : constitutionnels Facteurs métaboliques
Tartre/ particularités Facteurs génétiques
anatomiques/manque d’hygiène / Age Le tabagisme
restaurations Iatrogènes …..
Indirects: traumatisme occlusal,
Sexe Le stress

parafonctions, , dysfonctions….. Ethnie


Facteur héréditaire
Caractéristiques
Caractéristiques quantitatives

Forme sporadique
Forme endémique
Forme épidémique
Forme pandémique

Autres

Le temps Le lieu

L’âge, le sexe, l’occupation professionnelle, le niveau socio-économique…


Sporadique : Qualifie ce qui touche seulement quelques individus au sein d'une
population, cas par cas, sans qu'il se forme une chaîne de transmission continue.
Endémique : persistance d’une maladie infectieuse au sein d’une population ou
d’une région
Épidémique : contagieux
Pandémique : épidémie qui s'étend à région très vaste et peut toucher l'ensemble
des continents
2. Epidémiologie
2.1. Définition

L'épidémiologie est l'étude des facteurs influant sur la santé et les


maladies des populations humaines.
C ‘est une science qui se rapporte à la répartition, à la fréquence
et à la gravité des états pathologiques.
L'étude de la répartition et des déterminants des évènements de santé sert
de fondement à la logique des interventions faites dans l'intérêt
de la santé publique et de la médecine préventive.
2.2. Objectifs de l’épidémiologie

- Elle étudie toutes les maladies.

- Elle considère les phénomènes de santé en tant que processus de masse au


niveau d'une population.

- C'est la discipline scientifique qui fournit les bases rationnelles aux actions de
préventions sanitaires.
2.3. Méthodes en épidémiologie

2.3.1. Méthode descriptive

Elle permet l'étude de la distribution des maladies et des invalidités en fonction


des caractéristiques de la population, du temps et du lieu en vue de définir les maladies
prioritaires ou les nombreuses invalidités et les groupes de population particulièrement
exposés.
De plus, elle peut suggérer des hypothèses sur l'origine des maladies.

2.3.1.1. Mesures de fréquence

L'incidence La prévalence

Incidence : désigne le nombre ou état nouveaux apparus pendant une période déterminée (la fréquence
de l’extension de l’affection)
- Prévalence : fréquence globale de l’affection
2.3.2. Méthode analytique
Elle s’efforce d’identifier les facteurs responsables (causes) de la survenue des
maladies dans la collectivité, d’établir les moyens et les conditions de leur
propagation et de rechercher les moyens de contrôle de ces maladies .

2.3.3. Méthode d'évaluation


Elle s’attache à évaluer les résultats des actions de santé et des interventions
dans le domaine de la santé et à identifier entre plusieurs, le programme de santé,
l’action de prévention et la thérapeutique ou les soins optimums.

2.3.4. Méthode expérimentale


Elle est réalisée sur des populations humaines visant à tester rigoureusement
les hypothèses qui résistent à l’épreuve des études reposant sur l’observation
et l’analyse.
2.4. Epidémiologie des maladies parodontales
2.4.1. Objectifs de l’épidémiologie en parodontologie
• Faire une étude d'ensemble de l'épidémiologie et de l'étiologie des
parodontopathies.

• Définir les parodontopathies du point de vue clinique et déterminer les


avantages que présentent , respectivement , les différents critères utilisés
pour les identifier.

• Formuler des recommandations précises touchant les méthodes


épidémiologiques d'évaluation des parodontopathies et des besoins en
matière de soins.

• Recommander des mesures pour la prévention des parodontopathies .

• Formuler des recommandations concernant les nouveaux domaines de


recherche à explorer en matière d'épidémiologie ,d'étiologie et de prévention
des parodontopathies .
2.4.2. Facteurs de risque

2.4.2.1. Facteurs de risque généraux


2.4.2.1.1. Facteur racial

C’est un facteur controversé par différentes études.


Des variations importantes de prévalence des parodontites juvéniles ont été
constatées entre des populations noires et blanches (Beck et coll., 1992) , la
plupart des indices parodontaux sont plus élevés chez les noirs que chez les
blancs.
De façon générale, les données épidémiologiques concernant le facteur racial sont
insuffisantes et ne permettent pas de conclure sur la susceptibilité liée à la race.
2.4.2.1.2. Facteurs héréditaires
De nombreux auteurs ont décrit le caractère familial de la parodontite juvénile
localisée.
Parmi les principaux facteurs incriminés dans cette pathologie, le défaut de
chimiotactisme des polynucléaires neutrophiles et des macrophages est
fréquemment évoqué.
De nombreux doutes persistent encore aujourd’hui sur le rôle précis des facteurs
héréditaires dans la susceptibilité aux maladies parodontales.

2.4.2.1.3. Facteurs nutritionnels


Le rôle de la nutrition dans le développement des maladies parodontales est
actuellement très mal connu .

2.4.2.1.4. Age
En effet, certaines atteintes parodontales sont étroitement liées à l'âge, comme le
syndrome de PAPILLON-LEFÈVRE chez l'enfant, la parodontite juvénile localisée
chez l'adolescent, la parodontite à progression rapide chez le jeune adulte .
20 30 40 50 60 70 80

Causes de la perte des dents en fonction de l'âge

(d'après Curilovié 1977)


2.4.2.1.5. Sexe
L'analyse de la littérature suggère que les femmes seraient plus susceptibles
aux maladies parodontales de forme précoce alors que les hommes
présenteraient plus fréquemment des parodontites de l'adulte.
Cependant les résultats ne sont pas clairs vis-à-vis de la susceptibilité de
chacun des sexes.
2.4.2.1.6. Stress
Les sujets instables ou anxieux sont plus fréquemment atteints de maladies
parodontales.
Cependant ces observations cliniques n'ont fait l'objet d'aucune recherche.

2.4.2.1.7. Maladies générales

De nombreuses maladies peuvent perturber le métabolisme tissulaire ou le


fonctionnement du système immunitaire.
Parmi celles-ci:
- les maladies endocriniennes: hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie,
hypothyroïdienne,
- le diabète déséquilibré, les leucémies,
- la mononucléose infectieuse, le sida .
2.4.2.1.8. Médicaments

De nombreux médicaments perturbent le métabolisme tissulaire


ou le fonctionnement du système immunitaire et rendent certains
sujets plus vulnérables aux agressions bactériennes parodontales.
2.4.2.2. Facteurs de risque locaux
2.4.2.2.1. Facteurs d'irritation
HYGIÈNE BUCCO-DENTAIRE
Des nombreuses études indiquant clairement que la méthode de prévention des
gingivites et des parodontites la plus efficace à l'heure actuelle est le contrôle de
plaque par des moyens mécaniques, essentiellement le brossage.
TABAC
Le tabac constitue un facteur de risque majeur chez l'homme.
Les fumeurs ayant une bonne hygiène présentent des maladies
parodontales plus sévères que les non-fumeurs (Bergstrom, 1989).

SOINS DENTAIRES DEFECTUEUX


Les soins dentaires peuvent induire des actions négatives sur le parodonte
lorsqu'ils sont mal réalisés où qu'ils se dégradent avec le temps.
2.4.2.2.2. Facteurs fonctionnels
Les problèmes d'occlusion de toute nature peuvent être à l'origine de
manifestations parodontales: malocclusion , chevauchement, occlusion
traumatogène, extraction dentaire, bruxisme et habitudes diverses.

2.4.2.2.3. Facteurs associés aux moyens de défense de l'hôte


Une faiblesse transitoire ou permanente sera à l'origine de manifestations
cliniques dont l'importance est en fonction de la gravité du déséquilibre .

Muqueuses

Salive

Leucocytes

Immunoglobulines A sécrétoires (IgA(s))


2.4.2.2.4. Facteurs de risque bactérien

Les maladies parodontales sont d'étiologie bactérienne, répondant


parfaitement à la définition d'une maladie infectieuse.
3. Indices parodontaux

3.1. Définition de l’indice parodontal

II s'agit d'un moyen d'exprimer de manière numérique et

quantitative la valeur d'un paramètre clinique.


II doit être fiable, simple, reproductible, rapide et
pratique.
3.2. Utilisation et importance des indices
• Guider les responsables de santé publique dans leur choix des priorités à accorder
à tel ou tel aspect particulier mis en évidence par telle ou telle étude ;
• C'est ainsi qu'on pourra utiliser :

-Le PMA, PI, PDI, GPI, le GI et le SBI pour apprécier l'état gingival :
Le PMA et PI pour l'extension de l’ inflammation péri dentaire ;
Le PDI et GPI pour évaluer la gravité de l'inflammation ;
Le GI et SBI dans le cas d'atteinte gingival initiale ;

- Pour la plaque,certains auteurs préconisent l'OHIS, PDI ou GPI, d'autres le


PI;

-Pour le tartre : le MLCI(études courtes), VMI (études longues).


- En épidémiologie descriptive et analytique, les indices utilisés sont : PMA, PI,
PDI, OHIS;
- En épidémiologie expérimentale, les indices utilisés sont : CSI, VMI, GI, RI.
3.3. Les différents groupes d’indices
3.3.1. Indices d’hygiène bucco-
dentaire
Ils évaluent la quantité de la plaque présente sur les dents
PI (PLAQUE INDEX) DE SILNESS ET LOE 64
mesure la plaque au voisinage de la gencive marginale.
L'examen se fait à la sonde, sans colorer la plaque.
Les scores vont de 0 à 3
H I (HYGIÈNE INDEX)
C'est le plus précis des indices, il est exprimé en pourcentage.
Enregistre l'accumulation de plaque au niveau de toutes les surfaces dentaires .
La plaque est colorée par un révélateur.

Les résultats sont reportés sur un diagramme :


- présence de plaque correspond à : + sur le diagramme
- Absence de plaque correspond à : - sur le diagramme.
H I = Nombre de surfaces dépourvues de plaque X 100
Nombre de surfaces examinées
HYG (INDICE D'HYGIÈNE INTER-DENTAIRE)
cet indice enregistre le pourcentage des surfaces libres de plaque ; utilise la
coloration :
- Une surface colorée correspond à : +
- Une surface non colorée correspond à : -
L'indice HYG est évalué à partir d'un seul quadrant vestibulaire ou lingual .

Nombre de surfaces libres de plaque


HYG = ———————————————*100
Nombre de surfaces examinées
OHIS (ORAL HEALTH INDEX SIMPLIFIED) DE GREENE
ET VERMILLON 1964
On examine les faces vestibulaires des 11,16, 26 et les faces linguales des 31,36,46 .
INDICE DE DÉBRIS MOUS (DI-S)
On note les débris de 0 à 3, en utilisant les critères suivants :
0 = ni débris, ni coloration
OHIS=DI+CI
1 = débris mou ne recouvrant pas plus du tiers de la surface de la dent, ou présence de
coloration sans autres débris, quelle que soit l'étendue de la surface recouverte ;
2 = débris mou recouvrant plus d'un tiers mais pas plus des deux tiers de la surface
exposée de la dent;
3 = débris mou recouvrant plus de deux tiers de la surface exposée de la dent
On obtient l'indice de débris en faisant le total des notes et en le divisant par 6.
INDICE DE TARTRE (CI-S)
0 = pas de tartre
1 = tartre supra gingival recouvrant 1/3 de la surface dentaire ;
2 = tartre supra gingival recouvrant entre 1/3et 2/3 de la surface dentaire ;
3 = tartre supra gingival recouvrant plus des 2/3 de la surface dentaire ou bande
continue de tartre sous - gingival
RI (RÉTENTION INDEX) DE BJÔRBY ET LOE
Il est de 0 à 3
0 : absence de problème ;
1 : carie sus gingivale, tartre ou restauration dentaire débordante à distance de la
gencive marginale ;
2 : carie sous gingivale, tartre ou restauration dentaire débordante au contact de la
gencive marginale
3 : carie importante, abondance de tartre ou adaptation marginale très insuffisante
des restaurations dentaires, localisée sus ou sous-gingival .

CSI (CALCULAS SURFACE INDEX) DE ENNEVER ET VM


(VOLPE ET MANHOLD)

Il évalue l'étendue de la surface entartrée sur les 6 dents mandibulaires antérieures,


il est utilisé pour les études de moins de 8 semaines.
Quatre zones sont déterminées sur les faces linguales par l'intersection des diagonales
joignant les angles mésio-incisal et disto-cervical d'une part, les angles disto-incisal
et mésio-cervical d'autre part.
La présence de tartre est cotées de 1, l'indice total représente la somme des indices
individuels.
MLCI (MARGINAL LINE CALCUL INDEX) DE MUHLEMANN
ET VILLS
Les faces linguales des 4 incisives inférieures sont divisées dans le sens vertical
en deux zones : mésiale et distale.
La présence de tartre est cotée en pourcentage : 0, 1, 2, 5, 25, 50,75 ou 100%.
La moyenne des deux zones est effectuée puis celle des quatre dents, ce qui
donne l'indice du sujet.
3.3.2. Les indices de l’inflammation gingivale
Ils apprécient l’état clinique de la gencive.
PMA DE SCHOUR ET MASSLER 1947
Il décrit le niveau d'inflammation gingivale des dents du secteur antérieur
Il évalue le nombre des papilles P , d'unité gencive marginale M et gencive
attachée A ,présentant une inflammation en regard des faces vestibulaires des
dents antérieures.
Chaque unité est notée selon la présence (I) ou l'absence (0) d'inflammation.
On fait le total des valeurs P, M, A séparément puis on les additionne.
GI (GINGIVAL INDEX) DE LOE ET SILNESS 1963
les dents sont examinées sur toutes les faces
SBI OU INDICE DE SAIGNEMENT PARODONTAL DE
MUHLEMANN 1971

Une sonde parodontale est introduite dans le sulcus des dents : 16, 12, 24, 36,
32,44 et le saignement gingival éventuel est observé
PBI (INDICE DE SAIGNEMENT PAPILLAIRE)

II dérive du précédent, mais ne retient que le saignement au niveau des papilles d'un
quadrant en vestibulaire et lingual ; l'examen se fait à l'aide d'une sonde à bout mousse.

Cet indice permet de juger la réussite d'un traitement parodontal et à motiver le patient
à l'hygiène buccale.
3.3.3. Indice de sévérité de l’atteinte parodontale

INDICE PI (PERIODONTAL INDEX) DE ROUSSEL (1956)

Cet indice repose sur les signes des parodontites et leur chronologie d'apparition au
niveau des 4 faces des dents:
l'inflammation gingivale est notée de 0 à 2
les poches débutantes 6
les poches profondes 8.
1 2 6 8
0

Gencive Gencive Gencive Formation Perte de


saine fonction due
enflammée enflammée à

partiellement autour de d'une poche la mobilité


toute la dent parodontale dentaire
INDICE DE LA MALADIE PARODONTALE DE RAMFJORD
(1959) : PDI
Etabli pour évaluer la destruction parodontale, il estime la gingivite et
précise la perte d'attache (au lieu de la profondeur de poche)
Il porte sur 6 dents : 16, 21,24,36,41 et 44 ; si une de ces dents est
absente, sa voisine distale la remplace
PDR (PERIODONTAL DISEASE RATE) DE SANDLER
ET STAHL

On compte le nombre de dents atteintes du point de vue


parodontal et on l'exprime en pourcentage du nombre de dents
du sujet :
une dent est considérée comme affectée d'une maladie
parodontale dès qu'il existe une gingivite, une hyperplasie, une
nécrose, ou un écoulement de pus du sillon; on note aussi
l'approfondissement du sillon gingival de 3 mm ou plus, le
déplacement de la dent de plus de 1 mm, des signes
radiologiques d'alvéolyse sur plus de 3 mm à partir de la jonction
amélo-cémentaire.
GBCI (GINGIVAL BONE COUNT INDEX)

L'état gingival est noté de 0 à 3, l'atrophie osseuse (mesurée sur


radio) de 0 à 5, sur chaque dent.
la moyenne constitue l'indice .
GPI (GINGIVO-PERIODONTAL INDEX) DE O'LEARY
L'arcade inférieure et supérieure sont toutes les deux divisées en segment antérieur
Etat gingival
et en deux segments postérieurs.
Les étatsfermement
0 = tissu gingival et parodontal
ajusté aux dents,deconsistance
chaque segment sont
ferme avec évalués et
architecture notés comme
physiologique.
suit :
1 = inflammation légère ou modérée, indiquée par les changements de couleur et de
consistance, atteignant une ou plusieurs dents du même segment, sans entourer aucune
complètement.

2 = si les changements décris ci-dessus, séparément ou ensemble, intéressent le pourtour


d'une ou plusieurs dents du segment

3 = inflammation sévère indiquée par la perte de la continuité de la surface (ulcération),


des hémorragies spontanées, la perte de la continuité vestibulo-linguale d'une papille inter-
dentaire, la modification marquée du contour normal , telle qu'un épaississement ou une
hypertrophie recouvrant plus d'un tiers de la couronne anatomique, une récession et des
fissures.
Etat parodontal
0 : si la sonde ne s'enfonce pas apicalement par rapport à la jonction amélo-cémentaire,
on utilise la graduation gingivale
4 : jusqu'à 3 mm apicalement par rapport à la JAC
5 : de 3 à 6 mm apicalement par rapport à la JAC
6 : 6 mm ou plus, apicalement par rapport à la JAC
INDICE DE RÉCESSION GINGIVALE DE STAHL ET MORRIS
Cet indice représente une modification de l'indice P.M.A , en ce fait qu'il détermine la
récession gingivale, plutôt que l’état de la gencive attachée.
On enregistre les modifications de la papille gingivale (P) et de la gencive marginale
(M) en relation avec chaque dent, plus la récession gingivale (R) si la racine est
dénudée.
indice de récession = le nombre des dents affectées X 100
le nombre total des dents présentes
INDICE DE RÉCESSION DE MILLER 1985
Classe 1 la lésion ne s'étend pas au delà de la jonction muco-gingivale

Classe 2 la lésion atteint ou dépasse la jonction muco-gingivale

Classe 3 la lésion atteint ou dépasse la JMG avec perte des papilles inter
dentaires et de l'os sous-jacent, mais toujours en situation
coronaire de la récession.
Classe 4 la lésion atteint ou dépasse la JMG avec perte des papilles et de
l'os inter dentaire atteignant le même niveau que celui de la
récession.
INDICE DE MOBILITÉ

MUHLEMANN 1954
0: ankylose
1 : mobilité physiologique perceptible au doigts
2 : mobilité transversale inferieure à1mm et visible à l'œil nu
3 : mobilité transversale supérieure à 1mm
4 : mobilité axiale

LINDHE
0 : physiologique
1 : transversale inferieure à 1mm
2 : transversale supérieure à 1mm
3 : transversale et axiale supérieure à 1mm
INDICE DE FURCATION
GLICKMAN 1973
Cl I : c’est le commencement de l’atteinte de la furcation
-Atteinte du ligament au niveau de la furcation sans évidence clinique ou
radiographique de la lyse osseuse
Cl II : atteinte de l’os et de LAD au niveau d une face ou plusieurs faces mais
une
partie de l’ os reste intact
-cliniquement : pénétration partielle de la sonde mousse
-La RX révèle une zone de RX transparence
Cl III : la furcation peut être obstruer par la gencive mais l’ os a été détruit a degré
important qui permet le passage totale d une sonde dans une direction vestbu-
linguale ou mesio-distale
LINDHE 1969
Cl I : Pénétration inter-radiculaire de la sonde inferieure à 3mm
Cl II : Pénétration inter-radiculaire de la sonde supérieure à 3mm
Cl III : la sonde pénètre de part et d’ autre
3.3.4. Les indices occlusaux
Indice d'analyse clinique des troubles algo-dysfonctionnels d'après Helkimo*
1976
A : Symptômes : Cinématique mandibulaire
Critères : Normal
Cet indice permet de quantifier
Légèrement le degré de sévérité du S.A.D.A.M.
diminuée
0
1
5
Très diminuée

B : Symptômes Cinématique articulaire 0


Critères : _ Mouvements harmonieux sans arthrosonies
_ Arthrosonies unis ou bilatérales avec ou sans latérodéviations 1
_ Blocage ou subluxation 5

C : Symptômes : Myalgies à la palpation


Critères : _ Muscles masticateurs asymptomatiques 0
_ Zones douloureuses 1 à 3 1
Zones douloureuses supérieure à 3 5

D : Symptômes : Arthralgies à la palpation


0
Critères : ATM asymptomatiques 1
Sensibilité latérale 5
Sensibilité postérieure
E : Symptômes : Algies pendant la fonction
Critères : Absence
Algies pendant un mouvement 0
1
Algies pendant plusieurs 5

Bilan : A+B+C+D+E= 0 à 25
Fiche de l’indice de dyskinésie de ROZENCWEIG :
Cet indice permet de quantifier le déficit de mobilité mandibulaire dès le premier
examen, et d'apprécier l’évolution du S.A.D.A.M au cours de la thérapeutique et
durant les évaluations cliniques. Par conséquent, c'est un moyen d'investigation qui
permet de chiffrer la dysfonction temporo-mandibulaire.

R= Ouverture
Protrusion + latéralité droite +latéralité gauche
Dépistage rapide des DAM
• ATM: Forte 3 Moyenne 2 Faible 1 Sans 0
Douleur à la palpation

• Ptérygoïdien Forte 3 Moyenne 2 Faible 1 Sans 0


médian :
Douleur à la palpation

• Rectitude Claquement ou Déviation forte 2 Déviation faible 1 Sans 0


Ouverture : ressaut 3

• Mesure Ouverture : Moins de 30 : 3 De30 à 40 : 2 De40à45: 1 Plus de 45 : 0

• Mesure Propulsion : Moins de 3 : 3 De 3 à 5: 2 De5à7: 1 Plus de 7: 0

• Mesure latéralité Moins de 5 : 3 De 5 à 7: 2 De7à9: 1 Plus de 9: 0


droite :

• Mesure latéralité Moins de 5 : 3 De 5 à 7: 2 De7à9: 1 Plus de 9: 0


gauche : .
ABRASION

INDICE DE BROKA
0: pas d'abrasion
1 : atteinte de l'email
2 : atteinte de la dentine
3 : atteinte de la surface occlusale
4 : mise à nu de la pulpe

AGHEL
0 : pas d' abrasion
1 : atteinte de l'email
2 : visibilité des ilots de dentine
3 : toute la dentine est visible
4 : la pulpe visible par transparence
5 : pulpe mise a nu
3.3.5. Indice déterminant les besoins en traitement
PTNS OU INDICE PARODONTAL DES BESOINS EN TRT
Un score est attribué à chaque quadrant de la bouche correspondant à la situation
la plus grave observée :
0 : sain
1 : présence de gingivite et absence de tartre, de surplombs et de poches de 5mm
2 : présence d'une dent au moins avec du tartre supra ou sous gingival et absence de
Poches > 5 mm ;
3 : présence d'au moins une poche de profondeur > 5 mm.

Les quadrants ayant moins de deux dents résiduelles sont considérés comme
manquants.
LE PSE

Cette méthode consiste à mesurer la profondeur des poches aux niveaux des
angles mésio-vestibulaire et disto-vestibulaire des dents restantes ; le saignement
au sondage et la profondeur des poches (0 à 3 mm, 4 à 5 mm et 6 mm ou plus)
indiquant les besoins thérapeutiques.

Remarque
Ces deux méthodes ont l'inconvénient de sous-évaluer les besoins thérapeutiques
réels en négligeant éventuellement un certain nombre de sites profonds.
LE CPITN OU L'INDICE COMMUNAUTAIRE DES BESOINS EN SOINS
PARODONTAUX
Trois indicateurs sont utilisés pour son établissement :
le saignement gingival, le tartre, la présence et la profondeur des poches parodontales.
Une sonde a été spécialement mise au point.
La bouche est divisée en six sextants :
18-14 13-23 24-28
48-44 43-33 34-38
Les dents suivantes sont examinées chez les adultes âgés de 20 ans ou plus :
17-16 11 26-27
47-46 31 36 37
4. Prévalence des maladies parodontales

La prévalence et l'incidence de la maladie parodontale dans une


population sont directement liées à certains déterminants et
facteurs de risque qui augmentent la probabilité de contracter la
maladie.
Les résultats épidémiologiques montrent que d'une manière
générale, la prévalence et la sévérité des maladies parodontales
augmentent avec l'âge.

Ainsi, les études disponibles concernant les données


européennes, observent les résultats suivants :
- La prévalence de la Gingivite est d'environ 80%.
10% à 69% de la population étudiée ont des poches supérieures ou
égales à 4mm.
- Les maladies parodontales des enfants et adolescents sont
principalement des gingivites qui atteignent en moyenne 50% des
adolescents de 15 ans.
50% des enfants ont de la plaque dentaire et moins de 30% des
enfants de 15 ans du tartre.
- Comparée aux adultes, la prévalence des formes destructrices
des maladies parodontales est inférieure chez les enfants et
adolescents : 1 à 9% des enfants âgés de 5 à 16 ans ont une perte
d'attache et d'os parodontal sur un ou plusieurs sites selon les
populations.
La prévalence de la parodontite juvénile est inférieure à 0,2%.
Quelques études suggèrent d'autre part que la prévalence de certaines
formes de parodontites n'est pas la même pour les deux sexes.
En dehors de quelques études parcellaires, la situation bucco-
dentaire de la population algérienne est quasiment inconnue.
La pathologie dentaire représentait en 1990 (Enquête Nationale
de Santé) le 5ème motif de consultation avec 6% des besoins
totaux exprimés.
Les caries et maladies parodontales sont les affections bucco-
dentaires les plus fréquentes et responsables de la perte des dents
dans la majorité des cas.
Prévalence des maladies parodontales chez le sujet diabétique
jeune à Constantine

Objectif :
Le but de cette étude transversale était d’évaluer l’état parodontal de 139
diabétiques de type 1 de la Wilaya de Constantine, âgés entre 5 à 19 ans et de 303
sujets témoins sains qui leur étaient appariés pour l’âge et le sexe, entre octobre
2000 et septembre 2001.

Résultats :
L’étude a montré que les enfants diabétiques présentaient significativement
plus d’inflammation gingivale que les témoins, malgré une quantité de plaque
similaire et plus de poches parodontales  4 mm.
Il y’a une influence de l’équilibre de diabète sur l’indice gingival et la profondeur
des poches, mais pas sur l’indice de plaque. Aucune corrélation n’a pu être mise
en évidence entre l’ancienneté du diabète et les critères d’évaluation choisis.
19 adolescents diabétiques et un sujet témoin présentaient des signes
radiologiques de parodontite.
CONCLUSION

Les recherches conduites récemment ont montré que les


parodontites constituent un fléau pour l'espèce humaine; la
relation de cause à effet entre la plaque et la perte d'attache a été
démontrée, de même que les réponses variables des individus;
reste à apprécier le risque parodontal de manière plus fine, en
fonction des données microbiologiques et biologiques dès la
petite enfance.

Au reste, les enquêtes épidémiologiques auront toujours leur


utilité dans le cadre de l'évaluation de nouvelles méthodes
préventives ou thérapeutiques.
BIBLIOGRAPHIE
BERCY R. et TENENBAUM H. Parodontologie du diagnostic à la pratique
Edit . De Boeck Université 2003

BOURGEOIS D. et BAEHNI P. Surveillance, épidémiologie et maladie parodontale

EMC 23 444-A10-2002.

CHARON J. et MOUTON C. Parodontie médicale

Edit . Cdp 2004

DELCOURT E. Etiologies des parodontites

Edit . MASSON 1996

DUFOUR T. et SVOBODA J. M. Prophylaxie des parodontopathies et hygiène buccodentaire


EMC (Elsevier SAS, Paris),Odontologie, 23-447-E-10,2005

GLICKMAN I. Parodontologie clinique

Edit. Cdp 1983


LINDHE J. Manuel de parodontologie clinique

Edit. Cdp 1986

RATEITSCHAK E. et WOLF H. M. Atlas de parodontologie


Edit Paris 1993

RAMFJORD S. P. Parodontologie et parodontie


Edit. MASSON 1993

WOLF.H F. et Coll. Parodontologie


Edit. MASSON 2005

Sites Internet
www.Odonto.univ-rennes 1.fr
www.inserm.fr
www.biostat-oran.com
Travaux dirigés d'OPS, 5éme année (chirurgie dentaire)

Vous aimerez peut-être aussi